ETUDE DU SECTEUR BANCAIRE EN TUNISIE



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j MAC SA Intermédiaire en Bourse Green Center, Bloc C, 2 éme étage Rue du lac Constance 1053 Les Berges du Lac - Tunisie Tel: (216) 71 964 102 / 962 472 Fax: (216) 71 960 903/ 962 363 E-mail: macsa@gnet.tn http://www.macsa.com.tn Mise à jour Août 2009 ETUDE DU SECTEUR BANCAIRE EN TUNISIE Analyste financier chargé de l étude: Salma Zammit salma@macsa.com.tn Août 2009 1

FLASH SUR L ECONOMIE TUNISIENNE Les efforts consentis par la Tunisie pour entrer dans plusieurs accords commerciaux reflètent bien son approche de libéralisation de l économie. Cette ouverture économique a permis à la Tunisie d être un partenaire privilégié de l Union Européenne en étant le premier pays de la rive sud de la Méditerranée à avoir signé en 1995, l accord d association et de libre-échange avec l Union Européenne. La coopération est étroite tant sur le plan économique que sur les plans culturel, social De plus, la Tunisie est liée par des accords préférentiels avec les pays maghrébins et arabes via des accords régionaux. Aussi, les accords bilatéraux instituant une zone de libre-échange avec la Turquie, l Égypte, le Maroc, la Jordanie, l'irak et la Libye régissent les échanges avec ces pays. D autres accords de libre échange sont en cours de négociation avec d autres pays de la région. Pour accompagner cette ouverture, plusieurs réformes ont été engagées dans le domaine des investissements étrangers. En effet, l investissement est libre pour les nationaux et les étrangers dans la majorité des secteurs d activité. Tout investisseur étranger peut détenir jusqu à 100 % du capital du projet sans autorisation dans la majeure partie des secteurs. Les investisseurs étrangers sont aussi libres de rapatrier les bénéfices et le produit de cession du capital investi en devises. Toutes ces réformes ainsi que la stabilité notamment économique du pays et l amélioration progressive de l environnement des affaires ont fait de la Tunisie un pays attractif pour l investissement étranger. Ces dernières années, les IDE (hors investissements de portefeuille) ont été multipliés par 4 en cinq ans : de 796 MTND en 2004 à 3127,9 MTND en 2008 et l Etat vise un objectif pour le quinquennat (2007-2011) de 7 800 MTND contre 5 000 MTND durant 2002-2006, soit un flux annuel d IDE de 1 500 MTND. Selon le dernier rapport sur la compétitivité globale 2007-2008 élaboré par le Forum Economique Mondial de Davos et l'université américaine Harvard, la Tunisie est le pays le plus compétitif de la région Afrique du Nord, au second rang en Afrique et 4éme rang au niveau arabe en matière de libre circulation des marchandises. Ce rapport classe la Tunisie au 16éme rang sur 118 au plan de la bonne sécurité de l environnement des affaires. De plus, les agences de notation et les institutions financières ont attribué des notes et appréciations respectables à la Tunisie. Cette marque de confiance est due notamment à sa classification en troisième catégorie de risque d après l OCDE, à l attribution de «Investment Grade», à la bonne gestion de sa dette et également à la stabilité politique dont elle jouit. Ceci a été aussi affirmé par l agence de notation financière japonaise 'Rating and Investment Information, Inc (R&I)' qui a annoncé, en Mars 2008, sa décision d'améliorer la notation du risque souverain de la Tunisie, la relevant de 'BBB+' à 'A-' avec perspective stable. Récemment, en Juillet 2009, l agence a encore confirmé cette notation. La vague de privatisation que connaît le pays va de pair avec l intention de rendre la Tunisie une destination attractive pour les investissements. Plusieurs institutions publiques ont été privatisées et d autres sont en voie de privatisation. Le secteur des services a été en tête des privatisations en termes des recettes (80,6%) et en terme de nombre d entreprises (52,2%). Août 2009 2

Un PIB dans une tendance haussière Le PIB à prix courants de la Tunisie s est accru de 11,8% en 2008 à 40 955 MDT selon la Banque Centrale de Tunisie. A prix constant, le PIB a gagné 5,1% à 25 169 MDT. Ainsi, entre 2003 et 2008, le taux moyen de croissance a été de 5,4 % par an à prix constants permettant une augmentation annuelle moyenne du revenu par tête d habitant de plus de 6,9% sur la même période. Les industries manufacturières et les services marchands sont les secteurs qui contribuent le plus à la croissance en progressant respectivement de 2,2% et 8,8% par an durant la période 2004-2007. Le secteur des services et notamment le transport et la communication (11%) et le commerce (9%) ont été les principaux contributeurs à la formation du PIB en 2008. Tab 1: Evolution du PIB En MDT 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 P PIB à prix courant 26 651 28 757 29 924 32 202 35 192 37 767 41 408 45 564 50 955 54 630 Croissance (%) 7,9% 4,1% 7,6% 8,8% 7,3% 9,6% 10,04% 11,8% 7,2% PIB à prix constant 17 188 18 031 18 330 19 349 20 556 21 368 22 516 23 943 25 169 26 428 Croissance (%) 4,9% 1,7% 5,6% 6,2% 4,0% 5,4% 6,30% 5,1% 5,0% Source : Banque Centrale de Tunisie et Ministère du Développement et de la Coopération Internationale L aspect le plus positif concernant la croissance en Tunisie est la diversification de la structure de son économie et l importante contribution des exportations dans cette croissance qui ont augmenté selon une moyenne annuelle de 15% (au prix du marché) de 2004 à 2008. Les produits manufacturés et le tourisme évoluent à un rythme rapide et contribuent actuellement à près de 66 % de ces exportations. De plus, les exportations tunisiennes ne dépendent plus directement des produits de base (phosphates, pétrole). Graph 1 : Structure du PIB en 2008 Autres 10,6% Industries manufacturières 20,2% Services 41,5% Agriculture et pêche 10,5% Industries non manufacturières 17,2% Source: Foreign Investmant Promotion Agency "FIPA"- Tunisie Les opérations de privatisation, l accroissement des IDE notamment dans le secteur de l énergie (suite à la découverte de nouveaux gisements) et la dynamique immobilière et d infrastructure dans laquelle la Tunisie s est engagée seront les principaux facteurs de la croissance de l économie tunisienne à moyen terme. Août 2009 3

