Analyse de la qualité de l air en centre de tri de déchets Etude de l effet de l extension des consignes de tri des emballages plastiques



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Transcription:

Analyse de la qualité de l air en centre de tri de déchets Etude de l effet de l extension des consignes de tri des Mars 2014 Fait pour l ADEME et Eco-Emballages par l APAVE N convention 1002C0027 Coordination technique : Isabelle DEPORTES Direction Exécutive Programmes - ADEME Angers - Direction Economie Circulaire et Déchets\ Service Mobilisation et Valorisation des Déchets En partenariat avec : RAPPORT FINAL

Le présent rapport a été établi dans le cadre de l expérimentation du tri et du recyclage des emballages ménagers en plastique autres que bouteilles et flacons qui s est déroulée en 2012 et 2013. Il fait partie d un ensemble de documents réalisés dans le cadre de cette expérimentation : - Synthèse de l expérimentation du tri et du recyclage des emballages ménagers en plastique autres que bouteilles et flacons : o Rapport 1 : Résultats, enseignements, recommandations. PwC mars 2014 (*), o Rapport 2 : Projet de développement du recyclage des emballages ménagers en plastique. PwC mai 2014 - Bilan environnemental du projet d extension des consignes de tri à l ensemble des emballages ménagers plastiques. Bleu Safran mai 2014(*) - Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe. Deloitte mars 2014 - Baromètre de suivi des pratiques de tri dans le cadre de l expérimentation plastiques. CSA - Analyse de la qualité de l air en centre de tri de déchets. Etude de l effet de l extension des consignes de tri des APAVE (*) - Synthèse de l étude ergonomique dans les centres de tri des déchets d emballages ménagers. Diagnostic des effets sur le travail des opérateurs de tri de l extension des consignes de tri des produits plastiques. INRS mars 2014 - Point à date des appels à projets liés au recyclage des autres que bouteilles et flacons. Eco-Emballages juillet 2012 (**) - Amélioration de la recyclabilité des emballages en plastique autres que bouteilles et flacons : Premiers enseignements de l appel à projets. Eco-Emballages/Adelphe octobre 2013 Les premiers documents ont déjà été diffusés et la totalité des documents sera disponible à la fin du mois de juin 2014. (*) Travaux réalisés avec l appui technique et financier de l ADEME (convention 1002c0027) (**) Les projets correspondant ont fait l'objet d'un cofinancement par l'ademe Page 2 sur

Auteurs APAVE : Louis BERANGER et Jean-Jacques PERRUFFEL SUEZ Environnement : L analyse statistique multivariée a été faite par Olivier SCHLOSSER Comité de pilotage - Eric FROMONT, directeur de projet national - Eco-Emballages - Jean François BLOT, référent centres de tri ADEME - Michel CHARVOLIN, ingénieur-conseil Carsat Normandie - Isabelle DEPORTES, référente impacts sanitaires de la gestion des déchets ADEME - Nathalie DESFOSSES-MOUGEOT, direction technique Veolia Propreté France - Brigitte FACON, ingénieur conseil CRAMIF - Magali GICQUEL, ingénieur conseil CRAMIF - Gérard PETEGNIEF, ingénieur-conseil Carsat Bretagne, - Olivier SCHLOSSER, médecin expert - Suez Environnement Remerciements L ADEME et Eco-Emballages remercient les membres du comité de pilotage pour leurs apports en réunion et leurs recommandations (avec Philippe Duquenne de l INRS) dans la rédaction de ce rapport. CITATION DE CE RAPPORT Louis BERANGER, Jean-Jacques PERRUFFEL, Olivier SCHLOSSER. 2014. Analyse de la qualité de l air en centre de tri de déchets Etude de l effet de l extension des consignes de tri des emballages plastiques. Rapport. pages. Ce rapport est disponible en ligne www.ademe.fr/mediatheque Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite selon le Code de la propriété intellectuelle (art. L 122-4) et constitue une contrefaçon réprimée par le Code pénal. Seules sont autorisées (art. 122-5) les copies ou reproductions strictement réservées à l usage privé de copiste et non destinées à une utilisation collective, ainsi que les analyses et courtes citations justifiées par la caractère critique, pédagogique ou d information de l œuvre à laquelle elles sont incorporées, sous réserve, toutefois, du respect des dispositions des articles L 122-10 à L 122-12 du même Code, relatives à la reproduction par reprographie. Page 3 sur

Résumé Pour contribuer à atteindre 75% de recyclage des déchets, une expérimentation a été mise en œuvre. Il s agit d étendre les consignes de tri des plastiques, actuellement limitée aux seuls bouteilles et flacons, à tous les autres tels que les pots, barquettes et films. Trente-deux sites de tri (sur 240 en tout) sont impliqués dans l expérimentation. Un des points importants est d évaluer l évolution des conditions de travail des opérateurs dans les centres de tri (en cabine de tri et dans l ensemble des zones de travail du site). La qualité de l air étant potentiellement modifiée par ces nouveaux déchets, son évolution avant/après la mise en œuvre de l extension a été suivie pendant un an dans 5 sites expérimentaux. Une première visite a permis de définir la stratégie de prélèvement. Six visites d échantillonnage ont été réalisées, une avant la mise en œuvre des consignes d extension et 5 autres après. Un échantillon d air pris à l extérieur de l usine hors de son influence a été réalisé afin de servir de référence aux échantillons prélevés à l intérieur. Les échantillonnages d air ont été réalisés au niveau des voies respiratoires des travailleurs en cabine de tri ou hors cabine (chargement, nettoyage, vidage des alvéoles.) par prélèvement individuel pendant une demi-journée ou une journée de travail. Les analyses ont portés sur les poussières organiques inhalables, les bactéries et moisissures cultivables mésophiles et les endotoxines. Le comité de pilotage de l étude a proposé des valeurs repères pour qualifier les expositions (acceptable, intermédiaire, importante). Ces expositions ne permettent pas de juger des risques sanitaires. Chaque site ou journée d échantillonnage a été caractérisé sur le mode de gestion des déchets (LIFO, FIFO), la ventilation des cabines de tri, la date et l éventuelle présence de pluie lors de la collecte du déchet traité, le jour des prélèvements d air sur le site, la nature des déchets traités, le type d emballages, avant ou après la mise en œuvre de l extension des consignes de tri. Les analyses des résultats ont porté dans une première étape sur l évolution des résultats des mesures avant et après l extension pour chacun des sites, puis pour tous les sites réunis. Dans une seconde étape, l influence des différents facteurs de caractérisation des sites (LIFO/FIFO, ventilation ) sur la concentration de poussières, de moisissures, de bactéries et d endotoxines a été étudiée par une analyse multivariée. Le traitement général des données est proposé dans le tableau cidessous. L analyse des résultats confirme une augmentation significative de l exposition aux moisissures et aux bactéries dans les cabines de tri après l extension des consignes. Elle met en évidence le rôle du facteur pluie lors de la collecte, qui augmente sensiblement l exposition aux moisissures dans la cabine de tri. De même, le mode de traitement LIFO (dernier entré, premier trié) et les déchets contenant des journaux semblent augmenter les concentrations en moisissures. Page 4 sur

Echantillon Nb. d'observations Minimum Maximum Médiane Poussières avant extension (mg/m 3 ) 42 0,02 4,63 0,32 Poussières après extension (mg/m 3 ) 1 0,03 48,48 0,31 Endotoxine avant extension (UE/m 3 ) 42 2,4 350 24 Endotoxine après extension (UE/m3) 1 1,0 3 370 20 Moisissures mésophiles avant extension (UFC/m 3 ) 42 920 350 000 24 000 Moisissures mésophiles après extension (UFC/m 3 ) 1 910 2 700 000 52 000 Bactéries mésophiles avant extension (UFC/m 3 ) 42 250 148 000 2 500 Bactéries mésophiles après extension (UFC/m 3 ) 1 73 1 200 000 5 200 Tableau : résumé des minimums, maximums et médianes de l ensemble des valeurs Les résultats ont montré qu un seul site, reconstruit dans le cours de l étude, présentait un système de ventilation dans la cabine de tri conforme aux recommandations de l INRS. Lors de la mise en œuvre de l extension des consignes de tri, l existence de ce système de ventilation conforme a permis une réduction de l exposition aux poussières et aux moisissures par rapport à la situation précédente de non-conformité de la ventilation. Pour les prélèvements réalisés lors des tâches mobiles, les niveaux d exposition aux moisissures augmentent avec l extension des consignes de tri, mais de façon modérée. Avec ou sans extension de consigne de tri et pour réduire l exposition des salariés aux poussières et aux bioaérosols (agents biologiques et produits d origine biologique), il paraît nécessaire d associer à l activité de tri des recyclables secs des ménages : - une ventilation des cabines de tri conçue et maintenue conforme aux recommandations de l INRS, - une protection des produits de la collecte sélective des effets de la pluie (bac avec couvercle plein), - une gestion de l ordre de traitement des produits de la collecte sélective en FIFO (First In First Out). - Et enfin, d initier une analyse du travail des opérateurs mobiles (identification des tâches, évaluation des expositions biologiques, définition des mesures de prévention ). Page 5 sur

Abréviations ADEME : Agence De l'environnement et de la Maitrise de l'energie AgeColl : âge de la collecte APR : après extension des consignes de tri AVT : avant extension des consignes de tri BCMP : Bouteilles, Cartons, Métaux, Plastiques BCMPJ : Bouteilles, Cartons, Métaux, Plastiques, Journaux CC : corps creux CPM : corps plats et mixtes EmbCode : type d emballage EXT : référence extérieure ExtCtri : extension des consignes de tri FIFO : «first in first out» premier déchet entré, premier traité IC95% : Intervalle de Confiance (95% de chance que les valeurs soient dans l intervalle de confiance) INT : ventilation de qualité intermédiaire par rapport aux recommandations INRS J : la collecte traitée dans le centre date de 24h LIFO : «last in first out» dernier déchet entré, premier traité NA : non analysé NatureD : nature des déchets NC : ventilation non conforme aux recommandations INRS OrdreTt : ordre traitement des déchets PP : polypropylène PS : polystyrène S : la collecte traitée dans le centre date de la semaine VA : variable forcée Ventil : ventilation VLEP : valeur limite d'exposition professionnelle Page 6 sur

SOMMAIRE 1 PRESENTATION DE LA MISSION... 11 1.1 CONTEXTE... 11 1.2 OBJECTIF DE L ETUDE... 12 1.3 DESCRIPTION DES CONTAMINANTS BIOLOGIQUES POSSIBLES ET DE LEURS EFFETS SANITAIRES... 12 2 MATERIEL ET METHODE... 15 2.1 STRATEGIE DE PRELEVEMENTS... 15 2.2 PRESENTATION DES SITES... 16 2.2.1 Présentation du site 1... 16 2.2.2 Présentation du site 2... 18 2.2.3 Présentation du site 3... 18 2.2.4 Présentation du site 4... 21 2.2.5 Présentation du site 5... 23 2.3 METHODES DE PRELEVEMENT ET D ANALYSE... 24 2.4 VALEURS REPERES... 24 2.4.1. Concentration... 24 2.4.1 Ventilation... 25 2.5 TRAITEMENT DES DONNEES... 25 2.5.1 Analyse par site... 25 2.5.2 Analyse multivariée sur l ensemble des sites... 25 3 PRESENTATION DES RESULTATS PAR SITE ET PAR CAMPAGNE... 27 3.1 SITE 1... 27 3.1.1 Résultats des prélèvements... 27 3.1.2 Aération ventilation... 30 3.2 SITE 2... 30 3.2.1 Résultats des prélèvements... 30 3.2.2 Aération ventilation... 33 3.3 SITE 3... 34 3.3.1 Résultats des prélèvements... 34 3.3.2 Aération ventilation... 36 3.4 SITE 4... 36 3.4.1 Résultats des prélèvements flux BCMP... 36 3.4.2 Résultats des prélèvements flux BCMPJ... 39 3.4.3 Aération ventilation... 42 3.5 SITE 5... 43 3.5.1 Résultats des prélèvements... 43 3.5.2 Aération ventilation... 46 3.6 SYNTHÈSE DESCRIPTIVE... 46 4 ETUDES MULTISITES... 48 4.1 PRELEVEMENTS EN CABINES DE TRI... 48 4.1.1 Description des valeurs de mesurage... 48 4.1.2 Effet de l extension des consignes de tri... 48 4.1.3 Effet de la qualité du système de ventilation des cabines de tri... 49 4.1.4 Effets des autres facteurs... 49 4.1.5 Prélèvements réalisés sur le site 3... 49 4.2 PRELEVEMENTS LORS DES TACHES MOBILES... 51 4.2.1 Description des valeurs de mesurage... 51 4.2.2 Effet de l extension des consignes de tri... 51 Page 7 sur

