>> spécial retraités. Qu est-ce qu être retraité aujourd hui. La santé fait son marché! p 3. pp 6 et 7. snuipp. snuipp.fsu. ÇyÉá



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Transcription:

La santé fait son marché! p 3 Qu est-ce qu être retraité aujourd hui pp 6 et 7 >> spécial retraités snuipp ÇyÉá snuipp.fsu N 38 >> de cembre 2004 Pouvoir d achat, assurance maladie Enjeux d aujourd hui édito 40 % des retraités considèrent leur départ en retraite comme une période positive de leur vie. Cette proportion s accroît en fonction du niveau de rev enus, de la présence d nefants et de la situation de santé nous indique une récente enquête de l INSEE. Si, avec l âge, le lien et la référence à la vie professionnelle s estompent, gageons que le rapport avec le métier d ensiegnant reste particulièrement fort comme l atteste le nombre de retraité qui restent syndiqués après leur vie active. Suivre l évolution du métier, poursuivre les débats éducatifs, continuer de partager une communauté d idées et de convictions constituent sans doute les les multiples raisons de poursuivre l engagement syndical. En effet, s investir dans une association, auprès de sa famille ou se livrer à tout ce que l on n a pas eu le loisir de pratiquer sans courir après le temps en laisse pour réfléchir et agir. Le devenir de l école, mais aussi la revalorisation des pensions, le droit à la santé... en fournissent encore de multiples occasions.

L action sociale est à la baisse Souvenez-vous. Eté 2 003 la canicule, 15 000 morts essentiellement parmi les personnes âgées. Octobre 2 004 semaine bleue centrée sur les retraités et personnes âgées. Le gouvernement et ses représentants, Mme Chirac y sont allés de leur couplet sur la solidarité nécessaire, leur volonté de tout faire pour nos anciens, l appel à resserrer les liens conviviaux, combattre les phénomènes d isolement Larmes de crocodiles vite chassées par la rigueur budgétaire qui frappe en tout premier lieu les personnes isolées ou en situation de précarité.. Le projet de budget 2 005 passe à la trappe les dernières prestations spécifiques aux retraités :. L Aide à l Amélioration de l Habitat des Retraités est purement et simplement supprimée! Une ponction de 1 329 794 sur un budget déjà indigent en ce secteur comparé aux sommes consacrées par les comités d entreprises des grandes sociétés ou des entreprises publiques. Aide Ménagère à domicile une baisse de 18,7 % des crédits soit une ponction de 3 500 OOO. Dans le même temps la participation de l Etat au financement de l APA n évolue pas. Personne ne conteste que des prestations peuvent évoluer. Les représentants de la FSU depuis des années ont fait des propositions afin que l action sociale soit mieux connue des retraités. Que reste-il aujourd hui en matière d action sociale spécifique pour les retraités de la fonction publique? Pas grand chose hormis la participation de 1,8 millions d euros à l APA. Ne reste que le chèque vacances qui est lui aussi bien menacé. Pourtant la dégradation des conditions de vie devrait inciter l Etat à rénover et développer l action sociale en direction de ses agents ne serait-ce que pour la mettre à niveau de ce qui existe pour une grande majorité de salariés : par exemple le chèque emploi service dont les études montrent que les personnes âgées de plus de 70 ans et les bénéficiaires de l APA représentent 1/3 des utilisateurs d emplois à domicile. Cela va évidemment bien au delà des seuls retraités, il suffit d étudier l emploi de cette prestation par les salariés du privé pour s en convaincre. Loin d être moteur et novateur en la matière l Etat est un frein au développement de cette prestation en direction de ses salariés. Une revendication à mettre en débat. Un plein d essence Prime de 70 euros Dernier coup de pub de Sarkozy ministre des finances, les retraités bénéficiant du minimum vieillesse recevront une prime de 70 pour compenser la hausse du pétrole. Toujours rien en vue pour compenser les pertes de pouvoir d achat liées à l inflation, hausse des impôts locaux Suivez le guide L Union Nationale des Centres Communaux d Action Sociale (UNCCAS) publie un guide pour tout savoir sur l aide à domicile dans le secteur public et les services gérés par les CCAS/CIAS. Assurance maladie : ce qui va changer en 2005 Le spécialiste moins remboursé Si vous allez chez votre médecin spécialiste sans consulter votre médecin traitant, vous paierez plus cher et vous serez moins remboursé. Une exception : la maladie longue durée et les affections chroniques. C est bien, le premier pas vers une médecine à deux vitesses. Priorité aux génériques Vous avez le choix ( sic) de choisir le médicament original mais la sécu et les mutuelles ne rembourseront que sur la base du produit générique. Le reste sera de votre poche. 