LES COMPTES DE LA SÉCURITÉ SOCIALE RÉSULTATS 2011 PRÉVISIONS 2012 ET 2013



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Transcription:

LES COMPTES DE LA SÉCURITÉ SOCIALE RÉSULTATS 2011 PRÉVISIONS 2012 ET 2013 RAPPORT TOME 1 octobre 2012

Depuis 2002, les comptes présentés dans ce rapport sont établis à partir des tableaux de centralisation des données comptables transmis par les régimes à la Mission comptable permanente. Nadia AMER Anne-Sophie ANBAR Sandra BERNARD Pierrick BONNIEU-MILOT Jonathan BOSREDON Carole BOUSQUET Céline CAREL Laurent CAUSSAT Emmanuel CHION Stéphanie CHORT Marianne CORNU PAUCHET Thibault CRUZET Sylvain GROGNET Leïla HACHEMI Anne-Claire HOREL David HOYRUP Rédaction pour la direction de la Sécurité sociale Roman KRAKUS Denis LE BAYON Brice LEPETIT Pauline LE MEIL Mehdi MAMACHE Myriam MIKOU Ursule NGOUANA Marine PARDESSUS Anne-Gisèle PRIVAT Andry RAKOTOARSON Léa RIVOT Béatrice ROLLAND Romain ROUSSEL Nicolas VANNI Damien VERGÉ Pour l ACOSS Laure BERNÉ, Benjamin COLLIN, David JACQUIN, Gaëlle PRIOUX Pour la MCP Claudine BISSON, Camille L HERNAULT et Sophie MAISONNEUVE Organisation : Francette Beaunoir, Monique Haenel et Françoise Halbutier. Le rapport n est rendu possible que par la qualité de la collaboration apportée par l ensemble des régimes de Sécurité sociale et des fonds dont les comptes sont présentés. Il a bénéficié d importants échanges avec les directions du ministère des affaires sociales et de la santé, du ministère de l économie et des finances ainsi qu avec les services et les agents comptables des Caisses nationales de Sécurité sociale et du FSV.

Table de matières 1. Synthèse... 7 2. Cadrage économique général... 21 2.1. L environnement économique... 21 3. Les recettes des régimes de base et des fonds... 25 3.1. Vue d ensemble des recettes... 26 3.2. Les mécanismes d équilibrage des régimes de base... 30 4. Les cotisations, prélèvements sociaux, impôts et contributions publiques 33 4.1. Les cotisations... 34 4.2. La CSG... 36 4.3. La contribution sociale de solidarité des sociétés (CSSS)... 40 4.4. Les autres prélèvements sociaux... 42 4.5. La compensation des exonérations de cotisation... 44 4.6. Les impôts et taxes... 48 5. Analyse par assiette... 53 5.1. Les prélèvements sur les revenus d activité du régime général... 54 5.2. Les dispositifs d exonération en faveur de l emploi... 60 5.3. Les taxes sur le tabac et les boissons... 64 5.4. Les prélèvements sur les revenus du capital... 68 6. Eclairages recettes... 73 6.1. L évolution récente des recettes affectées au financement de la sécurité sociale... 74 7. Les transferts... 77 7.1. Vue d ensemble sur les transferts... 78 7.2. Les compensations entre régimes de base... 82 7.3. Les subventions d équilibre... 88 8. Les dépenses des régimes de base et des fonds... 91 8.1. Vue d ensemble des dépenses... 92 8.2. La gestion administrative... 96 8.3. L action sociale et la prévention... 98 9. Les prestations maladie et AT... 101 9.1. L ONDAM 2011...102 9.2. L ONDAM 2012...104 9.3. L ONDAM 2013...108 9.4. Des dépenses du champ de l ONDAM aux prestations du régime général... 110 9.5. La consommation de soins de ville du régime général... 112 9.6. Les prestations maladie et AT-MP hors ONDAM du régime général... 118 10. Eclairages maladie et AT-MP... 125 10.1. Les dépenses de transports sanitaires : caractéristiques et évolution... 126 10.2. La régulation des prix des médicaments : l expérience britannique... 130 10.3. La consommation médicamenteuse en ville chez les personnes âgées... 134 10.4. Principes et mise en œuvre de la tarification des AT-MP... 138 11. Les prestations vieillesse... 143 11.1. Contexte démographique... 144 11.2. Les prestations de retraite des régimes de base... 148 12. Eclairages retraite... 155 12.1. Le cumul emploi-retraite... 156

49BSYNTHESE 5 13. Les prestations famille... 161 13.1. Les prestations familiales... 162 13.2. Les aides au logement... 166 14. La trésorerie du régime général... 169 14.1. Les relations de trésorerie Etat sécurité sociale... 170 14.2. Le financement des besoins de trésorerie de l ACOSS... 174 14.3. Du résultat comptable à la variation de trésorerie... 180 15. Les organismes concourant au financement du régime général... 183 15.1. Le FSV... 184 15.2. Le FRR... 188 15.3. La CNSA... 190 15.4. La CADES... 194 16. Les comptes du régime général... 199 16.1. CNAM - maladie... 200 16.2. CNAM AT-MP... 204 16.3. CNAV... 208 16.4. CNAF... 212 16.5. La situation patrimoniale des organismes de sécurité sociale... 216 16.6. Les consolidations... 226

1. SYNTHESE

1.1. Des déficits réduits en 2011-2012 mais encore très élevés Avertissement : les commentaires qui suivent s appliquent à des comptes prévisionnels pour 2012 et «tendanciels» pour 2013 n intégrant pas les mesures du PLFSS pour 2013. La prise en compte de ces mesures (recettes nouvelles, économies sur les dépenses d assurance maladie, ) se traduira par une diminution substantielle du déficit de 2013. Un déficit des régimes de base et du FSV de -19,3 Md en 2012 Le déficit de l ensemble des régimes de base de sécurité sociale et du FSV devrait être réduit de 3,3 Md en 2012, après déjà -7 Md en 2011. Il s établirait à -19,3 Md en 2012. Il serait ainsi réduit d un peu plus de 10 Md par rapport au niveau exceptionnel, proche de 30 Md, atteint en 2010. Le déficit de 2012 reste cependant très élevé et représente encore plus du double de celui de 2008. En 2012 comme en 2011, la réduction du déficit porte principalement sur le régime général dont le solde serait ramené de -17,4 Md en 2011 à -13,1 Md en 2012. Sur les deux années 2011 et 2012, ce déficit aura ainsi été réduit de 11 Md. Soldes des régimes de base et du FSV En milliards d'euros 2010 2011 2012 (p) 2013 (t) Régime général -23,9-17,4-13,1-16,1 Autres régimes de base -1,6-1,7-2,1-2,5 Ensemble des régimes de base -25,5-19,1-15,3-18,6 FSV -4,1-3,4-4,1-3,6 Ensemble des régimes de base et fonds -29,6-22,6-19,3-22,3 (p) = provisoire ; (t) = tendanciel Source : DSS/SD6/6A Les évolutions positives des deux années 2011 et 2012 reposent sur des apports de recettes importants et sur une progression modérée des dépenses. Mais les deux années se distinguent par le contexte conjoncturel : assez favorable en 2011 avec une progression de la masse salariale de 3,6%, il s est nettement dégradé en 2012. Le ralentissement de la progression de la masse salariale explique que la réduction du déficit soit moindre en 2012 qu en 2011. Le déficit du régime général serait réduit de 4,3 Md en 2012 En 2012, dans un contexte de ralentissement de la masse salariale, le déficit du régime général se réduit grâce à l apport de recettes nouvelles et à la modération des dépenses. La progression des recettes serait supérieure d environ 2 points à celle de la masse salariale (4,5% contre 2,5%). Les dépenses connaissent une augmentation un peu inférieure à 3% dans le prolongement des évolutions des deux années précédentes.

