PRAIRIES ET BAS-MARAIS TOURBEUX



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Transcription:

Photo : B. Destiné 4 PRAIRIES ET BAS-MARAIS TOURBEUX PRÉSENTATION GÉNÉRALE Dans les grandes vallées humides et en arrière des dunes du littoral sud du Pas-de-Calais, de plus ou moins vastes dépressions constamment gorgées d eau ont vu la naissance de gisements de tourbe, constitués par accumulation progressive au cours de plusieurs millénaires. La tourbe se forme en effet dans des conditions particulières, dites abiotiques, où la pauvreté voire l absence d oxygène, du fait de l inondation quasipermanente, ne permet pas d assurer la décomposition complète de la matière organique dans des milieux par ailleurs très productifs (diverses mousses dites turfigènes en particulier de la famille des Hypnacées, tiges et feuilles des roseaux, laîches et marisques notamment). Alimentée au moins en partie par des eaux chargées de calcium en provenance de la nappe de la craie et des eaux de ruissellement et de percolation des collines d Artois, la tourbe de ces milieux présente des caractéristiques chimiques différentes de celles des tourbières à sphaignes, dépourvues de bases (calcium notamment). Pour cette raison, les tourbières alcalines sont souvent appelées bas-marais ou tourbières basses alcalines par opposition aux tourbières bombées acides. La tourbe repose parfois sur un fond d origine marine plus ou moins récent comme c est le cas des tourbières arrière-littorales de Villiers et de Balançon, sur les communes de Cucq et de Merlimont, mais aussi dans les marais de St-Omer et de Guînes. Au contraire, les bas-marais du bassin de la Scarpe et de l Escaut ainsi que ceux des basses vallées de l Authie et de la Canche reposent sur des sédiments alluvionnaires d origine fluviatile. Le dépôt de tourbe dans ces milieux ne s est pas fait de façon continue au cours du temps, aussi assiste-t-on, dans les sondages géologiques effectués, à des alternances de tourbe et d autres couches sédimentaires, notamment des sables ou des argiles. L épaisseur de tourbe de la couche superficielle influence beaucoup la nature des végétations que l on aura en surface. PLANTES PROTÉGÉES ET MENACÉES DU NORD/PAS-DE-CALAIS - 123

