Le travail réduit Module 2 Travail du sol FEUILLET 2-B



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Transcription:

Le travail réduit Module 2 Travail du sol FEUILLET 2-B Qu entend-on par «travail réduit du sol»?................................. 1 Quels sont les principaux avantages et inconvénients associés au travail réduit?............................................... 2 Avantages......................................................... 2 Inconvénients...................................................... 2 Machineries pour le travail primaire du sol................................. 3 Le chisel........................................................... 3 Le pulvériseur à disques lourd......................................... 4 Le combiné........................................................ 4 La charrue modifiée................................................. 4 Quelles conditions de sol conviennent le mieux à ces équipements?......... 5 Machinerie pour le travail secondaire...................................... 7 Les semoirs adaptés pour le travail réduit.................................. 8 La gestion des résidus.................................................. 9 Les grands principes................................................. 9 La récolte : une étape importante..................................... 10 Le hachage des tiges de maïs après la récolte........................... 10 Ne pas tarder pour travailler le sol après la récolte du maïs................ 11 Utiliser des équipements de travail du sol capables d affronter les résidus... 11 Utiliser un semoir adéquat........................................... 11 La rotation des cultures................................................ 12 La régie des cultures en travail réduit.................................... 12 Cultivars et hybrides................................................ 12 Taux de semis..................................................... 13 Fertilisation et chaulage............................................. 13 Le contrôle des mauvaises herbes.................................... 14 Pour en savoir plus.................................................... 15 Qu entend-on par «travail réduit du sol»? Cette expression désigne un système de travail du sol moins intensif que le travail conventionnel et qui résulte en une incorporation incomplète des résidus de culture. Le pourcentage visé de couvert u re par les résidus est d au moins 30 %. Le travail réduit comporte habituellement deux étapes : le travail primaire étape au cours de laquelle le sol est brisé ou soulevé au lieu d être retourné comme en travail conventionnel ; le travail secondaire effectué de manière moins agressive qu en système conventionnel et qui a pour but de préparer le lit de semence de niveler la surface du sol et d incorporer les engrais et les herbicides. La réalisation de ce feuillet a été rendue possible grâce au Programmed aide à l innovation technologique de l Entente auxiliaire Canada-Québec pour unenvironnement durable enagriculture. 2-B page 1

Typiquement le travail réduit consiste en une préparation automnale du sol à l aide d un chisel ou d un pulvériseur à disques lourd suivie au printemps d un ou deux passages de cultivateur à dents rigides ou de herse à disques. Le travail automnal favorise l ameublissement des sols lourds et l éclatement des mottes par l effet du gel et du dégel. Certaines adaptations peuvent être requises relativement à la méthode de semis à la fertilisation et à la lutte aux mauvaises herbes surtout lorsque la quantité de résidus est importante. Le succès de l utilisation de cette technique repose en bonne partie sur la gestion adéquate des résidus de culture. MAPAQ Quels sont les principaux avantages et inconvénients associés au travail réduit? Avantages Le travail réduit comporte la plupart des avantages associés au travail conventionnel (voir feuillet 2-A). Il permet entre autres : l incorporation des engrais des amendements et des herbicides; le bris des couches compactes ; le nivellement du sol. De plus la pratique du travail réduit présente certains avantages supplémentaires dont les suivants : un besoin moindre en puissance motrice et en temps pour la préparation du sol ; une meilleure protection du sol contre la battance l érosion hydrique et l érosion éolienne grâce aux résidus laissés à la surf a c e; une meilleure infiltration de l air et de l eau favorisée par le fait que le sol reste plus grossier ; une amélioration de la teneur en matière organique de la couche superficielle ; une réduction de la compaction grâce à l absence de circulation du tracteur dans le fond des raies de labour. Inconvénients Les principaux inconvénients du travail réduit sont : les résidus laissés en surface tendent à ralentir l assèchement du sol au printemps ce qui oblige parfois de re t a rder le travail du sol ou les semis d une journée ou deux ; il est nécessaire d adapter les équipements de travail secondaire et de semis lorsque les résidus sont abondants; l utilisation du chisel et du pulvériseur à disques lourd (o ff s e t) exige des conditions plus sèches que la charrue surtout dans les sols argileux. 2-B page 2

