Page 4-11 : Santé et bien-être des adolescents Présentation des résultats Par Claire Compagnon, Sylvie Jahier et Melissa Petit

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A partir de 17h30 > Accueil des participants 18h > Ouverture Par Jean-Christophe Fromantin, député - maire de Neuilly-sur-Seine, Philippe Wuillamier, directeur académique des services de l'éducation nationale des Hautsde-Seine, Claude Évin, directeur général de l ARS Ile de France, Alexandra Fourcade, présidente de la Conférence de Territoire des Hauts-de -Seine, Laurent El Ghozi, président de la Conférence Régionale de Santé et de l Autonomie d Ilede-France 18h30 > Le débat SÉQUENCE 1 : Une perception très positive de leur santé : pourquoi les adultes sont parfois inquiets? SÉQUENCE 2 : Une méconnaissance totale des dispositifs d'aide aux ados : comment aller vers eux? SÉQUENCE 3 : La prévention, messages et méthodes pas toujours adaptés : quelles réponses construire? Pour chacun des thèmes : - Présentation d une synthèse des questionnaires et des débats avec les ados - Réaction des grands témoins : - Paul Baquiast, proviseur du lycée Charles Petiet, Villeneuve-la-Garenne - Gilles Barraband, pédopsychiatre, membre du CA de la Maison Des Ados du 92 - Bruno Jarry, directeur du CAVIM (Centre d Animation de la Ville d Issyles-Moulineaux) - Débat avec la salle animé par Claire Compagnon, consultante santé 21h30 > Clôture suivie d un cocktail Par Alexandra Fourcade et Laurent El Ghozi 3

La santé des jeunes de 15-24 ans Eléments de diagnostic régional I. Préambule Une région jeune L Ile de France est une région jeune. Elle compte 1 571 767 jeunes de 15-24 ans dont 748 828 appartenant à la classe d âge des 15/19 ans, et 828 829 de 20/24 ans. Ils se répartissent plus largement en grande couronne (45%). Paris regroupe 19% des jeunes et les départements de la petite couronne, 36%. Les départements les plus jeunes sont le Val d Oise, la Seine St Denis et la Seine et Marne. II. Données de comportements et spécificités franciliennes LA CONSOMMATION D ALCOOL En termes d évolution - La fréquence globale de consommation d alcool a peu évolué depuis 2005. En revanche les épisodes d ivresse ont sensiblement augmenté pour les garçons comme pour les filles avec une augmentation des ivresses déclarées, répétées et régulières à 17 ans entre 2008 et 2011. - Les niveaux de consommation sont globalement inférieurs à ceux des autres régions. En termes de profil de consommation - 4 jeunes sur 10 disent ne pas consommer d alcool. 1% seulement reconnait une consommation quotidienne. - Les jeunes boivent moins souvent que leurs ainés, mais dans des quantités plus importantes, avec une moyenne de 4,5 verres le samedi contre 3 en population générale. - La consommation quotidienne d alcool reste de fait, rare à cet âge et concerne 3,1% des hommes et 0,1% des femmes alors qu elle augmente progressivement avec l avancée en âge. - Inversement, les taux de consommation ponctuelle sont importants, hebdomadaire (8,4% des jeunes). En ce qui concerne le vin, 0.6% des Franciliens âgés de 15 à 24 ans déclarent en boire quotidiennement, mensuelle (11% des jeunes), de même que les épisodes d ivresse dans l année. Les consommations ponctuelles importantes concernent près de la moitié des jeunes à la fin de l adolescence. - Au total, 14,5% des 15-24 ans ont une consommation à risques et 7,7% ont une dépendance probable à l alcool, selon le test d Audit complet. - 57% des étudiants en IDF déclarent consommer pour faire la fête et s amuser, 8% pour être dans un état second et chercher l ivresse. En termes de population - La consommation de boissons alcoolisées demeure un comportement plus fortement masculin. Les hommes sont plus nombreux à avoir une consommation à risques que les femmes (15% vs 9%) et ou une dépendance probable. Des usages sexués qui peuvent s expliquer par des processus de socialisation au sein de groupes de pairs (rituels de passage) et des modèles normatifs différenciés (un contrôle parental plus sévère sur les sorties des filles). - Chez les étudiants : 11% ont été ivres au moins une fois par mois, 13% déclarent comme lieu d ivresse une soirée étudiants et 7% un bar. 16

