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NOTORIETE DE L ECONOMIE SOCIALE SOLIDAIRE ET ATTENTES DE LA JEUNESSE

Transcription:

33% 87% 27% 260502 5 23% 20,5 2012 CHIFFRES-CLÉS L égalité entre les femmes et les hommes

Avant-propos En l espace d un an, portée par un ministère de plein exercice, la question des droits des femmes est redevenue une politique publique à part entière, présente dans l ensemble des chantiers du Gouvernement. Après l adoption, à l unanimité du Parlement, d une loi pour mieux protéger les femmes des faits de harcèlement sexuel, la question de l égalité professionnelle a été inscrite dans l agenda de la Grande Conférence sociale. Depuis lors, une feuille de route commune avec les partenaires sociaux se met en œuvre sous forme d expérimentations dans neuf régions et au travers de négociations sur l égalité professionnelle et la qualité de vie au travail dans le secteur privé comme dans la fonction publique. Renforcement de la parité dans les élections nationales et locales, dans les institutions de la République, prise en compte de l égalité filles-garçons dans les principes fondamentaux de l éducation ou encore renforcement de la prise en compte de la dimension du genre dans la recherche, tous les champs de l action gouvernementale se trouvent progressivement marqués par l empreinte de l égalité. Changer radicalement la conduite de la politique des droits des femmes c est, en premier lieu, se donner les moyens de changer notre façon d élaborer les politiques publiques. En la matière, la méthode et le rythme de travail ont changé pour inscrire l égalité entre les femmes et les hommes comme une pratique quotidienne de l activité gouvernementale : actions de sensibilisation personnelle des ministres ; mise en place de hauts fonctionnaires à l égalité dans tous les ministères ; désignation de référents dans les cabinets ministériels ; conférences de l égalité et mise en place de nouvelles études d impact sexuées pour les textes législatifs et réglementaires ; mise en place d un comité interministériel et définition 1

d un plan d action interministériel «pour une troisième génération des droits des femmes : vers une société de l égalité réelle» arrêté par le Premier ministre le 30 novembre ; création du Haut Conseil à l égalité entre les femmes et les hommes et de la mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains D ores et déjà, les matériaux statistiques existants en matière de recherche nous sont précieux. Ils contribuent à nous éclairer et en même temps à lever le voile sur des réalités contestées voire même niées. Savoir que tant de stéréotypes subsistent en matière d orientation scolaire, que les représentations collectives ont des effets bien réels de réduction du champ des possibles sur le parcours professionnel du côté des filles comme du côté des garçons, qu un écart de salaire d environ 27 % subsiste entre les femmes et les hommes, que plus de 75 000 femmes sont victimes de viol ou de tentative de viol chaque année, est bien plus qu un constat intéressant pour la recherche. C est un élément décisif pour la conduite des politiques publiques et pour la prise de conscience par la société civile encore trop souvent bercée par l illusion que l égalité est un acquis du passé alors qu elle est précisément une conquête de notre temps, qui concerne chacune et chacun d entre nous. Avoir en tête ces chiffres-clés des inégalités entre les femmes et les hommes, c est endosser la responsabilité de l urgence du changement, c est avoir conscience qu aucun secteur ne peut être ignoré dans le combat pour l égalité. C est aussi se plier à l expérience de la mesure du changement, en toute transparence et humilité. Telle est l ambition de cette édition des chiffres-clés, outil de vulgarisation, de prise de conscience en même temps qu instrument de mesure de notre efficacité collective pour inscrire l égalité entre les sexes dans la réalité quotidienne. La nouvelle architecture de cette édition a été volontairement calquée sur les priorités politiques adoptées en comité interministériel. Elle comporte pour la première fois un focus régional, réalisé en collaboration avec la Dares. Ce dernier illustre la réalité des disparités locales en matière d égalité professionnelle mais également pose la nécessité que l impulsion nationale trouve un écho dans les territoires sous la forme d une collaboration de proximité entre l État, les collectivités et les acteurs du monde économique. C est dans cet esprit que les expérimentations ont été engagées dans les neuf régions dites «territoires d excellence en matière d égalité professionnelle». Cette édition des chiffres-clés, que l on doit au travail et à la collaboration précieuse de tous les partenaires ministériels et en particulier de l Insee et de la Dares, est désormais la vôtre. Elle vous renseignera fidèlement et, je le souhaite, vous persuadera de vous engager à mes côtés pour l égalité. Najat Vallaud-Belkacem Ministre des Droits des femmes, Porte-parole du Gouvernement 2 3

Sommaire Focus Inégalités entre les femmes et les hommes : quelles disparités régionales? Les inégalités d habitude dès le plus jeune âge 19 et les stéréotypes sexistes L égalité dans l orientation La place des femmes dans les médias La place des femmes dans la sphère culturelle La place des femmes dans le sport Les contraintes de la vie quotidienne : obstacles à l égalité professionnelle L articulation entre la vie personnelle et professionnelle Les obstacles à la participation des femmes au marché du travail Faire de l emploi une priorité Les parcours professionnels des femmes L égalité professionnelle entre les femmes et les hommes L égalité salariale Le plafond de verre La formation continue L entreprenariat féminin L égalité dans l action publique L égalité professionnelle dans la fonction publique La parité en politique Égalité femmes-hommes dans la politique de la ville Les inégalités entre les femmes et les hommes 105 en matière de santé Prévenir les comportements à risques L éducation à la sexualité Les violences faites aux femmes La diversité des violences faites aux femmes Les violences intrafamiliales dont les violences au sein des couples Le premier accueil et la protection des femmes victimes de violences Les violences au travail La place des femmes au niveau européen et international Les droits des femmes au niveau européen Les violences faites aux femmes au niveau international 8 39 53 75 91 119 135 Introduction Le sommaire adopté pour la présente édition reflète les axes du plan interministériel «pour une troisième génération des droits des femmes : vers une société de l égalité réelle», arrêté par le Premier ministre le 30 novembre 2012. Mettre en regard les différents chiffres des inégalités avec les objectifs politiques suivis par notre gouvernement, c est montrer qu en matière de droits des femmes, recherche et action politique ne peuvent qu aller de pair. Pour ce faire, il s agit tout d abord de s attaquer aux inégalités d habitude dès le plus jeune âge, pour lutter contre les effets néfastes des stéréotypes sexistes dans l orientation, les médias, la sphère culturelle et le sport (axe 1). Les femmes expertes ne représentent que 20 % des prises de paroles de spécialistes dans les médias et les filles s orientent encore beaucoup moins que les garçons vers les classes préparatoires scientifiques malgré leurs bons résultats en terminale. Les mêmes stéréotypes participent à une inégale répartition des rôles dans la famille, qui laisse aux femmes une large part des contraintes familiales et domestiques (axe 2). Les femmes passent, en 2010, quatre fois plus de temps que les hommes à faire le ménage et deux fois plus à s occuper des enfants ou d un adulte à charge à la maison. Il faut, par conséquent, améliorer l articulation entre la vie personnelle et professionnelle, et améliorer conjointement les possibilités d accueil des jeunes enfants. Ce préalable permettra notamment de lever les obstacles à la participation des femmes au marché du travail (axe 3). L écart de taux d emploi entre les femmes et les hommes reste, en 2011, de près de 11 points pour les 25-49 ans. Les femmes sont 4 5

davantage touchées par le temps partiel et les emplois à bas salaires, et elles touchent souvent de très faibles retraites. Cela montre le besoin d une sécurisation du parcours d emploi. Pour les femmes en emploi, l égalité professionnelle est loin d être la règle (axe 4). Parallèlement à la question d une moindre rémunération se pose toujours la question de l accès aux responsabilités limité par un plafond de verre persistant. Malgré des progrès constatés dans la participation des femmes aux conseils d administration, garantie désormais par la loi, on constate un faible niveau d entraînement parmi les administrateurs exerçant des fonctions exécutives dont elles ne représentent que 3,3 % des membres. En ce domaine, l État employeur doit se montrer particulièrement exemplaire (axe 5). À l heure actuelle, les femmes ne représentent que 32 % des emplois d encadrement et de direction de la fonction publique alors qu elles sont largement majoritaires dans l ensemble des effectifs. L accès des femmes aux mandats et fonctions électives est encore très inférieur à celui des hommes. La question de l égalité entre les femmes et les hommes doit pouvoir irriguer tous les champs de l action publique, y compris celui de la politique de la ville. Les violences faites aux femmes, dont l ampleur du coût économique et social pour le pays est détaillée ici, représentent une des premières priorités (axe 7) ; 404000 femmes déclarent avoir été victimes de violences physiques ou sexuelles commises par un conjoint ou un ex-conjoint, pour les années 2010 et 2011. Il faut comprendre les mécanismes du cycle de violences pour pouvoir chaque jour mieux accompagner ces femmes vers une autre vie. L enquête Conditions de vie et sécurité (CVS), produite conjointement par l Insee et l ONDRP, évalue le taux de plaintes dans les cas de viols et tentatives de viols au sein du ménage à seulement 2 % des faits estimés. Enfin, les droits des femmes ne sont pas qu une question franco-française (axe 8). Nous avons souhaité l illustrer en nous intéressant à l emploi des femmes dans l Union européenne, ainsi qu à la lutte contre les violences au niveau international. La France s inscrit pleinement dans ces priorités exprimées au niveau européen et international. Ces comparaisons ont vocation à nous indiquer quelles sont les marges de progrès dans certains domaines, elles doivent permettre aussi de fixer un cap : être exemplaire pour toutes celles et ceux qui cherchent à défendre partout dans le monde ces valeurs universalistes d égalité des droits entre les femmes et les hommes. En matière de santé publique, les femmes sont concernées par des problématiques spécifiques, principalement en termes de pratiques à risques et surtout de santé génésique (axe 6). Près de deux grossesses sur trois surviennent chez des femmes qui déclarent utiliser un moyen contraceptif au moment de la survenue de la grossesse. 6 7

FOCUS Inégalités entre les femmes et les hommes : quelles disparités régionales? Les inégalités entre les femmes et les hommes sont le plus souvent appréhendées à partir d indicateurs calculés au niveau national, qui ne reflètent pas les disparités entre régions. Comparer les régions permet pourtant de mettre à jour leurs spécificités dans ce domaine, et ce faisant, accroître notre compréhension des différentes formes que prennent ces inégalités. Nous présentons ici les résultats d une étude préalable menée par la Dares, à l occasion d une présentation lors du comité de pilotage national chargé de la mise en œuvre du programme «Territoires d excellence pour l égalité professionnelle» du 19 décembre 2012, préparée conjointement avec le SDFE. A Taux d emploi global (orange) et écart de taux d emploi entre les femmes et les hommes (bleu). Des disparités de taux d emploi aux inégalités entre les femmes et les hommes Si l on s intéresse aux seuls taux d emploi par région, sans tenir compte des inégalités entre les femmes et les hommes, les régions Île-de-France et Rhône-Alpes semblent être parmi celles ayant les taux d emploi les plus élevés, tandis que les départements et territoires outre-mer, le Nord-Pas-de-Calais et le Languedoc-Roussillon se caractérisent par des taux d emploi les plus faibles. Les femmes ont des taux d emploi plus faibles que les hommes dans toutes les régions, l écart étant le plus marqué en Corse, où il atteint 15 points de pourcentage, et le plus faible dans le Limousin où il est de l ordre de 5,5 points. On ne retrouve pas de logique évidente mettant en relation les taux d emploi dans les régions et les écarts entre femmes et hommes : dans le Nord-Pas-de-Calais et le Languedoc-Roussillon, régions où le taux d emploi est faible (57,4 % et 57,6 %), l écart de taux d emploi entre femmes et hommes est élevé (respectivement 11,4 et 9 points). En Île-de-France et en région Centre, où le taux d emploi est élevé (67 % et 65,3 %) l écart de taux d emploi entre les femmes et les hommes est plus faible (6,12 et 7,2 points) ; il existe néanmoins des régions où le taux d emploi est élevé et où l écart de taux d emploi entre femmes et hommes l est aussi : c est le cas de la Franche-Comté où le taux d emploi global est élevé, (64,8 %) comme l est l écart entre celui des femmes et celui des hommes (8,8 points) A. Source : Insee, 2009. 8 9

Valeur du salaire moyen par région et ampleur des écarts entre les femmes et les hommes Si l on considère le salaire net moyen en équivalent temps plein, celui des femmes est partout inférieur à celui des hommes. La moyenne nationale (les femmes gagnent 19,7 % de moins en 2010) masque d importants écarts entre régions. L écart est inférieur à 12 % en Guadeloupe, Guyane, Martinique et Réunion, autour de 15 % dans les régions métropolitaines où l écart est le plus faible (Limousin, Poitou-Charentes, Corse) et supérieur à 21 % en Alsace, Rhône-Alpes, Île-de-France, Franche-Comté, Lorraine. À la différence des taux d emploi, il semble que les régions où les salaires sont les plus élevés sont également celles où les écarts salariaux entre femmes et hommes le sont aussi, sans que cette relation soit absolue. C est tout d abord le cas en Îlede-France, où le salaire mensuel net moyen en équivalent temps plein est largement plus élevé (2 600 ) que dans le reste des départements (entre 1 800 et 2 200 ), et où l écart entre le salaire des femmes et des hommes est parmi les plus forts (21,5 %). C est également le cas en Alsace, en Rhône-Alpes, en PACA, Midi-Pyrénées et Haute-Normandie. On observe la même relation en Poitou-Charentes et dans le Limousin, puisqu un salaire moyen faible y est associé à un moindre écart de salaire entre les femmes et les hommes B. Ces différences tiennent vraisemblablement aux types d emplois dominants dans les régions, puisqu on observe au niveau national que l écart de salaire est le plus important aux niveaux hiérarchiques les plus élevés. Pour mesurer l activité des entreprises en termes de réduction des inégalités de rémunération, on peut considérer le nombre d accords et de textes déposés dans les unités territoriales des Direccte, issus de négociations au sein des entreprises portant sur l égalité professionnelle, ramenés pour chaque région, au nombre d accords ou textes issus de négociations portant sur les salaires. B Montant moyen de rémunération globale en équivalent temps plein (orange) et écart de rémunération mensuelle brute (équivalent temps plein) entre les femmes et les hommes (bleu) Les régions ayant la plus forte intensité de négociation d entreprises sur l égalité professionnelle sont celles où les écarts de salaire sont les plus élevés ; en régions PACA, Franche-Comté et Lorraine, l écart salarial est supérieur à 20 % et la part des accords consacrés à l égalité professionnelle égale à 0,33 en Franche-Comté et Lorraine et 0,41 en PACA. Dans les régions Poitou-Charentes et Limousin, l écart est d environ 15 % et le ratio respectivement de 0,25 et 0,21. Sources : DADS 2010, Calculs Dares. 10 11

Cette corrélation demande néanmoins à être approfondie par des études complémentaires pour être mieux comprise C. Les différences régionales de ségrégation sectorielle On peut également caractériser les régions en fonction du niveau de ségrégation sectorielle entre femmes et hommes. La ségrégation est ici mesurée pour chaque région par un indice variant de 0 à 1 qui s interprète comme la proportion de femmes (ou d hommes) qui devraient changer d emploi pour que la proportion d hommes et de femmes travaillant dans chaque secteur soit identique. 0 correspond à cette situation, c est-à-dire à l absence totale de ségrégation. 1 correspond à une ségrégation totale, où femmes et hommes travaillent dans des secteurs strictement séparés. Sur la France totale, l indice est mesuré égal à 0,55, ce qui signifie que 55 % des femmes (ou des hommes) devraient changer de secteur pour que la répartition sectorielle des femmes dans les différents secteurs soit égale à celle des hommes. L Île-de-France est la région où la ségrégation est la moins importante, ceci de façon marquée, tandis qu à l opposé, la Lorraine est la région où les secteurs sont les plus sexués. Par ailleurs, en considérant l ensemble des régions, certaines parmi les plus ségrégées sont également celles où les écarts de salaire sont les plus forts. En Haute-Normandie, on observe un indice de ségrégation de 0,7, sachant que l écart de salaire est de 20,5 %. L Île-de-France se démarque pourtant nettement de cette logique, avec un très fort écart de salaire (21,5 %) et l indice de ségrégation le plus faible (0,43). En Rhône-Alpes et en Alsace, où l écart salarial est supérieur à 20 %, les indices de ségrégation sont pourtant respectivement égaux à 0,61 et 0,64, ce qui ne correspond pas à des valeurs très élevées D. Quelques relations illustratives pour expliquer les inégalités salariales Pour aller au-delà de ces comparaisons de cartes, nous pouvons étudier quelques corrélations illustratives présentant l intérêt à examiner les disparités entre régions des différences entre femmes et hommes. En utilisant de simples graphiques pour lesquels on choisit judicieusement les variables des axes (par exemple, l écart de salaire entre les femmes et les hommes en ordonnée et le taux d emploi des femmes en abscisse) et en regardant comment se placent les différentes régions sur ce plan, on peut observer quelques liens intéressants : Ecart de salaire entre hommes et femmes C 24% 22% 20% 18% 16% 14% 12% D Relation entre l écart de salaire entre les femmes et les hommes et le ratio accords d égalité professionnelle sur accords salariaux (les points correspondent aux différentes régions) Limo P-Char Alsa F-Com Lorra P-A-C-Az M-Pyré Fran P-Loir Bour N-P-Cal Breta C-Ard Centre Auve B-Nor Pica L-Rouss 0,20 0,25 0,30 0,35 0,40 0,45 Nombre d'accords égalité pro / Nombre d'accords salaires Sources : DADS 2010 et Base des Accords 2012, calculs Dares. Données présentées lors du comité de pilotage national «Égalité professionnelle», 19 décembre 2012, Conférence sociale pour la croissance et pour l emploi. Ecart de salaire entre hommes et femmes 24% 22% 20% 18% 16% 14% 12% Relation entre l écart de salaire entre les femmes et les hommes et l indice de ségrégation sectorielle (les points correspondent aux différentes régions) IDF Sources : DADS 2010, calculs Dares. Données présentées lors du comité de pilotage national «Égalité professionnelle», 19 décembre 2012, Conférence sociale pour la croissance et pour l emploi. IDF Aquit Alsa R-Alp F-Com P-A-C-Az M-Pyré H-Nor Fran P-Loir Bour N-P-Cal Breta C-Ard Centre Aquit B-Nor L-Rouss Pica Auve Limo P-Char 0,40 0,45 0,50 0,55 0,60 0,65 0,70 0,75 0,80 Indice de ségrégation sectorielle R-Alp H-Nor Lorra 12 13

l écart de salaire dans une région est d autant plus élevé que le taux d emploi des femmes y est élevé. Cette corrélation traduit probablement un effet de sélection : dans les régions où le taux d emploi des femmes est faible, seules les plus qualifiées parviennent à trouver un emploi. Étant moins souvent employées, celles restant en emploi ont alors un salaire plus élevé, se rapprochant des salaires des hommes E ; l écart de salaire entre femmes et hommes croît avec l âge : en traçant un graphique dont les axes sont le salaire des hommes en abscisse et le salaire des femmes en ordonnée, on constate visuellement que plus les populations concernées sont âgées, plus les nuages de points sont éloignés de la bissectrice, qui indique où seraient les points dans le cas d une égalité du salaire entre les femmes et les hommes F ; les régions où les salaires des hommes sont les plus élevés sont également celles où les salaires des femmes sont élevés, relativement aux autres ; l Île-de-France occupant une position extrême, pour les salaires des femmes comme des hommes F ; les écarts salariaux entre femmes et hommes sont d autant plus élevés que le surcroît de femmes à travailler dans une TPE (très petite entreprise, employant moins de 10 salariés) par rapport aux hommes est important. Cette corrélation se retrouve lorsque l on examine les disparités de salaire entre individus. La part des emplois en TPE pour les femmes et les hommes varie de façon importante selon les régions. Ainsi, en Corse, les hommes ont plus de chances de travailler dans une TPE que les femmes. Au contraire, en Haute-Normandie, une femme a 35 % de chances supplémentaires qu un homme de travailler dans une TPE G ; les régions où les écarts de salaire entre femmes et hommes sont élevés pour les 18-30 ans sont également celles où ils sont le plus élevés parmi les plus de 45 ans. Une relation de même type peut être mise en évidence pour les écarts de salaire entre femmes et hommes parmi les cadres et les ouvriers H. Tous ces éléments, très préliminaires, nécessitent d être approfondis pour s assurer de leur robustesse et de leur interprétation. À cette restriction près, on peut conclure de cette analyse que le niveau des inégalités entre les femmes et les hommes fait partie des différences importantes existant entre les régions. La présentation de ces indicateurs met en évidence le fait que l examen des disparités territoriales apporte des éclairages nouveaux sur les causes possibles, directes ou indirectes, des inégalités et peut enrichir les analyses. 14 Ecart de salaire entre hommes et femmes Salaire des femmes E 23% 21% 19% 17% 15% 13% 11% F 9% 7% Relation entre l écart de salaire entre les femmes et les hommes et le taux d emploi des femmes (les points correspondent aux différentes régions) Guy Réun Guad Mart N-P-Cal Données : Dares, 2010. Données présentées lors du comité de pilotage national «Égalité professionnelle», 19 décembre 2012, Conférence sociale pour la croissance et pour l emploi. 3600 3400 3200 3000 2800 2600 2400 2200 2000 1800 1600 1400 1200 Relation entre les salaires moyens des femmes et des hommes par région et tranche d âge (les points correspondent aux différentes régions et tranches d âge) Données : Dares, 2010. Données présentées lors du comité de pilotage national «Égalité professionnelle», 19 décembre 2012, Conférence sociale pour la croissance et pour l emploi. Corse L-Rouss P-A-C-Az Alsa F-Com R-Alp IDF Lorra H-Nor M-Pyré C-Ard Pica Bour P-Loir Breta Aquit Centre B-Nor Auve 35% 40% 45% 50% 55% 60% 65% 18 à 29 ans 30 à 44 ans Taux d'emploi des femmes 45 à 60 ans P-Char 1200 1400 1600 1800 2000 2200 2400 2600 2800 3000 3200 3400 3600 Salaire des hommes 15 Limo