49BSYNTHESE 9 Soldes par branche du régime général En milliards d'euros 2010 2011 2012 (p) 2013 (t) Maladie -11,6-8,6-5,5-8,7 Accidents du travail -0,7-0,2-0,1-0,2 Retraite -8,9-6,0-5,0-4,0 Famille -2,7-2,6-2,5-3,3 Total régime général -23,9-17,4-13,1-16,1 FSV -4,1-3,4-4,1-3,6 Régime général + FSV -28,0-20,9-17,2-19,7 Source : DSS/SD6/6A C est la branche maladie qui connaît la plus forte réduction de son déficit en 2012 (-3,1 Md ). Elle bénéficie de recettes supplémentaires et d un ralentissement de la progression de ses dépenses. En deux ans, son déficit a été réduit de 6,1 Md. Le déficit de la branche retraite continue de diminuer, mais à un rythme plus lent, et le déficit global «vieillesse» de la CNAV et du FSV, qui se réduit à peine en 2012, reste supérieur à 9 Md, représentant plus de la moitié du déficit d ensemble du régime général et du FSV. En revanche, le solde de la branche famille ne marque pratiquement aucune amélioration en 2012. Son déficit est stabilisé depuis trois ans à un niveau élevé. Les écarts par rapport à la prévision de juillet 2012 La prévision de déficit du régime général pour 2012 est améliorée de 2,3 Md par rapport à celle du rapport du mois de juillet, qui n intégrait pas les mesures de la loi de finances rectificative, et de 1,5 Md par rapport au compte incluant les mesures de la LFR. La révision porte principalement sur les recettes fiscales (+ 1,8 M ), dont le rendement avait été sousestimé mais aussi sur les prestations dont le montant est revu à la baisse de 300 M. Les branches maladie et retraite sont les plus concernées par cette révision : leurs déficits sont réduits respectivement de 1,4 Md et de 0,8 Md par rapport aux prévisions de juillet. En milliards d'euros Régime général - 2012 Solde Recettes Dépenses CCSS juillet 2012 avant LFR -15,5 314,4 329,9 mesures LFR août 2012 0,9 1,2 0,4 Juillet 2012 après LFR -14,6 315,7 330,2 CCSS octobre 2012-13,1 316,6 329,7 Ecarts CCSS entre juillet et octobre 2,3 2,1-0,2 Source : DSS/SD6/6A

10 COMMISSION DES COMPTES DE LA SECURITE SOCIALE - OCTOBRE 2012 Soldes du régime général, de la CNAM maladie et de la CNAV 2012 2013 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 (p) (t) 5 0 En milliards d'euros courants -5-10 -15-20 Régime général CNAM maladie CNAV -25 soldes en encaissements-décaissements jusqu'en 1998, en droits constatés à partir de 1999 - prévisions pour 2011 Source : DSS/SD6/6A En 2013, avant mesures nouvelles, une augmentation du déficit d environ 3 Md Pour l année 2013, le compte tendanciel établi sur la base des hypothèses macroéconomiques du Gouvernement, mais avant prise en compte des dispositions de la loi de financement, décrit une augmentation du déficit de 3 Md pour le régime général et de 2,5 Md pour l ensemble régime général - FSV. Ce compte, qui fournit le cadre de préparation de la loi de financement pour 2013, n inclut ni les mesures de recettes du PLFSS ni les économies mises en œuvre pour atteindre l objectif national d assurance maladie. Il repose sur l hypothèse d une augmentation des dépenses d assurance maladie de 4,1%. Les hypothèses macroéconomiques Les hypothèses économiques retenues pour 2012 et 2013 sont celles, communes au PLF et au PLFSS, qui seront présentées dans le rapport économique, social et financier pour 2013. La prévision de croissance du PIB est maintenue à 0,3% pour 2012. Pour 2013, l hypothèse est une croissance de 0,8%. La prévision de masse salariale du secteur privé en valeur, dont l évolution est généralement décalée par rapport à celle de l activité, est inchangée pour l année 2012, à 2,5%. Cette estimation se fonde sur les informations mensuelles disponibles jusqu en août. L hypothèse retenue pour 2013 est de 2,3%. La prévision d inflation pour 2012 est légèrement revue à la hausse : elle est de 2% au lieu de 1,8% dans les comptes présentés en juillet. L hypothèse retenue pour 2013 est de 1,75% pour la hausse des prix hors tabac en moyenne annuelle. Si les estimations de croissance et de masse salariale pour 2012 reposent largement sur des acquis, les hypothèses présentées pour 2013 sont entourées d une grande incertitude. Les organismes internationaux révisent leurs prévisions 2012 et 2013 à la baisse.

49BSYNTHESE 11 Persistance d un important déficit structurel du FSV Le Fonds de solidarité vieillesse a vu ses recettes et ses dépenses considérablement augmenter en 2011 du fait de son rôle dans le financement de la réforme des retraites. L ensemble des nouvelles recettes liées à cette réforme lui ont été affectées, mais en contrepartie le périmètre de ses prises en charge a été élargi. Le déficit du fonds s est réduit de 600 M en 2011, grâce à l embellie passagère de la conjoncture à laquelle ses recettes et ses dépenses sont très sensibles. Mais ce déficit s aggraverait à nouveau en 2012 pour atteindre -4,1 Md, en raison d une forte augmentation de ses dépenses (+6,4%) concernant aussi bien les prises en charge de prestations (revalorisation du minimum vieillesse) que de cotisations (au titre du chômage). La progression des recettes (+3,6%) bénéficie de la bonne tenue de la CSG mais est freinée par une baisse sensible des attributions de C3S (-380 M par rapport à 2011). Le déficit du fonds représente en 2012 23% de ses dépenses. Détérioration de la trésorerie du régime général en 2011 Le découvert de trésorerie de l ACOSS, qui avait atteint le niveau sans précédent de - 49,5 Md fin 2010, a été ramené à -4,7 Md fin 2011 grâce aux très importantes reprises de dette réalisées en 2011 par la CADES pour un montant total de 65,3 Md. Au cours du 1 er semestre 2012, de nouvelles reprises de dette ont été réalisées pour un montant de 6,65 Md au titre des déficits de la branche vieillesse du régime général et du FSV pour 2011 (soit 9,7 Md dont a été déduite une régularisation négative de 3,1 Md au titre du transfert 2011). Les déficits du régime général et du FSV, mais aussi les effets négatifs sur la trésorerie d autres éléments, dont les opérations avec les organismes tiers et avec l Etat, contribueraient quant à eux à une dégradation de la trésorerie de l ACOSS pour environ 21 Md en 2012. On rappelle que sur ce montant, seuls les déficits 2012 de la branche vieillesse, FSV inclus, dont le montant est estimé à 9,3 Md en 2012, seront automatiquement repris par la CADES en 2013, en application de la LFSS pour 2011. Au total, la variation de trésorerie de l ACOSS serait de -14,3 Md sur l année 2012 (-21 Md hors reprise de dette) et le solde de trésorerie atteindrait -19 Md en fin d année. Les charges financières nettes supportées par le régime général restent contenues grâce au niveau très bas des taux d intérêt à court terme. Elles seraient d environ 20 M en 2012 (après 379 M en 2011). Dégradation des autres régimes de base Le solde des régimes autres que le régime général connaîtrait une dégradation continue sur la période : -1,7 Md en 2011, -2,2 Md en 2012, -2,5 Md en 2013. Cette évolution reflète celle de la CNRACL dont le déficit, apparu en 2010, atteindrait - 0,8 Md en 2012 et -1,3 Md en 2013. Le déficit du régime des exploitants agricoles, dont la branche retraite ne bénéficie d aucun mécanisme d équilibrage, atteindrait 1,2 Md en 2012 et se réduirait à 0,9 Md en 2013 grâce à une augmentation de ses recettes fiscales (taxe sur les alcools). La plupart des autres régimes de base sont équilibrés par des mécanismes divers : intégration financière au régime général, subvention de l État, attribution de CSSS.

