Contexte Les conséquences de la consommation excessive ou prolongée d alcool sur la santé sont



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FACTEURS DE RISQUE ALCOOL Contexte Les conséquences de la consommation excessive ou prolongée d alcool sur la santé sont considérables. L alcool provoque ou favorise de très nombreuses pathologies : cancers, affections digestives, pathologies cardio-vasculaires, troubles mentaux... Il accroît également de façon importante le risque de mort violente de toute nature : accident, chute, suicide, homicide... Même si une diminution globale de la consommation d alcool est observée depuis une trentaine d années, on assiste aujourd hui à l apparition de nouveaux modes de consommation comme les consommations occasionnelles excessives. Ce sont le plus souvent des ivresses de week-end, plus particulièrement marquées chez les jeunes. Selon l Organisation mondiale de la santé (OMS), la notion de risque intervient au-delà de 4 verres par occasion pour l usage ponctuel et de 21 verres par semaine pour les hommes ou 14 pour les femmes pour l usage régulier. Ces seuils ne garantissent pas l absence de risque, chacun réagissant différemment à l alcool. L OMS préconise ainsi de ne pas consommer d alcool au moins un jour par semaine. Les personnes en difficultés avec l alcool peuvent être prises en charge par deux types de dispositif : un dispositif sanitaire général, médecine de ville et d hôpital, un dispositif médico-social spécialisé assuré par des antennes départementales de l association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA), des centres de cure ambulatoire en alcoologie (CCAA), ou des structures hospitalières de soins en alcoologie. Les associations d entraide aux malades et à leur famille jouent également un rôle important. Actuellement, les campagnes de prévention inscrites dans le cadre de différents plans (Plan addictions 2008-2011 et Plan cancer) visent à sensibiliser sur les dangers de la consommation régulière excessive d alcool, à informer des dangers de l alcool pendant la grossesse et à lutter contre l alcoolisme au volant. Dans le thème «Facteurs de risque» Surpoids-Obésité. Diabète. Tabac. Toxicomanie. Vaccinations. Fiche 3.4 Novembre 2010 L essentiel à retenir en Languedoc-Roussillon Les pathologies chroniques liées à une consommation excessive d alcool sont à l origine de près de 760 décès en moyenne par an entre 2005 et 2007. Parmi ces décès, plus de la moitié survient avant l âge de 65 ans. Plus de 1 300 admissions en affection de longue durée (ALD) pour maladies chroniques imputables à l alcool ont été enregistrées en 2007 pour les trois principaux régimes d assurance maladie (salariés, agricoles et indépendants). Selon le Baromètre santé 2005 réalisé par l Inpes, des usages réguliers et quotidiens de boissons alcoolisées s avèrent plus élevés, en région, en population adulte (15-75 ans), que ceux observés au niveau national. Une spécificité en Languedoc-Roussillon... La lutte contre la consommation excessive d alcool est une des priorités de santé publique en région comme au niveau national au travers du plan gouvernemental 2008-2011 de lutte contre les drogues et les toxicomanies. Elle entre dans deux des objectifs du plan régional de santé publique sous les axes suivants : promouvoir les comportements favorables à la santé et tout particulièrement prévenir les usages répétés, excessifs et nocifs de substances psychoactives (alcool, tabac, cannabis...), réduire la morbidité et la mortalité évitable en repérant précocément les usages nocifs de substances psychoactives et en améliorant la prise en charge des personnes à risque. 1

