Science, technologie et industrie : Perspectives de l OCDE



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ORGANISATION DE COOPÉRATION ET DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUES L OCDE est un forum unique en son genre où les gouvernements de 30 démocraties œuvrent ensemble pour relever les défis économiques, sociaux et environnementaux que pose la mondialisation. L OCDE est aussi à l'avant-garde des efforts entrepris pour comprendre les évolutions du monde actuel et les préoccupations qu elles font naître. Elle aide les gouvernements à faire face à des situations nouvelles en examinant des thèmes tels que le gouvernement d entreprise, l économie de l information et les défis posés par le vieillissement de la population. L Organisation offre aux gouvernements un cadre leur permettant de comparer leurs expériences en matière de politiques, de chercher des réponses à des problèmes communs, d identifier les bonnes pratiques et de travailler à la coordination des politiques nationales et internationales. Les pays membres de l OCDE sont : l Allemagne, l Australie, l Autriche, la Belgique, le Canada, la Corée, le Danemark, l'espagne, les États-Unis, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l Irlande, l Islande, l Italie, le Japon, le Luxembourg, le Mexique, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République slovaque, la République tchèque, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse et la Turquie. La Commission des Communautés européennes participe aux travaux de l OCDE. Les Éditions OCDE assurent une large diffusion aux travaux de l'organisation. Ces derniers comprennent les résultats de l activité de collecte de statistiques, les travaux de recherche menés sur des questions économiques, sociales et environnementales, ainsi que les conventions, les principes directeurs et les modèles développés par les pays membres. Cet ouvrage est publié sous la responsabilité du Secrétaire général de l OCDE. Les opinions et les interprétations exprimées ne reflètent pas nécessairement les vues de l OCDE ou des gouvernements de ses pays membres. Publié en anglais sous le titre : OECD Science, Technology and Industry Outlook 2008 Les corrigenda des publications de l OCDE sont disponibles sur : www.oecd.org/editions/corrigenda. OCDE 2008 Vous êtes autorisés à copier, télécharger ou imprimer du contenu OCDE pour votre utilisation personnelle. Vous pouvez inclure des extraits des publications, des bases de données et produits multimédia de l'ocde dans vos documents, présentations, blogs, sites Internet et matériel d'enseignement, sous réserve de faire mention de la source OCDE et du copyright. Les demandes pour usage public ou commercial ou de traduction devront être adressées à rights@oecd.org. Les demandes d'autorisation de photocopier une partie de ce contenu à des fins publiques ou commerciales peuvent être obtenues auprès du Copyright Clearance Center (CCC) info@copyright.com ou du Centre français d'exploitation du droit de copie (CFC) contact@cfcopies.com.

AVANT-PROPOS Avant-propos Les Perspectives de la science, de la technologie et de l industrie de l OCDE 2008 constituent la septième édition d une publication biennale, destinée à offrir une vue générale des tendances, des perspectives et des orientations de l action publique dans les domaines de la science, de la technologie et de l industrie dans l ensemble de la zone de l OCDE et dans les grandes économies non membres. Outre une synthèse des informations les plus récentes disponibles sur les grandes évolutions de l action gouvernementale, ces Perspectives 2008 présentent des analyses détaillées de thèmes importants de la politique scientifique, technologique et industrielle, en accordant une attention particulière à l innovation. Des chapitres spécifiques traitent des pratiques d évaluation des impacts socio-économiques de la recherche publique et des résultats de la première grande tentative harmonisée pour analyser les microdonnées issues des enquêtes sur l innovation. Cet ouvrage propose également des profils individuels des performances des différents pays en matière de science et d innovation en relation avec la situation du pays et les enjeux actuels de la politique publique. Le rapport a été préparé sous l égide du Comité de la politique scientifique et technologique (CPST) de l OCDE, à partir de contributions de ses Groupes de travail. Les chapitres ont été préparés par différents membres de la Direction de la science, de la technologie et de l industrie de l OCDE, notamment Ester Basri, Beñat Bilbao-Osorio, Sarah Box, Mario Cervantes, Tae-Seog Oh, Dirk Pilat et Gang Zhang de la Division de la politique de la science et de la technologie de l OCDE. Le chapitre 5 a été préparé par des membres de la Division des analyses économiques et des statistiques de l OCDE, notamment Alessandra Colecchia, Dominique Guellec et Vladimir López-Bassols ainsi que par des experts nationaux, dont Carter Bloch du Centre danois des études sur la recherche et la politique de la recherche, Chiara Criscuolo de la London School of Economics, Marion Frenz et Ray Lambert du Department for Innovation, Universities and Skills du Royaume-Uni et Claire Lelarge du SESSI (France). Ester Basri a assuré la coordination générale de la publication. Claire Miguet et Martin Schaaper ont préparé les statistiques sur les pays membres de l OCDE et sur les pays non membres, respectivement, et Marion Barberis, Catherine Bignon et Philippe Marson ont assuré les services de secrétariat, tandis que Joseph Loux supervisait le processus de publication. Les Perspectives ont bénéficié des contributions de fond et des commentaires reçus des délégués au CPST et à son Groupe de travail sur la politique de l innovation et de la technologie, ainsi que de nombreux collègues du Secrétariat de l OCDE. 3

