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Transcription:

outil d'expression des membres de l'alcip N 5 - Décembre 2013 P.P. 1214 Vernier CHF 3.50 Humeur vagabonde L'homme consensuel Aux arcs-en-ciel et aux oiseaux multicolores, il préfère le gris de l'ennui; à l'odeur du foin et du bon pain, il préfère le rance de la naphtaline; aux joies et aux souffrances, aux rires et aux pleurs, il préfère la fadeur de l'acquiescement. A ses états d'âme, à ses sentiments, à ses passions, il préfère la pensée "raisonnable", "objective". Aux cicatrices et aux rides, il préfère la rondeur lisse d'une pierre aplatie par la chirurgie esthétique. C'est l'homme nouveau, l'homme libéral ou l'homme sans profondeur; homme rachitique, homme diminué, ombre d'une ombre, spectre d'un spectre. Lecteur de journaux de l'establishment (notamment du journal de gare Le Temps) et dédaigneux des journaux d'opinion, adepte de la pensée unique, il rôde à côté de nous dans l'espoir de glaner quelques informations susceptibles d'interdire un concert ou une manifestation non politiquement correcte. L'homme polichinelle s'essaie à sa tentative macabre et morbide de chasser la vie, de chasser l'instinct, de chasser les perceptions au profit d'une existence molle et conforme à la dictature du bon goût érigée en système de droit divin par nos censeurs attitrés. Le puritanisme de sa pensée (criminalisation des fumeurs, psychiatrisation des objecteurs de conscience, médicalisation des homosexuels, etc.) n'a d'égal que son intelligence d'esclave. Quant à son pauvre vocabulaire que - sous d'aucunes latitudes l'on qualifie de "rectitude politique" - il est son Asugrin quotidien. L'homme consensuel est partout: à la télévision d'etat, dans les journaux de l'establishment, chez nos historiens fédéraux et chez nos politiciens-membresde-conseils-d'administration. A nous de lui opposer l'ivresse et les joutes de la vie, les paradis terrestres et les cieux d'amour et la tendresse d'un monde d'idées et non de consensus. Le Sagittaire Noir Entretien avec Pascal, un jeune de 21 ans Le jour où le "mais" a remplacé le "donc" D'Allemagne à Genève... quelle prévenance pour les chômeurs P.2 P.3 P.4

Page : 2 Le RAT L BOL Le Rat-porteur N 5 - Décembre 2013 Entretien avec Pascal, un jeune de 21 ans Sujet délicat qui commence de plus en plus à être discuté Pascal a fait ses écoles à Genève, il a fait partie des élèves moyens, ni bon, ni mauvais! Après le cycle il a commencé un apprentissage de construction métallique, anciennement appelé serrurier. Pascal: «J ai arrêté après une année, l ambiance n était pas sympa et les discussions tournaient toujours autour de l argent. Parfois, je me sentais mobbé, rabaissé, en tous les cas pas du tout soutenu en tant que jeune apprentis. J ai changé d apprentissage en espérant que je me sente mieux dans un autre lieu. Le métier de logistique m a tenté, ou anciennement appelé magasinier où je suis resté 3 ans à l économat du DIP. Surcharge de travail, mobbing était l ambiance du quotidien. J ai fini mon apprentissage avec le CFC». Pascal a cherché du travail en 3ème année pour se retrouver au chômage au lendemain de son CFC. Pascal: «Au début, je n ai pas été m inscrire au chômage, je pensais que je trouverai un travail assez vite». Ensuite en décembre je me suis dit que j avais le droit quand-même! J habite chez mes parents qui font partie de la classe moyenne, ils sont déçu que le monde du travail devienne aussi exigent. Pas de jeune sans expérience, pas d ancien qui pourrait coûter trop cher, voire être plus performant que le chef..souvent j ai pensé à ce que me disait mon père «il y a encore peu de temps, les employés qui avaient plus d expérience épaulaient les jeunes dans le contexte professionnelle.» Je me suis dit que l idée était intéressante. Bref, une histoire du «bon vieux temps». Pascal sans un travail se sent «hors société» Pascal: «Je fini par me demander si je peux trouver une place dans la société.» «J aime la nature, les discussions, je me sens assez proche de ce que peut dire le Dalaï Lama. Je me sens touché par ce que les autres peuvent, je sens ce monde du travail plutôt agressif et trop compétitif. Je songe au métier de policier pour le contact avec les autres et j ai des valeurs humaines que je pense pouvoir mettre en pratique dans ce travail qui est pourtant difficile. Je fais partie de cette génération où l on n a pas appris à se battre dans ce monde du travail pour lequel nous sommes tellement peu outillés!» Ce témoignage montre combien il difficile pour un jeune de faire son entrée dans la vie professionnelle. Je souhaite à Pascal et à tous ces jeunes qui galèrent de garder la force, le courage pour leur avenir et que le monde du travail s ouvre un peu plus à eux! Texte: Pascal et Chantal Le RAT L BOL est édité par l ALCIP - 5, rue Liotard - 1202 Genève Tél: 022 321 51 22 - Mail: alcip.ge@gmail.com - Site: www.alcip.ch Impression: Atar Roto Presse.SA - 13, rue des Sablières - Zimeysa voie 11A - Cp 565 - CH 1214 Vernier Illustration et mise-en-page: Sadia.ch - Périodicité: 3 numéros / an - Abonnement : ALCIP Toute reproduction est interdite - Droits réservés à l ALCIP