DES ELEMENTS DE PROBLEMATIQUES QUI RESSORTENT - En regard d un âge d initiation précoce : 84% des jeunes ont expérimenté l alcool à 15 ans, la fréquence des ivresses alcooliques des 15/24 ans est inquiétante. - Un accroissement marqué des usages à risques ponctuels : les niveaux de consommation et les ivresses sont en hausse, notamment pour les jeunes femmes. Des risques de consommation ponctuelle importante s exprimant par des accidents de la route, de la violence, des comas éthyliques. - Une consommation festive entre pairs, normalisée : le week-end à domicile, à l occasion d une fête qui peut aller vers l installation durable dans les usages à risques de dépendance. Source : Baromètre INPES 2010- exploitation par l ORS IDF LA CONSOMMATION DE TABAC En termes d évolution - Entre 1997 et 2005, la consommation quotidienne de tabac a diminué avec une baisse plus conséquente en IDF qu en province. - Néanmoins, les jeunes franciliens de 15/24 ans sont nombreux à déclarer fumer (29,6% des hommes et 31,4% des femmes sont des fumeurs quotidiens), même si ce chiffre est un peu inférieur aux autres régions (35,2%). - Il existe une différence de comportement selon le genre : Près de 8,5% des hommes et 5,1% des femmes fument occasionnellement, les proportions sont plus différenciées sur la tranche d âge 25/34 ans entre hommes et femmes (40,2% et 29,8%). - L âge médian à la première cigarette fumée est plus précoce : 14 ans. Il est le même pour les hommes et les femmes. L écart qui existait dans les générations anciennes a disparu (17,9 ans pour les hommes vs 20 ans pour les femmes dans la génération 55/64 ans). En termes de profil de consommation - 7,7% des jeunes de 15/24 ans présentent une forte dépendance à la nicotine. - Comme pour les autres tranches d âge, parmi les fumeurs quotidiens, les hommes sont proportionnellement deux fois plus nombreux à présenter de fortes dépendances à la nicotine par rapport aux femmes (10,1% vers. 5,4%). Les femmes sont plus nombreuses à n avoir aucun signe de dépendance ou une dépendance faible. En termes de population Le tabagisme et la prise de médicaments sont des comportements plus typiquement féminins. Les hommes sont plus nombreux à avoir expérimenté l ecstasy, la cocaïne, l héroïne ou les produits à inhaler. DES ELEMENTS DE PROBLEMATIQUES QUI RESSORTENT - L initiation au tabac est plus précoce en Ile de France. - L usage quotidien du tabac concerne près d 1/3 des jeunes franciliens de cette tranche d âge. Elle est un facteur majeur de dépendance. - Les comportements tabagiques des femmes et des hommes sont proches. Source : Baromètre INPES 2010- exploitation par l ORS IDF 17

