Les bureaucrates prennent l'ascenseur, La République monte par l'escalier... AARSE / Avril 2015



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Transcription:

Les bureaucrates prennent l'ascenseur, La République monte par l'escalier... AARSE / Avril 2015

Les bureaucrates prennent l'ascenseur, La République monte par l'escalier... 1 Pour les cinéastes de la région PACA et tout le tissu cinématographique qui a voulu «exister» dans cette région, le deuxième mandat de M. Vauzelle aura une caractéristique principale : Aucun bilan, aucun débat public, critique et contradictoire n'aura élaboré, et encore moins évalué, la politique du cinéma mise en œuvre depuis 2003. Pendant ce même laps de temps de pseudo «études» ont été distillées par des cabinets privés, sommairement ensuite résumés en «éléments de langage» à destination de responsables politiques et de journalistes peu regardant. Des «expertises» médiatisées et des affirmations péremptoires se sont substituées aux consultations démocratiques et à la pensée collective, dépossédant les citoyens de toute implication dans le processus de décision. Si de telles méthodes avaient une pertinence ou témoignaient de réussite, nous n'aurions qu'à admettre la supériorité de la bureaucratie, des conflits d'intérêt, du lobbying privé, des politiques dessinées à Paris ou Bruxelles imposées ensuite en région... et constater que la démocratie est une coquille vide et futile à solder au grand bazar de la nostalgie des valeurs d'autrefois... Mais la politique menée est un désastre économique, culturel et artistique comme toutes les intrusions du CNC dans les politiques territoriales depuis les années 80 (avant il n'en avait pas... C'était plus simple) et ses instigateurs déploient des efforts considérables pour dissimuler la réalité de leur échec... Ou plutôt : pour dissimuler la réussite de leur «prélèvement» qui voit remonter vers la capitale et ses industries centralisées du cinéma, les budgets publics que les régions devaient consacrer au tissu cinéma du territoire, ses artistes et ses producteurs. Retour sur un désastre politique et culturel qui est aussi un déni de démocratie. Histoire d'une mystification (l'étude 2011). Nul ne peut plus ignorer le chiffre magique sensé résumer à lui seul toute la politique régionale : quand la région consacre 1 au cinéma, elle recevrait près de 18 de retour sur cet investissement. Diable!... On peut lire dans la presse au sujet d'une enquête récente d'escroquerie que selon la police financière, promettre un rendement de 8 pour 1 trahissait une affaire louche... Ce n'est donc pas sans imprudence qu'on se laisse à promettre du 18 pour 1! Voyons ça de plus près. D'où vient ce chiffre? Il est tiré de la première «étude» initiée par le service cinéma de la région ET la chambre de commerce 2 (haut lieu de l'élaboration de politiques culturelles s'il en est). Le chiffre provient plus précisément du résumé, de la synthèse de «l'étude», qui affirme 3 : 1 investi par la région génère : 2,13 de retombées directes et indirectes s'il s'agit d'un court-métrage 3,77 de retombées directes et indirectes s'il s'agit d'un documentaire 4,99 de retombées directes et indirectes s'il s'agit d'un long-métrage 17,47 de retombées directes et indirectes s'il s'agit d'une fiction TV On voit déjà que la fiction TV, seule affublée de ce rendement mirifique, n'étant qu'un pourcentage de l'argent investi (20,5% depuis 2003), la moyenne pour «le cinéma» est très très inférieure à ces 17,47 mythologiques. Mais il justifierait presque les yeux de Chimène que le service cinéma a pour la fiction TV, quelle que soit sa qualité!.. Pourtant allons plus loin... Que dit l'étude complète? que la synthèse distribuée largement ne dit pas. Il faut avouer qu'elle tempère, atténue ou contredit le bel enthousiasme et ne justifie guère les effets de clairon! En fait les précisions méthodologiques transforment rapidement ces affirmations En hypothèses, voir même si on regarde de près... en prévisions tout ce qu'il y a de plus météorologiques. Dans la version complète de 113 pages, les tableaux de chiffres des données régionales sont annotés ainsi : «l'ensemble du 1 Titre plagié! 2 Étude des retombées économiques et touristiques des tournages audiovisuels et cinématographiques en Provence- Alpes-Côtes d'azur. Présenté au public de la région en Avril 2011. Mais c'est curieusement l'objet d'une communication désopilante à Ouarzazate (Maroc) en janvier de la même année à l'initiative de la chambre de commerce de Marseille (!?) Cette initiative sous le label Movie Med est présenté sur un site plein d'annonces d'actions à venir mais ne semble pas avoir survécu au delà de 2011. C'est le problème avec les prévisions, elle ne se réalisent pas toujours! 3 Chapitre 2 de la synthèse