4.2.3 Effets des autres facteurs... 51 5 DISCUSSION CONCLUSION... 52 6 RECOMMANDATIONS ET PISTES DE REFLEXION... 52 ANNEXE 1 DETAIL DES CLASSIFICATION DES CENTRES DE TRI... 54 ANNEXE 2 ETUDE STATISTIQUE... 56 Page 8 sur

Listes des tableaux, graphiques, figures et schéma Tableau 1 : Déroulement des campagnes pour le site 1 Tableau 2 : Déroulement des campagnes pour le site 2 Tableau 3 : Déroulement des campagnes pour le site 3 Tableau 4 : Déroulement des campagnes pour le site 4 Tableau 5 : Déroulement des campagnes pour le site 5 Tableau 6 : Présentation des méthodes de prélèvement et analyse Tableau 7 : Présentation des valeurs repères retenues dans le cadre de l étude Tableau 8 : Synthèse des résultats pour le site 1 Tableau 9 : Synthèse des résultats pour le site 2 Tableau 10 : Synthèse des résultats pour le site 3 Tableau 11 : Synthèse des résultats pour le site 4 - BCMP Tableau 12 : Synthèse des résultats pour le site 5 - BCMPJ Tableau 13 : Synthèse des résultats pour le site 6 Tableau 14 : Synthèse des résultats en cabine de tri Tableau 15 : Synthèse des résultats lors des tâches mobiles Tableau 16 : Typologie 2011 des centres de tri Tableau 17 : Typologie Eco-Emballages des centres de tri Tableau 18 : Légende des codages des variables de l analyse statistique Tableau 19 : sélection des variables explicatives par analyses univariées prélèvements en cabine (degré de significativité = p) Tableau 20 : Analyse multivariée - prélèvements en cabine. Coefficients du modèle et intervalle de confiance à 95%. * : coefficient et IC95% lorsque 0,05<p<0,10. NS : non significatif. V.A. : variable d ajustement. Tableau 21 : Analyse multivariée pour le site 3. Paramètres du modèle et intervalle de confiance à 95%. En italique : p (si>0,05). * : paramètre et IC95% lorsque 0,05<p<0,10 Tableau 22 : sélection des variables explicatives par analyse univariée prélèvements «tâches mobiles» Tableau 23 : Analyse multivariée - prélèvements «tâches mobiles». Paramètres du modèle et intervalle de confiance à 95%. En italique : p (si>0,05). * : paramètre et IC95% lorsque 0,05<p<0,10 Graphique 1 : présentation des concentrations en poussières pour le site 1 Graphique 2 : présentation des concentrations en endotoxines pour le site 1 Graphique 3 : présentation des concentrations en moisissures pour le site 1 Graphique 4 : présentation des concentrations en bactéries pour le site 1 Graphique 5 : présentation des concentrations en poussières pour le site Graphique 6 : présentation des concentrations en endotoxines pour le site 2 Graphique 7 : présentation des concentrations en moisissures pour le site 2 Graphique 8 : présentation des concentrations en bactéries pour le site 2 Graphique 9 : présentation des concentrations en poussières pour le site 3 Graphique 10 : présentation des concentrations en endotoxines pour le site 3 Graphique 11 : présentation des concentrations en moisissures pour le site 3 Graphique 12 : présentation des concentrations en bactéries pour le site 3 Graphique 13 : présentation des concentrations en poussières pour le site 4 - BCMP Graphique 14 : présentation des concentrations en endotoxines pour le site 4 - BCMP Graphique 15 : présentation des concentrations en moisissures pour le site 4 - BCMP Graphique 16 : présentation des concentrations en bactéries pour le site 4 - BCMP Graphique 17: présentation des concentrations en poussières pour le site 4 - BCMPJ Graphique 18 : présentation des concentrations en endotoxines pour le site 4 - BCMPJ Graphique 19 : présentation des concentrations en moisissures pour le site 4 - BCMPJ Graphique 20 : présentation des concentrations en bactéries pour le site 4 - BCMPJ Graphique 21: présentation des concentrations en poussières pour le site 5 Graphique 22 : présentation des concentrations en endotoxines pour le site 5 Graphique 23 : présentation des concentrations en moisissures pour le site 5 Graphique 24 : présentation des concentrations en bactéries pour le site 5 Figure 1 : répartition des niveaux d exposition campagnes avant extension des consignes Figure 2 : répartition des niveaux d exposition campagnes après extension des consignes Page 9 sur

Figure 3 : répartition des expositions préoccupantes rouges en fonction des espèces mesurées Figure 4 : répartition des expositions intermédiaires/oranges en fonction des espèces mesurées Figure 5 : Distribution des concentrations mesurées en fraction inhalable des aérosols en fonction du type de ventilation Figure 6 : Distribution des concentrations mesurées en endotoxines en fonction du type de ventilation Figure 7 : Distribution des concentrations mesurées en moisissures en fonction du type de ventilation Figure 8 : Distribution des concentrations mesurées en bactéries en fonction du type de ventilation Schéma 1 : Position des plénums de ventilation vue de dessus Préconisations INRS Page 10 sur

1 PRESENTATION DE LA MISSION Préambule La présente étude fait administrativement partie de la convention ADEME/ECO- EMBALLAGES N 1002C0027. Cette convention accompagne à 50% les sommes dépensées par Eco-Emballages dans le cadre des essais d extension des consignes de tri des plastiques sur 32 sites de tri. Les interventions conduites dans le cadre de la convention sont : - les prestations d accompagnement au suivi des opérations «sites pilotes collectivités», la capitalisation des connaissances qui en découleront, et les travaux de synthèse des résultats qui éventuellement seront confiés à des tiers - la réalisation de l étude «consignes de tri habitants», - l organisation et la réalisation du benchmark auprès de pays voisins. - L étude de l analyse du cycle de vie de l extension des consignes - L étude de l impact sanitaire de l extension des consignes sur les centres de tri L ADEME et Eco-Emballages sont les deux maitres d ouvrage de l étude sur l Analyse de la qualité de l air en centre de tri de déchets (réalisée dans le cadre de l impact sanitaire de l extension des consignes sur les centres de tri). 1.1 Contexte L atteinte de l objectif de 75% de recyclage de déchets passe par la simplification du geste de tri et l amélioration du taux de recyclage des plastiques. Pour y contribuer, une expérimentation a été mise en place visant à étendre les consignes de tri des plastiques actuellement limitée aux seuls bouteilles et flacons à tous les autres tels que les pots, barquettes et films. L expérimentation a pour objectif de fiabiliser les références techniques, économiques, environnementales et sociales mises en évidence dans les études réalisées en 2009 sur ce sujet. Sur les 240 centres de tri constituant le parc actuellement, environ 32 seront impliqués dans l extension des consignes de tri. Un des points importants est d évaluer l évolution des conditions de travail des opérateurs dans les centres de tri, propriétés de collectivités locales ou de sociétés privées. Parmi les conditions de travail, la qualité de l air des espaces de travail est l un des paramètres susceptibles d évoluer. L extension des consignes est conduite sous maîtrise d ouvrage Eco-Emballages avec une mesure des résultats et la consolidation d indicateurs à tous les niveaux. Les résultats obtenus permettront à Eco-Emballages de proposer les enseignements de Page 11 sur

cette expérimentation sous toutes ses dimensions afin d étudier la faisabilité et les conditions d une généralisation de l extension des consignes de tri sur l ensemble du territoire national. 1.2 Objectif de l étude Dans le cadre de cette expérimentation, l étude vise à évaluer la qualité de l air de différents postes de travail en centre de tri, suite aux modifications des flux entrants. En effet, un point important est d évaluer l exposition des travailleurs aux contaminants biologiques. Les activités de tri des déchets ménagers sont reconnues comme cause possible de pathologies respiratoires, de troubles gastro-intestinaux et d irritations. 1.3 Description des contaminants biologiques possibles et de leurs effets sanitaires Les agents biologiques présents dans les installations de gestion des déchets ménagers peuvent être transmis à l homme au travers des trois voies d exposition suivantes : - l inhalation, voie de transmission principale, qui expose les muqueuses des voies aériennes et les poumons en fonction du diamètre aérodynamique des particules; - l ingestion, essentiellement par l intermédiaire des mains sales portées à la bouche ou par projection sur le visage, et également à partir des particules inhalées qui sont dégluties secondairement; - le contact avec la peau et les muqueuses (notamment les conjonctives) via les piqures, la peau lésée ou blessée. Les effets sanitaires de l inhalation de bioaérosols sont de type infectieux ou non infectieux, c est à dire allergiques et inflammatoires. Concernant le risque infectieux par inhalation, les connaissances actuelles sur le contenu des déchets en décomposition et des aérosols dans les installations indique que le danger est essentiellement lié à la présence de certaines moisissures, en particulier Aspergillus fumigatus, espèce la plus fréquente en médecine humaine. Les moisissures sont en général très opportunistes. Le risque d infection est étroitement associé à la présence de facteurs de risque individuels, et en particulier des maladies qui affaiblissent les moyens de défense, de l organisme (déficit immunitaire acquis ou congénital, médicaments immuno-dépresseurs, cancers et maladies malignes du sang, pathologies brocho-pulmonaires chroniques obstructives, diabète) ou plus simplement localement (eczéma du conduit auditif externe, caverne tuberculeuse, par exemple). En réalité, les effets sanitaires qui doivent en particulier retenir notre attention concernant l inhalation de bioaérosols sont les manifestations inflammatoires et allergiques respiratoires. Pour de faibles expositions, les manifestations inflammatoires sont habituellement modérées et transitoires (irritation du nez, de la gorge, des yeux, toux, sifflements, diminution du débit expiratoire). Pour des niveaux d exposition plus importants, on peut observer des manifestations générales et pseudo-grippales (fièvre, fatigue excessive, douleurs musculaires et articulaires) avec toux disparaissant spontanément dans les 24 à 48 heures appelées syndrome toxique des poussières organiques Page 12 sur

(STPO). Il s agit de manifestations aiguës, dont la nature et l importance sont dosedépendantes. La survenue de manifestations respiratoires chroniques de type bronchite chronique et une altération de la fonction respiratoire à la suite d expositions prolongées sont suggérées par les résultats de plusieurs études épidémiologiques chez des fermiers et des ouvriers de l industrie de transformation du bois (Goldsmith and Shy, 1988) 1. Les agents biologiques responsables de ces manifestations inflammatoires seraient essentiellement les composants de la paroi microbienne, endotoxines bactériennes en particulier, et (1,3)-β-D-glucanes chez les moisissures. Les manifestations allergiques observées lors de l inhalation de bioaérosols relèvent de plusieurs mécanismes immunitaires. Il s agit essentiellement d une part d asthme, de rhinites et conjonctivites allergiques, dont la survenue est favorisée par l atopie, prédisposition génétique à l hypersensibilité de type 1, et d autre part de pneumopathie d hypersensibilité ou alvéolite allergique extrinsèque, maladie caractérisée par une infiltration inflammatoire des cloisons entre les alvéoles pulmonaires, souvent de nature professionnelle car résultant de niveaux d exposition élevés. Les micro-organismes liés à ces manifestations allergiques sont essentiellement les actinomycètes thermophiles et les moisissures. Des moisissures comme Aspergillus et Alternaria peuvent également induire une réponse immunoallergique locale secondaire à la colonisation chronique des muqueuses respiratoires des bronches et des sinus (mycoses broncho-pulmonaire ou sinusienne allergique). D autres allergènes d origine biologique pourraient également jouer un rôle. Le terrain atopique, l asthme et les polypes nasaux sont des facteurs de risque de ces mycoses allergiques. Point important, la survenue de manifestations inflammatoires et allergiques ne nécessite pas que les agents biologiques en cause soient portés par des microorganismes entiers et vivants ; les composants de la paroi microbienne et les allergènes associés aux cellules mortes, à leurs fragments, ou à l état libre gardent leurs propriétés pro-inflammatoires et immuno-allergiques lorsqu ils sont inhalés. Les effets sanitaires de l inhalation de mycotoxines, sécrétées par certaines souches de moisissures dans des conditions favorisantes sont une question émergente, mais les données disponibles sont actuellement peu nombreuses. Il est intéressant de souligner que des effets bénéfiques de l exposition aux bioaérosols, et en particulier aux endotoxines, sont suggérés par certains auteurs. L inflammation liée aux endotoxines pourrait avoir un effet protecteur contre le développement de l allergie atopique chez l enfant et chez l adulte. Par ailleurs, plusieurs études indiquent une relation inverse entre l exposition aux endotoxines et le risque de cancer broncho-pulmonaire. Des études supplémentaires sont toutefois nécessaires pour valider ces hypothèses. Valeurs repères Concernant les agents biologiques aéroportés (bioaérosols), il n existe pas de valeurs limites d exposition professionnelle (VLEP) réglementaires. Il y a eu des propositions de VLEP dans certains pays mais elles concernent uniquement certains agents d origine biologique. 1 Goldsmith DF, Shy CM. Respiratory health effects from occupational exposure to wood dusts. Scandinavian Journal of Work, Environment & Health 1988; 14: 1-15. Page 13 sur

