Seconde 2008-2009 8. La Révolution ; la marine de guerre au XVIII e siècle La Bretagne de 110 canons, vaisseau-amiral d'orvilliers en 1778.
Proues du Fleuron et de la Belle-Poule. Tribord du Fleuron, de 1729, armé de 26 canons de 24 livres, 28 de 12 l. et 8 de 6 l. Batterie de la Belle-Poule, de 1765, armée de 26 canons de 12 livres. date percement longueur 1 e batterie 2 e batterie 3 e batterie gaillards bordées en livres Vaisseau de 104 (le Soleil Royal) 1669 14 53,5 28 de 36 30 de 18 28 de 12 14 de 8 & 4 de 4 Vaisseau de 80 (le Languedoc) 1766 15 58,5 30 de 36 32 de 24 18 de 12 Frégate de 12 (l'hermione) 1779 13 44,2 26 de 12 Vaisseau de 74 (le Téméraire) 1782 14 55,9 28 de 36 30 de 18 16 de 8 Vaisseau de 118 (le Dauphin Royal) 1791 16 63,7 32 de 36 34 de 24 34 de 12 16 de 8 2 030 2 064 312 1 676 2 520
Calibre, en livres L'artillerie de marine à la fin du XVIII e siècle Longueur, en mètres Masse, en tonnes Nombre de servants 4 6 8 12 18 24 36 1,78 1,97 2,22 2,43 2,60 2,76 3,08 0,68 1,04 1,40 1,90 2,36 3,13 4,35 4 5 7 8 9 11 14 Maurice Toussaint, Canonniers de marine. Écorché d'un vaisseau de 74 canons (28 de 36 l. ; 30 de 18 l. ; 16 de 8 l.).
Vivres à fournir pour l'escadre de M. d'orvilliers en 1778 Ration de mer pour un homme et un jour Pour armer un vaisseau de 74 Pour armer l'escadre (33 vaisseaux, soit 21 182 rations) Eau 3 pintes = 2,85 l. 1 755,8 hl. 54 332 hl. Vin Biscuits ou bière/cidre ou eau-de-vie ou pain Lard (au dîner) ou bœuf morue le ven. & sam. Haricots (au souper) ou riz ou fromage ou prunes ¾ pinte = 0,75 l. 1,5 pinte = 1,425 l. 3/16 pinte = 0,16 l. 18 onces = 540 g. 24 onces = 720 g. 6 onces = 180 g. 8 onces = 240 g. 4 onces = 120 g. 2 onces = 60 g. 3 onces = 90 g. 4 onces = 120 g. 862,5 hl. 26 689 hl. 66,5 t. 2 059 t. 22,2 t. 686 t. 14,8 t. 457 t. Sans compter 1 300 moutons vivants, de quoi faire 4 300 l. de moutarde en grain, le bois à feu, ainsi que la nourriture pour les différents états-majors (639 officiers, élèves & volontaires). NB : les officiers mariniers (1 754 hommes) ont droit à une demi-ration en plus ; les soldats embarqués reçoivent la ration des matelots, leurs sous-officiers la ration de maîtrise ; les domestiques et surnuméraires ne sont pas pris en compte. Source : règlement de 1786.
Munitions navales nécessaires au ravitaillement de l'escadre de M. de Grasse en juillet 1781 lors de sa station aux Antilles juste avant la bataille de la Chesapeake (26 août) : 32 bas mâts, 82 d'hunes, 28 de beauprés, 360 de perroquets, 130 canons (surtout de petit calibre), 43 000 boulets, 93 000 gargousses (en laine), 29 ancres, 44 000 cercles de mâts, peinture (rouge, jaune, blanche, noire), bois de chêne, jeu de voiles complets (40 voiles) pour 37 vaisseaux et 12 frégates et 1 500 marins (pour remplacer les morts et les désertés). Source : AN Ma B4-192. Dépenses de la Marine en période de guerre, en millions de livres tournois Guerres Dépenses préalables Dépenses du conflit Moyenne annuelle Dépense totale d'hollande (1672-1678) Ligue d'augsbourg (1688-1697) de Succession d'espagne (1702-1713) de Succession d'autriche (1744-1748) de Sept Ans (1756-1763) d'amérique (1778-1783) 60 16 47 61 80 106 70 200 160 116 295 690 18,5 21,6 17,2 35,4 53,5 159 130 216 207 177 375 796 Construction navale européenne Pays Vaisseaux Frégates Périodes Royaume-Uni France Espagne Russie Suède Danemark 671 435 179 167 101 85 750 326 85 173 51 46 Total 1 638 1 431 1661-1792 1661-1792 Années Concurrence franco-britannique Vaisseaux Frégates Royaume-Uni France Royaume-Uni France 1714 1727 1752 1760 1762 1775 1783 1792 122 114 121 145 145 108 125 131 58 42 54 49 47 63 61 76 67 54 78 115 103 73 162 125 12 9 25 32 20 37 49 67