Machineries pour le travail primaire du sol En système de travail réduit du sol les équipements les plus communément utilisés pour le travail primaire sont : le chisel ; le pulvériseur à disques lourd ; le combiné qui regroupe les composantes des deux équipements ci-dessus. La charrue modifiée est un autre outil utilisé par certaines entre p r i s e s agricoles. Lorsque les conditions s y prêtent par exemple en présence de résidus de soya et d un sol friable le travail réduit peut être effectué en ayant recours uniquement à des équipements conçus pour le travail secondaire tels que le cultivateur à dents rigides ou la herse à disques. Le chisel Le chisel est un outil à dents robustes monté sur un châssis rigide disponible en version portée ou traînée. Sa fonction est de briser brasser soulever et aérer le sol et non pas de le retourner comme le fait la charrue. Un passage de chisel sur un chaume de céréales ou de maïs incorpore généralement entre 30 et 40% des résidus (voir feuillet 2-E). Le taux d incorporation peut cependant être diff é rent de cette estimation. Il est entre autres influencé par la configuration de l équipement le type de dents et la vitesse d avancement. Pour une même largeur et profondeur de travail le chisel requiert environ 2 5% moins de puissance que la charrue à versoirs. Cet outil a une pro f o n d e u r d opération efficace de l ordre de 15 à 20 cm (6 à 8 po). Par contre certains modèles de type sous-soleuse peuvent atteindre des profondeurs de 40 cm (16 po). Des socs de formes et largeurs diverses sont disponibles pour convenir à une variété de conditions de terrain. Certains équipements périphériques peuvent être ajoutés au chisel. Mentionnons entre autres : une rangée de disques qui coupent les résidus de culture à l avant du chisel ce qui réduit les risques de bourrage. Sur des résidus de maïs ces disques sont p resque indispensables. Aussi ils favorisent l enfouissement des tiges (surtout ceux de forme concave) ce qui peut s avérer un inconvénient lorsqu on vise une couverture maximale de résidus ; le peigne niveleur dont l installation à l arr i è re est souvent souhaitable afin de niveler les billons formés par le passage des dents du chisel. Lorsque les billons ne sont pas nivelés des écarts d humidité peuvent se créer entre le creux et le sommet des billons. Cette dernière situation provoque parfois une levée non uniforme des plants. Chisel muni de disques MAPAQ 2-B page 3

Le pulvériseur à disques lourd Souvent appelé herse à disques lourde le pulvériseur est un outil de travail du sol primaire dont l action est de découper et de projeter le sol plutôt que de le soulever comme le fait le chisel. Puisque les résidus sont coupés par les disques il y a peu de risques de bourrage. La profondeur de travail peut atteindre 15 centimètres (6 po). Le poids du pulvériseur est d environ 700 kg (1 540 lb) par mètre de largeur ou 80 kg (175 lb) par disque. Il existe deux versions : la version déportée (souvent appelée offset ) comprenant deux rangées de disques disposées en «V» ; la version tandem comprenant 4 rangées de disques disposées en «X». Pulvériseur à disques lourd déporté Georges Lamarre MAPAQ Combiné Coopérative fédérée de Québec (Brillion) Les diamètres de disques et les écartements entre les disques peuvent être semblables pour les deux versions. Par contre le pulvériseur en version déportée (offset ) est plus lourd par unité de largeur et convient à une plus grande variété de conditions de sol et de couvertures de résidus que la version tandem. Cette dernière est surtout utilisée sur des sols légers avec peu de résidus. Sur les sols travaillés à l aide d un pulvériseur à disques lourd on observe souvent un taux de couvert u re de résidus après semis inférieur à 30 %. Cela est souvent dû à un angle d attaque trop grand des disques. Pour laisser plus de 30% de résidus il faut donc ajuster l angle d attaque en conséquence. Aussi en minimisant le travail secondaire (diminution du nombre de passages et de la profondeur de travail) on augmente les chances d obtenir ce taux de couverture. Le combiné Comme son nom l indique le combiné est une combinaison de chisel et de pulvériseur. Le combiné peut posséder une ou deux rangées de disques déportées ou en tandem ainsi qu une ou deux rangées de dents le tout monté sur le même châssis. Son action sur le sol est agressive. La charrue modifiée La charrue modifiée n est pas un outil de préparation de sol vendu commercialement mais plutôt une charrue que l on modifie de façon artisanale. Une pre m i è re étape consiste à re t i rer les déflecteurs et les rasettes. La plupart des charrues vendues au Québec n en ont pas mais dans le cas contraire leur enlèvement permettra de conserver plus de résidus à la surface sans nuire à l opération de la charrue. Charrue modifiée Georges Lamarre MAPAQ Pour la deuxième étape il y a deux possibilités. La première consiste à découper au chalumeau tous les versoirs pour en retirer environ 70% de la s u rface. L a u t re possibilité est de remplacer les versoirs par des socs de chisel. Compte tenu que le sol n est plus re t o u rné comme avec une charru e conventionnelle mais plutôt soulevé comme avec un chisel l effet de la charrue modifiée s approche beaucoup de l effet du chisel. Cette approche est populaire auprès de ceux qui veulent à peu de frais faire un essai du travail réduit. 2-B page 4