ALCOOL Plus des trois quarts des décès liés à l alcool surviennent chez les hommes Les différentes pathologies chroniques imputables à l alcool sont principalement les tumeurs malignes des voies aéro-digestives supérieures (VADS) et de l oesophage, les maladies alcooliques du foie et les psychoses et dépendances alcooliques. Entre 2005 et 2007, ces pathologies liées à l alcool ont été responsables de 758 décès en moyenne annuelle. La part de ces décès survenant avant l âge de 65 ans est importante : 54,3 % des cas. Près de la moitié des décès liés à l alcool est due à un cancer des voies aéro-digestives supérieures et de l oesophage, plus d un tiers (35,9 %) à une maladie alcoolique du foie et le reste à une psychose ou dépendance alcoolique (14,9 %). Le nombre de décès masculins s avère trois fois plus élevé que celui des femmes. Plus de la moitié des décès masculins (54,2 %) surviennent de façon prématurée (avant l âge de 65 ans). Les décès prématurés masculins sont cinq fois plus nombreux que les décès prématurés féminins. Mortalité prématurée Décès par maladies chroniques liées à l alcool en Languedoc-Roussillon en 2005-2007 (en moyenne annuelle) Cancers des VADS et de l oesophage Languedoc-Roussillon France métropolitaine Ensemble Hommes Femmes Ensemble Hommes Femmes n % n % n % n % n % n % 179 43,5 154 44,7 25 38,0 4 481 40,0 3 898 43,6 583 25,6 Cirrhoses du foie 141 34,2 120 34,7 21 31,0 4 513 40,2 3 245 36,3 1 268 55,8 Psychoses alcooliques et alcoolisme Ensemble des décès par maladies liées à l alcool Mortalité générale Cancers des VADS et de l oesophage 92 22,2 71 20,6 21 31,0 2 221 19,8 1 799 20,1 422 18,6 412 100,0 345 100,0 67 100,0 11 215 100,0 8 942 100,0 2 273 100,0 373 49,2 301 51,6 72 41,4 9 353 47,1 7 769 50,2 1 584 36,2 Cirrhoses du foie 272 35,9 195 33,4 77 44,1 7 535 38,0 5 348 34,6 2 187 50,0 Psychoses alcooliques et alcoolisme Ensemble des décès par maladies liées à l alcool 113 14,9 88 15,1 25 14,2 2 949 14,9 2 347 15,2 602 13,8 758 100,0 584 100,0 174 100,0 19 837 100,0 15 464 100,0 4 373 100,0 11 % des décès chez les 45-64 ans sont dûs à une maladie chronique liée à l alcool En 2005-2007, les décès dûs à une maladie chronique liée à l alcool représentent 3,1 % de l ensemble des décès en moyenne par an. La tranche d âge la plus touchée est celle des 45-64 ans avec 11,0 % de l ensemble des décès sur la même tranche d âge qui sont dus à une maladie liée à l alcool. Chez les 35-44 ans, cette proportion est de 8,3 %. Pour les personnes âgées de moins de 65 ans, la part des décès liés à l alcool représente 9,6 % de l ensemble des décès prématurés. Au-delà de 65 ans, la part des décès dûs à une maladie imputable à l alcool chute considérablement et ne représente plus que 1,6 % de l ensemble des décès sur la même tranche d âge. Globalement, la région a une part de décès dûs à une maladie liée à l alcool inférieure à celle observée au niveau national. Part des décès dûs à une maladie chronique liée à l alcool dans la mortalité générale selon la tranche d âge en 2005-2007 (en moyenne annuelle) Ensemble des décès liés à l alcool Languedoc-Roussillon Cancers du VADS et de l oesophage Cirrhoses du foie Psychoses alcooliques et alcoolisme Ensemble des décès liés à l alcool France métropolitaine Cancers du VADS et de l oesophage Cirrhoses du foie Psychoses alcooliques et alcoolisme <35 ans 1,3 0,1 0,3 0,9 1,2 0,2 0,3 0,6 35-44 ans 8,3 1,2 3,4 3,7 8,3 1,5 3,8 3,1 45-64 ans 11,0 4,9 4,1 1,9 12,3 5,2 4,9 2,2 65 ans ou plus 1,6 1,0 0,6 0,1 2,1 1,2 0,7 0,2 Total 3,1 1,5 1,1 0,5 3,8 1,8 1,5 0,6 Rappelons que les causes considérées dans cette fiche (maladies alcooliques du foie, psychose alcoolique et alcoolisme et cancer des VADS et de l oesophage) ne constituent qu une partie de la mortalité attribuable à l alcool. À l inverse, tous les décès par maladies alcooliques du foie et par cancer des VADS et de l oesophage ne sont pas attribuables à l alcool. 2

