Bâtiment durable : un marché en pleine effervescence Pages 16-19. dossier. Le magazine en direct des entreprises. www.rennes.cci.



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EKO numéro 13 - MARS - AVRIL 2010 www.rennes.cci.fr 13 Le magazine en direct des entreprises CCi Rennes bretagne dossier Bâtiment durable : un marché en pleine effervescence Pages 16-19 Innovation La responsabilité sociétale des entreprises au cœur des enjeux du XXI e siècle Page 8 International Viessmann, un chauffagiste allemand à Domloup Page 15 EKO numéro 13 www.rennes.cci.fr

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édito 03 Révolution verte, économie durable, tout change! Plusieurs phénomènes sont en train de provoquer un changement radical d une ampleur comparable à la Révolution Industrielle! L épuisement probable des ressources fossiles, le réchauffement climatique évidemment, l intégration de ces enjeux par l opinion publique et peu à peu par la loi contribuent à maintenir un contexte qui rend cette révolution verte imminente. Les entreprises territoriales ne sont pas en reste dans cette mutation économique et nous assistons d ores et déjà à l émergence et à la transformation de métiers diversifiés. Les secteurs du bâtiment et de l immobilier l auront bien compris, la Maison Basse Consommation, mieux isolée, moins chauffée est une évidence sur ce nouveau marché, et avec elle son foisonnement d équipements nouvelle génération. Il faut désormais construire mieux et rénover intelligemment. Le magazine Eko consacre son dossier à ces nouveaux modes de construction qui déterminent à la fois les nouveaux visages de la Métropole durable, mais aussi ceux de l économie verte et du management raisonné qui assiste à la naissance de nouveaux métiers, par exemple dans l éco-conception ou l éco-jardinerie. Au-delà des problématiques soulevées par l efficacité énergétique, se dessine celle de la qualité de l air intérieur, de l acoustique, des ondes Autant de nouveaux horizons pour une économie verte. Un contexte dans lequel le consommateur change aussi d habitudes, il devient «locavore» et achète «en conscience», tandis que les producteurs mutualisent leurs ressources et se fédèrent en réseau pour proposer leurs produits dans les commerces de proximité, sans intermédiaire et à moindre coût. Une façon de dynamiser et de soutenir l économie territoriale. Une mutation inédite des modes de consommation certes, mais une chance inouïe de diversification des marchés et de nouvelles perspectives pour les entreprises à saisir très vite, pour rebondir. Et sur ce point, les entrepreneurs bretons semblent avoir déjà bon nombre de ressources Guy Canu - Président

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sommaire 05 06 Réseaux Le Printemps de l Entreprise crée des liens entre dirigeants, étudiants et enseignants 07 L ANDRH Bretagne-Est fédère les professionnels des ressources humaines commerce, tourisme et territoires Mise en réseau des commerces alimentaires de proximité du Val d Ille et des producteurs locaux 10 08 innovation La responsabilité sociétale des entreprises au cœur des enjeux du XXI e siècle 09 Canon Research France souhaite devenir pôle d excellence dans la responsabilité sociétale des entreprises 10 commerce, tourisme et territoires Mise en réseau des commerces alimentaires de proximité du Val d Ille et des producteurs locaux 11 Le Jardin des Mots : un lieu de culture et de loisirs Métiers et compétences L Hôpital Privé Sévigné mise sur la formation continue pour répondre aux nouvelles problématiques de santé 12 12 métiers et compétences L Hôpital Privé Sévigné mise sur la formation continue pour répondre aux nouvelles problématiques de santé 13 Gilles Sero, dirigeant d Ambition Consulting : «Comme les sportifs de haut niveau, les chefs d entreprises doivent toujours être performants» 14 international Horse Dental Equipment ne connaît pas les frontières 15 Viessmann, un chauffagiste allemand à Domloup Dossier Bâtiment durable : un marché en pleine effervescence 16 CCI Rennes Bretagne 2, avenue de la Préfecture CS 64204-35042 Rennes cedex Tél. : 02 99336666 Fax : 02 993324 28 infoplus@rennes.cci.fr www.rennes.cci.fr Éditeur CCI Rennes Bretagne Directeur de la publication Guy Canu Rédacteur en chef Jean-Pierre Appert Rédaction pour Potion Magique Laurence Postic Stéphanie Hussenot-Guilloux Marlène Piasco 16 Dossier Bâtiment durable : un marché en pleine effervescence 20 pme services industries Les Vergers d Armorique en pleine renaissance 21 Opportunités Aéroports de Rennes et Dinard : pour une gestion durable et responsable des équipements 22 baromètre 23 actualités Photos Bruno Panchèvre - Potion Magique Rennes Aéroport - Michel Aubert Conception / Réalisation Potion Magique - Rennes Numéro ISSN : 0987-3678 Régie publicitaire : Potion Magique 0 811 60 23 20 Imprimé à 26 000 exemplaires sur papier recyclé

06 Réseaux Bretagne Le Printemps de l Entreprise crée des liens entre dirigeants, étudiants et enseignants Du 15 au 19 mars, interventions de professionnels et visites d entreprises rythment la semaine des lycéens et étudiants. Objectif : sensibiliser les jeunes au monde de l entreprise. Coup de projecteur sur ce rendez-vous annuel. F aire découvrir le monde de l entreprise aux jeunes. C est la vocation première du Printemps de l Entreprise, organisé du 15 au 19 mars à Rennes par le Centre des Jeunes Dirigeants (CJD), avec le soutien de la CCI Rennes Bretagne et de partenaires privés. «Lancée à l origine par le Club entreprises de Vannes en 2005, l opération s étend désormais à d autres villes bretonnes telles que Lorient, Pontivy, Ploërmel et, pour la troisième année consécutive, Rennes. Elle vise à rassembler, sur une semaine, entrepreneurs, élèves, étudiants et enseignants autour de la passion de l entreprise. Pour ce faire, sont organisées des interventions de professionnels dans les collèges, lycées ou écoles supérieures, des portes ouvertes d entreprises ainsi qu une soirée débat», détaille Ludovic Louessard, pilote de l événement pour le CJD et à la tête de cinq bijouteries sur la capitale bretonne. Objectif : permettre aux participants de mieux se connaître et donc de mieux se comprendre. Et faire tomber ainsi les a priori. «Redonner aux jeunes une vision plus objective et plus positive de l entreprise» «Les jeunes n ont pas une image très valorisante de l entreprise» estime Stéphane Vennin, Directeur d Intectra à Brécé, société de fabrication de pièces métalliques, et de Sirdep, spécialisée dans le traitement des métaux, et membre du CJD. «Pour beaucoup d entre eux, le monde de l entreprise paraît inaccessible et le dirigeant est un patron animé uniquement par le profit. En participant au Printemps de l Entreprise des classes viennent visiter notre chaîne de production et découvrent ainsi l industrie métallurgique -, je souhaite leur montrer que les PME locales sont dirigées par des gens ʹ normaux ʹ, soucieux des relations humaines et pas seulement obnubilés par l argent. Je veux leur transmettre mon enthousiasme pour l entreprise en général». En d autres termes, «leur redonner une vision plus objective et plus positive de l entreprise», rebondit Ludovic Louessard. Le Printemps de l Entreprise est aussi l occasion pour les étudiants de donner du sens à leurs études. «Certains cours peuvent paraître abstraits. Se frotter au milieu professionnel permet parfois tout simplement de mieux les appréhender et de voir en quoi ils pourront servir plus tard. En bref, de concrétiser ses études», avance Stéphane Vennin. «C est également l opportunité de mieux connaître les métiers et le tissu économique du territoire. Mais attention! Le Printemps de l Entreprise n est pas Ludovic Louessard, pilote de l événement et Stéphane Vennin, Directeur d Intectra à Brécé un salon de recrutement» insiste Ludovic Louessard. «Il ne sert pas à trouver des stages ou des emplois pour les étudiants». shg Zoom sur le CJD Le Centre des Jeunes Dirigeants est un mouvement patronal rassemblant près de 3 300 chefs d entreprises et cadres dirigeants au niveau national. Sur le territoire, l association réunit une centaine de membres animés par la conviction commune que l économie doit être au service de l homme. C est un lieu d échanges et de formation permettant de rompre l isolement du chef d entreprise. Contact CJD cjd-bretagne@cjd.net