orchidée caractéristique de ces bas-marais tout comme la Laîche à fruits écailleux (Carex lepidocarpa), la Laîche puce (Carex pulicaris), les linaigrettes (Eriophorum polystachion, E. latifolium), le Comaret des marais (Comarum palustre)... dont les stations ne font que régresser et les populations sont parfois réduites à quelques individus! De même, d intéressantes mousses y sont localisées tel Scorpidium scorpioides. Il faut également mentionner ici diverses espèces qui ne sont pas inféodées de manière aussi étroite à des milieux oligotrophes mais qui ne subsistent aujourd hui que dans les marais tourbeux du fait de la dégradation croissante de la qualité des eaux et des sols dans de nombreux systèmes alluviaux. C est le cas notamment du Pigamon jaune (Thalictrum flavum), de la Stellaire des marais (Stellaria palustris), de la Berle à larges feuilles (Sium latifolium) ou encore du Séneçon des marais (Senecio paludosus). Enfin, les prairies para-tourbeuses relictuelles permettent le maintien çà et là d espèces sensibles à l eutrophisation comme la Laîche puce (Carex pulicaris), la Dactylorhize incarnate (Dactylorhiza incarnata subsp. incarnata), la Scorsonère humble (Scorzonera humilis) ou la Laîche distante (Carex distans). MENACES, PROTECTION, CONSERVATION Les activités humaines extensives (pâturage et fauche) ou l exploitation traditionnelle de la tourbe (au petit louchet), pratiquée jusqu au début du XX e siècle dans certains sites, ont été peu destructrices et ont permis de diversifier de nombreux habitats. En revanche, l exploitation de plus en plus intensive (surpâturage, amendements, exploitation au grand louchet) ont entraîné la destruction complète de plusieurs sites et participé à la raréfaction de nombreuses espèces et ce dès le début du XX e siècle. Ainsi, les tourbières du Douaisis et de la Sensée ont été anéanties et seules les archives botaniques de la fin du XIX e attestent des paysages disparus. Le développement des mines de charbon a aussi contribué à la disparition de tourbières et bas-marais, en particulier dans la région de Béthune et la plaine de la Scarpe, où les terrils ont remplacé les marais en maints endroits. Plus récemment, la multiplication des mares de chasse maintenant creusées avec des moyens lourds a criblé de trous d eau parfois privés de toute diversité végétale des bas-marais jusque-là préservés. Les drainages immodérés qui affectent ces ensembles marécageux et leur bassin d alimentation ainsi que la demande croissante en eau provoquent l abaissement des nappes phréatiques superficielles ou profondes dont les niveaux supérieurs ont parfois baissé de plus d un mètre dans les vallées. Il s ensuit une aération irréversible des couches tourbeuses supérieures, qui se minéralisent et sont alors colonisées par des espèces ubiquistes nitrophiles comme l Ortie dioïque (Urtica dioica) ou l Épilobe hérissé (Epilobium hirsutum) dans les cas extrêmes de dégradation. De même, le drainage des versants humides de vallons ou de petites vallées jusqu alors préservés, drainages toujours pratiqués à titre individuel ou pire dans le cadre de subventions accordées par l Union européenne ou des organismes publics, continue à faire disparaître des milieux-relais indispensables pour la survie de certaines espèces fragiles. Il faut également évoquer la déprise agricole qui favorise le reboisement de ces prairies dans le Boulonnais et l Avesnois, de même que la plantation de peupliers dans certaines basses vallées et plaines tourbeuses inondables (confluence des deux Helpes avec la vallée de la Sambre notamment). Pigamon jaune (Thalictrum flavum) Photo : C. Blondel PLANTES PROTÉGÉES ET MENACÉES DU NORD/PAS-DE-CALAIS - 125

Malgré l eutrophisation généralisée des eaux de surface, les drainages et le comblement des zones humides tourbeuses, quelques sites préservés conservent encore une partie de leur richesse biologique d origine. En plaine de la Scarpe et de l Escaut, à Guînes, dans le Marais audomarois ainsi qu à proximité du littoral, des acteurs se sont mobilisés pour préserver ces refuges. La reprise d activités pastorales extensives ou des techniques de fauche et de rajeunissement des sols après débroussaillage, en remplacement des activités anciennes, sont aujourd hui recherchées par les gestionnaires de milieux naturels. Ces travaux de restauration et de gestion sont à même de maintenir des milieux favorables à la préservation d espèces très originales. Des techniques d étrépage (décapage superficiel de la tourbe), sont testées car souvent nécessaires à la réapparition de plantes pionnières typiques des milieux oligotrophes. Néanmoins et malgré les annonces officielles visant à identifier la protection des zones humides comme une priorité, la vigilance reste d actualité car l avenir de ces joyaux naturels dépendra de la gestion de l eau qui sera faite sur l ensemble de leur bassin d alimentation (maintien des niveaux moyens d inondation et de la qualité de l eau) et de la cohérence des différentes politiques publiques, au regard de la conservation à long terme du patrimoine naturel. TRANSECT 5 Dessin : F. Hendoux PRÉS TOURBEUX En périphérie et sur les marges des zones les plus engorgées, les sols tourbeux ont souvent été déboisés puis exploités pour l herbe depuis longtemps. Le pâturage extensif ou la fauche permet d y maintenir de nombreuses associations végétales intéressantes dominées par les graminées, les joncs ou les laîches. Une flore diversifiée caractérise les sites sans amendements agricoles (engrais et matières organiques). Des sols pauvres en éléments minéraux (oligotrophes) s y maintiennent, favorables à des espèces particulièrement sensibles à la concurrence de plantes plus exigeantes et plus compétitives. La nappe d eau, presque affleurante en été, submerge la végétation en hiver. L association à Écuelle d eau (Hydrocotyle vulgaris) et Jonc à fleurs obtuses (Juncus subnodulosus) est fréquente dans cette situation écologique. On y trouvera associés l Œnanthe de Lachenal (Oenanthe lachenalii), la Laîche bleuâtre (Carex panicea) et l Épilobe des marais (Epilobium palustre) auxquelles se mêlent diverses espèces des prairies humides mésotrophes comme le Lychnide fleur-de-coucou (Lychnis floscuculi) et le Lotier des fanges (Lotus pedunculatus). 126 - PLANTES PROTÉGÉES ET MENACÉES DU NORD/PAS-DE-CALAIS