tableau inclus des données prévisionnelles»... Inclus?, ça laisse de la marge de doute sur la précision des sources, qu'en est-il exactement? On dénichera en particulier l'information que «Le CNC a refusé de fournir les comptes de tournage» et que par ailleurs, «pour la période considérée, la constitution d'un dossier de subvention ne prévoit pas de retour des budgets réalisés ou des comptes de film dans leur intégralité»....et l'on comprend alors, effaré, que les sources de cette étude ne se réfèrent à AUCUNE données comptables sérieuses. Les dossiers de subvention étant des prévisionnels (qui plus est destinés à séduire l'institution), au mieux des retours invérifiables de producteurs qui veulent prouver «qu'ils ont joué le jeu», cette étude est donc elle aussi une prévision! Ce qui conduit les «experts» à des remarques honnêtes de ce type (que l'on cherche en vain dans la synthèse) : «En particulier, il ne nous a pas été possible de mesurer de possibles différences entre les retombées directes et indirectes avant et après la mise en place du fond d'aide de la région et celles ne bénéficiant pas de ce soutien. De plus, la taille de l'échantillon ne permet pas de mesurer une éventuelle progression des retombées économiques au cours de la période couverte (2003-2009)». Ce qu'un esprit retord peut lire ainsi : les données sources ne permettent pas d'évaluer les effets de la politique régionale d'aide à la création cinématographique... pour une dotation de 2,4 millions d', plus un peu moins de la moitié venue du CNC! Pour une étude à 80000, ça fait cher l'ignorance. Pensez donc : un rendement de 18 pour 1 qui ne laisse pas de trace!? On continue? Page 20 de l'étude complète : «(..) Il n'est pour autant pas possible d'établir un lien direct entre les aides accordées par la région et les dépenses indirectes produites. Néanmoins, il semble que toute décision de la région visant à renforcer son soutien aux longs-métrages et aux séries TV et téléfilms devrait se traduire par de plus fortes retombées économiques directes et indirectes». Pas mal, non? On n'est plus dans la tonitruance là! On sert les fesses au conditionnel plutôt que souffler dans le clairon du présent de l'indicatif... Mais puisque les sous-traitants du CNC qui payent l'étude veulent soutenir des long-métrages et des fictions TV, on va leur écrire que sans doute c'est pas mal, que c'est une bonne idée... Mais on ne peut dire ni pourquoi ni combien!? Ni évidemment, on va étudier d'alternative... Ça une politique!?.. Mais une politique en forme de nappe de brouillard, qui vise à dissimuler un fait essentiel quand aux retombées touristiques (ces fameuses «retombées indirectes» puisque c'est l'objet premier de l'étude) : La première motivation des visiteurs de PACA c'est le soleil et la mer. Les motivations «cinématographiques» y sont négligeables (ce n'est pas faute pourtant d'avoir choisi un panel de sondés pourtant sélectionné au mépris des règles déontologiques). C'est sûrement la seule information fiable au cœur de cet énorme travail! 