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CAPP-INFO Bulletin d information du CAPP N 46, juin 2007 (Contact Avis Pharmacologique et Pharmaceutique) Bips : Pharmacie : 68 593 58 Gérontopharmacologie: 68 565 60 DESINFECTANTS ET ANTISEPTIQUES I. DEFINITIONS [1,2] Dans le langage courant, le terme désinfectant comprend à la fois les désinfectants au sens strict et les antiseptiques. Les deux termes désignent les produits qui ont en commun la capacité d inhiber ou de tuer les micro-organismes indésirables. Les désinfectants au sens strict sont destinés aux milieux inertes (instruments, surfaces); les antiseptiques sont destinés aux tissus vivants (peau, muqueuse). Ces produits agissent de façon momentanée, ils ne protègent pas contre une nouvelle contamination ni la prolifération naturelle (mitose, réplication). Ils doivent donc être réappliqués régulièrement. II. MODE D ACTION DES ANTISEPTIQUES ET DESINFECTANTS [1-3] Les antiseptiques et désinfectants sont capables d inhiber la croissance des micro-organismes (action bactériostatique, fongistatique, virostatique) ou de les éliminer (= tuer) (action bactéricide, fongicide, virucide, sporicide). Certains produits possèdent les deux actions en fonction de la concentration utilisée. Généralement, plus la concentration est élevée, plus l'effet est de type létal (exception ex: éthanol 70% plus actif qu'à 96%). Les sources de contamination en milieu hospitalier sont variées: Système pileux (cheveux, barbe) Peau (mains, en particulier sous les ongles, bagues, entre-les doigts désinfection régulière avec Hopirub /Hopigel nécessaire)) Bouche, nez Tenue vestimentaire (blouses de travail, chaussures) Environnement (surfaces planes ou horizontales, poignées, lavabos, sols) On distingue différentes familles d'antiseptiques et de désinfectants en fonction de leur mode d action sur la cellule des microorganismes: atteinte membranaire, coagulation de constituants intracellulaires, blocage d'enzymes protéiques (cf tableau 1). Hormis la concentration, différents facteurs peuvent influencer l activité des produits: Temps de contact (activité avec augmentation du temps de contact) Température (activité avec augmentation de la température), ph (baisse ou augmentation d'activité selon les familles) Liposolubilité (pénétration de la couche cornée) Présence de fluides ou autres matières biologiques (sang, pus) ( activité pour toutes les familles à l'exception des phénols) Présence de savon ( activité des ammoniums quaternaires, de la chlorhexidine et des produits chlorés).

Les incompatibilités avec les matières organiques et les savons impliquent la nécessité d un bon nettoyage et rinçage de la peau avant l application de l antiseptique et un changement fréquent de la solution (solution d'immersion par exemple) pour les désinfectants en cas d utilisation importante. Tableau 1: Principales familles d antiseptiques et désinfectants [3,4] Familles Exemples Cible et mode d action Remarques ALCOOLS ALDEHYDES AMMONIUMS QUATERNAIRES BIGUANIDES HALOGENES CHLORES ET IODES OXYDANTS Ethanol, Isopropanol Formaldehyde Benzalkonium Hypochlorite de sodium (Javel, Dakin) PVP-iodé Peroxyde d hydrogène (eau oxygénée) Dénaturation des protéines cytoplasmatiques et membranaires, inhibition de la synthèse des acides nucléiques et des protéines Altération de la paroi cellulaire, inhibition de la synthèse des acides nucléiques et des protéines Liaison aux acides gras et groupes phosphates de la membrane cellulaire fuite de constituants cellulaires et lyse de la cellule Liaison aux acides gras et groupes phosphates de la membrane cellulaire fuite de constituants cellulaires, coagulation du cytosol Destruction des protéines membranaires et chromosomiques (halogénation) Production de radicaux libres qui interagissent avec les lipides, protéines et ADN présence d eau nécessaire à l activité (utilisation d alcool 70%) / biologiques biologiques biologiques, savons et oxydants biologiques et savons biologiques et savons / dégradation par rayons UV biologiques III. SPECTRE D ACTION La plupart des produits ont une activité satisfaisante sur les bactéries et les virus enveloppés (ex. HIV, hépatites B et C, herpes, grippe). Par contre, l activité sur les virus nus (ex. poliovirus, hépatite A et E, papillomavirus), les mycobactéries (tuberculose), les moisissures ou les spores varie d un produit à l autre. Le choix du produit dépendra du type de désinfection envisagée et de l objectif à atteindre (HLD, MLD, LLD: niveau de désinfection élevé respectivement moyen et bas). Tableau 2: Spectre d activité des antiseptiques et désinfectants (adapté de réf. 5) Familles Spectre d activité Gram+ Gram - Mycobactéries Levures Moisissures Virus nus Virus enveloppés ALCOOLS + + + +/- +/- +/- + - ALDEHYDES + + + + + + + + AMMONIUMS QUATERNAIRES + +/- - + + +/- + - BIGUANIDES + + +/- + +/- +/- + - HALOGENES CHLORES ET IODES + + + + + + + + OXYDANTS : DESINFECTION + + + + + + + + OXYDANTS : ANTISEPSIE + + - + + +/- + - + produits actifs +/- produits inconstamment actifs - produits inactifs Remarques : - Aldehydes: utilisation pour la désinfection uniquement - Halogénés iodés: utilisation pour l'antisepsie uniquement Spores

