Chapitre 11 Les enjeux du «développement durable»



Documents pareils
Ligue contre la Violence Routière

COPENHAGUE, AVANT ET APRÈS ENJEUX ET PERSPECTIVES POUR LES ENTREPRISES. Novembre 2009

N O R D - P A S D E C A L A I S

Projet de loi «Engagement national pour l environnement» Guide «simplifié» des principales mesures

GUIDE DE L'ÉCO-PRESTATAIRE

Le fonds de dotation. Titre.

Mercredi 10 juin h30-22h30

En collaboration avec LA GESTION DES RISQUES AU SEIN DU SECTEUR PUBLIC LOCAL EN 2013

au concept de «développement durable» Pour une éducation ouverte sur le monde

TAXES & PARTICIPATIONS : quelques outils à la disposition des communes

La coopération décentralisée est inscrite dans la transversalité et se nourrit des échanges et pratiques confiés aux missions de l Agence.

La finance carbone pour les villes

FESTIK propose un service de réservation et de vente en ligne de billets pour des structures culturelles ou artistiques, quelle que soit leur taille.

Jean-Yves RICHARD ADEME

1-Thème du chantier : LE DEVELOPPEMENT DURABLE

la climatisation automobile

La crise écologique. Perspectives anticapitalistes pour la préservation de la vie sur Terre

La nouvelle grande révolution. pure energy

Atelier énergies. Usage direct des énergies renouvelables : les enjeux sociétaux et environnementaux, moteurs de l innovation technologique

Pour l environnement. Strength. Performance. Passion.

Réseau de chaleur Cantagrelh. Commune d Onet-le-Château

DOSSIER DE PRESSE Borne électrique test. Installation de la 1 ère borne de rechargement électrique test à Arras

Économisons l énergie! 11

Le développement durable peut-il se passer d engrais minéraux?

REUSSIR VOTRE ACHAT IMMOBILIER. Les frais annexes

MEDIACOM 3 Immeuble de bureaux à Saint-Denis. JOURDA Architectes Paris

«Confort d été en 2030 en

Brou-sur-Chantereine Elaboration du PLU Compte-rendu de la réunion publique de présentation du diagnostic 20 janvier

Le Groupe d experts intergouvernemental sur l évolution du climat (GIEC) Pourquoi le GIEC a été créé. Introduction

CM-CIC Actions ISR. CM-CIC Actions ISR Code de Transparence AFG / FIR / EuroSif. 1. Données générales

Comprendre les négociations internationales sur le climat. Contexte, historique et enjeux

Les communes et l Agglo ont mobilisé de mai à septembre les personnes susceptibles d apporter une contribution au débat.

Le bois, la première des énergies renouvelables

APPEL A LA RECONNAISSANCE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL EN BRETAGNE

La stratégie développement durable de Alan Fustec Directeur du domaine d actions stratégiques développement durable

J.9. Annexe DOSSIER D ENQUÊTE PRÉALABLE À LA DÉCLARATION D UTILITÉ PUBLIQUE

Lambotte J.-M. Géographe-Urbaniste. Chercheur au Lepur ULg. Semaine Universitaire Luxembourgeoise de l'environnement - Libramont

STIMULER L INTELLIGENCE TERRITORIALE

22 avril l investissement responsable de la maif

La Belgique peut sortir du nucléaire plus vite que prévu!

DES SYNDICALISTES À LA RENCONTRE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

Charte. pour. de la coopération décentralisée. le développement durable

Compte Rendu Journée de lancement PCT Cœur de Flandre. Michel GILLOEN (Président Pays Cœur de Flandre)

Collège des Hautes Etudes de l Environnement. du Développement Durable. w w w. c h e e d d. n e t

INSCRIPTION, CLASSEMENT ET EMBALLAGE. Communication de l expert de l Afrique du Sud

1 RÉPUBLIQUE FRANÇAISE MINISTÈRE DE L EMPLOI, DE LA COHÉSION SOCIALE ET DU LOGEMENT ARRÊTÉ

NOR : DEV O C

WP Board No. 972/ avril 2005 Original : anglais. Projets/Fonds commun. Comité exécutif 258 e réunion mai 2005 Londres, Angleterre

Secrétariat NATIONS UNIES GÉNÉRALE. ST/SG/AC.10/C.4/15 30 juillet FRANÇAIS Original: ANGLAIS ET FRANÇAIS

APPEL A PROJETS FEDER QUARTIER DEMONSTRATEUR BAS CARBONE. Programme Opérationnel FEDER

Gaz à effet de serre émis et consommations énergétiques inhérentes. à l habitation et aux déplacements d

Square Patriarche et place Jean-Jaurès À PARTIR DE 11 h

ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE 25 AVRIL Pour l unité, pour le progrès, pour le Togo, je vote

Développement durable au Bas-Saint-Laurent

Plan Climat Territorial de la Communauté d Agglomération de l Artois

Discours d Anne Hidalgo, Maire de Paris

Pourquoi et comment les collectivités locales associent d autres acteurs à la définition et à la mise en œuvre d actions publiques?