LE SECTEUR BANCAIRE EN TUNISIE Le secteur bancaire en Tunisie est en train d afficher un changement considérable. D un secteur protégé et fermé à un acteur ouvert, développé et dynamique dans l économie tunisienne. Ceci s inscrit dans un contexte de mondialisation des services financiers imprégné de plus en plus par la concurrence et la modernisation accrue des établissements financiers internationaux. Cette libéralisation des services financiers est perçue par les autorités économiques et monétaires nationales comme un choix stratégique dicté par le souci d intensifier l investissement et de diversifier encore l économie. Selon Mr BACCAR, le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, «Cette libéralisation interpelle la banque tunisienne à définir son champ d'activité et à repenser sa dimension en vue de satisfaire aux exigences de l'efficience économique de la banque». Les principaux facteurs derrière ces évolutions sont, entre autres, les nouvelles réglementations de la BCT concernant le renforcement de la sécurité des relations financières, l ouverture économique du pays qui a nécessité une restructuration du système financier, ainsi que la vague de privatisation qu a connue le secteur bancaire. Modernisation du secteur: Promulgation de la loi bancaire relative aux établissements de crédit Depuis 1997, la BCT avait lancé un vaste programme destiné à mettre à niveau les institutions financières en général et l'ensemble du secteur bancaire en particulier : développement de la monétique, télé compensation et systèmes de paiement, sécurisation des transferts de fonds, centrale d'information (ex-centrale des risques) et des impayés, création de sociétés de recouvrement des créances, possibilité de procéder à des opérations de titrisation. En juillet 2001, une loi bancaire relative aux établissements de crédit a été promulguée. Elle a permis de mettre en place un environnement plus libéral pour l'exercice des métiers bancaires et a, ainsi, supprimé le cloisonnement juridique entre les banques de développement et les banques de dépôts. Désormais, chaque établissement est agréé en tant que banque universelle, pouvant se spécialiser en fonction de ses choix stratégiques. Les répercussions se sont faites ressentir sur la rentabilité (amélioration des résultats nets des banques) et sur l'exploitation bancaire. En 2006, un nouveau projet de loi amendant et complétant la loi de 1958 relative à la création et à l'organisation de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) est venu renforcer le paysage bancaire. Cette législation dote la BCT de nouvelles prérogatives dans les domaines du conseil, du suivi, de la transparence, du contrôle et de la publication d'informations financières et économiques. Concrètement, cette loi permet à la BCT d'élaborer des statistiques et de mener des enquêtes sur les tendances et évolutions de la conjoncture monétaire et financière, afin de mettre à la disposition du grand public des indicateurs objectifs. De plus, et en vertu du nouvel amendement, la BCT va cesser d'accorder au Trésor des facilités de crédit sous forme de découverts de compte courant. L'autre objectif poursuivi par cette nouvelle loi consiste en la maîtrise du système de paiement. La BCT est habilitée, dorénavant, à tenir un registre sur les risques et aléas de paiement par chèque, par carte bancaire ou par autres modes de paiements futurs. Août 2009 4

Quant à la sécurité des transactions, une réforme relative aux virements des gros montants de plus de 50 mille dinars a aussi été instaurée. Elle vise la sécurisation des règlements dans le cadre du traitement automatique et automatisé des opérations de paiement. Dans le domaine du contrôle, la BCT est habilitée à contrôler les établissements de crédits et à veiller à la stabilité du système financier et à sa sécurité. A cet effet, elle est autorisée à conclure des conventions avec les institutions de contrôle telles que le Conseil du Marché Financier (CMF), les établissements de crédit et les assureurs. Ces accords favoriseront la formation, l'échange d'informations, d'expertises et la conduite en commun d'opérations de contrôle après autorisation des autorités de tutelle. Le volet de la transparence a été aussi abordé par cette réforme. En effet, la BCT est tenue, aux termes de cette nouvelle législation, de soumettre ses comptes à un audit international. L'autre nouveauté de la loi concerne la création au sein de la BCT d'un «observatoire des services bancaires» chargé du suivi de la qualité des services bancaires fournis par les établissements de crédit. En outre, et pour un meilleur financement de l'économie et afin de renforcer l'action de la supervision bancaire, la transparence en matière d'octroi des crédits a été instituée. Dans cette perspective, les banques sont dans l'obligation de transmettre à la BCT en même temps que la déclaration de la situation mensuelle comptable, la liste des clients bénéficiaires de crédits débloqués au cours du mois objet de la déclaration, y compris les actions de renouvellement des crédits, ainsi que leurs états financiers respectifs relatifs aux deux derniers exercices. C est dans le cadre de l amélioration de la qualité de l information que la loi portant création et organisation de la Banque Centrale a été modifiée par une nouvelle loi relative à l initiative économique et plus particulièrement à son financement. En effet, dans le cadre de l amélioration de la qualité de l information recensée par la centrale des risques et le fichier des crédits aux particuliers, il a été permis à la BCT de demander aux sociétés de recouvrement de créances de lui fournir toutes les statistiques et les informations qu elle juge utiles pour connaître l évolution du crédit et de la conjoncture économique et ce, au même titre que les établissements de crédits. La BCT fixe aussi les données techniques devant être respectées par tous les organismes lors de la communication des informations au fichier des crédits non professionnels et lors de sa consultation. Par ailleurs, la BCT permet aux bénéficiaires des crédits professionnels et non professionnels, des facilités de paiements et de consulter les données qui les concernent. Structure du système bancaire en Tunisie Le système bancaire en Tunisie comprend actuellement 20 banques de dépôt. En 2005, sa structure a connu un changement considérable suite à la création d une nouvelle banque dénommée «Banque de Financement des Petites et Moyennes Entreprises», la privatisation de la Banque du Sud désormais dénommée Attijari Bank et le changement de statut des banques de développement, STUSID, BTL, TQB et BTK en banques universelles. En Janvier 2008, et dans le cadre du programme de restructuration du secteur bancaire il y a eu la privatisation de la Banque Tuniso-Koweitienne par la cession de 60% de son capital au profit de la société financière «OCEOR» filiale du groupe français «Caisse d Epargne». Août 2009 5

