Vieillissement nutritionnel besoins du sujet âgé Bruno Lesourd (Clermont-Ferrand)
La nutrition = apports énergétiques Entrées énergétiques : alimentation GLP (Glucides, Lipides, Protides) + cofacteurs enzymatiques oligo-éléments, vitamines + minéraux Na, Cl, K, Ca + eau et ses régulateurs (fibres) Sorties énergétiques : dépenses
Quels sont les 3 besoins énergétiques? Métabolisme de repos (de base) DER F 1 250-1130 kcal/j (<75ans, >75ans) H 1 570-1500 kcal/j Dépense thermogénique des aliments 150-200 kcal/j retardée \ troubles glycorégulation Dépenses liées à l activité physique (sédentaires) s érode lentement après 50 ans DE activités de vie quotidienne DE activités + intenses (marche)
Déséquilibre entrées-sorties Entrées > Sorties prise de poids avec stockage de énergie = stock lipides G G+L L L P P Sorties > Entrées perte de poids G G P P+G L restent Un poids tous les mois
Le vieillissement Se caractérise par l apparition d une population qui maigrit par sorties entrées
La MPE est le principal facteur pronostic d une personne âgée
risque de décès 20-50 ans > 65 ans IMC
La fragilité nutritionnelle du sujet vieillissant vieillissement en soi Modifications de l environnement Survenue de pathologie conséquences physiologiques conséquences médicamenteuses
L âge entraîne des modifications de la prise alimentaire de l appétit du goût de l odorat tendance à l anorexie chronique besoin de mets plus goûteux perte du plaisir à venir des capacités masticatoires élimination des aliments durs de la vidange gastrique de la durée d anorexie post-prandiale Dysrégulations
Dysrégulation de l appétit avec l âge Older men Younger men Roberts et al. JAMA 1994;272:1601-6
Dysrégulation de l appétit avec l âge Roberts et al. JAMA 1994;272:1601-6
Age de la prise alimentaire * aliments moins durs moins de viande, légumes * aliments moins abondants prise alimentaire * goûts moins faciles à satisfaire prise alimentaire * idées reçues et les tabous alimentaires d autant plus que la prise médicamenteuse est abondante
Dysrégulation du goût (1) seuil de perception des 4 sensations de base sucré (2,7) < acide (4,3) < amer (6,9) < salé (11,6) perception des variations de concentration glucose : 6-12% à 20 ans même sens de graduation discrimination des saveurs 25% à 70 ans variable : saccharose-caféine < saccharose-acide citrique
Dysrégulation du goût (2) tendance à une alimentation plus sucrée que salée les sucres rapides représentent 25-35 % de la consommation des hydrates de carbone danger anorexigènes de tous les régimes danger des régimes hyposodés
Dysrégulation de l odorat (1) seuil de perception des odeurs débute + tôt chez Homme (20 ans) que chez la Femme (40 ans) s accélére après 60-70 ans perception des variations de concentration discrimination des saveurs
Dysrégulation de l odorat (2) tendance à une moindre perception des odeurs désagréables non incommodés quand ils ne lavent pas moindre perception des aliments avariés tendance à une moindre perception des odeurs agréables moindre effet de stimulation de l appétit l appétit est stimulable par des diffuseurs d odeurs
Faire des plats relevés en goût et en odeur
Diminution des capacités masticatoires la dentition est rarement correcte déchaussement des dents chicots dentiers mal adaptés Car ces soins sont mal remboursés Force musculaire est parfois défectueuse (PEM) arthrose mandibulaire n est pas rare La nourriture proposée est parfois inadaptée maïs, viande trop grillée, fruits verts,...