TABLE DES MATIÈRES Table des matières Résumé.................................................................... 11 Chapitre 1. Dynamique mondiale de la science, de la technologie et de l innovation................................................. 19 Introduction............................................................ 20 Déterminants de la croissance économique................................. 20 Dynamique de la R-D : les choses changent................................. 23 L innovation dans les technologies clés..................................... 37 La performance en matière d innovation varie d un pays à l autre.............. 41 L innovation dans le domaine du financement............................... 45 Essor de la prise de brevets et de la publication d articles scientifiques.......... 48 La demande de ressources humaines s intensifie............................ 52 Résumé................................................................ 62 Notes.................................................................. 62 Références.............................................................. 62 Chapitre 2. Principales évolutions des politiques nationales de la science, de la technologie et de l innovation................................. 65 Introduction............................................................ 66 Stratégies nationales en faveur de la science, de la technologie et de l innovation........................................................ 69 Renforcement de la recherche publique et des organismes publics de recherche............................................................ 80 Soutien de la R-D et de l innovation en entreprise............................ 87 Renforcer la collaboration et les réseaux entre innovateurs.................... 100 Mondialisation de la recherche et de l innovation............................ 103 Ressources humaines en science et technologie.............................. 106 Évaluation des politiques de l innovation................................... 112 Enjeux futurs........................................................... 115 Notes.................................................................. 116 Références.............................................................. 116 Chapitre 3. Science et innovation : notes par pays............................... 117 Allemagne.............................................................. 118 Australie............................................................... 120 Autriche................................................................ 122 Belgique................................................................ 124 Canada................................................................. 126 Corée.................................................................. 128 5

TABLE DES MATIÈRES Danemark.............................................................. 130 Espagne................................................................ 132 États-Unis.............................................................. 134 Finlande................................................................ 136 France................................................................. 138 Grèce.................................................................. 140 Hongrie................................................................ 142 Irlande................................................................. 144 Islande................................................................. 146 Italie................................................................... 148 Japon.................................................................. 150 Luxembourg............................................................ 152 Mexique................................................................ 154 Norvège................................................................ 156 Nouvelle-Zélande........................................................ 158 Pays-Bas................................................................ 160 Pologne................................................................ 162 Portugal................................................................ 164 République slovaque..................................................... 166 République tchèque...................................................... 168 Royaume-Uni........................................................... 170 Suède.................................................................. 172 Suisse.................................................................. 174 Turquie................................................................. 176 Afrique du Sud.......................................................... 178 Brésil.................................................................. 180 Chili................................................................... 182 Chine.................................................................. 184 Fédération de Russie..................................................... 186 Israël................................................................... 188 Annexe 3.A1............................................................. 190 Chapitre 4. Évaluer les retombées socio-économiques de la R-D publique : pratiques récentes et perspectives.................................. 205 Introduction............................................................ 206 Définir les retombées de la R-D............................................ 206 Les difficultés principales de l évaluation des retombées socio-économiques de la R-D publique....................................................... 207 Les méthodes d évaluation des retombées de la recherche publique dans les pays de l OCDE.................................................. 210 L évaluation des retombées des conseils scientifiques et des organismes de recherche publics..................................................... 219 L évaluation des retombées des programmes de recherche.................... 224 Les retombées non économiques.......................................... 229 Conclusions............................................................. 232 Notes.................................................................. 235 Références.............................................................. 235 6

TABLE DES MATIÈRES Chapitre 5. L innovation dans les entreprises : conclusions d une analyse comparative des microdonnées issues des enquêtes sur l innovation... 239 Introduction............................................................ 240 L utilisation des microdonnées issues des enquêtes sur l innovation............ 240 Les indicateurs de l innovation............................................ 244 Innovation technologique et non technologique............................. 257 Innovation et productivité................................................ 261 Innovation et DPI........................................................ 270 Remarques finales....................................................... 278 Notes.................................................................. 278 Références.............................................................. 280 Annexe 5.A1. Tableaux................................................... 282 Encadrés 1.1. Performances en sciences des élèves de 15 ans et intensité de la recherche des pays............................................... 58 2.1. Récentes évolutions de la politique de la recherche et de l innovation dans l Union européenne.............................................. 85 2.2. Récentes évolutions de la politique de la recherche et de l innovation aux États-Unis........................................................ 88 2.3. Récentes évolutions de la politique de la recherche et de l innovation en Chine............................................................. 90 2.4. L offensive des Pays-Bas en faveur des PME............................... 97 2.5. Corée : soutien des RHST tout au long de la vie étudiante et professionnelle..................................................... 109 2.6. Politiques de la Commission européenne en faveur de la mobilité internationale........................................................ 111 2.7. Évaluation de l impact des politiques de la science, de la technologie et de l innovation au Portugal........................................... 114 4.1. Onze dimensions des retombées de la science............................ 208 4.2. Les principales difficultés de l analyse des retombées économiques et non économiques de la R-D publique.................................. 209 4.3. Le modèle macroéconométrique de Guellec et van Pottelsberghe de la Potterie....................................... 211 4.4. Capitalisation de la R-D : questions de méthode........................... 214 4.5. Relier des données concernant les CBPRD avec des ensembles de données sur les publications et les brevets : l exemple de la santé................... 218 4.6. Le modèle de Monash................................................. 222 4.7. Réductions des coûts directs des maladies grâce à la recherche médicale du NIH.............................................................. 224 4.8. Le rôle du NIH dans la lutte contre les maladies........................... 225 4.9. Le modèle NEMESIS................................................... 227 4.10. L enquête sur le système de compte rendu des entreprises................. 229 4.11. Recherche sur la sécurité routière en Suède.............................. 232 5.1. Définition de l innovation.............................................. 246 5.2. Le modèle en bref..................................................... 264 5.3. Quelques obstacles à la mesure de l innovation........................... 265 5.4. Le modèle........................................................... 277 7