4 Le présent d'un désastre (l'étude 2014) On a bien compris que ce n'est pas le service cinéma de la région PACA qui «imagine» cette politique. Elle est le fruit des orientations du CNC, favorable à l'industrie du cinéma centralisée en région parisienne, qui utilise l'argent des régions comme certains jouent à l'euromillion! Mais contrairement à l'euromillion, c'est chaque année que les régions de France «passent à la caisse». Et le rendement, pour humble qu'il soit, est connu : 1 (du CNC - argent des prélèvements sur recettes de l'industrie) pour 2 (de la région - argent des impôts)... Mais réel celui-là! Et précieux car multiplié par le nombre de régions. Si la politique cinéma est une politique territoriale c'est d'abord pour le territoire d'île de France! Qui dévoile cette énormité? La deuxième étude diligentée par le service cinéma de la région (en 2014) et les bilans d'activité du service cinéma. Présentée en catimini (les documents n'étaient pas disponibles) devant un public clairsemé d'une trentaine de spectateurs, nul ou presque ne la connaît. C'est dommage. Malgré la volonté de dissimulation évidente, le désastre économique et politique y transparaît. Le bilan artistique (qualitatif) lui, passe à la trappe sous le vocable de «rayonnement». Notion fourre tout difficilement utilisable dans le domaine de la création mais dans laquelle le service cinéma met plein d'espoir transformant la création artistique en vague et juteuse opération de comm. Ce chapitre pourrait commencer par une phrase identique à celle qui clôt le chapitre précédent, appliquée non plus au tourisme, mais aux tournages : «La région PACA dispose d'atouts importants qui la rendent suffisamment attractive pour attirer de nombreux tournages en dehors de toute aide financière» (P22. Chapitre : Une attractivité «naturelle» de la région). La chose est clairement exprimée. Tous les professionnels le savent, mais le tour de force du service cinéma est d'avoir fabriqué et distillé cette mythologie que les aides à la création devaient devenir des aides à l'industrie pour créer dans emplois par la venue des tournages... Et 4 L'analyse critique et polémique de cette «étude» a fait l'objet d'une publication sur le site de film flamme en 2011 sous le titre «le livre des leurres». Merci de vous y référer.

que ça fonctionnait! D'où ces «études» qu'aucun débat ne viendra contredire. 5 Rappelons qu'il s'agissait à l'origine «d'aides à la création» (il s'agit toujours de ça d'ailleurs). Et pas des aides à l'économique. C'est l'esprit du vote des élus qui a été détourné au prix de démonstrations tarabiscotées qui ne résistent à aucune étude sérieuse... justifiées par la lutte pour l'emploi, cause nationale s'il en est. Et c'est pourquoi nous parlons de détournement de fond. Car en plus ça ne fonctionne pas! Contrairement à ce qu'aurait été une action de structuration de la dynamique de création territoriale. Car il n'y avait pas d'alternative à ça en fait! Mais ça ne plaisait pas à nos amis de la capitale et des capitaux, qui n'apprécient pas la concurrence. Voyons ce qu'en dit cette nouvelle «expertise» de 2014... de la venue des tournages et de l'emploi justement. Prenons les tournages venus de l'étranger : En 2005 PACA était la première région de France pour les tournages étrangers (39%) et à cette époque l'effet des aides de la région ne pouvait guère déjà se faire sentir (c'est bien ça qui encombrait nos experts de 2011). D'autant que PACA est la deuxième région de France pour les tournages étrangers depuis 1998! Mais la proportion des tournages étrangers n'est plus que 21% en 2008 et 17% en 2011. Et cela malgré les financements régionaux... Et pour cause! Les films aidés ne représentent que 38% des tournages (officiellement, mais sans doute beaucoup moins selon les propres critères de la région -nous verrons plus loin à expliquer les manipulations et omissions sur les chiffres sources- Dans ce cas le service fournit les chiffres des tournages qu'il connaît, mais les films qui ne passent pas par son guichet ne sont pas tous pris en compte). D'autres chapitres de l'étude interdisent les déclarations triomphalistes (P.25 du bilan de 10 ans de politique cinéma... / Rapport Phases 3&4) : «A partir de 2008, la crise économique et le resserrement des budgets de production touchent de plein fouet le secteur en région, avec plusieurs conséquences : * L'arrivée d'équipes de production parisiennes complètes avec très peu d'emploi local («Un retour en arrière» diront certains), les professionnels en région ont alors de plus en plus de mal à obtenir des postes à responsabilité, ou même à travailler * Une baisse du nombre de jours de tournage pour