1 par acte médical Dès le 1er janvier, une franchise de 1 sera appliquée sur toutes les consultations de généraliste ou de spécialiste en ville, clinique, hôpital ou centre de santé. Cette même franchise s applique aussi sur les analyses et actes biologiques. Comme le forfait hospitalier cette franchise est révisable chaque année. Les Mutuelles ne peuvent prendre en charge cet sous peine d une pénalité représentant 7,5% de leur chiffre d affaires. Forfait hospitalier 14 euros ( 13 aujourd hui) en 2 005, 16 en 2 006, 17 en 2007. Rappelons qu en 1983 le forfait était de 3,05 avec des arguments semblables à ceux pour justifier le 1 par acte médical. C est une hausse de + 359 %. Les assurés paieront l essentiel CSG + 0,4% pour les retraités 600 millions Assiette CSG ( 97% des salaires contre 95% en 2004) 1 milliard CSG sur revenus du patrimoine 630 millions CSG sur les jeux Entreprises 100 millions 780 millions SNUipp ÇyÉá, publication nationale mensuelle du Syndicat National Unitaire des Instituteurs, professeurs des écoles et Pegc, 128 Bd Blanqui, 75013 Paris 01.44.08.69.30 / email : snuipp@snuipp.fr Imprimé par nos soins - Prix du numéro : 0,80 CPPAP 0404 S 05288 ISSN 0183-0244 Directeur de publication : René Maurin Sommaire page 2-3 Brèves. Actu. page 4.5.6 La réforme des retraites page 7 Infos service Page 8 Lutter contre l illettrisme Ce journal a été réalisé en collaboration avec Michel Salingues, Yvon Le Guyadec, Joël >Chenet et René Giloux. 2

Le marché de la santé est ouvert La loi relative à l'assurance maladie, votée le 13 août est entrée en vigueur le 18 août. Fin octobre, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2005 a été adoptée par l'assemblée Nationale. Elleannonce les transformations structurelles envisagées par l'assurance maladie. A l'évidence, la santé n'est plus un droit. Le processus engagé conduit à une privatisation croissante des dépenses de santé. Pour sa part, le Premier Ministre parle d'une réforme effectuée. Pour notre part, nous devons proposer une autre réforme en tirant les leçons du processus qui aboutit à la situation actuelle. manipulation de l'information pour diviser et résigner les assurés sociaux. Notre argumentation montrant que le financement exclusivement basé sur les cotisations ou les prélèvements salariaux entraînait un déficit structurel d'autant plus important que l'emploi et le pouvoir d'achat reculaient n'a été que partiellement entendue. Il en va de même sur l'appréciation de la surconsommation médicale qui est apparue comme déterminante alors qu'elle n'est que marginale. Aujourd'hui, dans un contexte de misère et d'exclusion croissantes, la même opération s'engage contre l'hôpital. Il s'agit de le mettre au régime sec, alors que sa mission de service public génère des charges et des contraintes plus lourdes. Il 'agit de lui faire porter une réponse généraliste, laissant aux cliniques les activités gratifiantes et rémunératrices, la chirurgie spécialisée notamment. Quelles perspectives: La loi comporte trois chapitres: Le premier porte sur la maîtrise médicalisée des dépenses de santé Le second instaure une nouvelle "gouvernance" Le troisième porte sur les mesures de financement Au delà des mots et de quelques mesures de bon sens, par exemple la responsabilité du médecin, le dossier médical, le renforcement de la coordination du régime de base et des organismes complémentaires, les dispositions de la loi introduisent des mécanismes qui aboutissent à la diminution de la couverture du régime obligatoire et à la privatisation. La charge forfaitaire de 1 euros, l'augmentation du forfait hospitalier sont des éléments maintenant connus de tous. L'évolution vers une franchise importante et opposable est évidente du fait des déficits programmés. La progression de la part non remboursée conduit inévitablement à des contrats de prévoyance ou assurances complémentaires. Pour réaliser sans vague cette opération, il faut devenir maître d'œuvre et d'ouvrage. Le grand public sait moins que les leviers de décisions pour piloter cette évolution sont du fait de la loi, aux mains du patronat et plus particulièrement du M.E.D.E.F. La nomination par le gouvernement d'un directeur aux pouvoirs illimités en l'occurrence l'ancien chef de cabinet du Ministre DOUSTE-BLAZY, la création d'une union nationale des caisses d'assurance maladie (C.N.A.M., C.A.N.A.M., C.C.M.S.A.) pour donner au M.E.D.E.F. une