Bretagne Réseaux 07 L ANDRH Bretagne-Est fédère les professionnels des ressources humaines L association, qui regroupe une centaine de membres partageant leurs idées et échangeant leurs bonnes pratiques, veut peser dans le débat local sur la fonction ressources humaines. Et entend bien aussi consolider son réseau. L es professionnels des ressources humaines d Ille-et-Vilaine ont leur association : l ANDRH Bretagne-Est. Elle est l un des 80 groupes locaux de l Association Nationale des Directeurs des Ressources Humaines, la plus grande communauté française des spécialistes du secteur fondée en 1947 et regroupant près de 5 000 membres répartis sur l ensemble de l Hexagone. «L ANDRH Bretagne-Est réunit à elle seule une centaine d adhérents représentant tous les secteurs de la vie économique, les entreprises et organismes publics et privés de toutes tailles du territoire, note Jean-Michel Boquet, son Président et par ailleurs DRH de la coopérative laitière Coralis basée à Cesson-Sévigné. Tous ne sont pas DRH. Certains sont responsables RH, d autres sont consultants ou avocats C est pourquoi je préfère parler d Association des ressources humaines que d Association des directeurs des ressources humaines». Représenter la fonction RH et la diversité de ses missions, promouvoir sa contribution à l amélioration de la performance des entreprises locales, mais aussi partager ses idées et son savoir-faire tout en respectant la confidentialité des informations Autant de raisons de rejoindre le réseau. Mais encore faut-il jouer le jeu. «Un réseau ne vous apporte que si vous lui apportez. Si vous êtes seulement consommateur, vous n aurez pas de retours», insiste Jean-Michel Boquet. «Adhérer à l ANDRH Bretagne-Est, c est aussi échanger sur les bonnes pratiques lors de réunions mensuelles, soirées, visites d entreprises ou encore via son blog mis en ligne en novembre dernier, précise son Président. Objectif? Renforcer notre professionnalisme». Car l ANDRH Bretagne-Est a pour ambition de peser dans le débat local sur la fonction RH. «Nous souhaitons être force de proposition auprès des pouvoirs publics et des partenaires sociaux sur tous les sujets qui concernent la pratique professionnelle de nos adhérents comme le harcèlement moral, le stress, l emploi des jeunes ou des seniors». Pour l heure, l association bretonne entend développer les relations avec les autres groupes locaux tels que Nantes, Saint-Brieuc et Quimper, et bénéficier d une réelle représentativité au niveau du bureau national de l ANDRH. Elle compte également renforcer ses partenariats locaux existants et en créer d autres. «Nous avons par exemple conclu l an dernier une convention de partenariat avec le Master Gestion des ressources humaines de l IGR-IAE de Rennes, prévoyant notamment le recrutement en stage de deux étudiants de la promotion pour assurer le secrétariat de l association, la possibilité de réaliser des missions ponctuelles type études ou veille technique», avance le DRH du groupe Coralis qui souhaiterait également ouvrir les portes de l association à des étudiants de l ESC Rennes School of Business ou de Rennes 2. «C est une occasion unique pour ces jeunes de faire leurs premiers pas dans la fonction RH et pour nous, professionnels, de faire du prérecrutement». La priorité de l ANDRH Bretagne-Est en 2010? Pour Jean-Michel Boquet, membre du Cercle des Présidents de la CCI Rennes-Bretagne, il faut «consolider le réseau». SHG

08 innovation Bretagne - Ille-et-Vilaine - Pays de RENNES La responsabilité sociétale des entreprises au cœur des enjeux du XXI e siècle La responsabilité sociétale de l entreprise est un concept de plus en plus utilisé mais qui reste encore à définir sur bien des points. Déclinaison de la notion de développement durable, les chefs d entreprises y adhèrent par conviction, souci d image ou pression législative. Dans les grosses multinationales, la responsabilité sociétale de l entreprise a une autre dimension. Au-delà des questions de traçabilité des produits ou du bien-être des salariés, il s agit de préparer le monde de demain. «C omme le développement durable, la responsabilité sociétale des entreprises est une notion multidimensionnelle qui englobe et dépasse les aspects purement économiques». François Lépineux, Directeur du Centre de Recherche pour l Entreprise Responsable à l ESC Rennes School of Business, travaille depuis une dizaine d années sur ces questions. Mais de quoi s agit-il au juste? «La responsabilité sociétale des entreprises prend actuellement différentes formes et les pratiques varient selon les entreprises». Consultation des parties prenantes, implication dans les communautés locales, intégration de la dimension environnementale dans le management. Une norme ISO 26 000 devrait voir le jour fin 2010, mais elle ne donnera pas lieu à certification. «La responsabilité sociétale des entreprises commence à se développer dans les PME. Dans les grands groupes aussi bien sûr, mais en matière de développement durable, et malgré de nombreux efforts déjà réalisés, certains aspects nécessitent encore un travail approfondi. Plus la machine est lourde et plus le processus est lent.» Quel intérêt pour les dirigeants d adhérer à de telles pratiques «responsables» dans l entreprise? «Plaire à ses clients, devancer ses concurrents ou par simple démarche citoyenne. Dans tous les cas, avoir une attitude proactive, c est penser à l avenir». Et mieux vaut effectivement anticiper, car les entreprises risquent d avoir de moins en moins le choix. François Lépineux, Directeur du Centre de Recherche pour l Entreprise Responsable à l ESC Rennes School of Business Depuis la crise de 2008, les choses ont pris une nouvelle dimension. «Les États, les entrepreneurs, ont pris conscience de la fragilité du système. Tant sur le plan économique, social, qu environnemental. Le risque systémique est toujours présent, et la prochaine crise pourrait provoquer un effondrement général». Selon François Lépineux, les États sont incapables d appréhender et de résoudre seuls les grands problèmes planétaires qui s annoncent dans les prochaines décennies. «Dans le dernier top 100 des entités économiques de la planète, se trouvent - à chiffres d affaires et PNB équivalents 51 entreprises et 49 pays. Il est clair que ces deux sphères doivent collaborer pour trouver un mode de gouvernance globale pour le bien commun. Un enjeu majeur du XXI e siècle.» L étude des relations entre prospective, globalité, gouvernance et bien commun peut apporter des solutions novatrices pour le XXI e siècle. Les grandes entreprises multinationales auront clairement un rôle à jouer. «Nous venons de mettre en place un partenariat avec Canon (voir article ci-contre) qui partage nos préoccupations. Notre démarche sera menée en collaboration avec d autres centres de recherche à travers le monde». MP Contact : Andréa Stephan- Blondel Directrice de la Communication ESC Rennes School of Business Tél. : 02 99 54 63 41