les productions extérieures * Une baisse du nombre de coproductions en région (uniquement avec France 3 qui utilise majoritairement son personnel) *Une concurrence grandissante des autres régions dans l'accueil des tournages avec des fonds d'aide bien dotés * Une fragilisation générale du tissu économique régionale (sic) avec des difficultés d'emploi de nombreux intermittents.» On peut trouver encore des témoignages de techniciens et comédiens (P.32 du bilan de 10 ans de politique cinéma... / Rapport Phases 3&4) : «Aussi bien les techniciens que les acteurs constatent un ralentissement de leur activité depuis 2008 : moins de postes distribués, des durées de tournages plus courtes, des rémunérations en baisse. ( ) Une autre explique que des productions profitent de la situation pour faire «du chantage à l'emploi». ( ) Enfin une autre explique que de nombreux professionnels intermittents ont changé d'activité, soit par choix, soit contraints (perte de statut).» Vraiment, on ne lit pas ça dans la presse régionale! Pour ceux qui peuvent penser que ces témoignages sont subjectifs ou larmoyants, retour aux chiffres froids en comparant deux statistiques : Évolution des aides moyennes sur 9 ans (page 20 / Rapport Phases 1&2) Aide à la production long-métrage : +137% Aide à la fiction TV : + 171% (celle qui augmente le plus donc!) Aide au CM : +82% (mais baisse considérable du nombre de projets aidés, donc augmentation des budgets) Aide au documentaire : -4,7% (alors même qu'il s'agit déjà des budgets les plus faibles) MAIS... hélas (page 22 / Rapport Phases 1&2) : Tendance à la baisse des tournages de fiction TV depuis... 2008 : 16,7% en 2011 contre 20,8% en 2008... Alors, rappelons-nous, qu'on justifie cette politique par la rentabilité sans égale de cette action 6. MAIS... encore hélas (page 21 / Rapport Phases 3&4) : «Comme l'ensemble des acteurs de la filière, les commissions du film et les BAT observent une baisse 5 Notons qu'en 2014, la contribution critique de l'association des Auteurs et Réalisateurs du Sud-Est n'est en rien mentionnée. 6 Les chiffres sont fondés sur les nombres de jours de tournage. Comme si cette seule phase «résumait» la réalisation d'un film. Le principal intérêt de ce détournement, c'est évidemment d'exclure de l'étude tout le travail de postproduction ou de préparation... Nettement moins favorable aux films «venus de l'extérieur» pour évaluer le produit du travail.

des budgets de production qui a conduit à une baisse du nombre de jours de tournage, une partie croissante du travail de production étant réalisé en amont, mais à nombre de jours de tournage constant. Tous les types de tournage sont touchés, y compris les documentaires et les tournages TV. De plus, si le nombre de tournages semble plutôt se maintenir dans la période actuelle, les retombées économiques seraient toutefois en baisse selon les estimations issues des fiches d'évaluation 7 retournées par les productions aidées (une partie seulement des productions en région)» Évidemment, comme dans toute argumentation du service cinéma, la cause des échecs est extérieure (ce qui ne l'empêche pas de s'adresser des satisfecits permanents sur la politique menée!) en l'occurrence la crise économique et le resserrement des budgets... La bureaucratie se nourrit de confort moral. On peut aussi considérer que l'échec identifié par un bilan pourtant fabriqué sur mesure (avec le cahier des charges de l'étude et les données sources fournies par le service, un «comité de suivi» formé par le service sans regard extérieur -même pas un élu!), tient surtout à l'absence de vision de ses auteurs, ou pour ce qui est du CNC, des intérêts réellement servis. Cet échec tient à l'absence de vision du service (les élus de la région pointent aux abonnés absents depuis 2010) car ces perspectives étaient prévisibles. La crise de financement du cinéma, construit sur un modèle suranné et inadapté aux évolutions techniques et artistiques, était prévisible, l'impasse du financement TV était prévisible depuis le développement d'internet mais aussi dès son origine à la fin des années 80 8, le déficit de prise en compte du territoire était patent dans notre région dès 2008 (ou prise en compte à travers des formes archaïques). Cet échec économique et artistique est le résultat d'une erreur stratégique de l'institution leurrée par les paillettes. La réussite absolue de l'échec du CNC dans ce domaine depuis toujours aurait pourtant dû alerter les collectivités territoriales... Allons chercher dans le rapport de 2014 les traces de l'erreur stratégique en question 9. Il faut fouiller un peu, mais tout y est (ou presque). Fouiller entre les chiffres... Surtout quand ils sont faux. Quand la vérité naît des plus purs mensonges. 