TABLE DES MATIÈRES Tableaux 1.1. Investissements en actifs intellectuels dans 5 pays de la zone OCDE, par catégorie d actif................................................... 45 2.1. Plans nationaux révisés ou nouveaux concernant la politique de la science, de la technologie et de l innovation dans les pays de l OCDE et dans certaines économies non membres, 2008......................... 73 2.2. Objectifs en matière de dépenses de R-D................................. 82 2.3. Évolutions récentes ou en projet des incitations fiscales à la R-D dans les pays de l OCDE et certaines économies non membres, 2008......... 92 2.4. Évolutions récentes ou en projet du régime des DPI dans les pays de l OCDE et certaines économies non membres................................... 99 2.5. Évolutions récentes des politiques de promotion de l investissement direct étranger dans la R-D et l innovation..................................... 104 2.6. Mesures prises récemment pour mettre en valeur les ressources humaines en science et technologie (RHST)........................................ 108 3.A1.1. Indicateurs et valeurs des graphiques en étoile........................... 193 3.A1.2. Notes sur les pays dans les graphiques en étoile.......................... 196 3.A1.3. Pays affichant les valeurs maximales dans les graphiques en étoile.......... 199 3.A1.4. Sources des données et notes méthodologiques des graphiques en étoile..... 200 3.A1.5. Sources des données des graphiques spécifiques aux pays................. 202 4.1. Part des budgets publics de R-D en fonction des objectifs socio-économiques, 1995 et 2006.......................................................... 217 5.1. Quelles sont les entreprises les plus susceptibles d innover?................ 266 5.2. Quelles entreprises dépensent davantage dans l innovation?............... 267 5.3. Quel est l effet de l innovation de produit sur la productivité du travail?...... 269 5.4. Innovation de produit et productivité du travail : contrôles de robustesse..... 270 5.A1.1. Synthèse des résultats de l analyse factorielle............................ 282 5.A1.2. Impact des différents modes d innovation sur la productivité............... 283 Graphiques 1.1. Origine des écarts de revenu réel, 2006................................... 21 1.2. Contribution à la croissance du PIB, pays du G7, 1985-2006 et 2001-06........ 22 1.3. Évolution de la R-D, 1996-2006.......................................... 23 1.4. Intensité de la DIRD, par pays, en 1996, 2001 et 2006....................... 25 1.5. Dépense de R-D des entreprises, 1996-2006............................... 25 1.6. Intensité de dépense de R-D des entreprises, par pays, en 1996, 2001 et 2006.............................................................. 26 1.7. Intensité de R-D des entreprises et part de R-D effectuée par des entreprises employant 500 personnes ou plus, en 2005 (ou année la plus proche)........ 27 1.8. Dépenses de R-D des entreprises dans les secteurs des services et manufacturier, 1995-2004............................................ 28 1.9. R-D financée par l État, en 1996, 2001 et 2006............................. 29 1.10. Évolution des budgets publics consacrés à la R-D, 2002-07 (ou dernières années disponibles)....................................... 30 1.11. Financement public direct et indirect de la R-D des entreprises, et incitations fiscales à la R-D, 2005 (ou dernière année disponible)...................... 31 8

TABLE DES MATIÈRES 1.12. R-D effectuée dans les établissements d enseignement supérieur et les laboratoires publics de recherche, par région, 1996-2006............... 32 1.13. Recherche-développement dans l enseignement supérieur, 1996, 2001 et 2006.............................................................. 33 1.14. Dépense de recherche-développement de l enseignement supérieur, par discipline, 2005.................................................... 34 1.15. Part de la R-D de l enseignement supérieur financée par l industrie, 1996, 2001 et 2006..................................................... 35 1.16. Financements d origine étrangère de la R-D, 1996, 2001 et 2006.............. 36 1.17. Dépenses de R-D des filiales étrangères, 1995, 2000 et 2005................. 37 1.18. Dépenses totales de R-D en biotechnologie des entreprises actives dans ce secteur, 2003 (ou dernière année disponible)....................... 38 1.19. Brevets de nanotechnologie en pourcentage du total national (brevets PCT), 2002-04.............................................................. 39 1.20. Parts des pays dans les demandes de brevets PCT concernant des technologies liées à l environnement, 2000-04......................... 40 1.21. Dépôt de brevets relatifs aux énergies renouvelables, par source d énergie, 1990-2005............................................................ 41 1.22. Part du chiffre d affaires résultant d innovations de produits «nouveaux pour le marché», par taille d entreprise, 2002-04 (ou dernières années disponibles)....................................... 42 1.23. Innovateurs non technologiques, 2002-04 (ou dernières années disponibles).......................................................... 43 1.24. Entreprises collaborant avec des partenaires étrangers pour l innovation, 2002-04 (ou dernières années disponibles)................................ 44 1.25. Investissement en capital-risque, 2006................................... 47 1.26. Part des secteurs de haute technologie dans le volume total de capital-risque, 2005 (ou dernière année disponible)..................... 47 1.27. Brevets triadiques, 2005................................................ 49 1.28. Taux annuel d accroissement des dépôts de brevets, 1997-2004............. 50 1.29. Brevets avec co-inventeurs étrangers, 2002-04............................ 51 1.30. Articles scientifiques, 2005............................................. 51 1.31. Accroissement de la publication d articles scientifiques par région, 1995-2005............................................................ 52 1.32. Taux d accroissement de l emploi dans les professions scientifiques et technologiques et part de l emploi total, 2000-06........................ 53 1.33. Accroissement des effectifs de RHST par secteur, 1995-2004 (ou dernières années disponibles)....................................... 54 1.34. Personnel de R-D, 2006................................................. 55 1.35. Accroissement des effectifs de la R-D, 1996-2006.......................... 55 1.36. Femmes chercheurs par secteur d emploi, 2006........................... 56 1.37. Diplômes de science et d ingénierie, 2005................................ 57 1.38. Doctorats en science, ingénierie ou autres domaines, 2005................. 59 1.39. Distribution des étudiants étrangers par pays de destination, 2005............ 61 1.40. Distribution des étudiants en mobilité et étrangers, par discipline enseignée, 2005....................................................... 61 2.1. Gouvernance de la politique de S-T aux Pays-Bas.......................... 77 9