En Tunisie, le secteur bancaire est majoritairement composé de banques privées et à capital mixte (70%) mais les banques publiques y jouent un rôle prépondérant dans le financement de l économie. Sur les 20 banques que dénombre le système bancaire tunisien, 11 banques sont cotées à la Bourse de Tunis. Tab 2: Présentation des banques Banque Dénomination Capital Social en DT AB Amen Bank 85 000 000 ABC Arab Banking Corporation ( Branche onshore) 40 000 000 ATB Arab Tunisian Bank 80 000 000 ATTIJARI Banque Attijari de Tunisie 150 000 000 BIAT Banque Internationale Arabe de Tunisie 170 000 000 BFPME Banque de Financement des Petites et Moyennes Entreprises 100 000 000 BFT Banque Franco-Tunisienne 5 000 000 BH Banque de l'habitat 90 000 000 BNA Banque Nationale Agricole 110 000 000 BT Banque de Tunisie 112 500 000 BTE Banque de Tunisie et des Emirats 90 000 000 BTK Banque tuniso-kuweitienne 100 000 000 BTL Banque Tuniso Lybienne 70 000 000 BTS Banque Tunisienne de Solidarité 40 000 000 Citibank CitiBank ( branche onshore) 25 000 000 STB Société Tunisienne des Banques 124 300 000 STUSID Bank Société Tuniso Séoudienne dinvestissement et de Développement 100 000 000 TQB Tunisian Qatari Bank 30 000 000 UBCI Union Bancaire du Commerce et de l'industrie 50 000 000 UIB Union Internationale des Banques 196 000 000 Source : BCT et Association profesionnelle Tunisienne des banques et des établissements financiers La Tunisie s enorgueillit aussi de grandes banques privées à la lumière de la Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT) détenue par des hommes d affaires tunisiens et des institutions financières internationales, Amen Bank détenue par la famille Ben Yedder, l Union Internationale des Banques, l Union Bancaire du commerce et de l industrie (UBCI) et Attijari Bank détenues par des banques internationales respectivement Société Générale, BNP Paribas, et le consortium Attijariwafa Bank ( Maroc) et Banco Stander Central Hispano ( Espagne). Les actifs consolidés du secteur bancaire se sont accrus de 10,4% à 32 378 MTND à la fin de 2007 grâce à la hausse de 9,77% à 27 458 MTND des crédits à l économie. Ceci dit, l année 2007 a été marquée par une progression plus prononcée des ressources propres des banques (+13,7%) que celle des emplois (+9,77%). En effet, plusieurs banques de la place se sont penchées sur l augmentation du capital et le renforcement de l assise financière. Aussi, la structure du système bancaire tend de plus en plus à emprunter le modèle de banque universelle en matière de taille. Cette dynamique constitue une réponse rationnelle au programme de libéralisation du secteur financier afin de s aligner aux standards internationaux d une part et d autre part constituer un centre bancaire disposant d assise financière solide permettant l exploitation des économies d envergure et d échelle face à l effritement des marges d intermédiation. Août 2009 6

Performance financière du secteur bancaire Les réformes entreprises, depuis 1997, dans le secteur bancaire en Tunisie ont positivement impacté les rentabilités des banques en terme d actifs, de passifs et des ratios de performance. En effet, l accélération de l économie tunisienne, accompagnée par le programme de réforme du secteur bancaire, ont stimulé les investissements dans les différents secteurs conduisant ainsi à une augmentation de l offre de monnaie sur le marché. Cette augmentation a été traduite par la hausse des actifs et passifs consolidés du système bancaire. Le rythme d évolution de la masse monétaire au sens strict (M2) s est nettement ralenti en 2008 comparé au années précédentes, soit 3,5% en 2008 contre 13,5% en 2007 et 12,2% en 2006. L agrégat M1, correspondant aux billets, pièces et dépôts à vue, a augmenté de seulement 3,5% (contre 12,3% en 2007) pour atteindre 12 404 MDT et la quasi monnaie (mesuré par les dépôts à termes inférieurs ou égaux à 2 ans et les dépôts assortis d'un préavis de remboursement inférieur ou égal à 3 mois) a varié de 3,6% à 18 864 MDT. Cette baisse de la liquidité pourrait être expliquée par le relèvement des taux des réserves obligatoires par la Banque centrale à la fin de 2007 et au début de 2008 afin de limiter l inflation nationale. Au terme de l année 2008, les taux de la réserve obligatoire ont été révisés à la baisse afin de favoriser l octroi des crédits pour faire face aux effets directs et indirect de la crise mondiale sur l économie tunisienne. Graph 2: Evolution de la liquidité;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;; 35 000 30 000 En Million de DTN 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 0 2005 2006 2007 2008 juin-09 M1 Quasi-monnaie Source: Banque Centrale de Tunisie, MAC sa La hausse de l offre de monnaie dans le système bancaire a été reflétée dans les chiffres consolidés des bilans des banques. La base du financement, représentant le moteur principal des bonnes performances des banques, s est améliorée en 2008 de 12,9% (contre 13,5% en 2007) atteignant les 46 708 MDTN. Août 2009 7