Ces premiers éléments montrent aussi la nécessité d une action conjointe des pouvoirs publics au niveau national et local, ce qui est le sens de la politique de «territoires d excellence pour l égalité professionnelle». Dans neuf territoires différents seront expérimentées, à partir de début 2013, des réponses innovantes pour remédier aux causes des inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes. Il sera ainsi procédé à un meilleur accompagnement des PME dans la mise en place d une politique d égalité, à une forte promotion de la mixité professionnelle des métiers et des filières ainsi qu à la lutte plus efficace contre l éloignement durable de l emploi des mères bénéficiaires du congé parental, qui se verront accompagnées individuellement vers le retour en emploi. L évaluation de ces expérimentations permettra, en outre, de nourrir les politiques nationales de lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes. Ecart de salaire entre hommes et femmes G Corse Relation entre l écart de salaire et l importance du travail des femmes en TPE au niveau régional (les points correspondent aux différentes régions) Guad 25% 23% 21% 19% 17% 15% 13% 11% 9% 7% 5% L-Rouss IDF P-A-C-Az Réun Mart Centre Aquit Guy P-Char Alsa R-Alp Lorra F-Com M-Pyré H-Nor Bour N-P-Cal P-Loir Breta C-Ard Pica Auve B-Nor 0,9 0,95 1 1,05 1,1 1,15 1,2 1,25 1,3 1,35 1,4 Surcroît de probabilité qu'une femme travaille dans une TPE par rapport à un homme Limo Données : Dares, 2010. Données présentées lors du comité de pilotage national «Égalité professionnelle», 19 décembre 2012, Conférence sociale pour la croissance et pour l emploi. H Relation entre l écart de salaire entre les femmes et les hommes de 18-30 ans et les écarts de salaire parmi les plus de 45 ans (les points correspondent aux différentes régions) 14% Ecart de salaires H-F parmi les 18-30 ans 12% 10% 8% 6% 4% 2% 0% -2% Guy Mart P-Char Corse Limo Bour H-NorLorra R-Alp P-A-C-Az M-Pyré Alsa N-P-Cal B-Nor C-Ard Breta P-Loir Centre Pica L-Rouss Auve Aquit IDF 10% 12% 14% 16% 18% 20% 22% 24% 26% 28% 30% Réun Guad Ecart de salaires H-F parmi les + de 45 ans Données : Dares, 2010. Données présentées lors du comité de pilotage national «Égalité professionnelle», 19 décembre 2012, Conférence sociale pour la croissance et pour l emploi. F-Com 16 17

Les inégalités d habitude dès le plus jeune âge et les stéréotypes sexistes

L égalité dans l orientation Les filles réussissent mieux en moyenne tout au long de leur scolarité. Ce fait ne permet pas de conclure qu elles seraient naturellement «meilleures» que les garçons, mais il est à mettre en relation avec la persistance d une orientation sexuée. Si filles et garçons s orientent vers des filières différentes, c est bien en fonction de stéréotypes et non à cause d une limitation imposée par leurs résultats. L enjeu d une lutte contre les inégalités d habitude à ce niveau est considérable si l on considère l importance de l effet des choix d orientation sur les parcours professionnels. De l école élémentaire au supérieur : les filles affichent des taux de réussite supérieurs Les filles sont moins en retard que les garçons et obtiennent de meilleurs résultats aux examens nationaux, et cet écart prévaut tout au long de la scolarité. Ainsi, 3,7 % des filles et 5,3 % des garçons sont en retard en CP, 9,1 % des filles et 11,7 % des garçons le sont en CE2, et 12,3 % et 15,4 % en CM2 1. Les filles poursuivent leur réussite dans le second degré. 88 % d entre elles, contre 82 % des garçons, intègrent la troisième générale sans redoubler pendant le collège 2. Après la classe de troisième, les filles sont plus nombreuses dans le second cycle général et technologique (53,7 % des effectifs). Comme dans le premier degré, les filles réussissent mieux que les garçons et intègrent une terminale générale ou technologique à 52 % d entre elles contre 40 % des garçons, sans redoublement dans l enseignement secondaire. Elles obtiennent le baccalauréat à 89,6 % tandis que 86,7 % des garçons le réussissent. En 2011, cet écart entre filles et garçons est de quatre points dans la voie professionnelle 4, de 3,1 points dans la voie technologique 5 et de 2,9 points pour le baccalauréat général 3. Avec presque trois points d écart, les filles réussissent mieux que les garçons au baccalauréat dans toutes les séries, et ce quel que soit la spécialité, exceptée pour les sciences de l ingénieur avec un écart de seulement 0,4 point par rapport aux garçons. 1 Taux de retard dans le secteur public selon le niveau en 2011-2012 (%) 3,7 Filles 5,3 Garçons 7,4 9,5 CP CE1 CE2 CM1 CM2 Champ : France métropolitaine + Dom hors Mayotte. Source : DEPP, Les élèves du premier degré/repères et références statistiques - édition 2012. 9,1 2 Situation scolaire des élèves quatre ans après leur entrée en sixième Élèves entrés en 6 e en 2007 Situation en 2010-2011 Ensemble Garçons Filles Premier cycle (hors Segpa) 96 95 96 Troisième 86 83 89 dont : troisième générale 85 82 88 Source : DEPP, Les élèves du premier degré/repères et références statistiques - édition 2012. 3 Résultats du baccalauréat général par spécialité Baccalauréat général Présents Admis Taux de réussite (%) Total % Filles Total Ensemble Filles Garçons ES- Langues vivantes 36979 67,3 32915 89,0 90,9 85,0 ES- Mathématiques 33751 59,3 30613 90,7 91,8 89,1 ES- Sciences économiques et sociales 34724 55,8 29051 83,7 84,9 82,1 Total sciences économiques et sociales 105454 61,0 92579 87,8 89,4 85,3 Rappel ES 2010 102 441 61,4 88220 86,1 87,4 84,1 L- Arts 13 042 76,9 11 140 85,4 86,6 81,6 L- Langues anciennes 886 72,8 800 90,3 91,3 87,6 L- Langues vivantes 34230 79,2 29229 85,4 86,1 82,5 L- Mathématiques 4710 79,6 4172 88,6 89,8 83,9 Total littéraires 52868 78,6 45341 85,8 86,7 82,5 Rappel L 2010 53697 78,5 45692 85,1 85,9 82,0 S- Biologie - écologie 1702 56,5 1535 90,2 91,9 88,0 S- Sciences de l ingénieur 15 957 12,6 14 240 89,2 88,9 89,3 S- SVT Mathématiques 32094 37,3 30041 93,6 95,3 92,6 S- SVT Physique chimie 54979 46,1 49409 89,9 92,2 87,9 S- SVT Sciences de la vie et de la Terre 57494 57,7 49976 86,9 89,7 83,1 Total scientifiques 162 226 45,3 145 201 89,5 91,5 87,9 Rappel S 2010 164 459 45,6 145839 88,7 90,5 87,1 Ensemble du baccalauréat général 2011 320548 55,9 283121 88,3 89,6 86,7 Rappel baccalauréat général 2010 320597 56,1 279 751 87,3 88,3 85,9 11,7 10,7 13,3 12,3 15,4 Source : DEPP, Les élèves du premier degré/repères et références statistiques - édition 2012. 20 21

L écart le plus important entre les filles et les garçons concerne la réussite au baccalauréat professionnel (86,3 % pour les filles contre 82,3 % pour les garçons) et majoritairement dans le secteur de la production (+ 4,9 points en faveur des filles) 4. Les filles réussissent mieux que les garçons au baccalauréat technologique excepté en STI-Génie civil, STL-Chimie de laboratoire et procédés industriels et STG-Gestion des systèmes d information 5. Dans l enseignement supérieur, les femmes sont 66 % à poursuivre leurs études contre 56 % des garçons, qui eux sont plus nombreux à s orienter vers les filières professionnelles. Ils se retrouvent plus souvent sans diplôme ou avec un diplôme de niveau V (CAP, BEP). Les filles sont plus souvent diplômées de l enseignement supérieur (50 % contre 38 % des garçons). Ces différences sont plus marquantes pour les niveaux Bac+3 et Bac+4 6. La persistance d une orientation très différenciée selon le sexe La persistance de stéréotypes sexués se révèle de manière frappante lorsque l on considère les choix d orientation à résultats équivalents. Quand les garçons s estiment très bons en français, un sur dix va en L, alors même que quand les filles se jugent très bonnes en français, trois sur dix vont en L. Et quand ils se considèrent très bons en mathématiques, huit garçons sur dix vont en S, quand elles se jugent très bonnes en mathématiques, six filles sur dix vont en S 1. Dans les choix d option et de spécialité d abord, puis pour les études supérieures, les filles se répartissent plus uniformément entre les différentes filières que les garçons, qui choisissent massivement les sciences et les filières techniques. Très majoritaires dans les filières du social et du paramédical, les filles choisissent moins souvent que les garçons des filières sélectives telles que les classes préparatoires. L enseignement agricole semble en grande partie paritaire. Les filles représentent 52,4 % des effectifs. Elles sont peu nombreuses dans le premier cycle (38,2 %), mais représentent 58 % dans le second cycle professionnel et 47,6 % dans le second cycle général et technologique. 4 Résultats du baccalauréat professionnel par domaine de spécialité Baccalauréat professionnel Présents Admis Taux de réussite (%) Total % Filles Total Ensemble Filles Garçons Spécialités pluritechnologiques de production 1486 7,0 1170 78,7 79,8 78,7 Agriculture, pêche, forêt et espaces verts* 9949 30,0 8762 88,1 87,9 88,1 dont travaux paysagers* 2581 10,8 2294 88,9 90,3 88,7 dont CGEA élevage* 2529 26,3 2159 85,4 83,5 86,0 Transformations 5813 13,1 4799 82,6 79,6 83,0 Génie civil, construction et bois 9073 11,2 7675 84,6 88,8 84,1 dont technicien menuisier agenceur 2003 3,8 1572 78,5 77,9 78,5 Matériaux souples 2387 94,3 2117 88,7 88,7 88,3 Mécanique, électricité, électronique 49355 2,2 39929 80,9 84,9 80,8 dont électrotechnique énergie équipements communicants 15 457 1,5 12 287 79,5 82,0 79,5 dont maintenance des équipements industriels 7618 2,1 6043 77,3 81,5 77,2 dont systèmes électroniques numériques 6875 3,3 5815 84,6 87,8 84,5 dont maintenance de véhicules automobiles : voitures particulières 5789 2,4 4755 82,1 88,4 82,0 dont technicien d usinage 3077 2,5 2456 79,8 83,1 79,7 dont réalisation d ouvrages chaudronnés et de structures 2127 2,0 1659 78,0 76,2 79,0 métalliques Total production (hors agricole) 68114 7,7 55690 81,8 86,4 81,4 Total production (y compris agricole) 78490 10,8 64834 82,6 87,0 82,1 Échanges et gestion 58699 54,8 49237 83,9 84,9 82,7 dont commerce 26895 57,6 23219 86,3 86,4 86,2 dont comptabilité 20669 59,7 16 991 81,3 83,3 78,4 dont vente (prospection, négociation, suivi de clientèle) 7073 46,4 5861 83,1 84,6 81,9 dont logistique 2732 21,3 2197 80,4 80,6 80,4 Communication et information 21979 89,7 18 833 85,7 86,1 82,1 dont secrétariat 19 179 96,1 16448 85,8 65,9 82,8 Services aux personnes 18811 68,8 16 094 85,6 87,0 82,5 dont restauration 7630 38,9 6272 82,2 82,1 82,3 dont services, accueil, assistance, conseil 6800 84,8 5830 85,7 96,3 82,4 dont services en milieu rural* 5641 92,7 5260 93,4 93,4 92,2 dont services de proximité et vie locale 2691 93,6 2490 92,5 92,7 90,1 Services à la collectivité 1463 47,7 1238 84,6 79,5 89,3 Total service (hors agricole) 100952 64,9 85402 84,6 85,6 82,7 Total service (y compris agricole) 106593 66,4 90668 85,1 86,2 82,8 Ensemble du baccalauréat professionnel 2011 185 083 42,8 155 502 84,0 86,3 82,3 Rappel baccalauréat professionnel 2010 137 033 42,2 118 586 86,5 88,6 85,0 Champ : France métropolitaine + Dom hors Mayotte. 1/ Source : «Filles et garçons sur le chemin de l égalité, de l école à l enseignement supérieur», 2012, DEPP (ministère de l Éducation nationale). Source : MENJVA-MESR-DEPP OCEAN 2011. Les spécialités agricoles sont indiquées par un * 22 23

En classe de seconde générale et technologique, filles et garçons ne font pas les mêmes choix d enseignement d exploration. Alors que 70 % des garçons choisissent un profil «scientifique ou technologique», les filles ne sont que 49,7 % à faire ce choix. Elles se répartissent presque également en «lettres, langues et arts» (43,2 %), contrairement aux garçons (21,5 %). Le profil «économie et gestion» est toutefois choisi à parité. À l issue de la seconde, garçons et filles ont une orientation scolaire différenciée : sur 100 filles, 67 s orientent vers une première générale (majoritairement en S puisqu elles sont 29, 23 en ES et 15 en L), 21 vers une première technologique, le plus souvent en STG (13) et très peu en STI2D (moins d une). Sur 100 garçons, 62 s orientent vers une première générale, surtout vers une première S (40, contre 17 en ES et 4,7 seulement en L), tandis que 24 entrent en première technologique, dont 12 en première STG et 10 en première STI2D 7. Les spécialités choisies en terminale générale sont aussi différenciées. En série S, les filles choisissent plus que les garçons les spécialités S-Biologie-écologie et S-SVT-Sciences de la vie et de la Terre. La série L est la plus féminisée, avec 78,6 % de filles, qui choisissent toutefois en majorité la spécialité mathématiques (79,6 %). Au sein de la série ES, la spécialité ES-Langues vivantes est celle qui accueille la plus grande part de filles 3. Après avoir achevé leur scolarité en terminale générale et technologique, les filles choisissent moins que les garçons des filières sélectives telles que les classes préparatoires aux grandes écoles. Largement majoritaires dans les formations paramédicales ou sociales (83,3 %), les femmes sont minoritaires dans les filières à caractère scientifique (26,1 % des effectifs des écoles d ingénieurs, 29,5 % des étudiants de CPGE en filière scientifique). Cependant, leur progression est la plus importante dans les écoles d ingénieurs (+ 3,8 points en 11 ans), mais également dans les formations universitaires de santé (médecine, odontologie et pharmacie) (+ 5,3 points). Rappel séries de baccalauréat S : Scientifique L : Littéraire ES : Économique et sociale STI2D : Sciences et technologies de l industrie et du développement durable STL : Sciences et technologies de laboratoire STG : Sciences et technologies de la gestion ST2S : Sciences et technologies de la santé et du social STD2A : Sciences et technologies du design et des arts appliqués 24 5 Résultats du baccalauréat technologique par domaine de spécialité Baccalauréat technologique Présents Admis Taux de réussite (%) Total % Filles Total Ensemble Filles Garçons Génie mécanique 9488 6,3 7595 80,0 83,8 79,8 Génie civil 3490 10,3 2750 78,8 75,6 79,2 Génie des matériaux 330 11,5 271 82,1 86,8 81,5 Génie électronique 7096 4,7 5661 79,8 82,5 79,6 Génie électrotechnique 11 107 3,4 8749 78,8 79,7 78,7 Génie énergétique 801 4,0 682 85,1 87,5 85,0 Génie optique 244 38,1 187 76,6 76,3 76,8 Arts appliqués 2516 73,6 2296 91,3 92,7 87,2 Total STI 35072 10,5 28191 80,4 86,8 79,6 Rappel STI 2010 37515 10,3 30022 80,0 87,5 79,2 Biochimie génie biologique 4746 64,2 4196 88,4 89,1 87,1 Chimie de laboratoire et procédés industriels 1756 47,7 1499 85,4 84,7 86,0 Physique de laboratoire et procédés industriels 964 32,5 813 84,3 88,2 82,5 Total STL 7466 56,2 6508 87,2 88,2 85,9 Rappel STL 2010 7862 56,5 6851 87,1 87,5 86,7 Communication et gestion des ressources humaines 20827 75,0 17 498 84,0 84,9 81,3 Comptabilité et finance d entreprise 20825 46,8 17 318 83,2 84,6 81,9 Gestion des systèmes d information 3024 23,4 2550 84,3 82,7 84,8 Mercatiques (marketing) 32521 53,0 27135 83,4 85,8 80,7 Total STG 77197 56,1 64501 83,6 85,2 81,5 Rappel STG 2010 81184 57,0 68043 83,8 85,6 81,5 TMD 306 52,3 288 94,1 95,6 92,5 Hôtellerie 2868 45,5 2539 88,5 90,7 86,7 ST2S 26734 92,9 21565 80,7 80,8 79,0 STAV 6558 43,0 5240 79,9 80,1 79,7 Ensemble du baccalauréat technologique 2011 156201 51,4 128832 82,5 84,0 80,9 Rappel baccalauréat technologique 2010 163 585 51,5 133 431 81,6 82,7 80,4 Source : MENJVA-MESR-DEPP OCEAN 2011. 6 Diplôme le plus élevé obtenu par les élèves entrés en sixième en 1995 9,5 Filles 16,0 Aucun diplôme Garçons 7,1 7,8 Brevet 13,0 18,8 CAP-BEP 20,3 19,7 Bac sans autre diplôme 12,0 11,5 Diplôme bac +2 Diplôme bac +3/4 Champ : France métropolitaine, public + privé. Source : DEPP, Résultats, diplômes, insertion / Repères et références statistiques - édition 2012. 25 21,8 10,3 16,3 15,8 Diplôme bac +5

À l université, où les jeunes femmes représentent 58,7 % des étudiants, ces parcours différenciés se retrouvent aussi. Les étudiantes sont plus nombreuses en cursus master (59,6 %) et en cursus licence (56,5 %) qu en cursus doctorat où elles sont minoritaires mais en progression (48 % en 2011). Elles sont majoritaires dans les disciplines littéraires (74,1 % en langues et 70,8 % en lettres-sciences du langage). Très minoritaires en sciences fondamentales et applications (28,2 %), les femmes sont 62 % au sein des formations de médecine-odontologie et pharmacie, part qui s élève à 79,2 % parmi les nouveaux entrants dans cet ensemble de disciplines à la rentrée 2011. En IUT, elles sont légèrement majoritaires dans le secteur des services (50,9 % des étudiants), mais minoritaires dans le secteur de la production (24 % des étudiants) 8. 7 Flux d élèves selon le sexe et les profils d enseignement d exploration en seconde générale et technologique Situation à la rentrée 2011 (%) Effectif Redoub. 2 nde GT Entrants en 1 ère générale Entrants en 1 ère technologique Orient. Vers S L ES STI2D STL STG ST2S STD2A Autres techno pro Profils d enseignement d exploration en 2 nde GT à la rentrée 2010 11 2,8 29,1 2,8 0,3 34,8 0,3 0 0 6,9 12 20 690 23,7 17,3 26,9 2,3 0,3 12,3 0,3 1,5 0,1 3,5 11,8 38 449 49,5 1,4 12,3 13,3 1,7 7,9 0,8 0 0 3,5 9,5 148 663 Profil économiegestion (SES + PFEG) Profil lettres, langues, arts Profil scientifique ou technologique Profil EPS de détermination Total profils Garçons 36 3 21,7 7 0,7 15,8 0,9 0,1 0 4,9 9,9 1 822 connus (%) 1 40,4 4,7 16,8 10 1,3 11,8 0,6 0,3 0 3,9 10 215 000 Effectifs 86 826 10 094 36 030 21 454 2 777 25 273 1 395 630 87 8 429 22 005 215 000 7 6,9 30,3 0,3 0,4 36 2,1 0,1 0,1 6,3 10,6 23 197 15,3 29,6 27,7 0,2 0,2 11,6 1,3 2 0 2,8 9,4 99 245 45,2 4,7 18,2 1 1 8 10 0 0 2,6 7,7 122 594 Profil économiegestion (SES + PFEG) Profil lettres, langues, arts Profil scientifique ou technologique Profil EPS de détermination Total profils Filles 34,7 7,9 26 1 1 14,1 2,5 0 0 3 10,3 832 connus (%) 1 28,8 15,4 23 0,6 1,4 12,6 5,6 0,8 0 3,1 9 256 129 Effectifs 73774 39 339 58 954 1 524 3 542 32 287 14 244 2 025 124 7 968 22 348 256 129 1/ Y compris profil incomplet, avec SES ou PFEG seul. Lecture : 40,4 % des garçons choisissent la première S à l issue de leur année de seconde, et c est le cas de 28,8 % des filles. Source : Les élèves du second degré / Repères et références statistiques - DEPP - édition 2012. 8 Part des filles dans les différentes formations d enseignement supérieur (%) Formations paramédicales et sociales (2010-2011) Universités - Lettres, sciences humaines Universités - Médecine, odontologie, pharmacie Universités - Droit, économie, AES Ensemble universités (filières générales et de santé) Universités - Sciences, Staps Ensemble étudiants Autres formations non universitaires (1) STS et assimilés Ecoles de commerce, gestion et comptabilité CPGE IUT Formations d ingénieurs (2) 26,1 22,2 38,0 37,9 41,9 39,5 39,9 39,7 51,1 51,0 49,6 46,2 63,0 57,7 59,2 56,9 58,7 57,7 55,5 54,4 53,8 58,8 70,4 70,1 83,3 81,2 2011-2012 2000-2001 (1) Groupe non homogène : grands établissements, ENS, UT et INP hors ingénieurs, préparations intégrées, formations comptables non universitaires, écoles artistiques et culturelles, d architecture, juridiques et administratives, de journalisme, vétérinaires (2) Y compris les formations d ingénieurs dépendantes des universités, des INP, des universités de technologies et les formations d ingénieurs en partenariat. Champ : France métropolitaine + Dom. Source : Les étudiants / Repères et références statistiques - édition 2012. 26 27

La place des femmes dans les médias Le temps de parole des femmes à la télévision est très majoritairement consacré au témoignage, alors que celui des hommes est la plupart du temps lié au «savoir». Mises en scène dans les publicités, où elles sont souvent représentées de manière très stéréotypée, les femmes sont en revanche rarement montrées comme expertes dans les émissions de télévision et de radio. En 2008, le rapport de Michèle Reiser et Brigitte Grésy sur l image des femmes dans les médias, indiquait que les femmes expertes ne représentent que 20 % des prises de paroles de spécialistes et 80 % des interventions sont faites par des hommes. Le rapport constate également une très grande infériorité numérique des expertes dans tous les médias. Ces dernières ne sont que 23 % à la radio, 18 % à la télévision et même moins de 15 % dans les hebdomadaires dits mixtes 9. Les femmes sont sous-représentées à la télévision, où l on ne compte qu un tiers de femmes pour deux tiers d hommes 1. Surtout, le contenu de leurs interventions n est pas le même : 80 % du temps de parole des femmes est dédié au témoignage, alors que 80 % de celui des hommes est relié au «savoir». 9 Taux de présence et d expression des femmes dans les contenus médiatiques Médias Présence et expression des femmes (2008) Radio Presse Télévision Temps de parole moyen des experts selon leur sexe hommes : 25 min femmes : 1 minute 35 Sexe des personnes le plus souvent représentées sur les photographies (articles et publicités confondus) : Hommes : 53 % (en majorité : hommes politiques, Femmes : 17 % artistes ou personnalités médiatiques) Proportion des prises de paroles 63 % faites par des 37 % par les femmes hommes contre Taux de présence des expertes (2011) 23 % 15 % 18 % Source : Observatoire de la parité. Reprise des données du rapport sur l image des femmes dans les médias, présenté par la Commission de réflexion sur l image des femmes dans les médias, 2008. C est aussi ce que montre la dernière étude quinquennale GMPP 2 conduite en 2010 pour étudier la place des femmes dans les médias d information de 108 pays. Malgré une amélioration depuis 1995, seulement 24 % des personnes interrogées sont des femmes. Pire, la présence des femmes chute de 44 % à 20 % lorsqu elles sont invitées à s exprimer en tant que porte-parole ou experte. Elles apparaissent davantage en tant que passantes ou comme témoins. Les femmes sont cinq fois plus que les hommes citées sans leur nom ou uniquement désignées par leur prénom, y compris lorsqu il s agit de femmes politiques. Elles sont représentées trois fois plus souvent que les hommes dans leurs relations familiales. Leur parole reste donc cantonnée aux problématiques du foyer, et leur fonction professionnelle est moins prise en compte que leur «rôle» de femme. La parole d humour, de l expertise, de l action, reste associée au masculin dans les médias. 1/ Enquête à lire avec les précautions méthodologiques d usage liées à la taille des échantillons retenus puisque l analyse ne porte que sur une seule semaine. 2/ Projet mondial de monitorage des médias, 2010 (GMPP). En ligne sur www.whomakesthenews.org. 28 29