Bretagne - Ille-et-Vilaine - Pays de rennes innovation 09 «Canon Research France souhaite devenir pôle d excellence dans la responsabilité sociétale des entreprises» En novembre dernier, l ESC Rennes School of Business et l entreprise Canon Research France basée sur le site de Rennes Atalante ont signé une chaire d enseignement sur la responsabilité sociétale des entreprises. Quel est le but de cette démarche? Entretien avec Hervé DIAS, Directeur de Canon Research France. Pourquoi avoir décidé de vous engager dans la responsabilité sociétale de l entreprise? Il s agit d un projet d entreprise à l échelle locale. Cette démarche a été décidée de façon commune avec les 70 salariés du site R&D de Cesson-Sévigné. Pour mieux comprendre, il faut replacer les choses dans un contexte plus général. Cela fait 30 ans que le groupe Canon possède sa propre philosophie : le KYOSEÏ. Il s agit d un concept japonais qui prône l insertion harmonieuse des individus dans l entreprise «Vivre et travailler ensemble dans le bien commun». Canon Research France a de son côté mis en place dès 2004 un processus d amélioration continue de ses méthodes de travail. Nous avons obtenu de très bons résultats et nous nous préparons à notre 6 e certification ISO 9 000. Chaque salarié-chercheur possède une autonomie d initiative importante. Il n existe pas de hiérarchie «verticale» à proprement parler. Chacun est force de proposition pour améliorer la vie sociale dans l entreprise. Nous souhaitons tous penser d une manière alternative. Parallèlement, nous sommes certifiés ISO 14 000 depuis 4 ans. Chez nous, 100 % des déchets sont recyclés. Nous sommes donc très impliqués dans ce processus et depuis de nombreuses années. Pour tout cela, nous souhaitons devenir pôle d excellence dans le domaine. Concrètement quel va être le rôle de Canon Research France dans la chaire signée avec l ESC Rennes School of Business? Nous offrons aux universitaires qui travaillent sur le sujet, un champ d expérimentation concret. L équipe de chercheurs qui va être constituée possède une expertise. La chaire va permettre un enrichissement des pratiques en entreprises. Pour le moment tout reste à faire. Nous partons sur un programme de 3 ans mais nous comptons bien inscrire cette collaboration dans le temps. À travers notre investissement qui est aussi financier, nous voulons aider à ce que le monde tourne mieux. Pourquoi avoir choisi la voie de l enseignement et la recherche? Nous ne voulions pas faire appel à un cabinet de conseils avec une boîte à outils toute prête. Nous voulons œuvrer pour le bien commun et permettre à d autres entreprises de bénéficier des résultats de cette expérimentation. 90 % des salariés de Canon Research France sont des chercheurs. Ils travaillent toujours dans le plus grand secret jusqu au dépôt des brevets. Pour une fois, ils vont participer à un vaste travail de recherche qui sera publié et pour lequel il n y aura pas d enjeux commerciaux derrière! Propos recueillis par Marlène PIASCO

10 commerce, tourisme et territoires Bretagne - Ille-et-Vilaine - Pays de Rennes Roland Sapin, gérant du Vival à Vignoc, et Alexandre et Nathalie Pimenta, gérants du SPAR à La Mézière Mise en réseau des commerces alimentaires de proximité du Val d Ille et des producteurs locaux La Communauté de communes du Val d Ille, avec le soutien de la Chambre d Agriculture d Ille-et-Vilaine et de la CCI Rennes Bretagne, a mis en place un partenariat inédit entre petits commerces alimentaires et producteurs de la région. Le principe : des produits locaux sont proposés dans les magasins participant à l opération «Préférez local, on y gagne tous!». C onfrontés à la concurrence des grandes et moyennes surfaces, les commerces alimentaires des petites communes sont souvent fragilisés. C est le cas dans le Val d Ille, au nord de Rennes. Pour les aider à adapter leur offre, la Communauté de communes - avec le soutien de la CCI Rennes Bretagne, de la Chambre d Agriculture d Ille-et-Vilaine et du dispositif ODESCA (Opération de Développement et de Structuration du Commerce et de l Artisanat) - a lancé fin 2009 l opération «Préférez local, on y gagne tous!», reposant sur un partenariat inédit entre petits commerçants et producteurs locaux. Le principe : les magasins participants s engagent à proposer chaque semaine dans leurs rayons une dizaine de produits de la région. Une démarche qui s inscrit dans un projet global de développement local durable. Et qui répond à une demande. Selon une étude réalisée auprès de 500 habitants de la Communauté de communes du Val d Ille, 40 % d entre eux recherchent des produits frais locaux. Alexandre et Nathalie Pimenta, gérants du SPAR à La Mézière, participent à cette opération. «Proposer à notre clientèle - de plus en plus soucieuse de la qualité et de la provenance des produits qu elle achète - des fruits et légumes, de la viande mais aussi des produits laitiers de notre terroir est pour nous, petit magasin alimentaire, une façon de nous démarquer des supers/hyper marchés et de tirer ainsi notre épingle du jeu», avouent les deux commerçants. Participer à l opération «Préférez local, on y gagne tous!», un moyen de limiter les intermédiaires «Dans le cadre de «Préférez local, on y gagne tous!» nous vendons des pommes de Thorigné- Fouillard, des kiwis de Melesse ainsi que des escargots, mais aussi du fromage de Gévezé, du cidre et du jus de pommes bio de Saint-Grégoire Nous travaillons avec une dizaine de producteurs des alentours, dont certains sont labellisés bio. Et pour valoriser cette offre et en garantir une meilleure lisibilité, nous disposons de toute une palette de supports, tels que fanions, affichettes, stop rayon», précisent-ils. Pour Roland Sapin, qui tient la supérette Vival à Vignoc, adhérer à ce réseau est aussi «un moyen de limiter les intermédiaires». Et d expliquer : «nous passons commande auprès des agriculteurs concernés via une plate-forme Internet gérée par un prestataire basé à La Mézière. C est notre unique interlocuteur. C est en quelque sorte une mini-centrale d achat. Nos frais de logistique sont donc moindres et nous pouvons ainsi proposer des prix plus attractifs». Les magasins sont approvisionnés chaque vendredi matin, à la plus grande satisfaction des chalands. À ce jour, une dizaine de commerçants - situés dans 6 bourgs* de la Communauté de communes du Val d Ille - et de producteurs locaux s inscrivent dans cette démarche. Mais seuls 4 magasins passent régulièrement commande par le réseau «Préférez local, on y gagne tous!». «Car les prix pratiqués par les producteurs restent élevés pour beaucoup et que l offre est encore réduite», selon Roland Sapin. Il faut encore asseoir le réseau. SHG * Guipel, La Mézière, Saint-Gondran, Saint-Germain/Ille, Saint-Médard et Vignoc.

