Jeudi 6 octobre. 7 octobre 2011 N 4



Documents pareils
W Rénovation un engagement fort en faveur de l apprentissage! DOSSIER DE PRESSE < octobre 2011>

TECHNIQUES JEUX INTRODUCTION

Au profit des apprentis du bâtiment et des travaux publics

41ème édition. Région Centre

Unité 4 : En forme? Comment est ton visage?

Descripteur global Interaction orale générale

Marie Lébely. Le large dans les poubelles

Situations d apprentissage. Mat

La rue. > La feuille de l élève disponible à la fin de ce document

Peintre décorateur. Formation qualifiante de

L gmail.com. Le Rendez-Vous des CE 2015 Rencontres entre entreprises. Janvier à juin épreuves Une journée de clôture.

FÊTE DE LA SCIENCE 2005 (Village des Sciences)

ARCHITECTURE ET DECORATION RAPPORT DE STAGE - CLASSE DE 3E DU 14 AU 18 DECEMBRE 2009 THOMAS MASSONNEAU

Etudiants et jeunes diplômés : les aspirations professionnelles

Notre savoir - faire

Le premier Coup de Gueule de la saison A la recherche des équipements du volleyeur marquettois.

ATELIERS D ARTS à Paris

LIVRET DE VISITE. Autoportraits du musée d. musée des beaux-arts. place Stanislas

présente Métro, boulot, dodo enquête sur la vie de bureau

REGLEMENT GENERAL DU CONCOURS. Session 2015

ACADEMIE de MAQUILLAGE & de la BEAUTE GLOBALE

PROGRAMME DE FORMATION CONTINUE «COLLABORATEUR D ARCHITECTE D INTÉRIEUR» DEUXIÈME ANNÉE

Carré parfait et son côté

Les contes de la forêt derrière l école.

Comité Régional des Olympiades des Métiers

L usine à maquillage

CONFÉRENCE DE PRESSE 4 septembre 2013 à Paris

Quelle journée! Pêle-mêle. Qu est-ce que c est? DOSSIER Écoutez les phrases. Écrivez les mots de la page Pêle-mêle que vous entendez.

Voici un extrait du guide de rédaction. Le guide complet est téléchargeable sur le lien suivant

Palmarès au niveau suisse des karatékas fribourgeois depuis 2009

Interview de Hugo, coordinateur de l espace de coworking de La Cordée Perrache (Lyon)

Le menu du jour, un outil au service de la mise en mémoire

NOM : PRENOM : LEA Martin Luther King. Je suis en Terminale CAP Peintre-applicateur de revêtements et après, je fais quoi?

Les problèmes de la finale du 21éme RMT

SALIES MOTO FESTIVAL. Samedi 22 et Dimanche 23 septembre 2012

Les portes du palais s ouvrent à vous! Le fonds de recherche Diane Asselin pour la recherche en immunothérapie. Casino contre le Cancer

LA FILIERE CAP-BREVET PROFESSIONNEL EN APPRENTISSAGE : Un modèle de formation adapté aux exigences des métiers du Bâtiment

Remise de l Ordre National du Mérite à M. David LASFARGUE (Résidence de France 7 novembre 2014)

Crédit photo : Troyes Expo Cube

Conseils déco express Comment éclairer une pièce, décorer vos murs, habiller vos fenêtres?

ima est un langage universel conçu pour optimiser la communication et les contacts.

OMBTOD Villa - OMBTOD Italie» Ombrie» Todi 8 Personnes - 4 Chambres. Description de la propriété

Animer une association

L HABITAT PARTICIPATIF UNE RÉPONSE POUR L HABITAT 2.0

QUELLE STRATÉGIE METTRE EN PLACE (QUAND, COMMENT, OÙ)?

le livret de Bébé nageur avec la complicité de bébé.

Bancs publics. Problématiques traitées : FICHE

Je les ai entendus frapper. C était l aube. Les deux gendarmes se tenaient derrière la porte. J ai ouvert et je leur ai proposé d entrer.

