Colloque L état de l État : le passé, le futur et le présent Mercredi, le 19 juin 2013 Faculty Club, Groot Begijnhof 14, 3000 Leuven, Belgique 8h45 9h00 : Accueil Programme de la matinée : Citoyenneté et État pluriel 9h00-12h15 9h00 9h10 : Introduction par Katlijn Malfliet, doyenne de la Faculté des sciences sociales, KU Leuven Les valeurs de la République et le pluralisme culturel en France 9h10-10h30 Professeur Alec Hargreaves (Professeur émérite, Winthrop-King Institute for Contemporary French and Francophone Studies, Université d Etat de Floride) Cette présentation traitera des (im)possibilités d inclusion et d intégration des minorités ethniques et culturelles au sein du «modèle républicain» français. Elle relèvera l ouverture en principe vers la «diversité» inhérente aux textes fondateurs de la République et soulignera la nécessité de faire respecter dans la pratique les valeurs de celle-ci en combattant la discrimination, qui risque de miner la cohésion sociale. Professeur Johan Leman (KU Leuven) Professeur Leen d Haenens (KU Leuven) Pause : 10h30 11h00 L État, décentralisation, pouvoirs locaux et services publics en Afrique de l Ouest 11h00 12h15 Professeur Jean-Pierre Olivier de Sardan (Directeur de recherche émerité au CNRS ; directeur d études, directeur d études à l EHESS, LASDEL, Niamey) Les Etats en Afrique sont le produit de trois dynamiques majeures : l histoire coloniale (un Etat colonial, inspiré du modèle occidental, mais très spécifique), l aide au développement (une forme particulière d Etat rentier) et les stratégies des élites (diverses formes d accaparement et de privatisation interne de l Etat). Ils se caractérisent par des écarts particulièrement importants entre les règles officielles et les pratiques des agents publics (dont
la corruption est un exemple parmi d autres). Ils coexistent avec d autres modes de gouvernance, en particulier au niveau local où des biens et services sont (co-)délivrés (ou non) aux populations. Le fonctionnement des Etats et des bureaucraties africaines offre des perspectives intéressantes pour une comparaison de type «néo-wébérien» avec le fonctionnement des Etats et des bureaucraties occidentales Professeur Steven Van Wolputte (KU Leuven) Professeur Filip de Boeck (KU Leuven) Déjeuner : 12h15 13h30
Programme de l'après-midi 13h30-13h40 Introduction par Professeur Geert Bouckaert (KU Leuven) Retour sur le passé : le «modèle» napoléonien, a-t-il encore une influence? 13h40-14h45 Professeur Françoise Dreyfus, Université Paris I, Panthéon-Sorbonne Rappelons tout d abord que ce que l on qualifie de modèle napoléonien ne concerne que l organisation hiérarchique de l administration et ne se réfère en aucune manière à un statut des fonctionnaires relatif à leurs droits, leurs obligations, leur mode de recrutement et leur carrière. Bien qu objet de critiques, dans la mesure où elle contribue à façonner la «personnalité bureaucratique», décrite par R. Merton, et n encourage pas l esprit d innovation, la chaîne hiérarchique n est pas réellement remise en question. Les réformes en faveur de la concertation mises en œuvre, depuis les années 1970, pour atténuer le caractère autoritaire de ce système, n en ont pas modifié la nature. Dans le cadre des transformations inspirées par la vulgate managériale, la responsabilisation des agents implique qu ils doivent atteindre des objectifs préalablement fixés dont la réalisation est mesurée par des indicateurs de type quantitatif ; loin de réduire le fonctionnement hiérarchique, ces mesures contribuent à le renforcer dès lors que l évaluation des performances est confiée aux supérieurs des agents concernés. Finalement, loin d avoir été abandonné, le modèle napoléonien perdure d autant plus que la contractualisation de certains emplois s apparente à la méthode de recrutement en usage il y a deux siècles. Professeur Edoardo Ongaro, University of Northumbria Haut fonctionnaire (à confirmer) Un état de l art de la réforme de l Etat : La France et ses administrations 14h45 16h00 Professeur Robert Fouchet, Université d Aix-Marseille Depuis les années 80 les systèmes publics des pays de l OCDE se sont transformés en permanence. L inspiration de ces réformes venait surtout des pays Anglo-saxons qui transformaient et orientaient leurs bureaucraties et hiérarchies vers des agences avec des mécanismes type marché (MTM) et vers des réseaux pour piloter les activités. La performance devenait un concept clé pour guider les politiques publiques et la gestion dans un contexte de bonne gouvernance avec des principes plus explicites sur la responsabilité et le processus de rendre compte. La plupart des pays de l Europe continentale n ont pas suivi à fond les changements vers les agences, vers les techniques du marché au sein du secteur public, et vers une croyance aveugle dans la performance au sens strict du mot. Néanmoins, les pays latins et Wébériens se sont quand-même adaptés et ont évolué dans un sens qu ils acceptent les valeurs ajoutées d une autonomie gestionnaire, la comparaison des coûts et bénéfices des services publics, la
meilleure définition de responsabilité et «accountability», l importance d une transparence et l accès à l information, et l utilité de faire le suivi des résultats et de la performance de nos politiques publiques et la gestion des services publics. La question est de savoir comment la France a intégré ces changements et comment le système a connu une accolade dans la réforme de l Etat. Quel est le fil rouge en France? Avec quels effets? Et quelles sont les conséquences et les prochaines étapes? Professeur Christian de Visscher, UCL Professeur Geert Bouckaert, KU Leuven Pause : 16h00 16h30 Perspectives pour le futur : quel «leadership public» pour l administration française? 16h30 18h Professeur Julie Gervais, CESSP, Université Paris I, Panthéon-Sorbonne Le leadership est un thème à l ordre du jour dans l étude du management en général et dans l administration publique en particulier. Beaucoup de modèles ont passé la revue, la plupart d entre eux issus du secteur privé. Or, pour étudier le leadership, il est essentiel de comprendre son contexte. Celui-ci varie selon le contexte culturel, politique ainsi que organisationnel. Les institutions de formation figurent parmi les institutions qui ont le plus d influence sur la conception du leadership. Ce constat est certainement le cas en France où les grandes écoles ont toujours eu une influence importante sur la formation des élites. Ce colloque vise à comparer le modèle de formation des cadres supérieurs dans l administration française à d autres modèles de formation dans le contexte de l OCDE. Nous travaillerons également sur la question des défis posés aux administrations. De quels types de «leaders» avons-nous besoin? Quels seront leurs rôles et compétences? Comment passer de la situation actuelle à la situation préférée? Quel est le rôle des institutions de formation dans cette évolution? Intervenants: Professeur Annie Hondeghem, KU Leuven Madame Nathalie Loiseau, ENA Concert à l église du béguinage compositeurs français. Jan Vermeire, orgue. 18h00 19h00 Réception, Faculty Club, 19h00 20h00 Dîner des orateurs et intervenants, Faculty Club, 20h00
Responsable pour la matinée : Leen d Haenens Instituut voor Mediastudies leen.dhaenens@soc.kuleuven.be Responsable pour l après-midi : Marleen Brans Instituut voor de Overheid marleen.brans@soc.kuleuven.be Faculteit Sociale Wetenschappen KU Leuven