Prescriptions médicales et appétit Les régimes appétit quel que soit le régime sans sel sans fibres sans graisses sans sucres Polymédication appétit plénitude gastrique modification goût des aliments
Médicaments et goût Antibiotiques Antithyroïdiens Hypoglycémiants Cardiotoniques Anti-parkinsoniens psychotropes Antimitotiques Anti-inflammatoires anticontracturants
Ralentissement de la vidange gastrique moins de cellules secrétrices d HCl PH gastrique Retard de vidange hypersecrétion des cellules restantes ulcères souvent silencieux
Ralentissement de la digestion Retard de vidange gastrique Retard des secrétions (pancréatique) Retard d absorption intestinale mais sans + absorption active (protéines, calcium)
Vieillissement et métabolismes
métabolisme de l eau le sujet âgé est sec eau = 70% poids à naissance, 50% à 70 ans on perd > 10 litres d eau entre 20 et 70 ans le sujet âgé perd de l eau tous les jours impossibilité de concentrer ses urines 1 litre urines en plus le sujet âgé n a plus soif il se déshydrate facilement
Lutte contre la déshydratation Faire boire assez : nl = 1,5 litre/j à si chaleur interne (fièvre) : 300 ml pr 1 C externe (chauffage, été) fuite d eau (vomissements, diarrhée, escarres) eau + sel Faire manger assez (50% de l eau est apportée par les aliments) Manger des légumes (fibres régularisent le transit) Marcher (marche régularise transit et stimule appétit)
métabolisme du glucose retard de sécrétion d insuline après absorption de glucose Hyperglycémie post-prandiale difficulté de stocker le glucose dans le muscle moindre stock de glycogène Hypoglycémie matinale attention à trop de sucres à jeun attention au réveil manger des féculents le soir
métabolisme des protéines avec l âge : anabolisme protéique catabolisme protéique conservé on perd des protéines tous les jours et encore plus en cas de maladie Mécanisme : hyperconsommation des aa dans l aire splanchnique moindre aa dans plasma en post prandial synthèse protéique musculaire
métabolisme des protéines on a besoin de plus de protéines pour conserver sa masse musculaire mais les besoins quand on activité par contre ils (+20-30%) pour une même activité le vieux actif a besoin de plus de protéines
Nutrition en environnement Isolement pas approvisionnement pas d aide à la préparation culinaire pas d aide à la prise alimentaire pas de convivialité Handicaps aménagement de la maison Revenus faibles ou mal utilisés!!!!!! Méconnaissance des besoins ou préjugés sur les besoins réels
Nutrition et maladies 1 patient hospitalisé sur 2 en SLD entraîne : morbidité infectieuse x 2 à 6 mortalité x 2 à 8
STRESS Monocytes IL-1 IL-6 TNF * lymphocytes * phagocytes * fibroblastes Actions métaboliques
Protéolyse Lipolyse Acides aminés Acides gras, triglycérides IL-1 IL-6 TNF Hypo-insulisme Glucose Ostéolyse Ca 2+ Réorganisation du métabolisme protéique hépatique Anabolisme des protéines de transport ALBUMINE, TRANSTHYRETINE Anabolisme des Protéines de phase aiguë CRP, OROSOMUCOIDE
L inflammation P A T H O L O G I E Monocytes Sanguins Macrophages Tissulaires + Cytokines Mobilisation des réserves Nutritionnels Protéolyse Lipolyse Insuline Ostéolyse + Activation des processus de défense Lymphocytes Phagocytes fibroblastes
Danger nutritionnel des maladies en gériatrie Réserves nutritionnelles déjà ostéoporose, sarcopénie Troubles métaboliques non reconstitution totale du muscle perdu troubles de la régulation glycémique Déséquilibre macrophage lymphocyte syndromes inflammatoires prolongés action longue durée fragilité
cortisol Aging and stress hormones C O R T I S O L Jeunes rats Vieux rats Sapolsky et coll, Exp. Gerontol. (1983) Gilad et coll, J Reprod. Fertil. (1993) Bodnoff et all, J. Neuro-Sci. (1995) stress Time
Apports en énergie (macronutriments = GPL) risque infectieux risque de chutes risque de fracture temps de cicatrisation contacts sociaux fonctions intellectuelles Aggravation des maladies (cardiaques, rénales, respiratoires, arthrosiques, diabète,.)
Diagnostic de MPE Variation du poids 5% (2kg) en 1 mois 10% (4-5 kg) en 6 mois Index de Masse Corporelle < 21 kg/m 2 Ingesta < 2/3 besoins < 1500 kcal/j < 20 kcal/kg/j Biologie Albumine < 35 g/l (38 = début) préalbumine < 110 mg/l ANAES MNA < 17/30 Un seul critère suffit
Diagnostic de la MPE Sévère : perte de poids > 10% en 1 mois Index de Masse Corporelle (IMC) < 18 kg/m 2 Ingesta < 15 kcal/kg/j et/ou < 1000 kcal/j Albumine sérique < 30 g/l Dramatique : perte de poids + grande Index de Masse Corporelle (IMC) < 16 kg/m 2 Ingesta < 10 kcal/kg/j et/ou < 500 kcal/j Albumine sérique < 25 g/l
Fruits et légumes Au moins 5 par jour Pain et autres aliments céréaliers, Pomme de terre et légumes secs Viandes Poissons et produits e la pêche oeufs Laits et produits laitiers À chaque repas selon l appétit 1 à 2 fois par jour 3 à 4 fois par jour
Matières grasses ajoutées Limiter la consommation Produits sucrés Limiter la consommation Boissons Sel De l eau à volonté 1 à 1,5 L par jour Limiter la consommation
Activité physique L équivalent d au moins une demi heure de marche chaque jour