2 statistiques étranges quant à l'emploi donnent à penser : Evolution des effectifs (page 31 / Rapport Phases 1&2) : «La part des établissements ne disposant d'aucun salarié est en moyenne sur la période 2003-2012 de 68%. Celle des établissements de 1 à 2 salariés est en moyenne de 14, 7%» 10 Qu'est-ce que c'est que ces établissements qui n'ont aucun salariés? Près de 70%! Comment vivent-ils? Quelle est leur production? Qui y travaille et comment? Que faire de cette réalité sociale et économique? Que recouvre t-elle? La question ne sera pas posée. On dira qu'elle est un peu contradictoire avec l'embellie de l'emploi annoncé! On dira surtout que la question du tissu audio-visuel régional, dans sa plus importante composante, n'intéresse pas le service cinéma 11. Autres chiffres, pour le coup absolument faux. On se demande même qui a validé de telles fantaisies! Cependant, cela traduit la même indifférence au tissu réel de la région : Évolution des catégories juridiques des établissements audiovisuels entre 2003 et 2012 (page 30 / Rapport Phases 1&2) : «Les associations représentent 8,6% de l'ensemble des établissements considérés en 2012 alors qu'il n'en était recensé aucune en 2003» Alors que la région PACA était déjà en 2003, et reste aujourd'hui, riche d'un réseau associatif d'un dynamisme extrême, le service cinéma considère qu'il n'existait pas (et peut-être même est-il né grâce au système d'aide comme pourrait le laisser entendre la phrase. Alors que c'est l'inverse : la politique menée est parfaitement nuisible aux associations réelles) Peu importe qu'il produise une part importante des films réalisés en PACA : il n'existe pas! Seul le secteur privé serait donc 7 Remarquons au passage qu'en 2014 comme en 2011, on ne parle toujours pas de budget réel de production comme sources de données! On reste dans les documents de complaisance livrés par des producteurs qui veulent entretenir, on les comprend, de bonnes relations avec l'institution. 8 Sans parler des conséquences qualitatives qui livrent la liberté de création aux mains des directions de programmes TV. 9 Sans doute aurait-il fallu inclure dans l'erreur stratégique l'existence des studios de Marseille, mais sauvés par le «miracle» (commercial) de Plus Belle La Vie... Sinon ses promoteurs n'auraient eut qu'à se noyer dans la superbe piscine («Où pourrait se tourner James Bond») qui n'a jamais servi. 10 Nous avions déjà cité cette statistique problématique issue de l'insee lors de notre réponse critique à l'étude de 2011 (Cf «Le livre des leurres»). 11 D'autant que ces structures sont repérées par le code NAF qui est très approximatif et fausse certainement la perception du tissu réel si on ne travaille pas par recoupement de données et de témoignages.

porteur de la dynamique du cinéma. Voir même aurait-il créé le secteur associatif (Quoi que, c'est un fait... pour accéder à certains financements, il ne s'en prive pas!). Il est important cependant qu'il n'existe pas pour permettre le racket des fonds publics vers le privé, et de la région vers la capitale. MAIS... Ô miracle des chiffres! Ces associations qui n'existent pas... Sont joyeusement intégrées dans les statistiques quand il s'agit de vanter «la croissance économique régionale dont le fond d'aide a été l'un des moteurs» (on ne dit jamais quels sont les autres moteurs d'ailleurs) Par quel artifice? Les chiffres de l'emploi viennent des données fournies par AUDIENS 12. Or les associations aussi cotisent à AUDIENS! Une partie même des fameux «contrats aidés» est prise en compte par AUDIENS. On en conclura que la dynamique