CIRCUIT DE LA CHATRE

Auxiliaire avoir au présent + participe passé

I. LE CAS CHOISI PROBLEMATIQUE

Organiser, plannifier

LES OLYMPIADES DES METIERS. paration aux sélections s. Guide de préparation. régionalesr. Métier n 39 : GESTION DES RESEAUX INFORMATIQUES

Garth LARCEN, Directeur du Positive Vibe Cafe à Richmond (Etats Unis Virginie)

Formations au bénéfice de personnes en situation de handicap en ESAT

Je prends le métro. Un outil pédagogique pour apprendre à utiliser le métro

La petite poule qui voulait voir la mer

Épreuve de Compréhension orale

Bâtiment ÉLECTRICIEN

PROCES VERBAL DE CONSTAT DESCRIPTIF

CONCOURS EUROPEEN D EDUCATION ROUTIERE FIA REGLEMENT 2015

JE VEUX COMMERCIALISER MON PROJET OU MON PRODUIT : TRAVAILLER AVEC LES PROFESSIONNELS DU VOYAGE

Dallnet goutte d eau

Expérimentation «Tablettes Tactiles en maternelle» (Octobre Février 2014) Ecole maternelle Les Alouettes, Champhol

Prénom : J explore l orientation et l organisation spatiale. Date de retour :

B U L L E T I N D I N F O R M A T I O N

Le carnaval des oiseaux

MEILLEURS AMIS... PEUT-ÊTRE? Producent Gabriella Thinsz Sändningsdatum: 23/

SALLE DE BAIN, DOUCHE, PLAN DE TRAVAIL CUISINE, PISCINE... Collage et jointoiement. L Epoxy facile

FÉDÉRATION INTERNATIONALE DE PÉTANQUE ET JEU PROVENÇAL REGLEMENT DU CHAMPIONNAT DU MONDE DE TIR INDIVIDUEL

Assises de l Enseignement Catholique Intervention de Paul MALARTRE Paris Cité des Sciences de La Villette 8 juin 2007

Pour des déplacements sécuritaires à pied et en autobus scolaire GUIDE D ANIMATION ( DVD inclus)

CONTRAT DE LOCATION : SALLE DES FETES

«Quand le territoire devient source d inspiration et souffle d expression créative : Présentation du Festival Art-Pierre-Terre»

Pot & Cie c est l histoire d une reconversion PAROLES D EXPERTE. Un tout-en-un précis et performant, pour une cuisine goûteuse et authentique

Collection de photos échantillons

Projet. de la Découverte à la Performance, un Club pour Toutes les Pratiques

Bâtiment PLÂTRIER- PLAQUISTE

Tirer un meilleur parti des visites de salons professionnels

Portrait de Femme Meryem Benotmane SSM

Mode d emploi de l outil de classification des collaborateurs soumis à la convention collective de travail dans le secteur social parapublic vaudois

Organisation de dispositifs pour tous les apprenants : la question de l'évaluation inclusive

PREMIERE RUBRIQUE : VOTRE ETAT CIVIL, PRECIS ET COMPLET

CONCOURS INTERNATIONAL D ECRITURE

dossier d information

Carnet de Liaison Année scolaire :... /... Nom :... Prénom :... Classe :...

Jean Dubuffet AUTOPORTRAIT II

ATELIER COMMUNICATION «ECOUTE VOIR»

Le Programme virtuel MentorVirtuel contribue à créer de précieux liens!

Techniques d accueil clients

Agence Nationale de l Artisanat (ANA), Congo. Mission de compagnonnage artisanal vannerie. Sommaire

Responsable mécénat/ partenariats entreprises

APPRENDRE, VIVRE & JOUER AVEC LES JEUNES ESPOIRS DE L IHF

Bâtiment SERRURIER- MÉTALLIER

ROULER A L ECOLE MATERNELLE

CENTRE DE FORMATION En préparation esthétique, rénovation et protection automobile.

5 clés pour plus de confiance en soi

La philosophie Ludi. recréer cet esprit chaleureux et amical afin de faire passer des bons moments à ses internautes autour d une même passion.