L absence de VLEP réglementaires rend délicate l interprétation des données de mesures de bioaérosols en matière de risques pour santé des personnes exposées. Toutefois, les estimations des expositions individuelles aux agents biologiques peuvent être comparées : - au niveau de base extérieur - à des valeurs repères, qui peuvent être : des valeurs de concentrations en agents biologiques dans l air qui, dans la littérature, ont été proposées comme dose minimale avec effets nocifs observés (DMENO), ou comme dose sans effets nocifs observés (DSENO) des propositions de valeurs repères par des instituts ou dans les publications de chercheurs. Valeurs repères de survenue d effets sanitaires Concernant les moisissures, 2 valeurs repères 2 sont souvent retenues, ayant la signification de dose minimale avec effets nocifs observés (Eduard, 2009) 3 : - 10 4 UFC/m 3 pour la survenue d une diminution des fonctions respiratoires et de signes d irritation des yeux et des voies respiratoires de courte durée (niveau d exposition calculé comme équivalent-8 heures) - 10 6 UFC/m 3 pour la survenue d une pneumopathie d hypersensibilité (maladie allergique pulmonaire). Concernant les endotoxines, deux valeurs repères ont été retenues, ayant la signification de valeur guide de niveaux sans effets nocifs à court terme (DSENO) (Rylander, 1997) 4 : - 100 UE/m 3 comme valeur seuil d apparition des signes d irritation des voies aériennes et des yeux - 2000 UE/m 3 comme valeur seuil de survenue du syndrome toxique des poussières organiques (Organic Dust Toxic Syndrome, ODTS). Réflexions en cours sur des VLEP Concernant les endotoxines, aux Pays-Bas, une VLEP réglementaire de 200 UE/m 3 avait été adoptée à titre transitoire en 2001, abandonnée en 2003. Le Comité d experts en sécurité au travail néerlandais (DECOS) a émis une nouvelle proposition en 2010 à 90 UE/m 3. A ce jour, cette valeur n a pas d obligation réglementaire. 2 Le risque potentiel des bio-aérosols sur la santé a conduit au développement de plusieurs techniques afin d évaluer la quantité des agents biologiques dans l air. Une des méthodes de quantification des micro-organismes est la méthode de culture. Elle s exprime en nombre d unités formant colonie (UFC) 3 Eduard W. Fungal spores : A critical review of the toxicological and epidemiological evidence as a basis for occupational exposure limit setting.. Critical Reviews in Toxicology 2009; 39: 799-864. 4 Rylander R. Evaluations of the risks in endotoxin exposures. International Journal of Occupational and Environmental Health 1997; 3: S32-S36. Page 14 sur

Concernant les bactéries mésophiles, une proposition de valeur repère a été émises par des auteurs et instituts à 10 4 UFC/m 3 (Schlosser et al., 2009) 5. Cette valeur guide n a pas de réelle signification sanitaire. Concernant les moisissures, une valeur de 10 3 UFC/m 3 a été proposée comme valeur guide en milieu professionnel, (SUVA 2013 6, Lavoie et al. 2007 7 ). Certains scientifiques proposent également des valeurs repères à 10 4 UFC/m 3 (Mandal and Brandl, 2011) 8, Eduard 2009 3 ). Ces valeurs ne sont pas fondées sur des relations exposition réponse. Les poussières inhalables sont la fraction des poussières en suspension dans l air susceptible d être inhalée par voie buccale ou nasale. Leur diamètre aérodynamique est, conventionnellement, inférieur ou égal à 100 µm. La VLEP de 10 mg/m³ sur 8 heures (fixée par l article R. 4222-10 du code du travail) ne concerne que les poussières sans toxicité spécifique, c est-à-dire qui ne sont pas en mesure de provoquer seules d autre effet que celui de surcharge. Dans le cadre des centres de tri, les poussières émises contiennent de la matière organique et des agents microbiens et des produits d origine biologiques. Si la VLEP en poussières inhalables n'est pas dépassée, il n'est pas certain que la situation d'exposition vis à vis des bioaérosols soit satisfaisante. Mais si la VLEP en poussières inhalables est dépassée, il y a obligation d'agir afin de limiter l'exposition des salariés à des poussières qui, "au mieux", ne présente qu'un effet de surcharge. L étude se limitera à ces quatre indicateurs sans identification des espèces bactériennes et fongiques. 2 MATERIEL ET METHODE 2.1 Stratégie de prélèvements Les campagnes de prélèvements ont été réalisées sur 5 différents sites en France, à différentes saisons et sur une durée d un an pour avoir un aperçu représentatif. En effet, les micro-organismes sont toujours présents dans l air, mais leur nature et leur concentration varient selon de nombreux paramètres, dont le type de déchets, leur âge, les conditions météorologiques, les différentes manipulations, l efficacité du système de ventilation, Les 5 sites sont en totalité dédiés à l extension des consignes de tri. La visite initiale a permis de définir la stratégie de prélèvement. 5 Schlosser O, Huyard A, Cartnick K, Yanez A, Catalan V, Quang Z. Bioaerosol in Composting Facilities: Occupational Health Risk Assessment. Water Environment Research 2009; 81: 866-877. 6 SUVA, Valeurs limites d'exposition aux postes de travail, 2013, SUVA, Réf. 1903.F - 147pages. 7 J. Lavoie, Y. Cloutier, J.Lara & G. Marchand, "Guide pour la protection resporatoire contre les bioaérosols - recommandations sur le choix et l'utilisation", 2007, Rapport IRSST RG-497, 40 pages. 8 Mandal J, Brandl H. Bioaerosols in Indoor Environment - A Review with Special Reference to Residential and Occupational Locations. The Open Environmental & Biological Monitoring Journal 2011; 4: 83-96 Page 15 sur

Elle a consisté à déterminer les groupes d expositions homogènes (GEH) qui ont fait l objet de mesures. Les GEH étaient spécifiques à chaque site. Les modalités de prélèvements ont été également déterminées lors de cette visite : le type de prélèvement, le nombre de mesurages à effectuer, la durée des prélèvements et le nombre de salariés à contrôler. Les paramètres mesurés ont été : les poussières inhalables, les bactéries mésophiles, les moisissures mésophiles et les endotoxines. Les échantillons d air ont été prélevés par méthode de filtration (cassettes fermées de 37 mm). La durée du prélèvement était la journée entière ou la demi-journée. Les prélèvements aux postes de travail ont été réalisés sur opérateur (prélèvements individuels). ll a été réalisé d une part des prélèvements individuels sur des opérateurs évoluant en cabine de tri et d autre part sur des opérateurs effectuant des tâches mobiles, hors cabine. Une attention particulière a été apportée à la prise en compte des facteurs de fluctuations environnementales. En effet, des variations de résultats peuvent être causées par des fluctuations de l intensité des sources d émission, des conditions de ventilation des cabines de tri, du poste de travail ou des variations météorologiques. Il a donc été nécessaire d effectuer des mesurages de débits d air des installations, des vitesses d écoulements sous plénum et d examiner la qualité de drainage, afin de déterminer les conditions de prélèvements. Pour chaque site, des prélèvements d ambiance ont été réalisés en extérieur, si possible à au-moins 100 m en amont du vent du centre de tri, hors de son influence (la direction du vent a été jugée par le préleveur). Ces prélèvements servent de témoin de référence hors pollution spécifique des activités. La campagne de prélèvement a été la mise en œuvre de la stratégie de prélèvement. Pour chaque site, l étude a consisté en la réalisation de : - 1 visite préalable (établissement de la stratégie de prélèvement), - 1 campagne point zéro avant extension des consignes de tri (référence), - 5 campagnes après extension des consignes de tri. Au total, 244 prélèvements ont été réalisés dans le cadre de cette étude, ce qui représente 966 analyses. 2.2 Présentation Des Sites 2.2.1 Présentation du site 1 o Généralités Ce centre de tri a été mis en place en 2008. Il traite les déchets de 380 000 habitants et est autorisé à recevoir 10 000 tonnes de collecte sélective de type BCMPJ par an. Il traite les déchets pour une dizaine de communes depuis novembre 2008. Ce centre Page 16 sur

de tri est un centre de type 3 (classification emballage) et de type D (classification 2011). Ces deux classifications sont décrites en annexe 1. La collecte est quotidienne avec un ordre de traitement de type «dernier déchet entré, premier trié» (LIFO). Une commune expérimente la collecte des déchets en sacs le samedi matin. Jusqu à la campagne n 3, le tri de cette collecte en sacs se faisait le lundi matin, puis mélangé avec la collecte en vrac et trié au fil de la semaine. L extension des consignes de tri a été appliquée après la réalisation du point zéro. o Déroulements des campagnes Site 1 Intitulé de la Date de réalisation campagne Référence rapport POINT ZERO 1 30/01/2012 R02 POINT ZERO 2 12/03/2012 R03 POINT ZERO 3 13/03/2012 R04 CAMPAGNE 1 12/11/2012 R13 CAMPAGNE 2 04/12/2012 R19 CAMPAGNE 3 12/03/2013 R25 CAMPAGNE 4 08/04/2013 R31 CAMPAGNE 5 06/05/2013 R37 Tableau 1 : Déroulement des campagnes pour le site 1 NB : Trois campagnes «point zéro» ont été réalisées: - La première campagne a été effectuée avant des travaux de rénovation (révision du tapis d acheminement des déchets et travaux sur la diffusion de l air neuf des cabines) et un lundi, jour de tri des déchets en sac. - La deuxième campagne, après travaux de rénovation et un lundi également, - La troisième campagne, après travaux de rénovation et lors du tri des déchets en vrac, plus représentatif de l activité moyenne du centre. o Stratégie de prélèvement spécifique Les prélèvements retenus pour ce site ont été les suivants: - prélèvements en extérieur ; - prélèvements en cabine : o prélèvements sur un opérateur au poste «pré-tri» ; o prélèvements sur un opérateur au poste «tri corps plats» ; o prélèvements sur un opérateur au poste «tri corps creux» ; - prélèvement hors cabine : o prélèvements sur un opérateur tâche «chargement» ; o prélèvements sur un opérateur tâche «nettoyage» ; o prélèvements sur un opérateur tâche «vidange des alvéoles». Page 17 sur

2.2.2 Présentation du site 2 o Généralités Ce centre de tri traite les déchets pour 100 000 habitants depuis mai 2000. Le tonnage annuel traité était de 1 533 tonnes d emballages (BCMP) et de 1 874 tonnes de papier (J) en 2011. Ce centre de tri est un centre de type 1 (classification emballage) et de type B (classification 2011). Ces deux classifications sont décrites en annexe 1 La collecte est quotidienne avec un ordre de traitement de type «premier déchet entré, premier trié» (FIFO). Ce centre de tri appliquait déjà une extension partielle des consignes de tri lors de la réalisation de la campagne point 0. Les nouveaux plastiques recyclés étaient cependant encore en faible quantité. o Déroulements des campagnes Site 2 Intitulé de la Date de réalisation campagne Référence rapport POINT ZERO 01/03/2012 R06 CAMPAGNE 1 24/07/2012 R14 CAMPAGNE 2 02/10/2012 R20 CAMPAGNE 3 18/12/2012 R26 CAMPAGNE 4 05/02/2013 R32 CAMPAGNE 5 09/04/2013 R38 Tableau 2 : Déroulement des campagnes pour le site 2 o Stratégie de prélèvement spécifique Les prélèvements retenus ont été les suivants: - prélèvements en extérieur ; - prélèvements en cabine : o prélèvements sur un opérateur au poste «tri en sortie de trommel» ; o prélèvements sur un opérateur au poste «tri avant overband» ; - prélèvement hors cabine : o prélèvements sur un opérateur tâche «cariste» ; o prélèvements sur un opérateur tâche «conducteur de presse». Absence de pré-tri, présence d un trommel (séparateur automatique mécanique). 2.2.3 Présentation du site 3 o Généralités Ce centre de tri inauguré en 1997 traite des déchets provenant de 107 communes soit près de 180 000 habitants. Jusqu en janvier 2012, les entrants étaient des mélanges de corps plats (papierscartons) d une part et des mélanges corps creux (bouteilles, canettes, ) d autre part, en vrac ou en sac et triés alternativement. Le centre était de type 1 (classification Eco- Emballages) et de type A (classification 2011). Page 18 sur