Bretagne - Ille-et-Vilaine - Pays de VITrÉ commerce, tourisme et territoires 11 Le Jardin des Mots un lieu de culture et de loisirs Armelle Goanvic, gérante de la librairie-papeterie de La Guerche-de-Bretagne Armelle Goanvic a repris la librairie-papeterie de La Guerche-de-Bretagne. Elle veut en faire un lieu qui respire, qui bouge et qui participe à l animation du centre-ville. Quand le rêve devient réalité. Armelle Goanvic a repris il y a un an la librairie-papeterie de La Guerche-de-Bretagne, Les Arcades. Elle l a rebaptisée Le Jardin des Mots, en lien avec la mosaïque italienne ornant la façade et représentant un panier de fleurs. «C est aussi le titre d un livre de l académicienne Jacqueline de Romilly», souligne la libraire, qui tient pour la première fois un commerce. «J ai été guide-interprète, vacataire dans l enseignement, puis j ai travaillé dans les ressources humaines et la formation au sein d une agence intérim sur Rennes» raconte-t-elle. «Avoir son magasin était, pour moi, du domaine du rêve. Et encore plus une librairie-papeterie!». Et puis les événements de la vie, une opportunité, des circonstances favorables ont permis à cette passionnée du livre elle aime la sensation de liberté qu il procure, le contact avec le papier et l écriture de concrétiser son rêve. «Sans compter l aide et les conseils avisés de la plate-forme d initiative locale de Vitré, de Bretagne Développement Initiatives et d Altédia, société de conseil en management, via Pôle Emploi à Rennes», insiste Armelle Goanvic. Le Jardin des Mots propose ateliers, séances dédicaces et causeries littéraires Au Jardin des Mots, on déniche des romans, de la littérature contemporaine, jeunesse, des biographies, des ouvrages sur la région mais aussi des cahiers, des stylos, du papier, des cartes d anniversaire et de visite, des faire-part, des tampons encreurs et même des loupes de lecture «Je me veux commerce de proximité», confie Armelle Goanvic. «Les clients, qui viennent du Pays Guerchais, de celui de la Roche aux Fées et même de Mayenne, doivent y trouver le maximum de services en lien avec la librairiepapeterie». Côté lecture, Armelle Goanvic propose sa propre sélection mais fonctionne aussi à la commande. «Comme mes prédécesseurs, je travaille également en direct avec les deux collèges de La Guerche-de- Bretagne pour les livres étudiés en classe et, depuis cette année, avec le Lycée Hôtelier pour les ouvrages scolaires. J ai en outre adhéré à la rentrée 2009 au dispositif chèques livres du Conseil Régional de Bretagne destiné aux lycéens». Autre partenariat local : celui avec la bibliothèque intercommunale. «Une partie de leurs livres est achetée par mon intermédiaire, précise la commerçante. Mais notre collaboration ne s arrête pas là. Je participe à certains de leurs événements comme le festival BD en octobre ou le concours de haiku, petits poèmes japonais». Côté nouveautés, Armelle Goanvic, membre de l Association des commerçants, La Guerche.comm avenir, organise en impliquant souvent d autres personnes en local, des ateliers (calligraphie occidentale, encadrement, mandala ), des séances dédicaces et des causeries littéraires. Le principe de cette dernière animation? «Inviter un intervenant pour parler et échanger sur un sujet précis, par exemple : comment se soigner avec des huiles essentielles, ou le vin dans le banquet grec», explique-t-elle. De quoi créer une dynamique en centre-ville et capter de nouveaux clients. Car son ambition est bien de faire du Jardin des Mots un lieu qui respire, qui bouge. «Faire vivre le livre et mettre à la portée d un large public tout ce qui relève du domaine culturel et des loisirs sont mes principaux objectifs», avance Armelle Goanvic, plutôt satisfaite de son premier exercice. Et de conclure : «Il n y pas de recette pour réussir une reprise d un commerce. C est un contexte. Et le contexte de La Guerche, j y crois!». SHG

12 métiers et compétences Bretagne - Ille-et-Vilaine - Pays de Rennes Marcelle Le Bihan (au centre), Directrice des soins, entourée d une partie de l équipe infirmières L Hôpital Privé Sévigné mise sur la formation continue pour répondre aux nouvelles problématiques de santé Au-delà de ses obligations légales, l Hôpital Privé de Cesson-Sévigné a décidé de s inscrire dans une dynamique de qualité. Cela se traduit par des plans de formations pour l ensemble des 250 personnes du pôle soignant. Une remise en question permanente de ses savoir-faire pour rester en phase avec un secteur où les nouvelles pathologies se multiplient. 183 000 euros. Tel est le budget 2010 alloué par l Hôpital Privé Sévigné à la formation de son personnel soignant. L an dernier, cela a représenté près de 13 000 heures d enseignement. Une politique défendue par Marcelle Le Bihan, Directrice des soins, infirmière de formation. «En médecine, les choses changent tout le temps. Il faut sans cesse réajuster nos connaissances.» Une démarche dans laquelle l ensemble du personnel est impliqué. Avant de choisir un thème de formation, Marcelle le Bihan fait le point avec ses équipes. «Il faut avant tout répondre à un besoin identifié, une problématique. Avec le vieillissement de la population, les nouvelles pathologies ne manquent pas. Nous devons toujours nous adapter.» Les priorités de cette Directrice des soins sont claires : soigner les patients et trouver des solutions pour le bien de tous! «Je crois beaucoup au management participatif. C est pour cela que j ai besoin de comprendre ce qui se joue dans les services pour avancer et adapter les pratiques.» Si la maîtrise de nouvelles techniques est indispensable, le savoir-être est tout aussi important comme l accueil, l écoute, l accompagnement des patients et de leurs familles. «Ce n est pas tous les jours simple. Il faut apprendre à passer la main lorsqu on ne peut plus le supporter.» Autre élément essentiel auquel est particulièrement attentive Marcelle Le Bihan, la cohésion des équipes. Pour elle, pas de doute, toutes les sessions de formations, quelles que soient leurs formes, possèdent ces vertus : remise en question, apprentissage de nouveaux savoirfaire, valorisation du personnel soignant. «Pour nous aider dans cette tâche, nous faisons appel au pôle formation de la CCI Rennes Bretagne, situé à la Faculté des Métiers. Nous expliquons nos axes de travail, ce que nous aimerions et ils nous proposent des formations à la carte.» Parmi les grands axes qui seront abordés dans les prochaines semaines : les transmissions ciblées, l accompagnement des patients en fin de vie ou, dans un tout autre domaine, le bio-nettoyage. «L hôpital privé est une entreprise qui fonctionne comme n importe quelle autre. Mais ici notre priorité est l être humain. Nous sommes tous des patients potentiels. Ne l oublions pas!». MP Formation tout au long de la vie dans le secteur de la santé Pour animer les formations, la CCI Rennes Bretagne a sélectionné un réseau de formateurs, exclusivement issus des établissements de santé publics et privés, selon leur expertise éthique, pédagogique et pratique. En 2010, 70 programmes sont proposés aux établissements de santé et médico-sociaux. Contact : Stéphanie Lemarchandel stephanie.lemarchandel @fac-metiers.fr Tél. : 02 99 05 46 37

Bretagne - Ille-et-Vilaine - Pays de rennes métiers et compétences 13 Gilles Sero, dirigeant d Ambition Consulting : «Comme les sportifs de haut niveau, les acteurs d entreprises doivent toujours être performants» Après avoir fréquenté le centre de formation du Stade Rennais, Gilles Sero, qui a évolué pendant plusieurs années au plus haut niveau amateur, pratique aujourd hui la formation et le coaching en entreprise. Fort d une maîtrise en psychologie et de son expérience de footballeur, il transpose des méthodes issues du monde du sport en entreprises. Son créneau : la performance mentale. Gilles Sero, dirigeant d Ambition Consulting J ai toujours tout mené avec beaucoup de conviction!». Grand amateur de foot, et ancien joueur en CFA, Gilles Sero, 35 ans, a jusqu à présent toujours conjugué ses deux passions : le ballon rond et la psychologie. «Lorsque j étais joueur, j ai eu de nombreuses discussions avec mes co-équipiers sur la peur pendant certains matchs, la baisse de la motivation. J étais confronté à des situations complexes mais personne n avait d outils pour m aider à en sortir.». Afin de poursuivre et d étayer ses réflexions, il s inscrit après son Bac en Faculté de psychologie et décroche sa maîtrise. Gilles a toujours la même idée dans la tête : comment accompagner au mieux les footballeurs? Comment les aider à avoir un mental d acier et être réguliers? Avec un autre ancien joueur, Gilles monte une première entreprise. Pendant 8 ans, tous deux travaillent avec des professionnels qui évoluent au plus haut niveau en Europe. Ils iront même jusqu à coacher quatre joueurs tricolores, comme Mickaël Landreau, lors de la préparation de la dernière coupe du monde. Pendant que l un travaille la tactique, l autre prépare le mental. Malgré des résultats prometteurs, l aventure prend fin en 2008. Le bouche à oreille ne fonctionne pas. Les agents des joueurs se sentent en concurrence. «Si un footeux avoue qu il se fait aider mentalement, cela sous-entend qu il a un problème. Le sujet est tabou.» Mais Gilles ne s arrête pas là. En rencontrant des chefs d entreprises, il se rend compte que les problématiques avec le monde du foot se recoupent. En particulier une, le besoin de RÉGULARITÉ. «Le processus est le même qu avec des joueurs. Prendre conscience de ses points forts et se demander comment faire pour les optimiser.» Ambition Consulting voit le jour en novembre dernier et propose d optimiser le mental des différentes forces vives de l entreprise. De quelle façon? «En gérant l incertitude. Anticiper, travailler sur tous les cas de figures et se demander toujours comment faire.» Pour Gilles, il n y a pas de personnes plus efficaces que celles qui savent où elles vont et pourquoi elles y vont. Pour ce faire, il adapte ses conseils selon le profil de ses clients et cela séduit de plus en plus d entreprises. «En restant objectif, regardez, dans les entreprises, la pratique du soccer est un bon exemple de cohésion d équipes non?!». Le foot serait-il un monde difficile à quitter? MP