La transition énergétique en France et en Allemagne

CONTRAT DE VILLE DE NOUVELLE GENERATION

L empreinte carbone des banques françaises. Résultats commentés

EAU ET MILIEUX AQUATIQUES. Les 9 es programmes d intervention des agences de l eau

Le logement dans tous ses états. Définition : le logement et l'habitat

A. DISPOSITIONS DES TRAITÉS EN MATIÈRE D'AIDES D'ETAT

UNE MEILLEURE CROISSANCE, UN MEILLEUR CLIMAT

Un fonds climat énergie au GL? Présentation de la démarche

CHARTE ETHIQUE DE WENDEL

LES REPONSES DES CANDIDATS

Guide méthodologique

CONCEPTION D UN MONITORING DES QUARTIERS COUVRANT L ENSEMBLE DU TERRITOIRE DE LA RÉGION DE BRUXELLES-CAPITALE

HOTEL LOGISTIQUE SOGARIS DE CHAPELLE INTERNATIONAL PARIS 18 ème arrondissement

Du diagnostic au Plan d Actions

Île-de-France 2030 ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE

Roulons En Ville à Vélo

PROTOCOLE DE KYOTO À LA CONVENTION-CADRE DES NATIONS UNIES SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Conseillers/ères,

41/128 Déclaration sur le droit au développement

Mardi 19 mai h30-22h30

ELECTRIFICATION SOLAIRE DE L ECLAIRAGE PUBLIC. Quartier des Chiffonniers. (Le Caire, Egypte) ONG : LOCUS. jjjjjj

Enquête publique sur les changements climatiques Compléments aux graphiques


INNOVATION ET HABITAT PARTICIPATIF :

Smart in the City. L innovation au service de la ville et de ses habitants

Déclaration sur le droit au développement

MÉMOIRE L ORGANISATION DU TRANSPORT COLLECTIF DANS LA MRC DE L ASSOMPTION

MOS 24 - Motorways Of the Sea

Bien vivre, dans les limites de notre planète

Présentation et proposition d engagement. Conseil Municipal de Courtry 13/06/2013

L eau dans les documents d urbanisme. L approche des solutions environnementales de l urbanisme CAUE mai 2011

Sommaire. Message du Président 3. Les 7 enjeux du développement durable 5. Notre Politique, nos actions. Partager une même éthique des affaires 6

EDF FAIT AVANCER LA MOBILITÉ ÉLECTRIQUE. Contact presse Tél. :

Traité de Copenhague nécessaire

Vers le renouveau du logement social Un besoin impératif A.DE HERDE

MOBILITÉ DURABLE: CONCEPT ET APPLICATIONS, DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE. Présenté par Monique Léveillé Sherbrooke, le 17 février 2011

DISPOSITIONS APPLICABLES A LA ZONE N

LA SOCIÉTÉ CANADIAN TIRE VIABILITÉ DE L ENTREPRISE EMPREINTE ÉCOLOGIQUE DE L ENTREPRISE ET DE LA CHAÎNE D APPROVISIONNEMENT 2007 (1)

Bilan GES réglementaire d Eovi Mutuelle en France. Olivier Laguitton

la Contribution Climat Energie

Bilan des émissions de gaz à effet de serre

Responsabilité sociale et environnementale POLITIQUE SECTORIELLE PRODUCTION D ELECTRICITE A PARTIR DU CHARBON

Transcription:

Chapitre 11 Les enjeux du «développement durable» Après le Titre I «Diagnostic territorial» - qui s est attaché à présenter de façon synthétique l ensemble des données disponibles sur l état de la commune du Blanc-Mesnil : - l origine du nom de la commune, - la constitution progressive du territoire, - les évènements qui ont marqué son histoire, - la composition de sa population et les tendances au renouvellement, - les modes de déplacements et les besoins de mobilité, - le rapport aux activités économiques, - la qualité de l offre logement et les tendances du marché, - le niveau des services et des équipements mis à disposition de la collectivité, - l état des nuisances, sources d inconfort et servitudes liées aux risques naturels et/ou technologiques, - des éléments d analyse sur les tissus urbains constitutifs du territoire et leur mode de croissance, - l analyse des politiques successives en matière d urbanisme et de construction, - le repérage des sites de projets et/ou de mutation possible, - le positionnement du Blanc-mesnil au sein d un secteur territorial en évolution complexe, - les enjeux et prémices d une coopération intercommunale maîtrisée... Le présent chapitre entend croiser, de façon transversale, les différents constats et tendances repérées dans chacune des thématiques précitées avec les critères d un «développement durable et solidaire» - tel que peut et doit le souhaiter une collectivité majeure et responsable à l heure de la planétarisation des enjeux locaux et globaux. 11.1 «Agir local, penser global» «Le Blanc-Mesnil croit que le «mondial» a partie liée avec le «local». La ville poursuit des objectifs respectueux des êtres humains, de l environnement et des ressources naturelles. Utiles à l aménagement et à l enrichissement de la commune, ces actes s inscrivent dans une démarche d écologie urbaine et de développement économe pour notre terre. Ils ont une valeur pédagogique et une portée universelle» («Blanc-Mesnil : 2005-2015 Décidons la ville ensemble») «Comment envisager en effet l avenir d un monde où une minorité accapare l essentiel des richesses? Où de terribles pollutions menacent l intégrité de la planète que nous devons léguer à nos enfants? Inégalités et atteintes à l environnement sont inséparables. Comme le sont les destins des peuples du Sud et ceux du Nord. Il est temps d imaginer un mode de développement durable, non plus fondé sur la loi du plus fort mais sur des règles de partage et des principes de préservation du vivant. 233

La mondialisation, comme l Europe, ouvre de nouveaux champs du possible à condition d être refondée» («Blanc-Mesnil : 2005-2015 Décidons la ville ensemble»). A ce titre, la ville du Blanc-Mesnil s est d ores et déjà positionnée sur toute une série de démarches allant dans le sens du «développement durable» :! le projet d éco-pôle : Soucieuse à son échelle de la production d énergies propres, la commune du Blanc-mesnil s est ainsi portée candidate à l accueil d une usine de méthanisation pour traiter et valoriser les déchets. Cette structure viendrait compléter le dispositif déjà mis en place de la construction d une unité de cogénération (associée au puits de géothermie en exploitation) et d une nouvelle usine de traitement de l eau, parallèlement à la généralisation de la collecte sélective des déchets et à l installation récente d une déchetterie. Ainsi assemblés, ces divers éléments pourraient constituer un «éco-pôle» auquel pourrait être associé un espace de formation aux métiers de l environnement,! la politique de l eau, mise en place de conserve avec le Conseil Général de la Seine-Saint- Denis, qui se traduit par une limitation de l imperméabilisation des sols, une gestion économe de l eau potable et une politique de traitement des eaux recueillies,! l adoption d une démarche H.Q.E. («Haute Qualité Environnementale») venant labelliser tout projet de construction neuve respectant les normes de qualité environnementale (économies d énergie, durabilité des matériaux, etc, etc ),! une politique active de renouvellement et de requalification des quartiers d habitat collectif social, dans le sens d une meilleure intégration urbaine et sociale,! un effort soutenu en matière d action sociale et de qualité de service, visant à assurer les mêmes droits et les mêmes chances pour tous (éducation, santé, handicapés, troisième âge, loisirs, sport, action culturelle, etc, etc ),! une volonté permanente de renforcement du lien social et de la démocratie participative (Conseils de quartiers, conseil local de la jeunesse, actions de sensibilisation sur l environnement et le «développement durable», etc ), 234

