TRAVAIL DE NUIT. - la définition du travailleur de nuit (sur une période de douze mois consécutifs) ;



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Transcription:

SOCIAL 3 juin 2002 N 48 SOCIAL N 18 TRAVAIL DE NUIT La loi n 2001-397 du 9 mai 2001 (voir BI du 1 er juin n 50 Social n 23) a donné un cadre légal au travail de nuit. Un décret n 2002-792 du 3 mai 2002 publié au Journal Officiel du 5 mai 2002 apporte des précisions réglementaires (Articles R. 213-1 à R. 231-8 nouveau du code du travail) au dispositif légal. Il précise : - la définition du travailleur de nuit (sur une période de douze mois consécutifs) ; - les conditions de dérogation à la durée maximale quotidienne de 8 heures ; - les conditions d affectation de travailleurs à des postes de nuit par l inspecteur du travail ; - les modalités de la surveillance médicale instaurée en faveur de tous les travailleurs de nuit. Par ailleurs, une circulaire DRT n 2002 09 du 5 mai 2002 précise les nouvelles définitions du travail de nuit et du travailleur de nuit, ainsi que les nouvelles garanties et contreparties dont bénéficient les travailleurs de nuit. Elle détaille également les dérogations d ordre conventionnel ou administratif à certaines dispositions et établit enfin l état des nouveaux pouvoirs de l inspecteur du travail en matière de travail de nuit. 3, rue de Berri 75008 PARIS Téléphone : 01 44 13 31 44 Télécopieur : 01 45 61 04 47 Web : www.fntp.fr

TRAVAIL DE NUIT Le travail de nuit est défini comme tout travail accompli entre 21 heures et 6 heures. Néanmoins, un accord collectif étendu ou un accord d entreprise ou d établissement peut substituer à la période de référence 21 heures / 6 heures, la période de 22 heures / 7 heures. En l absence d accord collectif, cette substitution peut être autorisée par l inspecteur du travail lorsque les caractéristiques particulières de l activité de l entreprise le justifie, et ce après consultation des délégués syndicaux et avis du comité d entreprise ou des délégués du personnel s ils existent. TRAVAILLEURS DE NUIT Le travailleur de nuit est : - soit le salarié qui accomplit selon son horaire habituel, c est à dire selon un horaire que se répète d une façon régulière d une semaine à l autre, au minimum trois heures, au moins deux fois par semaine, pendant la plage horaire de nuit (en principe 21 heures / 6 heures) ; - soit le salarié qui accomplit pendant la plage horaire de nuit, un nombre minimal d heures pendant une période de référence donnée. Le nombre minimal d heures de nuit et la période de référence sont fixés par accord collectif de branche étendu. A défaut d accord, le décret du 3 mai 2002 fixe à 270 heures de travail sur une période quelconque de douze mois consécutifs le nombre minimal d heures permettant de retenir la qualification de travailleur de nuit. La circulaire précise que lorsqu il n est pas possible de prévoir a priori la qualification de travailleur de nuit au regard de la planification des horaires, une régularisation doit avoir lieu dès lors qu il est constaté que le salarié remplit les conditions pour être qualifié de travailleur de nuit, et en tout état de cause cette régularisation doit avoir lieu à la fin de la période de référence. GARANTIES ET CONTREPARTIES POUR LES TRAVAILLEURS DE NUIT Durées maximales du travail La durée quotidienne du travail des travailleurs de nuit est de huit heures (comprises en tout ou partie sur la plage horaire de nuit). Le repos quotidien de 11 heures doit être pris immédiatement à l issue de la période de travail. Ainsi un salarié qui travaille de 18 heures à 2 heures du matin ne peut pas reprendre son poste avant 13 heures.! Dérogation par accord Il peut être dérogé à cette durée par une convention ou accord collectif de branche étendu, pour certaines activités : - les activités caractérisées par l éloignement entre le domicile et le lieu de travail du salarié ou par l éloignement entre différents lieux de travail du salarié. Ce cas vise notamment les salariés qui travaillent sur des chantiers ; - les activités de garde, de surveillance et de permanence

