Ville de Douala Douala Town Communauté Urbaine de Douala Douala City Council Association Internationale des Maires Francophones Séminaire régional sur le thème : «VILLES D AFRIQUE CENTRALE ET CHANGEMENT CLIMATIQUE» Organisé par la Communauté Urbaine de Douala (CUD) Avec l appui de l Association Internationale des Maires Francophones (AIMF), Sous le haut patronage du Ministère de l Habitat et du Développement Urbain (MINHDU) CONTEXTE NOTE CONCEPTUELLE Le séminaire sous régional intitulé «VILLES D AFRIQUE CENTRALE ET CHANGEMENT CLIMATIQUE», initié par la CUD s inscrit dans la logique de l objectif général de la Commission «Villes et développement durable» de l AIMF qui est celui de favoriser au sein de cette Organisation l'échange d expériences autour du développement urbain durable. Spécifiquement, la Commission cherche à encourager et à soutenir les villes qui s engagent dans une démarche de développement durable. Ceci en facilitant la circulation de l'information, en réunissant élus, techniciens et experts autour de sujets de réflexion, de projets concrets sur le terrain et en contribuant à pérenniser et à répandre les bonnes pratiques en la matière. JUSTIFICATION L'urbanisation est l un des phénomènes planétaires les plus préoccupants de ce siècle. Depuis de début des années 2000, pour la première fois dans l'histoire de l humanité, plus de 50% de la population mondiale vit en ville. Ce phénomène est davantage une donnée fondamentale en Afrique, car il apporte de profondes mutations au niveau de la dynamique des espaces et des sociétés. Environ 413 000 000 d africains vivent aujourd hui sur des territoires urbanisés, et, des estimations révèlent que si rien n est fait d ici à 2050, 70% de ces derniers habiteront dans des bidonvilles. Entre 2000 et 2030, dans les pays en développement, la population urbaine devrait doubler, puis tripler vers 2050. Les zones bâties devraient ainsi tripler si les tendances actuelles se poursuivent. Cette transformation démographique et spatiale exponentielle peut s'avérer difficile pour les villes des pays en développement, en particulier Page 1
les petites (moins de 500 000 habitants) et moyennes villes (entre 1 et 5 millions d habitants) où les budgets ne sont pas toujours à la hauteur des enjeux urbains. En effet, les villes des pays en développement concentrent simultanément des atouts qui accroissent le champ des possibles (fort potentiel commerce et de consommation, opportunités d emploi, etc.) et autant de bilans négatifs (incohérence entre besoins et infrastructures, économie faiblement redistributive, informalité, détérioration de l environnement, ségrégation et inégalités spatiales, politiques publiques inadaptées, etc.) et de contraintes. Sur un autre plan, les changements climatiques constitueraient une contrainte additionnelle dans un contexte d insuffisance des ressources nationales, de demande croissante en équipements et services urbains de base, d un renforcement des vulnérabilités, de l extension de la précarité, de la réduction du marché de l emploi, etc. VILLES D AFRIQUE CENTRALE ET CHANGEMENT CLIMATIQUE Depuis le début des années 2000 également, les phénomènes météorologiques ont eu des effets notables dans les villes d Afrique centrale. Ainsi, des villes comme : Bangui, Libreville, Brazzaville, Kinshasa, Pointe-Noire, Douala, Yaoundé et N Gaoundéré, Garoua et Maroua (nord du Cameroun), etc. ont récemment connu des pluies et des inondations inhabituelles. De même, Ndjamena a été affectée par des vagues de chaleur et des sécheresses particulièrement sévères. La vulnérabilité toujours accrue des citadins tient à diverses causes, y compris la localisation des villes, l offre de services, la capacité à répondre aux défis climatiques, l attitude des habitants à l égard de l environnement, etc. Pour bien des villes de la sous-région, les risques majeurs posés par le changement climatique sont entre autre les inondations, l érosion des sols, les vagues de chaleur, la sécheresse, et des températures nocturnes élevées. Les villes les plus exposées se situent dans la partie nord de l Afrique centrale, sur le littoral atlantique et dans des zones côtières de faible altitude comme Douala, Libreville et Pointe- Noire, malgré les investissements entrepris récemment, pour réduire leur vulnérabilité. Les effets du changement climatique sont causes de mouvements internes de populations, d accroissement de la pauvreté et de dégâts matériels. Ils affectent des populations toutes entières, mais en particulier les enfants et les personnes dont la capacité de réaction est plus réduite. Dans la plupart des capitales d Afrique centrale, les habitants des bidonvilles sont eux aussi les plus vulnérables, puisqu ils vivent généralement dans des zones plus exposées et plus dangereuses, avec un habitat précaire et, privés de systèmes de drainage, d où des inondations, des phénomènes d érosion et des glissements de terrain plus fréquents. Page 2
Dans de nombreuses villes du Tchad par exemple, le changement climatique a contribué à la pénurie d eau ainsi qu à de mauvaises récoltes pour de nombreux cultivateurs urbains. Dans le centre de la sous-région outre les inondations et les mauvaises récoltes, on relève également la destruction de logements et de l incidence accrue des maladies hydriques. Les inondations dues au changement climatique vont avoir de plus en plus d effets sur les infrastructures telles que les routes, les voies ferrées, les ponts et les installations électriques. Dans les villes d Afrique centrale, le changement climatique - avec pour principal indicateur sous régional la diminution du Lac Tchad - est devenu une menace permanente pour les moyens de subsistance des populations. La dégradation des terres, les précipitations en hausse ou en baisse et les pénuries d eau exposent de nombreux citadins à des risques et à une pauvreté aggravée. Plus de 20 ans après son institution au début des années 1990, le concept de développement durable est progressivement passé de son appropriation à son application dans la pratique à diverses échelles territoriales. Bien