TABLE DES MATIÈRES 2.2. Évolution des budgets de R-D du secteur public, CBPRD par principaux objectifs socio-économiques dans certains pays de l OCDE, 2007............ 81 2.3. Incitations fiscales à la R-D dans les pays de l OCDE et certaines économies non membres, 2008......................................... 94 2.4. Investissement en capital-risque en pourcentage du PIB, 2003 et 2006........ 95 4.1. Ensemble des crédits budgétaires publics de R-D en fonction des objectifs socio-économiques, pays de l OCDE, 2006..................... 216 4.2. Évolution des crédits budgétaires publics de R-D (CBPRD) en fonction des objectifs socio-économiques, 1995-2006.............................. 216 4.3. Lien entre des données «améliorées» concernant les CBPRD dans le domaine de la santé et les principales publications dans ce même domaine, 2004.......................................... 218 4.4. Lien entre des données «améliorées» concernant les CBPRD dans le domaine de la santé et les brevets dans ce même domaine (PCT), 2004........................................................... 218 4.5. Cadre d analyse des effets de la recherche sur le bien-être.................. 231 5.1. Entreprises ayant introduit une innovation de produit ou de procédé (en pourcentage du total des entreprises), 2002-04 (ou dernières années disponibles)....................................... 247 5.2. Entreprises ayant introduit une innovation de commercialisation ou d organisation (en pourcentage du total des entreprises), 2002-04 (ou dernières années disponibles)....................................... 248 5.3. Part du chiffre d affaires imputable aux innovations de produit (en % du chiffre d affaires total), 2002-04 (ou dernières années disponibles)... 249 5.4. Modes d innovation fondés sur les résultats, 2002-04 (ou dernières années disponibles)....................................... 252 5.5. Modes d innovation fondés sur les résultats, pondérations de l emploi, 2002-04 (ou dernières années disponibles)................................ 253 5.6. Modes d innovation fondés sur les résultats dans le secteur manufacturier, 2002-04 (ou dernières années disponibles).................. 254 5.7. Modes d innovation fondés sur les résultats dans les services, 2002-04 (ou dernières années disponibles)....................................... 254 5.8. Statut de l entreprise au regard de l innovation, totalité des entreprises, 2002-04 (ou dernières années disponibles)................................ 255 5.9. Part des entreprises collaborant en matière d innovation, 2002-04 (ou dernières années disponibles)....................................... 256 5.10. Part des entreprises collaborant en matière d innovation, 2002-04 (ou dernières années disponibles)....................................... 257 5.11. Familles de brevets par million d habitants............................... 272 5.12. Propension à utiliser les DPI (brevets et marques)......................... 273 5.13. Propension à utiliser les DPI (brevets et marques)......................... 274 5.14. Propension à utiliser les DPI (brevets et marques)......................... 274 5.15. Propension à utiliser les DPI (brevets et marques) PME..................... 275 5.16. Effets incitatifs des brevets sur l effort d innovation total des entreprises..... 275 5.17. Effets incitatifs des brevets sur l effort de R-D des entreprises............... 276 10

ISBN 978-92-64-04995-6 Science, technologie et industrie : Perspectives de l OCDE 2008 OCDE 2008 Résumé Dynamique mondiale de la science, de la technologie et de l innovation L investissement dans la science, la technologie et l innovation a été favorisé par une forte croissance économique Jusqu à une date récente, les activités d innovation ont bénéficié d un contexte mondial favorable. Les investissements des pays de l OCDE dans la R-D ont très fortement progressé, atteignant 818 milliards USD en 2006, contre 468 milliards en 1996. La dépense intérieure brute de R-D (DIRD) a augmenté de 4.6 % chaque année (en termes réels) en 1996 et 2001, mais cette progression s est ralentie pour tomber à moins de 2.5 % par an entre 2001 et 2006. À l avenir, les investissements dans la R-D dépendront dans une certaine mesure de l impact que l instabilité des marchés financiers aura à long terme sur les dépenses des entreprises. Certaines économies non membres de l OCDE commencent à investir massivement dans la R-D Cependant, la distribution de la R-D au niveau mondial est en train de changer. Ainsi, la DIRD de la Chine a atteint 86.8 milliards USD en 2006, après avoir augmenté d environ 19 % par an en termes réels entre 2001 et 2006. En Afrique du Sud, l investissement dans la R-D est passé de 1.6 milliard USD en 1997 à 3.7 milliards en 2005. En Russie, il s est envolé, passant de 9 milliards USD en 1996 à 20 milliards en 2006, tandis qu il atteignait 23.7 milliards en Inde en 2004. La part de la R-D mondiale qui revient aux économies non membres de l OCDE est donc en très nette augmentation 18.4 % en 2005, contre 11.7 % en 1996. Cette évolution s explique en partie par le poids croissant des pays concernés dans l économie mondiale, mais également par l intensification de l investissement dans la R-D rapporté au PIB, notamment en Chine. En 2005, les parts respectives de la dépense totale de R-D dans les trois principales régions de l OCDE ont été de 35 % environ pour les États-Unis, 24 % pour l UE27 et 14 % pour le Japon. Depuis 2000, le Japon a maintenu sa part, tandis que les États-Unis ont vu la leur diminuer de plus de 3 points, en raison de la très faible croissance des dépenses de R-D des entreprises (DIRDE) et celle de l UE, de 2 points. L augmentation des dépenses de R-D des entreprises s est ralentie mais demeure positive Dans la plupart des pays de l OCDE, ce sont les entreprises qui mènent la majorité des activités de R-D. Les investissements qu elles y consacrent ont augmenté au cours des dix dernières années, même si l on constate un net ralentissement depuis 2001. Dans l UE27, 11