Transcription:

Finales internationales des 41 es Olympiades des Métiers Jeudi 6 octobre l ouverture des portes de l ExCel London, des milliers de collégiens britanniques faisaient déjà À la queue aux deux principales entrées du site. Les cars arrivant de tout le pays déversaient en continu des flots de jeunes visiteurs venus à la découverte des métiers. Les allées étaient déjà très encombrées en milieu de matinée par des jeunes curieux et fascinés par les épreuves. Accompagnons leurs yeux émerveillés sur le stand Peinture et décoration. << Les nombreux visiteurs aux Olympiades des Métiers. Apprentissage BTP / CCCA-BTP Photos : Bernard Charpenel / CCCA-BTP Texte : Loïc Bestard / CCCA-BTP Maquette : Floriane Monerie / CCCA-BTP

Pour toutes les couleurs du monde De haut en bas : << Xavier VINCENT et Éric MÉTIVIER. << Xavier VINCENT préparant ses couleurs de référence pour le speed module. les épreuves Les épreuves de peinture sont composées de cinq modules. L ensemble représente 100 points. Module 1 : application d une peinture laquée haut de gamme sur une porte (20 points). Module 2 : pose de papier peint lors d une épreuve de vitesse et de qualité (17 points). Module 3 : création artistique originale au choix du candidat (10 points). Module 4 : reproduction d un dessin en lien avec le Royaume-Uni, avec une mise en couleurs et la réalisation d un lettrage (36 points). Module 5 : sujet surprise autour d association de couleurs lors d une épreuve de vitesse (17 points). Cette journée s annonce sous de bons auspices pour Xavier VINCENT, le candidat français, qui a terminé 4 e au classement de la veille lors du module de vitesse pour la pose de papier peint. Avant que la journée ne commence, Xavier VINCENT et Éric MÉTIVIER, l expert métier français de la catégorie, se sont concertés pendant le quart d heure imparti : «Cet échange est un moment important, explique Éric MÉTIVIER. Nous discutons de la stratégie à mettre en place pour les modules du jour, des techniques à adopter. L objectif est toujours le même : la fin du concours.» L épreuve au programme de ce jeudi 6 octobre est un module de vitesse pour la réalisation d une mise en couleurs à partir d un tracé. Le sujet n a été dévoilé aux candidats que ce matin, après qu il a été désigné par un jeté de dés. Deux sujets possibles avaient été retenus d un commun accord entre les experts avant la compétition. Celui que le sort propose aux candidats est une recherche de dégradés de couleurs sur une forme géométrique complexe, qu il faut réaliser de façon régulière et harmonieuse. En début de matinée, les 15 compétiteurs ont préparé leurs couleurs. Xavier Vincent a choisi des tonalités de rose quand d autres ont préféré le gris. Sur son établi, Xavier procède à un subtil mélange de couleurs pour obtenir une gamme parfaite, qu il teste sur une feuille de papier. Elle servira de référence. Un groupe de supporters français posté devant Xavier est au rendez-vous pour l encourager avec le regard comme portevoix, comme il est interdit de parler aux compétiteurs. Xavier reste imperturbable, isolé dans une bulle de concentration que rien ne vient éclater. Parmi les supporters se trouve Ludovic DUREL, médaillé de bronze aux précédentes finales internationales de Calgary en 2009. Mélanie BARBIER, finaliste lors des finales nationales à Paris en février 2011 et qui a suivi une partie des stages de préparation de Xavier, est aussi là : «Il est bien préparé pour gérer le stress de ce type d épreuve», glisse-t-elle. Mélanie, qui

dirige aujourd hui Pigment rouge, l entreprise de peinture et décoration qu elle a créée en région Haute-Normandie, vient pour la première fois à une finale internationale : «C était important pour moi d être là pour soutenir Xavier, expliquet-elle. C est aussi très intéressant de voir les différentes techniques qu utilisent les candidats. Le Coréen, par exemple, réalise ses tracés avec de la ficelle pour marquer ses points. Quand on n est pas habitué à cette technique, c est tout simplement illisible! Mais lui se repère.» Les Olympiades sont aussi pour Mélanie Barbier l occasion de découvrir des outils que l on n utilise pas en France : «Certains sont différents des nôtres mais ont le même usage. S enrichir des pratiques des autres et voir des nouveautés est important pour moi comme pour toutes nos entreprises.» Un peu plus loin, un groupe de supporters suédois s est agglutiné devant le poste de travail d Andreas Gärdin Hyttsten, qui prépare également sa peinture pour l épreuve de vitesse. Les paires d yeux braqués sur lui à moins d un mètre de l établi ne le distraient pas. Tête baissée et tout entier à son affaire, il fait fi de ne pas voir. De haut en bas : << Un compétiteur préparant ses teintes pour le speed module. << Mélanie BARBIER, finaliste nationale des Olympiades 2011. HistoIRE d olympiades Xavier Vincent, formé au CFA-BTP de Reims, n a pas commencé dans la peinture mais l électricité! Étudiant en classe préparatoire, il doit arrêter son stage quand son patron est contraint de fermer son entreprise. Ne retrouvant pas d entreprise pour poursuivre son apprentissage, Xavier se tourne vers un CAP, puis un BP Peintre et Poseur de Revêtements. Aujourd hui, il passe son diplôme de TSRCB (Technicien Supérieur Responsable des Chantiers du Bâtiment). Plus tard, Xavier souhaite ouvrir sa propre entreprise. Quand un ancien candidat lui parle des Olympiades des Métiers, Xavier tombe amoureux du concept : lui aussi souhaite participer pour valoriser sa filière! En 2009, il ne dépasse pas les sélections régionales mais, déterminé, Xavier retente sa chance l édition suivante et se retrouve aujourd hui en finale internationale.