IV. RESISTANCE AUX ANTISEPTIQUES ET DESINFECTANTS [6-9] Résistance intrinsèque bactérienne La coloration de Gram permet de mettre en évidence les propriétés de la paroi bactérienne et d'utiliser ces propriétés pour les distinguer et les classifier. On distingue ainsi deux grands groupes de bactéries quant à la structure de leur paroi : les gram positifs et les gram négatifs. La paroi des bactéries est un élément rigide présent chez presque toutes les bactéries, à qui elle donne la forme et confère une protection mécanique. Elle contient une structure rigide, composée de sucres et de différents acides aminés, appelée le peptidoglycane. Dans la paroi des bactéries gram négatifs, il existe une membrane externe, composée de protéines, lipides et polysaccharides. Cette membrane externe n est pas présente chez les gram positifs. (Fig 1et 2) Figure 1: Structure de la paroi des gram positifs (tiré de [7]) Figure 2: Structure de la paroi des gram négatifs (tiré de [7])

L élément majeur de la résistance est la paroi de la cellule bactérienne. La majorité des antiseptiques et désinfectants exercent leur action essentiellement au niveau de la membrane cytoplasmique et doivent donc traverser la paroi (Fig 1 et 2). Les bactéries gram négatifs (ex. : Pseudomonas aeruginosa) sont ainsi plus résistantes que les gram positifs. Les mycobactéries (ex. : Mycobacterium tuberculosis), dont la membrane externe est très épaisse, sont encore plus résistantes. C est ce qu on appelle une résistance intrinsèque, car celle-ci est due à la structure même de la cellule bactérienne, par opposition à une résistance acquise. La formation de biofilms est également un mécanisme de résistance intrinsèque. Un biofilm est une communauté de bactéries qui adhèrent entre elles et sur une surface, enveloppées dans une matrice adhésive et protectrice. On en retrouve par exemple sur les dispositifs médicaux. Les spores bactériennes (ex. : Clostridium difficile) possèdent la plus grande résistance intrinsèque aux désinfectants et antiseptiques en raison de la structure de leur enveloppe extérieure. Résistance intrinsèque des virus Au contraire des bactéries, les virus enveloppés (ex. : HIV) sont plus sensibles que les virus nus (ex. : Poliovirus) car l enveloppe externe riche en lipides est facilement désorganisée par les antiseptiques et désinfectants, ce qui provoque l inactivation du virus. Résistance acquise des désinfectants et antiseptiques Le développement de résistances (résistance acquise) aux désinfectants et antiseptiques est moins fréquent que celui observé avec les antibiotiques, probablement en raison de la multiplicité des sites d'action des désinfectants et antiseptiques. Il résulte généralement de changements génétiques à l intérieur de la cellule, par exemple mutation ou acquisition d éléments génétiques (ex. : plasmides) conduisant ensuite à un rejet de l'antiseptique ou du désinfectant hors de la cellule (efflux). IL est déconseillé d'utiliser des antiseptiques ou désinfectants bactériostatiques et bactéricide ensemble car cela peut favoriser l'apparition de résistance. Conséquences d une résistance aux désinfectants et antiseptiques Lors de conditions expérimentales, l'apparition de résistance croisée entre désinfectants/antiseptiques et antibiotiques a été démontrée avec certaines souches de bactéries. Ainsi l'exposition aux désinfectants/antiseptiques pourrait conduire à une efficacité réduite des antibiotiques lors de certaines infections bactériennes chez les patients. Des études complémentaires sont nécessaires. Par principe de précaution, compte tenu des risques de résistance croisée, une utilisation prudente des désinfectants et des antiseptiques est requise. Il s'agit d'utiliser les produits disponibles et recommandés pour les HUG (SPCI) en respectant scrupuleusement les conditions d utilisation (ex. : dilution). V. CONSERVATION ET STABILITE Dans leurs emballages d origine, fermés et à l abri de la lumière, les désinfectants et antiseptiques peuvent être conservés jusqu à leur date d expiration. Une fois ouverts, les désinfectants gardent normalement leur activité 6 mois à une année selon le produit. Lorsqu ils ont été dilués au moment de l emploi, leur stabilité est réduite. La durée de conservation d une dilution varie de quelques heures à quelques semaines selon les produits, et elle doit être respectée afin d éviter deux risques majeurs, à savoir l inactivation du produit et/ou la contamination microbienne. Pour les antiseptiques, il existe un risque de contamination après ouverture par des bactéries résistantes, en particulier en cas de spectre d action étroit. Les antiseptiques doivent donc être utilisés dans des délais raisonnables et manipulés sans faire courir le risque d une contamination du produit. Les solutions aqueuses sont rapidement contaminées après ouverture et doivent être utilisées dans les 24h.