12 COMMISSION DES COMPTES DE LA SECURITE SOCIALE - OCTOBRE 2012 7% Taux de croissance annuel du PIB et de la masse salariale 6% 5% 4% 3% 2% 1% 0% -1% -2% -3% PIB Masse salariale 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 (p) 2013 (t) Sources : Insee et Acoss En 2012 comme déjà en 2011, une forte progression des recettes nettement supérieure à celle des dépenses Les recettes du régime général connaissent une forte augmentation en 2012 pour la deuxième année consécutive. Leur progression estimée à 4,5% est sensiblement supérieure à celle de la masse salariale (2,5% en 2012) et traduit l apport d importantes recettes nouvelles découlant des textes financiers votés à la fin de 2011 (LFR, LFI, LFSS) et de la loi de finances rectificative de juillet 2012. Dans le même temps, la croissance des dépenses conserve la tendance assez modérée des deux années précédentes, si bien que l effet de ciseau positif entre recettes et dépenses, se maintient et assure une réduction du déficit. Taux de variation des produits et charges du régime général En % par an 2010 2011 2012 (p) 2013 (t) Produits nets 2,0% 5,3% 4,5% 3,2% Charges nettes 3,0% 2,8% 2,9% 4,0% Ecart -1,1% 2,5% 1,6% -0,8% Source : DSS/SD6/6A Les modalités de consolidation pour passer des charges et produits bruts aux charges et produits nets ont été revues en 2011, suite aux recommandations de la Cour des comptes dans son rapport sur l'application des LFSS de septembre 2011. Ces opérations sont décrites dans la fiche 17-6 du présent rapport. Un surcroît de recettes d environ 7 Md pour le régime général en 2012 Le supplément de recettes apporté au régime général en 2012 par les textes financiers de la fin 2011 était estimé à 5,6 Md. S y ajoute le produit des mesures de la LFR de juillet 2012 (environ 1,2 Md pour le régime général). Les mesures figurant dans ces textes accroissent les recettes du régime général par plusieurs canaux en 2012 :

49BSYNTHESE 13 - les cotisations augmentent sensiblement plus vite que la masse salariale (3,3% contre 2,5%) en raison de la suppression au 1 er septembre des exonérations relatives aux heures supplémentaires 1, de la réintégration des heures supplémentaires dans le barème des allégements généraux et de la hausse des taux de cotisation vieillesse au 1 er novembre ; - le produit de la CSG est augmenté par l élargissement de l assiette intervenu au 1 er janvier 2012 (principalement la baisse du taux d abattement de 3% à 1,75%), pour un rendement estimé à 620 M ; la CSG affectée au régime général progresserait de 4,2% en 2012 ; - les prélèvements sur les revenus du capital ont été fortement accrus par diverses dispositions contribuant à élargir leur assiette (plus-values immobilières) et à augmenter le taux du «prélèvement social» (de 2,2 à 3,4% puis à 5,4%) ; l impact de ces mesures est estimé à 2,5 Md en 2012 et sera encore très important en 2013 (effet en année pleine) ; - les autres prélèvements sociaux, qui portent sur des revenus en complément des cotisations ou de la CSG, ont vu leur rendement accru d environ 1,4 Md par diverses mesures (principalement le relèvement du taux du forfait social) ; - les impôts et taxes affectés au régime général enregistrent également une augmentation sensible (+4% soit 1,4 Md ) en 2012 (taxe sur les conventions d assurance, droits tabac, ) Une croissance des dépenses de 2,9% en 2012 L augmentation des charges nettes du régime général s est infléchie autour de 3% depuis 2009. Elle est estimée à 2,9% en 2012. La croissance des prestations nettes du régime général ralentit en 2012 par rapport à 2011 (3,1% après 3,4%). La décélération porte sur les prestations de retraite et de maladie. Croissance des prestations nettes du régime général par branche En % par an 2010 2011 2012 (p) 2013 (t) Maladie 2,0% 2,8% 2,5% 4,3% Retraite 2,2% 4,6% 4,1% 4,8% Famille -20,7% 1,5% 2,9% 2,3% Régime général -1,5% 3,2% 3,1% 4,2% Source : DSS/SD6/6A Prestations de retraite : ralentissement en volume en 2012 Les prestations de retraite servies par la CNAV devraient augmenter de 4,0% en 2012, un taux de progression moins élevé qu en 2011 (4,7%) et nettement inférieur à la tendance moyenne des années 2005-2008 (environ 6% par an). Alors que la revalorisation des pensions est un peu plus forte que l année précédente (2,1% en moyenne annuelle après 1,8%), le ralentissement en volume serait très marqué. La réforme de 2010, qui relève de 5 mois par génération l âge légal de la retraite, réduit sensiblement le nombre de départs : celui-ci serait de 578 000 en 2012 après 609 000 en 1 Le supplément de cotisations qui résulte de la suppression de ces exonérations a toutefois pour contrepartie une baisse des impôts et taxes qui les finançaient.