Au choc des éperon succède le combat en ligne de feu latérale, effectué par bordée ; à la mêlée succède la ligne en théorie, dans les grands traités de tactique navale comme en pratique. Un inconvénient : la poudre noire dégage une fumée telle que la visibilité est réduite. D'où l'importance des signaux. De navire à navire, la distance idéale est d'environ 120 m. Quand on additionne cependant les batailles des XVII e -XVIII e siècles, on s'aperçoit que les batailles «en ligne de file» (Vélez-Málaga, Sicié, Mahon) ne représentent qu'une partie des engagements. Il ne faut pas oublier ni les batailles de convoie (Smyrne, l'estenduère), ni celles qui visent aux bombardements purs (Alger, Gênes, Tripoli, Le Havre) ou au débarquement (Teignmouth, Saint- Cast, Quiberon), ni les batailles de siège (Nice, Alicante, Barcelone, Villefranche), ni celles qui ont pour objectifs razzias, butin et rançon (Carthégène des Indes, Rio de Janeiro), encore moins les attaques de l'adversaire au fond des ports (Guetaria, Palerme). Sans oublier non plus les caprices du vent et la violence des courants, ou le retournement des marées qui ont tôt fait de déranger le bel ordre initial (Barfleur/La Hougue). Mais la ligne, née vers 1628 (au siège de La Rochelle) fut de plus en plus contestée dès la guerre d'amérique (les Saintes, Suffren en Inde) du fait de la rupture de la ligne adverse offre au moins trois atouts : pagaille chez l'adversaire décontenancé ; efficacité de l'attaquant, car le navire qui coupe la ligne adverse peut prendre l'adversaire par un tir en enfilade qui décime les équipages des deux navires entre lesquels il passe ; en outre il peut aboutir à prendre l'adversaire entre deux feux d'autant plus meurtriers que celui-ci ne dispose jamais d'équipages suffisants pour armer les deux bordées de son navire à la fois. On passe alors du combat à moyenne distance (maximum 200 m) au combat à portée de pistolet. Jean Meyer, article «Tactique navale», in Dictionnaire d'histoire maritime, édition Robert Laffont, Paris 2002. La Bretagne de 110 canons a été lancé en 1766 à Brest ; rebaptisée le Révolutionnaire en 1793 ; a participé à la bataille d'ouessant en 1778 et à celle de Prairial en 1794 ; démoli en 1796. Le Fleuron de 64 canons a été lancé en 1730 à Brest ; il brûle en rade de Brest en 1745. La Belle-Poule est une frégate de 26 canons, lancée en 1766 à Bordeaux ; elle reconduit Benjamin Franklin en 1778 et combat l'arethusa à son retour ; prise en 1780, elle est incorporée à la Royal Navy jusqu'en 1796. Le Soleil Royal de 110 canons a été lancé en 1669 à Brest ; il participe à la bataille de Béveziers en 1690 ; explose devant Cherbourg après la bataille de Barfleur en 1692. Son équivalent de la flotte du Levant (Toulon), le Royal Louis, portait la devise «Je suis l'unique dessus l'onde et mon Roy l'est dans le monde». L'Hermione est une frégate de 26 canons, lancée en 1779 à Rochefort ; elle a emmené La Fayette à Boston en 1780 ; combat contre la frégate anglaise l'iris ; sous le commandement de Latouche-Tréville en 1781 reçoit à son bord le Congrès américain ; dans l'escadre des Indes en 1782 ; naufrage en 1793 au large du Croisic. Le Languedoc de 80 canons a été lancé en 1766 à Toulon ; rebaptisé l'antifédéraliste en 1794 et la Victoire en 1795 ; vaisseau-amiral de d'estaing, il a participé à la prise de la Grenade en 1779 ; démoli en 1798. Le Téméraire de 74 canons a été lancé en 1782 ; a participé à la bataille de Prairial en 1794 ; démoli en 1801. Le Dauphin Royal de 118 canons a été lancé en 1791 à Toulon ; rebaptisé le Sans Culottes en 1792 puis l'orient en 1795 ; vaisseau amiral de Brueys, il explose lors de la bataille d'aboukir en 1798. Cours et documents disponibles sur : www.falba.fr