La place des femmes dans la sphère culturelle 1 La mise en place des RTT 2 en France, à partir de 1998, a été un facteur incitatif à l articulation des temps de vie. Ainsi, selon une enquête de la Dares publiée en mai 2002 3, liant directement l impact de la vie professionnelle sur les loisirs, 41 % des femmes estiment pratiquer davantage de loisirs artistiques (28 % chez les hommes). Aujourd hui, les pratiques culturelles des femmes et des hommes sont très semblables 10, mis à part la lecture (2/3 des femmes ont lu un livre en 2009 contre moins de la moitié des hommes). Les pratiques artistiques en amateur demeurent des activités davantage féminines. En 2008, la différence la plus marquante entre les femmes et les hommes concerne l utilisation d Internet et des jeux vidéo. Les femmes utilisent moins fréquemment Internet à des fins personnelles (50 % des femmes contre 59 % des hommes) et sont encore moins nombreuses à jouer à des jeux vidéo (respectivement 29 % et 43 %). Bien que cela n apparaisse pas dans l analyse croisée simple présentée ci-contre, les femmes ont, toutes choses égales par ailleurs, 20 % de chances supplémentaires que les hommes de visiter une exposition ou un musée 4. Au sein des associations, les femmes adhérentes sont moins nombreuses que les hommes, en particulier dans les secteurs sportifs et syndicaux 11. La place des femmes dans les postes à responsabilité dans le domaine de la culture 12 comme dans la programmation des différentes salles de spectacle 13 suscite l interrogation. À titre d exemple, près de 80 % des emplois de direction d institutions sont occupés par des hommes : seuls 22 % des établissements publics sous tutelle du MCC 5 et 26 % des structures labellisées du spectacle vivant sont dirigés par une femme. Parmi les cinq entreprises de l audiovisuel public, deux sont présidées par des femmes 6. Moins de 20 % de femmes sont à l affiche puisque 97 % des compositeurs, 94 % des chefs d orchestre, 78 % des metteurs en scène, 57 % des chorégraphes sont des hommes 7. Les subventions attribuées aux hommes sont deux fois plus élevées que celles dévolues aux femmes. 1/ Le ministère de la Culture et de la Communication a mis en place un observatoire de l égalité femmes/hommes en janvier 2013. Compte tenu des échéances éditoriales de cette édition, seules certaines données ont été exploitées. 2/ Loi n 98-461 du 13 juin 1998 d orientation et d incitation relative à la réduction du temps de travail. 3/ Principaux résultats de l enquête RTT et modes de vie, Dares, n 56, mai 2002. 4/ Ce résultat, calculé à partir d une régression, montre l effet spécifique du genre, indépendamment des autres caractéristiques (diplôme ou lieu de résidence par exemple), contrairement au tableau 10 qui inclut dans l effet du genre celui d autres variables puisque les femmes et les hommes n ont pas en moyenne les mêmes caractéristiques. «La visite des musées, des expositions et des monuments», étude pour la Direction générale des patrimoines, département de la politique des publics, Credoc, n 281, juin 2012. 5/ Ministère de la Culture et de la Communication. 6/ Observatoire de l égalité femmes/hommes dans la culture et la communication 1 er état des lieux, janvier 2013. 7/ Source : Rapport Reine Prat - MCC-Dmdts - rapports d étape n 1 et n 2, 2006 et 2009. 30 10 Quelques pratiques culturelles des femmes et des hommes (en %) Femmes Hommes Ont utilisé Internet au cours du dernier mois à des fins personnelles 1 50 59 Ont joué à des jeux vidéo au cours des 12 derniers mois 1 29 43 Lisent un quotidien (payant) au moins une fois par semaine 1 51 59 Lisent régulièrement un magazine (1 numéro sur 2) 1 62 56 Ont lu un livre au cours des 12 derniers mois 2 66 44 Sont inscrits dans une bibliothèque 1 23 15 Sortent le soir au moins une fois par mois 1 64 74 Sont allés au théâtre au cours des 12 derniers mois 1 19 18 Sont allés à un spectacle de danse au cours des 12 derniers mois 1 10 7 Sont allés à un concert de rock au cours des 12 derniers mois 1 8 12 Sont allés au cinéma au cours des 12 derniers mois 2 54 51 Sont allés voir une exposition ou visiter un musée au cours des 12 derniers mois 3 36 34 1/ Source : enquête Pratiques culturelles des Français, ministère de la Culture et de la Communication, 2008. 2/ Source : Insee, SRCV-SILC 2009. 3/ Source : enquête Conditions de vie et aspirations, Credoc, début 2012. 11 Taux d adhésion par sexe pour certains types d associations (en %) Ensemble Action sanitaire et sociale ou humanitaire et caritative Sport Culture Loisirs Défense de droits et d intérêts communs Clubs de 3 e âge, de loisirs pour personnes âgées Syndicat, groupement professionnel Femmes 29,9 4,6 9,5 6,3 4,5 2,7 10,7 6,5 Hommes 35,6 3,5 15,4 5,5 5,0 2,2 8,3 8,1 Source : Insee, enquête SRCV-SILC 2008. 12 Part des femmes dans la direction d institutions culturelles (en %) 8 92 Femmes Théâtres consacrés à la création dramatique 11 89 Institutions musicales Hommes Etablissements d enseignement Etablissements à vocation pluridisciplinaires Centres ressources Source : Rapport Reine Prat - MCC - Dmts - rapport d étape n 1 et n 2-2006 et 2009. 14 86 31 22 78 29 71 41 59 Centres chorégraphiques nationaux

La place des femmes dans le sport Les femmes et la pratique sportive En 1968, seules 9 % des femmes pratiquaient une activité physique et sportive. En 2010, une enquête de la Direction des sports 1 souligne que si avec 87 % de pratiquantes, les femmes sont très proches de la pratique des hommes (91 %), elles ne représentent que 37 % des licenciés. La progression de la pratique ne concerne pas toutes les femmes, en particulier au sein de la population socialement défavorisée. En effet, dans les familles dont le revenu est inférieur à 1 830 par mois, 45 % seulement des filles pratiquent une activité physique et sportive au lieu de 75 % de garçons. Dans certains quartiers sensibles, le public féminin est souvent victime de freins d ordre social ou culturel : 51 % des jeunes filles pratiquent le sport hors zones d éducation prioritaire (ZEP), 32 % en ZEP 2. En 2011 3, les femmes représentent dans l ensemble des fédérations sportives agréées 4 37 % des licences délivrées 5 : 30,1 % dans les fédérations unisport olympiques ; 29,3 % dans les fédérations unisport non olympiques ; 51,8 % dans les fédérations multisports. La part des femmes parmi les licenciés s est stabilisée autour d un tiers au milieu des années 90, après une période de 30 ans d augmentation (elle était de 17 % en 1963). Les fédérations à dominante féminine sont l éducation physique et la gymnastique volontaire (93 %), le twirling bâton 6 (90 %), la danse (88 %), l entraînement physique pour le monde moderne 7 (87 %), les sports de glace (85 %), l équitation (82 %) et la gymnastique (78 %) 14. Le sport féminin diffère encore sensiblement du sport masculin, qu il s agisse des disciplines choisies, de l intensité des activités au cours de la vie, des lieux de pratiques ou encore de l engagement dans la compétition. En pratiquant de façon moins intense et moins assidue, les femmes vivent souvent le sport comme un loisir ou un moyen d entretenir son corps quand les hommes cherchent une manière de se mesurer 1/ Enquête Pratique physique et sportive 2010, CNDS/Direction des sports, Insep, MEOS. 2/ Source : Mission des études, de l orientation et des statistiques (MEOS) du ministère des Sports, 2005. 3/ En 2010, les licences féminines représentaient 38 % des licences délivrées. 4/ Les fédérations sportives agréées sont constituées des fédérations unisport olympiques, non olympiques et multisports. 5/ Recensement annuel réalisé par la Mission des études, de l observation et des statistiques auprès des fédérations sportives agréées par le ministère des Sports. 6/ Le twirling bâton est une discipline sportive associant des mouvements de bâtons classés par catégorie à des mouvements gymniques proches de la GRS présentés sous forme de chorégraphie mêlant danse et expression corporelle. Il est pratiqué seul, à deux ou en équipe de six éléments ou plus. 7/ Cette fédération multisports privilégie le loisir en mettant à la disposition de tous les publics et de toutes les tranches d âge un large panel d activités physiques et sportives adaptées (sports collectifs, différents types de gymnastiques, multiples formes de danses, activités en plein air ) aux personnes désireuses de nouer ou de renouer avec le sport. 32 13 Part des femmes dans la programmation (en %) Source : Rapport Reine Prat - MCC - Dmts - rapport d étape n 1 et n 2-2006 et 2009. 14 Évolution de la répartition des fédérations selon le sexe des licenciés entre 2010 et 2011 Nombre de licences Fédérations à dominante féminine % de femmes féminines (+70 % de femmes) 1 2010 2011 2010 2011 FF d éducation physique et de gymnastique volontaire 479513 468397 93 93 FF de danse 57699 63844 88 88 FF des sports de glace NC 19 219 83 85 FF de twirling bâton NC 10 877 90 90 FF pour l entraînement physique dans le monde moderne 166775 169 012 88 87 FF de gymnastique 206024 210 664 78 78 FF d équitation 558 937 580000 81 82 % de femmes dans l ensemble des fédérations 5435711 5462098 37,6 % 36,9 % Fédérations à dominante masculine (+ de 95 % d hommes) Nombre de licences masculines % d hommes 2010 2011 2010 2011 FF de football 1691 736 1869919 97 96 FF de rugby 296988 310997 95 95 FF d aéromodélisme 25751 26650 97 97 FF du jeu de ball-trap et de tir à balle 20333 20617 96 96 FF de pêche sportive au coup NC 6935 97 97 FF de planeur ULM NC 13 634 96 96 % d hommes dans l ensemble des fédérations 1/ Pour 2010 : non compris les 1 210 288 licences non sexuées. Source : ministère des Sports. Année : 2012. 3 97 Femmes Hommes 6 94 Compositeur(trice)s Chef(fe)s d orchestre Auteur(e)s programmé(e)s programmé(e)s des textes entendus 15 85 22 78 Metteurs(euses) en scène progammé(e)s Chorégraphes programmé(e)s 9 101 152 9 357 312 63,4 % 63,1 % 33 43 57

aux autres ou de se dépasser. Les fédérations voient la part des femmes diminuer au fur et à mesure que l on s élève dans les niveaux de pratique. Les femmes et l accès aux responsabilités La place des femmes dans les instances dirigeantes des groupements sportifs Le Code du sport garantit la représentation des femmes au sein des instances dirigeantes des groupements sportifs et conditionne l obtention de leur agrément à l existence de dispositions statutaires en faveur de l égal accès des femmes et des hommes à ces instances 1. L article 1 er de la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 dispose que «la loi favorise l égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu aux responsabilités professionnelles et sociales». Le ministère des Sports établit désormais, après chaque élection fédérale, un rapport sur la féminisation du sport en présentant des données sexuées relatives à la pratique sportive féminine et l accès aux responsabilités au sein du ministère, des collectivités territoriales et des fédérations sportives. 15 Place des femmes dans les instances dirigeantes des fédérations françaises Place des femmes dans les fédérations Présidentes Aucune femme dans les fédérations olympiques Trésorières 7 femmes dans les fédérations olympiques Secrétaires générales Aucune femme dans les fédérations olympiques Source : ministère des Sports. Année : 2012. 2005 % en 2005 2009 % en 2009 Progression 7 femmes 6,3 % 11 femmes 9,9 % + 57,14 % 14 femmes 13,1 % 17 femmes 15,3 % + 17,05 % 21 femmes 19,8 % 19 femmes 17,1 % - 13,06 % En 2009, le renouvellement des instances dirigeantes des fédérations agréées à l issue des Jeux olympiques de Pékin a tenu compte pour la première fois des dispositions du Code du sport relatives à l égalité femmes/hommes 15 2. À ce jour, 25 fédérations (24 %) respectent l ensemble de ces dispositions. La progression de la féminisation des instances dirigeantes est à ce stade encore modeste même si la place des femmes a évolué de 23 % entre les olympiades de 2005 et 2009 : les femmes élues aux comités directeurs en 2009 représentent 24,6 % des élus, soit une augmentation d un tiers depuis 2005 ; les femmes élues aux bureaux des fédérations sportives représentent 21,4 % des élus soit une augmentation de près d un tiers ; les femmes élues au Comité olympique sportif français représentent 16 % des élus du conseil d administration soit sept femmes, dont une est élue au bureau exécutif, alors qu elles n étaient que quatre en 2005. Au sein des associations les femmes représentent : 12,2 % des présidents de ligues et comités régionaux ; 15 % des présidents de comités départementaux ; 30 % des membres des comités directeurs dans les instances départementales du mouvement sportif. 1/ Articles L. 121-4, R. 131-1 et R. 131-11 du Code du sport. 2/ Le dernier renouvellement des instances dirigeantes a été réalisé entre septembre 2012 et mars 2013. Les résultats n étaient pas encore disponibles lors de l édition de cette synthèse. 34 35

La place des femmes aux postes de responsables techniques En matière d encadrement technique, on observe également une très faible représentation des femmes. En 2010, 26,9 % des professeurs de sport et 15,3 % des conseillers techniques sportifs (CTS) sont des femmes. En 2011, seules cinq femmes occupent des fonctions de directrice technique nationale (DTN). En outre, la part des femmes dans les métiers du sport reste encore insuffisante. En 2009, 19,5 % des titulaires du brevet d État d éducateur sportif 1 er degré (BEES 1) et 15,4 % des titulaires du brevet d État d éducateur sportif 2 e degré (BEES 2) étaient des femmes. 16 Évolution de la participation des femmes aux Jeux olympiques d été et d hiver (ensemble des délégations) (en %) 11,5 Été 21,7 22 21,9 Hiver 29 27 38,2 36,7 40,6 38,3 42 40,7 43,8 Les femmes et le sport de haut niveau Dans les disciplines reconnues de haut niveau, la part relative des femmes au sein de la liste ministérielle progresse régulièrement pour atteindre aujourd hui 36 % (la part était de 32 % en 2003). Le volume total de sportives de haut niveau tend à se stabiliser autour de 2 500 depuis 2006 alors que le nombre d inscriptions masculines recule. Concernant les juges et arbitres de haut niveau, la proportion de femmes reste faible (12 % en 2010). 1960 1980 1992 2000 2002 2004 Sources : ministère des Sports et Comité international olympique. Année : 2012. 2006 2008 2010 2012 Les Jeux olympiques La participation des femmes progresse 16, fruit de deux axes d évolution développés par le CIO : élargissement du programme féminin des Jeux olympiques, en coopération avec les fédérations internationales de sport et les comités d organisation ; épreuves féminines obligatoires pour l intégration de tout nouveau sport au programme olympique depuis 1991. Lors des derniers Jeux olympiques, à Londres à l été 2012, les femmes représentaient 43,8 % des athlètes de la délégation française. Elles ont obtenu 44 % des médailles dont 36 % des médailles d or (quatre sur 11), 36 % des médailles d argent (quatre sur 11), et 58 % des médailles de bronze (sept sur 12). La place des femmes dans les Jeux paralympiques était aussi significative, même si ces dernières ne représentaient que 33 % des participants. Elles ont obtenu 25 % des médailles, dont 75 % en or (six sur huit). 36 37

Les contraintes de la vie quotidienne : obstacles à l égalité professionnelle

L articulation entre la vie personnelle et professionnelle Dans toute l Europe, la faiblesse des taux de natalité place l enjeu de l articulation des temps de vie professionnelle et familiale au cœur des débats politiques. Dans ce paysage, la France fait figure d exception puisque l augmentation de la part des femmes dans la population active n a pas eu d impact négatif sur l indice de fécondité, celui-ci ayant même progressé depuis 2004. Avec une moyenne de deux enfants par femme, la France se place désormais au premier rang des pays européens. En 2011, le nombre de naissances est estimé à 827000 dont 797 000 en France métropolitaine. Il se maintient à un niveau élevé, même s il est en léger repli par rapport à 2010 (- 0,7 %). L indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) est de 2,01 enfants par femme en 2011. Supérieur à deux pour la quatrième année consécutive, il est en léger repli en 2011 par rapport à 2010 (2,03) 17. Une politique familiale efficace, alliée à un niveau plutôt élevé de prestations et à un large éventail de structures d accueil pour les enfants de moins de six ans, sont autant de facteurs qui permettent aux femmes françaises de concilier maternité et activité professionnelle. 17 Taux de fécondité par groupe d âge Année 15-24 ans 25-29 ans Nombre de naissances pour 100 femmes 30-34 ans 35-39 ans 40 ans ou + Indicateur conjoncturel de fécondité 1 Âge moyen des mères 2 2001 3,4 13,2 11,7 5,1 0,5 189,5 29,3 2007 3,2 12,8 12,6 6,1 0,7 197,7 29,8 2008 3,3 12,9 12,9 6,2 0,7 200,7 29,8 2009 (p) 3,2 12,9 13,0 6,3 0,7 200,3 29,9 2010 (p) 3,2 12,9 13,3 6,4 0,7 202,7 30,0 2011 (p) 3,1 12,7 13,3 6,5 0,8 201,5 30,1 Lecture : en 2011, 100 femmes âgées de 30 à 34 ans (en âge atteint dans l année) ont eu en moyenne 13,3 enfants ; 10 ans plus tôt, 100 femmes du même âge avaient donné naissance à 11,7 enfants. Champ : France. (p) résultats provisoires à fin 2011. 1/ Définition : l indice conjoncturel de fécondité, ou somme des naissances réduites, mesure le nombre d enfants qu aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l année considérée à chaque âge demeuraient inchangés. 2/ Âge calculé pour une génération fictive de femmes qui auraient à tous les âges la fécondité de l année considérée. Source : Insee, estimation de population et statistiques de l État civil. Cependant, si aujourd hui 81 % des femmes entre 25 et 50 ans sont actives, elles continuent d assumer majoritairement les soins aux enfants et aux personnes dépendantes et les charges domestiques. Ce cumul emploi/famille est l une des principales causes des inégalités qui perdurent entre femmes et hommes dans la sphère professionnelle. Le partage des temps des femmes et des hommes En 2010, le temps de travail domestique représente selon que l on choisit une définition plus ou moins extensive entre 42 et 77 milliards d heures, soit au moins l équivalent du temps de travail rémunéré 1. Le partage du travail domestique est donc un enjeu majeur de l égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Malgré l arrivée massive des femmes sur le marché du travail à partir des années 1960 et une progression de la «norme» égalitaire, le partage des tâches domestiques reste très inégalitaire au sein du couple. Hormis le jardinage et le bricolage, qui sont considérés comme des tâches de semi-loisir, les femmes assurent encore près de 80 % des tâches domestiques. 1/ Source : Roy D., «Le travail domestique, 60 milliards d heures en 2010», Insee Première, n 1423, novembre 2012. 40 41

L écart entre femmes et hommes s est un peu réduit, principalement parce que les femmes consacrent moins de temps à la cuisine et aux courses grâce à des nouvelles offres de services (plats préparés, livraisons). La participation aux tâches domestiques est restée stable chez les hommes. D après l enquête Emploi du temps 2010 de l Insee, les femmes passent quatre fois plus de temps que les hommes à faire le ménage et deux fois plus à s occuper des enfants ou d un adulte à charge à la maison. Elles consacrent, en moyenne, 3 h 52 par jour aux tâches domestiques (y compris aux soins des enfants et des adultes) contre 2 h 24 pour les hommes 18. En moyenne, une femme vivant en couple et mère d un ou plusieurs enfants de moins de 25 ans, réalise 34 heures de travail domestique hebdomadaire, ce qui correspond au temps de travail rémunéré moyen d un homme dans la même situation. L articulation des temps de vie professionnelle et familiale En France, le taux d activité des femmes sans enfant est élevé et proche de celui des hommes. Celui des mères reste important, relativement à d autres pays européens, mais diminue fortement avec le nombre d enfants. Les taux d emploi féminins varient fortement avec le nombre et l âge des enfants, alors que les taux d emploi masculins sont beaucoup moins sensibles à la configuration familiale 19. Le taux d emploi des femmes décroît fortement au troisième enfant et, dans une moindre mesure, dès le deuxième enfant. Ainsi, en 2011, alors que le taux d emploi des mères d un enfant s élève à 69,2 % (89,8 % pour les hommes), celui des mères de deux enfants est de 59,6 % (90,9 % pour les hommes) et celui des mères de trois enfants ou plus s établit à 36,2 % contre 85,1 % pour les hommes. Les évolutions observées sur les taux d activité sont globalement comparables à celles des taux d emploi : des taux d activité plus faibles pour les femmes que pour les hommes ; une baisse du taux d activité des mères lorsque la famille s agrandit : cette baisse est observée dès le deuxième enfant lorsque le plus jeune des enfants est âgé de moins de trois ans et à compter du troisième enfant lorsque le benjamin est âgé de plus de trois ans ; des taux d activité féminins qui augmentent avec l âge des enfants et, inversement, des taux d activité masculins qui diminuent avec l âge des enfants, à nombre d enfants donné au sein de la famille 1 20. 1/ Projet de loi de financement de la Sécurité sociale - PLFSS 2013, programme de qualité et d efficience, p. 52. 18 Une journée moyenne en métropole en 2010 4h43 3h52 2h39 Femmes 11h53 5h14 2h24 3h55 Hommes 11h36 Temps physiologique Temps de travail, études, formation Temps domestique* Temps libre et loisirs *Compris les soins aux enfants et aux adultes, ménage, courses, jardinage, bricolage. Source : Insee, enquêtes Emploi du temps 2009-2010. 19 Taux d emploi des femmes et des hommes selon le nombre et l âge des enfants Femme 2006 2008 2009 2010 2011 Homme Femme Ensemble 65,3 77,5 66,8 77,8 66,3 76,8 66,3 76,6 66,3 76,7 Sans enfant 59,4 66,5 60,0 66,3 59,5 65,2 59,3 65,7 59,5 66,2 Le plus jeune est âgé de moins de 3 ans Le plus jeune est âgé de 3 ans ou plus Homme Femme Homme Femme Homme Femme Homme 1 enfant 67,8 90,7 72,8 92,1 68,6 90,0 68,9 89,3 69,2 89,8 2 enfants 53,3 91,4 58,1 92,8 60,4 92,2 60,0 90,6 59,6 90,9 3 enfants 30,5 ou plus 88,6 38,4 88,4 35,2 86,4 37,3 85,0 36,2 85,1 1 enfant 73,4 82,3 74,0 83,1 73,5 83,4 73,9 82,2 73,2 81,6 2 enfants 78,0 90,7 80,8 92,1 80,4 90,8 80,5 91,4 80,7 91,1 3 enfants ou plus 61,4 87,3 65,4 89,4 64,9 88,6 65,0 87,0 66,0 87,4 Champ : France métropolitaine, personne de référence et éventuel conjoint de 15 à 64 ans. Source : Insee, enquêtes Emploi, traitement Drees. 20 Taux d activité des femmes et des hommes selon le nombre et l âge des enfants Femme 2006 2008 2009 2010 2011 Homme Femme Ensemble 71,4 82,7 71,9 82,1 72,3 82,2 72,4 82,2 72,5 82,4 Sans enfant 64,8 72,3 64,4 71,2 64,9 71,5 64,6 71,9 65,1 72,4 Le plus jeune est âgé de moins de 3 ans Le plus jeune est âgé de 3 ans ou plus Homme Femme Homme Femme Homme Femme Homme 1 enfant 77,1 97,0 79,7 97,3 77,2 96,8 78,8 97,0 78,6 96,8 2 enfants 57,6 96,5 63,0 97,1 64,7 96,8 65,7 97,3 64,7 97,4 3 enfants 34,9 ou plus 95,8 42,8 95,7 39,3 95,5 42,1 94,6 41,4 94,9 1 enfant 80,3 86,2 79,8 86,5 80,3 87,3 80,5 86,2 80,1 86,0 2 enfants 84,3 94,3 85,9 94,8 86,0 94,8 86,5 95,0 86,6 94,6 3 enfants 69,4 ou plus 93,4 72,0 93,3 73,0 93,8 73,6 93,0 74,5 93,6 Champ : France métropolitaine, personne de référence et éventuel conjoint de 15 à 64 ans. Source : Insee, enquêtes Emploi, traitement Drees. 42 43