ENTRETIEN AVEC JEAN-Luc SETHI, PrésidENT du CCCA-BTP Jean-Luc SETHI est venu encourager l Équipe de France des Métiers. Après avoir assisté à la cérémonie d ouverture, Jean-Luc SETHI a passé, mercredi 5 octobre, premier jour des compétitions, de longs moments dans les allées du pôle Bâtiment et Travaux Publics, accompagné de Marcel MALMARTEL, Secrétaire général du CCCA-BTP, Daniel MUNOZ, Secrétaire général adjoint et directeur de la formation, et de Jean-Pierre ORIO, responsable du service Conseil formation réseau. << De gauche à droite : Jean-Pierre ORIO, Jean-Luc SETHI, Marcel MALMARTEL et Daniel MUNOZ. Quel est votre sentiment sur la compétition? J-L. S. : Je suis très impressionné par l organisation de ces Olympiades et par l importance des moyens déployés pour assurer la réussite de cet événement. Je le suis surtout par la qualité et le professionnalisme des jeunes qui concourent. Leur détermination et la passion qui les animent dans l exercice de leur métier se lisent sur leur visage. Quel mot pourrait définir les candidats français du pôle BTP? J-L. S. : La concentration. Je les ai observés et j ai pu constater combien les jeunes étaient concentrés, comme dans une bulle, tout à leur sujet. C est impressionnant! Les jeunes ont été très bien préparés au cours de ces derniers mois. Ils vont aujourd hui récolter le fruit de leur investissement grâce à cette préparation de haut niveau.

Avez-vous constaté des différences sur la manière de réaliser les épreuves entre les pays? J-L. S. : Assurément, oui. J ai échangé avec les experts métiers sur les différents sujets des épreuves. Ils sont complexes. Ce qui est intéressant, c est de voir les jeunes de tous ces pays exercer un même métier, en avoir la même parfaite maîtrise, et en même temps utiliser des méthodologies de travail différentes pour réaliser une même épreuve, avec des outils qui peuvent également être différents. C est aussi cela richesse de nos métiers et de nos savoirfaire, qui évoluent sans cesse. Les Olympiades des Métiers sont aussi une belle vitrine pour l apprentissage J-L. S. : L apprentissage est une voie de formation d excellence. Les jeunes qui composent l Équipe de France sont d ailleurs dans leur grande majorité en apprentissage dans des entreprises. Cette excellence, on la trouve ici, dans ces Olympiades. Cinq jeunes en compétition sont issus de notre réseau national de CFA du BTP. C est la meilleure preuve de la qualité de l apprentissage pour réussir, dans lequel les professionnels du secteur ont toujours beaucoup investi. Quels autres concurrents ont attiré votre attention? J-L. S. : Les jeunes venus d Asie sont très bien préparés à la compétition. Ils sont même formatés pour elle. Nous ne sommes pas dans cet état d esprit. Il nous faut préserver celui que nous promouvons, à savoir faire des jeunes que nous formons de véritables professionnels. Car c est bien dans la formation que nous leur donnons que l on trouve la graine de champions, pas dans le formatage de jeunes préparés exclusivement pour le concours. Aux termes de cette première journée, avez-vous un pronostic sur la suite de la compétition? J-L. S. : À la fin de cette première journée, il est prématuré de faire un pronostic, car les travaux ne sont pas encore suffisamment aboutis pour être significatifs. Cependant, j ai suivi les jeunes Français. Je suis passé d un poste de travail à un autre et j ai ainsi pu observer les autres concurrents, confronter mes impressions Je pense que nos jeunes sont dans le peloton de tête. Mais seul compte le passage de la ligne d arrivée. Rendez-vous dimanche pour les résultats!