14 COMMISSION DES COMPTES DE LA SECURITE SOCIALE - OCTOBRE 2012 2011 et 722 000 en 2010. En conséquence, l augmentation du nombre de retraités («effet stock»), qui, avec les revalorisations, explique l essentiel de la croissance des prestations, ralentirait à 1,6% en 2012 (hors retraites anticipées) contre 3,3% en moyenne entre 2008 et 2011. En 2013, les prestations versées par le régime général retrouveraient une croissance plus forte en raison notamment d une forte augmentation (plus de 100 000) du nombre de départs anticipés, qui contribuerait pour 0,5 point à la croissance des droits propres. Prestations familiales : une progression soutenue en 2012 et 2013 La masse des prestations familiales augmenterait de 2,9% en 2012. Cette progression serait sensiblement plus forte que l année précédente (1,6% en 2011) malgré une revalorisation moindre de la base mensuelle des allocations familiales (0,75% en moyenne annuelle au lieu de 1,5%). Elle s explique notamment par la majoration de 25% du montant de l allocation de rentrée scolaire et par la montée en charge de la réforme d unification des majorations pour âge des allocations familiales. Ces deux mesures ont pour effet de dynamiser les prestations d entretien, qui augmenteraient de 3,3% en 2012 alors que les prestations d accueil du jeune enfant auraient une évolution plus modérée (2,1%). La croissance des prestations resterait soutenue en 2013. L ONDAM : des réalisations inférieures à l objectif en 2012 comme en 2011 En 2011, les dépenses d assurance maladie du champ de l ONDAM se sont élevées à 166,3 Md, soit 800 M de moins que l objectif. Elles sont révisées à la baisse de 200 M par rapport aux estimations de juillet. Les provisions constituées au titre de soins effectués en 2011 mais non connus au moment de l arrêté des comptes des organismes avaient surestimé la consommation de soins de la fin de l année. La révision à la baisse porte sur les soins de ville. Au total, cet écart négatif de -800 M par rapport à l objectif initial se décompose en -600 M sur les soins de ville et -200 M sur les établissements de santé. Par rapport à l année 2010, l augmentation des dépenses a été de 2,7% dont 2,5% pour les soins de ville, 2,4% pour les versements de l assurance maladie aux établissements de santé et 5,8% pour le médicosocial. En 2012, les dépenses seraient à nouveau légèrement inférieures à l objectif, fixé à 171,1 Md par la loi de financement. L écart est estimé à -350 M alors que la prévision de juillet correspondait à une stricte réalisation de l objectif. Cette révision à la baisse découle du constat révisé de 2011 ainsi que de la prise en compte de la tendance modérée des soins de ville sur la première moitié de l année. L écart à l objectif porterait intégralement sur les soins de ville où il refléterait une décélération plus marquée que prévu des dépenses de produits de santé et d indemnités journalières. A l inverse, l activité des hôpitaux présente une dynamique sensiblement plus forte que prévu qui conduit à un risque de dépassement estimé à 400 M sur les établissements de santé. Ce risque est susceptible d être compensé à hauteur de 415 M par l annulation de crédits mis en réserve en début d année. La prévision retenue est celle d une stricte réalisation du sous-objectif, mais les crédits mis en réserve n offriraient plus que peu de marge pour compenser une augmentation supplémentaire de l activité. Au total, les dépenses du champ de l ONDAM s élèveraient à 168,8 Md en 2012, soit une augmentation de 2,6% par rapport à 2011. Sur l ensemble des trois années 2010 2011-2012, la croissance moyenne des dépenses d assurance maladie ressortirait ainsi à 2,6% contre 3,5% par an en moyenne sur les quatre années précédentes (période 2006-2009).

49BSYNTHESE 15 8% Evolution des dépenses dans le champ de l ONDAM 7% 7,1% 6,4% 6% 5,6% 5,6% 5% 4,9% 4% 3% 4,0% 2,6% 4,0% 3,2% 4,0% 3,5% 3,5% 2,6% 2,7% 2,6% 2% 1,5% 1% 0% 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Source : DSS/SD6/6B (p) En 2013, avant prise en compte de toute mesure d économie, les dépenses du champ de l ONDAM progresseraient de 4,1%. Ce taux intègre l évolution prévisible des prestations remboursées, compte tenu de la prévision d exécution de l objectif 2012 et des tendances de moyen terme, ainsi que les mesures nouvelles de dépenses prévues pour 2013. L objectif national de dépenses d assurance maladie pour 2013 présenté en PLFSS correspond quant à lui à une progression des dépenses de 2,7% à champ constant. Les résultats par branche en 2012 Le déficit de la branche maladie se réduirait de 3,1 Md en 2012. Ses produits (+4,7%) bénéficient d une bonne tenue de la CSG et surtout de la forte augmentation des impôts et taxes affectés (forfait social, prélèvements sur les revenus du capital, droits tabac), alors que la croissance des charges (+2,5%), proche de celle des dépenses de l ONDAM, est modérée. La branche retraite bénéficie encore en 2012 d une forte progression de ses produits (+4,9%) à laquelle contribuent les cotisations (+4,2%), un montant accru de prélèvement social sur les revenus du capital (+1,1 Md ) et une augmentation toujours forte des transferts du FSV (+7,3%). Conjuguée à une relative modération des charges (+3,7%), elle se traduit par une réduction du déficit de la CNAV de se traduit par une réduction du déficit de la CNAV de 1 Md en 2012. Le déficit de la branche famille reste pratiquement stable au niveau élevé de -2,5 Md. Ses produits augmenteraient légèrement plus vite que ses charges en 2012 (3,2% contre 2,8%).

16 COMMISSION DES COMPTES DE LA SECURITE SOCIALE - OCTOBRE 2012 Évolution des soldes des branches sur la période 2003-2010 (en milliards d euros) 2 CNAM maladie 1,0 CNAM-AT-MP 0 0,5-2 0,0-4 -0,5-6 -8-1,0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 (p) 2013 (t) -10-12 2 0-2 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 (p) CNAV 2013 (t) 1 0-1 -2-3 -4-5 CNAF 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 (p) 2013 (t) -4-6 -8-10 -12 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 (p) 2013 (t) 1 0-1 -2-3 -4-5 FSV 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 (p) 2013 (t) Source : DSS/SD6/6A

49BSYNTHESE 17 La sensibilité du solde du régime général aux principales hypothèses L analyse montre que les écarts constatés entre les prévisions et les réalisations s expliquent principalement par les révisions intervenant sur un petit nombre de variables, dont les deux principales sont la masse salariale du secteur privé et les dépenses d assurance maladie. On rappelle dans le tableau qui suit l incidence sur le solde du régime général des écarts possibles des principales hypothèses par rapport à ce qui a été retenu dans ce rapport. Sensibilité des résultats du régime général aux hypothèses de prévision (valeur 2011) En millions d euros Masse salariale du secteur privé : impact d une hausse de 1 % du taux de croissance Dépenses maladie : impact d une hausse de 1 % dans le champ de l ONDAM Inflation : impact d une hausse de 1 % de la revalorisation des prestations retraite et famille Source : DSS/SD6/6A CNAM maladie CNAM AT-MP CNAF CNAV Régime général 910 100 680 300 1 990 1 340 40 1 380 270 910 1 180 Ainsi une variation d un point de la masse salariale modifie le solde du régime général d environ 2 Md en 2011. Un point de dépenses d assurance maladie du champ de l ONDAM, en plus ou en moins, représente 1,67 Md pour l ensemble des régimes d assurance maladie et environ 1,4 Md pour le régime général.