caractérisées par la nécessité d assurer la protection des biens et des personnes. - Les activités caractérisées par la nécessité d assurer la continuité du service ou de la production! Dérogation sur autorisation de l Inspecteur du travail Il peut également être dérogé à cette durée sur autorisation de l inspecteur du travail, dans le cas de faits dus à des circonstances qui sont étrangères à l employeur, anormales ou imprévisibles, ou à des événements exceptionnels dont les conséquences n auraient pu être évitées. Les demandes de dérogation, accompagnées des justifications utiles, de l avis du comité d entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel, s ils existent, et du procès verbal de consultation des délégués syndicaux, s ils existent, sont adressées par l employeur à l inspecteur du travail. En l absence de représentant du personnel, la demande est accompagnée d un document attestant une information préalable des salariés. L inspecteur du travail fait connaître sa décision à l employeur, et s il y a lieu aux représentants du personnel dans un délai maximum de quinze jours suivant la date de réception de la demande. Les recours hiérarchiques dirigés contre cette décision doivent être portés devant le directeur régional du travail et de l emploi et être formés, à peine de forclusion, dans un délai d un mois suivant la date à laquelle les intéressés ont reçu notification. Lorsque les circonstances exceptionnelles impliquent nécessairement l exécution de travaux urgents en vue d organiser des mesures de sauvetage, prévenir des accidents imminents ou réparer des accidents survenus au matériel, aux installations ou aux bâtiments, l employeur peut déroger sous sa propre responsabilité à la durée de huit heures. Il doit présenter immédiatement une demande de régularisation accompagnée des justifications utiles, de l avis du comité d entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel, s ils existent, et du procès verbal de consultation des délégués syndicaux, s ils existent et de toutes explications nécessaires sur les causes ayant nécessité une prolongation de la durée quotidienne du travail sans autorisation préalable. S il se trouve dans l attente d une réponse à une demande de dérogation, il doit informer immédiatement l inspecteur du travail de l obligation où il s est trouvé d anticiper sans autorisation préalable. Dans les deux cas l inspecteur du travail fait connaître sa décision dans un délai maximum de quinze jours suivant la date de réception de la demande.! Contrepartie au profit du salarié En cas de dérogation à la durée maximale quotidienne de travail de nuit de huit heures, il doit être accordé aux salariés concernés une période de repos d une durée au moins équivalente au nombre d heures effectuées en application de la dérogation. Ce repos doit être pris dans les plus brefs délais à l issue de la période travaillée. Lorsque, dans des cas exceptionnels, l octroi de ce repos n est pas possible pour des raisons objectives, une contrepartie équivalente permettant d assurer une «protection appropriée» au salarié concerné peut être prévue par accord collectif. La circulaire précise que si ce temps de repos n est pas obligatoirement payé, il ne doit cependant pas modifier la rémunération du salarié. 3

La durée maximale hebdomadaire moyenne sur 12 semaines consécutives est abaissée à 40 heures (au lieu de 44 heures) pour les travailleurs de nuit. Lorsque les caractéristiques du secteur le justifient, il peut être dérogé à cette durée maximale par accord ou convention collective de branche étendu, dans la limite de 44 heures sur 12 semaines consécutives. Contreparties L article L. 213-4 du Code du travail prévoit que tous les travailleurs de nuit doivent bénéficier d une compensation obligatoire sous forme de repos, et le cas échéant d une compensation salariale. Dans les entreprises dans lesquelles les travailleurs de nuit ne bénéficient pas d ores et déjà d une contrepartie sous forme de repos compensateur, l employeur dispose jusqu au 12 mai 2002, pour accorder cette contrepartie, soit par convention ou accord collectif de branche étendu ou accord d entreprise ou d établissement ou, à défaut, après consultation des délégués syndicaux et avis du comité d entreprise ou à défaut des délégués du personnel. Il appartient à l accord collectif ou, à défaut, à l employeur dans les conditions susvisées, de fixer les modalités de prise et de payement de ce repos qui est intégralement rémunéré. Recours obligatoire à la négociation collective La mise en place du travail de nuit au sens où des travailleurs de nuit seront structurellement employés dans une entreprise ou un établissement ou son extension à des nouvelles catégories de salariés après l entrée en vigueur de la loi du 9 mai 2001, est subordonnée à la conclusion préalable d une convention ou d un accord collectif. L accord collectif doit définir quels types d emplois sont susceptibles de faire l objet d un travail de nuit et doit comporter les justifications du recours au travail de nuit prévues à l article L. 213-1 du Code du travail (nécessité d assurer la continuité de l activité économique ou des services d utilité sociale). L accord doit également prévoir : - une contrepartie sous forme de repos compensateur, et le cas échéant, sous forme de compensation salariale ; - des mesures destinées à améliorer les conditions de travail des travailleurs ; - des mesures destinées à faciliter l articulation de leur activité nocturne avec l exercice de responsabilités familiales et sociales, notamment en ce qui concerne les moyens de transport ; - des mesures destinées à assurer l égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, notamment par l accès à la formation ; - l organisation des temps de pause, étant entendu que la pause prévue à l article L. 220-2 du code du travail peut être incluse dans ces temps. La circulaire précise que les accords collectifs, conclus antérieurement à la loi du 9 mai 2001 et prévoyant une activité de nuit, doivent être renégociés 4