Il faut toutefois se montrer prudent face à ces modifications. Toutes les conversions ne conviennent pas à toutes les charrues. Il est possible que à la suite de modifications à la charrue les forces résultantes sur le tracteur soient modifiées ce qui peut alors re n d re la conduite du tracteur en ligne droite plus difficile. Quelles conditions de sol conviennent le mieux à ces équipements? Le chisel Le chisel agit sur le sol par un effet d éclatement. Il travaille rigoureusement dans les sols de toutes textures qu ils soient pierreux ou non minces ou profonds plats ou déclinés. Tableau 1. RECOMMANDATIONS CONCERNANT L UTILISATION DU CHISEL SELON LA TEXTURE ET LA CONSISTANCE DU SOL Consistance du sol Texture Dure Friable Semi-plastique Sableuse Recommandée Recommandée Acceptable Intermédiaire (1) Recommandée Recommandée Acceptable (risque de lissage) Argileuse Acceptable Recommandée Déconseillée (risque de lissage et travail insuffisant) Adapté de Barthelemy et coll. (1987) 1. Loam sableux ; loam; loam argileux. Note : Le sol de consistance plastique ne doit jamais être travaillé. Cependant le chisel est peu efficace en situation d humidité élevée car il p roduit souvent un ameublissement inégal et insuffisant surtout en présence d un sol argileux de consistance semi-plastique (modelable avec les mains). De plus il y a risque de produire du lissage sous l effet du frottement du sol sur la surface des socs. Le tableau 1 présente la faisabilité du travail du sol à l aide d un chisel en fonction des diverses textures et consistances de sol. Petit truc Pour connaître la consistance du sol prenez quelques mottes représentatives de la zone à travailler et essayez de les émietter entre vos doigts. Comparez le résultat obtenu avec le tableau suivant. Consistance Texture Dure Friable Semi-plastique Plastique (2) Sableuse Motte très Motte s émiette Motte Motte devient difficile à briser facilement savonneuse presque liquide Intermédiaire (1) Motte très Motte s émiette Motte s émiette Motte difficile à briser sans coller en collant modelable Argileuse Motte très Motte s émiette Motte se déforme Motte difficile à briser en collant un peu et s émiette modelable difficilement Adaptée de Barthelemy et coll. (1987) 1. Principalement loam et loam argileux. 2. Le sol de consistance plastique ne doit jamais être travaillé. 2-B page 5

Le type de soc doit être choisi en fonction du type de sol et de l effet recherché. Par exemple sur un sol sableux des socs étroits conviennent et p e rmettent de laisser une bonne couvert u re de résidus. Cependant si on vise un travail du sol sur toute la largeur du chisel pour favoriser la répression des mauvaises herbes tout en conservant un maximum de couvert u re de résidus des socs en patte d oie sont un bon choix. Les socs vrillés sont ceux qui laissent le moins de résidus en surface. Il est possible de combiner un soc vrillé à un soc en patte d oie sur le même étançon. Le tableau 2 présente les principaux types de soc et l effet produit par chacun d eux. Tableau 2. PRINCIPAUX TYPES DE SOC DE CHISEL Types de soc Résultats (1) Degré d incorporation des résidus Soc étroit - Le sol n est pas travaillé sur toute la largeur Incorporation (environ 5 cm du chisel; minimale. de largeur ou 2 po) - profondeur de travail plus grande pouvant permettre de briser la semelle de labour. Soc en patte d oie - Travaille sur toute la largeur de l équipement; Laisse la plupart (20 à 50 cm de largeur - détruit la végétation sur son passage; des résidus à la surface. ou 8 à 20 po) - laisse une surface assez plane. Soc vrillé - Forme des billons à la surface dont l élimination L enfouissement est plus (de 7 à 10 cm de peut nécessiter des passages supplémentaires important qu avec largeur ou 3 à 4 po lors du travail secondaire; les autres types de soc. de forme plate - le sol n est pas travaillé sur toute la largeur du chisel; ou concave) - les modèles concaves remontent plus de sol à la surface que les socs vrillés plats. 1. Adapté de: Les pratiques de gestion optimales - Grandes cultures Agriculture Canada et ministère de l Agriculture et de l Alimentation de l Ontario 1993. Le pulvériseur à disques lourd Le pulvériseur à disques lourd est efficace pour l incorporation des résidus engrais et amendements et ce principalement en présence de sols de texture loameuse et / ou argileuse ayant une consistance friable. Il est aussi bien adapté pour les sols pierreux car les disques peuvent rouler sur les pierres. Lors d un travail en sol argileux trop humide (consistance semi-plastique) il peut y avoir accumulation de sol sur les disques et formation de grosses mottes et de langues de sol lissé. Sur les sols plus légers à l état humide l émiettement est souvent inadéquat car la terre remaniée tend à rouler entre les disques. En présence d un sol sableux de consistance friable ou dure il faut porter une attention part i c u l i è re pour éviter de faire un émiettement excessif (l émiettement augmente avec l accroissement de la vitesse d avancement de l angle d attaque des disques et du nombre de passages). Un émiettement trop fin augmente le phénomène de battance et peut causer un croûtage dans les sols limoneux. Sur les sols interm é d i a i res à consistance dure il peut être nécessaire de faire deux passages. Pour les argiles de cette consistance la pénétration du sol est souvent trop difficile. 2-B page 6