majorité, le dévoiement de la haute autorité sont des outils déterminants. Par ailleurs, la loi de finance 2005 bâtie sur une évolution des dépenses de santé à hauteur de 3,2 % génère un déficit opposable énorme. Tous les experts et y compris la cour des comptes, annoncent une prévision de progression des dépenses de l'assurance maladie de l'ordre de 5 à 5,5 %. Ainsi, le comité d'alerte, dont la mission est de faire respecter l'o.n.d.a.m., devra t-il exiger des mesures de redressement qu'il est facile de prévoir dès lors que la loi de finances a verrouillé les recettes. Il est alors raisonnable de penser que les 7 milliards de déficit non pris en compte en 2005 seront reportés sur les assurés sociaux. Au total, la loi aura non seulement fragilisé le système de santé, effacé l'élection des représentants des assurés sociaux, diminué la couverture du régime obligatoire, mais aussi et surtout ouvert structurellement par le mécanisme du non remboursement, le marché de la santé aux institutions financières de prévoyance et d'assurance. Sur ce point, La Mutualité n'a rien à espérer dans cette transformation, les mutualistes ont tout à perdre. La page n'est pas tournée: Une loi se fait et se défait. L'important c'est de proposer une nouvelle réforme et d'en faire partager les objectifs et la logique par le plus grand nombre. L'important c'est de reconstruire une mobilisation qui soit à la hauteur des enjeux. La mutualité y a naturellement sa place aux côtés des organisations syndicales, des forces sociales du monde associatif. Le droit à la santé est un droit constitutionnel. Il peut encore être préservé. 3

4 Libéralisme ou solidarité? Au Etats Unis, il n existe pas d assurance maladie collective. Les conséquences font froid dans le dos. Selon les statistiques, 84,4 % de la population américaine disposaient d'une assurance privée maladie en 2003, et 15,6 % n'en avaient pas. Le nombre de personnes non couvertes, soit 45 millions, a augmenté par rapport à 2002. Elles étaient 31 millions (12,9 % de la population) en 1987. Les spécialistes craignent que cette tendance ne s'aggrave, en raison du coût croissant des soins. Le renchérissement de l'assurance-maladie est la conséquence de l'augmentation des dépenses de santé. Cellesci ont atteint près de 15 % du PIB, soit 1 600 milliards de dollars, en 2002. A comparer aux systèmes de soins fondés sur la solidarité. Une «semaine bleue» revendicative La semaine bleue consacrée aux actions menées en direction des personnes âgées a pris des couleurs plus revendicatives. A l appel de la FSU, des Unions Confédérales des Retraités, de la FGR des actions multiformes se sont conduites dans les départements. La mobilisation importante a conduit les médias a accorder une large place à ces actions - rassemblements ou manifestations : Paris (4 000), Marseille (3000), Nîmes (1 500), Lille (1000), Caen (200) - délégations en Préfecture, distributions de tracts sur les marchés Perte pouvoir d achat, fiscalité, hausse des prélèvements sociaux, APA, établissements spécialisés autant de revendications qui nécessiteront des prolongements de l action. Régimes maigres Un rapport du Conseil d'orientation des retraites du 3 juin 2004 confirme que l'équilibre des différents régimes est loin d'être assuré. Pour le Régime général " Au total, l'ensemble des mesures permettrait de réduire d'environ un tiers le besoin de financement initial du régime général (15,5 milliards d'euros en 2020) tel qu'il a été évalué par le Conseil d'orientation des retraites dans son scénario de référence. Le montant des transferts de cotisations de l'assurance chômage vers l'assurance vieillesse, nécessaire pour équilibrer les comptes du régime général en 2020, devrait être alors de 10 à 11 milliards d'euros." 94 33.1. " La partie du financement de la réforme résultant de redéploiements de cotisations, qui seraient possibles en cas de retour au plein emploi, a, quant à elle, soulevé beaucoup d'interrogations et continue d'en soulever. L'hypothèse économique retenue est-elle réaliste? Que se passera-t-il si elle ne se Cuisine et Dépendance Aller au-delà des mots Publié en juin, le dernier bilan de l'a.p.a., (Allocation Personnalisée d'autonomie) montre l'importance et la nécessité d'une véritable politique de prise en charge de la dépendance et du handicap. Sur la base des chiffres du premier trimestre 2004, le nombre de bénéficiaires de l'a.p.a. est monté à 827 000 soit une progression de 4,4 % par rapport au 31/12/2003. 58 % des bénéficiaires vivent à domicile, 42 % en établissement. 