N 5 - Décembre 2013 Le RAT L BOL Page : 3 Le Rat-ton flingueur Le jour où le «mais» a remplacé le «donc» Notre société actuelle utilise le verbe «comprendre» (utilisé ici pour comprendre quelqu un) uniquement dans un souci de politesse, voire même de gain de paix dans le but de mettre fin à une discussion dans laquelle la personne en difficulté se voit priée de ne rien demander de plus, d arrêter de se plaindre et surtout ne pas faire de scandale. De plus en plus de lois et règlements, fondés sur des jugements hâtifs et des préjugés, portent atteinte à la dignité humaine et précarisent durablement des personnes qui sont déjà mises à mal par une situation économique et sociale difficile Indifférente aux malheurs des autres, complètement déresponsabilisée des lois et règlements qu elle émet sans se soucier nullement des conséquences néfastes qu ils peuvent entraîner, cette politique irresponsable conditionne de plus en plus d employés administratifs ou sociaux, soucieux de garder leur emploi, à un processus de déshumanisation qui cause des dégâts psychologiques constatés dans diverses associations. Aujourd hui, on se contente d appliquer, sans état d âme et sans aucun esprit critique ces lois en se donnant bonne conscience en répondant «je vous comprends mais je ne peux rien faire». La sympathie (faculté de participer, d être avec la personne, dans sa joie comme dans sa peine) et l empathie (la faculté de ressentir les émotions de l autre) ont semble-t-il disparu de notre conscience collective pour ne survivre qu à travers des phrases toutes faites dans le but d apaiser l autre sans lui offrir de solutions. je vais m employer à trouver une solution à votre problème». Car tout est dans le langage vrai et sincère. La personne qui souffre n est pas dupe, elle attend beaucoup de la compréhension de l autre à son égard. Aujourd hui, le nombre de personnes précaires et à l aide sociale augmente, sans compter celles et ceux qui n ont plus droit à rien parce qu ils ne sont juste pas assez pauvres. L empathie et la sympathie sont aujourd hui considérées comme les ennemis de l économie libérale alors même que les coûts de la santé liés aux conséquences psychologiques qu entraîne la précarité augmentent. Investir d avantage de moyens financiers dans l aide administrative et sociale et opter pour une attitude plus humaniste permettront à long terme aux personnes en difficultés de reprendre les forces nécessaires à une bonne intégration dans la société contribuant de façon pérenne à l économie de celle-ci. Texte: Anne-Marie Peysson Les coûts liés au chômage, à l aide sociale ou à l immigration demandent une politique d optimisation des résultats, non liés à la personne en difficulté mais résultant d objectifs de réductions des coûts sociaux. Il est tout de même curieux de croire qu il suffit d effacer les liens humains les plus importants au profit d une politique toujours plus méprisante d autrui pour imaginer que les êtres humains n ont plus besoin de se sentir compris et qu à long terme, les personnes en difficultés vont finir par se contenter du fameux «je vous comprends mais.» * Alors que l on entend souvent dire qu il faut responsabiliser d avantage les citoyens (surtout les plus démunis), on est en droit d attendre une politique tout aussi responsable que respectueuse d autrui, qui va enfin dire: «Je vous comprends donc *"La loi est dure, mais c'est la loi..et toujours la loi"