En plus du lissage pouvant résulter du frottement du sol sur la surface des disques le travail en condition de sol humide peut conduire en un tassement du sol (semelle) sous l effet du poids de l outil. Parmi les moyens pour réduire la formation d une semelle il y a : travailler le sol lorsque sa consistance est friable ou dure ; travailler avec un angle d attaque faible ; utiliser des disques crénelés (Barthelemy et coll. 1987). Si des problèmes de drainage ou d enracinement apparaissent après quelques années d utilisation du pulvériseur à disques lourd on peut changer pour le chisel ou la charrue à versoirs pendant une ou quelques années. Il faut alors travailler le sol de 2 à 5 cm (1 à 2 po) plus profond que la profondeur de travail du pulvériseur à disques lourd. Tableau 3. RECOMMANDATIONS CONCERNANT L UTILISATION DU PULVÉRISEUR À DISQUES LOURD SELON LA TEXTURE ET LA CONSISTANCE DU SOL Consistance du sol Texture Dure Friable Semi-plastique Sableuse Acceptable Acceptable Acceptable (attention à l émiettement (attention à l émiettement (risque de lissage) excessif) excessif) Intermédiaire (1) Acceptable Recommandée Acceptable (2 passages (risque de lissage) peuvent être requis) Argileuse Déconseillée Recommandée Déconseillée (pénétration difficile) (grosses mottes et risque de lissage) Adapté de Barthelemy et coll. (1987) 1. Loam sableux ; loam; loam argileux. Note : Le sol de consistance plastique ne doit jamais être travaillé. Machinerie pour le travail secondaire Les outils de travail secondaire convenant le mieux au travail réduit en grandes cultures sont le cultivateur à dents rigides et la herse à disques. En présence d une grande quantité de résidus la herse à disques est l équipement qui présente le moins de risques de bourrage. Ces risques sont plus élevés avec les cultivateurs surtout avec le type vibroculteur. C est pourquoi on leur préfère généralement dans ces conditions les modèles avec dents rigides. Il y a cependant sur le marché de plus en plus de vibroculteurs à grand dégagement pour lesquels les risques de bourrage sont beaucoup moindres (par exemple les modèles avec un dégagement sous le châssis de 60 cm (24 po) et dont les dents sont disposées en 5 ou 6 rangées espacées d environ 76 cm (30 po)). Une autre solution consiste à modifier l équipement c est-à-dire à augmenter l espacement entre les dents du vibroculteur et à utiliser des socs plus larges (forme de patte d oie) si les conditions de sol le permettent. Cultivateur à haut dégagement Coopérative fédérée de Québec (Brillion) 2-B page 7

La combinaison d outils sur un même châssis peut faciliter la gestion des résidus tout en permettant d atteindre la qualité re c h e rchée de lit de semence et ce avec un nombre réduit de passages. Par exemple un train de disques installé à l avant d un cultivateur facilite l écoulement des résidus entre les dents du cultivateur. Le lecteur est invité à consulter le feuillet 2-A pour obtenir plus d inform a t i o n sur les principaux outils de travail secondaire pouvant être utilisés en grandes cultures. Les semoirs adaptés pour le travail réduit Unité de semis avec ses différentes composantes 1. Roue tasse-semence 2-3. Roue tasseuse 4. Contrôle de la profondeur 5. Contrôle de la pression 6. Ouvre-sillons 7. Amenée des semences 8. Coutre Coopérative fédérée de Québec (Great Plains) Chaque composante de l unité de semis joue un rôle important pour la réalisation d un semis adéquat en présence de travail réduit. La figure ci-contre m o n t re un schéma d une unité de semis et de ses principales composantes : l o u v re-sillons la ou les roue(s) tasseuse(s) le système de contrôle de pro f o n- deur et le tasse-résidus (semoir à maïs). Il existe divers types de chacune de ces composantes et plusieurs possibilités en ce qui concerne leur agencement sur le semoir. Par rapport aux conditions présentes en système de travail conventionnel du sol la réalisation du semis en système de travail réduit peut être plus difficile due à : un lit de semence plus grossier ; la présence de résidus parfois en quantité abondante ; un sol plus humide. Pour ces raisons un semoir conventionnel donne souvent des résultats insatisfaisants. Un semoir spécialement conçu pour semer en présence de résidus (travail réduit ou semis direct) sera plus perf o rmant dans ces conditions de terrain et augmentera les chances d atteindre les rendements visés. Une des principales caractéristiques de ce type de semoir est sa capacité à appliquer une pression élevée sur les unités de semis ou sur des coutres placés devant ces dernières. Un semoir conventionnel peut convenir si la couverture de résidus est de l ordre de 30 à 40 % ou moins à condition d y apporter certaines modifications. Parmi celles-ci il y a inévitablement l ajout de pression sur les ouvresillons. Dans le cas des semoirs à maïs l installation de tasse-résidus est nécessaire. Le feuillet 2-G présente les principales composantes d un semoir adapté aux pratiques de conservation. Le lecteur est aussi invité à consulter le f e u i l l e t 2 - H pour plus d information concernant les ouvre-sillons et les ro u e s tasseuses. Les lignes qui suivent font ressortir quelques points importants et quelques particularités pour les deux principaux types de semoirs : les semoirs à maïs et les semoirs à céréales. Les ouvre-sillons Il est important d avoir des ouvre-sillons tranchants et dont la configuration facilite la pénétration comme c est le cas pour le type à doubles disques décalés (offset ). 2-B page 8