Le centre de tri a été modernisé par la mise en place d un nouveau process. La mise en production le 23 janvier 2012. Ce centre de tri est un centre de type 4 (classification Eco-Emballages) et de type G (classification 2011). Ces deux classifications sont décrites en annexe 1. Il a reçu en 2012 environ 12 500 tonnes de collecte sélective de type BCMPJ. Le changement de modalité de collecte a été concomitant avec la modernisation du centre de tri. Le point zéro a été réalisé sur l ancienne installation puis lors des campagnes de mesure après modernisation du centre de tri. L extension des consignes de tri a été mise en place sur plusieurs mois. Cependant, les prélèvements ont été réalisés les jours de tri des collectes étendues aux nouveaux plastiques. La collecte est quotidienne avec un ordre de traitement de type «dernier déchet entré, premier trié» (LIFO). o Déroulements des campagnes Site 3 Intitulé de la Date de réalisation campagne Référence rapport POINT ZERO 20/12/2011 R01 CAMPAGNE 1 13/03/2012 R09 CAMPAGNE 2 02/07/2012 R15 CAMPAGNE 3 25/10/2012 R21 CAMPAGNE 4 12/12/2012 R27 CAMPAGNE 5 06/03/2013 R33 Tableau 3 : Déroulement des campagnes pour le site 3 o Stratégie de prélèvement spécifique Les prélèvements retenus sur l ancien site sont les suivants: - prélèvements en extérieur ; - prélèvements en cabine : o prélèvements sur un opérateur au poste «pré-tri» ; o prélèvements sur un opérateur au poste «tri» ; - prélèvement hors cabine : o prélèvements sur un opérateur tâche «chargement» qui s occupe également du compactage des déchets ; o prélèvements sur un opérateur tâche «maintenance» qui s occupe également du compactage des déchets. Les prélèvements retenus sur le nouveau site sont les suivants: - prélèvements en extérieur ; - prélèvements en cabine : o prélèvements sur un opérateur au poste «ligne carton» ; o prélèvements sur un opérateur au poste «ligne journaux» ; o prélèvements sur un opérateur au poste «ligne corps creux» ; o prélèvements sur un opérateur au poste «ligne PP-PS» ; o prélèvements sur un opérateur au poste «ligne films» ; - prélèvement hors cabine : o prélèvements sur un opérateur tâche «chargement» ; Page 19 sur

o prélèvements sur un opérateur tâche «maintenance». Absence de pré-tri, présence d un trommel (séparateur automatique mécanique). Page 20 sur

2.2.4 Présentation du site 4 o Généralités Ce centre de tri a été mis en service en 2006. Le tonnage valorisé en 2012 se répartit en trois flux: 769 tonnes d emballages BCMP, 1 244 tonnes de papiers (J), 3 788 tonnes de multi-matériaux (emballages et journaux) BCMPJ. Ces flux proviennent de 170 000 habitants. Ce centre de tri est un centre de type 2 (classification Eco- Emballages) et de type B (classification 2011). Les classements sont donnés en Annexe 1. L ordre de traitement des déchets est de type «premier déchet entré, premier trié» (FIFO). Deux séries de campagnes ont été réalisées correspondant au fonctionnement des 2 flux entrants suivants, BCMP et BCMPJ. o Déroulements des campagnes Site 4 BCMPJ 4 BCMP Intitulé de la Date de réalisation campagne Référence rapport POINT ZERO 13/02/2012 R08 CAMPAGNE 1 14/06/2012 R10 CAMPAGNE 2 27/11/2012 R16 CAMPAGNE 3 22/01/2013 R22 CAMPAGNE 4 19/02/2013 R28 CAMPAGNE 5 21/03/2013 R34 POINT ZERO 14/02/2012 R07 CAMPAGNE 1 12/06/2012 R11 CAMPAGNE 2 28/11/2012 R17 CAMPAGNE 3 23/01/2013 R23 CAMPAGNE 4 20/02/2013 R29 CAMPAGNE 5 20/03/2013 R35 Tableau 4 : Déroulement des campagnes pour le site 4 o Stratégie de prélèvement spécifique Les prélèvements retenus pour les deux fonctionnements sont identiques : - prélèvements en extérieur ; - prélèvements en cabine : o prélèvements sur un opérateur au poste «ligne corps plats 1» ; o prélèvements sur un opérateur au poste «ligne corps creux 1» ; o prélèvements sur un opérateur au poste «ligne corps plats 2» ; o prélèvements sur un opérateur au poste «ligne corps creux 2» ; - prélèvement hors cabine : o prélèvements sur un opérateur polyvalent. Absence de pré-tri, présence de séparateur automatique (trommel, magnétique, balistique). Page 21 sur

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2.2.5 Présentation du site 5 o Généralités Ce centre de tri traite les déchets pour 190 000 habitants depuis novembre 2004. Les collectes se répartissent en 85% de vrac et 15% de sacs. En 2011, le centre a traité 9 700 tonnes. Ce centre de tri est un centre de type 2 (classification Eco-Emballages) et de type C (classification 2011). Les classements sont donnés en Annexe 1. L ordre de traitement des déchets est de type «dernier déchet entré, premier trié» (LIFO). Ce centre de tri triait depuis plusieurs années les pots et barquettes présents, ceux que les habitants mettaient par erreur dans la collecte sélective. Le changement intervenu lors de l expérimentation, en ce qui concerne le centre de tri, est une présence plus importante des pots et barquettes dans le gisement puisque la consigne a été donnée aux habitants de les inclure dans la collecte sélective. o Déroulements des campagnes Site 5 Intitulé de la Date de réalisation campagne Référence rapport POINT ZERO 06/03/2012 R05 CAMPAGNE 1 14/06/2012 R12 CAMPAGNE 2 09/10/2012 R18 CAMPAGNE 3 12/02/2013 R24 CAMPAGNE 4 05/03/2013 R30 CAMPAGNE 5 26/03/2013 R36 Tableau 5 : Déroulement des campagnes pour le site 5 o Stratégie de prélèvement spécifique Les prélèvements retenus sont les suivants: - prélèvements en extérieur ; - prélèvements en cabine : o prélèvements sur un opérateur au poste «pré-tri» ; o prélèvements sur un opérateur au poste «tri corps creux» de la cabine principale; o prélèvements sur un opérateur au poste «tri corps plats» ; o prélèvements sur un opérateur au poste «tri corps creux» de la cabine finale ; - prélèvements hors cabine : o prélèvements sur un opérateur au poste «coordinateur cariste». o prélèvements sur un opérateur au poste «cariste chargement» ; Page 23 sur

2.3 Méthodes de prélèvement et d analyse Les méthodologies de prélèvement utilisées lors de l étude sont présentées dans le tableau 6 suivant. Poussières inhalables Prélèvement et dosage suivant NF X 43-257. Prélèvement à 2 l/min sur filtre en fibres de quartz. Endotoxines Prélèvement de la fraction inhalable de l aérosol suivant NF X 43-257. Dosage suivant la méthode INRS MétroPol 089. Prélèvement à 2 l/min sur filtre en fibres de quartz a- pyrogène. Dosage par test LAL Flores bactérienne et Prélèvement de la fraction inhalable de l aérosol suivant fongique (flores NF X 43-257. mésophiles) Détermination suivant protocole INRS-CRAMIF. Prélèvement à 2 l/min sur membrane en polycarbonate stérile. Dénombrement par culture Tableau 6 : Présentation des méthodes de prélèvement et analyse 2.4 Valeurs repères 2.4.1. Concentration Dans cette étude, les valeurs repères retenues par le groupe de travail situent les niveaux d exposition aux postes de travail et permettent de caractériser une situation d exposition pour les personnes concernées. - Bioaérosols : Il n existe pas actuellement de valeurs réglementaires de limite d exposition aux bioaérosols. Malgré cela, certaines valeurs ont été proposées pour aider à porter un jugement sur l importance de l exposition aux bioaérosols. Pour les besoins de la présente étude, le comité de pilotage a retenu les valeurs fixées dans le tableau 7 qui catégorise les expositions. - Poussières inhalables : Comme indiqué précédemment, seules les poussières inhalables réputées sans effet spécifique disposent d une valeur limite d exposition professionnelle règlementaire contraignante. Pour l interprétation des résultats, le comité de pilotage de l étude a pris en référence la VLEP de 10 mg/m 3 et l a appliquée aux poussières organiques recueillies sur les sites. Page 24 sur

Bactéries et moisissures (1) Endotoxines (1) Valeurs repères Concentration < 10 4 UFC/m 3 10 4 UFC/m 3 < concentration <10 5 UFC/m 3 Concentration >10 5 UFC/m 3 Concentration < 200 UE/m 3 200 UE/m 3 < concentration <1000 UE/m 3 Concentration > 1000 UE/m 3 Type d'exposition Poussières inhalables (2) Concentration > 10 mg/m 3 Tableau 7 : Présentation des valeurs repères d exposition retenues dans le cadre de l étude En vert : exposition acceptable, en jaune : premier seuil d alerte car atteinte d une exposition intermédiaire, en rouge : exposition préoccupante (1) Valeurs admises dans la littérature Source Cramif (2) Aide mémoire technique INRS ED984 «Valeurs limites d exposition professionnelle aux agents chimiques en France». 2.4.1 Ventilation Pour le contrôle des installations d aération et d assainissement des postes de travail, le plénum de soufflage doit être conçu de manière à assurer un écoulement unidirectionnel vertical dans l espace d évolution du salarié avec une vitesse moyenne de l air comprise entre 0.2 à 0.4 m/s au niveau des voies respiratoires (source ED6098 de l INRS «Centres de tri de déchets recyclables secs ménagers et assimilés issus de collectes séparées guide de prévention pour la conception».). De plus il faut que le gradient de température entre l intérieur de la cabine et l extérieur de la cabine soit bien maitrisé afin que le sens d écoulement de l air soufflé par les plenums soit toujours dirigé vers le bas. Le contrôle des installations d aération et d assainissement a donc subi un contrôle autant quantitatif que qualitatif. 2.5 Traitement des données 2.5.1 Analyse par site Une première analyse descriptive a été réalisée site par site. Les résultats des prélèvements individuels dans les cabines de tri et lors des tâches mobiles ont été décrits pour chacun des sites, avant et après l extension des consignes de tri. 2.5.2 Analyse multivariée sur l ensemble des sites Les résultats des prélèvements ont été analysés pour rechercher une éventuelle modification de l exposition aux poussières, endotoxines, moisissures et bactéries à la Page 25 sur

suite de la mise en œuvre de l extension des consignes de tri. Cette analyse, multivariée, a été effectuée en utilisant un modèle linéaire mixte dans lequel : - les variables à expliquer sont la concentration de poussières, d endotoxines, de moisissures ou de bactéries dans les prélèvements individuels, exprimée en unité logarithmique, - les variables explicatives sont les facteurs pouvant avoir une influence sur les concentrations de poussières et agents biologiques dans l air. Le facteur d intérêt principal est la variable «extension des consignes de tri» (après/avant). Les autres facteurs retenus sont des variables d ajustement, sélectionnés parce qu ils ont montré une association significative (p 0,20) en analyse univariée avec la concentration de poussières ou d agent biologique mesurée dans les prélèvements, ou imposés dans le modèle en raison d une forte suspicion d association. Ces variables d ajustement sont : le type d emballage (corps plats et mixtes/ corps creux), la nature des déchets entrants (BCMP/BCMPJ), l âge de la collecte (< ou 1 semaine), l existence ou non de pluie le jour de la collecte (pluie/sec), l ordre de traitement des déchets entrants (LIFO/FIFO), la conformité du système de ventilation des cabines aux recommandations de l INRS (non conforme/intermédiaire/conforme) et le lieu ou la tâche de prélèvement sur le site (numéro de série de prélèvements). Cette dernière variable a été incluse dans le modèle comme une variable à effet aléatoire, et les autres facteurs ont été inclus comme des variables à effet fixe. La variable «Ventilation», a été systématiquement incluse dans les modèles (variable «forcée»). Il en est de même pour la variable «Pluie» dans le modèle expliquant la concentration de moisissures. En raison de l imbrication complète des facteurs «extension des consignes de tri» et «ventilation des cabines» sur le site 3, ce site a été exclu de l analyse multisites (la ventilation était «non conforme» avant l extension des consignes de tri, puis eu égard à des travaux, «conforme» après la mise en œuvre des consignes de tri). Les résultats des prélèvements sur le site 3 ont alors été traités spécifiquement en considérant la variable agrégée «extension des consignes de tri + ventilation» (avant + non conforme/après+conforme). L effet d un facteur pouvant modifier la relation entre la variable d intérêt «Extension des consignes de tri» et la concentration de poussières, endotoxines, moisissures ou bactéries, la présence d interactions entre les variables d ajustement et la variable d intérêt a été recherchée systématiquement. En cas d interaction significative, les résultats d analyse ont été présentés pour chacune des modalités de la variable d ajustement. La construction du modèle a été effectuée par la procédure de sélection progressive descendante. Un effet potentiel de confusion a été systématiquement recherché lors de la sélection des variables explicatives. Les hypothèses de linéarité ont été validées pour chacun des modèles Page 26 sur