Page : 4 Le RAT L BOL Le Rat-porteur N 5 - Décembre 2013 D'Allemagne à Genève... quelle prévenance pour les chômeurs De plus en plus de conseils sont envoyés aux chômeurs sur la "toile", dans les médias et ceux-ci se révèlent le plus souvent "inutiles, ridicules, ringards" Voici la teneur des deux derniers articles parus récemment, le 1er dans le "Matin Orange" de ce printemps et intitulé "Nourrissez-vous pour Fr. 1,50 par jour", le second dans le journal portuguais "Avante" qui traitait d'un guide destinés aux chômeurs allemands en fin de droit. Qu'avons-nous à l'achat et que cuisinons-nous pour cette modique somme de Fr, 1,50. Eh bien pas grand-chose. Vous pourrez vous confectionner quelques soupes à base de fanes de carottes ou de raves, éventuellement utiliser aussi les épluchures de pommes de terre et légumes genre courgettes, concombres. Nous pourrions appeler l une de ces recettes «la soupe au mépris» qui rappelle hélas un processus de déshumanisation qui a été instauré en d autres temps et lieux plus horribles. Dans cette optique, il serait beaucoup plus sain d'inciter les chômeurs à brouter l'herbe des alpages l'été et à se contenter l'hiver de quelques brassées de foin. L autre côté du Rhin, un livret destiné aux chômeurs en fin de droit fait polémique, et lorsqu'on prend connaissance de quelquesuns des conseils prodigués, on frémit: - ne pas manger de viande pendant une semaine - mettre des pierres dans le réservoir des toilettes pour économiser l'eau - vendre ses vieux meubles et boire l'eau du robinet. A qui s'adressent ces précieuses recommandations? Aux fins de droit sous le régime de la réforme Harz IV initiée il y a dix ans par le chancelier social-démocrate G.Schroeder, qui percoivent une allocation mensuelle de CHF 280.-,le paiement d'un logement "décent" mais avec une allocation maximale de CHF 224.-! Ces bienheureux ne peuvent en outre gagner plus de CHF 75.- par mois, ni se faire aider par leur famille ou leurs amis. Des controleurs vont même jusqu'à perquisitionner leur logement à la quête d'éventuels objets de valeur...on peut parler sans outrance de pratiques de basse police. L'ironie de cette triste histoire est que Peter Harz, inspirateur des quatre réformes qui portent son nom et lui-même ancien directeur du personnel de Volkswagen, a démissionné en juillet 2005 à la suite d'une affaire de corruption... Heureusement, il existe d'autres alternatives pour se nourrir sainement et à petit prix. Caritas par exemple, qui met sur pied 4 fois l'an des ateliers cuisine qui apprennent à confectionner un repas de A à Z, càd avec entrée, met principal et dessert pour env. CHF 6,50 par personne; c'est bon, bien fait et équilibré au point de vue nutritif. Rien à voir donc avec ces soupes "eau de vaisselle" qui n'entraînent que carences alimentaires et fatigue. Les légumes sont chers dans les magasins et marchés de Genève, allez faire un tour à l'union maraîchère à Carouge, vous en aurez pour CHF 15-20.- par personne pour une semaine et c'est frais frais frais. Texte: Danielle Gallaz et Henri Clairembault

N 5 - Décembre 2013 Le RAT L BOL Page : 5 Le Rat-mène-sa-fraise En attendant que En attendant que d autres arnaques, liées au manque de législation efficace et cohérente, soient résolues Monte Cristo décide de se pencher sur une autre incongruité qui touche directement, la tranche de population la plus affaiblie: L impôt Billag. Voyez-vous, dans une attitude d une infinie magnanimité, les autorités ont décidé il y a déjà quelque temps, que les personnes à l AVS et à l AI, seraient exonérées de la redevance, ce qui est très noble en soi mais il se trouve qu il existe une catégorie de la population, encore plus précaire, ceux qui ne reçoivent que le minimum vital de l aide sociale, c est-à-dire, d après les barèmes en vigueur, tous ceux qui sont en dessous du seuil de pauvreté, et vu la conjoncture, un chômeur de longue durée ou de fraîche durée (Vite expédiés à l aide sociale après un délai éclair) tombent déjà dans cette catégorie Que dans le système de castes indiennes, on appelle les «Intouchables» Et bien, cela veut dire en concret, que bien que les rentes AI ou AVS soient supérieures au minimum vital, les personnes à l Hospice Général, elles ne sont pas exonérées de cet impôt, aberrant! Il y a deux cas de figure: Ceux qui ne paient pas (car ils ont déjà fichés aux poursuites) et donc qui laissent venir les commandements à payer, qui se transforment en Actes de défaut de biens car le minimum vital est insaisissable Résultat? Dans l hypothèse la plus folle Si un jour ils retrouvent du travail, ils vont devoir faire face à des dettes de plus de CHF 10'000.