Un aspect à ne pas négliger est l usure des disques. Ceci est part i c u l i è rement important dans les cas où le semoir n est pas muni de tasse-résidus (voir figure ci-contre). Un ouvre-sillons usé aura tendance à enfoncer les résidus dans le sol au lieu de les couper créant ainsi un mauvais contact sol-semence. Dans le cas des o u v re-sillons à doubles disques non décalés il faut s assurer que les deux disques demeurent en contact. Le feuillet 2-H p r é s e n t e les principaux ouvre-sillons disponibles sur le marché. Roues tasseuses Le rôle des roues tasseuses est primordial pour assurer un bon contact sol-semence. Pour connaître quel type convient le mieux aux diverses situations consultez le feuillet 2-H. Systèmes de pression Les systèmes de pression doivent perm e t t re d appliquer sur les unités de semis la pression qui permettra d assurer un bon contrôle de la profondeur de semis. La pression devrait pouvoir varier de 65 à 225 kg/ rang (150 à 500 lb) en fonction de la dure t é du sol et de la résistance de la couche de résidus. Résidus enfoncés par l ouvre-sillons MAPAQ Tasse-résidus Équipements conçus pour les semoirs à maïs les tasse-résidus l i b è rent le sol des résidus et des grosses mottes afin que chaque ouvre-sillons puisse pénétrer le sol plus facilement. Ils favorisent donc la réalisation d un semis de profondeur adéquate et constante. Le travail des roues tasseuses s en trouve aussi facilité. Les modèles les plus utilisés sont les roues dentelées et les disques crénelés reconnus pour leur efficacité. Il faut contrôler la profondeur de façon à favoriser le dégagement des résidus et des mottes sans creuser le sol. S il est trop bas le tasse-résidus risque de faire ressortir du sol humide en plus de creuser un sillon vis-à-vis la ligne de semis ce qui peut rendre le lit de semence inadéquat. Système de pression convenant pour le semis en présence de résidus Georges Lamarre MAPAQ La gestion des résidus Apprendre à gérer les résidus de culture est une condition essentielle pour pratiquer le travail réduit avec succès. Les grands principes broyer les tiges à l aide de la moissonneuse-batteuse ou par le passage d un hache-tiges après la récolte ; répartir uniformément les résidus derrière la moissonneuse-batteuse ; travailler les résidus lorsqu ils sont secs ; choisir ou adapter les équipements pour éviter le bourrage ; utiliser un semoir conçu pour le travail réduit ou modifié en conséquence. Semoir à maïs avec tasse-résidus Georges Lamarre MAPAQ 2-B page 9