14 international Bretagne - Ille-et-Vilaine - Pays de vitré Horse Dental Equipment ne connaît pas les frontières C onçus et assemblés en Ille-et- Vilaine mais commercialisés à l étranger! Horse Dental Equipment, basée à Châteaubourg, produit et vend des instruments pour les soins dentaires des chevaux, destinés aux vétérinaires et praticiens équins. «Il faut savoir que les dents d un cheval poussent toute sa vie et qu elles ont besoin d être entretenues tous les 6 mois jusqu à l âge de 5 ans. C est primordial pour sa santé et son bien-être, et pour accroître ses performances sportives» affirme Jacques Leclair, fondateur de la société et ancien praticien équin. «Dans nos ateliers, nous imaginons nos gammes de produits (fraises, ouvre-bouches, râpes, flexxidiscs ) et les assemblons. La fabrication des pièces se fait en Mayenne et à l étranger». «Le déploiement à l international était inéluctable. Nous couvrons 61 pays» Depuis sa création en 2004, le chiffre d affaires de l entreprise ne cesse de progresser, d environ 35% par an. Et Horse Dental Equipment qui emploie une dizaine de salariés, a trouvé l essentiel de ses débouchés hors de l Hexagone. «85 % de nos ventes se font à l export. Compte tenu de l étroitesse du marché local - seuls 30 % des Jacques Leclair, dirigeant de Horse Dental Equipment, et Kelig Mahé, responsable commerciale export Le spécialiste d instruments pour la dentisterie équine, installé à Châteaubourg, réalise 85% de ses ventes à l étranger. Il souhaite s attaquer au Moyen-Orient et pourquoi pas créer une filiale en Amérique latine. chevaux en France reçoivent des soins dentaires, contre 80 % en Angleterre, par exemple -, le déploiement international était inéluctable. De plus, nous sommes très peu nombreux à évoluer sur ce secteur de niche, soit à peine une quinzaine à l échelle mondiale. Les demandes affluent donc de partout», commente Jacques Leclair. «Nous couvrons aujourd hui 61 pays, précise Kelig Mahé, responsable commerciale export. Dans certains de ces pays, nous travaillons avec des revendeurs. C est le cas par exemple en Grande-Bretagne, Belgique, Suisse, Pays-Bas, Norvège, Finlande, Suède, Pologne, mais aussi au Portugal et en Espagne». La PME bretonne exporte également en Iran, à Dubaï, aux États-Unis, au Japon ou encore, depuis peu, en Australie et en Nouvelle- Zélande. «C est en Allemagne que nous réalisons actuellement nos meilleures ventes», confie la jeune femme qui connaît la maison comme sa poche puisqu elle a participé activement à son lancement. Prochaine destination pour Horse Dental Equipment : le Moyen-Orient. «Nous réfléchissons également à ouvrir une filiale en Amérique latine», révèle-t-elle. Pour réussir sur le marché mondial, la société se fait accompagner, dans ses démarches, par le réseau CCI International. Elle capte aussi des informations sur le développement à l export via les réseaux locaux et y échange les bonnes pratiques : Horse Dental Equipment est membre du Club World Trade Center Rennes Bretagne et du Cercle des Exportateurs et Importateurs d Ille-et-Vilaine. Outre ses produits, la PME exporte aussi son savoir-faire. Jacques Leclair, en tant qu ancien praticien équin, forme les professionnels et organise des formations dans différents pays (Danemark, Mexique, Portugal ). Cette année, Horse Dental Equipment entend conquérir de nouveaux marchés tout en consolidant ses positions existantes et recruter d ici à septembre sur les fonctions achats et ventes. Mais son cheval de bataille reste toujours de répondre le plus vite possible à ses clients. SHG

Bretagne - Ille-et-Vilaine - Pays de Rennes international 15 Viessmann, un chauffagiste allemand à Domloup En ouvrant une agence en Ille-et-Vilaine, l industriel allemand du chauffage s est rapproché de ses clients du Grand-Ouest. Pour mieux les satisfaire, il prévoit de renforcer encore son équipe commerciale régionale. C haudières au sol ou murales, fioul ou gaz, acier et/ou fonte, ballons d eau chaude sanitaire, capteurs solaires, pompes à chaleur Tels sont les produits fabriqués et commercialisés auprès des professionnels du chauffage par le groupe Viessmann. Entreprise familiale allemande fondée en 1917, l industriel outre-rhin s est implanté en France au début des années 1970 en ouvrant une usine en Moselle, à Faulquemont, siège de la filiale française. Il s impose aujourd hui comme l un des plus grands fabricants de systèmes de chauffage innovants en Europe et dans le monde. «Le groupe - qui emploie au total 9 000 salariés et réalise un chiffre d affaires global de 1,7 milliard d euros dont 60 % à l export - dispose de 16 unités de production dans différents pays (Allemagne, France, Pologne, Autriche, Hongrie, Suisse, Canada et Chine), d une présence commerciale dans 38 pays au travers de 120 agences, dont 9 sur l Hexagone», expose Gilles Walterspieler, responsable du département Communication de Viessmann France. L une d entre elles se situe en Ille-et-Vilaine. Accompagné par Idea 35 et accueilli par la Communauté de communes du Pays de Châteaugiron, Viessmann a ouvert, en 2007, une agence à Domloup, au sud-est de Rennes. L équipe se compose de 26 personnes - principalement des technico-commerciaux et des techniciens -, dont 6 sédentaires. Elle rayonne sur la Bretagne, la Basse et Haute-Normandie, l Eureet-Loir et sur une partie des Pays de la Loire (la Mayenne et la Sarthe). À la question : «Pourquoi Viessmann a-t-il choisi de s installer en Illeet-Vilaine?», Stéphane Bléteau, Directeur régional Ouest, répond : «Premièrement, pour son atout géographique. Au cœur de ce grand secteur Ouest, l agence - le poumon de la région - est à moins de 3 heures de chacun de nos clients. Avant, ces derniers étaient desservis par l Ile-de-France. Nous nous sommes tout simplement rapprochés d eux. Deuxièmement, le département, avec Rennes et sa métropole notamment, représente pour notre marque un fort potentiel de développement». À Domloup, l agence a trois missions : l administration des ventes, le conseil technique et la formation. «Nous formons nos clients (installateurs, exploitants de chauffage, prestataires de services) dans nos locaux» signale Stéphane Bléteau. «L étage de l agence, dédié à l Académie Viessmann, comprend une salle multimédia destinée aux cours théoriques sur les produits, ainsi qu une salle de travaux pratiques où une grande partie de la gamme est installée et est en état de fonctionnement. La formation fait partie intégrante du concept d entreprise Viessmann». Stéphane Bléteau, Directeur régional Ouest de Viessmann France Cette année, Stéphane Bléteau entend bien consolider l image de la marque allemande sur la région. S ancrer dans le réseau local est une des solutions qu il a choisie pour y parvenir. «Je fais partie du comité de lancement du club d affaires franco-allemand de Création du club francoallemand Rennes Bretagne Rennes. Sa vocation est de tisser des liens outre-rhin, de créer des échanges entre entreprises bretonnes et allemandes». Autre défi pour l agence Viessmann de Domloup : étoffer son équipe commerciale. SHG Le club d affaires franco-allemand Rennes Bretagne a été officiellement lancé le 8 février dernier, en partenariat avec le WTC Rennes Bretagne. Jean-Claude Bruchet, Directeur régional Ouest de la société Siemens a été élu Président. L Allemagne est le premier partenaire économique de la Bretagne et de la France. Chaque jour des biens et des services d une valeur totale de 500 millions d euros sont échangés entre les deux pays. Les investissements allemands ont créé 300 000 emplois en France. Du fait de ces liens économiques étroits, 20 clubs d affaires franco-allemands existent en France et en Allemagne. Le Club franco-allemand Rennes Bretagne compte déjà une soixantaine de membres, dirigeants d entreprises, décideurs économiques ou chercheurs. Des rencontres seront organisées tous les mois et sont destinées à favoriser les échanges entre les membres : appui de projets transfrontaliers économiques, scientifiques et culturels ; diffusion d informations par bulletins et page web ; petits-déjeuners thématiques ; visites d entreprises françaises et allemandes ; rencontres informelles (Stammtische). Contact : Sylviane Baker - Consul honoraire d Allemagne baker_consul@yahoo.fr - Tél. : 02 99 33 66 95