LA CONSOMMATION DE CANNABIS ET AUTRES DROGUES ILLICITES En termes d évolution L âge d initiation moyen aux différentes substances psycho actives est en baisse : 35% des jeunes de 17 ans ont déjà consommé de l alcool et du cannabis simultanément et à 17 ans, un adolescent sur 5 consomme plus de 10 fois/an du cannabis. En termes de consommation - L Ile-de-France se caractérise aussi par des niveaux d usages supérieurs pour les trois produits les plus expérimentés chez les 15/24 ans : 37,2% vs 31,3% hors IDF pour le cannabis, 9,5% vs 5% pour le poppers, 4,8% vs 3,4% pour la cocaïne). Pour les autres produits, les niveaux d expérimentations sont comparables. - Consommée par 37,2% des 15/24 ans le cannabis vient en tête des drogues expérimentées par les jeunes de cette tranche d âge, devant le poppers (9,5%), puis la cocaïne (4,8%), les champignons hallucinogènes (3,1%) et l ecstasy/mdma (2,4%). - La consommation de cannabis au cours des 12 derniers mois est particulièrement le fait des jeunes et des hommes : Près de 30% des 15/24 ans en ont consommé au moins une fois dans l année, 25% dans les 30 derniers jours. - Selon le test de CAST, la consommation de cannabis peut être considérée comme problématique pour 12,7% des consommateurs actuels, 18% des consommateurs récents et 31,7% des consommateurs réguliers (toutes tranches d âges). En termes de population - Les hommes sont plus nombreux que les femmes à consommer des drogues. Mais, l écart de consommation tend à se resserrer chez les 15/24 ans. L expérimentation du cannabis est évoquée par 40,4% des hommes et 34,2% des femmes de cette tranche d âge. - Parmi les gros consommateurs, 19% des hommes contre 7% des femmes ont consommé du cannabis au moins 10 fois sur les 12 derniers mois. 10% des jeunes ayant consommé dans l année évoquent des signes de dépendance. - 35% des étudiants disent avoir consommé du cannabis au cours de leur vie. L âge moyen d initiation est de 16,5 ans. - Hors Île-de-France, les hommes sont 11,2% à avoir déclaré au moins une consommation dans l année contre 15.1% des hommes franciliens. Les plus jeunes (15-24 ans) sont 19.8% dans ce cas contre 24.7% des jeunes d Île-de-France. DES ELEMENTS DE PROBLEMATIQUES QUI RESSORTENT - L âge moyen de la première expérimentation autour de 15 ans est en baisse - La consommation est en hausse et les poly-consommations augmentent : cannabis + médicaments + alcool. - 10% des jeunes font un usage régulier pouvant engendrer des risques de désinsertion scolaire et de troubles psychiatrique (schizophrénie). - Les comportements de consommation des femmes et des hommes tendent à se rapprocher. Source : Baromètre INPES 2010- exploitation par l ORS IDF 18

SANTE MENTALE / RISQUES SUICIDAIRES En termes d évolution - La souffrance psychique est en hausse. C est moins une situation de crise qu un mal être des jeunes souvent mal défini et difficilement mesuré tant qu elle ne s illustre pas par des situations extrêmes : troubles, violences. - Mal être, cependant dans lequel les 12/ 20 ans représentent 2% des dépressions cliniques. - Région francilienne diffère de la province par un risque plus élevé de tentatives de suicides : la proportion de jeunes filles déclarant avoir fait des tentatives de suicide a augmenté, pour passer de 6 à 8% entre 1997 et 2005. Ce taux est cependant inférieur aux tranches d âge supérieures, 9,2% chez les femmes de 45/55 ans. - Le suicide est l une des premières causes de mortalité des 15/24 ans avec 600 décès annuels en IDF et plusieurs milliers de tentative. Plus banalement, la dépressivité des jeunes se mesure par l absentéisme scolaire, le fait d être souvent en retard et/ou absent à un cours et/ou absent pour une journée qui est actuellement aussi fréquent chez les filles que chez les garçons (Source Ministère de l Education Nationale). En termes de comportements - Les troubles de l humeur sont plus fréquents chez les filles que chez les garçons entre 14 et 17 ans. Elles sont plus nombreuses à avoir fait une ou plusieurs tentatives de suicides, alors même que les garçons se suicident plus facilement. - On note davantage de conduites violentes chez les garçons : 40% de garçons mêlés à des bagarres, 24% pour l avoir provoqué. D autres comportements déclarés comme le fait d avoir abîmé des biens publics ou privés (21% des garçons et 12% des filles), d avoir volé ou d avoir vendu des objets volés. - La violence physique appréhendée par le baromètre santé 2000 est un phénomène qui concerne davantage les 12/17 ans (sans distinction entre 12/14 et 15/17ans) que les 18/24 ans. En termes de population - La prévalence des pensées suicidaires dans la tranche d âge des 15/24 ans est proche pour les hommes et les femmes, même si elle est un peu plus forte pour ces dernières 3,9% vs 3,1%. - La prévalence de pensées suicidaires chez les hommes est plus forte en IDF qu en dehors 3,1% vs 2,2%. - Chez les étudiants d IDF,1 sur 5 a eu un sentiment de mal être pendant au moins 2 semaines au cours de l année précédente, 6% des étudiants ont fait des projets de suicide contre 8% en moyenne nationale.18% des répondants ont consulté un professionnel de santé pour des problèmes émotifs, nerveux, psychologiques, psychiatriques ou de comportements. DES ELEMENTS DE PROBLEMATIQUES QUI RESSORTENT - Un risque plus élevé de tentatives de suicide en Ile de France. - Des difficultés, un mal être qui se traduit chez les hommes davantage par des signes d extériorisation et chez les jeunes filles par des pensées suicidaires. - Une tendance un peu plus forte à passer à l acte chez les jeunes filles. Source : Baromètre INPES 2010- exploitation par l ORS IDF 19