Extérieur Pré tri Tri corps plats Tri corps creux Chargement Nettoyage vidage des alvéoles Mars 2014 3 PRESENTATION DES RESULTATS PAR SITE ET PAR CAMPAGNE 3.1 SITE 1 3.1.1 Résultats des prélèvements Les graphiques ci-dessous montrent les concentrations quantifiées pour les différentes espèces mesurées au cours des campagnes et pour chaque poste de travail. Fraction de poussière inhalable en mg/m 3 10 1 Evolution de la concentration de la fraction inhalable des aérosols - poussières Campagne 1 Campagne 2 Campagne 3 Campagne 4 Campagne 5 Campagne 0-1 Campagne 0-2 Campagne 0-3 Exposition préoccupante 0,1 Graphique 1 : présentation des concentrations en poussières pour le site 1 Page 27 sur

Extérieur Pré tri Tri corps plats Tri corps creux Chargement Nettoyage vidage des alvéoles Extérieur Pré tri Tri corps plats Tri corps creux Chargement Nettoyage vidage des alvéoles Concentration d'endotoxines en UE/m3 Mars 2014 Evolution de la concentration en endotoxines Campagne 1 Campagne 2 Campagne 3 Campagne 4 Campagne 5 campagne 0-1 Campagne 0-2 Campagne 0-3 exposition intermédiaire Exposition importante et préoccupante 1000 100 10 1 0,1 Graphique 2 : présentation des concentrations en endotoxines pour le site 1 Evolution de la concentration en moisissures Campagne 1 Campagne 2 Campagne 3 Campagne 4 Campagne 5 campagne 0-1 campagne 0-2 Campagne 0-3 Exposition intermédiaire Exposition importante et préoccupante 10000000 1000000 Concentration fongique en UFC/m 3 100000 10000 1000 100 10 1 Graphique 3 : présentation des concentrations en moisissures pour le site 1 Page 28 sur

Extérieur Pré tri Tri corps plats Tri corps creux Chargement Nettoyage vidage des alvéoles Concentration bactérienne en UFC/m3 Mars 2014 10000000 Evolution de la concentration en bactéries Campagne 1 Campagne 2 Campagne 3 Campagne 4 Campagne 5 Campagne 0-1 Campagne 0-2 Campagne 0-3 Exposition intermédiaire Exposition importante et préoccupante 1000000 100000 10000 1000 100 10 1 Graphique 4 : présentation des concentrations en bactéries pour le site 1 Le tableau 8 ci-après résume les résultats de mesure : Poussières (mg/m³) Endotoxines (UE/m³) Moisissures (UFC/m³) Bactéries (UFC/m³) Poussières (mg/m³) Endotoxines (UE/m³) Moisissures (UFC/m³) Bactéries (UFC/m³) Postes Médiane Min Max Avant extension Valeurs de références Extérieur 0,26 0,25 0,27 Opérateurs 0,33 0,22 4,63 > 10 Extérieur 0,20 0,10 0,24 Opérateurs 26 5 219 < 200 200 à 1000 > 1000 Extérieur 500 100 1 300 Opérateurs 19 000 900 350 000 <10 3 10 3 à 10 4 > 10 4 Extérieur 120 100 170 Opérateurs 2 200 250 28 000 < 10 3 10 3 à 10 4 > 10 4 Après extension Extérieur 0,28 0,27 0,44 Opérateurs 0,33 0,20 12,59 > 10 Extérieur 0,30 0,10 3,30 Opérateurs 21 2 858 < 200 200 à 1000 > 1000 Extérieur 2 300 1 300 14 000 Opérateurs 60 000 1 700 2 700 000 <10 3 10 3 à 10 4 > 10 4 Extérieur 400 200 1 000 Opérateurs 8 800 700 1 200 000 < 10 3 10 3 à 10 4 > 10 4 Tableau 8 : Synthèse des résultats pour le site 1 Commentaires sur ces résultats : Page 29 sur

Des niveaux d exposition élevés et préoccupants ont été relevés sur ce centre de tri (71% de niveaux acceptables, 17% de niveaux intermédiaires et 12% de niveaux préoccupants). Des pics d exposition préoccupants pour les moisissures et bactéries ont été mis en évidence (respectivement de 2 700 000 et 1 200 000 UFC/m 3 ). Les niveaux d exposition des opérateurs mobiles (nettoyage, chargement et vidages des alvéoles) relevés lors des campagnes après extension sont élevés. Avant extension des consignes de tri, la médiane des concentrations en moisissures mesurées est de 61 000 UFC/m 3 pour les opérateurs mobiles et de 3 600 UFC/m 3 pour les opérateurs en cabine de tri. Après extension des consignes, la médiane des concentrations en moisissures mesurées est de 125 000 UFC/m 3 pour les opérateurs mobiles et de 26 000 UFC/m 3 pour les opérateurs en cabine de tri. Il est à noter que la campagne 5 présente des résultats dépassant les valeurs repères pour les moisissures et les bactéries. Des niveaux de concentrations très élevés ont été mis en évidence (la médiane des concentrations en moisissures relevées lors de la campagne 5 est de 1 400 000 UFC/m 3 ). Tous les postes échantillonnés lors de cette campagne présente des niveaux de concentration en moisissures préoccupants et intermédiaires à préoccupants pour les bactéries. Cette situation peut être corrélée à l augmentation de l âge de la collecte des produits recyclés le jour de la campagne (passage de maximum 4 jours à une semaine). 3.1.2 Aération ventilation Le site est équipé d une installation de ventilation approchant de la conformité aux prescriptions INRS (situation dite «intermédiaire»). Les cabines sont équipées de plénums de soufflage répartis de façon homogène. Cependant, les vitesses d air mesurées ne sont pas toujours conformes aux recommandations et le centrage des plenums sur le poste de travail pas toujours assuré. 3.2 SITE 2 3.2.1 Résultats des prélèvements Les graphiques ci-dessous montrent les concentrations quantifiées pour les différentes espèces mesurées au cours des campagnes et pour chaque poste de travail. Page 30 sur

Extérieur Tri en sortie de trommel Tri avant aimant Cariste (chargement) conducteur de presse Concentration d'endotoxines en UE/m3 Tri en sortie de trommel Tri avant aimant Cariste (chargement) conducteur de presse Mars 2014 Fraction de poussière inhalable en mg/m 3 10 1 0,1 0,01 Evolution de la concentration de la fraction inhalable des aérosols - poussières Campagne 1 campagne 2 Campagne 3 Campagne 4 Campagne 5 Campagne 0 Exposition préoccupante Graphique 5 : présentation des concentrations en poussières pour le site 2 1000 Evolution de la concentration en endotoxines Campagne 1 Campagne 2 Campagne 3 Campagne 4 campagne 5 campagne 0 Exposition intermédiaire Exposition préoccupante 100 10 1 0,1 Graphique 6 : présentation des concentrations en endotoxines pour le site 2 Page 31 sur

Extérieur Tri en sortie de trommel Tri avant aimant Cariste (chargement) conducteur de presse Extérieur Tri en sortie de trommel Tri avant aimant Cariste (chargement) conducteur de presse Concentration fongique en UFC/m3 Mars 2014 Evolution de la concentration en moisissures Campagne 1 campagne 2 Campagne 3 Campagne 4 campagne 5 Campagne 0 Exposition intermédiaire 1000000 Exposition importante et préoccupante 100000 10000 1000 100 10 1 Graphique 7 : présentation des concentrations en moisissures pour le site 2 Concentration bactérienne en UFC/m 3 100000 10000 1000 100 10 1 Evolution de la concentration en bactéries Campagne 1 campagne 2 Campagne 3 campagne 4 Campagne 5 Campagne 0 Exposition intermédiaire Exposition importante et préoccupante Graphique 8 : présentation des concentrations en bactéries pour le site 2 Page 32 sur

Le tableau 9 ci après résume les résultats de mesure : Poussières (mg/m³) Endotoxines (UE/m³) Moisissures (UFC/m³) Bactéries (UFC/m³) Poussières (mg/m³) Endotoxines (UE/m³) Moisissures (UFC/m³) Bactéries (UFC/m³) Postes Médiane Min Max Avant extension Extérieur - - - Opérateurs 0,18 0,11 0,89 Extérieur 5,10 - - Opérateurs 5,40 2,40 18,80 Extérieur 3 400 - - Opérateurs 17 000 7 200 27 000 Extérieur 830 - - Opérateurs 490 350 2 000 Après extension Extérieur - - - Opérateurs 0,19 0,03 0,70 Extérieur 0,72 0,35 2,40 Opérateurs 11,45 2,40 49,20 Extérieur 2 200 470 2 700 Opérateurs 41 000 5 000 670 000 Extérieur 210 110 310 Opérateurs 1 000 70 18 000 Tableau 9 : Synthèse des résultats pour le site 2 Valeurs de références > 10 < 200 200 à 1000 > 1000 <10 3 10 3 à 10 4 > 10 4 < 10 3 10 3 à 10 4 > 10 4 > 10 < 200 200 à 1000 > 1000 <10 3 10 3 à 10 4 > 10 4 < 10 3 10 3 à 10 4 > 10 4 Commentaires sur ces résultats : Les concentrations mesurées sont d une manière générale préoccupantes (74% de niveaux acceptables, 22% de niveaux intermédiaires et 4% de niveaux préoccupants). Avant extension des consignes de tri, la médiane des concentrations en moisissures mesurées est de 24 000 UFC/m 3 pour les opérateurs mobiles et de 10 000 UFC/m 3 pour les opérateurs en cabine de tri. Après extension des consignes, la médiane des concentrations en moisissures mesurées est de 45 000 UFC/m 3 pour les opérateurs mobiles et de 41 000 UFC/m 3 pour les opérateurs en cabine de tri. Il est à noter que lors de la campagne 4, des niveaux de concentrations en moisissures importants ont été mis en évidence (médiane = 340 000UFC/m 3 ). Cette situation peut être corrélée à l augmentation de l âge de la collecte des produits recyclés le jour de la campagne (passage de maximum 4 jours à maximum 15 jours). 3.2.2 Aération ventilation Le site est équipé d une installation de ventilation ne répondant pas aux prescriptions INRS (situation dite «non conforme»). Les cabines sont équipées de diffuseurs circulaires qui ne sont pas forcément centrés sur les postes de travail. Ces diffuseurs sont situés dans les zones de circulations de la cabine de tri. Les vitesses d air mesurées sont insuffisantes. Page 33 sur

Extérieur JMR Ligne carton Corps creux PP/PS ligne 6 Films Chargement Maintenance JMR Ligne carton Corps creux PP/PS ligne 6 Films Chargement Maintenance Mars 2014 3.3 SITE 3 3.3.1 Résultats des prélèvements Les graphiques ci-dessous montrent les concentrations quantifiées pour les différentes espèces mesurées au cours des campagnes et pour chaque poste de travail. Evolution de la concentration de la fraction inhalable des aérosols - poussières Campagne 1 Campagne 2 Campagne 3 Campagne 4 Campagne 5 Exposition de préoccupante 10 Fraction de poussière inhalable mg/m 3 1 0,1 0,01 Graphique 9 : présentation des concentrations en poussières pour le site 3 Evolution de la concentration en endotoxines Campagne 1 Campagne 2 Campagne 3 Campagne 4 Campagne 5 Exposition intermédiaire Exposition de préoccupante 1000 Concentration d'endotoxine UE/m 3 100 10 1 0,1 0,01 Graphique 10 : présentation des concentrations en endotoxines pour le site 3 Page 34 sur