Les taux de mortalité par maladies chroniques liées à l alcool évoluent en fonction de l âge de façon irrégulière selon la pathologie considérée Une surmortalité masculine liée à l alcool est observée à tous les âges quelle que soit la pathologie. La mortalité par cancer des voies aéro-digestives supérieures et de l oesophage ou par maladie alcoolique du foie est croissante avec l âge et plus rapidement chez les hommes que chez les femmes. Concernant la psychose et la dépendance alcoolique, la mortalité progresse fortement jusqu à atteindre son maximum à 50-54 ans chez les hommes et 55-59 ans chez les femmes. À partir de ces âges, elle diminue considérablement. De façon générale, les taux bruts par âge de mortalité en Languedoc-Roussillon pour maladies liées à l alcool restent inférieurs à ceux observés au niveau national. Taux brut de mortalité par maladies liées à l alcool en Languedoc-Roussillon par âge et par sexe en 2005-2007 (en moyenne annuelle) Unité : taux pour 100 000 personnes du même sexe Échelle logarithmique Par cancers des VADS et de l oesophage Par cirrhose du foie ALCOOL Par psychoses alcooliques et alcoolisme 3

ALCOOL Une diminution moins élevée de la mortalité par maladies chroniques liées à l alcool qu au niveau national Globalement, les taux comparatifs de mortalité associée à une consommation excessive d alcool diminuent depuis les années 80. Entre les périodes 1990-1992 et 2005-2007, la baisse la plus remarquable s observe chez les hommes pour la mortalité par cancers des VADS et de l oesophage (- 36 %). Toujours chez les hommes, vient ensuite la mortalité par maladies alcooliques du foie (- 15 %). Concernant la mortalité par psychoses ou dépendances alcooliques, l évolution des taux comparatifs est beaucoup moins favorable en région qu en France métropolitaine (+ 31 % contre - 9 %). Chez les femmes, la mortalité par maladies alcooliques du foie régresse mais la mortalité par cancers des VADS et de l oesophage ou par psychoses alcooliques et alcoolisme n a pas diminué, conséquence de la consommation croissante de tabac chez les femmes qui intervient conjointement avec l alcool pour cette maladie. Évolution des taux comparatifs de mortalité par maladies chroniques liées à l alcool en Languedoc-Roussillon entre 1990-1992 et 2005-2007 Unité : taux pour 100 000 personnes du même sexe Par cancers des VADS et de l oesophage Par cirrhoses du foie Par psychoses alcooliques et alcoolisme Sources: Inserm CépiDc, Insee - Exploitation ORS L-R 4

Taux comparatif de mortalité prématurée par maladies chroniques imputables à l alcool en 2005-2007 (en moyenne annuelle) Unité : taux pour 100 000 habitants Par cancers des VADS et de l oesophage France métropolitaine : 8,6 Par cirrhoses du foie France métropolitaine : 8,7 ALCOOL Par psychoses alcooliques ou alcoolisme France métropolitaine : 4,3 5

ALCOOL Les admissions en affection de longue durée pour maladies liées à l alcool concernent le plus souvent les hommes Les différentes pathologies chroniques imputables à l alcool admises en affection de longue durée (ALD) sont principalement les cancers des VADS et de l oesophage, les maladies alcooliques du foie et les psychoses et dépendances alcooliques. En 2007, 1 330 admissions en ALD ont été enregistrées pour maladies liées à l alcool, pour les trois principaux régimes d assurance maladie (général, agricole, indépendant). Ce nombre d admissions a augmenté de 34 % en deux ans. Près de 6 admissions sur 10 (56 %) sont des prises en charge à 100 % pour des cancers des VADS et de l oesophage, plus d un quart (27 %) pour des psychoses ou dépendances alcooliques et le reste (17 %) pour une maladie alcoolique du foie. Les hommes sont les plus concernés par l ensemble de ces admissions : plus des trois quarts des admissions. Ils sont majoritairement âgés de 45 ans ou plus. Admissions en affection de longue durée pour maladies liées à l alcool en Languedoc-Roussillon en 2007 Ensemble Homme Femme n % n % n % < 25 ans 8 0,6 5 0,5 3 1,0 25-44 ans 180 13,5 135 13,3 45 14,4 45-59 ans 602 45,3 462 45,4 140 44,9 60 ans ou plus 540 40,6 416 40,9 124 39,7 Total 1 330 100,0 1 018 100,0 312 100,0 Sources : Cnamts, MSA, RSI - Exploitation ORS L-R Données domiciliées Près de 3 500 consommateurs vus dans les centres spécialisés Les personnes ayant un problème avec l alcool peuvent venir consulter en ambulatoire dans les huit centres spécialisés recensés en 2008 en Languedoc-Roussillon mais également dans les hôpitaux ou en médecine de ville. Le nombre de personnes venues consulter dans les centres de cure ambulatoire en alcoologie (CCAA) de la région s élève à 3 471 personnes. Ramené à la population régionale de plus de 15 ans, le taux de recours à un CCAA est de 16,6 consommateurs d alcool pour 10 000 habitants, taux nettement en dessous de celui observé au niveau national (26,5). La particularité du Languedoc-Roussillon, dans ce domaine, tient au fait que les consultations en unité d alcoologie hospitalière y sont particulièrement développées et non comptabilisées dans les chiffres présentés ci-contre. Selon des données disponibles pour 2004, le nombre total de patients vus en CCAA et dans ces unités de consultation hospitalière serait de près de deux fois supérieur (soit une estimation au 1 er janvier 2008 de près de 7 000), amenant la région à un taux supérieur à la moyenne nationale. Concernant les séjours hospitaliers, 7 576 ont été recensés en Languedoc-Roussillon pour un problème d alcool en 2008. Les personnes venues consulter dans les CCAA du Languedoc-Roussillon au 1 er janvier 2008 Nombre de consultants n % Taux** Aude 567 16,3 20,0 Gard 917 26,4 16,5 Hérault 1 002 28,9 12,1 Lozère 314 9,0 49,2 Pyrénées-Orientales 671 19,3 18,7 Languedoc-Roussillon 3 471 100,0 16,6 France métropolitaine 131 905 26,5 **taux pour 10 000 habitants âgés de plus de 15 ans Sources : OFDT, DGS, rapports des CCAA en 2007 - Exploitation ORS L-R 6

Les consommations d alcool chez les 15-75 ans en Languedoc-Roussillon en 2005 (Atlas régional des consommations d alcool 2005 - Données Inpes/OFDT) Des usages réguliers d alcool nettement supérieurs à la moyenne nationale Selon le Baromètre santé 2005 réalisé par l Inpes, la région Languedoc-Roussillon présente un profil très consommateur en population adulte, avec un niveau élevé d usage régulier et quotidien de boissons alcoolisées. Ces usages d alcool s avèrent plus élevés en région que ceux observés au niveau national. Ils se révèlent particulièrement masculins, comme c est le cas sur l ensemble du territoire. En revanche, les usages à risque associés à l alcoolisation et les ivresses s avèrent similaires à ceux du niveau national. Les buveurs de la région Languedoc-Roussillon se distinguent peu des autres buveurs pour la fréquence de leurs consommations à risque, ponctuelles ou chroniques. Néanmoins, ils affichent plus souvent que les habitants des autres régions une consommation à risque chronique ou de dépendance à l alcool telle que définie par le test Audit-C (cf méthodologie p.8). À l adolescence, le profil de la région apparaît assez symétrique, avec des niveaux d usage tout à fait dans la moyenne, et des usages à risque ainsi que des ivresses nettement plus fréquents. 15-75 ans 17 ans ns : non significatif Fréquence de consommation d alcool Unité : % Languedoc-Roussillon France métropolitaine Homme Femme Ensemble Ensemble Usage régulier d alcool 42 14 27 22 p<0,001 Usage quotidien 28 10 19 14 p<0,001 Ivresses au cours de l année 13 8 15 15 ns Ivresses répétées 10 3 6 6 ns Usage à risque chronique ou dépendant (test Audit-C) 19 3 11 9 p<0,01 Usage régulier d alcool 21 5 13 12 ns Usage quotidien 2 0 1 1 ns Ivresses au cours de l année 63 47 55 49 p<0,001 Ivresses répétées 39 22 31 26 p<0,001 5 verres et plus en une seule occasion au moins une fois au cours des 30 derniers jours 63 43 53 46 p<0,001 Source : Baromètre santé 2005, OFDT, Escapad 2005, Inpes Une forte préférence pour le vin Si en population adulte, c est le vin qui apparaît plus consommé qu ailleurs, parmi les adolescents, ce sont à la fois le vin et