Le Mouron délicat (Anagallis tenella) présent dans les zones ouvertes des tourbières alcalines Photo : B. Destiné BAS-MARAIS ET TAILLIS TOURBEUX Les secteurs plus humides s enrichissent de nombreuses Cypéracées comme le Choin noirâtre (Schoenus nigricans) et les laîches (Carex nigra, C. hostiana, C. lepidocarpa). Ces endroits, toujours saturés d eau, sont riches en mousses tapissantes (Drepanocladus sp.) qui peuvent former des manchons autour des touffes de Choin. Là où le sol ennoyé n est constitué que des entrelacs de racines et rhizomes des plantes palustres, auxquels se mêle la litière mal décomposée qui s accumule, des radeaux flottants ou tremblants apparaissent. Ils se caractérisent, outre leur instabilité, par la Laîche filiforme (Carex lasiocarpa) sur les tourbes les plus pures ou encore par la Laîche paniculée (Carex paniculata), lorsque les eaux sont plus riches. C est aussi le milieu d élection du Comaret des marais (Comarum palustre) et du Ményanthe trèfle-d eau (Menyanthes trifoliata). Les dépressions inondées, profondes de quelques décimètres, sont peuplées par le Potamot coloré (Potamogeton coloratus) et les utriculaires (Utricularia minor et U. vulgaris). En eau un peu plus profonde, le Rubanier nain (Sparganium natans) fait son apparition. Lorsque des plages de tourbes dénudées apparaissent, suite à l affouillement par les sangliers ou à l entretien de zones ouvertes (gestion conservatoire, platières à bécassines par exemple), l Éléocharide pauciflore (Eleocharis quinqueflora) et le Mouron délicat (Anagallis tenella) colonisent le substrat. En l absence d entretien, le Cladion marisque (Cladium mariscus) ou le Roseau commun (Phragmites communis) gagnent du terrain. Les premiers saules cendrés (Salix cinerea) s implantent. Plus tard, le stade final de la dynamique de la végétation aboutit à une forêt basse à base de Saule cendré et d Aulne glutineux (Alnus glutinosa). Lorsque la forêt est suffisamment mature, de nombreuses fougères et diverses laîches constituent le sous-bois : Thélyptéride des marais (Thelypteris palustris), Dryoptéride dilatée (Dryopteris dilatata) et Laîche paniculée (Carex paniculata) notamment. Le Cassissier (Ribes nigrum) est également souvent présent à l état naturel dans ces boisements sur sols tourbeux. SECTEURS EN VOIE D ACIDIFICATION Localement, notamment lorsque les fortes précipitations le permettent, la couche superficielle de tourbe, lixiviée par les pluies, peut subir une acidification superficielle. L arrivée concomitante de certaines espèces de sphaignes (Sphagnum palustre, S. fimbriatum notamment) contribue à amplifier l acidification. Parmi les premières espèces acidiclines à coloniser ces buttes de sphaignes, on peut citer la Dryoptéride à crêtes (Dryopteris cristata). Ce phénomène explique également la présence d espèces acidiphiles comme le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia) ou la Pédiculaire des forêts (Pedicularis sylvatica) au milieu de bas-marais alcalins. Bas-marais et roselières à Marisque (Cladium mariscus) à Saint-Josse (62) Photo : B. Destiné PLANTES PROTÉGÉES ET MENACÉES DU NORD/PAS-DE-CALAIS - 127