En termes de comportements CONTRACEPTION, IVG ET IST* CHEZ LES FRANCILIENNES Utilisation de la contraception : - Sur les 15/29 ans, le taux de jeunes femmes n utilisant pas de contraception est deux fois plus important que dans les autres régions 11,2% contre 5,4%. Méthodes de contraception : - Les jeunes utilisent plus souvent une double méthode de contraception que les autres tranches d âge (16,5% des 15/29 ans vs 3,3% des 40/54 ans), comme dans les autres régions. - L utilisation d une méthode de contraception médicale concerne deux femmes sur trois (62,5%). - L utilisation de la pilule seule est importante comme dans les autres régions (51,5% /57,2% )sur cette tranche d âge. - L utilisation du préservatif seul ou associé à une autre contraception est importante : 25,9%. Spécificité IDF : - Le niveau de recours à la contraception d urgence est supérieur à la moyenne hors IDF pour toutes les tranches d âges. Il est particulièrement important chez les 15/29 ans avec plus de la moitié des jeunes femmes déclarant avoir au moins une fois eu recours à la contraception d urgence. - Le niveau de recours à l IVG est plus élevé que dans les autres régions pour toutes les tranches d âge. Pour les 15/29 ans, Il est de 18,1% contre 11,3% dans les autres régions. - Les déclarations d IST sont plus fréquentes par rapport aux autres régions pour toutes les tranches d âge en IDF. Les 15/29 ans sont deux fois plus nombreuses que les celles des autres régions à faire cette déclaration 11, 3% vs 5,2%. DES ELEMENTS DE PROBLEMATIQUES QUI RESSORTENT - Des prises de risques sexuels plus nombreuses en Ile de France : contraception d urgence, recours à l IVG, déclarations d IST. - Un moindre recours à l utilisation du préservatif lors du premier rapport sexuel, 10% de jeunes filles n utilisant pas de moyens de contraception entre 15 et 24 ans. * IST : Infection sexuellement transmissible Source : Baromètre INPES 2010- exploitation par l ORS IDF 20