les alcools forts. En effet, en population adulte, (15-75 ans), la hiérarchie des boissons alcoolisées les plus bues (en termes de proportions de consommateurs) relevée dans la région Languedoc-Roussillon est similaire à celle observée au plan national : le vin reste largement en tête et la bière devance les alcools forts. La région apparaît nettement surconsommatrice de vin (49 % de consommateurs hebdomadaires contre 43 % au plan national). La proportion de buveurs d alcools forts ou de bière y est en revanche similaire à celle du reste de la France. Les alcools forts apparaissent significativement moins consommés qu en 2000, tout comme sur l ensemble du territoire, mais la consommation de vin, de bière et d autres alcools se situent au même niveau, ce qui distingue la région. À 17 ans, en Languedoc-Roussillon comme dans le reste de la France, ce sont les alcools forts qui ont été bus par le plus grand nombre d adolescents au cours du mois précédant l enquête, suivis par la bière, puis les prémix. Les alcools forts apparaissent plus souvent consommés dans la région, tout comme le vin. 15-75 ans (au moins une fois par semaine) 17 ans (au cours des 30 derniers jours) ns : non signifi catif Types de boissons alcoolisées bues au cours des 30 derniers jours Unité : % Languedoc-Roussillon France métropolitaine Homme Femme Ensemble Ensemble Alcools forts (y compris rhum et cocktails) 26 8 17 17 ns Bière 30 5 18 20 ns Vin 60 38 49 43 p<0,001 Autres alcools 6 5 6 9 p<0,001 Alcools forts (y compris rhum et cocktails) 63 50 56 49 p<0,001 Bière 57 32 45 45 ns Prémix 40 37 38 38 ns Vin 33 22 28 22 p<0,001 Champagne 25 28 26 33 p<0,001 Source : Escapad 2005, OFDT ; Baromètre santé 2005, Inpes En com ompl plém émen ent, voi oir égal alem emen ent la fi che du thèm ème «Adol oles esce cent ntss-je Jeun unes adu dult ltes (15 à 24 ans)» : Les comp mpor orte teme ment nts addi dict ctif ifs des jeun unes de 15 à 24 ans ALCOOL 7

ALCOOL Novembre 2010 Méthodologie Les décès par maladies chroniques liés à l alcool regroupent les décès par maladie alcoolique du foie (CIM10 = K70, K74.6), par psychose alcoolique et alcoolisme (CIM10 = F10) et par cancer des VADS comprenant les tumeurs malignes des lèvres, de la cavité buccale et du pharynx (CIM10 = C00-C14), de l œsophage (CIM10 = C15) et du larynx (CIM10 = C32). Le taux de mortalité par tranche d âge quinquennale chez les hommes (respectivement chez les femmes) est égal au nombre de décès masculins (respectivement féminins) par pathologie liée à l alcool rapporté à la population masculine (respectivement féminine) du même âge (taux de mortalité spécifique). Les cancers correspondent uniquement aux tumeurs malignes. Le taux comparatif (ou taux standardisé direct) est le taux que l on observerait dans la région (ou le département) si elle (ou il) avait la même structure par âge que la population de référence (population de France entière au recensement de 2006). Affection de longue durée (ALD) : affection nécessitant un traitement prolongé et une thérapeutique coûteuse, prise en charge à 100 % par l assurance maladie. Nombre de consultants dans les structures spécialisées en alcoologie : sont compris dans ces consultants, les buveurs (venant ou non pour la première fois dans l année) et les proches des buveurs. Les enquêtes Escapad et Baromètre Santé utilisent des indicateurs basés sur les définitions suivantes : Expérimentation : au moins un usage au cours de la vie (cet indicateur sert principalement à mesurer la diffusion d un produit dans la population). Usage régulier : au moins trois consommations d alcool dans la semaine. Usage quotidien : au moins une fois par jour. Ivresse répétée : désigne le fait de déclarer avoir été ivre au moins trois fois durant les douze derniers mois. Le test Audit-C est la version courte du test Audit (Alcohol use disorder identification test), mis au point par l Organisation mondiale de