11.2 Historique du concept de «développement durable» Le concept de «développement durable» n est pas récent : Le point de départ se situe dans les années 1960, avec en toile de fond les réflexions du Club de Rome et du Massachusetts Institute of Technology, qui commencent à se poser la question de la compatibilité entre les croissances économiques et démographiques enregistrées, et la maîtrise des nuisances et pollutions qu elles peuvent engendrer - dans le contexte notamment d une raréfaction des ressources non renouvelables (eau, air, énergies fossiles, etc ). L idée avancée alors d une «croissance zéro», pour contestable qu elle puisse apparaître aujourd hui, a eu au moins le mérite de lancer le débat C est lors de la Conférence des Nations-Unies sur l Environnement, réunie à Stockholm en 1972, que s établit la nécessité impérieuse de concevoir et de mettre en œuvre désormais des stratégies de développement social et économique à l échelle mondiale qui respectent l environnement (c est la notion «d écodéveloppement» qui se verra âprement combattue entre autres par le conseiller US Henri Kissinger, qui ira jusqu à demander qu elle soit officiellement condamnée ). Pourtant l idée fondamentale d un développement qui associe les considérations économiques et les exigences sociales et environnementales fait son chemin, notamment chez les Anglo-saxons qui introduisent la notion de «Sustainable Development» (développement soutenable). Le terme francisé de «développement durable» apparaît dans les années 1980, et plus particulièrement en 1987 dans le rapport de Mme Brundtland qui définit le développement durable comme «un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs» Mais c est finalement en Juin 1992 que le terme se verra véritablement consacré, lors de la Conférence des Nations Unies sur l Environnement et le Développement de Rio-de-Janeiro. En présence de plusieurs milliers d associations, de collectivités locales et d acteurs du développement et de la protection de l environnement, 173 gouvernements affirment vouloir s engager solennellement sur la voie du «développement durable» en approuvant les différents textes émis lors de cette Conférence (cf. «Déclaration de Rio sur le Développement» et «l Agenda pour le XXIème siècle», ou «Agenda 21»). Depuis cette date, toutes les conférences internationales de l ONU ont repris et décliné le principe du «développement durable» (Le Caire sur les questions de population et démographie, Copenhague sur les questions de développement social, Pékin sur la place et les droits des femmes, Istambul sur les questions d habitat ). Le «Sommet de la Terre» à Johannesburg en 2002 a dû malheureusement tirer provisoirement un bilan mitigé du résultat des actions menées dans ce cadre. A l instar des Etats-Unis en effet, de nombreux pays n ont pas souscrit ni respecté les engagements pris dix ans plus tôt à Rio-de-Janeiro De gros intérêts économiques, voire politiques et militaires, sont en effet en jeu; certains groupes de 235

pression («lobbies») ne sont pas prêts à accepter l idée d un autre mode de croissance, fondé sur l'épanouissement humain et non plus sur les critères d une stricte rentabilité économique et financière. Quelques exemples :! En raison de l effet de serre, la température moyenne de la planète risque d augmenter de 2 à 3 d ici 2050, avec des conséquences notables sur l extension de la désertification, la fonte des glaciers réserves d eau naturelle, et de nombreux dérèglements climatiques (ouragans, canicule, etc...)! L objectif de ne pas augmenter, voire réduire les émissions de dioxyde de carbone et de gaz à effet de serre dans l atmosphère n ont pas été atteints (protocole de Kyoto),! La pollution des ressources en eau s aggrave ; elle serait responsable de la mort de 5 millions de personnes par an dans le monde (eau contaminée),! La consommation d eau potable a doublé au cours des 20 dernières années (40 l/habitant en moyenne dans le monde 150 l/habitant en France),! D ici 2025, ce sont les deux tiers de l humanité qui sont menacés de pénurie d eau potable,! La population mondiale (6.2 milliards d êtres humains aujourd hui) va croître de 1.9 milliards d habitants supplémentaires d ici 2025,! Aujourd hui 15% des habitants de la planète s octroie 80% de la richesse mondiale. A l opposé, un milliard d êtres humains ne vivent qu avec un revenu inférieur à un dollar par jour,! Les ressources en pétrole à l échelle planétaire ont toutes chances de s épuiser d ici 45 ans (55ans pour le gaz naturel, environ 200 ans pour le charbon...),! La masse des déchets produits en France a augmenté de 40 % en 20 ans,! Etc, etc... Pourtant le concept de «développement durable» tend à progresser et s impose néanmoins, que ce soit au niveau mondial, national, régional ou local. En France en particulier, de nombreux acteurs institutionnels (Etat, Région Ile-de-France qui s est engagée par exemple dans la mise en œuvre d un «Agenda 21» régional -, collectivités locales ), éducatifs (universités), syndicaux, associatifs ou simples citoyens s intéressent et s impliquent dans cette nouvelle approche. 11.3 Principes généraux du «développement durable» Deux graphes ont coutume de synthétiser le contenu d une démarche dite de «développement durable» ; ils expriment deux conceptions différentes, mais non antagoniques - de la place accordée aux activités économiques et à leur logique, dans l ensemble systémique que constitue la présence de la vie sur terre : Selon l approche dite «nordique», «la sphère des activités économiques est incluse dans la sphère plus générale des activités humaines, elle-même incluse dans la biosphère. ( ) La conséquence de cette inclusion est que l activité économique ne saurait durer et encore moins se 236