en ce qui concerne les dispositions non conformes à la loi susvisée. Par ailleurs, la majoration sous forme de salaire des heures de nuit, a fortiori pour les salariés ne revêtant pas la qualité de travailleur de nuit, relève du domaine conventionnel et partant, les organisations syndicales conservent la faculté de les maintenir dans les conventions collectives, même en les conditionnant à la fourniture d un travail durant la période allant de 22 heures à 5 heures. En l absence de convention ou d accord collectif et à condition que l employeur ait engagé «sérieusement et loyalement» des négociations tendant à la conclusion d un tel accord, les travailleurs peuvent être affectés à des postes de nuit sur dérogation accordée par l inspecteur du travail. La demande d autorisation d affectation dérogatoire de travailleurs à des postes de nuit, présentée à l inspecteur du travail par l employeur doit justifier, de façon circonstanciée, les contraintes propres à la nature de l activité ou au fonctionnement de l entreprise qui rendent nécessaire le travail de nuit, eu égard aux exigences de continuité de l activité économique ou des services d utilité sociale. La demande doit être accompagnée des éléments permettant de vérifier le caractère loyal et sérieux de l engagement préalable des négociations dans le délai maximum de douze mois précédent à demande, l existence de contreparties et de temps de pause, la prise en compte des impératifs de protection de la sécurité et de la santé des travailleurs. L avis des délégués syndicaux et du comité d entreprise, ou à défaut, des délégués du personnel, s il existe, doit être joint à la demande. En l absence de représentant du personnel, la demande doit être accompagnée d un document attestant une information préalable des salariés. L inspecteur du travail fait connaître sa réponse dans un délai de trente jours à compter de la date de réception de la demande à l employeur et, s il y a lieu, aux représentants du personnel. Un recours hiérarchique peut être formé contre cette décision devant le directeur régional du travail et de l emploi, dans un délai d un mois suivant la date de réception de la notification de la décision contestée. Garanties de passage entre un poste de nuit et un poste de jour (Les salariés travaillant de nuit, en tant que travailleurs de nuit, bénéficient d une priorité d affectation, dans le même établissement, ou à défaut, dans la même entreprise, à un poste de jour dans un emploi ressortissant de leur catégorie professionnelle ou dans un emploi équivalent). Garanties en matière de surveillance médicale des travailleurs de nuit Les travailleurs de nuit bénéficient d une surveillance médicale renforcée qui a pour objet de permettre au médecin du travail d apprécier les conséquences éventuelles pour leur santé et leur sécurité du travail de nuit et d en appréhender les répercussions potentielles sur la vie sociale. Un travailleur de nuit ne peut être affecté à un poste de nuit que s il a fait l objet d un examen préalable par le médecin du travail et s il est attesté par la fiche d aptitude que son état de santé est compatible avec une affectation à un poste de nuit. Le médecin du travail procède à un examen d aptitude du travailleur tous les six mois. 5

Le médecin du travail doit être informé par l employeur de toute absence, pour cause de maladie, des travailleurs de nuit. En dehors des visites périodiques, tout travailleur de nuit peut bénéficier d un examen médical à sa demande. Le médecin du travail peut prescrire, s il le juge utile, des examens spécialisés complémentaires à la charge de l employeur. Le médecin du travail procède, pendant les périodes au cours desquelles sont occupés les travailleurs de nuit, à l étude des conditions de travail et du poste de travail. Il analyse ensuite le contenu du poste et ses contraintes, pour chaque salarié. Sur la base des éléments ainsi recueillis, il conseille le chef d entreprise ou son représentant sur les modalités d organisation du travail de nuit les mieux adaptées aux travailleurs, en fonction du type d activité. Le médecin du travail informe les travailleurs de nuit, et plus particulièrement les femmes enceintes et les travailleurs vieillissants, des incidences potentielles du travail de nuit sur la santé et les conseille sur les précautions à prendre. Pour les entreprises employant des travailleurs de nuit, le rapport annuel d activité du médecin du travail doit traiter du travail de nuit tel qu il a été pratiqué dans l entreprise dans l année considérée. 6