L arrivée d un enfant est souvent l occasion d un ajustement du temps de travail. Près de quatre femmes en emploi sur 10 connaissent une modification de leur activité professionnelle après une première naissance, et elles sont près de six sur 10 au troisième enfant. Pour les hommes, au contraire, l impact des naissances sur la situation professionnelle est faible et varie peu au fil des naissances. Cf. L enquête Familles et employeurs, Ined, 2004-2005. Au sein des couples, on observe que plus le nombre d enfants est élevé, plus le taux d activité des femmes est faible 21, et plus la proportion de femmes à temps partiel est élevé 21 et 22. La place des pères L amélioration de la participation des pères à la vie familiale passe aussi par une valorisation du congé de paternité (cf. encadré congé paternité, p. 36). Depuis janvier 2002, le nombre de bénéficiaires du congé paternité progresse : près de 324000 pères y ont recouru en 2002, 389000 en 2011. Lorsqu ils y recourent, les pères prennent le plus souvent la totalité des jours (soit 11 jours pour une naissance simple) 23. Le rôle des entreprises Les entreprises jouent également un rôle dans la question de l articulation entre les temps de vie professionnelle et personnelle, au travers de leurs règles et pratiques vis-à-vis du travail à temps partiel, des modifications d horaires imprévues et des absences dues aux enfants. Les entreprises auraient un traitement différencié des demandes d attribution du temps partiel selon qu elles émanent d un homme ou d une femme. Selon l enquête Familles et employeurs 1, d après les salariés, il est plus difficile pour les hommes de pouvoir travailler à temps partiel. 27 % des femmes obtiendraient le temps partiel sur simple demande, ce ne serait le cas que pour 14 % des hommes. Par ailleurs, les hommes assumant une charge parentale s estiment en quelque sorte stigmatisés dans l entreprise. Ils sont deux fois plus nombreux que les femmes (14 % contre 7 %) à déclarer que le fait qu un homme s absente pour s occuper de son enfant malade est mal perçu au sein de l entreprise. Contrairement aux pères, les mères (et les femmes en général) déclarent que l absence d un homme n est pas plus mal vue que celle d une femme. Pour les femmes, le jugement vis-à-vis du parent qui s absente n aurait pas de lien avec le sexe. 1/ Boyer N., Nicolas M., «La conciliation dans les entreprises : une mise en œuvre sexuée?», Cnaf, Recherches et précisions, n 92, juin 2008. 21 Activité et emploi au sein des couples, selon le nombre d enfants en 2010 Taux d activité Temps complet Temps partiel Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Sans enfant 78,5 86,3 54,7 76,1 17,7 4,5 Un enfant de moins de trois ans 79,8 97,1 52,7 86,2 18,3 3,2 Deux enfants dont au moins un de moins de 67,2 97,4 34,4 86,9 27,7 3,8 trois ans Trois enfants ou plus dont au moins un de 42,8 94,9 17,0 79,4 21,6 5,9 moins de trois ans Un enfant âgé de trois ans ou plus 84,0 92,8 55,5 85,1 23,3 3,7 Deux enfants âgés de trois ans ou plus 87,5 96,7 53,0 90,4 29,7 2,9 Trois enfants ou plus âgés de trois ans ou plus 73,7 95,0 36,0 85,4 29,9 3,7 Ensemble des couples 79,5 92,4 50,3 83,4 23,4 3,8 Champ : données en moyenne annuelle pour les personnes âgées de 15 à 59 ans (âge courant) vivant en couple en France métropolitaine. Source : Insee, enquête Emploi. 22 Temps partiel selon le sexe et la composition familiale en 2011 (en %) Femmes Hommes Personnes seules 21,1 8,8 Familles monoparentales 28,7 11,2 Couple sans enfant 26,6 8,0 Couple avec enfant(s) 34,9 5,3 Couple avec un enfant 27,9 5,7 Couple avec deux enfants 37,4 4,5 Couple avec trois enfants ou plus 44,2 6,1 Lecture : en moyenne en 2011, 21,1 % des femmes vivant seules travaillent à temps partiel contre 8,8 % des hommes. Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes en emploi de 15 ans ou plus (âge courant). Source : Insee, enquête Emploi 2011. 23 Nombre de bénéficiaires et taux de recours au congé de paternité Année 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Nombre de bénéficiaires 323,9 d un congé 351,5 357,7 364,3 373,3 372,3 389,2 377,1 383 389 paternité Champ : France entière. Sources : CNAMTS, CCMSA et RSI. Calculs Drees. 44 45

Les modes de garde Les efforts en matière de services, d équipements et de prestations à destination des parents de jeunes enfants (0-3 ans) se sont traduits par une augmentation du taux de couverture des besoins en modes d accueil des 0-3 ans de 47 % en 2005 à 49,9 % en 2010 24. Entre 2009-2011, le nombre de places en accueil collectif a progressé de 40 426, soit 30 992 en «équivalent-places» 1 et le nombre d enfants âgés de moins de trois ans accueillis par des assistants maternels a progressé de 64 553. Dans le même temps cependant, plus de 12 700 places ont été supprimées en accueil collectif. De plus, entre les rentrées scolaires 2008 et 2011, on observe une diminution de 54 400 enfants de moins de trois ans scolarisés 2. Enfin, de fortes disparités territoriales existent entre les départements en métropole : les capacités départementales d accueil par les modes de garde formels varient ainsi de 26 à 80 places pour 100 enfants de moins de trois ans 26. 2007-2011, la montée en charge des bénéficiaires de la Paje Le Complément de libre choix d activité (CLCA) est l un des volets de la prestation d accueil du jeune enfant (Paje) mise en place en 2004, à destination des familles dont un enfant est né après le 1 er janvier 2004. Il consiste dans le versement d une aide financière aux personnes qui travaillent à temps partiel ou cessent leur activité professionnelle pour élever au moins un enfant de moins de trois ans. Au 31 décembre 2011, selon la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), 523 626 bénéficiaires perçoivent le CLCA ou le Colca à taux plein (cf. encadré Colca, p. 36), dont moins de 2 % sont des hommes. 225 521 bénéficiaires sont à taux réduit. 24 Évolution de la capacité théorique d accueil par les modes de garde formels pour 100 enfants de moins de six ans Nombre de places d accueil pour 100 enfants de moins de 3 ans (hors jardins d enfants) de 3 à 6 ans (y compris jardins d enfants) 2006 2007 2008 2009 2010 47,9 47,7 48,3 49,1 49,9 100 100 100 100 100 Sources : CNAMTS, CCMSA-RNDC et FILEAS-Drees, enquête PMI DEPP CCMSA et Insee. 25 Les principaux modes d accueil des enfants de moins de six ans, 2007 (en %) Enfants âgés de moins de 3 ans Enfants âgés de 3 à 6 ans Mode de garde, en semaine 1 Mode de garde, le mercredi 2 Parents 63 Parents 73 Assistant(e) maternel(e) agréé(e) 18 Assistant(e) maternel(e) agréé(e) 5 Crèche 10 Centre aéré, centre de loisirs 7 Grands parents ou membres de la famille 4 Grands parents ou membres de la famille Garde à domicile 2 Garde à domicile 1 Autre mode 3 Autres (divers accueils et autres) 4 Total 100 100 Champ : France métropolitaine, enfants de moins de six ans. 1/ Mode de garde principal du lundi au vendredi de 8 heures à 19 heures. 2/ Mode de garde principal le mercredi de 8 heures à 19 heures. Source : Ananian S. et Robert-Bobée I., «Modes de garde et d accueil des enfants de moins de six ans en 2007», in Études et Résultats, n 678, Drees, février 2009. 26 Nombre de places d accueil par les modes de garde formels pour 100 enfants de moins de trois ans en 2010 11 Les bénéficiaires de ces prestations (à taux plein ou à taux réduit) sont, pour 97 %, des femmes. Globalement, 81 % des sortants du CLCA entre août et octobre 2009 travaillaient juste avant d entrer dans le dispositif. Quelques mois après la sortie du dispositif, 76 % des sortants travaillent 27 et 28. 1/ «L équivalent-place» se réfère aux établissements qui accueillent les jeunes enfants. Il correspond au volume d heures supplémentaires d accueil sur une même place rapporté au nombre d heures moyen offert par une place agréée (1 600 heures). 2/ Point sur l évolution de l accueil des moins de trois ans fait par le Haut Conseil de la famille en mai 2012. 46 47

L étude conduite par l Insee et la Drees 1 sur les bénéficiaires du CLCA montre que la plupart des bénéficiaires du CLCA à temps plein travaillaient juste avant d entrer dans le dispositif et travaillent de nouveau quelques mois après leur sortie du CLCA, même si la proportion de personnes occupant un emploi a baissé entre ces deux moments de 72 % à 62 %. Les taux de retour à l emploi décroissent très nettement avec le nombre d enfants : 80 % pour les parents d un seul enfant, 61 % des parents de deux enfants et 49 % des parents d au moins trois enfants. La situation professionnelle à l issue du CLCA dépend fortement de la situation avant le congé, du nombre d enfants et du cadre dans lequel l arrêt s est réalisé. Ainsi, 73 % des sortants qui travaillaient juste avant leur entrée dans ce CLCA à taux plein retravaillent quelques mois après la fin de la prestation, alors que ce n est le cas que de 44 % de ceux qui ne travaillaient déjà plus juste avant l entrée. Plus les bénéficiaires ont d enfants, moins le retour à l emploi est fréquent. De même, plus les situations d emploi initiales avant le CLCA étaient précaires, moins les parents reprennent une activité professionnelle après la sortie. Bénéficier du CLCA dans le cadre d un congé parental d éducation permet aux parents de retravailler plus fréquemment après un CLCA à taux plein : 69 % retravaillent contre 42 % des sortants qui ne bénéficiaient pas de ce dispositif. Lorsque les bénéficiaires du CLCA travaillaient avant d entrer dans le dispositif et qu ils retravaillent quelques mois après leur sortie du dispositif, ils reprennent très souvent l emploi qu ils occupaient avant le congé. Toutefois, le temps partiel est plus fréquent après un CLCA qu avant. Le passage par un temps partiel à l occasion du CLCA à taux réduit tend à s inscrire durablement dans les trajectoires professionnelles des bénéficiaires : 40 % des sortants d un CLCA à taux réduit qui étaient à temps complet juste avant leur entrée et qui travaillent quelques mois après leur sortie sont désormais à temps partiel (le plus souvent un temps partiel relativement long) 2. 48 % des sortants d un CLCA à taux réduit travaillent à temps complet quelques mois après la fin de leur CLCA, 35 % travaillent à 80 % ou plus et 16 % à moins de 80 %. 27 Les évolutions des bénéficiaires du CLCA France entière 2004 2006 2007 2009 2010 2011 Nombre de bénéficiaires d un CLCA ou Colca 178 900 587 300 580 664 555 482 539 034 523 626 dont Colca 676 2301 2234 2245 2382 dont temps partiel 52900 205463 214 688 221 327 223882 225521 Part des femmes 96,80 % 96,30 % 96,30 % 96,40 % 96,40 % 96,40 % Nombre de bénéficiaires de L APE, du CLCA ou du 552100 587600 580858 555482 539034 523626 Colca Évolution du nombre de bénéficiaires de l APE, du CLCA ou du Colca (en %) 7,6 1,1-1,1-2,5-3 -2,9 Champ : France entière régime général. Source : Cnaf fichier FILEAS (bénéficiaires) données au 31 décembre. 28 Proportion de femmes en emploi après un CLCA 1 Proportion de sortants travaillant 2 juste avant 3 l entrée dans le CLCA CLCA taux plein CLCA taux réduit Tous CLCA Proportion de sortants travaillant 2 quelques mois après 4 leur sortie CLCA taux plein CLCA taux réduit Tous CLCA Écart entre les bénéficiaires d un CLCA travaillant avant et après (en point) Tous CLCA 1 enfant 83 98 89 80 97 87-2 2 enfants 70 93 82 61 96 78-4 3 enfants ou plus 65 91 74 49 93 63-11 Ensemble 72 94 81 62 96 76-5 Champ : France entière, sortants du CLCA entre août et octobre 2009. Lecture : parmi les bénéficiaires sortis d un CLCA entre août et octobre 2009, 81 % travaillaient juste avant leur entrée dans le dispositif et 76 % travaillent quelques mois après leur sortie du dispositif ; soit une diminution de cinq points. 1/ PLFSS, annexe 1, programme de qualité et d efficience famille, p. 53. 2/ Sont considérées comme «travaillant» les personnes déclarant travailler, être en congé maternité, en congé annuel, en RTT (réduction du temps de travail) ou en arrêt maladie (moins de six mois). 3/ Les sortants déclarant travailler le mois précédant le début de la perception du CLCA et ceux ayant arrêté leur activité professionnelle quatre mois ou moins avant cette date sont considérés comme travaillant «juste avant» l entrée dans le CLCA. 4/ La situation professionnelle quelques mois après la sortie désigne la situation six à neuf mois après la sortie du CLCA. Source : Drees/Cnaf Enquête auprès des sortants du dispositif du CLCA. 1/ Étude Insee, Regard sur la parité, «Une majorité des bénéficiaires d un CLCA à taux plein retravaillent quelques mois après être sortis du dispositif», Solveig Vanovermeir (Drees), 2012. 2/ Projet de loi de financement de la Sécurité sociale PLFSS 2013, programme de qualité et d efficience, p. 52. 48 49

Le complément optionnel de libre choix d activité (Colca) : un parent de trois enfants ou plus, s il interrompt son activité professionnelle, peut opter pour le Colca à la place du CLCA. Seules 2 382 personnes en ont été bénéficiaires en 2011. Il s agit d une prestation plus courte (un an) mais mieux rémunérée : sa rémunération est de 626 euros par mois si le parent bénéficie déjà de l allocation de base de la Paje, sinon le montant est de 809 euros par mois. Comme dans le cas du CLCA, le parent bénéficiaire doit justifier d une activité professionnelle d au moins deux ans (en continu ou non) dans les cinq années qui précèdent la naissance, l adoption ou l accueil de l enfant ouvrant droit à ce complément. Le congé de paternité : depuis le 1 er janvier 2002, le congé de paternité, d une durée de 11 jours successifs (18 en cas de naissances multiples), est ouvert aux pères (actifs en emploi ou chômeurs, salariés ou indépendants), dans les quatre mois suivant la naissance ou l adoption d un enfant. Près des deux tiers des pères prennent leur congé de paternité. Le congé de maternité : le congé de maternité est fixé depuis le 7 mars 2007 comme un ensemble de 16 semaines, que la mère peut prendre comme elle le veut autour de la naissance, après avis médical. Une durée incompressible de trois semaines avant la naissance est néanmoins prévue. La durée légale du congé de maternité, fixée par le Code du travail, varie selon le nombre d enfants que la salariée attend et le nombre d enfants qu elle a déjà à sa charge, de 16 semaines à 46 semaines. En cas d état pathologique résultant de la grossesse, une période supplémentaire de congé n excédant pas 14 jours peut être accordée au cours de la période prénatale. Des conventions collectives ou des accords de branches peuvent prévoir des dispositions plus favorables. Ces dispositions ont en partie été étendues aux professions libérales et aux agricultrices. Suite à la loi du 9 novembre 2010 portant réforme des retraites, les indemnités journalières maternité, versées dans le cadre d un congé maternité débutant à compter du 1 er janvier 2012, seront prises en compte dans le salaire annuel moyen qui sert de base au calcul de la retraite. Des incitations pour encourager les entreprises à aider leurs salariés à concilier leurs temps de vie Le chèque emploi service universel (Cesu) : le Cesu permet de payer l ensemble des services à la personne (services à la famille, services de la vie quotidienne, services aux personnes dépendantes) en simplifiant les démarches administratives : il ouvre droit à une réduction d impôt sur le revenu de 50 % des sommes versées, dans la limite de 12 000 par an et par foyer fiscal (plafond porté à 15 000 par foyer avec plusieurs enfants et jusqu à 20 000 pour les personnes dépendantes) ou de crédit d impôt (pour les ménages actifs non imposables). Les sommes consacrées à la garde d enfants de moins de six ans à l extérieur du domicile donnent droit pour ces derniers au bénéfice de 50 % de crédit d impôt. Les entreprises qui participent au financement du Cesu ne sont pas soumises aux cotisations sociales pour les aides versées dans la limite d un plafond de 1 830 par an et par salarié, et bénéficient d un crédit d impôt à hauteur de 25 % des aides versées, plafonné à 500 000 /an. Les travailleurs indépendants non employeurs peuvent aussi bénéficier du Cesu préfinancé ainsi que des avantages fiscaux et sociaux qui y sont liés. Le crédit d impôt famille : le crédit «d impôt famille» a été mis en place à partir du 1 er janvier 2004 pour inciter les entreprises à s impliquer dans la politique familiale. Son montant varie entre 25 % et 50 % suivant le type de dépenses engagées, dans la limite d un plafond fixé à 500 000 par an et par entreprise. Les dépenses concernées sont : le financement de la création ou du fonctionnement de crèches ou halte-garderies accueillant les enfants de moins de trois ans des salariés ; les dépenses engagées au titre de l aide financière de l entreprise pour les chèques emploi service universel. 50 51

Les obstacles à la participation des femmes au marché du travail

Faire de l emploi une priorité L activité et l emploi En 2011, les femmes représentent près de la moitié de la population active (47,7 %). Entre 15 et 64 ans, 66,2 % d entre elles sont actives, contre 74,8 % des hommes. Le taux d emploi s élève à 59,7 % pour les femmes et à 68,2 % pour les hommes. Les comportements féminins et masculins se sont nettement rapprochés depuis une trentaine d années : le taux d activité des femmes s est accru tandis que celui des hommes a diminué. L écart entre les taux d activité des femmes et des hommes est donc passé de 27,6 points en 1978 à 8,6 points en 2011. 29 Le taux d activité des femmes et des hommes par tranche d âge, de 15 à 64 ans (en %) 100 8 0 6 0 4 0 97,2 % 83 % 78,8 % 64,1 % 57,1 % 55,4 % 48,5 % 43,9 % 94,4 % 83,9 % 74,8 % 66,2 % 62,2 % 55,2 % 41,6 % 34,9 % C est aux âges où elles assument les charges familiales les plus lourdes que le taux d activité des femmes a le plus augmenté : depuis 1998, plus de 80 % des femmes de 25 à 49 ans ont une activité professionnelle ou en recherchent une, alors que c était le cas de 60 % d entre elles en 1975. De 1975 à 2011, l activité des femmes a progressé de manière continue quels que soient le nombre et l âge des enfants, sauf pour les femmes vivant avec deux enfants dont le plus jeune a moins de trois ans 1. Après un temps d arrêt en 2010, l activité des femmes reprend sa progression en 2011 tandis que le taux d activité des hommes, après une stabilisation entre 2009 et 2010, marque une légère diminution en 2011 29. Chez les plus de 50 ans, l activité des femmes est de 55,2 % et continue sa progression entamée depuis plus d une décennie. Entre 2010 et 2011, le taux d emploi des hommes et des femmes a augmenté dans des proportions presque similaires avec un très léger avantage pour les hommes mais l écart entre femmes et hommes se maintient à un niveau proche de 10 points (9,7 %). C est pour les 25-49 ans que l écart entre les taux d emploi des femmes et des hommes est le plus important avec 10,6 points en 2011 comme en 2010 30. 1/ Minni C., Moschion J., «Activité féminine et composition familiale depuis 1975», in Dares Analyses, n 027, mai 2010, Dares. 20 1978 1983 1988 1993 1998 2003 2007 2011 Femmes Hommes 15-24 ans 25-49 ans 50 ans et plus Ensemble Note : taux d activité moyens dans l année, données corrigées de la rupture de série en 2002. Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 15 à 64 ans (âge courant). Source : Insee, enquête Emploi 2011. 30 Population en emploi et taux d emploi selon le sexe et l âge en 2011 En 2010 En 2011 Femmes Hommes Ensemble Femmes Hommes Ensemble Taux d emploi (en %) 15 ans ou plus 46,5 56,1 51,1 46,7 56,4 51,3 15-64 ans 59,7 68,1 63,8 59,7 68,2 63,9 15-24 ans 27,2 33,4 30,3 26,9 32,8 29,9 25-49 ans 76,7 87,3 81,9 76,4 87,0 81,6 50-64 ans 50,6 57,4 53,9 51,5 58,3 54,8 dont : 55-64 ans 37,4 42,1 39,7 39,1 44,1 41,5 65 ans ou plus 1,0 2,3 1,6 1,4 2,7 1,9 Population en emploi (en milliers) 15 ans ou plus 12 195 13 499 25693 12 240 13 538 25778 15-64 ans 12 134 13 402 25535 12 161 13 422 25583 15-24 ans 1007 1249 2255 992 1227 2219 25-49 ans 7979 8807 16 786 7930 8763 16 693 50-64 ans 3 148 3 346 6 494 3 238 3 432 6 671 dont : 55-64 ans 1 530 1 609 3 140 1 621 1 704 3 326 65 ans ou plus 61 96 157 79 116 195 Lecture : en moyenne en 2011, 12240000 femmes de 15 ans ou plus ont un emploi, soit 46,7 % de l ensemble des femmes âgées de 15 ans ou plus. Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 15 ans ou plus (âge courant). Source : Insee, enquête Emploi 2011. 54 55

