La problématique de la prise en charge d un patient obèse. Pierre Vanaudenaeren CoAMU Province du Hainaut



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Transcription:

1 La problématique de la prise en charge d un patient obèse. Pierre Vanaudenaeren CoAMU Province du Hainaut

2 Une demande d avis a été demandée par le Conseil national des secours médicaux d urgence en sa séance plénière du 21 avril 2010. Cette demande porte sur la création éventuelle d un vecteur.

3 Projet : 3 XL - Transport bariatrique Rapport du groupe de travail Conseil National des Secours Médicaux d Urgence Mars 2011

4 Membres du Conseil National des Secours Médicaux - Dr Catherine Lebaupin Présidente du Groupe de Travail. Vice-présidente du Conseil - Dr Didier Taminiau Chef de projet SP IH Mons Hainaut - Marnix Peysson CS 112 Hainaut - Philip Vande Vijver UBA (Union belge ambulancier) - Yves Van Hassel CRB (Croix Rouge de Belgique) Experts invités: - Patrick Dubois IBZ (Protection civile) - Gérard Rommes ACS La Hulpe - Pierre Vanaudenaeren SAPG- Gilly - Jean-Noël Vandebenderie AFIU

5 Constat actuel (1) - 350 millions d obèses dans le monde - 25% des belges sont en surpoids, dont environ 15% sont de vrais obèses - 600 millions d euros en frais de santé en Belgique en 2000 - Le transport de ces patients est difficile, génère des dangers pour le soigné et le soignant, ainsi que des délais de prise en charge majorés, l ensemble ne permettant pas de garantir une qualité de soins optimale et digne - Il n existe que quelques initiatives de vecteurs privés, sinon chacun «se débrouille»

6 Constat actuel (2) A l heure actuelle, les services incendie interviennent pour aider les secouristes-ambulanciers lors de missions 112, installation du patient dans la civière de montagne et placement dans l ambulance ou dans une camionnette (Pas très confortable et une prise en charge pas très humaine pour le patient).

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8 Constat actuel (3) Le posthospitalier n est pas, lui aussi, sans poser de problème quand le patient doit quitter l établissement hospitalier. Les problèmes décrits en préhospitalier se retrouvent alors posés à l identique, avec la circonstance aggravante qu une grande partie des acteurs présents en préhospitalier (AMU-SMUR) ne sont plus présents et ne peuvent s engager sur de telles missions. Devant le refus de prise en charge des transporteurs, le service hospitalier se voit contraint de prolonger l hospitalisation.

9 Demande d avis au Conseil National Création d un vecteur : - pouvant transporter un patient pesant > 160 kgs - 24h./24h. et 365 jours/an - capable de donner des soins de qualité et d accueillir un SMUR si nécessaire - intégré à l AMU

10 Objectifs : Arriver à ce que le patient bariatrique : - Bénéficie des soins identiques et de même qualité - Puisse être pris en charge dans le respect de sa dignité - Ne soit pas pénalisé par des délais d intervention majorés

11 Méthodologie Analyse de la situation : - De quels chiffres dispose-t-on actuellement pour étayer ce dossier? - De quels moyens dispose-t-on aujourd hui? - Existe-t-il des accidents recensés à ce jour? - Quels sont les délais d intervention actuels pour ce type de transport? - Quels sont les coûts directs et indirects en rapport à cette problématique?

12 Analyses réalisées par le groupe de travail (I) Union Belge des Ambulanciers : - Tous ont été confrontés au problème du transport bariatrique ( Enquête 216 services 37 réponses ) - Fréquence de demande de transport peu élevée (? ) - La plupart du temps, improvisation du vecteur (container d un SRI, plancher d une camionnette couvert de draps, patient emmené dans son propre lit dans un fourgon )

13 Analyses réalisées par le groupe de travail (II) Association Francophone des Infirmiers d Urgence (AFIU) - Prise en charge peu fréquente - Quasi jamais de matériel adéquat - Achat de ce matériel non prévu par les directions hospitalières - Le problème supplémentaire est celui du retour au domicile

14 Analyses réalisées par le groupe de travail (III) Centres 100 - Envoi d une ambulance «classique», avec un SMUR si nécessaire et de renfort en hommes et en matériel - Les solutions sont variées et souvent improvisées: civière de montagne, transport au sol, aide transfrontalière (Allemagne), centre de médecine vétérinaire - Aides privées locales: Gasthuisberg, ACS La Hulpe, SAPG, clinique de l obésité à Esneux

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16 Analyses réalisées par le groupe de travail (IV) Protection Civile de Ghlin - 5 modèles envisageables : - ambulance modifiée et adaptée - container sur châssis 3T5 - semi-remorque 3,5T-5T - hayon élévateur 5T - container sur transcontainer 4X4

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22 ACS La Hulpe AS380

23 SAPG Gilly

24 Analyses réalisées par le groupe de travail (V) Matériel spécifique - Brancard Stryker (max. 727 kgs.) - Brancard Ferno (max 328 kgs. ) - Scoop (max. 250 kgs.) - Matelas à dépression (max. 550 kgs.) - Matelas de transfert (différentes tailles) - Petit matériel type brassard de tensiomètre (max. 60 cm. Ø) ou bassin de lit (max. 544 kgs.)

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26 Avis du groupe de travail (I) 1. Principes - 1 vecteur/province, agréé 112 et régulé par le système d appel unifié - Délai d intervention classique (secours le plus proche) et endéans l heure de réquisition - Envoi d un SMUR en appui si nécessaire - Le vecteur doit pouvoir être utilisé en TMS

27 Avis du groupe de travail (II) 2. Personnel et médicalisation - En mission urgente, il faut 2 personnes à bord du vecteur; en TMS, 4 personnes - Le vecteur est doté d un système de levage horizontal - Le plateau doit être amovible pour pouvoir le cas échéant transporter un lit - L accueil d une équipe SMUR dans la cabine doit être possible - Le contenu de la cabine doit répondre aux normes C/1789 (2010)

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29 Avis du groupe de travail (III) 3. Equipement - La liste d inspection des services d ambulances est validée sauf pour : - le scoop - le matelas à dépression - la chaise de transport - le matériel pédiatrique - Le matériel spécifique de remplacement existe

30 Avis du groupe de travail (IV) 4. Formation du personnel - Les pathologies du patient obèse sont spécifiques, de même que les techniques de manutention de ces malades - La formation de base est estimée à 45h. - Un recyclage annuel de 3h. est indispensable étant donné la fréquence peu élevée de ce type de transport

31 Avis du groupe de travail (V) 5. Aspect financier - Coût du vecteur (sans le matériel médical ni les frais de fonctionnement) = 200.000 à 250.000 euros - Le coût de la course devrait faire l objet d une mutualisation, car il ne semble pas acceptable de faire supporter ce coût au patient - Une étude d impact économique, tenant compte de l AR déterminant les missions des pompiers facturées ou gratuites, serait nécessaire

32 Et ailleurs, quels moyens?

33 Angleterre

34 France France

35 Les extrèmes

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37 Merci