16 dossier Batiment durable : un marché en pleine effervescence Alors que la seconde édition du concours Crisalide vient de récompenser sept projets innovants dans les éco-activités (voir encadré), force est de constater que le bâtiment durable représentait cette année de nombreuses candidatures. «Ce n est pas un hasard», souligne Hervé Daniel, Directeur de Créativ, organisateur du concours. En effet, le bâtiment est en pleine mutation vers l éco-construction et l éco-rénovation. Toutes deux constituent d ailleurs pour 2010 l une des priorités du cluster Eco Origin qui travaille sur les éco-activités de manière transversale, à l échelle de la Bretagne. En quelques mois ont émergé de nouveaux matériaux, de nouveaux métiers, des formations Cette mutation inédite ébranle les fondements des métiers du bâtiment et constitue aussi une chance inouïe de diversification. Les entreprises du territoire l ont bien compris. Reconnaissons que les enjeux sont de taille. La raréfaction croissante de l énergie et des matières premières entraînera à court terme une augmentation des prix, difficilement acceptable pour le consommateur et l entreprise. Il faut donc développer des offres de logements moins gourmands en énergie. Le chauffage des bâtiments représente 45 % de la consommation énergétique de notre pays, du fait d un parc immobilier vieillissant et présentant une forte déperdition d énergie. Incontournable efficacité énergétique La recherche d efficacité énergétique est au cœur des réflexions. Le 10 décembre dernier, s est tenu à Rennes le premier «Salon régional de l efficacité énergétique des bâtiments», organisé par ITGA (PME rennaise à rayonnement national) positionnée depuis plusieurs années sur ce marché du bâtiment durable. Au cœur des questions soulevées dans ce salon, une problématique générale : comment intégrer cette recherche de performance énergétique et environnementale et comment faire évoluer les prestations et services pour atteindre les objectifs ambitieux du Grenelle? Selon Frédérique Cabedoce, responsable du développement d Idéal Conseils, filiale d ITGA, «Tous les professionnels du bâtiment sont concernés : les métiers de la conception, de la réalisation, de la gestion des bâtiments, de l équipement ou encore du diagnostic immobilier. Le pari de l efficacité énergétique ne pourra être gagné que s ils travaillent de concert, dans le but de construire mieux ou de rénover intelligemment. Nous constatons des évolutions, notamment du côté des bureaux d études thermiques. De toute façon, on ne peut plus travailler sans une approche globale si l on veut que la performance énergétique soit efficiente», affirme-t-elle. La société Distodiag (voir portrait) est une parfaite illustration de cette diversification et de l émergence de nouveaux métiers pour répondre à une attente d offres globales. La rénovation, à ne pas négliger La construction de maisons BBC (Bâtiment Basse Consommation) répond aussi à ces enjeux. La réglementation thermique (RT 2005 et bientôt 2012) accélère le développement de ce marché. Mieux isolée, moins chauffée, elle génère le foisonnement de nouveaux équipements ou l utilisation de nouveaux matériaux. «Attention,» prévient Hervé Daniel, «cela ne concerne que la construction neuve! qui représente une part restreinte du parc immobilier français. Il ne faut donc surtout pas négliger la rénovation de bâtiments existants

