Commerce, croissance et pauvreté en Afrique



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Transcription:

Commerce, croissance et pauvreté en Afrique

Plan de la présentation 1) Croissance économique: comment augmenter le taux? 2) Rôle du commerce international 3) Intégrer le commerce dans la stratégie du développement: cas de la Maurice 4) Cadre intégré: une approche analytique 5) Importance de l agriculture

Importance de la croissance Croissance est souvent un des piliers des DRSP Objectifs visés: Guinée: 10%; Sénégal: 7-8%; Mali: 6-7% Les taux de croissance actuels en deçà des taux nécessaires pour réduire la pauvreté Les politiques budgétaires redistributives et meilleure allocation des ressources pas suffisant

Comment obtenir une forte croissance? Les approches dans les DRSP diffèrent Pas surprenant car: La croissance dépend de beaucoup de facteurs y compris le facteur chance (chocs exogènes) Elle est spécifique à chaque pays Les théories sont sans cesse débattues Modestie: les politiques passées n ont pas marché aussi bien que souhaité en Afrique

Qu est-ce qu on connaît? Paix, stabilité macroéconomique, allocation efficace des ressources, investissement dans le capital humain sont important

Qu est-ce qu on connaît? 50 40 30 20 10 0 Tous pays ASS Nombre de pays Pays stab. Soc. Pays a stab. Soc. et macro Pays a stab. Soc., macro et a repart. efficente des ress. 3 2.5 2 1.5 1 0.5 0 Tous pays ASS Croissance du PIB/Tete Pays stab. Soc. Pays a stab. Soc. et macro Pays a stab. Soc., macro et a repart. efficente des ress. 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Croissance de l'investissement Brut Tous pays ASS Pays stab. Soc. Pays a stab. Soc. et macro Pays a stab. Soc., macro et a repart. efficente des ress. 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Tous pays ASS Croissance des exportations Pays stab. Soc. Pays a stab. Soc. et macro Pays a stab. Soc., macro et a repart. efficente des ress.

Qu est-ce qu on connaît suite La zone CFA a jusque la été relativement paisible mais la situation de la CI inquiète La dévaluation du FCFA a amélioré la stabilité macro et l allocation des ressources Croissance du PIB (%), avant et apres la devaluation du FCFA Moyenne 90-94 Moyenne 95-00 Bénin 4.0 5.2 Burkina Faso 3.4 5.3 Cameroun -3.7 4.5 Mali 1.4 5.4 Sénégal 1.3 5.3 Guinée 3.7 4.1 Source: Banque Mondiale, Indicateurs de Developpement dans le Monde

Qu est-ce qu on connaît suite Gestion macroéconomique saine a un effet positif important sur la croissance

Le Relation entre Pauvreté et Politique macroéconomique 8 6 4 2 Pauvreté Politique macro 0 1 2 3 4 5 6-2 -4 Ethiopie Mauritanie Ouganda Ghana Nigérie Côte d'ivoire

Rôle du Commerce La libéralisation commerciale est important pour l allocation des ressources Les ressources humaines et financières sont utilisées là ou elles sont le plus profitable Les effets positifs dynamiques sont encore plus importants: accès aux technologies nouvelles, exposition à la compétition, pression pour améliorer la qualité Beaucoup d études montrent une corrélation entre ouverture et croissance: Reconnaissance de l importance des mesures complémentaires

Libéralisation des importations Dimension la plus controversée Assez facile à mettre en oeuvre La zone CFA a fait des avancées significatives avec le TEC Effets à court terme sur la pauvreté dépend : Dans quels secteurs la majorité des pauvres travaillent De la structure de consommation des pauvres (exemple élimination taxation de biens de première nécessité)

La Promotion des Exportations Moins controversée: «aucun pays n a réduit significativement sa pauvreté sans un accroissement sensible des exportations» Essentielle pour les petits pays africains Le marché domestique est trop exigu pour booster la croissance; Toute l Afrique = économie belge Même les grands pays (Chine et Inde) adoptent une stratégie tournée vers les exportations et en tirent les bénéfices en termes de croissance Mais plus difficile que les importations: il faut plus qu un changement des incitations prix

Un succès africain: La Maurice A reconnu très tôt la nécessite de s intégrer au marche mondial par les exportations et les IDE A extraordinairement réduit la pauvreté et a rejoint les pays à revenu intermédiaire (PIB/tête=US$4000) Différent de l Afrique de l Ouest dans quelques aspects mais lui est assez similaire dans d autres

Maurice: un début pas très prometteur 1) un petit pays isolé et pauvre 2) récemment indépendant (1968) 3) situation politique pas très stable 4) une monoculture initiale (sucre) 5) peu de ressources naturelles ni minéraux, ni terre libre 6) tension ethnique, multitude de races

Le succès de la Maurice 1975 1992 Revenu par tête $500 $2800 % de la population en pauvreté 40% 11% Distribution du revenu national part du 20% des ménages les plus riches part du 40% des ménages les plus pauvres 48% 42% 16% 18% Chômage 16% 3% Salaire moyenne (indice) 112 178

Causes du succès 1) Secteur sucrier Avantage traditionnelle exploité au maximum Recherche continue pour réduire les coûts, accroître la productivité Exploitation de l accord spécial avec l Europe Protocole Sucrière Négociation d un quota important en 1975, toujours rempli