Quelques définitions Population active : les actifs regroupent les personnes qui occupent un emploi et qui sont au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT). Un chômeur au sens du BIT est une personne de 15 ans ou plus, qui n a pas travaillé au cours de la semaine de référence, qui est disponible pour travailler dans les deux semaines et qui a entrepris des démarches de recherche d emploi ou a trouvé un emploi qui commence dans les trois mois. Taux d activité des femmes : rapport entre le nombre de femmes actives (en emploi et au chômage) de 15 à 64 ans et le nombre total de femmes de 15 à 64 ans. Part des femmes dans l emploi : rapport entre le nombre de femmes en emploi de 15 à 64 ans et le nombre total de femmes et d hommes en emploi de 15 à 64 ans. Taux d emploi des femmes : rapport entre le nombre de femmes de 15 à 64 ans ayant un emploi et le nombre total de femmes de 15 à 64 ans. Taux de chômage des femmes : rapport entre le nombre de chômeuses au sens du BIT et le nombre de femmes actives (en emploi ou au chômage). Le sous-emploi : comprend les personnes actives occupées au sens du BIT qui remplissent l une des conditions suivantes : elles travaillent à temps partiel, souhaitent travailler davantage pendant la période de référence utilisée pour définir l emploi, et sont disponibles pour le faire, qu elles recherchent activement un emploi ou non ; elles travaillent à temps partiel (et sont dans une situation autre que celle décrite ci-dessus) ou à temps complet, mais ont travaillé moins que d habitude pendant une semaine de référence en raison de chômage partiel, ralentissement des affaires, réduction saisonnière d activité ou mauvais temps. Le halo du chômage : la définition du chômage est complexe et sa mesure extrêmement sensible aux critères retenus. En effet, les frontières entre emploi, chômage et inactivité ne sont pas toujours faciles à établir (exemple d un étudiant qui travaille quelques heures par semaine ). Le BIT a cependant fourni une définition stricte du chômage, mais qui ignore certaines interactions qu il peut y avoir avec l emploi (travail occasionnel, sous-emploi), ou avec l inactivité : en effet, certaines personnes souhaitent travailler mais sont «classées» comme inactives, soit parce qu elles ne sont pas disponibles rapidement pour travailler (deux semaines), soit parce qu elles ne recherchent pas activement un emploi. Ces personnes forment ce qu on appelle un «halo» autour du chômage. Ce «halo» est calculé par l Insee à partir de l enquête Emploi. 31 Taux d activité, d emploi et de chômage de la population immigrée et non immigrée selon le sexe Immigrés Non immigrés Taux d activité Ensemble 56,3 56,5 Femmes 48,9 52,0 Hommes 64,5 61,5 Taux d emploi Ensemble 47,1 51,7 Femmes 40,2 47,4 Hommes 54,9 56,5 Taux de chômage 2011 Ensemble 16,2 9,2 Femmes 17,7 8,9 Hommes 15,0 8,1 Champ : France métropolitaine, population des ménages de 15 ans ou plus (âge courant). Source : Insee, enquête Emploi du 1 er au 4 e trimestre 2011. 32 Population en emploi selon le sexe et la catégorie socioprofessionnelle en 2011 (en %) Femmes Hommes Agriculteurs exploitants 1,2 2,8 Artisans, commerçants, chefs d entreprise 3,8 8,9 Cadres et professions intellectuelles supérieures 14,5 20,3 Professions intermédiaires 26,1 22,9 Employés 45,6 12,7 Ouvriers 8,7 32,3 Ensemble 100,0 100,0 Effectif (en milliers) 12 240 13 538 Lecture : en moyenne en 2011, 32,3 % des hommes ayant un emploi sont ouvriers. Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes en emploi de 15 ans ou plus (âge courant). Source : Insee, enquête Emploi 2011. 56 57

Au sein de la population immigrée, les femmes sont, depuis 1999, aussi nombreuses que les hommes. En 2011 1, 48,9 % des femmes immigrées de 15 ans ou plus ont un emploi ou en recherchent un, contre 52 % des femmes non immigrées. Pour les hommes, les taux sont respectivement de 64,5 % et 61,5 %. L écart entre le taux d activité des femmes et des hommes au sein de la population immigrée (15,6 points) est encore plus marqué qu au sein du reste de la population (9,5 points) 31. Les femmes et les hommes n occupent pas les mêmes emplois. Tout comme les élèves et les étudiants ne s orientent pas vers les mêmes filières d études selon leur sexe, les hommes et les femmes ne se dirigent pas vers les mêmes familles professionnelles. Près de la moitié des femmes actives ayant un emploi sont employées (45,6 %), tandis que plus d un tiers des hommes sont ouvriers (32,3 %) 32. De fait, les métiers d ouvriers sont occupés à 81,1 % par des hommes tandis que plus des trois quart des employés sont des femmes. Parmi les immigrés, les femmes occupent principalement des postes d employées (53,7 %) et les hommes des postes d ouvriers (44 %). Hommes et femmes immigrés sont plus souvent artisans, commerçants ou chefs d entreprise que les non immigrés (4,2 % contre 3,6 % pour les femmes, 12,7 % contre 8,2 % pour les hommes), et exercent moins souvent une profession intermédiaire (13,3 % contre 27 % pour les femmes, 13,6 % contre 23,9 % pour les hommes). Les femmes immigrées sont deux fois plus souvent ouvrières que les femmes non immigrées (16,9 % contre 7,7 %) 2. 33 Population en emploi selon le sexe et le secteur d activité en 2011 (en %) Secteur d activité 1 Femmes Hommes Part des femmes Agriculture, sylviculture et pêche 1,9 3,8 30,9 Industrie 8,4 18,9 28,8 Industries extractives, énergie, eau, gestion des déchets et dépollution 0,7 2,3 22,1 Fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac 2,1 2,8 40,0 Cokéfaction et raffinage 0,0 0,1 20,9 Fabrication d équipements électriques, électroniques, informatiques ; fabrication de 1,1 2,6 28,1 machines. Fabrication de matériels de transport 0,6 2,4 19,4 Fabrication d autres produits industriels 3,9 8,8 28,6 Construction 1,5 11,9 10,5 Tertiaire 87,8 65,0 55,0 Commerce ; réparation d automobiles et de motocycles 11,9 12,8 45,7 Transports et entreposage 2,8 7,0 26,4 Hébergement et restauration 3,9 3,6 49,4 Information et communication 2,0 3,7 33,1 Activités financières et d assurance 4,0 2,7 57,3 Activités immobilières 1,4 1,0 55,6 Activités scientifiques et techniques ; services administratifs et de soutien 10,1 11,5 44,4 Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale 41,7 18,7 66,9 Autres activités de services 9,8 3,9 69,4 Activité indéterminée 0,3 0,4 46,2 Total 100,0 100,0 47,5 Effectif (en milliers) 12 240 13 538 47,5 Lecture : en moyenne en 2011, 1,9 % des femmes ayant un emploi travaillent dans le secteur de l agriculture, de la sylviculture et de la pêche. Dans ce secteur, 30,9 % des emplois sont occupés par des femmes. 1/ La nomenclature d activités française révision 2 (NAF rév. 2, 2008) s est substituée depuis le 1 er janvier 2008 à la NAF rév. 1 datant de 2003. Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes en emploi de 15 ans ou plus (âge courant). Source : Insee, enquête Emploi 2011. 1/ Changement de champ par rapport aux chiffres-clés 2010 : + de 15 ans au lieu des 15-64 ans. 2/ Source : Insee, enquête Emploi 2009. 58 59

La concentration des femmes est manifeste dans certains métiers des services (aides à domicile, aides ménagères, assistantes maternelles), de l éducation et de l action sanitaire et sociale. Près de la moitié des emplois occupés par les femmes (49,8 %) sont concentrés dans 12 des 87 familles professionnelles 1 : on y trouve une part élevée de femmes (77,4 % en moyenne). À titre de comparaison, les 12 premières familles occupées par les hommes regroupent 35,5 %. La mixité progresse dans certaines professions qualifiées. La polarisation des métiers entre les hommes et les femmes s accentue du côté des emplois moins qualifiés 34. Les métiers mixtes sont rares. En 2009-2011, seuls trois métiers peuvent être considérés comme «paritaires» (i.e. comptant entre 48 % et 52 % de femmes) : les professionnels du droit, les cadres des services administratifs, comptables et financiers et les médecins et assimilés. Ils regroupent 4,1 % des emplois. La concentration de l emploi féminin s illustre dans l examen des grands secteurs d activité qui fait ressortir quelques disparités au sein de ces secteurs : les femmes sont assez présentes dans l industrie pour la fabrication de denrées alimentaires, de boissons et produits à base de tabac (40 %) et peu présentes dans le tertiaire dès lors qu il s agit de transport et d entreposage (26,4 %) ou d information et de communication (33,1 %) 33. 34 Les 12 familles professionnelles où se concentrent les emplois occupés par les femmes, 2009-2011 Famille professionnelle % de la population féminine occupée % de la population masculine occupée Part des femmes en % Agents d entretien 7,1 2,7 70,7 Enseignants 5,6 2,6 65,7 Vendeurs 5,2 1,6 74,3 Employés administratifs de la fonction publique (C et assimilés) 5,1 1,7 73,1 Aides à domiciles et aides ménagères 4,3 0,1 96,9 Aides-soignants 4,1 0,4 90,2 Infirmiers, sages-femmes 3,9 0,5 88,0 Secrétaires 3,6 0,1 97,8 Assistants maternels 3,6 0,0 98,9 Employés administratifs d entreprise 2,5 0,7 76,1 Cadres services administratifs, comptables et financiers 2,5 2,3 49,3 Employés de la comptabilité 2,4 0,4 84,2 Ensemble de ces 12 familles 49,8 13,1 77,4 Autres familles professionnelles 50,2 86,9 34,3 Ensemble des 87 familles professionnelles 100,0 100,0 47,5 Lecture : 12 des 87 familles professionnelles regroupent près de la moitié des emplois occupés par les femmes (49,8 %). La catégorie qui emploie le plus de femmes est celle des agents d entretien (869 000 femmes soit 70,7 % de la catégorie). Source : Insee, enquêtes Emploi 2009 à 2011 - moyenne annuelle des années 2009 à 2011, calculs Dares. Le chômage Avec plus de chômeuses que de chômeurs, l année 2011 renoue avec la continuité des statistiques du chômage depuis 1975, après l exception des années 2009 et 2010. Le taux de chômage des femmes (9,7 %) se maintient en 2011 au niveau de 2010, il est supérieur à celui des hommes qui a marqué une légère diminution (8,8 %). La tendance au rapprochement entre les taux de chômage des femmes et des hommes qui s était accélérée avec la crise (les hommes travaillent dans les secteurs plus touchés) s est interrompue à nouveau : l écart est passé de 0,5 point en 2009 à 0,9 en 2011 35. Cet écart varie selon les âges. 12 35 Taux de chômage (en %) 9 6 Femmes Hommes 9,7 % 8,8 % 3 4,8 % 2,6 % 0 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2011 1/ La nomenclature des familles professionnelles résulte d un croisement du Code des professions et catégories socioprofessionnelles de l Insee et du Répertoire des métiers de Pôle emploi (Rome). Elle a été revue en 2009. Note : données corrigées de la rupture de série en 2002. Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 15 ans ou plus (âge courant). Source : Insee, enquêtes Emploi 1975-2011, séries longues. 60 61

La situation la plus critique concerne les jeunes femmes de 15 à 24 ans qui, avec un taux de chômage de 23,1 %, devancent les jeunes hommes de deux points ; en revanche on observe un rapprochement de la situation des femmes et des hommes seniors, pour lesquels l écart n est que de 0,4 point. Quel que soit le diplôme obtenu et l ancienneté, le risque est toujours plus grand pour les femmes de se retrouver au chômage, sauf pour celles qui ont le niveau Bac+2, qui connaissent un risque sensiblement égal à celui des hommes. L écart de taux de chômage entre les femmes et les hommes est supérieur de 2,2 points pour les titulaires d un baccalauréat, BEP, CAP. Le taux de chômage des hommes et des femmes immigrés est environ deux fois plus élevé que celui des non immigrés. Comme les autres femmes actives, les femmes immigrées ont toujours un taux de chômage supérieur (17,7 %) à celui des hommes immigrés (15 %), avec un écart en points supérieur à celui que l on constate parmi les non immigrés (2,7 points contre 0,8 point) 1. Les femmes sont majoritaires dans le halo du chômage, elles représentent 58 % des inactifs au sens du BIT, elles sont proportionnellement un peu plus nombreuses que les hommes inactifs à déclarer vouloir travailler. Part des femmes dans les emplois aidés Bien que les femmes soient plus nombreuses à bénéficier des contrats aidés que les hommes dans le secteur non marchand (63 % des contrats en 2012), leur part dans les contrats aidés du secteur marchand, qui sont les plus propices à un retour à l emploi durable, est plus faible (43 % des contrats) 2. 36 Statut et type de contrat selon le sexe en 2011 Femmes Hommes Non salariés 7,8 15,1 Salariés 92,2 84,9 dont : Intérimaires 1,4 2,7 Apprentis 1,0 1,8 Contrats à durée déterminée (1) 10,4 6,6 Contrats à durée indéterminée (2) 79,3 73,8 Ensemble des emplois 100,0 100,0 Effectif (en milliers) 12 240 13 538 Lecture : en moyenne en 2011, 7,8 % des femmes ayant un emploi sont non-salariées. (1) Y compris les emplois aidés. (2) Y compris les emplois aidés, les salariés sans contrat, ainsi que les fonctionnaires stagiaires et les titulaires du secteur public. Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes en emploi de 15 ans ou plus (âge courant). Source : Insee, enquête Emploi 2011. 37 Proportion d emplois à temps partiel en 2011 Proportion de femmes à temps partiel Proportion d hommes à temps partiel Part des femmes parmi les salariés À temps partiel À temps plein 1980 15,0 2,0 83,8 36,4 1990 23,6 3,4 85,4 38,4 2003 29,5 5,4 82,3 38,9 2009 29,9 6,0 81,9 40,3 2010 30,1 6,7 80,2 40,4 2011 30,1 6,9 79,9 40,4 Lecture : en moyenne en 2011, 30,1 % des femmes et 6,9 % des hommes sont à temps partiel. Parmi les salariés à temps partiel, 79,9 % sont des femmes. Source : Insee, enquête Emploi. 38 Taux de sous-emploi dans l emploi total, 2011 Effectifs en sous-emploi (en milliers) Taux de sous-emploi dans l emploi total (en %) Femmes Hommes Ensemble Femmes Hommes Ensemble Ensemble 963 349 1312 7,9 2,6 5,1 dont : Employé 620 85 705 11,1 5,0 9,7 Ouvrier 123 123 247 11,6 2,8 4,5 1/ L ensemble des chiffres du chômage présentés ici sont issus de l enquête Emploi 2001 (Insee). Cf. http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1415#inter6. 2/ Source : DGEFP, 2012. Lecture : en moyenne en 2011, 247000 ouvriers sont en situation de sous-emploi, soit 4,5 % de l ensemble des ouvriers. Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes en emploi de 15 ans ou plus (âge courant). Source : Insee, enquête Emploi 2011. 62 63

Les parcours professionnels des femmes Le travail à temps partiel des femmes Salariées pour la plupart (92,2 % des femmes contre 84,9 % des hommes en emploi), les femmes exercent leur profession plus fréquemment que les hommes dans le secteur public. Alors qu entre 2006 et 2009, la part des non salariées parmi les femmes avait légèrement diminué, pour la troisième année consécutive elle poursuit son augmentation avec, en 2011, 7,8 % des femmes qui exercent une activité non salariée. Tous secteurs confondus, les femmes salariées sont plus nombreuses que les hommes à occuper des contrats à durée déterminée (CDD) (10,4 % contre 6,6 %) mais aussi des contrats à durée indéterminée (CDI). L intérim et l apprentissage sont en revanche des formes d emploi salarié très majoritairement masculines 36. D après le rapport 1 du Conseil économique, social et environnemental : «L essentiel de la hausse de l emploi des femmes durant la période 1983-2002 est dû à celle de l emploi à temps partiel». Alors que 30,1 % des femmes salariées travaillent à temps partiel, en 2011, seuls 6,9 % des hommes salariés sont dans cette situation. Entre 1980 et 2010, parmi les femmes ayant un emploi, la part de celles qui travaillent à temps partiel a doublé, passant de 15 % à 30,1 % (légèrement en dessous de la moyenne européenne). Sur cette période, elle est passée de 2 % à 6,7 % pour les hommes. Depuis 1980, la part des femmes parmi les travailleurs à temps partiel se situe autour de 80 % 37. 39 Proportion de personnes pauvres selon le type de ménage, 2010 (seuil à 60 %) Types de ménage auxquels appartiennent les individus Nombre d individus pauvres (en milliers) Taux de pauvreté (en %) Individus appartenant à un ménage dont la personne de référence a moins de 65 ans 7438 15,0 Familles monoparentales 1832 34,5 Pères 155 19,6 Mères inactives 653 64,7 Mères actives 1024 29,2 Couples 4167 11,2 Couples d inactifs avec ou sans enfant(s) 546 20,5 Homme inactif - femme active avec ou sans enfant(s) 348 15,5 Homme actif - femme inactive sans enfant 127 10,7 Homme actif - femme inactive avec un enfant 236 20,0 Homme actif - femme inactive avec deux enfants 441 22,4 Homme actif - femme inactive avec trois enfants ou plus 852 37,4 Couples d actifs sans enfant 198 4,1 Couples d actifs avec un enfant 275 4,4 Couples d actifs avec deux enfants 554 5,7 Couples d actifs avec trois enfants ou plus 590 12,3 Ménages complexes 434 25,2 Champ : personnes vivant en France métropolitaine dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n est pas étudiante. Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquête Revenus fiscaux et sociaux 2010. Le sous-emploi touche plus souvent les femmes que les hommes (respectivement 7,9 % des femmes et 2,6 % des hommes en emploi) et concerne 11,1 % des employées et 11,6 % des ouvrières. Il concerne davantage les 15-29 ans. À cet âge, 4,5 % des hommes contre 11,4 % des femmes sont concernés 38. 80 % des personnes percevant des bas salaires exercent leur activité à temps partiel. Les femmes représentent 75 % des salariés à bas salaires. 1/ 1968-2008 : évolution et prospective de la situation des femmes dans la société française, rapport du Conseil économique, social et environnemental 2009. 64 65

Pauvreté et précarité des femmes Le taux de pauvreté des femmes atteint 15 % en 2010, ce chiffre est supérieur de 1,7 à celui des hommes 40. L Insee estime qu environ moins de 4,7 millions de femmes et qu environ 3,9 millions d hommes ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté 1. La lecture par tranche d âge du taux de pauvreté révèle des disparités assez nettes entre femmes et hommes. Les écarts le plus marqués entre les femmes et les hommes se retrouvent parmi les tranches d âge de 18 à 34 ans, pour qui l écart est proche de quatre points au détriment des femmes ainsi que pour les plus de 75 ans : leur taux de pauvreté dépasse de plus de cinq points celui des hommes. Ce sont chez les moins de 18 ans et dans les tranches d âge situées entre 45 et 74 ans que les écarts entre femmes et hommes sont les moins marqués (inférieur à deux points). Ces écarts s expliquent par deux raisons principales : parmi les plus fragiles, les hommes ont une espérance de vie inférieure à celle de leurs femmes qui sont veuves et en situation de précarité particulièrement tôt. Surtout, de nombreuses femmes de cet âge ont peu travaillé et perçoivent des pensions de droit propre très faibles, une pension de réversion peu élevée ou bien le minimum vieillesse. L écart est également important pour les moins de 35 ans : il s agit alors souvent de mères célibataires qui perçoivent le RSA majoré (auparavant l allocation de parent isolé) ou un salaire à temps partiel, tous deux inférieurs au seuil de pauvreté (1 180 euros pour un parent et son jeune enfant). Les familles monoparentales, composées en majorité de femmes seules, sont en effet particulièrement touchées par la pauvreté. Leur situation s aggrave en 2010 : 34,5 % d entre elles disposent d un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté, ce qui représente une augmentation de 3,2 points par rapport à 2009. Le nombre de familles monoparentales est en constante augmentation depuis 40 ans, ce qui est lié à la fréquence plus importante des ruptures d union 39.2 Pauvreté monétaire : une personne est dite pauvre (au sens monétaire) lorsqu elle vit dans un ménage 2 dont le niveau de vie est inférieur à 60 % du niveau de vie médian. Le niveau de vie d un ménage est mesuré en tenant compte de l ensemble des revenus reçus par tous les membres du ménage et du nombre d unités de consommation que compte le ménage. 40 Taux de personnes pauvres (seuil à 60 %) par âge et sexe en 2010 41 Répartition et taux de pauvreté par sexe des travailleurs, 2005 (en %) Taux de pauvreté des travailleurs selon le sexe Travailleurs pauvres Femmes taux (en %) Répartition par sexe Ensemble de la population pauvre Hommes taux (en %) Moins de 18 ans 20,0 19,2 18 à 24 ans 23,7 20,0 25 à 34 ans 14,0 10,5 35 à 44 ans 13,9 11,5 45 à 54 ans 12,6 11,3 55 à 64 ans 10,5 10,7 65 à 74 ans 9,3 7,7 75 ans et plus 14,1 8,9 Ensemble 15,0 13,3 Champ : personnes vivant en France métropolitaine dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n est pas étudiante. Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquête Revenus fiscaux et sociaux 2010. Ensemble des travailleurs Femmes 6,7 45 55 47 Hommes 7,2 55 45 53 Champ : individus âgés de 16 à 64 ans. Définition : est identifié comme travailleur toute personne ayant été active pendant au moins six mois sur les 12 mois de la période de référence, dont au moins un mois en emploi (Insee). Sources : Insee, SRCV-SILC 2006, in Ponthieux S., Raynaud E., «Les travailleurs pauvres». 42 Pauvreté économique individuelle selon le sexe, 2005 Effectif (milliers) Taux de pauvreté économique (%) Répartition (%) Femmes 2577 21,9 69,4 Hommes 1173 8,9 30,6 Ensemble 3750 15,0 100,0 Lecture : en 2005, 21,9 % des femmes sont économiquement pauvres. Elles constituent 69,4 % de ce groupe. Définition : est identifié comme travailleur toute personne ayant été active pendant au moins six mois sur les 12 mois de la période de référence, dont au moins un mois en emploi (Insee). Sources : Insee, SRCV-SILC 2006, in Ponthieux S., Raynaud E., «Les travailleurs pauvres». 1/ Percevant moins de 60 % du niveau de vie médian. 2/ Ensemble des occupants d un même logement sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté (en cas de cohabitation, par exemple). Un ménage peut être composé d une seule personne. 66 67