La récolte : une étape importante Une bonne gestion des résidus de culture commence lors de la récolte de l année précédente. La méthode de récolte a en effet un impact important sur la quantité et la distribution des résidus. Bien répartir les résidus La meilleure façon de bien répartir les résidus est de les épandre uniformément sur toute la largeur d opération de la moissonneuse-batteuse. Pour cela cette dernière doit être équipée d un répartiteur de paille et d un broyeur à résidus. Le broyage des résidus facilite le travail du répartiteur. Le broyage et la répartition des résidus sont influencés par l humidité des plants récoltés. Les plants humides se hachent difficilement et se répandent moins bien. Il en résulte un plus grand besoin de puissance. Répartiteur de paille sur une moissonneusebatteuse Georges Lamarre MAPAQ Autres trucs pour favoriser une bonne répartition des résidus : moissonner en maintenant une vitesse constante afin d éviter des couches de résidus d épaisseur variable ; lors des arrêts de la moissonneuse-batteuse reculer pour bien répartir les résidus. Maintenir la barre de faux le plus élevé possible Lors de la récolte des céréales maintenir la barre de faux le plus haut possible afin de minimiser la quantité de tiges qui entre dans la moissonneusebatteuse. Cela accroît l efficacité de cette dernière et favorise une meilleure répartition des résidus. Utiliser un nez hacheur pour récolter le maïs Un nez hacheur intégré au bec-cueilleur de la moissonneuse-batteuse p e rmet d éviter le passage d un hache-tiges après la récolte. Il a aussi l avantage de broyer les tiges avant que les roues de la moissonneuse-batteuse ne les écrasent. En général les nez hacheurs effectuent un broyage plus grossier que les hache-tiges. Les nouveaux nez hacheurs requièrent de moins en moins de puissance. De plus quelques modèles de moissonneuses-batteuses ont maintenant des rouleaux d entraînement déchiqueteurs serrés l un contre l autre qui exécutent une certaine forme de broyage sans exiger autant de puissance que les nez hacheurs. Le hachage des tiges de maïs après la récolte Si les tiges de maïs n ont pas été hachées par la moissonneuse-batteuse il est recommandé en travail réduit de faire un passage de hache-tiges immédiatement après la récolte. Cette opération réduit les risques de bourrage des équipements de travail du sol et favorise leur répartition dans la couche supérieure du sol. Hache-tiges Coopérative fédérée de Québec (Brillion) En procédant sans délai après la récolte on minimise le temps pendant lequel les tiges sont en contact avec l humidité du sol. Le hachage se fait plus eff i c a- cement lorsque les tiges sont sèches. Le hachage est également facilité si l opération se fait en c i rculant dans le sens contraire des passages de la m o i s s o n n e u s e-batteuse. 2-B page 1 0

Ne pas tarder pour travailler le sol après la récolte du maïs En minimisant le temps entre la récolte du maïs et le travail primaire du sol on évite que les résidus ne prennent trop d humidité au contact du sol. C est p o u rq u o i le passage du chisel du pulvériseur lourd ou de la charrue modifiée doit être effectué préférablement le jour même de la récolte. Cela est part i c u- l i è rement important lorsque les résidus ont été hachés car ils captent davantage l humidité. En l espace d une seule nuit leur teneur en eau peut augmenter suffisamment pour entraîner des désagréments lors du travail du sol. Des résidus humides sont plus difficiles à couper et ont tendance à plier sous les disques ou les coutres des équipements de travail du sol. - Pulvériseur lourd avec disques crénelés - Chisel muni de disques MAPAQ Utiliser des équipements de travail du sol capables d affronter les résidus Pour le travail primaire le pulvériseur à disques lourd présente moins de risques de bourrage que le chisel. Ces risques sont encore moindres si les disques sont crénelés car leur forme favorise la rotation et ils pénètrent la couche de résidus plus facilement que ne le font les disques lisses. Ils coûtent cependant plus cher et s usent plus rapidement que les disques lisses. De plus il est préférable d avoir un grand espacement (28 à 33 cm ou 11 à 13 po) entre les disques afin de faciliter le passage des résidus. En ce qui concerne le chisel il doit être muni de disques à l avant pour faciliter le travail en présence de résidus abondants comme sur un précédent maïs. Pour le travail secondaire les équipements les mieux conçus pour faire face à de grandes quantités de résidus sont la herse à disques et le cultivateur à grand dégagement. Le cultivateur peut aussi être muni d un train de disques à l avant. Utiliser un semoir adéquat Malgré les résidus la semence devra être déposée à la profondeur requise et le contact sol-semence devra être adéquat. Le succès de cette opération est favorisé par : 1. une répartition uniforme des résidus ; 2. le choix du bon équipement. Si les résidus ont été mal répartis lors de la récolte ou du travail primaire les tasse-résidus et les ouvre-sillons peuvent ne pas bien dégager ou bien ouvrir le sol aux endroits où les résidus se sont accumulés en trop grande quantité. De plus lorsque la couche de résidus est épaisse les résidus du fond sont habituellement plus humides et plus difficiles à trancher. Ils ont alors tendance à s enfoncer dans le sol sous la pression des disques ouvre-sillons. Dans ce cas le contact sol-semence n est pas optimal et la germination peut en être influencée. Semoir utilisé sur un sol travaillé de manière réduite MAPAQ 2-B page 1 1