de l'emploi (si elle existe) ne peut se passer du secteur associatif. D'autant que pour l'essentiel l'emploi associatif est un emploi de proximité, fut-il intermittent, alors que pour le secteur privé l'intermittence n'a pas forcément une dimension locale. C'est un des artifices utilisé par l'étude simuler une dynamique... C'est pourquoi on prendra avec des pincettes les chiffres de l'emploi cités ici pour ce qui est des retombées locales. L'absence de croisement des sources en rend l'analyse difficile ou sommaire. Mais on peut se poser une question : pourquoi l'institution ne sollicite pas la DIRECCT pour obtenir une étude approfondie sur l'emploi cinématographique et audio-visuel en PACA? Continuons sur la réussite de leur échec annoncé et ses conséquences. La période 2003-2013 a vu un accroissement des déséquilibres territoriaux entre Paris et la région, mais aussi à l'intérieur même de la région. Chiffres de l'étude : Implantation géographique des entreprises de l'audiovisuel entre 2003 et 2012 (page 29 / Rapport Phases 1&2) : Bouches du Rhône : de 40,5% à 44,7% Alpes Maritime : de 29,8% à 26,7% Var : de 13% à 13,3% Htes Alpes : de 4,6% à 3,3% Alpes Htes Provence : de 2,7% à 2% Tiens le Vaucluse a disparu? Donc en dehors des Bouches du Rhône, le nombre d'entreprises audio-visuelles stagne ou régresse. Difficile de comprendre, avec ces chiffres pas folichons quand même, où passe la fameuse dynamique du cinéma!? La raison d'être de l'institution régionale est de réduire les fractures entre territoires?... Raté! Mais dans la conception du service cinéma (et du CNC) cette réduction est simplement impossible. C'est de toute façon le cadet de ses soucis au CNC... Sauf quand il s'agit de considérer les habitants des régions comme des spectateurs... C'est à dire là, encore, comme une source de revenus pour fournir des recettes à l'industrie centrale!... De la salle de cinéma à la formation du consommateur (rebaptisée «pédagogie du cinéma»), les collectivités sont priées de nourrir le monstre en clients. Dans toute la France, toutes les collectivités, en pleine «crise financière» et «resserrement budgétaire» ont financé le passage au numérique (100000 par salle de cinéma environ!) sans débat public ni évaluation des conséquences (dont la liquidation des dernières industries techniques de laboratoire et de fabrication de caméras! Sans parler de la profession de projectionniste, ou des cinémathèques, ou sans parler de la disparition de la mémoire du cinéma). Unanimité politique! Dans un silence... De mort... Il y a par exemple un lycée technique marseillais qui forme des projectionnistes. En cours d'année 2013 on a réunit les élèves pour leur dire : «Désolé, le métier n'existe plus, réfléchissez à autre chose»... Sur que ça donne envie de réfléchir! A propos des projectionnistes : les statistiques sur l'emploi (Rapport Phases 3&4) intègrent évidemment les salariés des salles de cinéma qui représentent 54% de la masse salariale des permanents... Le poste qui a progressé le plus entre 2000 et 2010. A mettre en relation avec les efforts des collectivités territoriales pour financer les salles de cinéma. Ce sont les postes de permanents dont on est certain Qu'ils sont locaux. Les intermittents, eux, peuvent venir de partout, c'est à dire essentiellement de Paris (ou de l'étranger)! Évidemment, dans la stricte logique bureaucratique, du fait de ce sous-équipement des départements en structures de production, on peut imaginer qu'il en sera de même pour les projets de films et les auteurs soutenus. Bingo! (page 12 / Rapport Phases 1&2) : «Il convient de souligner qu'au sein de la région PACA, la quasi-totalité des projets aidés vient du département des Bouches du Rhône et en particulier de la ville de Marseille, reflétant en cela l'origine des projets» Plus précisément le taux de projets régionaux issus des Bouches du Rhône est de 80% et ils représentent 90% des projets régionaux aidés... Un résultat laborieusement obtenu en 9 ou 10 ans de politique territoriale... Et une phrase digne de Pierre Dac! 12 Groupe de protection sociale destiné aux professionnels de la culture, de la communication et des médias.