Causes du succès 2) Zone franche industrielle et tourisme Diversification des exportations tenant compte des avantages comparatifs Promotion de l investissement direct étranger Effort soutenu Exploitation des accords commerciaux Chance: Hong Kong 1984

Causes du succès 3) Gestion macroéconomique saine Réussi son ajustement structurel (81-84) Taux de change, salaires, déficit Environnement propice à l investissement réétabli Consensus politique Prêt pour la chance - et les crises

Le commerce est encore plus important aujourd hui Globalisation des systèmes de production, changements technologiques dans le transport, les télécommunications, etc. La part du commerce dans le PIB mondial a augmenté de 29% à 44 % en 10 ans

Croissance du commerce mondial Commerce (exportations plus importations) en % du P IB 70 60 50 40 1998-2000 1988-90 30 20 10 Pays sousdéveloppés Asie de l Est et Pacif. Europe et Asie Centrale Amériq. Latine Afrique SS Maghreb et Moyen Orient Asie du Sud

La Zone Franc est loin derrière L effet de la dévaluation n a pas suffit: Elle a stoppé la chute des exportations C est un one-time effect, qui s amenuise s il n est pas accompagné de bonnes politiques Croissance annuelle moyenne des exportations de biens et services En dollar constant de 1995 Average 1990-94 Average 1995-00 Average 1990-00 UEMOA 0.20% 1.40% 0.80% Afrique Sub-Saharienne 1.42% 1.94% 1.65% PMA 1.44% 3.43% 2.33% Monde 2.33% 2.62% 2.46% Source: Banque Mondiale, Indicateurs de Developpement dans le Monde

La libéralisation n a pas suffit Induit une allocation des ressources vers secteurs d exportation Mais la réponse a été décevante dans les PMA Reconnaissance croissante des facteurs «derrière la frontière»: Le climat des investissements, les problèmes de gouvernance (e.g., barrages routiers), les infrastructures L accès aux marchés extérieurs moins problématique pour les PMA, Lomé, GSP Mais des problèmes d accès aux marchés demeurent particulièrement pour l agriculture

Accès au marché Produits tropicaux d'exportation traditionnel (cafe, cacao, the): problème de transformation Produits sub-tropicaux également produit dans les pays developpés (coton, arachide, sucre, riz): problème de soutien aux producteurs de l OCDE Produits d'exportation non traditionnels (fruits, legumes, viande, lait): problème de normes

Le Cadre Intégré Élaboré pour répondre à ces préoccupations But: 1) Permettre aux PMA de mieux s intégrer au système commercial mondial; 2) Avoir voix au chapitre dans les négociations internationales (OMC) Six Agences ont mandaté la Banque pour faire des Études Diagnostiques identifiant les contraintes à l intégration Elaboration d une matrice d action hiérarchisée La matrice d action sert, entre autres, de base à l identification de projets d assistance technique

Étude diagnostique: contenu typique Cadrage macroéconomique Rapport de synthèse Politique commerciale et accès aux marchés Facilitation du commerce Compétitivité de l économie Environnement juridique et réglementaire Les relations entre commerce et pauvreté Rapports sectoriels

Étude diagnostique : choix des secteurs Secteurs à fort potentiel d exportation pour lesquels le pays a des atouts Exemples: Guinée: agriculture, tourisme, artisanat, pêche. Question centrale en Guinée: diversification des exportations (actuellement, 90% des exportations = produits miniers). Sénégal: secteurs d exportation traditionnels et non traditionnels (pêche, agriculture, tourisme, textile) Mali: coton, élevage, artisanat et produits culturels, tourisme

Matrice d Action et Assistance Technique Matrice d action hiérarchisée élaborée à partir de l étude diagnostique Projets d assistance technique identifiés sur la base de la matrice d action L assistance technique cible: L État dans ses fonctions de négociations internationales, d élaboration et de mise en oeuvre de la politique commerciale Les services d appui et de facilitation du commerce Le secteur privé pour l aider à identifier des marchés et les conquérir

Cadre Intégré et DSRP L objectif est d insérer le CI dans le DSRP Les lancements ou mise à jour des DSRP sont des occasions de veiller à ce que le commerce soit incorporé dans les stratégies de développement Un comité de pilotage: créé pour faciliter l appropriation des recommandations de l étude et l incorporation du commerce dans la politique économique Le commerce peut en effet sensiblement réduire la pauvreté dans les pays africains, surtout dans le domaine agricole.

Importance des exportations agricoles Concentration des pauvres dans le secteur rural Sénégal: 70%; Guinée: 87%; Mali: 90% Potentiel limité du marché domestique Effets multiplicateurs: génération de revenus dans les domaines des services (transport, commerce, banque, etc.) Peuvent augmenter l incitation à investir dans l industrie agro-alimentaire Deux cas où des exportations traditionnelles ont réduit la pauvreté: Ouganda et Ghana

L Agriculture de l exportation et la Pauvreté % de la population en pauvreté Ghana 1992 1996-98* différence Spécialité du ménage rural Cultures vivrières 68 59-9 Cultures de rente 64 39-25 Ouganda Spécialité du ménage rural Cultures vivrières 64 62-2 Cultures de rente 60 44-14

Deux piliers d une stratégie d exportation 1) Tirer le maximum des secteurs agricoles traditionnels : augmenter la productivité, accroître la part des producteurs - car ça touche beaucoup de pauvres 2) Diversifier les exportations: agricoles et autres (y compris les services) - car les perspectives sont souvent meilleures