LES TROUBLES DES COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES En termes d évolution L obésité a une prévalence de 3,5% chez les jeunes de 3 à 17 ans contre 6% pour les adultes. Elle est donc moins importante, mais en augmentation. - 10% des jeunes franciliens sont en excès de poids (2005), mais il n y pas d évolution significative depuis 1997. - Chez les adolescents scolarisés en classe de 3ème pendant l année scolaire 2000-2001 (âgés essentiellement de 14-15 ans) plus de 8 élèves sur 10 ont une corpulence qui peut être considérée optimale. Ces prévalences sont sensiblement identiques pour les filles et les garçons. En termes de population - Les prévalences du surpoids et de l obésité sont très fortement liées au milieu social : ainsi lorsque le père est cadre ou exerce une profession libérale, la prévalence globale du surpoids (obésité incluse) chez les adolescents de troisième est d à peine 11% et celle de l obésité inférieure à 1%. - Lorsque le père est ouvrier non qualifié, le surpoids, (obésité incluse) est deux fois plus fréquent, mais l obésité dix fois plus. La prévalence de l obésité est également élevée, proche de 5% chez les enfants issus des milieux d ouvriers qualifiés. - Chez les 15/24 ans : élèves, étudiants ou salariés qui consultent les centres d examens de santé, seulement 1,3% des hommes et 2,5 des femmes sont obèses. Un peu moins d un jeune sur cinq présente une surcharge de poids et n en a pas conscience (source Plan Santé Jeunes). Les conduites alimentaires responsables du surpoids ou d obésité chez les jeunes sont liées : à la place de l alimentation et du repas dans la vie familiale, l équilibre des menus, la consommation d aliments et de boissons sucrées en dehors des repas, le déficit d activité physique. 0,2% des adolescentes de 15/19 ans sont victimes d anorexie parfois accompagnée de boulimie 1% des 17/19 ans. 21

LA QUESTION DE L ACCES A LA SANTE En termes de population Les jeunes qui ont des difficultés d accès à la santé ne constituent pas un public homogène. On trouve : - des étudiants qui n ont pas pris de complémentaire santé, des jeunes en fin d étude qui ne s affilient pas à la sécurité sociale, - des jeunes sortis du système scolaire, sans diplôme ou avec un diplôme qui sont entre formation et recherche d emploi, - des jeunes en parcours d insertion court ou plus long soit en formation, soit en apprentissage, en contrat de professionnalisation, en recherche d emploi, - des jeunes avec une attache familiale mais aussi d autres qui se retrouvent livrés à eux-mêmes, - des jeunes issus de communautés étrangères. Quelques éclairages Les étudiants - Plus de 1 étudiant sur 4 (28%) a du mal à joindre les deux bouts et déclare exercer une activité rémunérée en parallèle de ses études. Parmi eux, 10% travaillent de manière régulière (au moins une fois par semaine). - Signe de leur précarisation 26% des étudiants interrogés par la LMDE en Ile de France déclarent rencontrer de réelle difficultés financières. Près de la moitié vivent avec moins de 400 euros par mois. - Des étudiants plutôt en bonne santé. 82% des étudiants évaluent leur état de santé comme étant bon, mais 20% le jugent moins bon que l année précédente. - Des étudiants qui connaissent un renoncement aux soins important. Plus du tiers dit avoir renoncé à consulter un médecin au cours des douze premiers mois que ce soit par manque de temps, de moyens financiers, ou parce qu ils se reportaient sur l automédication.19% déclarent ne pas bénéficier d une assurance maladie complémentaire (Source 3 ème enquête nationale sur la santé des étudiants LMDE/EPSE). Les jeunes en situation de fragilité sociale - Les plus fragiles : ceux qui ont quitté l école sans qualification à partir de 16 ans sont des jeunes vulnérables au plan sanitaire et social, souvent éloignés du système de santé. - Ils sont particulièrement touchés par le chômage pour 21% des hommes et 24% des femmes, phénomène qui aboutit souvent à des processus d exclusion. - Ils sont présents très tôt dans les filières d insertion. Ils sont un faible niveau de qualification. - Sur les 470 000 jeunes accueillis par les Missions Locales Jeunes sur toute la France, près de la moitié n ont pas obtenu de CAP/ BEPC ou sont sortis de l enseignement général avant la terminale. - La déscolarisation est avancée. A 18 ans, un tiers des jeunes hommes de la tranche d âge 15/24 ans sont déjà présents dans les filières d insertion (sources données Missions locales pour l emploi). - Un accès aux soins déficients : ces jeunes ne voient pas régulièrement un médecin ou un chirurgien -dentiste et ont tendance à différer les soins. Ils sont moins bien soignés que pour les problème de vue, d audition (Source étude CETAF 2007) sur les effets de la situation d insertion professionnels sur différents indicateurs sociaux, santé, recours aux soins avec mesure des écarts entre jeunes en insertion et groupe de référence (étudiants, salariés, lycéens). 22

