Formation apicole La mise en hivernage. Guy-Noël JAVAUDIN

Documents pareils
1 cadre. 3 c 5 c. 7c 9 c. Actu Api n 19

Applicable à partir de l année d assurance 2014 Assurance récolte Apiculture Section 13,2 - Admissibilité

Journal du «Rucher de Félix», Jean. Sébastien. Gros (Mons 83) Rucher «Terre Sauvage» depuis novembre Le mot de L apiculteur : La météo Varoise

Mairie de SAINT DIDIER SOUS RIVERIE Téléphone : Télécopie : MARCHE PUBLIC DE FOURNITURES COURANTES ET SERVICES

Quel sirop choisir pour le nourrissement d hiver.

Le confort toute l année

R. A. A. Bébian. Mimographie, ou essai d écriture mimique. París, 1825

Fiche-conseil C5 Production d eau chaude sanitaire

Les abeilles à Bruxelles Défis et opportunités

46 ans d apiculture. 1) Présentation :

GRENADE / GARONNE 30 janvier Centrale de Restauration MARTEL Maryse LAFFONT, Diététicienne

DOSSIER DE PRESSE. Organisateur. Contact. Carolina Cardoso life.eu Chargée de communication + 32 (0)

Températion. Six avantages qui créent l ambiance.

S initier aux probabilités simples «Un jeu de cartes inédit»

Guide d entretien. de votre assainissement non collectif

Rucher Ecole Domaine de Blonay

Soltis Toitures et Isolation Durable

ÉDUCATION Côtes d Armor. Collèges publics. Charte de la restauration collective DIRECTION JEUNESSE PATRIMOINE IMMOBILIER

T. BONNARDOT 17/12/2010

Eau chaude - électricité

NOTICE TECHNIQUE SSC : Système Solaire Combiné eau chaude sanitaire / appui chauffage maison / appui eau chaude piscine

formations professionnelles fin 2014 / début 2015 hygiène alimentaire en restauration collective audit, conseil et formation professionnelle

AUDIT ÉCONOMIQUE DE LA FILIÈRE APICOLE FRANÇAISE

Nourrir les oiseaux en hiver

Récapitulatif de l audit énergétique de la copropriété 1 relais de la Poste à RANTIGNY 25/11/13

Réussir son installation domotique et multimédia

EN QUÊTE DU MONDE. Les nids de fourmis rousses. Présentation de la vidéo... 2 Générique... 2 description... 2 Principaux thèmes abordés...

L opération étudiée : le SDEF

Profitez au mieux de votre logement économe en énergie. Bâtiment basse consommation. Ce qu il faut savoir et comment vous adapter

Annexe 3 Captation d énergie

36% T.Flow VMC hygroréglable & chauffe eau thermodynamique QUAND LA VENTILATION RÉINVENTE L EAU CHAUDE. BÉNÉFICIEZ DE

Le bac à graisses PRETRAITEMENT. Schéma de principe. Volume du bac à graisses. Pose

LES RÉGULATIONS THERMIQUES DANS LA

COMMUNE DE BUELLAS BUELLAS BATIMENTS ET LOGEMENTS COMMUNAUX CONTRAT DE MAINTENANCE DES INSTALLATIONS DE : CHAUFFAGE ELECTRIQUE CHAUFFAGE GAZ

Compte-rendu d activité

TITRE DE L ACTIVITÉ : Vivre en groupe chez les animaux. DISCIPLINES ET DOMAINES D ACTIVITÉ de la discipline

Fiche 23 D où viennent les produits de mon petit déjeuner?