Les travailleurs pauvres Entre 1 et 1,9 million de personnes exercent un emploi mais vivent au sein d un ménage pauvre, c est-à-dire disposent, après prise en compte de l ensemble des revenus du ménage, y compris les prestations sociales, d un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté monétaire. Alors que dans l ensemble de la population pauvre, tous âges confondus, les femmes sont surreprésentées, le taux de pauvreté des travailleurs apparaît plus élevé chez les hommes (7,2 %) que chez les femmes (6,7 %). Les femmes représentent 45 % de cette population. La situation des travailleurs pauvres s explique à la fois par les conditions de leur emploi temps partiel, discontinuité des contrats de travail et par la composition de leur ménage 41. Selon l étude de l Insee 1 sur les travailleurs pauvres, «La statistique des travailleurs pauvres est difficile à interpréter, en tout cas comme indicateur du lien entre l activité individuelle et la pauvreté, puisque ce lien est brouillé par la dimension ménage». Les auteurs de l étude ont donc introduit une nouvelle approche en termes de «pauvreté économique» qui adopte une perspective strictement individuelle, la notion de «pauvreté économique» individuelle étant identifiée par un revenu individuel d activité inférieur au seuil de pauvreté. En 2005, 3,7 millions de travailleurs, soit 15 % des travailleurs, avaient un revenu d activité inférieur au seuil de pauvreté. La pauvreté économique touche très inégalement les travailleurs selon leur sexe. Les femmes sont beaucoup plus exposées : 22 % d entre elles, contre 9 % des hommes, sont économiquement pauvres (à comparer aux taux de pauvreté de 7,2 % pour les hommes et 6,7 % pour les femmes dans l étude prenant en compte la composition des ménages). Alors que la population des travailleurs pauvres est en majorité masculine (55 % d hommes et 45 % de femmes), près de 70 % des travailleurs économiquement pauvres sont des femmes 42. 43 Caractéristiques des foyers allocataires du RSA fin 2010 RSA total Effectifs 1833800 Femmes 57 % Hommes 43 % Champ : France métropolitaine. Sources : Cnaf et MSA pour les effectifs ; Cnaf pour les répartitions. 44 Caractéristiques des allocataires de l ASS et de l AAH fin 2010 ASS AAH Effectifs 355 400 914 950 Femmes 43 % 49 % Hommes 57 % 51 % Champ : France entière. Sources : Pôle emploi ; Drees (ENIAMS) pour l ancienneté au chômage. 45 Les allocataires du minimum vieillesse en 2010 Ensemble (en milliers) Proportion d allocataires dans la population totale (en %) Femmes Hommes Femmes Hommes 60-64 ans 44,8 49,8 2,1 2,5 65-69 ans 48,6 56,0 3,4 4,4 70-74 ans 50,1 50,4 3,8 4,6 75-79 ans 51,4 39,7 3,9 4,2 80-84 ans 49,2 29,3 4,3 4,3 85-89 ans 44,3 17,3 5,5 4,6 90 ans ou plus 36,6 7,0 9,5 5,8 Ensemble 325,1 249,5 3,8 3,8 Champ : France entière. Source : Drees, Enquête sur les allocations du minimum vieillesse. 1/ Ponthieux S., Raynaud E., «Les travailleurs pauvres», Les travaux de l Observatoire national de la pauvreté et de l exclusion sociale 2007-2008, p. 163-181. 68 69

Les allocataires de minima sociaux Entré en vigueur le 1 er juin 2009 en France métropolitaine, le revenu de solidarité active (RSA) remplace le revenu minimum d insertion (RMI), l allocation de parent isolé (API) et certaines aides forfaitaires temporaires comme la prime de retour à l emploi (RSA socle). Il assure un complément de rémunération aux personnes qui perçoivent de faibles revenus d activité (RSA activité). En 2010, le RSA couvre 1,8 million de bénéficiaires directs, les femmes sont majoritaires parmi ces allocataires du RSA (57 %) 43. 97 % des allocataires du RSA socle majoré sont des femmes. Il s agit d une population très proche dans ses caractéristiques des bénéficiaires de l API. Confrontés à certaines difficultés, de coût d un mode de garde notamment, les bénéficiaires du RSA socle majoré sont relativement plus éloignés du marché du travail. Seulement 24 % d entre eux sont inscrits à Pôle emploi, contre 36 % des bénéficiaires du RSA socle non majoré. Les femmes sont moins nombreuses parmi les allocataires de l allocation de solidarité spécifique (ASS) et de l allocation aux adultes handicapés (AAH) 44. Pour ce qui concerne le minimum vieillesse, elles sont par contre plus nombreuses (325 100) que les hommes (249 500) à être allocataires (57 %) ceci en raison de la plus grande espérance de vie des femmes et du fait de carrières souvent incomplètes. Cet écart se manifeste particulièrement aux tranches d âge les plus élevées : à partir de 75 ans, les femmes sont numériquement plus nombreuses et à partir de 84 ans, elles sont plus nombreuses à la fois numériquement et proportionnellement 45. Travailleur pauvre : un «actif pauvre» («working poor») est une personne active occupée ou non pendant plus de six mois, qui appartient à un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Pauvreté économique : le revenu d activité est défini par la somme des salaires, des revenus d activité indépendante, des indemnités de chômage et des indemnités maladie perçus au cours d une année par un individu. À la différence de la notion de pauvreté usuelle, qui renvoie aux ressources des ménages, la pauvreté économique peut donc être identifiée au seul niveau des individus : un individu est dit économiquement pauvre si son revenu d activité est inférieur au seuil de pauvreté, c est-à-dire que les ressources monétaires qu il retire de son activité ne lui permettraient pas d éviter la pauvreté s il vivait seul et ne disposait que de cette ressource. 46 Âge de la première liquidation de la retraite (en %) Moins de 60 ans 60 ans 61-64 ans 65 et plus Femmes 7,7 51,7 11,7 29 Hommes 10,4 61,2 14,1 14,4 Note : âge atteint à la première liquidation d une pension de base. Champ : retraités nés en 1942, ayant au moins un droit direct dans un régime de base. Sources : EIR 2008, Drees. 47 Pourcentage de carrières complètes selon l âge et le sexe, 2008 Pourcentage de retraités ayant validé une carrière complète 60 à 64 ans 65 à 69 ans 70 à 74 ans 75 à 79 ans 80 à 84 ans 85 ans et plus Ensemble Femmes 69,5 49,2 43,7 42,4 41 35,6 47,7 Hommes 83,7 80,9 83,2 86,5 83,7 78,9 83,1 Lecture : 42,4 % des femmes retraitées de 75 à 79 ans ont validé une carrière complète. Champ : retraités de droit direct d un régime de base, résidents en France, au 31 décembre 2008. Sources : EIR 2008, Drees. 48 Montants mensuels moyens de l avantage principal de droit direct 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Femmes 756 789 820 857 877 899 Hommes 1 378 1 420 1 459 1 500 1 524 1 552 écart en % 45 44 44 43 43 42 Lecture : en moyenne en 2010 les femmes perçoivent un avantage de droit direct inférieur de 42 % à celui des hommes. Sources : EIR 2008, modèle ANCETRE, Drees. Source : Ponthieux, S., Les travailleurs pauvres comme catégorie statistique. Difficultés méthodologiques et exploration d une notion de pauvreté en revenu d activité, Insee, mars 2009. Minima sociaux et prestations sociales en 2010 http://www.drees.sante.gouv.fr/img/pdf/minima_sociaux_2010.pdf 70 71

Les retraites L âge de départ à la retraite Les femmes liquident leur pension de retraite à 61,4 ans en moyenne, contre 60,5 ans pour les hommes. Les femmes évoluant dans le secteur privé prennent leur retraite plus tard que les femmes du secteur public. Les femmes ayant fait valoir leur droit à la retraite avant 65 ans sont en majorité celles qui ont connu les meilleures carrières et qui sont susceptibles de bénéficier de retraites plus élevées. Ce phénomène est beaucoup moins marqué pour les hommes. Ainsi, 29 % des femmes (contre 14 % des hommes) attendent l âge de 65 ans pour liquider leur retraite afin de compenser les effets d une carrière incomplète et d accéder au bénéfice du taux plein pour le calcul de leur pension 46. La durée de carrière Les femmes valident bien moins souvent une carrière complète que les hommes (respectivement 47,7 % contre 83,1 %). La part des femmes ayant effectué une carrière complète augmente au fil des générations : elle est passée de 35,6 % pour les 85 ans ou plus à près de la moitié (49,2 %) pour les retraitées âgées de 65 à 69 ans. Pour ces générations des 65-69 ans, l écart entre les femmes et les hommes (49,2 % pour les femmes et 80,9 % pour les hommes) prendra néanmoins du temps à se résorber, le développement de l activité des femmes s accompagnant, plus souvent que pour les hommes, de chômage, de précarité et de temps partiel 47. Le montant des retraites Les montants des retraites perçus sont nettement plus faibles pour les femmes. En 2008, les hommes retraités percevaient en moyenne par mois un montant total de pension brut de 1 749 euros. Les femmes, avec 1 165 euros mensuels, disposaient d un montant inférieur de 33 % à celui des hommes 49. 49 Montants mensuels moyens bruts (en euros) de la retraite selon l âge et le sexe, 2008 Groupe d âge 60 à 64 ans 65 à 69 ans 70 à 74 ans 75 à 79 ans 80 à 84 ans 85 ans et plus Femmes Avantages principaux de droit 1167 974 823 746 708 663 879 direct Avantages de réversion 78 134 203 288 394 479 238 Avantages accessoires 1 37 38 39 40 40 41 40 Minimum vieillesse 7 7 8 9 8 14 8 Retraite totale 1 289 1 153 1 073 1 083 1 150 1 197 1 165 Hommes Avantages principaux de droit 1 675 1 737 1 667 1 639 1 619 1 632 1 657 direct Avantages de réversion 7 10 14 18 27 42 15 Avantages accessoires 1 58 67 71 78 83 80 68 Minimum vieillesse 9 11 11 9 10 13 9 Retraite totale 1 749 1 825 1 762 1 743 1 739 1 767 1 749 1/ Bonifications pour enfants, majoration pour conjoint à charge, majoration pour aide constante d une tierce personne, minimum vieillesse. Lecture : en 2008 les femmes retraitées âgées de 65 à 69 ans percevaient par mois une retraite totale de 1 153 euros. * «Ensemble» c est-à-dire tous les âges confondus y compris les moins de 60 ans. Champ : Retraités de droit direct d un régime de base, résidents en France, au 31 décembre 2008. Ensemble* Les écarts de droits propres se réduisent peu à peu, même si le montant moyen de pension des femmes reste encore plus faible que celui des hommes si l on ne considère que les avantages de droit direct : en 2010, les femmes, avec 899 euros mensuels en moyenne, disposaient d un montant inférieur de 42 % à celui des hommes (1 552 euros en moyenne) 48. Il existe chez les retraitées un lien systématique entre l âge et le montant de la retraite de droit direct perçu : plus les retraitées sont jeunes, plus elles bénéficient de prestations élevées car elles ont eu plus fréquemment des carrières complètes. Chez les hommes, les différences de montants de pension entre générations sont bien moins marquées. 72 73

L égalité professionnelle entre les femmes et les hommes

L égalité salariale Les écarts de salaire entre les femmes et les hommes La loi du 9 novembre 2010 portant réforme des retraites prévoit à partir du 1 er janvier 2012 une sanction financière pouvant aller jusqu à 1 % de la masse salariale vis-à-vis des entreprises de 50 salariés et plus qui n ont pas un accord collectif ou à défaut un plan d action en faveur de l égalité professionnelle comprenant des objectifs de progression et des indicateurs associés. La publicité du plan d action doit être assurée par affichage dans l entreprise, insertion sur le site Internet de l entreprise et communication à toute personne qui en fait la demande. Ces obligations ont été renforcées par un décret du 18 décembre 2012 relatif à la mise en œuvre des obligations des entreprises pour l égalité professionnelle entre les femmes et les hommes qui revoit à la hausse les objectifs de progression devant être souscrits par l entreprise et y inclut obligatoirement l objectif de résorption des écarts de rémunération. Les écarts de salaire entre les femmes et les hommes reflètent pour partie les inégalités sur le marché du travail entre les deux sexes. Mais ils sont aussi plus importants aux plus hautes responsabilités, en particulier dans les secteurs les plus féminisés. D après les données 2009 de la Dares, tous temps de travail confondus, la rémunération annuelle des femmes est en moyenne inférieure de 27 % à celle des hommes (voir encadré). En comprenant uniquement les salaires des travailleurs à temps complet, le salaire net mensuel moyen d une femme est dans le secteur privé ou semi-public inférieur de 19,7 % à celui d un homme en 2010. Dans la fonction publique d État (FPE) et la fonction publique territoriale (FPT), les écarts sont un peu plus faibles (respectivement 13,9 % et 10,6 %). C est dans le secteur hospitalier public que l écart est le plus important avec un salaire inférieur en moyenne de 21,5 % à celui des hommes. Quel que soit le secteur d activité, c est parmi les cadres que l écart est le plus grand entre les femmes et les hommes. Sans même prendre en compte les différences de temps de travail, les femmes cadres gagnent 22,3 % de moins que les hommes dans le secteur privé ou semi-public, 21,9 % de moins dans le secteur public hospitalier, 15,2 % de moins dans la FPE et 16 % de moins dans la FPT 50. 50 Écart de salaire mensuel net entre les femmes et les hommes en 2010 Catégorie professionnelle Secteur privé et semi-public FPE FPT FPH Cadres 22,3 15,2 16 21,9 Professions intermédiaires 12,5 11,1 7,7 4,3 Employés/ ouvriers 10,6 15,5 10,4 2 Ensemble 19,7 13,9 10,6 21,5 Lecture : en 2010 dans le secteur privé et semi-public, les femmes ont en moyenne un salaire inférieur de 19,7 % à celui des hommes. Salaires exprimés en équivalent temps plein. France entière. Champs : pour le privé : secteur privé et entreprises publiques. pour la fonction publique de l État : agents civils titulaires et non-titulaires de l État. pour la fonction publique territoriale : salariés des collectivités territoriales. pour les établissements publics de santé : salariés ayant exercé dans un établissement public ayant une activité économique principale hospitalière. Sources : DADS, SIASP, Insee. Traitements Insee, Drees et DGAFP, département des études et des statistiques. Analyse des écarts de salaire Une étude de la Dares portant sur les salaires en 2009 dans les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur concurrentiel estime à 27 % l écart de rémunération brute annuelle entre les hommes et les femmes (24 % si l on ne considère que les salariés dont le temps de travail est décompté en heures). Le positionnement moins favorable des femmes dans l échelle des salaires s explique d une part par leurs situations professionnelles. Elles sont en premier lieu beaucoup plus nombreuses que les hommes à travailler à temps partiel. Le temps partiel comprend environ un tiers de sous-emploi (les personnes désirent travailler davantage), et peut influencer de différentes façons l écart de salaire, par l intermédiaire du temps de travail bien sûr, mais aussi par la moindre rémunération des heures supplémentaires et par les différences de carrière qu il implique. Les femmes sont moins nombreuses que les hommes aux postes d encadrement (effet du plafond de verre) et occupent plus souvent des emplois peu qualifiés. D autre part, à caractéristiques voisines, un écart de salaire horaire de 9 % subsiste. Pour en savoir plus : Muller, L., «Les écarts de salaire entre les hommes et les femmes en 2009» in Dares analyses, n 16, mars 2012. 76 77

Les dirigeantes de société salariées perçoivent en moyenne un salaire inférieur de 32,9 % à celui de leurs homologues masculins. Les écarts de salaire les plus importants se situent dans le secteur des services où le salaire moyen des femmes dirigeantes est inférieur en moyenne de 42,4 % à celui des hommes 51. Les accords collectifs traitant de l égalité professionnelle entre les femmes et les hommes Depuis la loi sur l égalité professionnelle du 9 mai 2001, dite loi Génisson, il existe en France une obligation annuelle de négocier sur l égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. La loi portant réforme des retraites en 2010 a prévu l obligation de négocier un accord ou, à défaut, l obligation de mettre en place un plan d action unilatéral sous peine de sanction financière. 51 Salaire net annuel moyen par sexe des dirigeants de société salariés, 2009 Salaire net moyen en EQTP (euros) Différence Femmes Hommes Ensemble de salaires (H-F)/H (en %) Secteur d'activité Commerce 45000 65400 61500 31,2 Construction 38800 46500 45900 16,6 Industrie 47 900 65900 63600 27,3 Services 42500 73800 66500 42,4 Ensemble 43400 64700 60900 32,9 Lecture : en 2009, le salaire net moyen des femmes dirigeantes travaillant dans l industrie est de 47900 euros par an, il est en moyenne inférieur de 27,3 % à celui de leurs homologues masculins. Champ : France, dirigeants de société salariés en équivalent-temps plein (EQTP) hors agriculture, services domestiques et activités extra-territoriales. Sources : Insee, DADS. L état du droit a été renforcé avec des dispositions issues de la loi du 26 octobre 2012 portant création des emplois d avenir et le décret du 18 décembre 2012 relatif à la mise en œuvre des obligations des entreprises pour l égalité professionnelle entre les femmes et les hommes qui énoncent notamment l obligation pour les entreprises d au moins 50 salariés de passer par la voie de la négociation collective avant de pouvoir, le cas échéant, opter pour un plan d action unilatéral et augmenter les objectifs de progression devant être souscrits par l entreprise en y incluant obligatoirement l objectif de résorption des écarts de rémunération. Sous l impulsion des différents textes successifs, le volume de la négociation collective traitant de l égalité entre les femmes et les hommes a augmenté de manière significative ces dernières années. En 2002, 86 accords d entreprise ont été recensés, en 2011, 2 884 accords d entreprise portent sur ce thème, tandis qu au niveau de la négociation collective de branche le nombre d accords est passé de 22 accords en 2002 à 167 accords en 2011. Des marges de progrès restent possibles puisque la négociation d entreprise sur l égalité professionnelle entre les femmes et les hommes représente 10,8 % de la négociation totale, ce chiffre étant de 13,4 % en ce qui concerne la négociation de branche. Selon la DGT, seule une minorité des entreprises délivrent des documents analytiques et lisibles qui prévoient des mesures 1. L amélioration du bilan de cette négociation collective tant au niveau quantitatif que qualitatif est plus que jamais une nécessité. 1/ Source : rapport de Michèle Meunier au sénat, 7 février 2012. 78 79

Le plafond de verre Sous-représentées chez les cadres, les femmes le sont encore davantage parmi les dirigeants salariés d entreprise (17,6 %). Cette proportion stagne et varie selon le secteur d activité, de 7,6 % dans la construction à 23,5 % dans les services 52. Elle diminue avec l augmentation de la taille ou du chiffre d affaires des entreprises. Les femmes au sein des conseils d administration La loi relative à la représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils d administration et de surveillance et à l égalité professionnelle du 27 janvier 2011 impose aux sociétés répondant à certains critères de respecter d ici 2017 un quota de 40 % de sièges dévolus à chaque sexe au sein des conseils d administration et de surveillance des sociétés. Cette loi s applique aux sociétés anonymes et aux sociétés en commandite par actions qui sont cotées en bourse ou qui, trois ans durant, emploient un nombre moyen d au moins 500 salariés permanents et présentent un montant net de chiffre d affaires ou un total de bilan d au moins 50 millions d euros. Pour les sociétés cotées, un seuil intermédiaire de 20 % est également exigé d ici 2015. Des règles similaires s appliquent aux entreprises publiques nationales, aux établissements publics industriels et commerciaux et aux établissements publics mixtes de l État dont le personnel est soumis à des règles de droit privé, et aux établissements publics administratifs depuis la loi du 12 mars 2012 relative à l accès à l emploi titulaire et à l amélioration des conditions d emploi des agents contractuels dans la fonction publique, à la lutte contre les discriminations et portant diverses dispositions relatives à la fonction publique. 52 Part des femmes et des hommes parmi les dirigeants de société salariés, 2009 (en %) 12,8 Industrie 7,6 Construction Commerce Services Ensemble Lecture : en 2009, 23,5 % des dirigeants travaillant dans les services sont des femmes. Champ : France, dirigeants de société salariés en équivalent-temps plein (EQTP) hors agriculture, services domestiques et activités extra-territoriales. Sources : Insee, DADS. 53 Part des femmes dans les conseils des plus grandes sociétés cotées en bourse en % (janvier 2012) 19,4 Femmes Hommes Exécutives 3,3 96,7 Non exécutives 24,2 75,8 Ensemble 22,3 77,7 Source : Commission européenne. Base de données sur les femmes et les hommes dans la prise de décision. 23,5 17,6 Le taux de féminisation des conseils d administration des plus grandes sociétés cotées a fait un bond en avant, puisqu il est estimé à 22,3 % en janvier 2012, sachant qu à titre indicatif le taux de féminisation des sociétés du CAC 40 était de 10,5 % en 2009. En revanche, la proportion de femmes au sein des exécutifs des conseils d administration est très basse (3,3 % seulement) 53. 80 81

La représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des instances paritaires Dans les conseils de prud hommes Afin de promouvoir une représentation équilibrée des hommes et des femmes dans les conseils de prud hommes, conformément à la loi sur l égalité professionnelle du 9 mai 2001, les organisations représentatives des salariés et des employeurs ont été invitées, à la veille du scrutin de décembre 2002, à améliorer la représentation des femmes sur leurs listes de candidatures. Depuis 2002, près d un quart des conseillers prud hommes, salariés et employeurs, sont des femmes. Aux dernières élections de décembre 2008, la proportion de femmes parmi les élus atteint 28,4 %. Toutefois, de 2002 à 2008, la féminisation des prud hommes n a progressé que de 4,1 points de pourcentage soit moins que durant la période précédente (5,8 points de pourcentage). Ce résultat global reflète aussi la répartition des sièges, défavorable aux sections qui comptent le plus de femmes. La progression est inégale selon les sections. La féminisation des juges a fait le plus de progrès dans la section «encadrement» et a été la plus contenue dans les sections «agriculture» et «activités diverses». Cette dernière reste la plus féminisée, plus d un tiers des mandats de conseillers revenant aux femmes. Les sections les plus masculines restent l industrie et l encadrement avec respectivement 78,5 % et 74 % de conseillers hommes, même si la part des femmes progresse le plus fortement dans cette dernière section 54. Les femmes dans les autres instances paritaires Les femmes sont sous-représentées au sein des instances paritaires, tant dans le privé que dans le public. Selon les chiffres disponibles faisant état de la répartition femmes-hommes des élus aux comités d entreprise en 2004-2005, les femmes représentent en moyenne un tiers des élus. Leur proportion varie selon l organisation syndicale de 41,4 % parmi les élus CFTC à 23,3 % dans la délégation syndicale CFE-CGC 55. Elle varie également suivant le secteur d activité : les femmes sont plus présentes dans les comités d entreprise des activités tertiaires que dans ceux de la construction. Dans les commissions administratives paritaires, composées pour moitié de représentants du personnel et pour moitié de représentants de l administration, 40 % des membres représentants du personnel et 38,5 % de ceux désignés par l administration sont des femmes. 82 54 La part des femmes dans les conseils de prud hommes, par section, en 1997, 2002 et 2008 (en %) 38,1 33,8 30,1 29,7 25,9 26,0 18,3 21,5 20,4 20,4 13 13,7 1997 2002 2008 23,7 26,2 28,4 24,3 17,1 18,5 Industrie Commerce Activités diverses Encadrement Agriculture Total sièges Champ : établissements du secteur marchand, collèges salariés et employeurs confondus. Pour 2008, il s agit de données partielles car les résultats portent sur 92,8 % des sièges : soit sur 13414 conseillers sur 14455 sièges au total. Ne sont pas compris les résultats des élections des conseils de Cayenne, de Châteaudun et de Bourgoin-Jallieu qui n ont pas été organisées en tout ou partie. Source : Hege A. et Dufour Ch., La place des femmes dans les prud hommes, IRES, 2004 et ministère du Travail, des Relations sociales, de la Famille et de la Solidarité, DGT pour 2008. 55 La part des femmes élues au sein des comités d entreprise, par organisation syndicale (en % d élus), cycle électoral 2004-2005 35,9 23,3 41,4 27,7 Lecture : aux élections aux comités d entreprise organisées en 2004 et 2005 (années cumulées), 35,9 % des élus CFDT sont des femmes. Source : fichier des élections aux comités d entreprise et délégations uniques du personnel, Dares, 2004-2005. 31,1 37,4 39,7 CFDT CFE-CGC CFTC CGT CGT-FO Autres Non syndicats syndiqués 83 35,2 Total