RÉSUMÉ l intensité de la R-D des entreprises n a augmenté que de façon marginale entre 1996 et 2006, pour atteindre 1.11 % du PIB. Il est donc peu probable que l UE soit en mesure d atteindre son objectif de DIRDE 2 % du PIB à l horizon 2010. Aux États-Unis, l intensité de R-D des entreprises a atteint 1.84 % du PIB en 2006, en baisse par rapport à 2.05 % en 2000, alors qu au Japon, elle a atteint un nouveau record, soit 2.62 %. En Chine, le montant de la dépense de R-D des entreprises rapportée au PIB a augmenté rapidement, notamment depuis 2000, et l intensité de la R-D y a pratiquement rattrapé celle enregistrée dans l UE27, soit 1.02 % du PIB en 2006. L internationalisation de la R-D s accentue Une part croissante de la R-D provient de l étranger (par le biais d entreprises privées, d établissements publics ou d organismes internationaux). Dans la plupart des pays de l OCDE, la part des filiales étrangères dans la R-D industrielle augmente à mesure que des entreprises étrangères absorbent des entreprises locales de R-D ou créent de nouvelles filiales. La prise de brevets et les publications scientifiques se sont envolées Ces dernières années, le nombre de brevets et de publications scientifiques a augmenté dans la plupart des pays. Si la part la plus importante des familles de brevets triadiques (brevets déposés aux États-Unis, au Japon et dans l UE pour protéger la même invention) revient encore aux États-Unis, elle a néanmoins diminué, comme celle de l UE25. Dans le même temps, la part des économies asiatiques dans les familles de brevets a considérablement augmenté entre 1995 et 2005, en partant, il est vrai, d un niveau bas. La publication d articles scientifiques a également pris de l ampleur, mais elle demeure fortement concentrée dans quelques pays, la zone OCDE représentant globalement plus de 81 % de la production mondiale à cet égard. Néanmoins, les capacités scientifiques se développent vigoureusement dans certaines économies émergentes. La demande de ressources humaines s intensifie La progression de l intensité de savoir dans de nombreux pays stimule la demande de travailleurs hautement qualifiés. L emploi de ressources humaines de la science et de la technologie (RHST) dans la zone OCDE a progressé plus rapidement que l emploi en général, et souvent de très loin. Les spécialistes étrangers contribuent de façon significative à l offre de RHST dans de nombreux pays de l OCDE et le marché mondial de spécialistes hautement qualifiés devient de plus en plus concurrentiel à mesure que s améliorent les perspectives d emploi dans les principaux pays d origine comme la Chine et l Inde. De nombreux pays s efforçant d élaborer toute une palette de dispositifs destinés à faciliter la mobilité, l internationalisation du marché des RHST est appelée à se poursuivre. Dans le même temps, l intensification de la concurrence internationale que se livrent les pays pour attirer les spécialistes les obligera de plus en plus à renforcer leurs propres investissements en ressources humaines. 12

RÉSUMÉ Évolution des politiques de la science, de la technologie et de l innovation Les politiques scientifiques et technologiques évoluent Les politiques de la recherche et de l innovation sont en évolution, s inscrivant dans des réformes plus générales destinées à stimuler la productivité et la croissance économique mais aussi à répondre aux préoccupations nationales (par exemple, concernant l emploi, l éducation ou la santé) et, de plus en plus, aux enjeux planétaires tels que la sécurité énergétique et le changement climatique. pour s adapter à la mondialisation de la R-D et à l innovation ouverte La mondialisation croissante de la production et des activités de R-D ainsi que la mise en œuvre de modèles d innovation réticulaires et plus ouverts remettent également en question les politiques scientifiques et technologiques nationales. Les pays doivent renforcer leur capacité nationale de recherche et d innovation afin d attirer les investissements étrangers dans la R-D et l innovation, et ils doivent favoriser la participation aux chaînes de valeur mondiales. Cela suppose une meilleure coordination des politiques et une réforme des structures de gouvernance Ces défis incitent les pays à améliorer la coordination de l élaboration et de la mise en œuvre des politiques nationales, y compris au niveau international, comme l illustre la création de l Espace européen de la recherche. Certains pays ont regroupé les responsabilités en matière de politiques de la recherche et de l innovation au sein d une même institution, afin d améliorer la coordination ou parce qu ils attribuent à ces politiques un degré de priorité plus élevé. Les budgets publics affectés à la R-D continuent de croître, en partie en vue d atteindre les objectifs nationaux de R-D Beaucoup de pays de l OCDE ont augmenté les financements publics à la R-D, malgré des contraintes budgétaires persistantes et des réductions globales des aides publiques dans certains d entre eux. Cette augmentation est liée à des objectifs nationaux en matière de R-D, comme celui que s est fixé l UE de porter à 3 % du PIB les dépenses de recherche à l horizon 2010. Même s il est probable que la majorité des pays de l UE n atteignent pas leurs objectifs d ici là, ces chiffres témoignent néanmoins d une volonté politique de stimuler l investissement dans la recherche et l innovation. Plusieurs pays non membres de l UE se sont également fixé des objectifs pour encourager la R-D au cours de la prochaine décennie. 13