que les défis soient différents, les villes aussi bien des pays développés que celles des pays en développement sont aujourd hui confrontées aux enjeux du développement durable et doivent penser autrement leurs politiques et leurs investissements dans un contexte de changement climatique. A l échelle des villes d Afrique centrale, dans la plupart des cas, chaque collectivité territoriale décentralisée développe des initiatives, expérimente et cherche de plus en plus sous quelles conditions appréhender et intégrer les différentes dimensions du changement climatique à l échelle de la ville. Les politiques urbaines n ont jamais été aussi attentives à améliorer la qualité du cadre et des conditions de vie des populations et aux opérations destinées à renouveler et/ou à revitaliser les différents territoires de la ville. Il est ainsi intéressant d analyser divers environnements urbains et les évolutions qui s y observent dans une logique de partage d expériences et de savoir-faire. Les défis urbains des collectivités territoriales du Sud sont de plus en plus liés à l arrivée massive de néo-citadins. Ces défis comprennent entres autres les changements climatiques, la croissance des bidonvilles et de la pauvreté, l étalement urbain, les transports et la mobilité, et les problèmes de sûreté et de sécurité. Le rapport mondial de ONU-Habitat établi en 2011 souligne la portée de ces défis en ces termes : «Les effets de l'urbanisation et du changement climatique convergent aujourd'hui dangereusement et menacent sérieusement la stabilité environnementale, économique et sociale du monde entier». Il y a donc lieu de s interroger et de renforcer les réponses sur les relations développement urbain, développement socio-économique et changement climatique. Ainsi que sur la construction de projets territoriaux, d études, d outils et d indicateurs pour l implémentation de solutions pratiques durables. Il se pose alors des questions comme celles de savoir : Page 3
L évolution des pratiques et des politiques publiques par la prise en compte du changement climatique aboutit-elle à la mise en œuvre de projets innovants? Quelles sont les mutations réalisées dans le domaine de la gouvernance à l échelle locale pour la prise en compte efficace des effets du changement climatique et les préoccupations de développement durable en général? Comment s opère l intégration dans une démarche cohérente et la mise en œuvre au quotidien des mesures durables (Agenda 21, Plan Climat, plan d actions à l échelle du territoire, etc.) au sein des collectivités territoriales? OBJECTIFS DU SEMINAIRE DE DOUALA Dans la perspective de l Assemblée générale de l AIMF qui se tiendra à Dakar en Novembre 2014 et de la «Conférence internationale Paris Climat (COP 21)» de décembre 2015, étape décisive dans la négociation du futur accord international contraignant sur le climat pour l après 2020, le séminaire de Douala apparait comme une étape préparatoire à ces importantes assises. Il a pour objectif essentiel «d amener les villes francophones à élaborer un plaidoyer argumenté à exposer et à défendre sur la scène internationale», en animant des réflexions autour de ces questions, en mobilisant des élus, les administrations centrales et locales, des acteurs de la société civile, des universitaires, des professionnels des villes d Afrique centrale et des partenaires au développement autour de l analyse des défis et des leviers d action permettant d adresser efficacement les enjeux du changement climatique et de la durabilité pour les villes des pays en développement. Il s appliquera à analyser les défis majeurs et les stratégies mises en œuvre au regard des piliers du développement durable, en explorant les expériences des décideurs politiques et, les acteurs institutionnels responsables de la planification et du développement urbain. Dans un contexte de gestion partagée des villes entre plusieurs acteurs, sur la base de leurs connaissances et des études de cas qui seront présentées au cours du séminaire, les participants seront amenés à formuler des recommandations et des contributions à plusieurs niveaux devant permettre en particulier : D améliorer les outils et méthodes d intervention des politiques publiques face au changement climatique. De promouvoir et d améliorer la prise en compte des enjeux liés au changement climatique et au développement durable dans les politiques publiques locales ; De favoriser la mise en œuvre des projets territoriaux innovants d atténuation et d adaptation au changement climatique (Agenda 21, Plan Climat Territorial Intégré (PCTI), adaptation basée sur les communautés, Mécanisme de développement Page 4
propre (MDP), etc.) à travers l identification d axes prioritaires pour les territoires au regard des préoccupations liées au changement climatique et aux exigences du développement durable en général ; En définitive, ce séminaire a pour but d engager les Villes d Afrique centrale dans le débat relatif à la démarche à suivre pour élaborer des projets territoriaux innovants d atténuation et d adaptation au changement climatique, dont la finalité variera selon les principaux défis pris en compte dans la ville considérée. Les débats adossés sur des études de cas présentés par les villes à l aune de diverses études, des travaux du Groupe d experts intergouvernemental sur l évolution du climat (GIEC) et de leur expériences s articuleront autour des aspects liés au changement climatique (Atténuation/réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES), et adaptation au changement climatique), à l environnement urbain (Eau, assainissement individuel et collectif, hygiène et salubrité publique, biodiversité urbaine, etc.) et au développement urbain durable (Gouvernance, compétitivité économique, amélioration des conditions de vie, etc.). VILLES PARTICIPANTES Ndjamena (Tchad), Kaolack (Sénégal), Kinshasa (R.D Congo), Libreville (Gabon), Pointe- Noire et Brazzaville (Congo), Bangui (République Centrafricaine), Limbé, Foumban, Ebolowa, Garoua, Ngaoundéré, Bertoua, Edéa, Dschang, Bangangté, Yaoundé et Douala (Cameroun). Page 5