Énergies renouvelables. 10 employés. Boucher/ Charcutier

LA QUALITE DE LA PRODUCTION

DIAGNOSTIC DE PERFORMANCE ENERGETIQUE TERTIAIRE

ETAT DES LIEUX RAPPEL DE L ETAT DES LIEUX EFFECTUE EN JANVIER 1993

Classe verte à Hollenfels

HÔTEL DE VILLE ALLÉES GASTON RODRIGUES BP GRADIGNAN CEDEX TÉL. : FAX :

Eau chaude sanitaire FICHE TECHNIQUE

20 ans après l accident nucléaire de Tchernobyl: Les conséquences en Suisse

Sport et alpha ANNEXES

Titre du projet : Contribution à la réhabilitation et à la sauvegarde de

VOTRE EAU CHAUDE ELECTRIQUE

Prescriptions techniques et de construction pour les locaux à compteurs

CAHIER DES CLAUSES TECHNIQUES PARTICULIERES

Incitants relatifs à l installation de pompes à chaleur en Région wallonne

de faible capacité (inférieure ou égale à 75 litres) doivent être certifiés et porter la marque NF électricité performance.

CHANSONS ET COMPTINES

Résidence des Badinières

Activité 38 : Découvrir comment certains déchets issus de fonctionnement des organes sont éliminés de l organisme

Efficacité énergétique des logements à haute performance énergétique, HPE : Application au site de Béchar

Comment optimiser la performance énergétique de son logement?

La crise écologique. Perspectives anticapitalistes pour la préservation de la vie sur Terre

Etanchéité à l air dans la construction bois. Marc DELORME Inter Forêt-Bois 42

GUIDE. Guide pratique pour la lutte contre les fourmis sur le marché européen. PRATIQUE

GUIDE D'INSTALLATION. Lave-Vaisselle

TOULOUSE : ZAC de Garonne - Chemin de Chantelle Tél :

Rapport de fin de séjour Mobilité en formation :

40 ECO-CONSEILS 7 fiches pour une consommation annuelle d énergie plus légère.

Émissions de gaz à effet de serre (GES) pour le chauffage, la production d eau chaude sanitaire et le refroidissement

Le nouvel immeuble du groupe BEI : Climat interne et environnement

QU EST-CE QU UN CHAUFFE-EAU THERMODYNAMIQUE?

Arrêté Royal du 7 juillet 1994 fixant les normes de base en matière de prévention contre l incendie et l explosion : Notice explicative

SPECIALITE : RESTAURATION À LIRE ATTENTIVEMENT AVANT DE TRAITER LE SUJET

Nathalie Juteau. Nathalie Juteau CONSEIL D ADMINISTRATION Juillet 2007

Diagnostic de performance énergétique logement (6.2)

Maison Modèle BIG BOX Altersmith

FERRANDI Paris - Formation continue Une pédagogie active : faire pour savoir faire. Une école réputée pour son excellence

DÉCOUVREZ SON FONCTIONNEMENT EN 10 CLICS!

Comment bien s hydrater pendant l été?

SYSTÈME DE DALLE ACTIVE ACTIV+ TEMPÉRISATION DE DALLE POUR CHAUFFER OU RAFRAÎCHIR LE CONFORT POUR LE TERTIAIRE

Système de chauffage Alde Sûr, économique et respectueux de l environnement

Fourniture de repas cuisinés en liaison froide pour le service de portage de repas à domicile

Séparation air froid- air chaud. page 3. Organisation des câbles. page 9. Contrôle de l environnement. page 14

Charte PNNS Groupe CASINO Résultats

L énergie de l air extérieur pour une eau chaude sanitaire naturellement moins chère

Energie solaire

COMMENT CONSTRUIRE UN CRIB A MAÏS?

Aquitaine Thermographie

Rapport annuel de monitoring automatisé de la qualité de l eau

Le chauffe-eau à pompe à chaleur: fiche technique à l intention des installateurs

N composante 6 N action 6.2 Carte de Contrôle Qualite Agroalimentaire du Miel

Hygiène, sécurité et équilibre alimentaires dans les accueils collectifs de mineurs (ACM)

03/2015. Agrainoir.spirale. .Spirale HENON ble courte 6cm Modèle : Fabricants : Sarl_Henon spirales Agrainoir Metallique