RÉSUMÉ Les pays sont de plus en plus nombreux à offrir des incitations fiscales à la R-D, ce qui pose la question de la concurrence fiscale Ces dernières années, on a constaté que les mécanismes de financement indirect ont gagné en importance par rapport au financement public direct de la R-D industrielle. Ainsi, en 2005, les fonds publics ont directement financé en moyenne 7 % de la R-D d entreprise, contre 11 % en 1995. En 2008, 21 pays de l OCDE ont offert des allégements fiscaux à la R-D d entreprise, contre 12 seulement en 1995, et la plupart ont tendance à les bonifier au cours des années. Le recours croissant aux crédits d impôt à la R-D est en partie motivé par les efforts déployés par les pays afin d attirer l investissement direct étranger lié à la R-D. Les politiques en faveur des pôles, des réseaux et des écosystèmes d innovation évoluent Des initiatives de fonctionnement en réseaux et en pôles continuent d émerger, parallèlement à l application de divers instruments (comme les crédits d impôt) de promotion de la collaboration entre l industrie et la recherche. Sous l effet de la mondialisation, l aide à la création de ces groupes se réoriente également vers la création de «nœuds» de renommée internationale capables de s intégrer aux chaînes de valeur mondiales de l innovation, au lieu d être localisés dans une région précise. Dans ce contexte, les liens et la coopération entre régions d un même pays ou de plusieurs pays acquièrent une nouvelle importance. La plupart des politiques demeurent centrées sur la science et l innovation technologique Les pays de l OCDE sont confrontés à la nécessité de développer et de mettre en œuvre des politiques d aide à l innovation au sens large (qui englobe, par exemple, l innovation organisationnelle et non technologique), et de viser les secteurs où la R-D est faible (par exemple, les secteurs additionnels ou les industries de ressources) ou les services. De fait, les initiatives publiques concernant l innovation demeurent souvent centrées sur l innovation technologique ou faisant appel à la science, à l égard de laquelle les raisons qui motivent l intervention des pouvoirs publics sont en général bien définies et convaincantes. Le manque de marchés pour les produits et services innovants recentre l attention des pouvoirs publics sur la demande Les politiques d encouragement de la demande d innovation, telles que le développement de marchés porteurs, des marchés publics propices à l innovation et le développement de normes, occupent une place de plus en plus importante. Les pays ont en effet pris conscience que de médiocres performances en matière d innovation peuvent être liées au manque de marchés pour les produits et services innovants. 14

RÉSUMÉ L évaluation des retombées est désormais au cœur de la politique de l innovation L évaluation des retombées socio-économiques des politiques menées a gagné en importance L évolution du rôle et de la position des pouvoirs publics exige de plus en plus des politiques qui soient fondées sur des données concrètes. De plus, compte tenu de l importance croissante que de nombreux pays accordent aux politiques destinées à stimuler l innovation, les pouvoirs publics doivent justifier les ressources qu ils consacrent à l innovation et les domaines dans lesquels ils investissent, et déterminer les retombées que la société peut en attendre. L évaluation des retombées socio-économiques de la R-D publique est essentielle pour connaître l efficacité des dépenses publiques, ainsi que leur contribution à la réalisation des objectifs sociaux et économiques, et pour renforcer la responsabilité à l égard des citoyens. mais les choses ne sont pas simples quand il s agit de la R-D publique Il est difficile de déterminer et de mesurer les divers avantages des investissements en R-D pour la société. Des effets externes et involontaires de la R-D sont probables : de nombreuses découvertes scientifiques décisives ont été faites par accident ou par hasard et de nombreuses applications de la recherche scientifique se retrouvent dans des domaines très différents de l objectif de départ. De plus, il faut parfois beaucoup de temps pour que la R-D publique porte tous ses fruits. De nouvelles pratiques ont été élaborées pour surmonter les difficultés Un certain nombre de techniques ont fait leur apparition ces dernières années pour évaluer les retombées de la R-D publique. La plupart consiste essentiellement à analyser les impacts économiques, même si une part importante des résultats de la R-D publique va au-delà des gains économiques et améliorent le bien-être des citoyens. La sécurité nationale, la protection de l environnement, l amélioration de la santé ou la cohésion sociale sont des exemples de retombées non économiques. L amélioration des pratiques et de la comparabilité passe par la coopération internationale Les efforts déployés actuellement pour évaluer les retombées de la R-D publique ne permettent pas encore de cerner l ensemble de ces retombées dans la société. Il faut donc s appuyer sur une coopération internationale soutenue pour améliorer les méthodes d évaluation et mettre au point des indicateurs et des techniques d analyse comparables. 15