Tab 3 : Bilan consolidé des banques en Tunisie En Million de DTN 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 févr.-09 Encaisse 144 139 139 138 136 201 241 235 197 Dépôts à la BCT 609 530 558 764 1 058 1 299 1 920 3 206 3 135 Avoirs Extérieurs 808 957 853 906 1 281 1 507 1 996 1 889 1 955 Créances sur l'etat 1 487 1 559 1 664 2 145 2 271 2 467 2 817 2 501 2 745 Credits à l'économie 16 241 17 122 18 141 19 981 21 561 23 237 25 465 29 205 29 356 Portefeuille Titres 797 1 020 1 120 1 232 1 415 1 513 1 650 1 811 1 847 Autres postes de l'actif 6 195 5 688 5 711 5 972 6 232 6 124 7 287 7 862 7 266 Total Actif 26 282 27 015 28 185 31 138 33 954 36 470 41 377 46 708 46 502 En Million de DTN 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 févr.-09 Dépôts monétaires 3 959 3 697 3 919 4 265 4 721 5 422 6 271 7 001 6 993 Dépôts quasi-monétaires 9 293 10 119 10 868 12 151 13 273 14 674 16 539 19 284 19 866 Engagements extérieurs 1 827 2 006 2 054 2 471 3 027 3 208 3 750 5 147 5 127 Avances de la BCT 870 504 444 93 4 123 17 18 42 Ressources spéciales 2 004 2 354 2 119 2 257 2 273 2 258 2 241 1 139 1 143 Fonds propres 2 881 3 076 3 431 4 014 4 486 4 928 5 471 6 279 6 393 Autres postes de passif 5 444 5 260 5 350 5 888 6 170 5 857 7 089 7 842 6 939 Total Passif 26 282 27 015 28 185 31 138 33 954 36 470 41 377 46 708 46 502 Source : Banque Centrale de Tunisie En matière de crédits octroyés par le système bancaire tunisien, la part des prêts en pourcentage du PIB s est accrue de manière régulière pour atteindre 57,3% en 2008. Graph 3: Pénétration bancaire en Tunisie hk hhhhhhhhhhhhhhhhhhhh 60% 57,2% 56,8% 56,1% 57,3% 55% 50% 45% 56,5% 56,3% 46,6% 46,1% 46,2% 45,9% 57,1% 55,9% 50,1% 48,5% 47,6% 51,6% 40% 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Crédits/PIB Dépôts /PIB Source: Banque Centrale de Tunisie, MAC sa Ce ratio est dans la fourchette moyenne de la région MENA (58%) et demeure nettement au dessus du niveau moyen de certains pays d Europe Centrale (autour de 30%), mais s inscrit en net retrait par rapport au niveau moyen de la zone euro (109,6%). En terme de dépôts, le taux de pénétration reste aussi relativement bas à 51,6% à la fin de 2008 comparativement au Maroc (79,1%), le Kuwait ( 64,1%) et le Qatar ( 68,3%). Le taux de bancarisation de la population, en dépit de sa progression, demeure encore faible en Tunisie (50% de la population totale en 2007 contre 98% pour la France, 1 guichet pour 9,6 milles habitants contre 1 pour 7,3 milles au Maroc et 1 pour 2,4 mille habitants en France). Les banques tunisiennes sont essentiellement des banques de réseau et la totalité Août 2009 8

du Produit Net Bancaire provient du réseau des agences. L importance et la dispersion du réseau constituent un levier pour la banque. Ils permettent d une part la diversification régionale et la diversification sectorielle et d autre part, c est un moyen d attraction à la clientèle potentielle. Ceci atteste des possibilités de développement notables dont dispose le secteur bancaire tunisien pour accroître ses opportunités d affaires. A ceci s ajoute le développement de la banque à distance favorisé par le développement technologique. Les ressources Une croissance par la mobilisation des dépôts Les ressources du secteur bancaire tunisien ont affiché un taux de croissance moyen de 10,6% pour la période 2003-- 2008. Sur la base d une année pleine, les ressources ont évolué de 13% en 2008 contre 13,5% en 2007 et 7,4% en 2006. De même, les dépôts ont progressé et ce parallèlement aux emplois et leurs contributions dans le total des emplois sont restées quasiment inchangées entre 2007 et 2008 à 56,3%. En 2008, les dépôts ont évolué de 15,2% par rapport à 2007 contre une hausse de 13,5% une année auparavant. Graph 4 : Répartition des dépôts. 100,0% 11,0% 10,7% 14,1% 10,8% 80,0% 60,0% 40,0% 33,8% 33,0% 27,0% 29,8% 29,1% 29,4% 31,5% 32,8% 20,0% 26,1% 26,8% 27,4% 26,6% 0,0% 2005 2006 2007 2008 Dépôts à vue Dépôts à terme Comptes d'épargne Autres Source : Banque centrale de Tunisie, MAC SA La répartition des dépôts a été quasiment la même sauf pour les comptes d épargne qui sont revenus à près de 30% des dépôts en augmentant de 2,8 points de pourcentage en 2008. La hausse de ces dépôts provenait principalement des autres comptes d épargne (+37,8%) et des comptes spéciaux d épargne (10,16%) et l épargne logement (4,14%). Graph 5 : Répartition des ressources des banques en 2008. Autres postes de passif 17% Dépôts monétaires 15% Fonds propres 13% Ressources spéciales 2% Engagements extérieurs 11% Dépôts quasimonétaires 42% Source : Banque centrale de Tunisie Août 2009 9