>> Une solution pour chaque projet

Audits énergétiques. L efficacité énergétique dans les bâtiments

Diagnostic énergétique. Rapport d étude

Soltherm Personnes morales

Activités de mesures sur la masse à l aide d unités de mesure conventionnelles. L unité de mesure la plus appropriée

Règlement de principe - PARIS Année

P.L.H Patrick Leleu Humiditologue

Goodyear Les pneumatiques longue distance qui font économiser du carburant

Contrôle thermographique Tarifs et prestations :

Journées portes ouvertes ECOPHYTO

Règlement du restaurant scolaire

Transcription:

Formation apicole La mise en hivernage Guy-Noël JAVAUDIN 1

Sommaire Introduction : les principes de base Le bilan sanitaire et contrôle de la reine Le nourrissement spéculatif et d amassage Le resserrement de la colonie et l isolation de la ruche Les traitements d hiver Pratique au rucher Contrôle de l état sanitaire Contrôle des reines et du couvain Etat des provisions 2

Introduction L hiver est un moment périlleux pour la colonie d abeilles mellifères. En effet, contrairement à bon nombre d espèces d abeilles, Apis Mellifera ne va pas entrer en hibernation mais au contraire doit assurer la survie de la colonie par ses réserves de nourriture et la chaleur du couvain. Tous les gestes qui seront réalisés dans la ruche à l automne seront déterminants pour la saison suivante de la survie de la colonie à son développement au printemps et notamment il convient de favoriser : L'état sanitaire de la colonie Le nombre d'abeilles entrant en hivernage l'année précédente. La qualité de ces abeilles Les qualités et l'âge de la reine. La quantité et la qualité des réserves de miel et de pollen. C est ce qu on appelle la mise en hivernage regroupant toutes les opérations réalisées après la dernière récolte, soit mi-août dans notre région

La mise en hivernage-état sanitaire Trois éléments importants à vérifier : L état sanitaire de la colonie : Contrôle des maladies : situation des varroas, présence de loques, Nosema Son potentiel de survie: Etat de la reine Etat du couvain Réserves de nourriture : miel et pollen Sa capacité de développement : Pronostic après la disparition des abeilles d hiver Contrôle de la ponte Changement des cires : élargissement du nid 4

L état général de la colonie Le nombre d abeilles : La colonie doit être populeuse et c est le seul critère valable pour assurer sa survie à l hiver Si la colonie est faible, il va être nécessaire de la regrouper avec une colonie plus forte. Il ne faut pas considérer cette opération comme une perte mais au contraire nécessaire à la préservation du rucher. En effet, la colonie pourra être divisée au printemps suivant. Dès la mi août, il peut être recommandé de favoriser le développement des abeilles d hiver. Les abeilles d hiver sont les abeilles dont les larves ont été nourries à une période de forte présence de pollen en présence de nombreuses butineuses et à un moment où la reine a déjà entamer la diminution de sa ponte. Elles sont biologiquement différentes de leurs sœurs d été dans le sens principalement où leur masse adipeuse est fortement développée. Elles vont survivre à l hiver jusqu au mois de mars suivant.

La mise en hivernage-état sanitaire Traitement Varroase : en principe le traitement contre la varroa a été dispensé et arrive en fin de période, soit 8 semaines s il s agit des lanières Apivar. A ce stade il est possible d améliorer le rendement de la dernière semaine de traitement en resserrant les lanières autour du couvain résiduel qui n est plus que sur un cadre en principe. Il est maintenant recommandé d envisager un traitement complémentaire en hiver à l Acide Oxalique (voir les doses prescrites et la méthode d administration sur le site dans le chapitre «sanitaire» Nosema : l hiver est aussi une période de risque de développement de la Nosema. Un premier bilan est à réaliser à l automne et ce premier point nécessite un suivi constant (notamment présence de défécations anormales dans la ruche ou autour). Toutes les opérations d isolation de la ruche pour l hiver devront tenir compte de la nécessité de la protéger des sources d humidité et favoriser la bonne aération.