18 COMMISSION DES COMPTES DE LA SECURITE SOCIALE - OCTOBRE 2012 Régime général 2010-2013 : produits et charges nets En millions d'euros 2010 2011 2012 (p) 2013 (t) Maladie Recettes 141 834 148 044 155 030 158 440 2,2% 4,4% 4,7% 2,2% Dépenses 153 438 156 641 160 484 167 134 2,7% 2,1% 2,5% 4,1% Solde -11 604-8 597-5 453-8 694 AT/MP Recettes 10 511 11 339 11 751 11 917 0,9% 7,9% 3,6% 1,4% Dépenses 11 237 11 560 11 889 12 071 1,0% 2,9% 2,8% 1,5% Solde -726-221 -138-154 Vieillesse Recettes 93 412 100 457 105 369 111 314 2,1% 7,5% 4,9% 5,6% Dépenses 102 344 106 474 110 417 115 280 3,7% 4,0% 3,7% 4,4% Solde -8 932-6 017-5 048-3 966 Famille Recettes 50 197 52 249 53 900 54 793 1,3% 4,1% 3,2% 1,7% Dépenses 52 884 54 839 56 404 58 074 2,9% 3,7% 2,9% 3,0% Solde -2 687-2 590-2 504-3 281 RG Recettes 287 547 302 826 316 553 326 704 2,0% 5,3% 4,5% 3,2% Dépenses 311 497 320 251 329 697 342 800 3,0% 2,8% 2,9% 4,0% Solde -23 950-17 425-13 144-16 096 FSV Recettes 9 776 14 047 14 552 15 649-2,1% 43,7% 3,6% 7,5% Dépenses 13 846 17 496 18 618 19 283 5,3% 26,4% 6,4% 3,6% Solde -4 070-3 450-4 066-3 634 Source : DSS/SD6/6A Les modalités de consolidation pour passer des charges et produits bruts aux charges et produits nets ont été revues en 2011, suite aux recommandations de la Cour des comptes dans son rapport sur l'application des LFSS de septembre 2011. Ces opérations sont décrites dans la fiche 17-6 du présent rapport.

49BSYNTHESE 19 Ensemble des régimes de base 2010-2013 : produits et charges nets En millions d'euros 2010 2011 2012 (p) 2013 (t) Maladie Recettes 164 895 171 762 179 400 183 538 1,8% 4,2% 4,4% 2,3% Dépenses 176 281 180 311 184 896 192 243 2,2% 2,3% 2,5% 4,0% Solde -11 386-8 549-5 496-8 705 AT/MP Recettes 11 895 12 818 13 282 13 431 0,5% 7,8% 3,6% 1,1% Dépenses 12 565 12 951 13 342 13 464 1,0% 3,1% 3,0% 0,9% Solde -671-133 -61-33 Vieillesse Recettes 183 297 194 566 202 768 212 039 2,2% 6,1% 4,2% 4,6% Dépenses 194 085 202 422 209 964 218 626 3,1% 4,3% 3,7% 4,1% Solde -10 789-7 856-7 196-6 587 Famille Recettes 50 776 52 736 54 353 55 261 1,4% 3,9% 3,1% 1,7% Dépenses 53 461 55 315 56 883 58 556 3,1% 3,5% 2,8% 2,9% Solde -2 685-2 579-2 530-3 296 Ensemble des régimes de base Recettes 401 663 421 695 439 370 453 562 1,9% 5,0% 4,2% 3,2% Dépenses 427 193 440 812 454 654 472 182 2,8% 3,2% 3,1% 3,9% Solde -25 530-19 118-15 283-18 620 Source : DSS/SD6/6A Les modalités de consolidation pour passer des charges et produits bruts aux charges et produits nets ont été revues en 2011, suite aux recommandations de la Cour des comptes dans son rapport sur l'application des LFSS de septembre 2011. Ces opérations sont décrites dans la fiche 17-6 du présent rapport.

20 COMMISSION DES COMPTES DE LA SECURITE SOCIALE - OCTOBRE 2012 Principales hypothèses pour la prévision Evolutions en moyenne annuelle 2010 2011 2012 (p) 2013 (t) Produit intérieur brut (PIB) PIB en volume 1,6% 1,7% 0,3% 0,8% PIB en valeur 2,7% 3,1% 2,0% 2,6% Masse salariale Secteur privé champ URSSAF 2,0% 3,6% 2,5% 2,3% dont Emploi -0,2% 1,0% 0,1% 0,0% Salaire moyen 2,2% 2,6% 2,4% 2,3% dont masse salariale plafonnée 1,3% 3,3% 2,8% 2,0% Plafond de la sécurité sociale Montant annuel en euros 34 620 35 352 36 372 37 032 Variation en % 0,9% 2,1% 2,9% 1,8% Hausse des prix et taux de revalorisation Prix hors tabac 1,5% 2,1% 2,0% 1,8% Revalorisation de la BMAF 0,0% 1,5% 0,7% 1,6% Revalorisation des pensions au 1er janvier au 1er avril 0,9% 2,1% 2,1% 2,0% au 1er septembre Effet en moyenne annuelle 0,92% 1,80% 2,10% 1,99% Source : INSEE / ACOSS / DSS

2. CADRAGE ECONOMIQUE GENERAL

2.1. L environnement économique La récession se confirme dans la zone euro Après la reprise très modérée de 2010 et du 1 er semestre 2011, la conjoncture européenne s est progressivement dégradée sous les effets conjugués du ralentissement de l économie mondiale, du durcissement des politiques budgétaires et des tensions au sein de la zone euro. L activité continue de faiblir depuis le printemps 2012 et la majorité des pays européens connaîtront de nouveau cette année une croissance négative, trois années après la très forte récession de 2009. La baisse d activité est particulièrement forte en Italie et en Espagne, mais elle est également sensible au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. En volume, le PIB de ces pays reste en-deçà des niveaux de 2007. Evolution du PIB en volume : France / Allemagne / Zone euro 2009 2010 2011 2012 (p) France -3,0 % 1,6 % 1,7 % 0,1 % Allemagne -5,1 % 3,6 % 3,1 % 0,8 % Italie -5,5 % 1,8 % 0,5 % -2,4 % Zone euro -4,2 % 1,8 % 1,5 % -0,4 % Royaume-Uni -4,4 % 2,1 % 0,8 % -0,7 % Etats-Unis -3,5 % 3,0 % 1,8 % 2,3 % Source : OCDE, sept 2012 En France, la croissance est interrompue depuis l automne 2011 Le PIB en volume est resté stable sur les trois derniers trimestres connus. Sur le 1 er semestre 2012, cette stagnation reflète l atonie de la consommation des ménages (croissance zéro sur l ensemble du 1 er semestre), une baisse de l investissement des entreprises et une contribution négative des échanges extérieurs, compensées par un effet positif des mouvements de stocks. Variation trimestrielle du PIB en volume (aux prix de l année précédente chaînés) 2011 2012 1 er trim 2 ème trim 3 ème trim 4 ème trim 1 er trim 2 ème trim Glissement 4 derniers trimestres 0,9 % 0,0 % 0,3 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,3 % Source : INSEE, comptes nationaux trimestriels Les enquêtes de conjoncture réalisées en septembre dans l industrie, le commerce et le bâtiment traduisent un climat dégradé dans tous les secteurs. L activité a reculé dans l industrie, et les carnets de commandes sont peu étoffés. Les perspectives générales d activité se rapprochent des niveaux très bas atteints en 2009.