The make it Happen Exhibition En marge de la compétition mais au cœur des pôles métiers où concourent les jeunes, des animations sur les savoir-faire et les métiers sont organisées pour les nombreux collégiens en visite aux Olympiades. Dans un des nombreux ateliers proposés, les jeunes visiteurs peuvent s initier aux mélanges des couleurs, avec la réalisation de pochoirs. Dans une autre allée, deux jeunes filles s essaient à la pose de carrelage avec la reproduction du drapeau britannique. L exercice consiste à assembler sur un support de bois les 36 carreaux bleus, blancs et rouges de diverses tailles qui composent le motif. Des stands des nombreuses entreprises partenaires de l événement, fournissant la matière d œuvre et les équipements nécessaires au bon déroulement des épreuves, ont également été aménagés. Elles y présentent leurs nouveautés et les valeurs sûres de leur catalogue. De haut en bas : << Atelier de découverte des métiers de la peinture et décoration. << Atelier de découverte des métiers du carrelage. << Stand d une entreprise partenaire.

Flash back Préparation de l épreuve Peinture et Décoration Après un premier stage de préparation technique et professionnelle pour les finales internationales au CFA de la peinture GPPF Formation à Pantin (Île-de- France) en mars, Xavier VINCENT, médaillé d or au niveau national a rejoint le CFA pour une nouvelle session du 4 au 8 juillet 2011. Ce stage, encadré par Éric MÉTIVIER, l expert métier français des Olympiades en peinture et décoration, accueillait également Alexandre GRIMAUD, médaillé d argent à Paris et Fanny HEUVRARD, qui a obtenu la quatrième place. À ce quatuor s est joint Ludovic DUREL, médaillé de bronze en 2009 sur le podium international de Calgary, qui apporte pendant quelques jours ses conseils et son expérience de finaliste et de médaillé. «La première matinée de ce stage a été consacrée à la présentation des sujets et des règles des finales internationales, explique Xavier VINCENT. Avec Alexandre et Fanny, nous nous sommes ensuite attelés à notre premier sujet. L épreuve de papier peint sera un «speed module», ce qui n était pas le cas lors du concours national.» De haut en bas : << Xavier VINCENT en stage de préparation à Pantin. << Fanny HEUVRARD en stage de préparation à Pantin. Cette préparation est indispensable pour projeter Xavier dans les conditions techniques et psychologiques de la compétition, avec la nécessité d apprendre à gérer son temps pour réaliser les ouvrages dans les délais impartis à chaque épreuve. Le stage comprenait 24 heures d entraînement réparties sur quatre jours soit six heures de travail par jour. «C est une semaine très dense qui, à son terme, doit nous apporter une parfaite maîtrise des différents sujets, jusqu au prochain stage qui aura lieu en septembre, poursuit Xavier. D ici là, je vais m entraîner chez moi, à Châlons-en-Champagne, afin d améliorer ma technique, ma rapidité, mon aisance, ma concentration et mon endurance.»

<< Alexandre GRIMAUD en stage de préparation à Pantin. Cette semaine de stage permet aussi à Xavier de comparer ses techniques avec celles d Alexandre GRIMAUD, d échanger leurs trucs et astuces, de se donner mutuellement des conseils pour bien appréhender les sujets. «Au cas où je ne pourrais pas concourir, il est nécessaire qu Alexandre soit en mesure de me remplacer ; nous nous devons d être à un niveau d excellence comparable. Il est actuellement salarié dans une entreprise de peinture à Châtellerault et son employeur lui permet, lui aussi, de suivre cet entraînement. Cette formation simultanée nous motive et nous enrichit, elle nous permet de nous dépasser et de nous stimuler mutuellement. Nous sommes, en quelque sorte, en compétition avant la compétition. Quant à Fanny qui prépare son épreuve de BP qu elle passera au mois d octobre, elle représente le jeune espoir susceptible d être sur le podium d ici deux ans. Elle se prépare tout autant que nous sur les sujets de l épreuve et bénéficie de cette formation qui lui servira pour sa participation à la prochaine compétition dans deux ans.» Cette motivation et cet enthousiasme ravissent Éric MéTIVIER : «Ces jeunes sont très motivés et s entraînent avec application et sérieux dans une parfaite ambiance. Il est important de maîtriser la technique mais aussi d affronter les épreuves minutées avec autant de précision que de rapidité. Le mental joue un rôle essentiel dans cette préparation. Nous espérons un résultat à la hauteur de nos ambitions. Ce sont mes troisièmes finales internationales en tant qu expert métier. Je m occupe des sélections régionales depuis 1996 au sein du CFA de Pantin où je suis formateur. Je suis bénévole et j ai la chance de bénéficier de réelles facilités pour participer aux Olympiades, car cet investissement demande beaucoup de temps.»