la santé (OMS) pour repérer (à l aide de trois questions portant sur la fréquence d usage et la quantité d alcool consommée sur les douze derniers mois) les consommateurs d alcool mettant leur santé en danger. Précisions Modalités d élaboration et limites des statistiques médicales de décès : voir fiche «Mortalité générale et espérance de vie» dans le thème «Pathologies». Les données sur les ALD figurant dans ce document concernent les assurés et les ayants droits du régime général, du régime agricole et du régime des professions indépendantes. Elles ont été fournies par les services médicaux de ces trois régimes. Les données disponibles sont des données par affection et non par individu : plusieurs individus peuvent apparaître autant de fois qu ils sont admis pour une ALD (effet de la loi d août 2004). CCAA : Centres de cure ambulatoire en alcoologie. Ces structures sont celles relevant de la loi de 1975 sur les institutions sociales et médico-sociales et faisant l objet d un financement par la sécurité sociale. Elles peuvent appartenir au secteur privé (associations) ou au secteur public (hôpitaux publics dans la plupart des cas). Leurs missions comprennent l intervention auprès de toute personne présentant une consommation à risque, au niveau de la prévention, du soin, de l accompagnement social. Les données présentées sont issues des rapports d activité de ces structures mais également de ceux des CSST accueillant majoritairement des personnes en difficulté avec leur consommation d alcool. Les comparaisons d une année sur l autre doivent donc être faites avec prudence : le nombre de structures financées et les taux de réponses étant différents chaque année. Pour en savoir plus : Base nationale des causes médicales de décès 2005-2007, Inserm CépiDc Base de données Score santé, Fnors Base nationale des affections de longue durée (ALD) 2007, Cnamts, MSA, RSI Consommation annuelle moyenne d alcool par habitant Prévalence de l usage à risque nocif de l alcool. In : L état de santé de la population en France en 2009-2010. Moisy M., Drees, 2010, pp. 114-121 Consommation d alcool. In : La santé des femmes en France. Drees, 2009, pp. 220-223 Base Iliad mise à jour 2009, OFDT Analyse régionale Escapad 2008. OFDT, mise à jour 2009, http://www.ofdt.fr/ofdtdev/live/donneesloc/atlas.html Drogues, chiffres clés. 3 e édition. OFDT, 2010, 6 p. Mémento alcool. Ireb, 2010, 16 p. Géographie de la santé : données régionalisées 2006-2007. Cetaf, 2009. 98 p. Baromètre santé 2005. Beck F., Guilbert Ph., Gautier A., et al., Inpes, 2007, 593 p. Des sites pour vous aider Alcool info service http://www.alcool-info-service.fr L annuaire de consultations, de lieux point-écoute et d hébergement : alcoologietabacologie-toxicomanie en Languedoc-Roussillon http://www.epidaure.fr/pdf/publications/annuaire.pdf Site Périnatalité Alcool et grossesse http://www.perinat-france.org/portail-grand-public/prevention/alcool-et-grossesse/ alcool-bebe-boit-aussi-375.html Groupe régional d alcoologie du LR (GRAL) http://www.gral-r.net L actualisation de cette fiche a été financée par l ARS. La réalisation de l atlas régional de la santé observée en Languedoc-Roussillon a été initiée par le Conseil régional et l État (Drass). Comité de relecture : Pauline Buffard (ARS) et Béatrice Rougy (Conseil régional). Rédaction de la fi che : Inca Ruiz, chargée d études, Hafid Boulahtouf, technicien d études (ORS L-R) sous la direction du Dr Bernard Ledésert, directeur (ORS L-R). 8 Agence régionale de santé du Languedoc-Roussillon 28 Parc-Club du Millénaire 1025, rue Henri Becquerel CS 30001 34067 Montpellier cedex 2 www.ars.languedocroussillon.sante.fr Observatoire régional de la santé du Languedoc-Roussillon Parc Euromédecine 209 rue des Apothicaires 34196 Montpellier cedex 5 www.ors-lr.org Conseil régional Hôtel de Région 201 avenue de la Pompignane 34064 Montpellier cedex 2 www.cr-languedocroussillon.fr