50BCADRAGE ECONOMIQUE GENERAL 23 La masse salariale et les prix Ralentissement de la masse salariale en 2012 La masse salariale du secteur privé a connu une progression soutenue en 2011 (+3,6 %), supérieure à sa moyenne de longue période. Mais cette progression s est infléchie avec la dégradation de la situation de l emploi : après avoir augmenté de 1,1 % en 2011 (en moyenne annuelle) les effectifs salariés du secteur privé se sont orientés à la baisse au 1 er semestre 2012. L hypothèse de progression de la masse salariale du secteur privé pour 2012, qui avait été fixée à 3 % dans la LFSS, a été révisée à la baisse à 2,5 % en juillet dernier, la hausse du SMIC de 2 % intervenue début juillet contribuant pour 0,15 point à cette augmentation. Les informations rendues disponibles depuis juillet notamment les statistiques du 2 ème trimestre ne conduisent pas à modifier la prévision. Cette progression de la masse salariale de 2,5 % serait très proche de celle du salaire moyen, l emploi salarié étant quasiment stable en moyenne annuelle. Une hausse des prix voisine de 2 % en 2012 Le glissement annuel des prix s était accéléré continûment en 2010 et 2011 pour atteindre 2,5 % à la fin de 2011. Il a reflué au 1 er semestre 2012 mais s établit encore à 2,1 % en août. Cette augmentation est toujours tirée à la hausse par les prix pétroliers (+8,7 % en un an en août) alors que l inflation «sous-jacente» (hors tarifs publics et produits à prix volatils) est estimée à 1,3 %. La hausse des prix en moyenne annuelle serait de 2 % en 2012, après 2,1 % en 2011. Pour 2013, l hypothèse retenue est de 1 ¾ %. Evolution de la masse salariale du secteur privé (données CVS) 2,5% 7,5% 2,0% 6,0% 1,5% 4,5% 1,0% 3,0% 0,5% 1,5% 0,0% 0,0% -0,5% -1,5% -1,0% -3,0% -1,5% -2,0% Glissement trimestriel (% échelle gauche) Moyenne annuelle glissante (% échelle droite) -4,5% -6,0% -2,5% -7,5% mars-00 mars-01 mars-02 mars-03 mars-04 mars-05 mars-06 mars-07 mars-08 mars-09 mars-10 mars-11 mars-12 Source : ACOSS

24 COMMISSION DES COMPTES DE LA SECURITE SOCIALE - OCTOBRE 2012 Evolution du produit intérieur brut en volume (aux prix de l année précédente chainés) 1,2% 1,0% 0,8% 0,6% 0,4% 0,2% 0,0% -0,2% -0,4% -0,6% -0,8% -1,0% -1,2% -1,4% Glissements trimestriels (échelle de gauche) -1,6% Glissements annuels (échelle de droite) -1,8% mars-02 mars-03 mars-04 mars-05 mars-06 mars-07 mars-08 mars-09 mars-10 mars-11 mars-12 3,2% 2,4% 1,6% 0,8% 0,0% -0,8% -1,6% -2,4% -3,2% -4,0% -4,8% Source : INSEE, comptes nationaux trimestriels

3. LES RECETTES DES REGIMES DE BASE ET DES FONDS

3.1. Vue d ensemble des recettes Les ressources du régime général se décomposent en cinq grandes catégories de recettes : les cotisations, la CSG et diverses contributions sociales, les prises en charge de cotisations par l État, les recettes fiscales, et les transferts (prises en charge de cotisations et de prestations par des organismes tiers). Les cotisations affectées aux régimes de base 1 se sont élevées à 231,3 Md en 2011, dont 179,1 Md pour le régime général Compte tenu des hypothèses retenues pour l évolution de la masse salariale privée,,ce montant devrait atteindre 238,9 Md en 2012, soit une hausse de +3,3%(et 185,1 Md pour le régime général, +3,4%)) et augmenter de 3,8% en 2013, pour atteindre 248 Md en 2013 (192,3 Md pour le régime général, +3,9%, cf. graphique 1 et tableau 1). Ces ressources (56% des recettes des régimes de base en 2011) sont affectées en majorité aux branches vieillesse et maladie à hauteur respectivement de 106,7 Md et 79 Md. Viennent ensuite les branches famille (34,1 Md ) et AT-MP (11,6 Md, cf. graphiques 2 et fiche 4-1). En 2011, un point de cotisation déplafonnée représente environ 5,2 Md de recettes pour le régime général sur le champ du secteur salarié privé Le rendement d un point de cotisation retraite plafonnée sur le même champ s élève à 4,3 Md (cf. tableau 2). Le champ des assurés relevant de la branche maladie est plus large que celui des assurés des branches AT et vieillesse, car il intègre la plupart des salariés ne relevant pas du secteur privé (notamment les fonctionnaires civils). Cela explique que le rendement du point de cotisation pour la branche maladie soit plus élevé (6,4 Md ). La branche famille couvrant l ensemble des assurés (y compris les indépendants et le secteur agricole), le rendement du point de cotisation s élève à 7,2 Md sur ce champ. En comparaison, un point de CSG prélevé sur les revenus d activité rapporte 8,1 Md, ce prélèvement étant assis sur une assiette plus large (cf. fiche 4-2). La CSG a apporté 79,3 Md de recettes aux régimes de base et au FSV La CSG affectée aux régimes de base et au FSV (17% des recettes) a baissé de 0,5% en 2011 (cf. tableau 3) : la CSG sur les revenus d activité du secteur privé évolue à un rythme proche de celui de la masse salariale du secteur privé (3,7%), mais la contraction des autres assiettes (secteur agricole, travailleurs indépendants, fonction publique) a limité la progression du produit global (cf. fiche 4-2). En 2012, la CSG affectée aux régimes de base progresserait de 4,4% par rapport à 2011, principalement en raison de l élargissement de l assiette sur laquelle elle est calculée. Les recettes de CSG devraient s accroître de 2,5% en 2013. 50,1 Md d impôts et taxes ont été affectés aux régimes de base en 2011 Les impôts et taxes (hors CSG) affectés aux régimes de base ont augmenté de 9% en 2011 (cf. tableau 4 et fiche 4-4). Cela s explique notamment par l attribution aux régimes de base de l excédent du panier «Fillon» et de taxes destinées à compenser le transfert d une fraction de CSG de la CNAF vers la CADES. En 2012 et 2013, les nouvelles recettes affectées aux régimes de base dans les différentes lois financières de 2011 et 2012 (hausses du forfait social, des prélèvements sur les revenus du capital, des droits tabacs ) et la modification de la répartition des contributions et des recettes fiscales conduiraient à une progression modérée de ces produits en 2012, et à une baisse de 3% en 2013 (cf. fiche 4-6). 1 Les recettes des fonds de financement (FSV, FRR) ne comprennent pas de cotisations.