Speed couleurs 15h25. Stand Peinture et décoration. L aprèsmidi est dédié à l épreuve de vitesse, dont les compétiteurs ont découvert le matin même le sujet. Le chef expert suédois organise un briefing dans l allée centrale des stands, réunissant au grand complet tous les experts métiers et les compétiteurs, pour rappeler à tous les règles de l épreuve, en insistant sur l obligation d avoir un espace propre à la fin du module. Chaque compétiteur rejoint alors son poste de travail pour attendre le top départ. Devant son établi, Xavier VINCENT est concentré, le regard fixé vers le chef expert juché sur une courte échelle, chronomètre en main. Devant lui, l expert métier suisse tient une cloche, qui sert de signal sonore. Sur son échelle, le chef expert s assure des dernières vérifications et d un hochement de tête indique que le top départ peut être donné. Décomptant «Five! Four! Three! Two! One! Start!», l expert métier suisse agite la cloche. Les 15 compétiteurs savent ce qu ils doivent faire. Tous prennent une longue règle de métal ou de bois et entament sans hésitation les premiers tracés pour reproduire le sujet, une forme géométrique comportant un effet d optique, avant de coller de fines bandes de scotch pour délimiter les zones à peindre. L épreuve durera plus de deux heures, devant des supporters suivant de prêt les avancées de leurs champions respectifs et passant d un poste de travail à l autre pour comparer et engager quelques pronostics. Les techniques utilisées par les candidats pour réaliser l épreuve sont parfois si différentes qu il est difficile dans les premiers quarts d heure de marquer la différence. De haut en bas : << Lancement du speed module peinture par les experts suédois et suisse. << Xavier VINCENT réalisant un tracé lors du speed module. À 16 heures 40, le Finlandais Aku Korhonen est le premier à siffler, signifiant ainsi qu il a terminé. Au poste de travail voisin, Renate Lässer de l équipe autrichienne pose encore des bandes de scotch sur les parties basses du panneau où

il a tracé la forme à peindre. La partie haute est réalisée. Pour fixer la peinture plus rapidement, il a installé un portemicro transformé en porte sèche-cheveux, qui souffle un air chaud. De l autre côté de l allée, A DUONG TRINH de l équipe de Hong Kong utilise lui aussi un sèche-cheveux qu il agite frénétiquement sur les parties déjà peintes, comme pour combler un retard dans l exécution de l ouvrage. De haut en bas : << A DUONG TRINH de Hong Kong préparant son tracé lors du speed module. << Xavier VINCENT à l issue du speed module. Quatre autres compétiteurs ont déjà sifflé la fin de leur épreuve quand Xavier VINCENT fait les finitions. La tension est palpable chez Éric MÉTIVIER, resté à l écart : «Il faut qu il finisse maintenant!», confie-t-il. Il reste du scotch au pied du panneau que vient d achever Xavier. Le coup de sifflet ne pourra être validé que si le poste de travail est propre. Va-t-il s en apercevoir? Alors qu il prend en main le petit sifflet qu il porte autour du cou, son regard se porte vers le sol. Il aperçoit les bandes de scotch restées au sol, laisse retomber le sifflet sur sa poitrine, se baisse, ramasse les petits déchets collants passés presque inaperçus et d un geste rapide les jette dans la poubelle. Le coup de sifflet salvateur retentit à peine qu un autre se fait entendre. Un expert métier vient vérifier et lève la main pour valider la fin de l épreuve. Xavier VINCENT, l emportant d une courte tête sur cet autre compétiteur, peut afficher un petit panneau sur lequel est inscrit «I finished the speed module» («J ai terminé le module de vitesse»). Xavier, qui esquisse un sourire de soulagement, finit 6 e de l épreuve, ce qui lui rapporte 2,75 points pour la vitesse. Les autres points seront attribués plus tard, quand les experts métiers évalueront l intégrité du travail, en particulier la précision des motifs et du dégradé de couleurs utilisé. Il reste encore l épreuve de design, qui est la plus difficile. Elle est la plus longue et la plus difficile de tous les modules. Elle est aussi celle qui permet de remporter le plus de points.