A moins qu'il s'agisse de génétique territoriale? A moins que les cinéastes sont quasi-totalement plus talentueux dans les Bouches du Rhône que partout ailleurs dans la région (c'est ainsi... Fallait pas naître à la montagne!) Et on peut se consoler en pensant qu'ils sont moitié moins talentueux dans les Bouches du Rhône qu'en région parisienne 13. Cela si on a la foi dans la politique menée et dans ce qu'elle construit comme inégalité et comme renoncement! Discrimination territoriale, on continue. Et hop, tranquille Emile! Les festivals. Ventilation des subventions territoriales accordées par la région par département en 2012 (page 49 / Rapport Phases 3&4) : Bouches du Rhône : 54% Alpes Maritime : 36% Var : 1% Htes Alpes : 4% Alpes Htes Provence : 5% Vaucluse : 0% 14 C'est à dire que deux départements sur 6 concentrent 90% des aides aux festivals! Je ne sais pas si les élus des autres départements connaissent ces chiffres!? Mais je serais eux... Car l'élitaire pour tous ça a donné ça : l'élitaire pour les mêmes! Une politique qui regarde du haut vers le bas, ça donne une mauvaise politique cinéma. Pour regarder le cinéma il faut regarder vers le haut! La politique cinéma de la région est à renverser. C'est une impasse. Aparté... Peut-être va t-on faire là un aparté. Quand nous parlons de volonté de dissimulation, il ne faudrait pas croire qu'on fait un procès d'intention... Prenons un exemple récent : Sous le titre «Des cinéastes attaquent les aides de la région au cinéma» une journaliste du site Marsactu a interrogé l'association des Auteurs et Réalisateurs du Sud-Est qui critique le système d'aide et en particulier cette remontée des fonds vers la capitale. S'adressant au service cinéma elle s'est entendu justifier tranquillement l'injustifiable, rapport IDATE (celui de 2014) en main : «Sur ce point, le rapport Idate est plus nuancé que le point de vue des professionnels du cru même s'il reconnaît une quasi-égalité entre les gens de la capitale du Nord et celle du Sud. "Les projets portés par des acteurs de la région PACA sont les plus nombreux à la fois en nombre de dossiers déposés et en nombre de projets soutenus. Rappelons que certaines aides (à l écriture) sont réservées aux porteurs régionaux. Pourtant, le nombre de projets déposés par des porteurs régionaux tend à diminuer sur 2011 et 2012 alors que 2012 est une année record pour le nombre de projets déposés par des porteurs parisiens", précise l'étude. Pour sa défense, le service cinéma de la région évoque une pénurie de créateurs : "Si des producteurs excellents existent sur place pour les documentaires, il y a une pénurie de producteurs en fiction, c'est pour cela que les réalisateurs sont obligés d'entrer dans les réseaux parisiens voire étrangers». Il faut admettre que les journalistes sont de bonnes bêtes! Pas contrariants pour 2 sous. Prenons, pour vérifier l'argument régional, les chiffres du service cinéma pour l'année 2013 (l'année «record» pour les projets parisiens c'est 2012, soyons pas mauvais joueurs), si «le nombre de projet soutenus est équivalent entre sociétés parisiennes et de PACA" est presque vrai... Par contre, si on compare le volume d'argent versé ce n'est plus vrai du tout : en 2013, Total toutes catégories d aides : 4 092 000 Producteurs Paris et IdF : 3 116 500 Producteurs basés en Paca : 975 500 * (24%) * dont le film de Woody Allen, Moonlight, coproduit par Firstep (Nice) et par Dipper Mouth, Perdido Productions, Ske-Dat-De-Dat productions... Et la seule société de PACA qui reçoit une aide pour un long-métrage serait donc productrice... d'un Woody Allen! (Un jeune cinéaste «issu de la diversité» qui rame pour faire son premier film)... Il est flagrant que parler en «nombre de projets» relève d'une duplicité certaine. Ce que perçoivent réellement cette année là les sociétés de la région ce sont les aides au développement, au docu, au court... de façon pas trop déséquilibré avec les sociétés parisiennes, mais ce sont des budgets dérisoires! Ce qui va revenir in fine aux techniciens, cinéastes, producteurs de la région en 2013, c'est peanuts! Quant au cynique et stupide «déficit de créateurs»... Ben c'est un peu comme le rattrapage du déséquilibre territorial... 13 Ce que confirme un titre de paragraphe qui affirme que la politique menée en terme d'aide à l'écriture n'a pas permis de faire émerger de talents... Ce qui ne condamne pas la politique évidemment, mais les crétins qui peuplent cette région! Trouver une telle sottise dans un document de la région laisse perplexe. 14 Il y a un défaut dans le graphique de l'étude mais il semble que ce soit les chiffres affectés aux départements.