Extérieur JMR Ligne carton Corps creux PP/PS ligne 6 Films Chargement Maintenance Extérieur JMR Ligne carton Corps creux PP/PS ligne 6 Films Chargement Maintenance Mars 2014 1000000 Evolution de la concentration en moisissures Campagne 1 Campagne 2 Campagne 3 Campagne 4 campagne 5 Exposition intermédiaire Exposition importante et préoccupante Concentration fongique en UFC/m 3 100000 10000 1000 100 10 1 Graphique 11 : présentation des concentrations en moisissures pour le site 3 Evolution de la concentration en bactéries campagne 1 Campagne 2 campagne 3 Campagne 4 Campagne 5 Exposition intermédiaire Exposition importante et préoccupante 1000000 Concentration bactérienne en UFC/m 3 10000 100 1 Graphique 12 : présentation des concentrations en bactéries pour le site 3 Page 35 sur

Le tableau 10 ci-après résume les résultats de mesure : Poussières (mg/m³) Endotoxines (UE/m³) Moisissures (UFC/m³) Bactéries (UFC/m³) Poussières (mg/m³) Endotoxines (UE/m³) Moisissures (UFC/m³) Bactéries (UFC/m³) Postes Médiane Min Max Avant extension Extérieur - - - Opérateurs 1,47 0,32 4,10 Extérieur 0,03 - - Opérateurs 63,05 26,40 108,00 Extérieur 940 - - Opérateurs 53 000 29 000 220 000 Extérieur 360 - - Opérateurs 39 000 16 000 150 000 Après extension Extérieur - - - Opérateurs 0,26 0,06 7,67 Extérieur 0,20 0,03 0,62 Opérateurs 25,10 1,61 276,80 Extérieur 2 100 400 5 200 Opérateurs 12 000 1 400 780 000 Extérieur 300 200 600 Opérateurs 4 000 307 88 000 Tableau 10 : Synthèse des résultats pour le site 3 Valeurs de références > 10 < 200 200 à 1000 > 1000 <10 3 10 3 à 10 4 > 10 4 < 10 3 10 3 à 10 4 > 10 4 > 10 < 200 200 à 1000 > 1000 <10 3 10 3 à 10 4 > 10 4 < 10 3 10 3 à 10 4 > 10 4 Commentaires sur ces résultats : Les concentrations mesurées sur le nouveau process sont d une manière générale insatisfaisantes (80% de niveaux acceptables, 15% de niveaux intermédiaires et 5 % de niveaux préoccupants). Il est à noter qu un seul cas de niveau d exposition en cabine de tri a été observé. Après extension des consignes, la médiane des concentrations en moisissures mesurées est de 190 000 UFC/m 3 pour les opérateurs mobiles et de 6 000 UFC/m 3 pour les opérateurs en cabine de tri. Lors de la campagne 4, il est à noter qu un arrêt des systèmes de ventilation dans les cabines a été observé. Les niveaux de concentrations associés sont importants (passage d une médiane de 6 000 UFC/m 3 à 75 000 UFC/m 3 ). 3.3.2 Aération ventilation Le site est équipé d une installation de ventilation conforme aux prescriptions INRS. Les cabines sont équipées de plenums centrés sur les postes de travail et répartis de façon homogène. Les vitesses d air mesurées sont satisfaisantes. 3.4 SITE 4 3.4.1 Résultats des prélèvements flux BCMP Les graphiques ci-dessous montrent les concentrations quantifiées pour les différentes espèces mesurées au cours des campagnes et pour chaque poste de travail. NB : Durant les campagnes de prélèvement, les opérateurs «cabine» ont changé de poste de travail au cours de leur journée. Ainsi, ils ont évolué sur les 2 lignes de tri Page 36 sur

Extérieur Corps creux et plat 1 Corps creux et plat 2 Corps creux et plat 3 Corps creux et plat 4 Polyvalent Concentration d'endotoxines en UE/m3 Corps creux et plat 1 Corps creux et plat 2 Corps creux et plat 3 Corps creux et plat 4 Polyvalent Mars 2014 (ligne corps creux et ligne corps plats). Les dénominations des postes en cabine sont donc «corps creux et plat». Evolution de la concentration en fraction inhalable des aérosols- poussières Campagne 1 campagne 2 campagne 3 campagne 4 campagne 5 Campagne 0 Exposition de préoccupante 10 Fraction de poussière inhalable enmg/m 3 1 0,1 0,01 Graphique 13 : présentation des concentrations en poussières pour le site 4 - BCMP Evolution de la concentration en endotoxines Campagne 1 Campagne 2 Campagne 3 Campagne 4 Campagne 5 Campagne 0 Exposition intermédiaire Exposition de préoccupante 1000 100 10 1 0,1 Graphique 14 : présentation des concentrations en endotoxines pour le site 4 BCMP Page 37 sur

Extérieur Corps creux et plat 1 Extérieur Corps creux et plat 1 Corps creux et plat 2 Corps creux et plat 3 Corps creux et plat 4 Polyvalent Corps creux et plat 2 Corps creux et plat 3 Corps creux et plat 4 Polyvalent Mars 2014 Concentration fongique en UFC/m 3 Evolution de la concentration en moisissures Campagne 1 Campagne 2 Campagne 3 Campagne 4 Campagne 5 campagne 0 Exposition intermédiaire 1000000 100000 10000 1000 100 10 Exposition importante et préoccupante 1 Graphique 15 : présentation des concentrations en moisissures pour le site 4 - BCMP 1000000 Evolution de la concentration en bactéries Campagne 1 Campagne 2 campagne 3 Campagne 4 Campagne 5 Campagne 0 Exposition intermédiaire Exposition importante et préoccupante Concentration bactérienne en UFC/m 3 100000 10000 1000 100 10 1 Graphique 16 : présentation des concentrations en bactéries pour le site 4 - BCMP Page 38 sur

Le tableau 11 ci après résume les résultats des mesures: Poussières (mg/m³) Endotoxines (UE/m³) Moisissures (UFC/m³) Bactéries (UFC/m³) Poussières (mg/m³) Endotoxines (UE/m³) Moisissures (UFC/m³) Bactéries (UFC/m³) Postes Extérieur Médiane - Min - Max - Opérateurs Avant extension 0,04 0,02 0,05 Valeurs de références > 10 Extérieur 0,11 - - Opérateurs 9,80 4,80 30,50 < 200 200 à 1000 > 1000 Extérieur 250 - - Opérateurs 3 000 1 100 3 100 <10 3 10 3 à 10 4 > 10 4 Après extension Extérieur 100 - - Opérateurs 500 300 1 100 < 10 3 10 3 à 10 4 > 10 4 Extérieur - - - Opérateurs 0,18 0,05 2,06 > 10 Extérieur 0,46 0,19 3,20 Opérateurs 18,00 1,20 67,40 < 200 200 à 1000 > 1000 Extérieur 580 280 3 900 Opérateurs 76 000 11 000 290 000 <10 3 10 3 à 10 4 > 10 4 Extérieur 300 280 930 Opérateurs 5 900 400 110 000 < 10 3 10 3 à 10 4 > 10 4 Tableau 11 : Synthèse des résultats pour le site 4 - BCMP Commentaires sur ces résultats : Les concentrations mesurées sont d une manière générale insatisfaisantes (72% de niveaux acceptables, 21% de niveaux intermédiaires et 7% de niveaux préoccupants). Avant extension des consignes de tri, la médiane des concentrations en moisissures mesurées est de 1 500 UFC/m 3 pour les opérateurs mobiles et de 3 000 UFC/m 3 pour les opérateurs en cabine de tri. Après extension des consignes, la médiane des concentrations en moisissures mesurées est de 89 000 UFC/m 3 pour les opérateurs mobiles et de 74 000 UFC/m 3 pour les opérateurs en cabine de tri. Les concentrations mesurées sont significativement plus élevées après extension des consignes Il est à noter que lors de la campagne 5, l âge de la collecte est passé à plus d une semaine pour moins de 4 jours sur les autres campagnes ce qui s est traduit par des concentrations élevées. En effet, la médiane des concentrations en moisissures mesurées est de 135 000 UFC/m 3 pour cette campagne. 3.4.2 Résultats des prélèvements flux BCMPJ Les graphiques ci-dessous montrent les concentrations quantifiées pour les différentes espèces mesurées au cours des campagnes et pour chaque poste de travail. NB : Durant les campagnes de prélèvement, les opérateurs «cabine» ont changé de poste de travail au cours de leur journée. Ainsi, ils ont évolués sur les 2 lignes de tri (ligne corps creux et ligne corps plats). Les dénominations des postes en cabine sont donc «corps creux et plat». Page 39 sur

Extérieur Corps creux et plat 1 Corps creux et plat 2 Corps creux Corps creux et plat 3 Polyvalent Extérieur Corps creux et plat 1 Corps creux et plat 2 Corps creux Corps creux et plat 3 Mars 2014 Evolution de la concentration de la fraction inhalable des aérosols - poussières Campagne 1 campagne 2 campagne 3 campagne 4 campagne 5 Campagne 0 Exposition de préoccupante 10 Fraction de poussière inhalable en mg/m 3 1 0,1 0,01 Graphique 17 : présentation des concentrations en poussières pour le site 4 - BCMPJ Evolution de la concentration en endotoxines 1000 Campagne 1 campagne 2 campagne 3 Campagne 4 Campagne 5 Campagne 0 Exposition intermédiaire Exposition de préoccupante Concentratiion d'endotoxine en UE/m 3A 100 10 1 0,1 Graphique 18 : présentation des concentrations en endotoxines pour le site 4 - BCMPJ Page 40 sur

Extérieur Corps creux et plat 1 Corps creux et plat 2 Corps creux Corps creux et plat 3 Polyvalent Extérieur Corps creux et plat 1 Corps creux et plat 2 Corps creux Corps creux et plat 3 Polyvalent Mars 2014 Evolution de la concentration en moisissures campagne 1 Campagne 2 campagne 3 campagne 4 campagne 5 Campagne 0 Exposition intermédiaire Exposition importante et préoccupante 1000000 Concentration fongique en UFC/m 3 100000 10000 1000 100 10 1 Graphique 19 : présentation des concentrations en moisissures pour le site 4 - BCMPJ Evolution de la concentration en bactéries campagne 1 campagne 2 campagne 3 Campagne 4 campagne 5 campagne 0 Exposition intermédiaire Exposition importante et préoccupante Concentration bactérienne en UFC/m 3 100000 10000 1000 100 10 1 Graphique 20 : présentation des concentrations en bactéries pour le site 4 - BCMPJ Page 41 sur

Le tableau 12 ci-après résume les résultats de mesure : Poussières (mg/m³) Endotoxines (UE/m³) Moisissures (UFC/m³) Bactéries (UFC/m³) Poussières (mg/m³) Endotoxines (UE/m³) Moisissures (UFC/m³) Bactéries (UFC/m³) Postes Médiane Min Max Avant extension Extérieur - - - Opérateurs 0,33 0,14 0,59 Extérieur 0,30 - - Opérateurs 99,80 9,70 350,00 Extérieur 4 600 - - Opérateurs 85 000 57 000 120 000 Extérieur 550 - - Opérateurs 8 000 450 9 600 Après extension Extérieur - - - Opérateurs 0,27 0,07 0,86 Extérieur 0,39 0,10 0,79 Opérateurs 16,60 3,10 133,40 Extérieur 2 900 600 6 975 Opérateurs 53 000 17 000 180 000 Extérieur 410 410 1 100 Opérateurs 4 400 410 25 000 Valeurs de références > 10 < 200 200 à 1000 > 1000 <10 3 10 3 à 10 4 > 10 4 < 10 3 10 3 à 10 4 > 10 4 > 10 < 200 200 à 1000 > 1000 <10 3 10 3 à 10 4 > 10 4 < 10 3 10 3 à 10 4 > 10 4 Tableau 12 : Synthèse des résultats pour le site 4 - BCMPJ Commentaires sur ces résultats : Les concentrations mesurées sont d une manière générale insatisfaisante (70% de niveaux acceptables, 27% de niveaux intermédiaires et 3% de niveaux préoccupants). Avant extension des consignes de tri, la médiane des concentrations en moisissures mesurées est de 85 000 UFC/m 3 pour les opérateurs mobiles et de 82 000 UFC/m 3 pour les opérateurs en cabine de tri. Après extension des consignes, la médiane des concentrations en moisissures mesurées est de 38 000 UFC/m 3 pour les opérateurs mobiles et de 54 000 UFC/m 3 pour les opérateurs en cabine de tri. Il est à noter que lors de la campagne 5, l âge de la collecte est passé à plus d une semaine pour moins de 4 jours sur les autres campagnes. Cependant, les concentrations relevées n ont apparemment pas impactées pour ce mode de fonctionnement BCMPJ. En effet, la médiane des concentrations en moisissures mesurées lors de cette campagne est de 48 000 UFC/m 3. 3.4.3 Aération ventilation Le site est équipé d une installation de ventilation ne répondant pas aux prescriptions INRS (situation dite «non conforme). Les cabines sont équipées de diffuseurs pas tous centrés sur les postes de travail. Les vitesses d air mesurées sont insuffisantes. Page 42 sur