162 000 vivent en E.H.P.A.D. (Etablissement d'hospitalisation pour Personne Agée Dépendante) sous dotation globale (59 départements ont fait ce choix). Les personnes vivant en établissement ressortent essentiellement des niveaux de dépendance les plus élevés (GIR 1 et 2, 57 %). Rapporté au coût mensuel des séjours souvent plus de 2 500 lorsque la dépendance est forte, le niveau de l'a.p.a. devient déterminant. En créant une caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, le gouvernement a renoncé à la prise en charge par l'assurance maladie. En confiant cette charge aux départements, le gouvernement ajoute encore au risque du report du financement sur les usagers et les foyers fiscalisés. D'ores et déjà le coût du financement est évalué à 17 milliards. vérifie pas? " Avec une politique de l'emploi qui maintient le chômage autour de 10%, les craintes du COR ont toutes les chances de se vérifier. Pour les régimes de la Fonction Publique "A l'horizon 2020, les mesures inscrites dans la loi du 21 août 2003 permettraient de réduire le besoin de financement des régimes de la fonction publique de 13 milliards d'euros. Compte tenu d'un besoin de financement avant réforme évalué par le Conseil d'orientation des retraites à 28 milliards d'euros en 2020, le déficit restant serait de 15 milliards d'euros et serait comblé par un effort supplémentaire des employeurs publics" p98 33.3 Comment croire que l'etat et les collectivités locales pourraient dégager 15 milliards d'euros supplémentaires pour les pensions dans un contexte de politique de baisse des impôts et de réduction du déficit budgétaire? La contribution de solidarité (jour férié) est envisagée sur une base de 3 milliards. Les transferts de l'état et de l'assurance maladie sont censés couvrir le reste. Personne n'est dupe. Rapidement, l'équilibre va exiger soit un financement en forte hausse du Conseil Général, soit une diminution de l'a.p.a. A l'arrivée, l'évolution conduit tout droit à plus d'inégalités et à la remise en cause d'une compensation significative de la dépendance. Pour le S.N.U.I.P.P., une véritable prise en charge de la dépendance par l'assurance maladie s'impose. Dans nos démarches, cet objectif est pleinement intégré.

Retraité(e), mais pauvre. Il est de tradition dans de nombreux médias d'opposer actifs et retraités ; ces derniers ayant un niveau de vie supérieur aux actifs notamment les plus jeunes. Là aussi c'est oublié que le niveau de vie n'est pas uniforme et qu'une fraction de plus en plus large des retraités vit en dessous du seuil de pauvreté. En France, le seuil de pauvreté est fixé à 579 mensuels pour une personne seule en 2 000. Selon l'insee ( France portrait social 1996/2000), 470 000 retraités étaient en dessous du seuil de pauvreté en 2000 soit 40 000 de plus qu'en 1996. Il y a certes des effets de structures, mais l(insee souligne une surreprésentation de 10% parmi les personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Une situation qui risque de s'accentuer avec la conjugaison des effets des réformes des retraites publiques et privées et les pertes de pouvoir d'achat. Actifs, retraités, mêmes combats! Les intentions gouvernementales concernant la revalorisation des pensions et de la valeur du point d'indice pour les actifs en 2 005 ne sont pas connues à ce jour, le gouvernement ayant refusé d'ouvrir des négociations. Actifs et retraités sont dans la même galère. Les effets des politiques libérales et les pressions du MEDEF pèsent sur le pouvoir d'achat de l'ensemble des salariés. Les indices de consommation des ménages commencent à répercuter les effets conjugués des pertes de pouvoir d'achat et du maintien d'un chômage massif, de la multiplication des situation d'emploi précaire. Or, tout le monde reconnaît aujourd'hui que c'est la consommation a été le principal - voire le seul sur certaines périodes moteur de la croissance ces dernières années. S'attaquer au pouvoir d'achat des salariés actifs et retraités c'est donc in fine s'attaquer à l'emploi et à l'économie. En s en tenant aux seuls aspects spécifiques du pouvoir d'achat des retraités, plusieurs éléments sont à prendre en compte. Evolution des pensions et des prix. Depuis la réforme des retraites, il y a un découplage, que nous combattons, entre évolution des salaires des actifs et pensions. Celles ci ne connaîtront donc plus d'effet positifs de structures (reclassement, point supplémentaires.) La comparaison est donc directe. Nos pensions cumulent à la fois les retards pris sur l'évolution du point d'indice entre 2 000 et 2 004 et, depuis, le retard sur l'indice INSEE. Voir encadré 4 Le poids des cotisations