Les Emplois Une croissance des crédits En 2008, l encours des crédits servis par le système financier à l économie s est élevé à plus de 31,5 Milliards de dinars en progression de 13,7% par rapport à 2007 taux supérieur à celui enregistré une année auparavant de 3,9 points de pourcentage. Le système bancaire a contribué à hauteur de 92,6% dans ces concours et reste incontestablement la première source de financement de l économie tunisienne. Ceci étant, la part des crédits servis aux professionnels dans l encours total des crédits a baissé à 75% suite notamment à la progression continue des crédits aux particuliers et plus particulièrement aux crédits logements et à la consommation. En terme d échéance, et malgré un certain affaiblissement dans la part des crédits octroyés, les crédits à court terme représentent 52,9% (contre 53,7% en 2006) au profit des crédits à moyen et long terme qui représentent désormais 47,1% (contre 46,3% en 2006). Crédits aux professionnels Quoiqu en progression de 14,8% à 21,9 Milliards de dinars en 2008 contre une évolution de 6,5% une année auparavant, les crédits aux professionnels ont représenté 75% de l ensemble des crédits à l économie octroyés par les banques quasiment inchangé par rapport à 2007. Graph 6 : Evolution de la part des crédits par secteur d'activité ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;; Services Industrie Agriculture et pêche 8,1% 8,0% 7,7% 6,4% 5,2% 5,2% 33,7% 33,7% 32,7% 37,7% 37,4% 36,8% 58,2% 58,3% 59,6% 55,9% 57,4% 58,0% 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Source : Statistiques financières de la Banque Centrale de Tunisie, Mars 2009 En termes sectoriels, ce sont les sociétés de services qui ont le plus bénéficié des crédits accordés aux institutionnels (+ 317 MDT) et notamment le commerce (+ 160 MDT à 4 746 MDT). Crédits aux particuliers Les crédits aux particuliers, qui restent la cible privilégiée des grandes banques tunisiennes, ont évolué de 14,5% pour s élever à 7,3 Milliards de dinars contre une évolution de 20% l année d avant. Cette évolution est due à l accélération de l encours des crédits à moyen et long terme en augmentation de 37,7% contre 25,6% l année précédente. Les crédits octroyés ont servi principalement à financer l acquisition de logements et l aménagement d anciens logements (68% des encours des crédits aux particuliers). Il y a lieu aussi de noter la forte progression en 2007 des crédits à l habitat soit Août 2009 10

+39,5% par rapport à 2007. Pour ce qui est du court terme, l encours des crédits a baissé de 20% contre une progression de 12,6% l année précédente. Courant les cinq dernières années, l évolution moyenne des prêts aux clients de détail a été de 18,9% mais avec la tension inflationniste ressentie sur le plan national, l expansion des prêts aux particuliers pourrait être limitée par la BCT dans les années à venir. Graph 7 : Evolution des encours des crédits aux particuliers (Milliards de Dinars) 7 295 6 373 5 307 4493 3 073 3 605 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Source : Statistiques financières de la Banque Centrale de Tunisie, Mars 2009 Cependant nous constatons que le taux de transformation (ou d intermédiation) des dépôts en crédits (Ratio crédits /dépôts) a baissé de 0,5 points par rapport à 2007 pour se situer à 111,1%. Ce ratio a été en baisse continue durant les dernières années mais reste au-dessus des 100%. Cette sur-utilisation des dépôts au profit des crédits emmènerait les banques à financer une part de leurs crédits en faisant appel à d autres ressources en particulier les emprunts et les opérations de trésorerie. La qualité de l actif Selon le dernier rapport du FMI, le secteur financier tunisien n a pas ressenti les effets directs de la crise mondiale. Les autorités ont poursuivi leur stratégie de long terme d assainissement du secteur bancaire qui a conduit à une baisse du taux de créances classées en pourcentage des créances totales de 17,6 % en 2007 à 15,5 % en 2008 et une augmentation du taux de provisionnement de 53,2 % en 2007 à 56,8 % en 2008. Ceci étant, et quoiqu en amélioration, la qualité des actifs des banques tunisiennes reste encore problématique. Ces prêts douteux proviennent en partie du financement des projets d infrastructure publics à caractère industriel et commercial par le système bancaire mais aussi d une mauvaise gestion prudentielle. Août 2009 11

Graph 8 : Qualité de l'actif ;;;;;;;;;;;;;; ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;; 22% 17% 12% 24,0% 23,7% 56,8% 20,9% 20,9% 53,2% 46,8% 19,3% 49,0% 17,6% 15,5% 45,8% 43,9% 43,1% 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Taux des créances classées Taux de couverture 58% 56% 54% 52% 50% 48% 46% 44% 42% 40% Source : Rapport d'activité de la BCT 2007, Estimations FMI Ce ratio des créances douteuses reste élevé mais le secteur est en passe de prendre les mesures nécessaires pour améliorer la viabilité des prêts octroyés. En effet, sur les trois dernières années, les banques tunisiennes se sont focalisées sur l amélioration de la qualité de leurs portefeuilles d actifs. Le taux des créances non performantes (ou créances classées) dans le total des engagements s est affiché en baisse continue passant de 24% en 2003 à 17,6% en 2007 (Selon le rapport d activité 2007 de la BCT) grâce à un traitement dynamique de ces créances. Ainsi le secteur progresse vers la concrétisation des objectifs de réduction du taux des créances classées au niveau de 15% en 2009 et 12% en 2011. Malgré cette amélioration, le taux des créances douteuses reste assez élevé par rapport à une moyenne de 5% pour les autres pays de la méditerranée. Par ailleurs, les banques ont renforcé leurs efforts en matière de provisionnement et de réservation d agios permettant ainsi d améliorer le taux de couverture des crédits non performants qui a atteint 56,8% en 2008 contre 53,2% en 2007 49% en 2006 et 47,4% en 2005. Malgré cette amélioration, le taux de provisionnement reste en deçà du niveau des 70 % escompté par la BCT. Selon le FMI, atteindre rapidement ces objectifs, et même aller au-delà, renforcerait davantage la capacité du système bancaire à absorber les chocs potentiels pouvant affecter l économie, compte tenu de l ouverture progressive du compte de capital. Août 2009 12