RÉSUMÉ Les analyses microéconomiques de l innovation offrent un éclairage nouveau Les indicateurs simples tirés des enquêtes sur l innovation sont d une utilité limitée pour l élaboration des politiques Les indicateurs fondés sur les enquêtes sur l innovation constituent une importante source d informations pour mesurer les activités d innovation dans les entreprises, ainsi que l innovativité entre les pays. Cependant, leur utilité pour guider les responsables de l élaboration des politiques est quelque peu limitée du fait de leur utilisation généralisée comme indicateurs moyens aux fins de comparaison. Les moyennes simples dissimulent en effet la grande hétérogénéité des modes d innovation entre les entreprises, les secteurs et les régions géographiques. Les indicateurs de l innovation fondés sur des microdonnées peuvent éclairer la formulation des politiques Des indicateurs plus élaborés, fondés sur des microdonnées sur l innovation (par exemple au niveau de l entreprise), peuvent être utilisés pour évaluer les caractéristiques individuelles des entreprises en fonction de leur taille, du secteur dans lequel elles exercent leurs activités et du «mode» d innovation. Pour améliorer la formulation et la mise en œuvre des politiques, il est utile de comprendre et de mesurer les diverses formes d innovation. Le projet de l OCDE relatif aux microdonnées sur l innovation constitue le premier effort international d envergure, visant à exploiter les données au niveau de l entreprise tirées des enquêtes sur l innovation aux fins de l analyse économique et de l élaboration de nouveaux indicateurs. Les conclusions de l analyse révèlent qu il existe au moins trois modes d innovation Au moins trois modes d innovation sont communs aux pays analysés. Une série d activités qui sont en général regroupées et menées ensemble par les mêmes entreprises constituent un «mode» d innovation. L un de ces modes est l introduction sur le marché, qui est liée à la mise au point par une entreprise de sa propre technologie (R-D interne et prise de brevets). Le deuxième repose sur la modernisation des procédés et englobe l utilisation de technologies incorporées (acquisition de machines, d équipements et de logiciels), ainsi que la formation du personnel. Le troisième mode d innovation, plus large, regroupe des stratégies d innovation en matière d organisation et de commercialisation. mais pas de mode «unique» pour tous les pays Même si l étude a permis de dégager des modes d innovation communs, il n existe pas de mode «unique» et il semble exister d importantes disparités nationales en termes d avantages concurrentiels et comparatifs. L analyse démontre également que l innovation qui se fait dans les entreprises dépasse très largement l innovation technologique et la mise au point par l entreprise de sa propre technologie; les politiques visant à stimuler l innovation devront tenir compte de cette diversité. 16

RÉSUMÉ Il est essentiel de mieux comprendre le processus d innovation dans les entreprises pour formuler les politiques d innovation Il est possible d exploiter davantage les enquêtes sur l innovation, par exemple en rapprochant les données qu elles recueillent avec d autres données, au niveau de l entreprise, et des données administratives tirées notamment des bilans d entreprises et des enquêtes sur la R-D, ce qui permettrait de mieux comprendre la capacité à innover et les politiques qui la déterminent. 17

ISBN 978-92-64-04995-6 Science, technologie et industrie : Perspectives de l OCDE 2008 OCDE 2008 Chapitre 1 Dynamique mondiale de la science, de la technologie et de l innovation Ce chapitre fait le point des principales tendances de la science, de la technologie et de l innovation dans la zone OCDE et dans les BRICS. Nous examinons les tout derniers indicateurs et données disponibles concernant les éléments mis en œuvre, les produits et les incidences de la R-D et de l innovation. Chaque fois que c est possible, l analyse met en exergue les faits nouveaux en les comparant aux tendances de long terme. Nous examinons aussi le financement de l activité d innovation, les performances en matière d innovation, la R-D dans les technologies essentielles, les produits scientifiques et technologiques de la R-D et de l innovation, le rôle de la mondialisation dans l évolution des tendances de l innovation à l échelle mondiale ainsi que les ressources humaines de la science et de la technologie. 19

1. DYNAMIQUE MONDIALE DE LA SCIENCE, DE LA TECHNOLOGIE ET DE L INNOVATION Introduction Les structures de la recherche-développement (R-D), les tendances de la science, les inventions et l innovation s inscrivent actuellement dans un processus de transition pluridimensionnel à l échelle mondiale. La persistance de la diversité demeure une caractéristique des économies membres et non membres de l OCDE mais de puissantes tendances se font jour, qui remodèlent la structure mondiale de la recherche, de la technologie et de l innovation. Les principales dimensions de cette évolution sont les suivantes : accroissement de la R-D et des activités liées à l innovation (en termes absolus), essor des BRICS 1 dans les domaines scientifique et technologique, internationalisation importante de la R-D, augmentation des activités de R-D dans le secteur des services et intérêt croissant pour l innovation non technologique, réorientation générale des politiques vers les mesures d incitation fiscale à la R-D, et internationalisation et mobilité accrues des personnes hautement qualifiées, dont une plus forte présence des femmes dans les RHST (ressources humaines de la science et de la technologie) dans la quasi-totalité des pays. Parmi les principaux éléments sur lesquels cette évolution prend appui, on citera : le rôle de plus en plus déterminant du savoir dans l innovation, la rapidité d évolution de l organisation de la recherche, entraînée par l informatique, les collaborations et le partage du savoir, l amélioration rapide de la connectivité et la mise au point de normes et de technologies relais à mesure que la mondialisation s accélère, et l évolution des marchés, du cadre de la concurrence et des technologies. Dans ce chapitre, nous avons utilisé les tout derniers indicateurs et données disponibles pour examiner ces grandes tendances et les différentes dimensions des mutations de l économie mondiale 2. Déterminants de la croissance économique Dans presque tous les pays de l OCDE, l écart du PIB par habitant par rapport aux États-Unis vient essentiellement du fait que le niveau de productivité du travail y est moins élevé. D après des données correspondant à 2006, le PIB par heure travaillée des pays membres de l OCDE à faible niveau de revenu n atteint pas la moitié de celui des États-Unis (graphique 1.1). Pour améliorer le niveau de vie matériel, qui est un bon indicateur du bien-être global, les pays doivent se hisser à des niveaux de productivité du travail plus élevés. Le relèvement des niveaux de productivité passe par le renforcement de la croissance de la productivité du travail. Dans ce contexte, plusieurs déterminants jouent un grand rôle. Ce sont notamment l investissement en capital dans le secteur des TIC (technologies de l information et de la communication) et les secteurs hors TIC, qui permet à la main-d œuvre de travailler de manière plus efficiente, et la productivité multifactorielle, qui mesure les résultats de l utilisation conjointe de la main-d œuvre et du capital dans les processus de production, et qui reflète l impact du niveau de capital humain à l intérieur d un pays. Ces facteurs représentent habituellement un fort pourcentage de la croissance 20