sociales. Depuis 1991, les retraités ont subi la plus forte augmentation des prélèvements sociaux. La CSG est passée de 2,65 % à 6,2%. L'écart entre actifs et retraités aurait pu faire l'objet de discussions dans une période où le niveau global des pensions et retraites a augmenté, mais les gouvernements ont imposé des mesures dans le cadre des divers plans sécu sans s'interroger sur le financement solidaire. Les mesures du plan Douste Blazy, les décisions des différents organismes complémentaires de couverture maladie atteignent des pourcentages largement supérieurs aux revalorisations prévues du niveau de nos pensions. La fiscalité locale et indirecte. Toutes les études confirment que le poids de la fiscalité locale, des impôts indirects et taxes sont en forte augmentation. Or tous sont proportionnels, et la fiscalité locale ne tient pratiquement pas compte des ressources. Leur augmentation pèse proportionnellement plus sur les faibles et moyens revenus que sur les autres. Les retraités et personnes âgées sont donc parmi les catégories les plus touchées et ce n'est pas un hasard si les études de l'insee montrent que le nombre de retraités et de personnes âgées sous le seuil de pauvreté est en augmentation. Quelles perspectives? La loi Fillon fixe le cadre de l'évolution des pensions; rattrapage pour 2 004 entre le 1,5% accordés au 1er janvier et la hausse constatée par l'insee et pour 2 005 la hausse prévue dans la loi de finance soit 1,8%. Le fait qu'aucune annonce ne soit faite montre que le gouvernement veut sans doute imposer un tour de vis supplémentaires aux retraités du public alors que la réforme leur coûtera déjà 4.5 milliards d'euros. Douste-Blazy dans le cadre du débat sur la loi de financement de la sécurité sociale a laissé entendre que les pensions du privé ne pourraient être revalorisées que de 1,6 au lieu des 1,8 attendus. Pas besoin d'être grand clerc pour prévoir les décisions qui pourraient être prises pour les pensions du public. Le gouvernement voudrait-il nous refaire, sur un autre mode que celui des actifs, le coup de la désindexation? Les retraités ne se laisseront pas faire et lutteront afin que leur réalités soient prises en compte. L'application stricte de la loi ne règlera pas l'ensemble des questions. Le maintien du pouvoir d'achat, le bénéfice d'une partie des fruits de la croissance nécessitera des mesures complémentaires notamment pour les pensions et retraites les plus faibles. Nos revendications doivent faire l'objet de négociations. Des négociations salariales doivent s'ouvrir immédiatement. Etre aux côtés des actifs, lutter avec eux n'est pas une clause de style. Opposer les intérêts des uns aux préoccupations des autres ne ferait que favoriser une division favorable au gouvernement qui veut peser sur le pouvoir d'achat des uns et des autres. Après les initiatives unitaires de la mi octobre, les rencontres entre la FGR, la FSU et l'unsa vont de ce point de point dans le bon sens. Nous devons lutter ensemble pour obtenir un processus de revalorisation rapide des salaires et pensions. 5

La retraite : un projet de vie Les quinquagénaires et les sexagénaires sont les plus assidus aux élections. Une étude de l INSEE sur la participation électorale l atteste : 80 % des électeurs de 50 à 70 ans ont voté lors des scrutins présidentiel et législatif de 2002. Dans un contexte de reflux de la participation électorale, le poids électoral des seniors reste déterminant. Les préjugés des partis Pour autant leur regard sur «les politiques» n est pas très éloigné de celui des plus jeunes. Ils attendent des politiques qu ils recollent au terrain, qu ils règlent les problèmes qu on leur soumet Eux aussi peuvent éprouver du ras-le-bol ou du désintérêt. Si l enquête confirme que les seniors sont plutôt enclins à reconduire l équipe en place, l idée reçue selon laquelle leur vote serait acquis à l extrême droite est elle infirmée : en 2002, ils n ont pas plus voté Front national que les autres classes d âge. Un «ghetto de l âge» révélé par la canicule Un Français sur trois a aujourd hui plus de 50 ans. Ils seront 50 % en 2040. Ces données ne semblent pas anticipées par les partis politiques. Jacqueline Costa-Lacoux, du CEVI- POF, n est pas tendre avec ces partis où «les caciques indéboulonnables ignorent superbement qu ils ont l âge de leurs plus vieux électeurs». Aucun des partis interrogés ne dit avoir de politique en direction du troisième âge. Ils décrivent plutôt des démarches empiriques et locales. Ainsi, les listes municipales se construisent essentiellement autour des jeunes et des seniors, qui occupent