- de redevance en retard, frais et intérêts moratoires en plus. Absurde! Le deuxième cas (c est ceux qui peuvent tout faire basculer ) ce sont ceux qui, malgré leur situation précaire, n ont pas de dettes et ne veulent pas en avoir, donc ils vont demander à Billag naïvement, des arrangements de paiement.des arrangements qui leur sont REFUSES. Quelques irréductibles, vont déposer plainte à l Office Fédéral des Communications, qui va leur répondre : «L aide sociale prend en charge la redevance, si ce n est pas le cas, en parlez avec votre assistant social» Sauf que l Hospice Général s en lave les mains en déclarant: "Oui c est DEJA compris dans le minimum vital, sous la rubrique divers." Attendez là? Comment ça divers? Le minimum vital n est pas taxable La redevance est un impôt Donc c est techniquement impossible d appliquer dans la pratique un tel raisonnement contradictoire. Et d ailleurs, les vrais irréductibles feront opposition systématique, et n ayant pas refusé de payer, ayant demandé un arrangement qui ne leur a pas été octroyé, aucun Juge de Paix ne pourra admettre de frais, des intérêts ni de poursuite, après de tels agissements. Etant donné que les personnes au Minimum Vital sont les plus démunies sur l échelle sociale, c est carrément de l harcèlement gratuit et de l enrichissement frauduleux opéré sur leur dos. Billag doit disparaitre pour tous, vu que la qualité de la programmation télévisuelle laisse de plus en plus à désirer, mais surtout,billag doit cesser d étrangler les populations les plus précarisées! Leur hypnose ne marche plus! Je rappelle que peu importe que vous n'ayez aucune TV puisque Billag estime qu'un ordinateur ou une tablette représentent une tv pour eux! Copyright MonteCristo Initiative à signer : http://www.solidarische.ch/billag_fr/radio_et_television_-_sans_billag.pdf

Page : 6 Le RAT L BOL N 5 - Décembre 2013 Le Rat-fûté L économie du partage Quand nous en avons l occasion, ma fille de 13 ans et moi-même, nous voyageons pour presque rien. La fois dernière nous nous sommes rendues chez la famille sur Paris pour un montant de 172 chf (ce prix est un trajet aller/retour pour 2 personnes) Beaucoup d entre nous désire voyager mais aussi être amené à se déplacer pour une journée, un week-end dans une autre commune, canton ou pays, étant donné les tarifs exorbitant cela s avère beaucoup plus difficile de réserver un billet de train ou d avion pour une ou plusieurs personne. Evidemment nombreux sont les ménages qui vivent avec des ressources financières en dessous de la moyenne, la plupart d entre eux restent prisonniers de leur quartier et ville. Il existe pourtant une solution: BLABLA CAR un site de covoiturage sécurisé http://www.covoiturage.fr/ Les avantages de ce site est de voyager à un niveau mondial à travers l Europe, c est une autre manière de se rendre là où nous allons sans attendre une réservation de longue durée et tout en minimisant les frais de billet de train ou d avion mais aussi d usure de la voiture, de payer les autoroutes, etc. LA SOLUTION IDEALE plus sympa, plus économique et surtout vous participez à l écologie de notre planète. VOUS avez besoin d une connexion internet et d une carte Prépaie et Bon voyage! Texte: Jamila Dradri ALCIP Association de Lutte Contre les Injustices sociales et la Précarité Tél: 022 321 51 22 www.alcip.ch Mail : alcip.ge@gmail.com

N 5 - Décembre 2013 Le RAT L BOL Page : 7 Le Rat-ta-tam Supplément d intégration La loi n est pas toujours claire et c est pourquoi il faut l interpréter. L adage veut qu en demandant leur avis à deux juristes, ils produisent trois opinions. Voici le mien sur la problématique du supplément d intégration mensuel de 200 francs pour les personnes seules, sans activité lucrative, ayant à charge un enfant de moins de 2 ans. Cette aide est prévue dans le Règlement genevois d'exécution de la loi sur l'insertion et l'aide sociale individuelle (RIASI). La question précise porte sur la possibilité d obtenir cette somme en plus d un contrat d aide sociale individuel (CASI) ou si elle est incluse dans celui-ci. Généralités sur le supplément d intégration mensuel Une définition du supplément d intégration peut être trouvé dans les normes CSIAS, qui ne sont pas obligatoires mais servent de base à de nombreuses législations cantonales. Ces normes le qualifient de récompense financière pour qualification professionnelle, scolarisation et formation, des activités d utilité publique ou de voisinage et de soins qu il entend ainsi promouvoir. Il est précisé que le supplément d intégration doit être fixé en fonction de l effort fourni et de l importance de l activité d intégration sociale. Différence entre supplément d intégration et prestations circonstancielles Contrairement aux suppléments d intégration qui sont des prestations liées aux personnes et non pas aux besoins et pouvant être accordées à