Visite ministérielle Nadine MORANO, ministre de l Apprentissage et de la Formation professionnelle, s est rendue ce jeudi 6 octobre à Londres pour rencontrer et soutenir l Équipe de France des Métiers. Guidée par Marie-Thérèse GEFFROY, Présidente de WorldSkills France et de Yvan VALENTINUZZI, délégué général du COFOM, la ministre a fait un tour complet des différents pôles métiers où un jeune Français est en compétition. De passage au pôle BTP, Nadine MORANO s est notamment arrêtée sur le stand Carrelage, où elle a longuement échangé avec Pascal DEL TOSO, l expert métier français, sur les réalisations du candidat français Jessy TEMPLIER. À l issue de cette visite de près de deux heures, au cours desquelles Nadine MORANO a discuté avec plusieurs experts métiers, celle-ci a indiqué que «La ministre en charge de l Apprentissage se devait d être là, avec les jeunes, pour les soutenir et les encourager pour remporter des médailles ( ). Je suis fière de les voir porter nos couleurs et de mettre tant de cœur à l ouvrage.» La ministre a souligné l importance et l excellence de la voie professionnelle par l alternance dans la formation des jeunes : «L apprentissage est un sésame pour une vie réussie, a-t-elle déclaré. Nous devons poursuivre nos efforts sur la qualité de l orientation des jeunes, qui doivent être orientés sur la base de leur talent et non par défaut ( ). Les Olympiades sont à ce titre un événement remarquable, qui valorise nos métiers, nos talents et nos jeunes.» De haut en bas : << Nadine MORANO et l Équipe de France des Métiers. << Le «haka» de l Équipe de France des Métiers. À 18 heures, Nadine MORANO a achevé sa visite par une rencontre avec l Équipe de France des Métiers au Premium Studio de l ExCel London. Celle-ci a échangé avec tous les jeunes présents dans une atmosphère bonne enfant et a demandé à revêtir le blouson de l Équipe de France le temps d une photo. Spontanément, les jeunes ont entouré la ministre et ont lancé le «haka» officiel de l équipe : «Force, respect, compétences C est la France!».

Délégation royale << Voiture de la princesse Anne. Ce jeudi matin 6 octobre, les abords de l ExCel London sont quadrillés par un important dispositif de sécurité. La princesse Anne, sœur de la reine Élisabeth II, est venue saluer la jeunesse du monde entier et encourager l équipe britannique. À l arrière de l immense bâtiment, la Bentley limousine bleu marine escortée par une Jaguar de la police londonienne attend le retour de la délégation royale, suivie par une nuée de journalistes. Sur le vif << Maxence BARBOT. Attenant au hall où est installé le pôle BTP, celui de l alimentation fourmille comme les autres de visiteurs curieux, qui s arrêtent et observent, admiratifs, les compétiteurs. Le stand Service en salle fait le plein à l heure du déjeuner. Des tables de quatre couverts ont été dressées. Des convives invités pour l occasion sont les figurants indispensables des épreuves. «Il ne faut pas vivre pour manger mais manger pour vivre» écrivait Molière dans L Avare. Mais comment résister à la tentation de l art culinaire? Ils sont justement nombreux à ne pas avoir résisté et à suivre de plaisir Maxence BARBOT, candidat français dans la catégorie Cuisine, qui s affaire derrière des fourneaux en inox impeccables.

LE TouT EN IMAGES << Entrée ouest de l ExCel London. << Éric MÉTIVIER, Xavier VINCENT et Jessy TEMPLIER. << Esplanade bordant la Tamise devant l ExCel London. << Aurélien COULON, compétiteur en plâterie et constructions sèches. << Motos de la police londonienne.

LE TouT EN IMAGES << Stand maçonnerie. << Bannière WorldSkills London 2011. << Les docks sur les bords de la Tamise. << Œuvre d Alexis BOUILLET en Pâtisserie et Confiserie. << Collégiens britanniques attendant d entrer dans l ExCel London.