de nombreuses places d adjoints au maire et de conseillers municipaux. Malgré les louanges adressées à cette «main-d œuvre» militante, il aura fallu la canicule pour découvrir le «ghetto de l âge». Les «politiques» ont tout à coup redécouvert le 4e âge. Ces «vrais vieux» sont devenus, un enjeu politique. En effet, le retraité de 60 ans va peut-être demander aux candidats ce qu ils comptent faire pour sa mère de 85 ans. Répondre à cette question autrement que par des moyens financiers nouveaux ou des attitudes condescendantes permettrait de définir «une doctrine du vieillissement propre à impulser l action publique» comme le propose le sociologue Philippe Viriot Durandal. Un réseau face aux solitudes Marie-Jo André-Gouriou, responsable à Brest d Allô-Maltraitance, décrit «la solitude des personnes âgées comme la solitude de la retraite ; on a cassé quelque chose dans notre rythme. On est dans un ailleurs». Elle ajoute : «Quand on est dans l économie, on est obligé de vivre avec les autres. Quand on est à la retraite, il n y a plus cet effet d entraînement. Comment se replacer par rapport aux autres quand on vous dit que vous ne valez plus rien? Ça, les politiques s en préoccupent peu. Ils segmentent les âges. Il faudrait pourtant une éducation au vieillissement. Quand on construit un quartier, on amène des jeunes, on construit des écoles. Mais les gens vieillissent et un jour on découvre qu on n a pas réfléchi à la maison de retraite et au cimetière». À Brest, elle coordonne de nombreux ateliers de solidarité et d insertion qui après vingt-cinq ans d existence ont permis d apporter du lien social entre les générations. Retrouver un projet de vie La question de l utilité sociale, de la place, de l utilité humaine est essentielle à traiter. Les politiques semblent vouloir y consacrer un peu de leur temps et plus seulement en terme de coup financier mais plutôt en projet de vie. Souvent, même les retraités ont du mal à s en convaincre. Aujourd hui un retraité a, en moyenne, vingt-cinq ans d existence devant lui. Cela vaut le coup d avoir un projet de vie à la retraite. L activité est un prétexte pour découvrir qu il a des capacités physiques et intellectuelles. On va à l encontre des politiques qui disent «vous avez bien mérité le repos». Les après sont inégaux 6 L augmentation de la durée de vie est un des progrès majeurs du siècle écoulé ; un nombre croissant d individus accèdent à la retraite et en profitent plus longtemps. Un livre publié par l INED s est intéressé aux modes de vie de septuagénaires ainsi qu à leur monde intérieur (perception de soi, sentiment d ennui, de solitude). Bonheurs pour certains que d avoir vu naître des petits voire arrière-petits enfants, de s être fait de nouveaux amis ou encore d avoir connu une amélioration de leur état de santé, de leurs revenus, de leur perception et du vécu de cette étape de la vie. Plus nombreux sont ceux qui ont connu une fragilisation de leur environnement liée à la disparition de proches, la dégradation de la santé, la diminution des revenus ou l évanescence des relations familiales Et, de fait, 15 ans après avoir pris leur retraite, ils sont, par exemple, plus nombreux à n y voir que des inconvénients, la détérioration de l état de santé y étant pour beaucoup : tendances dépressives, sentiment d ennui ou de solitude. C est dans le domaine des loisirs que la mauvaise santé a le plus d incidences. Nombre de retraités ont également vu leur vie changer suite à la perte de leur conjoint. C est sur le moral que les répercussions du veuvage sont les plus manifestes et le mal être est d autant plus fort que le décès du conjoint est récent, même si les proches sont plus présénts pour aider à passer ce cap. Plus souvent veuves, en mauvaise santé, avec des revenus modestes, les femmes sont particulièrement pénalisées et, dans nombre de domaines, le handicap des femmes s est alourdi. Enfin, le capital culturel et économique accumulé durant la vie professionnelle influe sur la vie d après travail. Les ouvriers rencontrent plus souvent leur famille, mais restent en marge de la quasi-totalité des loisirs. Ils disent plus souvent ne pas savoir quoi faire, sont plus souvent dépressifs. Ces réflexions portent à penser qu à la condition près du maintien du niveau de vie, avec la poursuite de l amélioration de l état de santé, la plus grande survie des couples, l arrivée à la retraite de générations plus instruites, mieux intégrées encore dans l univers des loisirs, l effet dépressif de l âge s observera plus tardivement, prolongeant cette période heureuse du début de la retraite.