FOCUS SUR LE 92 En termes de population : Indicateurs socio-démographiques Population totale en 2006 : 1.536.096 dont 24.8% de moins de 20 ans Naissances vivantes en 2006 : 25 217 dont 0.8% issues de mère de moins de 20 ans Personnes de 15 ans et plus jamais scolarisées ou scolarisées jusqu en primaire ou jusqu au collège sans diplôme en 2006 : 9.9% Enfants de moins de 20 ans vivant dans un ménage à bas revenus (moins de 903 par unités de consommation) en 2006 : 15.0% Indicateurs socio-sanitaires : Addictions et conséquences sanitaires Haut-de- Seine Ile-de-France France métropolitaine Usagers réguliers d'alcool à 17 ans (%) 11,0 7,0 12,0 Usagers quotidiens de tabac à 17 ans (%) 26,0 25,0 33,0 Usagers réguliers de cannabis à 17 ans (%) 9,0 10,0 11,0 22

GLOSSAIRE ARS : Agence Régionale de Santé C est un établissement public administratif de l'état français chargé de la mise en œuvre de la politique de santé dans la région. Créées le 1 er avril 2010, les agences régionales de santé sont régies par le titre III du livre IV de la première partie du code de la santé publique. Ces établissements, créés en vertu de la loi n o 2009-879 du 21 juillet 2009 dite «Hôpital, patients, santé et territoire» (HPST), ont pour but «d assurer un pilotage unifié de la santé en région, de mieux répondre aux besoins de la population et d accroître l efficacité du système». L Agence Régionale de Santé est chargée de mettre en œuvre la politique de santé publique au niveau régional. La CRSA, Conférence Régionale de Santé et d Autonomie est une instance de concertation qui concourt à la définition de la politique régionale de santé en formulant des avis sur ses modes d élaboration, de suivi et d évaluation. La Conférence de territoire des Hauts de Seine se compose de représentants d'acteurs locaux de santé. Elle participe à l'identification des besoins sur le territoire et détermine des réponses à ces besoins. La conférence de territoire contribue à mettre en cohérence les projets territoriaux sanitaires avec le projet régional de santé et les programmes nationaux de santé publique. PNNS : Programme National de Nutrition Santé Le PNNS traite de la nutrition comme déterminant de la santé. Le Plan obésité (PO) s articule et complète le PNNS par l organisation du dépistage, de la prise en charge des patients ainsi que par une dimension importante de recherche. Le PNNS et le PO sont présentés conjointement. Le Programme national pour l alimentation (PNA) a été initié en septembre 2010. IDF : Ile-de-France MDA : Maison des adolescents Depuis 2004 le gouvernement a souhaité qu il y ait une maison des adolescents dans chaque département et en a prévu le financement dans le cadre d un programme sur cinq ans. Les maisons des adolescents ont pour mission d informer, de conseiller et d accompagner les adolescents, leurs familles et autres acteurs au contact des jeunes. Espace santé jeunes : L'Espace Santé Jeunes (E.S.J) est une structure municipale dédiée aux jeunes de 12 à 25 ans et à leurs parents. C est un lieu d accueil, d écoute, d information et d orientation pour prendre en compte les questionnements que peuvent avoir certains adolescents et jeunes adultes ainsi que leur entourage. C est également un lieu de prévention des conduites à risque. La LMDE : La mutuelle des étudiants et L EPSE : Expertise et Prévention pour la Santé des Etudiants 4

Notes personnelles 4

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