Dans tous les cas, il faut : indiquer la date d ouverture du flacon et fermer le flacon après chaque manipulation respecter la durée de conservation après ouverture/ dilution ne pas mélanger ni utiliser ensemble antiseptiques et désinfectants ne pas utiliser les "pissettes" pour la désinfection (appel d'air, risque de contamination de la solution) Pour plus de détails, consulter le document «Stabilité des désinfectants et antiseptiques», disponible sur le site intranet de la Pharmacie à l adresse : http://www.hcuge.ch/pharmacie/infomedic/utilismedic/stabilite_desinfectants.pdf VI. LISTE DES PRODUITS DISPONIBLES AUX HUG [10] Tableau 3: Antiseptiques HUG (P: stockés à la Pharmacie des HUG) Nom Amuchina Med 0.055% (P) Betadine (P) Betaseptic (P) collyre 0.05% (P) aqueuse 0.1% (P) teinture 0.5% (alcoolique) (P) Dakin Cooper stabilisé 0.5% (P) Eau oxygénée 3% stérile (P) Hopigel (P) et Hopirub (P) Lifo-Scrub 4% (P) Octenisept (P) Sterillium Famille / Principe actif Halogénés (chloré) / hypochlorite de sodium Halogénés (iodés) / PVP-iodé Biguanides / chlorhexidine Halogénés (chloré) / hypochlorite de sodium Oxydants / peroxyde d'hydrogène Biguanides / chlorhexidine Bipyridines / octénidine + phénoxyéthanol quaternaires / mecetronium + propanol Stabilité après ouverture 30 jours Date expiration emballage Usage unique Usage unique (stérilité rompue après ouverture) Date expiration emballage, sauf teinture colorée : 15 jours 2 mois 30 jours Date expiration emballage 14 jours Domaine et conditions d application Antisepsie du méat urinaire et pose de sonde vésicales Antisepsie de la peau et des muqueuses, antisepsie préopératoire (savon) Antisepsie des mains, peau et champ opératoire Antisepsie de l œil après projection de sang Antisepsie des muqueuses Antisepsie de la peau saine et du champ opératoire Utiliser pur sur la peau, dilué sur les muqueuses ou plaies importantes Détersion des plaies souillées et/ou infectées, s utilise pur ou dilué 1P+1P avec de l eau Antisepsie rapide des mains Lavage et désinfection des mains et du corps entier, antisepsie préopératoire Antisepsie de la peau et des muqueuses 12 mois Antisepsie rapide des mains Remarques Nettoyer et rincer soigneusement la peau avant application Contre-indiqué en cas d hypersensibilité à l iode Consulter le médecin d entreprise Ne pas mettre en contact avec le cerveau, les méninges, l oreille moyenne Nettoyer et rincer soigneusement la peau avant application Ne pas mélanger avec d autres antiseptiques Conserver le produit à l abri de la lumière Ne pas mélanger avec d autres antiseptiques, surtout le Dakin Se protéger les yeux avec des lunettes Ne pas mettre en contact avec le cerveau, les méninges, l oreille moyenne Pour les cas d allergie à la chlorhexidine et à l iode, chez les prématurés et en remplacement de la Nebacetine instillation Pour les cas d allergie à la chlorhexidine Remarques : - L Eosine n a pas de propriétés antiseptiques. Il s agit d un colorant à visée asséchante utilisé notamment pour les soins du siège du nourrisson. - Produits de premier choix pour la désinfection de la peau: Betadine, Betaseptic et teinture à 0.5% - Aux HUG, l'éthanol à 70% n'est pas recommandé pour la désinfection de la peau en raison de son absence d'effet rémanent. Il est réservé comme adjuvant de soins.