C'est juste raté encore une fois! La totalité de la politique du cinéma est un parfait ratage. D'une «Analyse qualitative» Bien des chapitres seraient encore à décortiquer pour faire entendre le son creux de cette politique. Toutefois le plus inconsistant s'intitule «Analyse qualitative». Ici pas ou peu de chiffres. Des «points de vue recueillis auprès de professionnels rencontrés pendant la phase 3 de la mission». Inattaquable en ce qu'il s'agit d'un ramassis «d'opinions» qui valent ce que valent les discussions au café du commerce. Mais révélateur de cette démarche bureaucratique effrayée par le débat public, impuissante devant la contradiction, tétanisée par l'action collective et toute dynamique qui ne soit feutrée et bercée par le doux son des souffleries d'ordinateur ou de climatiseurs et rythmée par des percolateurs de couloir... Et se réfugie dans un entre soi de bon aloi. Là des phrases du genre : «Si certains points font l'unanimité parmi les personnes rencontrées, d'autres apparaissent beaucoup plus discutés, soit ne suscite l'intérêt que d'un petit nombre de personnes». Étonnant, non? Et ça continue dans le genre, certains sont pour et d'autres sont contre... Sans que quelque idée nouvelle ne vienne mettre en péril l'édifice qui permet dans ce rapport de consacrer plus de 6 mentions à l'éloge du service cinéma et de sa chef! Aussi le plus étonnant ce n'est pas le contenu qui correspond peu ou prou, aux desiderata du service cinéma... C'est le panel constitué pour nourrir ce chapitre, qui apparaît de loin en loin comme une sorte de sondage, permettant de dégager ici une majorité, là de repérer un point de vue extrême mais (Dieu merci!) minoritaire... Donc ce panel, qui n'est pas sans rappeler la constitution des commissions qui officient en totale opacité pour la sélection des dossiers d'aide à la création cinéma, est constitué ainsi : 2 réalisateurs 2 comédiens 6 producteurs 3 représentants du même festival, le FID Marseille (?) 1 prestataire de service Et 22 salariés d'institutions diverses! Qu'on entende bien... Il ne s'agit pas là de nier l'intérêt que peut avoir l'accueil de tournage, il s'agit de relever que cette action doit se distinguer radicalement de l'aide à la création, du travail pédagogique négligé, de l'équilibre territorial et social qui doit permettre aux jeunes de cette région, comme aux cinéastes et techniciens qui y vivent de bénéficier d'un soutien indispensable pour compenser un minimum, le déséquilibre structurel de la production cinématographique et son hyper concentration parisienne, objectif parfaitement oublié de politiques menées. Pour les auteurs, il s'agit de refuser le rouleau compresseur de l'industrie du divertissement qui agit à Marseille comme dans une réserve d'indiens, au mépris de sa population, de ses créateurs et tout autant des producteurs qui essayent contre vent et marée d'exister avec le même acharnement que Pagnol ou Allio avaient pu en mettre en leur temps. Depuis lors, pour le cinéma en PACA, rien n'a changé. Et l'échec est là. Marseille le 15 avril 2015

ANNEXE Aides au Cinéma et à l Audiovisuel 2013 Conseil Régional Paca Total toutes catégories d aides : 4 092 000 Producteur Paris et IdF : 3 116 500 Producteur basés en Paca : 975 500 * (24%) * dont le film de Woody Allen, Moonlight, coproduit par Firstep (Nice) et par DipperMouth, Perdido Productions, Ske- Dat-De-Dat productions Production Long Métrage : 2 320 000 Producteur Paris et IdF : 2 120 000= Producteur Paca : 200 000 (10%) * * le film de Woody Allen, Moonlight, produit par Firstep (Nice)!!) Production CM :179 000 Producteur Paris et IdF : 100 000 Producteur Paca : 79 000 (21%) Production Documentaire : 483 000 Producteur Documentaire Paris et IdF : 175 000 Producteur Documentaire Paca : 273 000 (57%) Producteur Documentaire Corse : 20 000 Producteur Documentaire Lyon : 15 000 Production Fiction TV : 745 000 Producteur Fiction TV Paris et IdF : 560 000 Producteur Fiction TV Paca :185 000 ( 25%) Production Films d Animation : 95 000 Producteur Film d animation Paris et IdF : 95 000 Producteur Film d Animation Paca : 0 (0%) Aides au Développement toutes catégories : 64 000 Producteur Dvlpt Paris et IdF : 12 000 Producteur Dvlpt Paca : 52 000 (82%) Aides à l Ecriture toutes categories : 46 000 * *toutes catégories confondues et attribuées, pour la plupart, à des auteurs estampillés Paca Autres aides, toutes attribuées à des Producteurs Paca : Aide au Développement Groupé : 80 000 Aide au Développement de projets «Nouveaux Medias» : 70 000