51BLES RECETTES DES REGIMES DE BASE ET DES FONDS 27 Tableau 1 - Répartition des cotisations effectives par branche des régimes de base 2010 2011 2012 2013(p) M M % M % M % Maladie 76 001 78 989 3,9 81 292 2,9 83 601 2,8 AT-MP 8 956 11 556 29,0 11 942 3,3 12 292 2,9 Famille 32 875 34 077 3,7 34 926 2,5 35 833 2,6 Vieillesse 102 515 106 673 4,1 110 793 3,9 116 306 5,0 Ensemble des régimes de base 220 348 231 295 5,0 238 953 3,3 248 032 3,8 dont régime général 170 292 179 075 5,2 185 093 3,4 192 282 3,9 Source: DSS/SDEPF/6A Graphique 1 Répartition des cotisations par régime en 2011 Graphique 2 Répartition des cotisations par risque en 2011 Cotisations non salariés 7% Cotisations sur revenus de remplacement 0% Autres 1% Maladie 40% Cotisations salariales (part salariale) 18% Vieillesse 36% Cotisations salariales (part patronale) 74% Famille 19% AT-MP 5% Tableau 2 Valeur de point de cotisation et de CSG sur revenu d activité (Régime général) En millions d'euros 2010 2011 2012 2013 (p) Valeur du point de cotisation par branche AT et vieillesse déplafonnée (1) 4 980 5 160 5 290 5 420 Vieillesse plafonnée (1) 4 200 4 320 4 450 4 540 Maladie (2) 6 180 6 390 6 540 6 690 Famille (3) 7 050 7 190 7 350 7 520 Valeur du point de CSG CSG sur les revenus d'activité (3) 7 960 8 110 8 370 8 550 Source : DSS/SDEPF/6A. Champ : (1) : salariés du secteur privé + non titulaires de la fonction publique + employés et personnel de maison. (2) : (1) + fonctionnaires civils + industries électriques et gazières + praticiens et auxiliaires médicaux. (3) : (2) + autres régimes spéciaux + salariés et exploitants agricoles + travailleurs indépendants. Note : ces valeurs indiquent les variations de recettes du régime général induites par la variation d'un point du taux de cotisation. Elles intègrent une compensation intégrale des exonérations compensées (y compris des allègements généraux sur les bas salaires). Tableau 3 - CSG nette affectée par branche des régimes de base et pour le FSV 2010 2011 2012 2013(p) M M % M % M % Maladie 58 375 60 744 4,1 63 101 3,9 64 648 2,5 Famille 12 038 9 287-22,9 9 665 4,1 9 906 2,5 Ensemble des régimes de base 70 413 70 031-0,5 72 766 3,9 74 553 2,5 FSV 9 280 9 230-0,5 9 995 8,3 10 244 2,5 Ensemble 79 693 79 261-0,5 82 762 4,4 84 798 2,5 Source : DSS/SDEPF/6A.

28 COMMISSION DES COMPTES DE LA SECURITE SOCIALE -OCTOBRE 2012 Les contributions de l État se sont élevées à 11 Md en 2011 À compter de 2010, les comptes de résultat des caisses du régime général ne présentent plus aucune prestation prise en charge par l État (API, AAH, ASI), celles-ci étant enregistrées en compte de tiers. De ce fait, les contributions de l État se limitent aux prises en charge de cotisations en compensation des exonérations spécifiques de cotisations (cf. fiche 4-5) et en subventions d équilibre, qui représentent respectivement 0,8% et 1,9% des recettes des régimes de base (cf. tableau 5). Les prises en charge de cotisations par l État ont diminué en 2011 (-19%) dans le champ de l ensemble des régimes de base, en raison de la suppression de plusieurs dispositifs (avantages en nature dans les hôtels, cafés et restaurants, abattement de 15 points pour les particuliers employeurs ). En 2012, les prises en charge de cotisations par l État devraient repartir à la hausse (+4,6%), en raison des fortes augmentations des exonérations au titre de la loi de programme pour l Outre-mer et des allégements dont bénéficient les microentreprises Cette progression à la hausse se prolongerait en 2013, à un rythme plus modéré, que les années précédentes (+2,9%). L État verse par ailleurs à plusieurs régimes spéciaux des subventions destinées à équilibrer les comptes de certaines de leurs branches, pour un total de 7,6 Md en 2011. ce montant devrait s élever à 7,7Md en 2012 et 8 Md en 2013 (cf. fiche 7-3). Les transferts nets en provenance d organismes tiers représentent 19,2 Md de recettes pour le régime général en 2011 Ces recettes sont en hausse de 21% en 2011 par rapport à 2010 et devraient connaître une progression de 5,8% en 2012 pour atteindre 20,3 Md (cf. fiche 7-1). Ce sont les transferts du FSV qui tirent cette évolution, en progressant à un rythme très élevé (+28,5%). La situation dégradée du marché du travail a conduit à une nouvelle hausse des transferts du FSV vers la CNAV au titre de la prise en charge des cotisations des chômeurs. Par ailleurs, la mise en place d une prise en charge par le FSV des cotisations au titre du minimum contributif en 2011 au profit de la CNAV (et des régimes alignés, le RSI et les salariés agricoles) a entraîné un surcroît de transferts du FSV vers la CNAV. Ces évolutions se poursuivent en 2012 et 2013, mais dans une moindre mesure (respectivement 6,8% et 3,4%).

51BLES RECETTES DES REGIMES DE BASE ET DES FONDS 29 Tableau 4 - Impôts et taxes affectées nets (hors CSG) par branche des régimes de base et pour le FSV 2010 2011 2012 2013(p) M M % M % M % Maladie 21 620 24 258 12,2 25 589 5,5 25 587-0,0 AT-MP 2 027 317-84,4 292-7,9 94-67,6 Famille 3 962 6 185 56,1 6 328 2,3 6 266-1,0 Vieillesse 14 445 15 196 5,2 14 556-4,2 13 425-7,8 Total régime général 42 055 45 957 9,3 46 765 1,8 45 373-3,0 FSV 300 4 115 ++ 3 488-15,2 3 395-2,7 Ensemble 42 355 50 071 18,2 50 253 0,4 48 768-3,0 Source : DSS/SDEPF/6A. Tableau 5 - Recettes nettes des régimes de base 2010 2011 2012 2013(p) M M % M % M % Cotisations nettes Cotisations fictives des employeurs CSG nette Autres contributions, impôts et taxes (nets) Exonérations compensées par l'etat Transferts nets à la charge d'organismes tiers dont FSV dont CNSA dont contributions publiques dont autres (régimes compémentaires ) Autres Ensemble des produits nets Transferts internes au régime de base Ecritures symétriques Provisions, reprises et pertes consolidées Ensemble des produits consolidés 220 499 231 339 4,9 238 997 3,3 248 075 3,8 34 504 36 270 5,1 38 026 4,8 39 182 3,0 70 413 70 031-0,5 72 766 3,9 74 553 2,5 42 055 45 957 9,3 46 765 1,8 45 373-3,0 4 025 3 271-18,7 3 422 4,6 3 519 2,9 15 836 19 216 21,3 20 336 5,8 21 082 3,7 13 294 17 084 28,5 18 253 6,8 18 872 3,4 1 299 949-27,0 1 104 16,4 1 114 0,9 7 432 7 601 2,3 7 711 1,4 7 962 3,2 1 243 1 183-4,8 978-17,3 1 096 12,0 4 962 4 193-15,5 4 649 10,9 4 480-3,6 392 292 410 277 4,6 424 961 3,6 436 266 2,7 29 209 27 352-6,4 27 325-0,1 27 732 1,5 14 835 15 735 6,1 16 387 4,1 17 077 4,2 19 853 19 463-2,0 18 571-4,6 18 657 0,5 456 189 472 828 3,6 487 243 3,0 499 732 2,6 Source : DSS/SDEPF/6A. Graphique 3 Structure des recettes nettes des régimes de base en 2011 Exonérations compensées par l'etat 1% Impôts et taxes affectés nets (hors CSG) 11% Transferts 5% Autres 1% CSG nette 17% Cotisations nettes 56% Cotisations fictives des employeurs 9% Source: DSS/SDEPF/6A