développer sur le long terme si la nature ( ) venait à être trop gravement endommagée (Source : le Monde Diplomatique 1996). Dans l approche dite «latine», le développement économique considéré comme utile et nécessaire ne peut se concevoir sans la prise en compte du progrès social et de la lutte contre les inégalités à tous niveaux (local et/ou mondial, entre le Nord et le Sud par exemple ) et du respect de l environnement et des ressources naturelles. Dans cette approche, le «développement durable» doit s attacher à équilibrer en permanence les «trois piliers» que sont l équité sociale, l efficacité économique et le respect de l environnement. (Source : Ministère de l Aménagement du Territoire et de l Environnement 1998). Approche «latine» Approche «nordique» A partir de ces principes généraux, les logiques du «développement durable» développent quatre orientations de travail : Protection de l environnement : De très nombreux travaux internationaux ont mis l accent sur la gravité des menaces qui pèsent sur notre environnement (dérèglement climatique, effet de serre, pollution de l air, raréfaction de l eau potable, épuisement à court terme des énergies fossiles, atteintes à la biodiversité, dégradation des milieux humides et aquatiques, etc ). Toute action engagée au niveau local comme au niveau planétaire doit s attacher à préserver la biodiversité, la pérennité des ressources et l équilibre des écosystèmes. Equité sociale : Chacun reconnaît que la pérennité des sociétés est dépendante de l équilibre social qui y règne, tant au niveau local, national que mondial. La lutte contre les inégalités et les injustices qui les traversent constitue donc l un des piliers du «développement durable». 237

Efficacité économique : La croissance partagée et le développement maîtrisé des activités économiques sont reconnus comme des faits incontournables, dès lors qu ils n aggravent pas les déséquilibres constatés et ne portent pas atteinte aux écosystèmes. Un nouveau type de croissance s impose donc, fondé sur une vraie logique d utilité sociale et de qualité environnementale, à l encontre de la recherche exclusive de profits à court terme. Gouvernance et participation : Au cœur de la démarche, l intervention citoyenne et la participation sont requises comme garants de l intérêt général et de la conscientisation des enjeux. Ce nouveau type de «gouvernance», qui implique et recherche la participation du plus grand nombre d acteurs possible aux processus de décision, d information et d évaluation, vise la transparence démocratique et l esprit de responsabilité partagée. 11.4 Thématiques pour une «Agenda 21» local Appliqués à un territoire local, les principes du «développement durable» permettent d appréhender les enjeux auxquels sont confrontées les collectivités locales : organisation et aménagement de l espace (lutte contre l exclusion et les inégalités, accessibilité aux équipements et aux services publics, emploi, amélioration de la qualité de la vie), déplacements et mobilité, écogestion des ressources naturelles, de l énergie, des déchets, enjeux globaux et planétaires. Ils représentent autant d entrées possibles pour bâtir une stratégie globale et intégrée qui concerne transversalement les objectifs et thématiques suivants (non exhaustifs) :! Organisation et aménagement de l espace : - Mixité dans l usage des sols, - Maîtrise de la densité du bâti, - Limitation de l étalement résidentiel, - Reconquête des espaces publics, - Densifier au plus près des réseaux de transports.! Développement social urbain : - Reconquête des espaces délaissés, - Favoriser l accès aux services publics urbains, - Mesures de lutte contre l exclusion et le chômage, - Mesures relevant de l action sociale et sanitaire.! Développement des activités économiques et de l emploi : - Incitation à la mise en œuvre d une gestion environnementale des entreprises, - Promouvoir la participation des salariés et des syndicats, - Encourager la transparence et l accès à l information, 238

- Accroître les partenariats collectivités-milieux économiques, - Encourager une gestion partagée et mutualisée par plusieurs entreprises, - Contribuer à un ancrage local dans la durée, - Favoriser l émergence d une économie sociale et solidaire.! Déplacements et mobilité : - Limiter l usage de la voiture et améliorer l offre en transports en commun, - Favoriser les circulations «douces», - Organiser plus rationnellement le transport des marchandises, - Agir sur le stationnement, - Favoriser l approche intermodale.! Ecogestion des ressources, de l énergie et des déchets : - Limiter la consommation énergétique des villes, - Limiter la part de ressources naturelles non renouvelables dans la gestion des services urbains, - Assurer la maîtrise des eaux pluviales et résiduaires, - Réduire la production des déchets et favoriser leur recyclage, - Gérer les espaces naturels.! Enjeux globaux de solidarité à l échelle planétaire : - Promouvoir des actions de coopération décentralisée, - Développer le commerce équitable et promouvoir une consommation éthique, - Favoriser l accueil et la participation des populations migrantes à la vie locale. 239

240