La formation continue Les chances d accès à la formation continue (professionnelle et non professionnelle) sont moins importantes dans le secteur privé que dans le public et diminuent sensiblement pour les catégories socioprofessionnelles des ouvriers et employés. Dans ces deux catégories, les femmes accèdent moins que les hommes à la formation ; l écart le plus important est, dans le public, en défaveur des employées et, dans le privé, en défaveur des ouvrières. Le taux d accès à la formation des femmes reste à peu près stable en 2010 à 39,8 % 1. Il reste un peu en deçà des taux d accès des hommes (42,8 %). La structure sexuée des emplois explique en partie cette différence. Si les cadres femmes sont ainsi plus fréquemment formées que les cadres hommes, cette catégorie demeure minoritaire et les femmes sont bien plus souvent employées, catégorie pour laquelle l accès à la formation est plus rare. Les ouvrières semblent elles subir un effet combiné qui en fait une catégorie peu fréquemment formée (22 %). 56 Répartition des stagiaires et taux d accès à la formation par sexe et taille d entreprises en 2010 10 à 19 salariés 20 à 49 50 à 249 salariés salariés 250 à 499 salariés 500 salariés et plus Femmes (%) 45,8 42,3 40,5 41,2 41,2 41,4 Taux d accès à la formation des femmes 19,1 26 38,1 45,5 50,6 41,2 Homme (%) 54,2 57,7 595 58,8 58,8 58,6 Taux d accès à la formation des hommes 15,4 25,2 40,1 50,8 53,4 42,7 Taux d accès à la formation H et F 15,5 24,2 38,1 47,5 51,6, 40,8 Définition : taux d accès : nombre de stagiaires/nombre de salariés. Source : Céreq, exploitation des déclarations fiscales des employeurs, n 24-83. Ensemble Les chances d accès selon le sexe varient toujours avec la taille des entreprises : concernant les entreprises de plus de 500 salariés, les chances d accéder à la formation sont de 53,4 % pour les hommes et de 50,6 % pour les femmes ; en revanche, dans les entreprises de 10 à 19 salariés, elles sont respectivement de 15,4 % pour les hommes et de 19,1 % pour les femmes 56. Dans l ensemble, les formations suivies par les femmes et les hommes ont des objectifs proches, sauf dans les formations fortement corrélées avec l accès et le maintien sur le marché du travail : 15 % des formations suivies par les femmes (au cours des 12 mois précédant l enquête) sont diplômantes, certifiantes ou qualifiantes, contre 25 % de celles suivies par les hommes, et 6 % des formations suivies par les femmes préparent à un concours, contre 14 % de celles suivies par les hommes. Les femmes doivent réorganiser deux fois plus souvent que les hommes leur vie personnelle pour pouvoir suivre une formation 2. Cela ne résulte pas seulement de la présence d enfants au moment de la formation, puisque toutes choses égales par ailleurs, les femmes ont 1,6 fois plus de chances de devoir se réorganiser que les hommes 3. 1/ Annexe au projet de loi de Finances pour 2013. Formation professionnelle. 2/ Lambert M., Marion-Vernoux I. et Sigot J.-C. (coord.), Quand la formation continue. Repères sur les pratiques de formation des employeurs et des salariés, Céreq, 2009. 3/ Fournier C., Sigot J.-C., «Concilier vie familiale et formation continue, une affaire de femmes», in Bref Cereq, n 262, mars 2009. 84 85

L entreprenariat féminin Malgré une baisse en 2011, le nombre de créations d entreprise reste à un niveau élevé en France, avec 509 805 entreprises créées, dont 57,2 % sous le statut d auto-entreprenariat 1. Cette envie d entreprendre concerne aussi les femmes : selon un sondage réalisé en février 2012 2, plus de deux femmes sur trois estiment que la création d entreprise est plus épanouissante que le salariat. Pour autant, la part de femmes parmi les créateurs d entreprise stagne à 30 % 3 depuis plusieurs années, avec une proportion un peu plus importante au sein des auto-entrepreneurs 4 (34 %). Les femmes créatrices d entreprise : ont un niveau de diplôme plus élevé que les hommes : 71,4 % des créatrices ont le baccalauréat ou plus, contre 57,2 % des hommes créateurs ; sont moins expérimentées : 16,5 % des créatrices étaient sans activité avant la création contre 8,7 % des hommes ; ont pour objectif principal d assurer essentiellement leur propre emploi, à 70 %, contre 61,5 % des hommes ; sont majoritaires au sein des activités du tertiaire : l enseignement, la santé et l action sociale, mais aussi les services aux particuliers et aux entreprises 57 ; se font accompagner lors du montage du projet : 34,2 % des créatrices ont été aidées par leur conjoint (contre 16,9 % des créateurs hommes) et 30,6 % ont été conseillées par une structure spécialisée ; sont motivées par la perspective d être indépendante (pour 61,1 % d entre elles). Elles se heurtent, comme les hommes, aux formalités administratives : 42,9 % des créatrices considèrent que c est leur principale difficulté. La recherche d un financement est une barrière pour 19 % des créatrices. investissent moins d argent dans leur projet : 34,1 % des femmes ont démarré avec moins de 4000 de capitaux (27,9 % pour les hommes). Or l investissement de départ est décisif pour la pérennité de l entreprise 5 : les entreprises créées avec plus de 80000 ont deux fois plus de chances de survie à trois ans que celles créées avec moins de 2000. Toutefois, le comportement des femmes face à l investissement a évolué ces dernières années : seules 12,6 % des créatrices de 2006 avaient investi plus de 40000, elles sont 21,1 % en 2010 ; 57 Répartition des créations d entreprise par secteur d activité selon le sexe, 2010 (en %) Secteur d activité Femmes Hommes Part des femmes créatrices Industrie 4,1 6,5 20 Construction 6,6 23,7 10 Commerce et réparation 25,3 23,9 30 Transports et entreposage 2,1 3,2 21 Hébergement et restauration 8,2 7,0 32 Information et communication 3,0 4,3 22 Activités financières et d assurance 1,3 1,4 27 Activités immobilières 4,5 3,4 35 Soutien aux entreprises 22,0 18,2 32 Enseignement, santé, action sociale 12,8 4,4 54 Services aux ménages 10,2 4,1 50 Ensemble 100,0 100,0 28 Lecture : sur 100 créatrices d entreprise, 6,6 ont créé une entreprise dans le secteur de la construction. Source : enquête SINE 2010. 1/ Source : APCE, La création d entreprise en France en 2011. 2/ Sondage Opinionway pour l APCE, CERFRANCE et le Salon des Entrepreneurs «Les Femmes et la création d entreprise» - février 2012. 3/ Source : Insee «Créations et créateurs d entreprise. Première interrogation 2010, profil du créateur», in Insee résultats, n 58, février 2012. Hors données auto-entrepreneurs. 4/ Source : Insee Première, n 1388, février 2012. 5/ Source : Insee résultats, n 51, février 2011. 86 87

créent des entreprises aussi pérennes que celles des hommes : 65,2 % des entreprises créées par des femmes en 2006 sont encore en activité en 2009, contre 66,3 % pour les hommes. Les chances de survie des entreprises créées par des femmes diminuent lorsqu elles élèvent des enfants, qu elles soient seules ou en couple, alors que ce facteur n a pas d incidence sur les entreprises créées par des hommes. Pour aider les femmes à accéder au crédit bancaire, l État a mis en place un outil spécifique, le Fonds de garantie pour la création, la reprise ou le développement d entreprises à l initiative des femmes (FGIF). En 2012, 1 554 garanties FGIF ont été mises en place, permettant la création de 2 222 emplois créés ou consolidés. Le Fonds a été doté à hauteur de 4,7 M d en 2012 pour faire face à l augmentation de son activité. 88

L égalité dans l action publique

L égalité professionnelle dans la fonction publique Les femmes représentent seulement 32 % des 20 219 emplois d encadrement et de direction de la fonction publique, alors qu elles sont largement majoritaires dans l ensemble des effectifs 58. Les femmes sont largement majoritaires dans les trois fonctions publiques, où elles représentent 59,7 % des effectifs 1. Dans les fonctions publiques territoriale (FPT) et hospitalière (FPH), les femmes sont davantage représentées en catégories B (pour la FPH, elles représentent 84 % des effectifs) qu en catégorie A (63 %). C est l inverse dans la fonction publique de l État (FPE) où les catégories A comptent plus de femmes (58 %) que les catégories B (40 %) 59. Les femmes représentent seulement 32 % des 20 219 emplois d encadrement et de direction. C est dans la fonction publique de l État que leur part est la plus faible. La fonction publique d État (FPE) La part des femmes parmi les dirigeants est de 25,2 %. Elle reste très faible au regard de la place majoritaire qu elles occupent parmi les postes de cadre (58,5 % des emplois civils de catégorie A sont occupés par des femmes). Les 179 emplois de préfets ne comprennent que 9,5 % de femmes, les 403 emplois de trésoriers-payeurs généraux 17,1 %, les 156 emplois d ambassadeurs 14,7 %. C est dans les emplois de chefs de service, directeurs de projets de l administration centrale adjoints et sous-directeurs que la proportion est la plus importante (32,5 %) ; en revanche, les femmes ne sont que 22,6 % parmi les cadres dirigeants des services déconcentrés. La fonction publique hospitalière (FPH) Les femmes représentent 63,1 % des personnels de catégorie A. Elles sont 45 % parmi les emplois de direction de la fonction publique hospitalière, dont 39,9 % parmi les directeurs d hôpitaux et 55,4 % parmi les directeurs d établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux. 1/ Du fait de la prépondérance des effectifs de l Éducation nationale dans ceux de la fonction publique de l État (FPE) et de l importance de la féminisation des corps enseignants, les données de la FPE sont aussi présentées hors Éducation nationale. 58 Effectif et part de femmes dans l encadrement supérieur des trois fonctions publiques au 31 décembre 2010 Effectif Part des total femmes (en %) Corps et emploi d encadrement et direction de la FPE, dont : 9636 25,2 Corps et emplois à la décision du gouvernement : décret de 1985 et assimilés 945 16,4 Ambassadeurs 156 14,7 Préfets 179 9,5 Secrétaires généraux 28 14,3 Recteurs d académie 29 24,1 Directeurs d administration centrale 131 26,7 Cadres dirigeants divers (chefs de services de l Inspection générale, délégués Datar ) 19 0,0 Administrateurs généraux des finances publiques 403 17,1 Autres corps et emplois d encadrement et de direction 8691 26,2 Cadres dirigeants relevant du décret 1955 448 29,0 Cadres dirigeants d administration centrale (directeurs de projet, experts de haut niveau ) 200 32,5 Cadres dirigeants des services déconcentrés 791 22,6 Corps Ena conception et management 2526 24,7 Ingénieurs 2187 26,8 Commissaires de police 1585 24,7 Administrateurs Insee 475 31,4 Architectes, urbanistes de l État 325 40,0 Divers 154 11,7 Emplois de direction de la FPH 4613 45,0 Directeur d hôpital (DH) 3107 39,9 DH, Emplois fonctionnels 190 16,3 DH, Hors classe 2162 37,3 DH, Classe normale 755 53,2 Directeur d établissement sanitaire, social et médico-social (D3S) 1506 55,4 D3S, Hors classe 625 47,5 D3S, Classe normale 881 61,1 Encadrement supérieur et emplois de direction de la FPT 5970 33,6 Emplois de direction 4855 32,5 Directeur général des services ou directeur (1) 2467 31,9 Directeur adjoint général des services ou directeur adjoint (1) 1904 38,2 Directeur général des services techniques 272 15,1 Directeur des services techniques 212 11,8 Administrateurs territoriaux 1115 38,0 Administrateur hors classe 362 23,2 Administrateur 753 45,2 Total 20219 32,2 % Champ FPE : emplois principaux, titulaires des ministères, métropole, Dom, Com et étranger. Champ FPT et FPH : emplois principaux, tous statuts, métropole, Dom, Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Note : Les titulaires A+ d un corps donné détachés sur un emploi fonctionnel apparaissent ici dans l emploi de détachement et non pas dans le corps d origine. 1/ Les effectifs de directeur général des services ou directeur et directeur adjoint général des services ou directeur adjoint peuvent avoir été légèrement surreprésentés. En effet, les mentions des termes «directeur» et «directeur adjoint» sans le qualificatif «général» peuvent conduire à inclure les directeurs de collectivités qui n occupent pas un emploi fonctionnel (au sens de l article 53 de la loi du 26 janvier 1984). Sources : SIASP, Insee, Traitement DGAFP, département des études et des statistiques. Rapport Fonction publique 2011-2012. 92 93

La fonction publique territoriale (FPT) Les femmes représentent 60,2 % des personnels de catégorie A. La part des femmes dans l encadrement supérieur et les emplois de direction de la FPT est de 33,6 %. Les femmes occupent 32,5 % des emplois de direction. C est aussi dans les emplois de directeurs adjoints de chefs de service ou de directeurs adjoints que les femmes sont le plus nombreuses (38,2 %) ; 38 % des administrateurs territoriaux sont des femmes. Les femmes dans la représentation du personnel de la fonction publique Les femmes représentent 26,7 % des représentants des employeurs et 37,5 % des représentants du personnel au conseil commun de la fonction publique. Si 39,7 % des femmes siègent en qualité de représentants du personnel au conseil de la fonction publique de l État, elles ne sont que 38,3 % à siéger à ce titre au conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) et 46,4 % au conseil supérieur de la fonction publique hospitalière (CSFPH). Enfin, 23,2 % des représentants des élus locaux sont des femmes au CSFPT et 17,6 % des représentants des employeurs sont des femmes au CSFPH 60. 59 Proportion de femmes dans les trois fonctions publiques au 31 décembre 2010 (en %) Catégorie FPE 1 FPT 2 FPH 3 agents Total civils Total agents civils hors enseignants Total agents civils et militaires A 58,5 60,2 63,1 60,3 55,2 59,3 B 40,3 65,1 84,9 66,3 66,6 58,7 C 52,2 59,7 77,4 64,0 64,1 62,0 Ensemble 52,4 60,5 77,3 63,2 63,2 60,5 Hors enseignants 45,4 60,5 77,3 62,9 59,7 Lecture : dans la FPE, 58,5 % des agents de catégorie A sont des femmes. Champs : 1/ FPE : métropole, Dom, Com et étranger. 2/ FPT : les taux de féminisation par statut sont issus de l exploitation des bilans sociaux de 2007. Métropole, Dom et Saint-Pierre-et-Miquelon. 3/ FPH : y compris internes et résidents non titulaires sur crédits de remplacement. Non compris les praticiens hospitalo-universitaires (recensés avec les effectifs de la FPE) et les médecins libéraux. Métropole et Dom. Sources : ministère du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique. Rapport annuel sur l état de la fonction publique et de la réforme de l État, Faits et chiffres 2012, La Documentation française. 60 Part des femmes parmi les représentants des employeurs et du personnel au conseil commun et dans les trois conseils supérieurs de la fonction publique (titulaires et suppléants) au 31 décembre 2011 Représentants des employeurs Représentants des élus locaux Représentants du personnel 37,5 39,7 38,3 46,4 26,7 23,2 17,6 Conseil commun de la fonction publique (plénière) au 31 janvier 2012 1 Conseil supérieur de la fonction publique de l État au 23 février 2012 2 Conseil supérieur de la fonction publique territoriale au 27 mars 2009 3 Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière au 9 mai 2012 4 1/ Décret du 31 janvier 2012 portant nomination au Conseil commun de la fonction publique. 2/ Arrêté du 23 février 2012 portant nomination au Conseil supérieur de la fonction publique de l État. 3/ Arrêté du 27 mars 2009 portant nomination au Conseil supérieur de la fonction publique territoriale. 4/ Décret n 2012-739 du 9 mai 2012 relatif au Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière et à l Observatoire national des emplois et des métiers de la fonction publique hospitalière. Sources : DGAFP, département des études et des statistiques ; Direction générale de l offre de soins ; Centre national de la fonction publique territoriale. 94 95

La parité en politique En 2012, pour la première fois dans l histoire de la République, le gouvernement est paritaire. Les principales autres instances de la vie politique, qu il s agisse du niveau national ou du niveau local, ne sont pas paritaires, à l exception des conseils régionaux 61. Malgré des progrès à l Assemblée, les instances politiques nationales restent très largement masculines. Aux élections législatives de 2012, la proportion de femmes élues atteint 26,9 % (soit 155 femmes pour 422 hommes). Cette proportion a connu une forte progression depuis 1993, où elle n était que de 5,9 % : 10,8 % de femmes élues en 1997, 12,1 % en 2002 puis 18,5 % en 2007 1. La France se situe désormais à la 8 e place au niveau européen (19 e place en 2007), mais n est que 69 e au niveau mondial, entre l Afghanistan et la Tunisie 2 62. En 2011, 76 femmes ont été élues au Sénat : elles représentent 21,8 % de la Haute Assemblée. Pour la première fois depuis longtemps, cette part est en diminution : elles étaient 21,9 % en 2008. L Assemblée nationale et le Sénat restent des lieux de pouvoir où plus de 70 % des élus sont des hommes 62. Au niveau local, bien que les plus hautes responsabilités politiques soient également réservées aux hommes, les modes de scrutin paritaires montrent leur efficacité. 50 45 40 61 Part des femmes parmi les élus des principales assemblées politiques (en %) Conseillers régionaux Parlementaires européens Conseillers municipaux 2 Députés Sénateurs Conseillers généraux 1 Maires 2 Présidents de conseils régionaux Présidents d EPCI Présidents de conseils généraux 1/ Ensemble des cantons. 2/ Ensemble des communes. Champ : France Note : résultats à la sortie des urnes. Source : Observatoire de la parité 2012. 7,7 7,2 5,0 13,9 13,8 26,9 22,1 48,0 44,4 62 Évolution de la part des femmes élues à l Assemblée et au Sénat (en %) Assemblée nationale Sénat 35,0 L application des dispositions de la loi sur la parité a introduit une réelle parité dans les conseils régionaux puisqu au dernier scrutin de mars 2010, 48 % des conseillers régionaux élus sont des femmes, soit presque deux fois plus qu en 1998 (27,5 %) 61. Toutefois, deux femmes seulement sont présidentes d un conseil régional (elles représentent 7,4 % des présidents de conseils régionaux), six femmes seulement sont présidentes d un conseil général (soit 5,9 %) 61. Ces deux niveaux de décisions sont occupés à plus de 90 % par des hommes. Les conseils généraux ne comportent que 13,8 % de femmes en 2011, mais ce statut ainsi que le mode de scrutin qui lui est associé sont en cours de réforme pour les prochaines élections. 35 30 25 20 15 10 26,6 % 21,8 % Aux élections municipales de 2008, le pourcentage de conseillères municipales était de 35 %. Il existe toutefois une différence importante entre les communes de moins de 3 500 habitants, non soumises aux contraintes de la loi sur la parité, qui comptent 32,2 % de conseillères municipales, et les autres communes qui en comptent 48,5 %. 5 1,9 % 0 1,3 % 1958 1960 1965 1970 1975 Champ : France Note : résultats à la sortie des urnes. 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2012 1/ Source : ministère de l Intérieur. 2/ Source : Union interparlementaire au 31 décembre 2011. Sources : Observatoire de la parité 2012. 96 97

La proportion importante de femmes conseillères municipales n empêche pas que seuls 13,8 % des maires sont des femmes. Celles-ci ne dirigent que six des 38 communes de plus de 100 000 habitants (15,7 %) 63. Les dispositions législatives en faveur de la parité La réforme constitutionnelle du 28 juin 1999 consacre le principe d égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives et précise que «les partis et groupements politiques contribuent à la mise en œuvre de ce principe». La loi sur «la parité en politique» promulguée le 6 juin 2000 oblige les partis politiques à présenter un nombre égal d hommes et de femmes pour les élections régionales et municipales (dans les communes de 3 500 habitants et plus), sénatoriales (dans les circonscriptions à la proportionnelle) et européennes. Elle prévoit aussi des pénalités financières pour les partis ou groupements politiques qui ne respectent pas le principe de parité lors de la désignation des candidats pour les élections législatives. Cette loi a été complétée par la loi du 11 avril 2003 qui révise les modes de scrutin des élections régionales et européennes puis par la loi du 31 janvier 2007 qui modifie les conditions d élection des adjoints aux maires, en introduisant des règles strictes de parité. Elle impose la parité dans les exécutifs des conseils municipaux et des conseils régionaux. Elle renforce les sanctions financières à l encontre des partis politiques qui ne respecteraient pas les exigences légales en termes de parité. Elle prévoit l élection d un titulaire et d un suppléant de sexe différent pour les prochaines élections cantonales. Elle s est appliquée pour la première fois lors des élections municipales de mars 2008. La loi du 26 février 2008 par son article unique étend aux parlementaires élus conseillers généraux la procédure mise en place par la loi du 31 janvier 2007. Ce dispositif a été appliqué dès les élections cantonales organisées en mars 2008. Plus récemment, afin de permettre une meilleure représentation des femmes dans la vie économique, l article 1 er de la Constitution du 4 octobre 1958, modifié par la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 de modernisation des institutions de la V e République, prévoit que «La loi favorise l égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu aux responsabilités professionnelles et sociales». En mai 2013, une loi cadre sur les droits des femmes sera adoptée par le Conseil des ministres, et comprendra des mesures pour concrétiser les engagements pris par le Président de la République afin de renforcer la mise en œuvre de la parité dans les élections législatives. Le gouvernement s appuiera en la matière sur les propositions du rapport de la commission de rénovation et de déontologie de la vie publique. Pour aller vers une parité réelle, les mécanismes de modulation des aides financières aux partis politiques seront repensés. Ils doivent s étendre au-delà de la seule parité des candidatures proposées et s intéresser aux résultats obtenus par les partis. 50 40 30 20 10 0 63 Évolution de la part des femmes élues aux mandats locaux 3,1 % 0,7 % 1947 1950 1955 Conseils régionaux Conseils généraux Conseils municipaux Maires 0,7 % 1960 1965 1970 1975 Courbe conseils régionaux : En 1986 : France métropolitaine (avec la Corse) et les régions d outre-mer. En 1992 : France métropolitaine (sans les conseillers à l Assemblée de Corse). En 1998, 2004, 2010 : France métropolitaine (y compris l Assemblée de Corse) et régions d outre-mer. Source : ministère de l Intérieur, Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes. Courbe conseils généraux : Champ : France métropolitaine. Source : ministère de l Intérieur. Courbe maires et conseil municipaux : Source : ministère de l Intérieur, Observatoire de la parité. 1980 1985 9 % 1990 1995 2000 2005 48 % 35 % 13,8 % 13,8 % 2010 2012 98 99