plusieurs personnes vivant dans le même ménage, les prestations circonstancielles sont octroyées en raison de problèmes particuliers en rapport avec l état de santé, la situation économique et familiale du bénéficiaire. Le supplément d intégration mensuel en droit genevois En droit genevois le supplément d intégration mensuel de l'art. 7A al. 2 RIASI pour personne seule, sans activité lucrative, ayant à charge un enfant de moins de deux ans révolus est, conformément à la systématique légale, placé dans la catégorie des prestations à caractère incitatif. Celles-ci sont fondées sur l'art. 25 LIASI, permettant au Conseil d Etat de fixer leur règlement et leur montant. Il est précisé à l'art. 6 RIASI qu il ne peut être alloué plus d'une prestation à caractère incitatif par personne. À première vue donc, on ne saurait exiger ce supplément d intégration en plus des sommes prévues pour la conclusion d un CASI. Pourtant, les normes CSIAS prévoient un supplément d intégration de 200 francs au moins pour les personnes seules avec enfant(s) à charge ne pouvant exercer d activité lucrative ou une activité d intégration en dehors de la famille en raison de leur charge familiale. Il s agit de la norme ayant probablement servi de base à l'art. 7A al. 2 RIASI. La justification de cette aide est la prise en compte du fait qu on ne saurait exiger d une personne vivant seule ayant au moins un enfant à charge en bas âge qu elle exerce une activité lucrative ou fournisse une prestation d intégration extra-familiale. La différence littérale entre la norme CSIAS et celle du droit genevois se trouve au niveau de l absence d activité lucrative. Dans le premier cas («ne pouvant exercer d activité lucrative ou une activité d intégration en dehors de la famille»), elle ne doit pas être possible, alors que dans le second, tiré du règlement genevois («sans activité lucrative»), il est simplement question de l absence d activité lucrative, sans qu il soit question des possibilités d en exiger une. Ainsi, il n est pas possible d appliquer la justification prévue par les normes CSIAS au supplément prévu par le droit genevois. L'art. 7A al. 2 RIASI comme prestation circonstancielle Compte tenu de l interprétation littérale (en partant du texte) et téléologique (à la lumière de son but) de la disposition genevoise, il est possible de l interpréter comme une prestation circonstancielle, celle-ci n étant pas en rapport avec un effort à fournir par la personne bénéficiaire mais par la situation familiale et économique du bénéficiaire. En effet, il ne s agit pas d un remplacement de l effort d intégration pouvant être demandé habituellement, mais bien d une prestation permettant de palier aux frais importants liés à un enfant en bas âge. On constate d ailleurs que les prestations circonstancielles prévues à l'art. 9 al. 12 RIASI pour les frais liés aux activités des enfants concernent principalement des situations où l enfant est scolarisé. Une prestation circonstancielle pour les frais liés à un enfant en bas âge n est pas prévue ailleurs et ne constituerait pas une prestation «doublon». Sans conditions sur un effort à fournir, mais uniquement basé sur la situation de la personne, la prestation répond à la définition de la prestation circonstancielle. Suite en page 8

Page : 8 Le RAT L BOL N 5 - Décembre 2013 Cette interprétation est renforcée par le fait qu en pratique des CASI sont proposés à des personnes dans la situation visée par l'art. 7A al. 2 RIASI. Si le législateur était parti du principe, comme c est le cas dans les normes CSIAS, qu un effort d intégration n est pas exigible de personnes dans cette situation, de tels contrats ne leur seraient pas proposés. Conclusion Bien que placée dans le chapitre des prestations à caractère incitatif, la prestation de l'art. 7A al. 2 RIASI doit être considérée comme une prestation circonstancielle, liée à la situation de la personne, et par là, non soumise à la limite d une prestation de ce type par personne, prévue à l'art. 6 RIASI. Elle n est donc pas incluse dans le CASI mais doit être allouée en plus de celui-ci. Texte: Maxime NOM : INSCRIPTION pour: Devenir membre de l ALCIP (vous recevez automatiquement notre journal) CHF 30.- par année (à discuter selon les cas) Juste recevoir notre journal (3 publications annuelles) CHF 10.- par année - soutien: CHF 20.- PRéNOM : ADRESSE : TéLéPHONE : MAIL : CONTACT : ALCIP 5, rue Liotard - 1202 Genève Téléphone : 022 321 51 22 Site internet : www.alcip.ch Mail : alcip.ge@gmail.com CCP : 12-492642-3