La mise en hivernage-état sanitaire Les maladies du couvain La varroa : Un test de présence (dans les cellules de mâles);disposition d un lange Les Loques : américaines et européennes Analyse du couvain (voir les symptômes dans le cours sur le sanitaire). En cas de détection de maladies contagieuses se rapprocher du GDS Prophylaxie : jamais de recette de cuisine, il est indispensable d utiliser des médicaments vétérinaires ayant une AMM et en suivre les prescriptions Éventuellement un complément de traitement anti-varroas Nettoyer les plateaux Changer les cires Les maladies des abeilles adultes courantes La Nosema : souvent au printemps Activité réduite de la colonie Déjections anormales sur la planche d envol, sur le toit, sur les cadres La maladie de l abeille noire : paralysie chronique ou aigüe 7

Le nourrissement de la colonie 8

Le nourrissement de la colonie La nourriture naturelle de l abeille Le pain d abeille : C'est le pollen frais, récolté dans les fleurs, déposé par les abeilles dans les alvéoles et mélangés avec une sécrétion faite de miel, de nectar et d'enzymes. Ceci déclenche un processus de fermentation naturel qui libère les composants du noyau du pollen. Le pain d'abeille contient entre autres des lipides, des protides, des hydrates de carbone ainsi que des acides aminés libres et des acides aminés essentiels. La conduite du rucher par le nourrissement Nourrissement spéculatif : Automne Printemps Nourrissement de réserve Apport de pollen Apport d eau 9

Le nourrissement de la colonie Le nourrissement spéculatif : il s agit d un nourrissement par petite doses d un sirop dit 50/50 soit 1 litre d eau pour 1 kg de matière sèche il doit générer un «enthousiasme» de la colonie qui va entraîner un renouveau de la ponte de la reine. La manière dont il est distribué est important : attention à ce qu il ne provoque pas un blocage de ponte. Le nourrissement d amassage : la colonie doit disposer de 15 kg de réserve environ à cette période de l année, soit au moins deux cadres de nourriture de chaque côté de la» grappe». Dans ces conditions, un nourrissement complémentaire doit être effectué avant le début d'octobre. Ce nourrissement doit intervenir avant les premier froid et doit permettre la constitution de réserves proche de la «grappe» Nourrissement d hiver : il est possible d apporter un complément alimentaire à la colonie en plein hiver (décembre/janvier) à l aide d une pate sucrée (candi) disposer directement au dessus des cadres à l endroit même où s est installé la grappe. Le bon moment sera alors celui choisi pour le traitement complémentaire à l acide oxalique.

Resserrement de la colonie et isolation de la ruche C est la colonie qui va être le principal isolant. Elle ne va pas forcément souffrir de froid dans la mesure où elle aborde l hiver en nombre suffisant. Cependant il peut être nécessaire de l aider : En protégeant les ruchers des vents dominants (Ouest) En protégeant la ruche de toutes les sources d humidité En resserrant la colonie autour de ses réserves En Préservant la colonie des prédateurs (mulots, oiseaux, ) Isoler le dessus de la ruche. la pose d'un nourrisseur couvre cadres complète l'isolation. Mais attention à maintenir une bonne ventilation de la colonie. En effet, il est important de conserver des ouvertures, surtout en hiver, afin d'éliminer le gaz carboniques de respiration de la colonie (plus lourd que l'air) ainsi que les déchets de cire et l'humidité facteur de moisissures dans les régions où les abeilles ne ventilent pas continuellement la ruche.

Les différents modèles de ruche Le modèle de ruche que l on choisi doit privilégier : Le diagnostic des maladies du couvain Le développement de la colonie Le confort des abeilles, notamment en hiver L accès à la nourriture, notamment en hiver La standardisation du matériel La facilité de travail de l apiculteur La performance des récoltes

Les grandes catégories de ruches Les ruches à développement vertical, avec hausses Warré Langstroth Ruche sur hausses Dadant Les ruches à développement horizontal, avec hausses Dadant Voirnot Les ruches à cadres Les ruches à barrettes Les ruches sans hausse La ruche kenyane Les ruches à rayons libres (traditionnelles)