ETUDE COMPARATIVE L étude comparative que nous élaborerons concernera dix banques cotées à savoir, Amen Bank, Arab Tunisian Bank, Attijari Bank, Banque de l Habitat, Banque Internationale Arabe de Tunisie, Banque de Tunisie, Banque nationale Agricole, Société Tunisienne des Banques, Union Bancaire du Commerce et de l Industrie et l Union Internationale des banques. Ces banques représentent ensemble plus de 82% du total des actifs des banques commerciales en 2007 et 88% des crédits distribués à l économie. La taille des banques étudiées a augmenté de 21 233 Million de DT en 2001 à 32 093 Millions de DT en 2007, soit une croissance annuelle moyenne de 8,1% sur les sept dernières années. Entre 2007 et 2008, leur taille est passée de 32 093 Millions de DT en 2007 à 36 681 Millions de DT soit une évolution de 14,3%. La part des quatre premières banques, notamment la STB, la BNA, la BIAT et la BH a, quant à elle, connu un léger repli de 1% pour passer de 58,9% en 2007 à 57,9% en 2008. La part de ces banques est restée quasiment la même depuis 2001. Tab 4 : Présentation des banques En MDTN Amen Bank Arab Tunisian Bank Banque Attijari de Tunisie Banque Internationale Arabe de Tunisie Banque de l'habitat Banque Nationale Agricole Banque de Tunisie Société Union Bancaire Tunisienne du Commerce des et de l'industrie Banques Union Internationale des Banques Total actifs 3 246,0 3 150,5 2 839,7 5 574,8 4 356,1 5 578,7 2 399,8 5 729,6 1 691,7 2 114,7 Créances sur la clientèle 2 344,8 1 514,0 1 963,1 2 991,7 3 449,4 4 543,4 1 731,8 4 454,4 1 247,8 1 677,6 Dépôts de la clientèle 2 440,8 2 528,2 2 410,4 4 809,2 2 657,3 4 191,6 1 721,9 4 008,7 1 318,8 1 774,9 Capital social 85,0 80,0 150,0 170,0 90,0 100,0 75,0 124,3 50,0 196,0 Fonds propres 304,4 273,8 136,9 445,5 367,4 411,2 401,1 483,7 175,6 72,9 Résultat net 40,1 37,5 40,8 33,7 62,8 31,8 62,8 36,0 24,1 0,9 Source : Etats financiers des banques, MAC sa Les dépôts Les dépôts se sont accrus à un taux moyen de 12,5% par an pour passer de 15 487 Millions de DT en 2003 à 27 862 Millions de DT en 2008. Afin de soutenir la forte croissance des crédits dans le secteur bancaire, la mobilisation des ressources reste la principale issue. Beaucoup de banques se sont orientées vers les dépôts à moyen terme afin de renforcer leur base de financement. Les quatre premières banques en termes d actifs comptent 56,2% du total des dépôts, chapeautées par la BIAT avec une part de 17,3%. Ceci étant, la BH et la STB ont perdu chacune 0,6% de leur parts respectives soit 9,5% et 14,4 % alors que la BNA a maintenu sa part de marché à 15%. En 2008, les dépôts de l ensemble des banques ont enregistré une augmentation de 15,4% pour passer de 24 862 Millions de dinars en 2007 à 27 862 Millions de dinars en 2008. La majorité des banques a affiché une évolution à deux chiffres à l exception de la BH et l UIB. Attijari Bank, UBCI et BT ont été les plus agressives en terme de collecte de dépôts avec des progressions respectives de 24,1%, 22,9% et 21,3%. Août 2009 13

Graph 9 : Croissance des dépôts (en MDT);;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;; 30 000 15% 28 000 26 000 12% 14% 24 000 22 000 20 000 10% 11% 18 000 16 000 7% 14 000 12 000 4% 10 000 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Dépôts % de croissance Source : Rapports d'activités des banques 16% 14% 12% 10% 8% 6% 4% 2% Les banques ont aussi renforcé leurs réseaux d agences à travers le pays. L élargissement du réseau des agences bancaires reflète une nette évolution de l activité du secteur bancaire et l orientation plus prononcée des banques vers la banque de détail nécessitant une proximité des agences bancaires par rapport à la localisation géographique de la clientèle. Graph 10 : Dépôts de la clientèle - 2008 ;;;;;.. 6,2% 4,7% 17,3% BIAT 6,4% BNA STB BH 8,7% AB 15,0% ATB ATTIJARI 9,1% UIB BT UBCI 8,8% 14,4% 9,5% Source : Les états financiers 2008 respectifs des banques Les crédits Sur la période 2003-2008, les crédits se sont accrus à un rythme moins rapide que celui des dépôts soit 8,9% en moyenne par an. Les encours de crédits sont passés de 16 960 Millions de DT en 2003 à 25 918 Millions de DT en 2008. Ceci est en partie dû à l accroissement des crédits aux particuliers et précisément ceux relatifs au financement des logements avec l ouverture de l ensemble des banques de dépôt sur les crédits immobiliers réservés auparavant qu à la BH. Août 2009 14