La rotation des cultures Dans tous les systèmes culturaux (travail conventionnel travail réduit ou semis direct) la rotation des cultures s inscrit comme une pratique essentielle pour préserver la productivité des sols et protéger les cultures contre les ravageurs. La rotation des cultures aide à réduire les risques d infestations de maladies et d insectes. Cependant il faut non seulement alterner les cultures mais aussi tenir compte de l existence de maladies et d insectes communs à plus d une espèce ou même à plus d une famille. Par exemple la pourriture sclérotique peut attaquer le haricot et le soya qui sont deux cultures de même famille mais également le canola qui est d une famille différente. En travail réduit le choix des cultures nécessite que l on tienne compte aussi de l impact du type de résidus sur l équipement requis pour le semis. Selon le type et la quantité de résidus les besoins en équipement de semis peuvent varier. Par exemple un semis sur un précédent soya est possible sans l utilisation de tasse-résidus sur le semoir. Cependant si le précédent est une c u l t u re de maïs la présence de tasse-résidus est recommandée pour dégager le rang. Quelques points importants La monoculture est la pire pratique à adopter; on doit viser une rotation d au moins 3 cultures de familles différentes et même de préférence 4 (ex. : maïs soya céréales trèfle rouge). Une bonne pratique consiste à alterner les graminées et les feuilles larges. Les principaux avantages des rotations sont qu elles: - aident à la répression des maladies et insectes; - aident à maintenir une bonne structure de sol ; - accroissent ou stabilisent la teneur en matière organique; - aident à réduire l érosion ; - répartissent la charge de travail ; - facilitent la lutte aux mauvaises herbes vivaces lorsqu une culture à récolte hâtive (ex. : céréales) est intégrée dans la rotation; - permettent souvent de profiter d avantages supplémentaires comme l apport d azote par les légumineuses (soya luzerne trèfle etc.). La régie des cultures en travail réduit Cultivars et hybrides Lors du choix des semences il faut d abord s assurer que le cultivar ou l hybride choisi est recommandé pour la région où la culture sera implantée. Dans le cas des céréales le choix doit se faire en fonction de la zone agroclimatique alors que pour le maïs et le soya il faut tenir compte du nombre d UTM (unité thermique de maïs). 2-B page 1 2

En conditions de travail réduit les caractéristiques suivantes devraient être re c h e rchées lors du choix du cultivar ou de l hybride : bon potentiel de rendement ; germination et croissance de départ vigoureuses ; système de racines bien développé ; stabilité de rendement sous diverses conditions ; bonne résistance aux maladies. La publication annuelle du Conseil des productions végétales du Québec inc. intitulée Résultats des essais de maïs-grain et recommandations des cultivars de plantes oléoprotéagineuses et de céréales présente des données sur les hybrides et cultivars disponibles sur le marché et classifiés selon le nombre d UTM ou la zone agroclimatique. Cette publication contient aussi une carte des unités thermiques de maïs et des zones agroclimatiques. Les compagnies distributrices de semences sont une autre source importante d information sur le sujet. Culture en travail réduit au stade de démarrage Georges Lamarre MAPAQ Taux de semis Si la technique et l équipement de semis sont adéquats il n y a pas lieu d avoir recours à un taux de semis différent de celui recommandé en système conventionnel. Fertilisation et chaulage Les pratiques de fertilisation et de chaulage en travail réduit d i ff è rent peu ou pas de celles utilisées en travail conventionnel. Grâce au travail du sol les engrais de ferme les engrais minéraux et la chaux peuvent facilement être incorporés au sol. Pour les applications en bandes lors du semis il faut s assurer que les coutres à engrais sont bien tranchants et permettent de déposer l engrais à la profondeur voulue malgré la présence de résidus. Les applications d engrais sous la surface du sol en postlevée entre les rangs peuvent nécessiter l ajout de coutres circulaires devant les coutres injecteurs si la quantité de résidus est i m p o rtante et que ceux-ci n ont pas été hachés. L utilisation d un applicateur à roues étoilées est une autre alternative. Pour en appre n d re davantage sur les pratiques de conserv a t i o n associées à la fertilisation consultez le module 4. Équipements pour fertiliser en travail réduit - Applicateur d azote avec coutre devant couteaux Georges Lamarre MAPAQ - Applicateur à roues étoilées ENVIROSOL 2-B page 1 3

Le contrôle des mauvaises herbes Le passage d un système de travail conventionnel du sol à un système de travail réduit n occasionne habituellement pas de changement majeur au plan de la gestion des mauvaises herbes. La plupart des méthodes (chimiques mécaniques ou combinées) employées en système de travail conventionnel sont également utilisables en conditions de travail réduit. On peut ainsi envisager l emploi des méthodes suivantes pour lutter contre les mauvaises herbes : le faux-semis ; le brûlage chimique (en pleine couverture ou de façon localisée) ; l application d herbicides de présemis incorporés; l application d herbicides de prélevée (en pleine couverture ou en bandes) ; l application d herbicides de postlevée (en pleine couverture en bandes ou de façon localisée) ; le passage en pleine couverture de la houe rotative ou de la hersepeigne ; le passage du sarcleur léger ou lourd entre les rangs. Même si en travail réduit il n y a pas de problème dans la majorité des cas la présence accrue de résidus doit être prise en considération. Lorsqu ils sont très abondants (ex.: sur précédent maïs) ces derniers peuvent interf é rer avec les herbicides appliqués au sol et diminuer leur efficacité. Des mesures peuvent cependant être prises afin d atténuer ce type d effet comme l installation de tasse-résidus sur le semoir. Consulter le module 5 pour obtenir plus d information sur les méthodes de répression et sur les particularités de la lutte aux mauvaises herbes en travail réduit. Techniques de répression mécanique des mauvaises herbes - Houe rotative Georges Lamarre MAPAQ - Sarclage mécanique Aubert Michaud IRDA 2-B page 1 4