1. DYNAMIQUE MONDIALE DE LA SCIENCE, DE LA TECHNOLOGIE ET DE L INNOVATION Graphique 1.1. Origine des écarts de revenu réel, 2006 Écart par rapport au PIB par habitant des États-Unis (en pourcentage) 1 Effets de l utilisation des ressources en main-d œuvre 2 Effets de la productivité du travail 3 Luxembourg Norvège Irlande Suisse Canada Pays-Bas Islande Autriche Australie Danemark Suède Belgique Royaume-Uni Finlande France Allemagne Japon UE19 4 Espagne Italie Grèce Nouvelle-Zélande Corée République tchèque Portugal Hongrie République slovaque Pologne Mexique Turquie -90-60 -30 0 30-90 -60-30 0 30-90 -60-30 0 30 1 2 http://dx.doi.org/10.1787/460802871735 1. Basé sur les parités de pouvoir d achat (PPA) de 2006. Dans le cas du Luxembourg, on a ajouté à la population le nombre de travailleurs transfrontaliers pour tenir compte de la contribution de ceux-ci au PIB. Les données de la Grèce tiennent compte d une révision à la hausse du niveau du PIB de 10 % ainsi qu en a décidé Eurostat en octobre 2007. 2. L utilisation des ressources en main-d œuvre se mesure en nombre total d heures travaillées par habitant. 3. La productivité du travail se mesure en PIB par heure travaillée. 4. L UE19 est un ensemble regroupant les pays qui sont membres à la fois de l Union européenne et de l OCDE, à savoir les pays de l UE15 plus la Hongrie, la Pologne, la République slovaque et la République tchèque. Source : OCDE, Comptes nationaux des pays de l OCDE, 2007; Perspectives économiques de l OCDE, n o 82; et Perspectives de l emploi de l OCDE, 2007. du PIB dans les économies de l OCDE. Dans les pays du G7, par exemple, l accroissement de la productivité multifactorielle a été un moteur essentiel de la performance au cours des deux dernières décennies (graphique 1.2). Compte tenu du fait que, dans beaucoup de pays, le degré d utilisation de la maind œuvre ne peut être augmenté de manière illimitée, la contribution de l investissement dans les TIC et dans d autres secteurs (ajoutée à la productivité multifactorielle) va devenir de plus en plus déterminante pour la performance économique des pays de l OCDE. L innovation, le capital humain et le progrès technologique devraient donc devenir des pivots de la croissance, car ce sont ces facteurs qui déterminent les améliorations technologiques et des méthodes de travail. 21

1. DYNAMIQUE MONDIALE DE LA SCIENCE, DE LA TECHNOLOGIE ET DE L INNOVATION Graphique 1.2. Contribution à la croissance du PIB, pays du G7, 1985-2006 et 2001-06 1 En points de pourcentage % 4.0 Travail Capital TIC Autre capital Productivité multifactorielle 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 0.5 0-0.5 1985-2006 2001-2006 -1.0 Italie Allemagne Japon France Royaume-Uni États-Unis Canada 1 2 http://dx.doi.org/10.1787/460855477673 1. 1991-2006 pour l Allemagne; 1985-2004 et 2001-04 pour le Japon; 1985-2005 et 2001-05 pour le Royaume-Uni. Source : Base de données de l OCDE sur la productivité. Ces dernières années, la R-D et les activités scientifiques, technologiques et d innovation ont bénéficié d un contexte économique favorable et, même si, aujourd hui, des turbulences agitent les marchés des capitaux, la croissance de la production a été forte (2.7 % environ) dans la zone OCDE. Au cours des quatre dernières années, les États-Unis, l Union européenne et le Japon ont tous trois progressé à un rythme plus rapide que pendant la décennie 1994-2003. Les BRICS et les autres principales économies en développement comme l Indonésie ont affiché des taux de croissance encore plus élevés (entre 4 et 10 %). Cette croissance a des effets très prononcés sur les échanges mondiaux, les flux d investissement direct étranger (IDE) et les balances extérieures. Au sein de la zone OCDE, le chômage a régressé lentement mais régulièrement, tombant à 5.6 % en 2007, tandis que les taux d inflation demeuraient stables. Ces tendances macroéconomiques actuelles ont contribué à faire naître de nouvelles formes d activité scientifique et d innovation. Dans le secteur privé, en particulier, il convient de considérer les activités de R-D et de création technologique en termes d investissement et, à cet égard, les investisseurs tendent à réagir favorablement à la croissance effective et escomptée. Les tendances macroéconomiques ont donc été positives pour la performance en R-D et les autres activités liées à la science, la technologie et l innovation. Mais beaucoup de choses dépendront de l impact à long terme de l instabilité des marchés des capitaux et des déséquilibres macroéconomiques actuels. Les projections figurant dans les Perspectives économiques de l OCDE (OCDE, 2008a) laissent présager une faible croissance dans la plupart des pays de l OCDE et une inflation globale. Ce scénario est le résultat conjugué de la tourmente qui s est emparée des marchés de capitaux, du refroidissement des marchés du logement et de la forte hausse des prix des matières premières. À mesure que l activité faiblissait, la croissance de l emploi dans les pays de l OCDE s est ralentie, aux États-Unis en particulier. 22