En 2008, les encours de crédits ont connu une évolution semblable à celle des dépôts soit 15,4% pour passer de 22 462 Millions de dinars en 2007 à 25 918 millions de dinars. Nous pensons que les banques continueront à faire face à une demande de crédit assez importante dans les années à venir. Cette demande émanera principalement du secteur des services et celui de l immobilier en particulier. Les efforts gouvernementaux pour diversifier l économie et améliorer le climat des affaires en Tunisie ainsi que l attrait des IDE à travers des mesures réglementaires et structurelles dans divers secteurs seront des catalyseurs pour le développement du secteur bancaire en Tunisie. Les quatre premières banques de la place ont contribué à hauteur de 59,6% dans le total des encours des crédits en 2008 en repli de 0,6 points de pourcentage par rapport à 2007. La part de ces banques s est accrue légèrement durant la période 2001-2007 en passant de 58,4% à 60,2% pour descendre sous la barre des 60% en 2008. La part importante des encours de crédits des banques publiques (17,5% pour la BNA, 17,2% pour la STB et 13,3% pour la BH) remonte à la période où les banques publiques étaient les principaux pourvoyeurs de crédits à l économie. Cette part tend à être réduite dans les années à venir suite au dynamisme des banques privées. Cette tendance a été confirmée lors des trois derniers exercices. En effet, les trois banques publiques ont cumulé, en 2006, 64,2% des nouveaux crédits octroyés à la clientèle. Cette part est passée à 52% en 2007 et 48,5% en 2008. En 2007, ATTIJARI, BIAT et AB ont été les plus dynamiques en terme d octroi de crédits. En 2008, UIB, ATB et AB ont affiché le meilleur dynamisme commercial parmi les banques privées ce qui a permis d augmenter le niveau des crédits octroyés à la clientèle par l ensemble des banques privées. Ces banques affichent des taux de croissance des crédits plus élevés que la moyenne du secteur bancaire dans sa globalité. Cette tendance s est prolongée en 2009, puisque sur le premier semestre 2009, l encours global des crédits à la clientèle a augmenté de près de 1 200 MDTN. AB, BIAT, UIB et Attijari Bank ont réalisé les meilleures progressions en valeur réalisant ainsi près de 85% des nouveaux encours de crédits. Tab 5 : Part de Marché des banques pour les crédits 2001 2007 2008 Variation en point de % STB 17,3% 17,0% 17,2% 0,20 BNA 16,5% 17,3% 17,5% 1,00 BH 13,4% 13,7% 13,3% 0,40 BIAT 11,1% 12,2% 11,5% 0,10 AB 9,5% 8,8% 9,0% 0,40 ATTIJARI 7,8% 7,6% 7,6% 0,20 UIB 7,6% 7,4% 6,7% 0,40 BT 7,1% 5,8% 6,5% 1,20 UBCI 5,7% 5,4% 5,8% 1,90 ATB 3,9% 4,8% 4,8% 0,90 Source : Etats financiers des banques, MAC sa Août 2009 15

Le taux d intermédiation (le ratio crédits / dépôts) Par ailleurs, depuis 2002 le taux de transformation (ou d intermédiation) des dépôts en crédits, pour les banques cotées et hors BTE, a été en baisse continue en passant de 112,6% en 2002 à 93% en 2007 et 2008. D ailleurs, ce n est qu en 2006 que ce taux est passé au dessous du seuil de 100%. Cette insuffisance structurelle en ressources est comblée par le recours aux ressources spéciales et le refinancement sur le marché monétaire. La sur-utilisation des dépôts au profit des crédits est de nature à peser sur la rentabilité des banques. Graph 11 : Crédits Vs Dépôts ( secteur étudié) ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;; ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;; 28 000 112,6% 115,0% 24 000 109,5% 110,0% 20 000 103,9% 105,0% 16 000 101,4% 100,0% 12 000 8 000 97,9% 93,0% 95,0% 93,0% 90,0% 4 000 85,0% 0 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Dépôts Crédits % crédits en termes de dépôts 80,0% Source : Etats financiers 2008 respectifs des banques, MAC sa En terme de taux d intermédiation, les banques cotées se divisent en trois catégories : Les banques ayant des taux d intermédiation largement supérieur à 1 (BH, STB, BNA, BH, BT), Les banques ayant des taux d intermédiation largement au dessous de 1 (ATTIJAARI, BIAT, UIB et ATB) Août 2009 16

Les banques qui ont un taux d intermédiation autour de 1 (AB et UBCI). Graph 12: Taux d'intermédiation des banques ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;; 129,8% 111,1% 108,4% 100,6% 96,1% 94,6% 94,5% 93,0% 81,4% 62,2% 59,9% BH STB BNA BT AB UBCI UIB moyenne ATTIJARI BIAT ATB Source : Etats financiers 2008 respectifs des banques, MAC sa La qualité de l actif Pour les banques cotées, la qualité de l actif reste dans une tendance mitigée. Le risque de crédit le plus élevé étant celui de l UIB avec un taux des créances classées de 34% et un taux de couverture des créances par les provisions de seulement 45,6%. Ceci étant, le nouveau plan de reconstitution des fonds propres de la banque lui permettra de se couvrir de manière optimale contre les risques de ses crédits non performants comme il s inscrit dans une démarche d assainissement des créances et de la maîtrise des risques et des coûts. Graph 13 : Qualité de l'actif en 2008 des banques cotées;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;. 40% 34,0% 30% 20% 10% Objectif stratégique de 10% à l'horizon de 2011 6,8% 8,3% 9,4% 10,8% 11,9% 9,1% 17,6% 14,7% 23,1% 0% BT BH ATB UBCI BIAT BNA Attijari AB STB UIB Bank Taux des créances classées Source : Rapport d'activité des banques, 2008 Août 2009 17

Dans le secteur public, la STB dispose encore d une mauvaise qualité d actifs eux même sous provisionnés. Malgré les cessions massives des créances non performantes à sa filiale de recouvrement, la STB souffre encore de sa contribution active dans le financement du tourisme, secteur considéré «prioritaire» par les autorités publiques. De l autre côté du spectre, la BT reste le fleuron des banques tunisiennes en terme de qualité des actifs avec un taux de créances classées au dessous de la norme des 10% soit 6,8% et une couverture par les provisions à hauteur de 82%. Dans le secteur public la BH aussi reste une référence en terme de respect des normes prudentielles et ce avec un taux de créances classées de 8,3% et un taux de couverture de 74,3%. Graph 14 : Qualité de l'actif en 2008 des banques cotées;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;. 90% 80% 70% 82,0% 74,3% 71,0% 69,4% Objectif stratégique de 70% à l'horizon de 2011 60% 66,7% 65,2% 63,5% 50% 40% BT BH ATB UBCI BIAT BNA Attijari Bank Taux de couverture 57,7% 49,0% 45,6% AB STB UIB Source : Rapport d'activité des banques, 2008 En 2007, les banques ont constitué des provisions à hauteur de 548,8 MDT contre 509,6 MDT en 2006, soit une progression de 8% contre une hausse de 73% en 2006. La hausse importante en 2006 des provisions a été due aux importantes dotations aux provisions constatées par Attijari Bank, soit 163 MDT et ce afin d assainir la quasi intégralité de son portefeuille. En 2007, c est l UIB qui a constaté des dotations aux provisions de 153,2 MDT alors que Attijari Bank n a constaté que 51 MDT. Les autres banques ont suivi un rythme de croissance «normal» de leurs dotations. En 2008, les provisions constituées par les banques ont baissé de 28,48% pour passer à 392,4 MDT. Ceci est imputable au repli des provisions nettes constatées par UIB qui sont passées de 173,3 MDT à 17,7 MDT soit un repli de presque de 90% mais aussi pour Attijari Bank qui a encore baissé ses provisions nettes pour les porter à 23,6MDT. Août 2009 18