Extérieur Cariste ( chargement) Coordinateur de cariste Pré tri Tri corps creux (première ligne) Corps plat Tri corps creux (dernière ligne) Mars 2014 3.5 SITE 5 3.5.1 Résultats des prélèvements Les graphiques ci-dessous montrent les concentrations quantifiées pour les différentes espèces mesurées au cours des campagnes et pour chaque poste de travail. Evolution de la concentration de la fraction inhalable des aérosols - poussières Fraction de poussière inhalable en mg /m 3 Campagne 1 campagne 2 Campagne 3 campagne 4 campagne 5 campagne 0 Exposition de préoccupante 100 10 1 0,1 0,01 Graphique 21: présentation des concentrations en poussières pour le site 5 Page 43 sur

Extérieur Cariste ( chargement) Coordinateur de cariste Pré tri Tri corps creux (première ligne) Corps plat Tri corps creux (dernière ligne) Extérieur Cariste ( chargement) Coordinateur de cariste Pré tri Tri corps creux (première ligne) Corps plat Tri corps creux (dernière ligne) Mars 2014 Evolution de la concentration en endotoxines Campagne 1 Campagne 2 Campagne 3 Campagne 4 Campagne 5 campagne 0 10000 Concentration d'endotoxine en UE/m 3 1000 100 10 1 0,1 0,01 Graphique 22 : présentation des concentrations en endotoxines pour le site 5 Evolution de la concentration en moisissures Camapgne 1 Camapgne 2 Campagne 3 Campagne 4 Campagne 5 campagne 0 Exposition intermédiaire Exposition importante et préoccupante 10000000 Concentration fongique en UFC/m 3 1000000 100000 10000 1000 100 10 1 Graphique 23 : présentation des concentrations en moisissures pour le site 5 Page 44 sur

Extérieur Cariste ( chargement) Coordinateur de cariste Pré tri Tri corps creux (première ligne) Corps plat Tri corps creux (dernière ligne) Mars 2014 Evolution de la concentration en bactéries Campagne 1 campagne 2 Campagne 3 Campagne 4 Campagne 5 Campagne 0 Exposition intermédiaire Exposition importante et préoccupante 1000000 Concentration bactérienne en UFC/m 3 100000 10000 1000 100 10 1 Graphique 24 : présentation des concentrations en bactéries pour le site 5 Le tableau 13 ci après résume les résultats de mesure : Poussières (mg/m³) Endotoxines (UE/m³) Moisissures (UFC/m³) Bactéries (UFC/m³) Poussières (mg/m³) Endotoxines (UE/m³) Moisissures (UFC/m³) Bactéries (UFC/m³) Postes Médiane Min Max Avant extension Extérieur 0,11 - - Opérateurs 1,42 0,25 2,44 Extérieur 0,14 - - Opérateurs 107,75 16,50 203,30 Extérieur 200 - - Opérateurs 35 000 13 000 190 000 Extérieur 100 - - Opérateurs 16 000 6 800 58 000 Après extension Extérieur 0,10 0,03 0,17 Opérateurs 1,15 0,20 48,48 Extérieur 0,46 0,30 0,95 Opérateurs 43,30 0,03 3400,00 Extérieur 300 200 2 100 Opérateurs 68 000 900 1 900 000 Extérieur 210 200 3 300 Opérateurs 7 500 820 200 000 < 200 <10 3 < 10 3 Tableau 13 : Synthèse des résultats pour le site 5 Valeurs de références < 200 <10 3 < 10 3 > 10 200 à 1000 > 1000 10 3 à 10 4 > 10 4 10 3 à 10 4 > 10 4 > 10 200 à 1000 > 1000 10 3 à 10 4 > 10 4 10 3 à 10 4 > 10 4 Commentaires sur ces résultats : Les concentrations mesurées sont d une manière générale très insatisfaisantes (64% de niveaux acceptables, 26% de niveaux intermédiaires et 10% de niveaux préoccupants). Page 45 sur

Des pics d exposition très importants ont pu être mis en évidence notamment en cabine (cas du poste tris corps creux lors de la campagne 5 - concentration mesurée en moisissure de 1 900 000 UFC/m 3 ). Avant extension des consignes de tri, la médiane des concentrations en moisissures mesurées est de 23 000 UFC/m 3 pour les opérateurs mobiles et de 77 000 UFC/m 3 pour les opérateurs en cabine de tri. Après extension des consignes, la médiane des concentrations en moisissures mesurées est de 63 000 UFC/m 3 pour les opérateurs mobiles et de 103 000 UFC/m 3 pour les opérateurs en cabine de tri. 3.5.2 Aération ventilation Le site est équipé d une installation de ventilation ne répondant pas aux prescriptions INRS (situation dite «non conforme). Les cabines sont équipées de diffuseurs circulaires qui peuvent être centrés sur le tapis et décentrés par rapport aux postes de travail. Les débits sont répartis de façon hétérogène dans la cabine. 3.6 Synthèse descriptive Afin d avoir une représentation site par site des résultats de cette étude, une approche par répartition des niveaux d exposition a été réalisée. La répartition des niveaux d exposition avant et après extension des consignes de tri pour toutes les espèces échantillonnées montrent des résultats similaires (ce qui ne préjuge bien sûr pas des niveaux de concentrations atteints). Les niveaux d exposition aux paramètres testés dans l étude sont de type intermédiaire (situation orange) et important (situation rouge, préoccupante) dans 26% des cas avant extension et 30% après extension. Les 2 figures ci-dessous (figures 1 et 2) montrent la répartition des concentrations mesurées en fonction des niveaux d exposition atteints et pour les campagnes point 0 (avant extension) et post extension. Exposition campagnes Point 0 21 5 74 Exposition acceptable Premier seuil d'alerte Exposition importante Figure 1 : répartition des niveaux d exposition campagnes avant extension des consignes Page 46 sur

Exposition campagnes post extension 21 9 70 Exposition acceptable dite «normale» Exposition «intermédiaire» non satisfaisante Exposition importante et préoccupante, effets sur la santé Figure 2 : répartition des niveaux d exposition campagnes après extension des consignes La répartition par paramètres aéroportés mesurés montre des expositions intermédiaires et importantes. Par ailleurs, 83% des cas d expositions importantes (figure 3) et 62% des cas intermédiaires (figure 4) sont liés à des expositions aux moisissures. Les figures 3 et 4 concernent l ensemble des mesures avant et après extension des consignes de tri. Répartition des expositions rouges en fonction des espèces mesurées 12 3 2 Part des dépassements rouges Endotoxines Part des dépassements rouges Moisissures Part des dépassements rouges Bactéries 83 Part des dépassements rouges Poussières Figure 3 : répartition des expositions préoccupantes en fonction des paramètres mesurées Répartition des expositions oranges en fonction des espèces mesurées 7 31 62 Part des dépassements oranges Endotoxines Part des dépassements oranges Moisissures Part des dépassements oranges Bactéries Page 47 sur

Figure 4 : répartition des expositions intermédiaires en fonction des paramètres mesurées 4 ETUDES MULTISITES Site 1 2 3 4 - BCMP 4- BCMPJ 5 4.1 Prélèvements en cabines de tri 4.1.1 Description des valeurs de mesurage La médiane et les valeurs minimales et maximales des prélèvements réalisés en cabine de tri sont indiquées dans le tableau 14. Extension Poussières mg/m3 Endotoxines UE/m3 Moisissures UFC/m3 Bactéries UFC/m3 Avant 0,31 (0,22-4,63) 21 (7-60) 3 600 (900 350 000) 1 600 (300 2 300) Après 0,31 (0,2-3,02) 12 (2-300) 26 000 (1 700 2 600 000) 4 900 (730 510 000) Avant 0,18 (0,15-0,2) 4 (2-6) 7 800 (3 400 12 000) 600 (400-800) Après 0,12 (0,06-0,34) 18 (2-49) 40 000 (10 000 670 000) 2 600 (200 18 000) Avant 1,47 (0,74-2,2) 100 (100-110) 140 000 (73 000 220 000) 92 000 (36 800 150 000) Après 0,14 (0,06-1,32) 20 (2-280) 10 000 (1 700 110 000) 2 400 (300 88 000) Avant 0,04 (0,04-0,05) 10 (9-30) 3 000 (1 100 3 200) 600 (300 1 100) Après 0,18 (0,05-2,06) 20 (4-70) 74 000 (10 500 290 000) 6 400 (400 59 000) Avant 0,29 (0,14-0,59) 150 (21-350) 82 000 (58 000 120 000) 85 000 (85 000 85 000) Après 0,27 (0,1-0,) 20 (8-130) 54 000 (17 000 180 000) 5 200 (400 25 000) Avant 0,98 (0,25-2,44) 140 (20-200) 77 000 (32 000 190 000) 30 000 (6 700 58 000) Après 1,17 (0,2-9,64) 60 (0,03-460) 102 000 (2 300 1 900 000) 8 400 (800 200 000) Valeurs représentées : Médiane (Min - Max) Tableau 14 : Synthèse des résultats en cabine de tri Les résultats des mesures avant et après extension des consignes de tri et selon la qualité du système de ventilation des cabines sont indiqués dans les figures 5, 6, 7 et 8 de l annexe 2. 4.1.2 Effet de l extension des consignes de tri L analyse des résultats de prélèvements en cabine de tri indique un effet significatif de l extension des consignes de tri sur les concentrations de moisissures et de bactéries, mais pas sur celles de poussières et d endotoxines (tableau 19 annexe 2). Concernant les moisissures, le facteur «Pluie» modifiait de façon importante la relation entre l extension des consignes de tri et la concentration mesurée. Lorsque la collecte avait été réalisée par temps de pluie, l exposition aux moisissures en cabine était augmentée par un facteur 35 [5.2-238], alors que ce facteur était seulement 2.5 [1.2-5.4]) lorsque la collecte avait été réalisée par temps sec (tableau 20 annexe 2). Concernant les bactéries, l effet de l extension des consignes de tri était modifié par la nature des déchets triés. Lorsque les déchets étaient de type BCMP, l extension des consignes augmentait la concentration des bactéries dans l air des cabines par un facteur 6.3 [2.3-17.4]. Ce facteur était plus faible et à la limite de la significativité Page 48 sur

lorsque les déchets contenaient des journaux (BCMPJ) (facteur=2.0 [0.90-4.6]) (tableau 20 annexe 2). 4.1.3 Effet de la qualité du système de ventilation des cabines de tri La variable «Qualité du système de ventilation de la cabine» a systématiquement été incluse dans les modèles. Ce facteur est apparu comme déterminant concernant les niveaux d exposition aux poussières et aux endotoxines (tableau 20 annexe2). Un niveau de qualité intermédiaire était associé à une réduction des concentrations par un facteur moyen de 2,8 et 3,3, respectivement, en comparaison avec une ventilation non conforme. Concernant les moisissures et les bactéries, l effet de la qualité du système de ventilation (INT vs NC) n est pas apparu déterminant en analyse multivariée. 4.1.4 Effets des autres facteurs L ordre du traitement des déchets est également apparu comme un facteur déterminant de l exposition aux poussières et aux endotoxines. Le mode LIFO était associé à une augmentation des concentrations par un facteur moyen de 6,1 et 2,2, respectivement (tableau 20 annexe2). En analyse multivariée, la pluie lors de la collecte de déchets n avait pas un effet déterminant sur la concentration de poussières, endotoxines et bactéries. Concernant les moisissures, l effet de la pluie le jour de la collecte était différent selon que les prélèvements avaient été avant ou après l extension des consignes de tri. Avant extension des consignes, la concentration de moisissures dans la cabine était significativement plus faible si la collecte avait été effectuée par temps de pluie. Ce résultat pourrait s expliquer par un effet de lavage de la pluie sur les emballages plastiques. Après extension des consignes de tri, la concentration de moisissures était élevée si la collecte avait été effectuée par temps sec, et était peu augmentée en cas de pluie (différence non significative). Concernant la nature des déchets entrants, avant extension des consignes de tri, la concentration de bactéries était significativement plus élevée lorsque les déchets contenaient des journaux (BCMPJ) (facteur = 5.4 [1.5-18.9]). Après extension des consignes de tri, la concentration de bactéries déjà élevée dans les déchets de type BCMP n était pas significativement augmentée lorsque les déchets entrants contenaient des journaux (BCMPJ). La présence de journaux dans les déchets entrants augmentait modérément la concentration d endotoxines dans l air des cabines, mais pas celles des poussières et des moisissures. 4.1.5 Prélèvements réalisés sur le site 3 Sur ce site, les cabines de tri sont équipées d un système de ventilation conforme aux recommandations de l INRS. Avant l extension des consignes de tri, le système de ventilation était d une qualité inférieure, non conforme aux recommandations. L association d une ventilation conforme aux recommandations et de la mise en œuvre de l extension des consignes de tri a été associée à une réduction de l exposition aux moisissures en cabine par un facteur 5,7 [1,8-18,5] (tableau 21 annexe 2). Cet effet significatif a également été observé concernant la concentration de poussières, avec une réduction de l exposition par un facteur 6,3 [1,3-29,7]. Page 49 sur