Pour en savoir plus. A G R I C U LTURE CANADA et MINISTÈRE DE L A G R I C U LTURE ET DE L A L I M E N- TATION DE L ONTARIO. 1993. Les pratiques de gestion optimales - Grandes cultures. 133 p.. BARTHELEMY P. D. BOISGONTIER et P. LAJOUX. 1987. Choisir les outils de travail du sol. Paris. Institut technique des céréales et des fourrages. 197 p.. CONSEIL DES PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU QUÉBEC inc. 1983. Les façons culturales. Conseil des productions végétales du Québec Agdex 517. 42 p.. CONSEIL DES PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU QUÉBEC inc. 1986. Bulletin technique n o 13. La dégradation des sols agricoles. Causes effets prévention et correction. Conseil des productions végétales du Québec AGDEX 570. 148 p.. MAYNARD D. 1995. Distribution des résidus primordiale au moment de la récolte. Pages 17-22 dans Maïs - La conservation des sols: un système global. Agri-Vision. 13 décembre 1995.. MÉNARD O. 1994. 30% de résidus après semis : ça commence à l automne. Pages 22-27 dans Fertilisation et conservation. Agri-Vision. 15 décembre 1994.. MINISTÈRE DE L AGRICULTURE DE L ALIMENTATION ET DES AFFAIRES RURALES DE L ONTARIO. 1997. Gestion du sol. Les pratiques de gestion optimales. Adapté pour le Québec par le Conseil des productions végétales du Québec. 68 p.. THIBAUDEAU S. 1996. Évaluation et adaptation des techniques de gestion des résidus pour le semis en pratiques culturales réduites. Rapport final. Entente auxiliaire Canada-Québec pour un environnement durable en agriculture. Programme d aide à l innovation technologique. 62 p. R É D A C T I O N Daniel Massicotte agronome ENVIROSOL Drummondville Jacques Denis ingénieur M. Sc. professeur Institut de technologie agroalimentaire de Saint-Hyacinthe C O L L A B O R AT I O N Yves Bédard ingénieur M. Sc. Département de gestion agricole Cégep de Lévis-Lauzon Lévis Jean Bourque T.P. Coopérative fédérée de Québec Trois-Rivières Pierre Chouinard agronome M. Sc. ENVIROSOL Drummondville Daniel Dostaler agronome professeur Université Laval Jean-Marie Harvey ingénieur Bureau de renseignements agricoles ministère de l Agriculture des Pêcheries et de l Alimentation du Québec Saint-Hyacinthe Georges Lamarre ingénieur agronome Bureau des renseignements agricoles ministère de l Agriculture des Pêcheries et de l Alimentation du Québec Sainte-Martine Odette Ménard ingénieure agronome Direction régionale Montérégie Est ministère de l Agriculture des Pêcheries et de l Alimentation du Québec Saint-Hyacinthe Sylvie Rioux agronome chercheure CÉROM R É V I S I O N François P. Chalifour agronome professeur Département de phytologie Université Laval Québec Richard Desrosiers agronome Direction des politiques du secteur agricole ministère de l Environnement du Québec Québec Jean-Pierre Dubuc producteur agricole Fédération des producteurs des cultures commerciales du Québec Saint-Isidore Daniel Guay vice-président Club Action Semis direct Saint-Bernard-de-Lacolle Daniel Lanoie producteur agricole Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec Longueuil Louis Ménard agronome Union des producteurs agricoles Longueuil Daniel Pelletier président Club Action Billon Saint-Hyacinthe GESTION DE PROJET MAPA Q Bruno Gosselin agronome Direction régionale de Québec ministère de l Agriculture des Pêcheries et de l Alimentation du Québec Québec Mario Lapointe agronome Direction de l environnement et du développement durable ministère de l Agriculture des Pêcheries et de l Alimentation du Québec Québec É D I T I O N Aude To u s i g n a n t ingénieure forestière Sillery S E C R É TAIRE À L É D I T I O N Jocelyne Drolet Conseil des productions végétales du Québec inc. Québec GESTION DU M ATÉRIEL VISUEL Chantal Tu r b i s agronome Conseil des productions végétales du Québec inc. Québec M O N TA G E Marc Brazeau infographiste Compélec C O O R D I N ATION DU PROJET Jacynte Lareau agronome M. Sc. Conseil des productions végétales du Québec inc. Québec CPVQ 2000 2-B page 1 5