Graph 15: Effort moyen de provisionnement ( en Million de DT );;;;;;;;;;;; 900 831 220% 800 700 666 212% 190% 600 176% 576 547 510 500 460 156% 160% 381 392 400 294 300 122% 216 130% 200 113% 100 100% 2004 2005 2006 2007 2008 Dotations aux provisioons Résultat brut d'exploitation Effort de provisionnement moyen Source : Etats financiers des banques, MAC sa Ainsi, en 2008, l effort moyen de provisionnement a été en légère progression soit 212% en 2008 contre 120% en 2007 c'est-à-dire que le résultat brut d exploitation permet de reconstituer les provisions à hauteur de 212% en 2008 et de 120% en 2007. Cette progression positive est due à la hausse plus proportionnelle du résultat brut d exploitation que celle des provisions. Sur la période 2003-2008, l effort de provisionnement moyen a été en baisse suite à des politiques de provisionnement intensives avec un taux de croissance annuel moyen de 19% contre 18% pour le résultat brut d exploitation. La marge d intérêt Entre 2001 et 2004, et corrélativement à la baisse du TMM, le taux de la marge d intérêt (en pourcentage du PNB) des banques s est affiché en repli passant de 62% en 2001 à 57% en 2004. A partir de 2005, et comparativement à la reprise du TMM, le taux de la marge d intérêt s est consolidé pour passer à 59,2% à fin 2007. En 2008, et suite à une nouvelle révision à la baisse du TMM à la fin de l année, le taux de la marge d intérêt s est affiché en léger repli passant de 59,6% en 2007 à 59% en 2008. Graph 16 : Marge d'intérêt 65% Taux de la marge d'intérêt TMM 6,2% 6,0% 60% 5,8% 5,6% 5,4% 55% 5,2% 5,0% 50% 2 001 2 002 2 003 2 004 2 005 2 006 2 007 2 008 4,8% Source : BCT, Etats financiers 2008 respectifs des banques, MAC sa. Août 2009 19

En 2008, la marge d intérêt moyenne des banques étudiées a progressé de 14,8% en absolu et de 0,5 points en terme de pourcentage du PNB pour passer de 58,5% en 2007 à 59%. En général, ceci est dû à la hausse de 13,8% des intérêts et revenus assimilés et notamment les revenus sur les opérations de crédit en liaison avec l évolution de l encours moyen des crédits. Cette progression a été favorisée par une plus grande maîtrise des risques qui s est traduite par une amélioration du rendement des crédits. Par ailleurs, les intérêts encourus et charges assimilées ont évolué de 13,1% suite notamment à l accroissement des intérêts servis sur les comptes à termes et certificats de dépôts qui ont tout de même été atténués par la diminution des charges de trésorerie suite à la baisse de l endettement moyen des banques sur le marché monétaire. Graph 17 : Evolution de la marge d'intérêt des banques..;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;; 80,0% 60,0% 40,0% 20,0% AB ATB BIAT BNA Attijari BH STB UBCI UIB Moy. 2003 55,3% 49,7% 59,4% 61,5% 67,9% 68,4% 47,2% 68,3% 49,5% 59,5% 2004 54,8% 33,7% 53,1% 63,5% 65,0% 69,1% 46,1% 64,6% 45,3% 56,5% 2005 56,9% 24,0% 53,5% 61,8% 58,0% 67,0% 56,9% 61,8% 56,2% 56,9% 2006 53,6% 20,3% 55,4% 60,5% 57,1% 65,5% 65,8% 61,9% 52,1% 57,4% 2007 56,1% 27,0% 56,6% 59,2% 46,9% 69,0% 71,7% 56,9% 50,5% 58,5% 2008 52,5% 31% 56,5% 61,4% 50% 72% 70% 58% 56% 59,0% Source : Etats financiers 2008 respectifs des banques, MAC sa La diversification des revenus Les autres revenus hors intérêts qui concernent principalement les commissions sur les opérations bancaires et les revenus nets sur portefeuille titres des banques et les revenus de l activité de change sont en train de devenir les principaux contributeurs à la croissance des revenus des banques. Entre 2002 et 2007, les revenus hors intérêts des banques de notre échantillon se sont accrus en moyenne de 9,4% contre une évolution moyenne annuelle de 8,7% pour le PNB courant la même période. Tab 6: Décomposition du Produit Net Bancaire 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Marge d'intérêt 540 548 607 710 808 926 % croissance -2,3% 1,5% 10,7% 16,9% 13,8% 14,7% Marge sur commissions 205 224 245 280 306 336 % croissance -0,9% 9,3% 9,4% 14,6% 9,2% 9,7% Autres revenus 163 197 215 247 267 309 % croissance -0,3% 20,8% 9,0% 14,6% 8,3% 15,6% PNB 908 969 1 067 1 236 1 381 1 571 % croissance -1,6% 6,7% 10,1% 15,9% 11,7% 13,8% Source : Etats Financiers respectifs des banques, MAC sa Août 2009 20