"L EDUCATION DE LA VIERGE " Attribué à Carlo Maratta Huile sur toile H : 73,5 cm x L : 58,5 cm ORSAY (ESSONNE) RESTAURATION DE LA COUCHE PICTURALE : ANNE SILLINGER EN 2012.
Constat d état : Vue générale avant interventions.
Couche picturale : Un vernis très oxydé, devenu brun foncé et opaque modifie considérablement la juste perception des tons originaux et d une partie de la composition et des tonalités d origine. D importantes éclaboussures blanches maculent l ensemble de la surface. Le vernis est couvert d un voile gris d encrassement épais. Quelques chancis sont perceptibles (microfissurations du vernis opacifiant ce dernier) qui accentuent le manque de lisibilité de l œuvre. A ce stade, la présence de repeints n est pas très visible à l œil nu hormis ceux des bords inférieurs. C est au cours de l exploration de la couche picturale qu il sera possible d en confirmer ou non d autres. Des éraflures sont visibles sur la main du premier plan ainsi que sur le vêtement et le cou de la Vierge. D autres éraflures plus légères sont notables. La peinture est un peu fragilisée, des écailles sont légèrement relevées par endroit, les bords sont assez lacunaires vers les angles. Tout le bord inférieur est couvert par des restaurations picturales, ainsi qu une ancienne déchirure sur le bord senestre au niveau de la main. L aspect de surface est un peu chaotique. Note : On remarque que «la Sainte Famille» et «l éducation de la Vierge» offrent des qualités artistiques différentes selon qu il s agit de la Vierge, au dessin raffiné et aux modelés subtils, sans erreur de mise en perspective des éléments du visage ou qu il s agit des personnages et de Jésus, plus naïfs dans leur traitement et surtout avec des maladresses dans la perspective des nez, mal placés et vus sous un axe qui ne correspond pas aux plans des visages.
Atelier Liancourt La Vierge enfant et adulte, sur l un et l autre tableau, est plus lumineuse et sans erreurs anatomiques. Ex d éraflure altérant l ancien vernis. Déchirure après interventions support Eraflures, taches blanches, vernis oxydé, encrassé et chancis.
Interventions réalisées : Nettoyage à l eau additionnée de 1% de Triammonium Citrate rincé à l eau déminéralisée. Dévernissage au moyen d Isopropanol pur en plusieurs passages. Elimination des repeints par un mélange d Acétate d Ethyle à 50% avec du Methylethylcétone à 50% et d une action mécanique au moyen d un scalpel pour dégager une première couche de repeints très épaisse sensibilisée aux solvants avant de finir par l usage du seul mélange de solvant cité. Masticage des lacunes à l enduit pour la restauration de la marque Modostucco de teinte brique se rapprochant de la couleur rouge de la préparation de la couche picturale. Réintégration aux couleurs pour la restauration des marques Gamblin et Maïméris diluées au diacétone alcool. Vernissage à la résine cétonique de la marque Talens Rembrandt finition brillante. Cette étape est réalisée en plusieurs fois : un premier passage de vernis pur est posé au moyen d un spalter doux qui permet de nourrir et de travailler le vernis. Les passages suivants, eux, pulvérisés et à base du même vernis. NOTE : le choix du vernis a été déterminé par le futur lieu de conservation de l œuvre, une église, car cette résine supporte mieux les degrés élevés d humidité sans provoquer d embus. Risque que n éviterait pas un vernis à base de résine naturelle comme la résine Mastic ou la résine Dammar. Ce type de vernis reste tout autant aisément réversible et est couramment utilisé en restauration de peintures. Remarque : Pour une meilleure conservation il est important de maintenir un bon degré d hygrométrie moyenne autour de 55 et
d éviter les expositions directes aux sources de chaleur, au soleil, comme de limiter les écarts thermiques. Détail en cours de nettoyage Photos finales :