3.2. Les mécanismes d équilibrage des régimes de base Si on met à l écart le régime général, la plupart des régimes sont équilibrés par des dispositifs reposant sur des sources de financement extérieures ou par des cotisations fictives. Les mécanismes d équilibrage sont cependant variables d un régime à l autre, et peuvent même être différents au sein du même régime selon le risque couvert. Ainsi la SNCF et la RATP équilibrent leurs branches maladie et accidents du travail par une subvention de l employeur (cotisations fictives) mais bénéficient d une subvention d équilibre de l État pour leur branche vieillesse (cf. tableau 1). Une mosaïque de mécanismes d équilibrage Le régime général assure l équilibre des régimes financièrement intégrés, c est-à-dire qu il prend à sa charge le déficit technique 3 de ces régimes (branches maladie et vieillesse des salariés agricoles, régime maladie des militaires et des non salariés agricoles, régime maladie et vieillesse des cultes et régime maladie et AT des marins). Par ailleurs, le régime général, dans le cadre de mécanismes particuliers de compensation, équilibre pratiquement les branches AT des régimes des salariés agricoles et des mines. Pour le régime agricole, le transfert est calculé sur la base des comptes prévisionnels, dès lors l équilibrage ne se vérifie pas parfaitement lors de la clôture des comptes mais conduit à une régularisation lors de l exercice suivant. La plupart des régimes d employeur (fonctionnaires, Banque de France, branches maladie et AT-MP de la RATP et de la SNCF) équilibrent leurs comptes par des cotisations patronales fictives (n étant pas prélevées). Les trois branches du RSI (AVIC, AVA et maladie) sont équilibrées par la CSSS (contribution sociale de solidarité des sociétés cf. fiche 4-3). Jusqu en 2009, un système d acomptes et de régularisations tenait compte des difficultés de trésorerie de ces régimes, mais n équilibrait pas strictement les comptes annuels en droits constatés. Ces comptes sont à l équilibre à partir de 2010. Enfin, de nombreux régimes spéciaux sont équilibrés par une subvention versée par l État, qui équilibre les comptes. Néanmoins, cette subvention est votée par le Parlement dans le cadre de la loi de finances initiale sur des bases prévisionnelles. Eventuellement, une régularisation des comptes de l exercice N comptabilisée en N+1 peut être apportée lors de l adoption de la loi de finances rectificative. De 2005 à 2008, le régime des exploitants agricoles, qui est déficitaire, inscrivait dans ses comptes un produit à recevoir du FFIPSA pour équilibrer son compte technique. Le FFIPSA a disparu fin 2008 et la branche maladie est désormais financièrement intégrée au régime général (cf. fiche 19-2). La branche vieillesse ne dispose plus de transferts d équilibrage. Par ordre d importance financière, les autres régimes qui ne bénéficient d aucun mécanisme d équilibrage sont notamment la CNRACL, la CNAVPL, la CNBF et la CRPCEN. 3 Ce déficit correspond à la différence entre les prestations et les cotisations, hors opérations de gestion et opérations exceptionnelles. Ce concept peut néanmoins différer d un régime à l autre, selon que l on inclut ou non les provisions pour prestations et certaines opérations d investissement et de gestion.

51BLES RECETTES DES REGIMES DE BASE ET DES FONDS 31 Le cas particulier de la branche famille Contrairement aux autres branches de la protection sociale qui sont éclatées entre de multiples régimes, les comptes de la branche famille sont consolidés dans les comptes de la CNAF, bien que cette caisse partage la gestion de la branche avec d autres régimes. Ainsi, les caisses de MSA des régimes agricoles gèrent les prestations familiales de leurs assurés et le recouvrement des cotisations famille mais ces régimes ne font apparaître dans leurs comptes que les opérations de gestion. Les charges et produits techniques sont intégrés aux comptes de la CNAF. Par ailleurs, la SNCF, les IEG et la RATP disposent d'une délégation de gestion leur permettant d'assurer directement une partie du service des prestations familiales à leur personnel, tout en étant intégrés par un jeu de compensation au système financier de la CNAF (la délégation de ce type dont bénéficiaient les administrations de l'état a été supprimée au cours de l'année 2005). Remarque : dans ce rapport figurent les comptes de la branche famille de certains régimes spéciaux. Il s agit d avantages spécifiques, de prestations extralégales et des coûts de gestion associés, qui sont équilibrés par des cotisations fictives d employeur. L équilibrage financier des régimes par branche Branche Maladie Branche AT Branche Vieillesse Régimes agricoles Salariés agricoles Intégration financière Transfert CNAM-AT Intégration financière Exploitants agricoles FCATA Caisse des militaires Intégration financière Contribution des exploitants agricoles et assureurs privé+mutuelles Régimes spéciaux Fonctionnaires Cotisation fictive de l'employeur Cotisation fictive de l'employeur Cotisation fictive de l'employeur Ouvriers de l'etat Subvention d'équilibre Subvention d'équilibre (1) Collectivité locales FATIACL Mines Transfert CNAM-AT Subvention d'équilibre (1) CNIEG Contribution employeur ajustable Contribution employeur ajustable SNCF Cotisation fictive de l'employeur Cotisation fictive de l'employeur Subvention d'équilibre RATP Cotisation fictive de l'employeur Cotisation fictive de l'employeur Subvention d'équilibre Marins Intégration financière Intégration financière Subvention d'équilibre CRPCEN Banque de France (2) Cotisation fictive de l'employeur FSAVCF (ex-camr) Transfert CNAV EX-SEITA Subvention d'équilibre CCIP Autres régimes spéciaux Subvention d'équilibre Régimes des non salariés non agricoles RSI Maladie CSSS RSI AVIC (commerçants) CSSS RSI AVA (artisans) CSSS Régimes des cultes Intégration financière Intégration financière CNAVPL CNBF Autres régimes de base FCAT Transfert CNAM-AT (1) SASPA Transfert FSV (3) Les zones grisées indiquent que le régime n est pas concerné par la branche, les zones blanches indiquent qu aucun mécanisme d équilibrage n est prévu. La branche famille ne figure pas dans ce tableau, ses comptes étant tous intégrés au régime général (voir encadré). (1) Ces transferts ne sont pas des dispositifs d équilibrage au sens strict. Leurs montants reposent en effet sur des méthodes de calcul qui ne garantissent pas que l équilibre des comptes soit rigoureusement atteint, même si le solde est proche de zéro. (2) A compter du 1er janvier 2008, les agents titulaires actifs et retraités de la banque de France sont affiliés au régime général. (3) Les transferts du FSV pour le SASPA fonctionnent sous forme d acomptes prévisionnels et de régularisations relatives à l exercice N mais comptabilisées en N+1.