Tableau 4: Désinfectants HUG (MC: stockés au magasin central / P: stockés à la Pharmacie des HUG) Nom (stock HUG) Neosteril 2.5 g (P) Buraton 10F 3% Deconex 53 plus (MC) Des-Sur (MC) Sokrena (MC) Sterinova 500 mg (P) Famille Application Remarques Halogénés (chloré) Aldéhydes quaternaires quaternaires quaternaires Halogénés (chloré) Maladie de Creutzfeldt-Jakob Désinfection des locaux par brumisation (service propreté et hygiène) Désinfection par trempage de tout matériel immersible Nettoyage et désinfection du matériel, mobilier, chariot de soins, plateau à pansements, plateau à injections etc. Nettoyage et désinfection des sols et points d eau, sanitaires Désinfection du matériel (non métallique) d alimentation des nourrissons (tétines, sucettes) Traitement effectué à la stérilisation centrale uniquement (a remplacé Baby Safe 5g hors commerce) Selon recommandations SPCI : uniquement tuberculose active, locaux à ventilation contrôlée, fièvre hémorragique Changer la solution en cas de souillure visible, sinon tous les 2 jours (dilution 0.5%) ou 7 j (2-4%) Porter gants et lunettes Solution prête à l emploi. Rinçage non nécessaire Changer la solution toutes les 12h après dilution (4 coups de pompe pour 8L d eau), ou plus fréquemment en cas de souillure visible Changer la solution toutes les 24h après dilution Remarques : - En raison de leur toxicité, les désinfectants à base de phénols et d'aldéhydes sont interdits, à l'exception du Buraton (utilisateur doit être formé spécifiquement à son utilisation) Les deux tableaux sont disponibles en version détaillée sur le site intranet de la Pharmacie à l'adresse http://www.hcuge.ch/pharmacie/infomedic/utilismedic/tab_antiseptiques.pdf (accès aussi via le site du GRESI http://w3.hcuge.ch/ > Direction des soins infirmiers > Techniques de soins > La peau) et sur le site intranet de Vigigerme à l'adresse http://w3.hcuge.ch/ > VigiGerme > Désinfectants. VII. QUE RETENIR Les désinfectants et antiseptiques inactivent ou tuent les micro-organismes, de façon momentanée Certains micro-organismes (spores, mycobactéries, virus nus) sont naturellement moins sensibles (résistance intrinsèque) N utiliser que des produits recommandés pour les HUG (SPCI) Ne pas mélanger les produits entre eux en raison du risque d'incompatibilités Noter la date d ouverture d un flacon et respecter la durée de conservation après ouverture VIII. BIBLIOGRAPHIE 1. Prescrire Rédaction. Désinfectants, antiseptiques et détergents, ne pas confondre. Rev Prescrire 2000; 20, Suppl. risque: 931-2 2. Désinfectants : généralités. Swiss-Noso 1994 ; 1(2) 3. Russel et al. Principles and Practice of disinfection, preservation and sterilization. 4ème Ed, Oxford: Blackwell, 2004 4. Maillard JY. Bacterial target sites for biocide action. J Appl Microbiol 2002;92 Suppl:16S-27S

5. Centre de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales de l'interrégion Paris Nord. Antiseptiques et désinfectants. Mai 2000. Disponible à l'adresse http://www.cclinparisnord.org/guides/guide_desinfectant.pdf, consulté le 19.03.07 6. Sheldon AT Jr. Antiseptic "resistance": real or perceived threat? Clin Infect Dis 2005;40(11):1650-6 7. Piffaretti JC. Cours de microbiologie médicale pour étudiants en pharmacie. Université de Genève. Octobre 2006 8. Russell AD. Bacterial resistance to disinfectants: present knowledge and future problems. J Hosp Infect 1999;43 Suppl:S57-68 9. Poole K. mechanisms of bacterial biocide and antibiotic resistance. J Applied Microbiol Symposium Suppl 2002;92:55S-64S 10. Cours 2005 sur les désinfectants et antiseptiques (formation post-diplôme du domaine opératoire) http://www.hcuge.ch/pharmacie/ens/conferences/cf_desinfectants_bloc_op.pdf 11. Fleurette J et al. Guide pratique de l'antisepsie et de la désinfection. ESKA 1997 Correspondance : Laure.Z.Kaestli@hcuge.ch Responsables de rédaction : Mme Laure-Zoé Kaestli, pharmacienne et Dr. Nicole Vogt-Ferrier. Pour toute question ou renseignement complémentaire : Assistance Pharmaceutique bip 68 59 358 ou Gérontopharmacologie clinique bip 68 56 560 Remerciements : Nous remercions Mme Kuntheavy-Roseline Ing Lorenzini et le Dr Caroline Fonzo- Christe, pharmaciennes, pour leur contribution à ce numéro ainsi que Mme Marisa Herrero infirmière spécialiste en stérilisation.