Égalité femmes-hommes dans la politique de la ville Pour la première fois en 2012, le rapport de l Onzus (l Observatoire des zones urbaines sensibles) propose un regard transversal sur la situation des femmes en zones urbaines sensibles (Zus). L accent est porté sur les différences femmes-hommes en Zus, comparativement à la situation dans les unités urbaines environnantes. Deux types d analyse sont conduites : des analyses démographiques qui mobilisent les dernières données disponibles du recensement de la population (2006) et des analyses plus thématiques qui mobilisent différentes enquêtes ou sources administratives traitant de la santé, de l éducation, de l emploi, de la discrimination ou de la sécurité. Plus de 2 millions de femmes vivent en 2006 en zones urbaines sensibles (Zus) Elles représentent 52 % de la population de ces quartiers, un taux proche de celui des unités urbaines englobantes 1. La population féminine présente quelques caractéristiques communes avec celle des hommes qui y vivent : elle est plus jeune que dans les unités urbaines environnantes, la proportion d immigrés y est plus élevée, les taux d activité et d emploi plus faibles. 64 Taux de chômage parmi les actifs de 25 à 64 ans selon le lieu de résidence, par sexe, de 2006 à 2011 (en %) 20,6 % 19,3 % 16,4 % 19,6 % 17,1 % 16,0 % 17,9 % 16,3 % 14,2 % 14,6 % 13,4 % 14,1 % 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Zus Quartiers hors Zus des unités urbaines possédant des Zus Champ : actifs de 25 à 64 ans en Zus métropolitaines ou unités urbaines englobantes. Traitements : Onzus. Source : enquête Emploi en continu de l Insee. Femmes Hommes 8,0 % 7,6 % 8,0 % 8,2 % 8,1 % 6,6 % 7,6 % 7,8 % 7,8 % 7,8 % 7,0 % 6,2 % Des femmes immigrées en nombre important mais d immigration récente En Zus, où la population immigrée est plus concentrée (22 % des résidents sont immigrés contre 10 % dans les unités urbaines environnantes), l immigration des femmes est plus récente que celle des hommes. Elles sont cependant plus nombreuses que les hommes à avoir acquis la nationalité française. Le taux d activité des femmes en Zus est très inférieur à celui des hommes L activité des femmes de 25 à 64 ans reste très inférieure à celle des hommes, particulièrement en Zus où l écart entre sexes (18,6 %) est près du double de celui observé en unités urbaines englobantes (9,5 %). En Zus, moins d une femme âgée de 25 à 64 ans sur deux (47,9 %) occupe en 2011 un emploi (en recul de 2,2 % par rapport à 2010). 1/ Les unités urbaines englobantes des zones urbaines sensibles sont les unités urbaines comprenant chacune au moins une Zus. 100 101

Les femmes salariées résidant en Zus occupent en général un emploi ayant un statut moins élevé que ce que l on observe dans les quartiers environnants, du fait notamment d un niveau de diplôme plus faible. Elles occupent des emplois plus précaires que les femmes du même âge résidant dans les unités urbaines en dehors des Zus. Le taux de chômage connaît une certaine stabilité chez les hommes résidant en Zus par rapport à 2010 (+ 0,3 % à 19,6 %) alors que la tendance est nettement à la hausse chez les femmes (+ 2,7 % à 20,6 %). En 2011, le taux de chômage des femmes en Zus est plus élevé que celui des hommes pour la première fois depuis cinq ans 64. 65 Répartition des femmes vivant en couple ou vivant seules avec des enfants par classe d âge (en %) Femmes monoparentes Femmes en couple Zus HZus Zus HZus Moins de 25 ans 6 % 3 % 8 % 5 % 25-34 ans 21 % 15 % 24 % 19 % 35-59 ans 63 % 69 % 51 % 52 % 60-74 ans 7 % 7 % 13 % 18 % 75 ans et plus 3 % 6 % 4 % 6 % Champ : unités urbaines ayant au moins une Zus. Traitement : Onzus. Source : Insee RGP 2006. Une forte concentration de femmes «monoparentes» en Zus En Zus 25,7 % des familles sont monoparentales contre 15,8 % dans les unités urbaines englobantes. La part des mères chez les monoparents y atteint 88 % contre 85 % pour les unités urbaines englobantes. La plupart des mères seules ont entre 35 et 59 ans. Cependant, la part des femmes âgées de moins de 35 ans est plus importante chez les familles monoparentales des Zus que chez celles des autres quartiers des unités urbaines englobantes (27 % contre 18 %) 65. Par ailleurs, 56 % des femmes monoparentes résidant en Zus sont sans diplôme contre 36 % des femmes résidant hors Zus. 102 103

Les inégalités entre les femmes et les hommes en matière de santé

Les femmes ont une espérance de vie supérieure aux hommes, et ce à tout âge. L écart d espérance de vie à la naissance entre les femmes et les hommes est d un peu plus de six ans en 2012 1 (84,8 contre 78,4 pour les hommes) sachant que depuis 1994 il tend à se réduire. Lorsque l on considère l espérance de vie en bonne santé, l écart entre les femmes et les hommes n est que d un an et demi 2. Pourtant les femmes se perçoivent toujours en moins bonne santé que les hommes et déclarent plus de maladies. Elles ont également un taux de renoncement aux soins pour des raisons financières plus important, notamment en matière de santé génésique et de suivi de grossesse, pour lesquels de fortes disparités sociales sont constatées. Les mesures de santé perçues et de recours aux soins font apparaître que les hommes, à âge égal, se sentent en meilleure santé que les femmes, déclarent moins de maladies, moins de limitations fonctionnelles et recourent moins aux soins. 66 État de santé général perçu : «Comment est votre état de santé en général?» (en %) 16-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans F H F H F H F H Très bon ou bon 90,3 92,5 82,5 84,9 77,1 79,7 66,2 68,8 Assez bon 7,9 7,3 14,6 12,9 17,3 16,6 25,1 23,6 Mauvais ou très mauvais 1,8 1,3 2,9 2,2 5,7 3,7 8,8 7,7 55-64 ans 65-74 ans 75-84 ans 85 et plus F H F H F H F H Très bon ou bon 58,6 60 43,3 45,3 23,5 28,8 22,9 19,8 Assez bon 31,6 30,5 39,2 39,6 48,7 43,6 41,5 46,1 Mauvais ou très mauvais 9,9 9,5 17,5 15 27,8 27,6 35,7 34,2 Sources : Eurostat/ Enquête statistique sur les ressources et les conditions de vie (SRCV), SILC Insee, Eurostat 2010. Selon l enquête statistique sur les ressources et les conditions de vie (SRCV) 2010 de l Insee, à la question «comment est votre état de santé en général?», 64,9 % des femmes répondent «très bon ou bon», contre 69,8 % des hommes. À l inverse 10 % des femmes disent que leur état de santé est «mauvais ou très mauvais» contre 7,8 % des hommes. Le pourcentage de personnes déclarant un état de santé «mauvais ou très mauvais» croît avec l âge, passant pour les femmes de 1,8 % (16-24 ans) à 35,7 % (85 ans et plus) contre 1,3 % et 34,2 % au même âge pour les hommes 66. Il existe, par ailleurs, un très fort gradient social de cette perception de l état de santé. Quel que soit l indicateur social observé, revenu ou milieu social, les femmes les moins favorisées socialement se déclarent toujours en moins bonne santé. 1/ Source : Insee, bilan démographique 2012. 2/ Source : Eurostat, données 2010. 106 107

Prévenir les comportements à risques L usage des principales substances psychoactives, qu elles soient licites ou pas, est davantage le fait des hommes que des femmes. Seule exception à cette règle, la consommation de médicaments psychotropes reste majoritairement féminine. Consommation d alcool Le pourcentage de jeunes femmes de 18 à 25 ans ayant connu un état d ivresse au cours de l année est passé de 20 % en 2005 à 33 % en 2010. 67 Usage quotidien d alcool au cours de l année 2010, selon le sexe et l âge (en %) Usage quotidien d alcool (%) Âge 18-24 25-34 35-44 45-54 55-64 65-75 Femmes <1 1 2 5 11 17 Hommes 5 7 10 16 31 44 ratio H/F >5 7,0 5,0 3,2 2,8 2,6 Lecture : 10 % des hommes de 35 à 44 ans et 2 % des femmes du même âge déclarent avoir consommé quotidiennement de l alcool en 2010. Pour cette tranche d âge, les hommes sont donc cinq fois plus souvent consommateurs quotidiens d alcool que les femmes. Source : Baromètre santé 2010, Inpes. Dans un contexte où la consommation d alcool par habitant a fortement diminué en France depuis la fin des années cinquante (bien que le pays reste un des plus gros consommateurs d Europe), les hommes boivent plus fréquemment que les femmes. Ils sont trois fois plus en moyenne à consommer de l alcool plusieurs fois par semaine (29,5 % contre 10,4 %) et trois fois plus à en consommer quotidiennement (17,6 % contre 5,8 %). Les hommes qui consomment boivent en moyenne 2,8 verres, contre 1,8 pour les femmes. L écart s avère plus important encore dans les plus jeunes générations, pourtant moins consommatrices 67. Le fait d avoir connu un épisode d ivresse au cours de l année concerne en moyenne 18,8 % des adultes. Il s avère près de trois fois plus fréquent parmi les hommes (27,5 %) que parmi les femmes (10,6 %) et varie significativement avec l âge. Alors que la consommation quotidienne a baissé entre 2005 et 2010, passant de 16 % à 12 %, la part des personnes concernées par des ivresses au cours de l année a augmenté de 14 % en 2005 à 19 % en 2010, et ce dans toutes les classes d âge et quel que soit le genre. L ampleur de la hausse a été plus importante chez les jeunes de 18 à 34 ans, et en particulier chez les jeunes femmes de 18 à 25 ans, pour qui le niveau d ivresse au cours de l année est passé de 20 % en 2005 à 33 % en 2010. Les écarts entre hommes et femmes apparaissent de moins en moins importants dans les classes sociales les plus favorisées, tandis qu ils se maintiennent dans les autres catégories 1. 1/ Beck F., Legleye S., Maillochon F., de Peretti G., «Femmes influentes sous influence? Genre, milieu social et usages de substances psychoactives», Médecine/science, n 26, 2010, p. 95-97. 108 109

Consommation de tabac Entre 2005 et 2010, la consommation quotidienne de tabac est en forte hausse chez les femmes de 45 à 64 ans : de 16,1 % à 22,7 % Les hommes fument davantage que les femmes. L écart est le plus important chez les 26-34 ans (12 points) et les 35-44 ans (7 points) probablement en raison des grossesses et de la présence d enfants en bas âge au sein des foyers, constituant une occasion pour les femmes d arrêter leur consommation, au moins provisoirement. Entre 2005 et 2010, l écart de consommation quotidienne entre les femmes et les hommes a fortement diminué pour les 45-64 ans en raison d une forte augmentation de la consommation des femmes, et il s est également réduit chez les 20-25 ans (diminution de la consommation des hommes, augmentation de celle des femmes). Il a au contraire augmenté pour les 15-19 ans (hausse de la consommation pour les hommes et baisse pour les femmes) 68. Consommation de médicaments psychotropes Les femmes sont nettement plus souvent diagnostiquées comme dépressives que les hommes et recourent plus fréquemment aux médicaments psychotropes 69. 68 Évolution de la proportion de fumeurs quotidiens de tabac parmi les femmes et les hommes entre 2005 et 2010 Hommes Femmes 2005 2010 Ecart H-F en pts Hommes Femmes écarts H-F en pts 69 Proportion de consommateurs de médicaments psychotropes au cours des 12 derniers mois parmi les femmes et les hommes selon l âge évolution de l écart 15-19 ans 23,6 22,8 0,8 26,5 20,7 5,8 5 20-25 ans 47,5 36,3 11,2 42,8 39 3,8-7,4 26-34 ans 42,6 32,2 10,4 47,7 35,7 12 1,6 35-44 ans 37,5 32,3 5,2 40,9 33,9 7 1,8 45-54 ans 31,2 21,9 9,3 32,9 29,3 3,6-5,7 55-64 ans 20,5 9,1 11,4 20,5 15,5 5-6,4 65-75 ans 9,7 5,6 4,1 9 5,7 3,3-0,8 Lecture : en 2005, 23,6 % des hommes de 15 à 19 ans fument quotidiennement, contre 22,8 % de femmes, ce qui représente un écart de 0,8 point entre les hommes et les femmes. En 2010, ce même écart est de 5,8 points, ce qui marque une évolution de +5 points d écart depuis 2005. Sources : Baromètre santé 2005 et 2010, Inpes. Âge 18-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ans Femmes 11 14 22 25 32 33 Hommes 8 11 13 18 14 14 Écart F-H en points 3 3 9 7 18 19 Source : Baromètre santé 2010, Inpes. 110 111

L éducation à la sexualité La contraception Près de deux grossesses sur trois arrivent chez des femmes qui déclarent utiliser un moyen contraceptif au moment de la survenue de la grossesse (Étude COCON, unité Inserm-Ined, U 569, 2000). En 2010, 79,5 % des femmes âgées de 15 à 54 ans, sexuellement actives dans les 12 derniers mois, non stériles, n attendant ou ne cherchant pas à avoir un enfant, en couple ou ayant une relation stable avec un homme, ont déclaré «faire quelque chose pour éviter une grossesse» 1. Les moyens contraceptifs les plus utilisés sont la pilule (54,1 %), le dispositif intra-utérin (27 %) et le préservatif (10,5 %). C est chez les jeunes femmes de 20 à 24 ans que l usage de la pilule est le plus important. Son utilisation diminue ensuite régulièrement au profit du dispositif intra-utérin (DIU) 70. La France occupe la première place mondiale pour l utilisation de méthodes médicales de contraception (pilule et stérilet). Pourtant, si huit naissances sur 10 sont bien planifiées, une grossesse sur trois ne l est pas 2 et 62 % donneront lieu à une interruption volontaire de grossesse (IVG). D après les données du Baromètre santé 2010, parmi les femmes de 15-54 ans déclarant avoir été enceintes au cours des cinq dernières années précédant l enquête, près d un quart ne désiraient pas leur dernière grossesse à ce moment-là. Selon le Baromètre santé 2010, 37 % des femmes ayant eu une grossesse non prévue au cours des cinq dernières années l expliquent par un oubli de pilule. La contraception d urgence s est très fortement développée depuis juin 1999, date à laquelle elle est devenue accessible en pharmacie sans prescription médicale. Plus d 1,2 million de comprimés de Norlevo (pilule du lendemain) ont été vendus en 2008, soit des ventes près de sept fois supérieures à celles de 1999. 70 Pratiques contraceptives parmi les femmes 1 déclarant utiliser un moyen pour éviter une grossesse selon l âge, 2010 (en %) Groupes d âge 15-19 ans 20-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans Ensemble Pilule 79,0 83,4 63,4 43,4 33,6 54,1 DIU (dispositif intra-utérin) 0,0 3,7 20,3 36,0 43,3 27,0 Autres méthodes contraceptives 2,8 5,4 6,7 7,5 8,3 6,8 médicalisées 2 Préservatif (sans aucune autre 18,2 7,2 8,8 11,6 10,8 10,5 contraception) Méthodes locales ou naturelles 0,0 0,3 0,8 1,5 4,0 1,6 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 1/ Femmes âgées de 15 à 54 ans sexuellement actives dans les 12 derniers mois, non stériles, n attendant ou ne cherchant pas à avoir un enfant, en couple ou ayant une relation amoureuse stable. 2/ Implant, patch, anneau ou contraception définitive. Note : total sans double compte. Source : Baromètre santé 2010, Inpes. 71 Raisons du recours à la contraception d urgence, selon l âge et la nature du problème rencontré (en %) Groupes d âge 15-19 ans 20-24 ans 25-34 ans 35-54 ans Ensemble Oubli de la pilule 28,9 42,3 29,0 12,8 30,1 Problème de préservatif 40,0 22,4 29,4 27,7 30,7 Rapport sans contraception 22,3 18,0 23,5 29,8 22,7 Erreur dans les dates 3,3 9,9 4,5 14,9 6,3 Retrait du partenaire trop tard 2,2 6,9 10,3 8,5 6,7 Autres méthodes, ne sait pas 3,4 0,7 3,2 6,4 3,5 Source : Beck F., Guilbert P. et Gautier A. (dir.), Baromètre santé 2005 : attitudes et comportements de santé, Inpes, 2007. D après le Baromètre santé 2010 de l Inpes, plus d une femme sur cinq (21,4 %), âgée de 15-54 ans et sexuellement active, a déjà eu recours à la contraception d urgence. Elles étaient 13,7 % en 2005 3 à l avoir déjà utilisée, le plus souvent à la suite d un problème de préservatif (30,7 %), un oubli de pilule (30,1 %) ou un rapport sexuel non protégé (22,7 %) 71. 1/ Beck F., Gautier A., Guignard R., Richard J.-B. (dir.), Baromètre santé 2010 : attitudes et comportements de santé, Inpes, St Denis. 2/ Régnier-Loilier A. et Léridon H., «La loi Neuwirth 40 ans après : une révolution inachevée?», in Population & Sociétés, n 439, Ined, novembre 2007. 3/ Beck F., Guilbert P. et Gautier A. (dir.), Baromètre santé 2005 : attitudes et comportements de santé. 112 113

La contraception d urgence est surtout le fait des jeunes femmes. En 2010, parmi les femmes sexuellement actives, 42,4 % des 15-19 ans et 43,3 % des 20-24 ans ont déclaré l avoir utilisée au moins une fois. Ce recours ne semble pas modifier le comportement contraceptif des femmes qui l utilisent de manière ponctuelle, peu fréquente et en majorité une seule fois 1. Utilisation du préservatif comme moyen de prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) Les campagnes de prévention mises en œuvre dès 1987 ont permis une augmentation spectaculaire du recours au préservatif lors du premier rapport sexuel, à partir de la fin des années 1980. Depuis les années 2000, les taux de recours se maintiennent à un niveau élevé, supérieur à 80 %, pour les filles comme pour les garçons. Le recours au préservatif lors du premier rapport sexuel décroît cependant avec l avancée en âge 72. L interruption volontaire de grossesse (IVG) Malgré le développement de la contraception régulière et de la contraception d urgence, le nombre d IVG ne diminue pas. Depuis leur autorisation en 1975, le nombre d IVG n a que très peu varié en France métropolitaine. En 2010, le nombre des IVG est évalué à 211 985 cas en France métropolitaine (soit 14,7 IVG pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans, contre 12,3 en 1995) et à 13 142 cas dans les Dom. En 1976, le nombre d IVG en métropole était estimé à 250 000 73. 72 Évolution de l usage du préservatif au premier rapport sexuel Année du premier rapport sexuel Avant 1980 1980-1984 73 Nombre d IVG déclarées 1985-1989 1990-1994 1995-1999 2000-2004 2005-2010 Femmes 14,7 22,4 39,0 67,2 80,9 85,8 82,1 Hommes 10,2 21,8 40,6 70,6 82,1 87,0 90,2 Total 12,4 22,1 39,8 68,9 81,5 86,4 85,8 Champ : hommes et femmes âgés de 18 à 54 ans, enquêtes KABP 1994 à 2010, premiers rapports hétérosexuels uniquement. Source : enquêtes KABP 1994 à 2010. Années 1990 1995 2001 2005 2006 France métropolitaine 197 406 179 648 202 180 206 311 215 390 Dom 8930 12 120 13 431 13 111 13 455 Années 2007 2008 2009 2010 France métropolitaine 213 382 209247 209987 211 985 Dom 13 668 13 558 12 869 13 142 Champ : ensemble des IVG, y compris les IVG médicamenteuses en ville, en centre de santé ou en centre de planification ou d éducation familiale. Source : SAE, PMSI, CNAM-TS (Erasme V1, nombre de forfaits IVG remboursés) in Vilain A. et Mouquet, M.C., «Les interruptions volontaires de grossesse en 2010», Études et résultats, n 804, juin 2012, Drees. Cette situation résulte d une double tendance : d un côté on enregistre une baisse des échecs de contraception et des grossesses non prévues grâce à la diffusion des méthodes médicales de contraception, de l autre on observe une augmentation de la probabilité du recours à l IVG liée au désir de devenir parents au «bon moment». Le recours à l IVG est plus fréquent en cas de grossesse non désirée, sachant qu aujourd hui, les femmes exposées au risque de grossesse non prévue sont moins nombreuses (46 % vers 1975 contre 33 % en 2004). Si quatre grossesses non prévues sur 10 (41 %) se terminaient par une IVG en 1975, c est le cas de six sur 10 en 2004 (62 %). 1/ Enquête relative aux obstacles à l utilisation d une contraception d urgence, Inserm, U569, 2003. 114 115

La part du secteur public dans la prise en charge des IVG à l hôpital ne cesse de se renforcer : 79 % des IVG hospitalières sont aujourd hui réalisées dans un établissement public contre 60 % en 1990. La France se situe avec la Suède et cinq pays de l Europe de l Est (Hongrie, Lettonie, Bulgarie, Roumanie et Estonie) parmi les pays ayant les taux de recours à l IVG les plus élevés. Le recours à l IVG est très différencié selon les classes d âge. Il représente en moyenne 11 pour mille pour les 15-17 ans, 22 pour mille pour les 18-19 ans et 27 pour mille pour les 20-24 ans. Chez les femmes de 40 à 44 ans, le recours est plus bas, autour de six pour mille 74. En 2010, les IVG concernent près de 29 000 femmes âgées de 15 à 19 ans, dont 11 600 mineures. L ensemble de ces taux s est stabilisé à partir de 2006, après une période de hausse du recours à l IVG entre les années 1990 et 2006. Aujourd hui, plus de la moitié des IVG sont médicamenteuses. Depuis que cette méthode a été autorisée en cabinet de ville en 2004, une IVG médicamenteuse sur cinq y est réalisée, soit une IVG sur 10. Depuis mai 2009, les centres de santé et centres de planification ou d éducation familiale pratiquent également des IVG médicamenteuses ; 1 376 IVG ont été concernées en 2010 75. 74 Taux d IVG déclarées pour 1 000 femmes de chaque âge 30 25 20 15 10 5 0 15-17 ans Source : «Les interruptions volontaires de grossesse en 2010», in Vilain, A. et Mouquet, M.C., in Études et résultats, Drees, n 804, juin 2012. 75 Part des IVG médicamenteuses (en %) 1990 1999 2006 2009 2010 18-19 ans 20 à 24 ans 25 à 29 ans 30 à 34 ans 35 à 39 ans 40 à 44 ans 45 à 49 ans Tous âges 1990 1995 2000 2002 2005 2006 2007 2008 2009 2010 IVG 14 16 27 35 44 46 49 50 52 54 Lecture : en 2007, 49 % des IVG ont été réalisées par voie médicamenteuse. Champ : toutes IVG en métropole, y compris IVG médicamenteuses en cabinet de ville, centres de santé et CEPF. Source : SAE, PMSI, CNAM-TS (Erasme V1, nombre de forfaits IVG remboursés) in Vilain A., et Mouquet, M.C., «Les interruptions volontaires de grossesse en 2010», Études et résultats, Drees, n 804, juin 2012. 116 117

Les violences faites aux femmes