Ëtre retraité, une enquête de l INSEE Coin lecture - L'avenir est aussi aux loisirs Quelques traits significatifs peuvent être tirés de l enquête de l INSEE parue l été dernier. 70 % des retraités se sentent d abord «retraités tout simplement» avant de faire état de leur ancienne profession ; être retraité est donc une identité en soi. La majorité des retraités considèrent le passage à la retraite comme une période ni bonne, ni mauvaise. Seul, un retraité sur trois soit 4 % des retraités déclare considérer cette étape de la vie comme un passage vers une période plus difficile. En revanche, pour 40 % d entre eux, le départ à la retraite s inscrit dans une période plutôt positive de leur vie. Celles et ceux moins de 40 % dans l enquête qui jugent cette période difficile invoquent le manque d argent. Vivre en couple et en bonne santé favorisent un sentiment positif sur la retraite C est d abord la situation familiale et l état de santé qui déterminent l appréciation que porte les retraités sur cette période. L enquête ne révèle que ce que nous pensons tous : mieux vaut être riche et que pauvre et De fait, les problèmes de santé sont déterminants dans l appréciation portée. Cependant l enquête met en lumière trois points : les personnes ayant des petitsenfants au moment de partir en retraite sont enclins à considérer cette période plus positive que ceux qui n en n ont pas. Même constat de l enquête pour les personnes vivant en couple, la proportion des satisfaits, dans ce cas, doublant par rapport aux insatisfaits. Enfin, le moment du départ semble jouer un rôle important dans l appréciation portée : le jugement est plus souvent positif dès lors qu on est satisfait du moment de son départ. Un rapport à l ancien métier toujours présent? Sept retraités sur dix se sentent «avant tout retraités tout simplement». Un peu plus de deux retraités sur dix se sentent «retraités de leur profession». Très peu 4 % s identifient directement à leur ancienne profession et déclarant se sentir avant tout, médecin, instituteur, plombier L âge de départ influe sur l identification plus ou moins forte au métier ; les moins de 60 ans sont nombreux à se compter parmi les retraités sans référence à leur métier. De même pour les préretraités qui traversent une période transitoire entre la vie professionnelle et la retraite. Passé 60 ans et après quelques années de retraite, la vie professionnelle est suffisamment éloignée pour que la référence au métier s estompe. Étre retraité : des différences suivant l ancienne profession Les salariés du secteur privé, les commerçants et les artisans font moins référence de leur ancienne profession que les autres salariés. Les agriculteurs et les professions libérales revendiquent plus souvent leur profession. Ce sont eux, et les salariés des groupes professionnels bien marqués qui disent, de temps en temps, regretter leur travail : c est le cas de 56 % des retraités ayant exercé une profession libérale. Un départ bien vécu favorise l identification au groupe des retraités Près de 80 % des retraités qui auraient préféré partir plus tôt à la retraite se sentent retraités, sans référence à la profession antérieure. Métier pénible, problèmes de santé, désintérêt pour le travail, charges familiales nouvelles poussent à vouloir partir plus tôt en retraite. Ainsi, moins attachés à leur métier et décidés à partir plus tôt, ces salariés acceptent leur statut de retraité plus facilement que les autres. Inversement, ceux qui auraient voulu partir plus tard, se sentent moins retraités. En bref, lorsque le départ en retraite est vécu comme une contrainte perte de revenus, attachement au métier le statut social de retraité est rejeté. Les retraités, une classe sociale? Seuls 1 % des retraités revendique l appartenance à une classe sociale des retraités. En revanche, 36 % des retraités ont le sentiment d appartenir à la classe moyenne, 24 à la classe ouvrière, 11 déclarent être liés à un groupe professionnel : cadres, travailleurs, fonctionnaires. Les spécialistes le disent et le redisent. Le repli, l'isolement accentuent le vieillissement. Le maintien en bonne santé passe aussi par la convivialité et les