BÂTIMENT DURABLE : UN MARCHÉ EN PLEINE EFFERVESCENCE dossier 17 qui offre des marges de progrès importantes en terme d efficacité énergétique Les incitations fiscales et le prêt écologique à taux zéro (Eco PTZ) peuvent encourager les particuliers à rénover durablement leur logement», laisse-t-il entendre. «D autant que de nouveaux labels sortis fin 2009 (comme BBC rénovation) sécurisent les projets, grâce à un contrôle a posteriori, validant l efficacité énergétique de la rénovation et des solutions de financement», ajoute Frédérique Cabedoce qui fait remarquer que «le Grenelle a permis de poser des objectifs : 400 000 rénovations par an à compter de 2013. Tout cela anime le marché!». Pour l heure, on cherche aussi à influer sur les composants et matériaux dits «propres», produits localement. Un créneau expérimenté par Valorex à Combourtillé (prix spécial du jury Crisalide) pour intégrer de la paille de lin dans de nouveaux isolants (enduits chauxlin). Tout l enjeu, on le comprend, est de doter le territoire d outils de production résolvant les problèmes d approvisionnement en composants respectueux de l environnement. Autre enjeu : l impact des gaz à effet de serre (25 % des émissions de CO² sont liées au chauffage du logement). Il faut intervenir sur les bâtiments pour qu ils en émettent moins. À l image d Eulogia (voir portrait) et de ses maisons à ossature bois, affichant fièrement un bilan écologique positif (le bois stockant le carbone) et s illustrant par de nouveaux systèmes constructifs (modules tridimensionnels pré-assemblés en atelier) qui optimisent la rentabilité d un chantier et répondent à la pénurie de main-d œuvre du secteur bâtiment. Licence pro «Technico-commercial en éco-construction» Il faut également construire sans détruire la biodiversité et même la reconquérir, autrement dit mettre en avant le génie végétal. C est tout le sens des nouvelles formations écoconcepteur et éco-jardinier mises en place à la rentrée 2009 par la Maison Familiale Horticole de Saint-Grégoire (voir portrait). Cette expérimentation montre bien la nécessité d inventer des dispositifs de soutien. Ils sont incontournables si l on veut encourager l émergence de nouvelles compétences transversales, pointues et opérationnelles, dans le domaine de la gestion durable des espaces naturels, à proximité ou à l extérieur des bâtiments, mais également à l intérieur (murs végétaux, puits de lumière ). Des compétences transversales Car, comme le souligne Hervé Daniel, «les formations existantes sont le plus souvent parcellaires et ne répondent pas correctement aux marchés émergents. Alors qu en développant la polyvalence des compétences, on permet concrètement aux personnes for mées de créer de nouvelles entreprises, d améliorer leur employabilité, ou bien encore de répondre de façon adéquate aux demandes des clients sans devoir «bricoler» des solutions». Et cette transversalité n a pas fini d être la clé de voûte du bâtiment durable puisqu «au-delà de la problématique de l efficacité énergétique, se dessinent peu à peu celles de la qualité de l air intérieur, de l acoustique, des ondes À moyen terme, il y aura d autres composantes dans les diagnostics et la nécessité d un interlocuteur capable d avoir une approche globale avec un réseau de compétences», conclut Frédérique Cabedoce. LP À la rentrée 2010, la Faculté des Métiers - CCI Rennes Bretagne, en partenariat avec l IUT de Saint-Brieuc proposera une Licence Pro «Technico-commercial en éco-construction et recyclage des matériaux». Cette nouvelle formation en alternance, novatrice et pluridisciplinaire, a pour objectif de former en 1 an des vendeurs maîtrisant les caractéristiques techniques et mesurant les enjeux environnementaux des produits qu ils vendent : Bâtiment (écoconception, éco-rénovation, éco-matériaux), gestion des déchets, énergie (solaire, éolien, géothermie) et recyclage des matériaux. Contact : Christèle Le Guillouzer - cleguillouzer@fac-metiers.fr. Tél. : 02 99 05 45 45 Eulogia : des maisons en ossature bois évolutives et économiques Fruit d un partenariat avec la société CBE (Construction Bois Écologique), Eulogia est née en avril 2009. Elle propose une gamme de maisons économiques, évolutives et à faible consommation d énergie. Les 2 sociétés se sont regroupées dans un bâtiment situé à Saint Nicolas de Redon pour développer des synergies et répondre à une demande croissante. Quand le dirigeant d Eulogia, Nicolas Cosset, commence par vous dire que «l idée de base, c était d inverser la vapeur par rapport aux constructeurs traditionnels», vous comprenez vite que ce n est pas un vain mot. Depuis le début de son activité, la jeune société capable de faire de la maison basse consommation (BBC) propose son propre catalogue de maisons à ossature bois haut de gamme, soit «plus de 30 modèles d architecture différents, tous personnalisables, avec des possibilités d extensions ultérieures». Des maisons qui, de surcroît, revisitent intelligemment les modèles constructifs, grâce à un système de modules tridimensionnels (murs, toits, planchers) de 4 m de large jusqu à 12 m de long, préassemblés en atelier pour y réaliser l électricité, la plomberie, la finition intérieure et extérieure. Une maison réalisée à 98 % en atelier «L intérêt de notre concept de fabrication est triple : une meilleure maîtrise de la qualité avec un préassemblage en atelier au millimètre près. Un gage du parfait agencement des modules en réduisant au maximum les ponts thermiques ; une meilleure maîtrise des coûts du fait de la standardisation (simplification des approvisionnements et niveau de prix très compétitif, de 1000 à 1600 du m 2 ) ; enfin une meilleure maîtrise des délais puisque la préfabrication en atelier permet d optimiser la production à l abri des intempéries retardant trop souvent les chantiers», conclut Nicolas Cosset. Sans compter qu une maison réalisée à 98 % en atelier réduit nettement les déplacements des différents corps de métier puisque Eulogia possède sa propre équipe d ouvriers qualifiés en menuiserie, charpente, électricité, plomberie. Aujourd hui, la société peut accompagner professionnels et particuliers, de l instruction du permis de construire à la réception de la maison dans un rayon de 250 km autour de Saint Nicolas de Redon et ce, en 6 à 8 mois! Une performance qui s appuie également sur une exigence de qualité des matériaux, aidée en cela par son partenariat avec la société CBE qui, depuis 67 ans, revendique un savoir-faire artisanal et une grande expertise en la matière. «Grâce à cette avance, nous sommes précurseurs sur certains matériaux», souligne Nicolas Cosset qui concentre tous ses efforts sur «un bon isolant, une bonne étanchéité à l air et un taux d hygrométrie optimal (de 40 à 60 % avec un mur perspirant)». L objectif est-il de viser un développement à grande échelle de maisons BBC? Nicolas Cosset préfère avancer étape par étape : «Pour l instant, nous réalisons une maison tous les 2 mois. Notre objectif dans les 3 prochaines années, c est d arriver à 2 voire 3 maisons par mois et d embaucher». LP

18 dossier BÂTIMENT DURABLE : UN MARCHÉ EN PLEINE EFFERVESCENCE Olga Le Strat, chargée de mission formation à la Maison Familiale Horticole de Saint-Grégoire Maison Familiale Horticole de Saint-Grégoire : deux nouvelles formations Éco-concepteur et Éco-jardinier La Maison Familiale Horticole de Saint-Grégoire existe depuis 22 ans, répondant aux demandes de formation par alternance. Depuis la rentrée dernière, face à la demande de professionnels qui n arrivaient pas à se positionner sur les nouveaux marchés verts par manque de compétences, elle a mis en place deux nouvelles formations : Éco-concepteur et Éco-jardinier. Retour sur un chemin loin d être balisé Nous étions en plein Grenelle et j avais peur qu il accouche d une souris!». Le franc-parler d Olga Le Strat, chargée de mission formation à la Maison Familiale Horticole de Saint-Grégoire, lui a permis de déplacer des montagnes pour enfin répondre à des besoins jusqu ici non couverts par la formation continue. Celle qui entendait souvent des professionnels (architectes-paysagistes, urbanistes, techniciens et ingénieurs des collectivités territoriales, professionnels de la gestion des espaces verts ) se lamenter parce qu ils passaient à côté de nouveaux marchés faute de connaissances dans la «green», comme on dit, a vu rouge! «Il fallait absolument décloisonner les secteurs d activité et faire intervenir dans ces nouvelles formations des botanistes, des architectes, des écologues, afin d apporter aux futurs stagiaires une vision systémique et globale», explique Olga Le Strat, estimant «répondre aux besoins du territoire». Le problème, sur des domaines émergents, c est de trouver les bons interlocuteurs : des professionnels pédagogues qui ont une bonne expérience de terrain pour favoriser l employabilité des élèves. Pendant des mois, elle les a cherchés, trouvés, écoutés. Ils ont validé les référentiels de formation et c est ainsi que sont nées, en octobre 2009, deux formations inédites : Éco-concepteur et Éco-jardinier. «Répondre aux besoins du territoire» Les objectifs sont clairs : «Il s agit d offrir une formation complémentaire sous forme de certification professionnelle. Ces futurs concepteurs et gestionnaires d espaces urbains et ruraux devront mettre en application les nouvelles techniques de conception, d entretien et de gestion des espaces verts, avec la volonté de préserver et d enrichir la biodiversité locale des espaces, dans une optique d économie des ressources et de valorisation des matières. Ils seront même pour certains de véritables acteurs de la sensibilisation», souligne Olga Le Strat qui attache, de fait, une très grande importance au terrain. «Ce que nous proposons, c est une formation-action, dans laquelle les stagiaires accompagnent les professionnels sur les chantiers. Par exemple, avec un pépiniériste qui souhaite se positionner sur les toitures végétalisées, nous avons mis à disposition quelques stagiaires éco-jardiniers». Expérience inestimable en terme d acquisition technique, les stagiaires de cette première promotion se forgent aussi un carnet d adresses, élément-clé puisqu ils sont en grande majorité dans une démarche de création d entreprise. À leur sortie en juin prochain, les 16 éco-concepteurs et les 13 écojardiniers seront suivis à la loupe et pour cause : «Ces formations ne sont pas encore reconnues. Nous sommes cette année sous le régime de l ATE (action territoriale expérimentale), donc en phase probatoire», fait remarquer Olga Le Strat, qui jugera du succès des stagiaires non pas au taux de réussite à l examen mais à leur taux d employabilité D ores et déjà, la Maison Familiale Horticole de Saint-Grégoire commence à avoir des demandes d entrepreneurs recherchant un module spécifique de formation, et même des enseignants qui s inscrivent Ce qui est plutôt bon signe. LP