Il n a pas été observé de modification significative de concentration d endotoxines ni de bactéries. Concernant les moisissures, les autres facteurs déterminants étaient le type d emballage et la pluie lors de la collecte. L exposition en cabine était augmentée lorsque les emballages étaient des corps plats et mixtes, et lorsque la collecte avait été réalisée par temps de pluie (tableau 21 annexe 2). Lorsque la collecte avait été réalisée par temps de pluie, l exposition du personnel de tri aux bactéries était augmentée par un facteur 4,8 [2,0-11,6]. Page 50 sur

Site 1 2 3 4 - BCMP 4- BCMPJ 5 4.2 Prélèvements lors des tâches mobiles. 4.2.1 Description des valeurs de mesurage La médiane et les valeurs minimale et maximale des prélèvements réalisés hors cabine de tri sont indiquées dans le tableau ci-après. Extension Poussières mg/m3 Endotoxines UE/m3 Moisissures UFC/m3 Bactéries UFC/m3 Avant 0,47 (0,22-4,63) 56 (5-200) 61 000 (6 300 260 000) 9 800 (1 300 28 000) Après 0, (0,24-12,59) 60 (6-900) 130 000 (4 800 2 700 000) 23 000 (1 200 1 200 000) Avant 0,5 (0,11-0,89) 12 (5-19) 24 000 (21 000 27 000) 1 300 (600 2 100) Après 0,27 (0,03-0,70) 8 (5-27) 50 000 (10 000 420 000) 1 000 (100 12 000) Avant 2,21 (0,32-4,1) 30 (30-30) 31 000 (29 000 32 000) 29 000 (16 000 42 000) Après 1,61 (0,41-7,67) 60 (10-260) 180 000 (1 400 770 000) 18 500 (2 500 90 000) Avant 0,02 (0,02-0,02) 5 (5-5) 1 500 (1 500 1 500) 450 (450-450) Après 0,19 (0,05-0,47) 4 (1-20) 89 000 (16 000 210 000) 1 900 (400 110 000) Avant 0,37 (0,37-0,37) 10 (10-10) 85 000 (85 000 85 000) 9 600 (9 600 9 600) Après 0,30 (0,07-0,86) 8 (3-20) 38 000 (17 000 57 000) 2 000 (800 18 000) Avant 1,60 (1,60-1,60) 60 (20-90) 23 000 (13 000 33 000) 11 000 (8 000 13 000) Après 0,84 (0,27-48,48) 20 (10 3 400) 63 000 (900 91 000) 4 700 (900 33 000) Remarques : - Valeurs représentées : Médiane (Min - Max) Tableau 15 : Synthèse des résultats lors des tâches mobiles 4.2.2 Effet de l extension des consignes de tri Dans les prélèvements individuels réalisés lors des tâches mobiles du personnel sur les sites, l extension des consignes de tri a été associée à une augmentation d exposition aux moisissures par un facteur moyen 2,9 (tableaux 22 et 23 annexe 2). L exposition aux poussières était également augmentée avec l extension des consignes de tri, mais seulement si la collecte avait été effectuée par temps de pluie. Ni les bactéries ni les endotoxines n avaient des concentrations augmentées par l extension des consignes de tri ; Effets des autres facteurs Parmi les autres facteurs, l ordre de traitement des déchets est apparu comme le facteur déterminant majeur de la concentration de poussières et agents biologiques dans les prélèvements individuels hors cabine de tri. Le mode LIFO était associé à une augmentation de l exposition par un facteur moyen compris entre 2,2 et 8,1 (tableau 23 annexe 2) 4.2.3 Effets des autres facteurs Parmi les autres facteurs, l ordre de traitement des déchets est apparu comme le facteur déterminant majeur de la concentration de poussières et agents biologiques dans les prélèvements individuels hors cabine de tri. Le mode LIFO était associé à une augmentation de l exposition par un facteur moyen compris entre 4,9 et 7,3 (tableau 23 annexe 2). Page 51 sur

5 DISCUSSION CONCLUSION Les résultats des mesures réalisées montrent que les niveaux d exposition atteints pour les moisissures et dans une moindre mesure pour les bactéries sont élevés. Les concentrations de poussières et moisissures mesurées sur les opérateurs «mobiles» (opérateur de nettoyage, de maintenance, chargeurs) hors cabine de tri sont plus élevées que celles relevées sur les opérateurs postés en cabines. Les phases de nettoyage sont identifiées comme particulièrement exposantes. L étude a montré que l extension des consignes de tri des augmentait l exposition aux moisissures et aux bactéries dans les cabines de tri. Cette augmentation était importante pour les moisissures lorsque la collecte des emballages avait été réalisée par temps de pluie. Autrement, cette augmentation restait modérée, inférieure à un facteur 10. Les expositions aux poussières et aux endotoxines en cabine de tri n étaient pas modifiées de façon significative par l extension des consignes de tri. Concernant les tâches mobiles, hors cabine, l exposition aux moisissures était augmentée par l extension des consignes de tri. Cette augmentation était néanmoins modérée. Les autres facteurs déterminants des concentrations mesurées étaient l ordre du traitement et la présence de journaux dans les déchets entrants. En comparaison avec un système de ventilation des cabines non conforme aux recommandations de l INRS, un système de qualité intermédiaire était associé à une réduction significative, mais modérée, des concentrations de poussières et d endotoxines. En revanche, l effet n était pas significatif sur les concentrations de moisissures et de bactéries. Lorsque l extension des consignes de tri avait été accompagnée de l installation d un système de ventilation conforme aux recommandations de l INRS, l exposition aux moisissures en cabine de tri avait été réduite par un facteur 5,7, ce qui est significatif mais reste modéré. L interprétation des résultats de cette étude est en partie limitée par le déséquilibre des nombres de prélèvements avant et après extension des consignes de tri, par l existence d effets imbriqués, et par un seul site avec une cabine équipée d un système de ventilation conforme aux recommandations de l INRS. Ces limites ont pour effet de réduire la puissance des tests statistiques et d augmenter l incertitude autour des estimations des valeurs moyennes. Des études complémentaires seraient utiles et apporteraient plus de précisions à certains résultats de cette étude. Néanmoins, la mise en évidence de facteurs associés significativement avec une augmentation des concentrations mesurées permet d évoquer des moyens d action pour la prévention des risques liés aux bioaérosols en centre de tri. 6 RECOMMANDATIONS ET PISTES DE REFLEXION Avec ou sans extension de consigne de tri et pour réduire l exposition des salariés aux poussières et aux bioaérosols (agents biologiques et produits d origine biologique), il Page 52 sur

paraît nécessaire d associer à l activité de tri des recyclables secs des ménages : - une ventilation des cabines de tri conçue et maintenue conforme aux recommandations de l INRS, - une protection des produits de la collecte sélective des effets de la pluie (bac avec couvercle plein), - une gestion de l ordre de traitement des produits de la collecte sélective en FIFO (First In First Out). - Et enfin, d initier une analyse du travail des opérateurs mobiles (identification des tâches, évaluation des expositions biologiques, définition des mesures de prévention ). Schéma 1 : Position des plénums de ventilation vue de dessus Préconisations INRS Page 53 sur

ANNEXE 1 DETAIL DES CLASSIFICATION DES CENTRES DE TRI Description de la typologie 2011 de centres de tri 7 types de centres de tri (du type A au type G) correspondant à une automatisation graduelle du process de tri. Le type A correspond à des centres de tri manuels ne disposant d aucune fonction de séparation structurante. Le type B correspond à des centres de tri disposant uniquement d une séparation granulométrique. Le type C correspond à des centres de tri disposant uniquement d une séparation corps plats / corps creux. Le type D correspond à des centres de tri disposant d une séparation granulométrique et d une séparation corps plats / corps creux. Le type E correspond à des centres de tri disposant d une séparation granulométrique, d une séparation corps plats / corps creux et d une séparation automatique d une seule résine plastique. Le type F correspond à des centres de tri disposant d une séparation granulométrique, d une séparation corps plats / corps creux et d une séparation automatique d au moins deux résines plastiques. Le type G correspond à des centres de tri disposant d une séparation granulométrique, d une séparation corps plats / corps creux, d une séparation automatique des résines plastiques et d une séparation automatique d au moins une sorte fibreuse. Le tableau ci-dessous résume les fonctions de séparation de chaque type de centres de tri. Tableau 16 : Typologie 2011 des centres de tri Page 54 sur

Description de la typologie Eco-Emballages des centres de tri Tableau 17 : Typologie Eco-Emballages des centres de tri * le centre de tri de type 4 est capable d absorber un tonnage maximum de 45 000 tonnes y compris refus Page 55 sur

ANNEXE 2 ETUDE STATISTIQUE Tableau 18 : Légende des codages des variables de l analyse statistique Page 56 sur

Figure 5 : Distribution des concentrations mesurées des poussières inhalables en fonction du type de ventilation. AVT= avant extension des consignes de tri ; APR=après extension des consignes de tri ; NC=ventilation non conforme aux recommandations de l INRS ; INT=ventilation de qualité intermédiaire. EXT=référence extérieure. Page 57 sur

Figure 6 : Distribution des concentrations mesurées en endotoxines en fonction du type de ventilation. AVT= avant extension des consignes de tri ; APR=après extension des consignes de tri ; NC=ventilation non conforme aux recommandations de l INRS ; INT=ventilation de qualité intermédiaire. EXT=référence extérieure. Page 58 sur

Figure 7 : Distribution des concentrations mesurées en moisissures en fonction du type de ventilation. AVT= avant extension des consignes de tri ; APR=après extension des consignes de tri ; NC=ventilation non conforme aux recommandations de l INRS ; INT=ventilation de qualité intermédiaire. EXT=référence extérieure. Page 59 sur

Figure 8 : Distribution des concentrations mesurées en bactéries en fonction du type de ventilation. AVT= avant extension des consignes de tri ; APR=après extension des consignes de tri ; NC=ventilation non conforme aux recommandations de l INRS ; INT=ventilation de qualité intermédiaire. EXT=référence extérieure. Page 60 sur

Tableau 19 : sélection des variables explicatives par analyses univariées prélèvements en cabine Les variables sélectionnées sont celles dont le degré de signification (p) de l association avec la concentration d agent aéroporté est 0,20 (en gras dans le tableau). Page 61 sur

Tableau 20 : Analyse multivariée - prélèvements en cabine. Coefficients du modèle et intervalle de confiance à 95%. * : coefficient et IC95% lorsque 0,05<p<0,10. NS : non significatif. V.A. : variable d ajustement. Page 62 sur

Tableau 21 : Analyse multivariée pour le site 3. Coefficients du modèle et intervalle de confiance à 95%. NA : non appliqué. Tableau 22 : sélection des variables explicatives par analyse univariée prélèvements «tâches mobiles» Page 63 sur