loisirs. La convivialité c'est aussi l'affaire des retraités dans le syndicat. Le syndicat agit pour apporter les moyens d'une retraite épanouie, mais les moyens ne font pas tout. Les 400 retraités du S.N.U.I.P.P. dans le Morbihan le savent. Ils sont plus de 200 à participer aux activités, marche, spectacles, informatique, nautisme, mémoire d'école, débats philosophiques, chorale, soutien scolaire, séjours forme (thalasso et neige). Ces activités régulières ne sont pas sans retours. L'activité syndicale y a gagné en force et en rayonnement. L'intention est bien de les élargir*. * pour plus de détails contacter la section 56 du S.N.U.ipp. avec l'indication retraités. 7

Pension de reversion : recul du gouvernement, mais la vigilance est de mise Pour l instant, la tentative de mauvais coup a échoué, mais tout le monde est concerné. Bref historique. Après le tollé soulevé par le projet de réforme des pensions de réversion, le ministre de la santé a commandé un rapport au Conseil d'orientation des retraites (COR) sur la réforme des pensions de réversion. (Le Monde 21.09.2004). Selon ce projet initial, l'ensemble des retraités du régime général auraient été "touchés par les conséquences du décret réformant les conditions d'attribution des pensions de réversion au conjoint survivant". Mais, et le Ministre Douste- Blazy le confirme, le gouvernement a dû reculer. L opposition unanime et résolue des organisations syndicales et des associations de retraités l a contraint à suspendre, puis à annuler, la nouvelle réglementation qu il avait mise en chantier sur la pension de réversion dans le régime général. La loi d août 2003 avait modifié certaines des conditions d attribution de cette pension : mêmes droits pour les hommes et les femmes dans la fonction publique,suppression (progressive) des conditions d âge ainsi que celles relatives au mariage dans le régime général. Le montant aurait été maintenu à 54% de la retraite du conjoint décédé et versé sous condition de ressources. Les projets ministériels tendaient une fois de plus à rogner sur les quelques avancées obtenues en restreignant le nombre de bénéficiaires : ainsi ces nouvelles conditions, auraient, abouti à une économie de 8,7% sur les prestations versées aux plus de 55 ans. Plus de 2,3 millions de veufs et veuves en France perçoivent actuellement une "pension de réversion". Considérant que le système n'est plus adapté aux conditions socio-économiques actuelles, le gouvernement avait fixé le 24 août dernier, par décret, un plafond de revenus au-delà duquel la pension de réversion ne serait plus versée au conjoint survivant : 15 828 par an soit 1319 par mois. Jusqu ici, seules les ressources de la personne survivante étaient prises en compte. Le décret prévoyait que, à compter du 1er juillet 2006, la pension de réversion serait comptabilisée dans les ressources du conjoint survivant. Ce qui revenait à diminuer (ou à supprimer) la pension de réversion à environ 40% d éventuels bénéficiaires. Autre innovation : le montant de la pension de réversion aurait été révisable périodiquement en fonction de l'évolution des ressources du bénéficiaire. Auparavant, ce droit était acquis une fois pour toutes. La tentation aurait alors été grande, au nom de l équité public-privé, d aligner les retraités de la fonction publique sur ceux du régime général. L idée trotte encore dans certaines têtes. Nous sommes tous concernés! Soyons donc vigilants! La pension de réversion, avec ses insuffisances, représente, quel que soit le régime de retraite, un complément indispensable pour tous et plus particulièrement pour toutes celles et tous ceux dont les ressources avoisinent souvent le minimum vital. Elle est pour une majorité de femmes, en raison de vie professionnelle très soumise aux aléas familiaux, une protection contre une extrême pauvreté. C est aussi le rappel et la reconnaissance de ce qui a été versé durant toute une carrière, dans le cadre même de la solidarité. De son côté, la FSU est déterminée à continuer à agir pour défendre les avantages familiaux et conjugaux, à promouvoir des initiatives et à s associer aux mobilisations unitaires contre leur remise en cause.