BÂTIMENT DURABLE : UN MARCHÉ EN PLEINE EFFERVESCENCE dossier 19 Distodiag : Une diversification vers des compétences en études thermiques Créée en 2007, Distodiag est un diagnostiqueur immobilier, métier qui reste assez nouveau. Et pourtant, la réglementation et les besoins évoluent tellement vite dans le domaine de l efficacité énergétique des bâtiments que la société a saisi deux opportunités de développement, à travers l audit énergétique et par les perspectives du label BBC-Effinergie. L objectif étant de proposer une offre globale de diagnostics et de formations. S pécialisée dans le diagnostic immobilier (présence de plomb, amiante, DPE ) obligatoire lors d une transaction, Distodiag est en veille permanente sur la réglementation. Arnaud Marchand, gérant de la société (6 salariés), vient de créer une activité complémentaire de diagnostic thermique sous la marque Inovéha :«Face à la crise de l immobilier, nous avons complété notre savoir-faire par une approche de type bureau d études thermiques. En matière de rénovation, nous nous sommes formés courant 2009 pour proposer beaucoup plus qu un diagnostic de performance énergétique : un audit analysant l état initial du bâtiment, et une projection après travaux de sa future étiquette énergétique», souligne-t-il. Cet audit énergétique ne peut être conduit par un artisan du bâtiment, pour des raisons d impartialité. «Aussi, nous avons imaginé qu avec une formation complémentaire, le diagnostiqueur immobilier serait plus proche de ce nouveau métier que l expert en rénovation énergétique (ERE). Le projet consiste donc à créer la société SBEM qui proposerait cette formation complémentaire aux diagnostiqueurs. SBEM mènerait également pour son compte les études thermiques réglementaires. Sous contrat d exploitation de licence de marque, le réseau réaliserait donc les diagnostics immobiliers réglementaires sous la marque Distodiag et les audits énergétiques sous la marque Inoveha», explique-t-il. «Devancer l entrée en vigueur des réglementations» Seconde opportunité pour la société : la réglementation thermique (RT) sur le neuf. La dernière RT date de 2005, la prochaine étape sera la RT 2012 (niveaux de performance plus ambitieux). Comme l explique Arnaud Marchand, «En l attendant, il est possible de se conformer au futur niveau d exigence en matière de basse consommation. Par exemple, le label BBC-Effinergie est attribué aux logements qualifiés BBC avec en plus l obligation de réaliser une mesure d imperméabilité à l air par un test d infiltrométrie. Ce test et l étude thermique ne peuvent pas être conduits par la même structure. Notre société assurera donc la formation des diagnostiqueurs, le rôle de bureau d étude, le référencement et l animation commerciale des réseaux prescripteurs. C était une Arnaud Marchand, gérant de Distodiag opportunité à saisir sur un marché qui émerge tout juste», assure-t-il. Un marché émergent, en effet, mais qui devrait exploser dans les années à venir, boosté par les mesures incitatives. «Sur les constructions neuves, par exemple, ce label permet entre autres d obtenir un crédit d impôts de 40 % pendant 7 ans sur les intérêts d emprunt. Résultat : le surcoût des matériaux utilisés pour atteindre la performance peut être couvert en totalité par le crédit d impôts», conclut Arnaud Marchand. LP Concours Crisalide Éco-activités, 7 lauréats distingués Le concours Crisalide, organisé par Créativ, encourage l émergence de projets innovants, en partenariat avec : La Banque Populaire de l Ouest, EDF, Le Groupe Séché Environnement, La Caisse des Dépôts et Consignations, Rennes Métropole, Le Conseil Général d Ille-et Vilaine. Catégorie Création et jeunes entreprises Bernard HENAFF, AIR HABITAT (Lannion, 22) Erwan GUIZIOU, VERTE IMPRESSION (Brest, 29) Catégorie Développement Louis BORG, ARMOR PANNEAUX (La Chapelle Caro, 56) Philippe FILLETTE, ATELIERS FOUESNANTAIS (Fouesnant, 29) Catégorie Eco-technologies Hervé PELHATE, GH DIFFUSION EMBALLAGE (La Guerche de Bretagne, 35) Didier HOUAL, MOBILITY TECH GREEN (Rennes, 35) Prix spécial du jury Pierre WEILL, VALOREX (Combourtillé, 35)

20 pme services industries Bretagne - Ille-et-Vilaine - Pays de vitré Les Vergers d Armorique en pleine renaissance Xavier Meneust, gérant des Vergers d Armorique Face à la crise qui touche le secteur de la pomme, Xavier Meneust, patron de l entreprise familiale, Les Vergers d Armorique, s emploie à trouver des solutions. Certaines sont déjà mises en place, d autres sont encore à l étude. «Le marché de la pomme est en déclin». Xavier Meneust sait de quoi il parle. Il gère depuis plus de 25 ans, avec sa femme Fabienne, les Vergers d Armorique, entreprise familiale indépendante située à Visseiche dans le Pays Guerchais. «Nous exploitons 13 hectares de pommes et 2 hectares de poires. Nous cultivons une quinzaine de sortes de pommes, dont principalement des variétés régionales comme la reinette d Armorique vendue sous la marque La Belle d Armorique» précise Xavier Meneust. «Notre production globale, destinée majoritairement à la grande distribution du Grand Ouest et à Rungis, atteint entre 800 et 900 tonnes par an». Les Vergers d Armorique, ce sont aussi deux gérants, deux plein temps, un mi-temps et une dizaine de saisonniers entre septembre et octobre pour la cueillette. «Il y a 20 ans nous étions 6 associés, et encore 4 en 2007. Nous ne sommes plus aujourd hui que 2. Pourquoi? Car l exploitation n était plus viable pour autant de personnes», analyse l arboriculteur. «Cultiver des vergers demande plusieurs années de labeur avant de pouvoir jouir de ses fruits, mais aussi de lourds investissements liés aux techniques de production et aux nombreux contrôles sanitaires imposés par le marché actuel» explique-t-il. «Produire des pommes rapporte peu!». Et d ajouter : «Et puis, la pomme traverse une crise sans précédent : la consommation de ce fruit est en déclin, son prix est largement en deçà des coûts de revient et la concurrence est devenue mondiale». Le patron des Vergers d Armorique en vient même à se demander si «nous mangerons encore des pommes françaises dans 20 ans». Malgré les difficultés rencontrées, Xavier Meneust n est pas prêt pour autant à baisser les bras. Et pour s en sortir, il n a pas eu d autre choix que de tailler dans ses effectifs et de réduire de 15 % la superficie de son verger. «Nous avons tout de même réussi à accroître de 20 % notre tonnage», avance-t-il fièrement. Le cultivateur s est aussi entouré d un technicien arboricole qui assure le suivi et la formation sur l exploitation (nouvelles techniques de production, informations sur les nouvelles variétés, les traitements ). «Nous avons d ailleurs planté de nouveaux vergers depuis deux ans et utilisons de nouvelles méthodes de production. Les Vergers d Armorique sont en pleine renaissance!». Xavier Meneust développe aussi la vente directe (marchés, comités d entreprise ) et s est diversifié en se lançant il y a déjà quelques années dans le jus de pomme et le cocktail de fruits (pomme/ fraise, pomme/cannelle), puis dans la compote de pommes. En 2009, il a d ailleurs décroché la médaille d or au concours général agricole pour son jus de pomme. Les Vergers d Armorique en écoulent 40 000 litres par an. D autres pistes de développement sont à l étude, notamment notre réactivité et notre disponibilité sur les demandes de la grande distribution. L entrepreneur y réfléchit, en toute discrétion, avec l aide de Créativ qu il a rencontré grâce au réseau Plato. L association l accompagne dans l analyse de ses évolutions potentielles en termes d activité, d environnement, de process et l amène à optimiser ses ressources internes et externes. Objectif? «Faire des Vergers d Armorique une entreprise stable dans le temps», conclut Xavier Meneust. SHG