LE PIB EST-IL UN BON INDICATEUR DU PROGRES ECONOMIQUE ET SOCIAL?



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Transcription:

LE PIB EST-IL UN BON INDICATEUR DU PROGRES ECONOMIQUE ET SOCIAL? Table des matières: Introduction :... 2 I. Le PIB est un indicateur partiellement pertinent...... 2 A. Pour mesurer la croissance des richesses matérielles... 2 B. Qui a une forte incidence sur le développement... 4 II. Qui doit être complété par d autres indicateurs... 5 A. Le PIB n est pas suffisant pour mesurer le développement humain... 5 B. Le PIB n est pas suffisant pour mesurer le développement durable... 6 Conclusion :... 6 1

Introduction : En septembre 2009, la commission Stiglitz, chargée, par le Président Sarkozy, de développer de nouveaux indicateurs de la richesse des nations, fait 12 propositions pour mettre en place des indicateurs plus qualitatifs permettant de mesurer l amélioration du bien être des populations et la durabilité de la croissance. En effet, jusqu ici la croissance était essentiellement mesurée grâce au produit intérieur brut, qui est un indicateur économique créé par le gouvernement américain en 1932, utilisé pour mesurer la production dans un pays donné. Il est défini comme la valeur totale de la production de richesses dans un pays donné au cours d'une année donnée par les agents économiques résidant à l intérieur du territoire national. Pourtant celui-ci est aujourd hui contesté car il reflèterait imparfaitement le développement humain ou écologique d un pays, voire même se révélerait générateur d effets pervers en incitant à produire sans tenir compte des dégâts environnementaux par exemple. Le PIB, élaboré par les comptabilités nationales pour mesurer la hausse des richesses matérielles, peut-il à lui seul rendre compte de l amélioration du niveau de vie et de la qualité de la vie des populations, ou de l utilisation efficiente des ressources? Après avoir expliqué pourquoi le PIB est un indicateur utile pour mesurer l augmentation des richesses, nous montrerons qu il n est pas suffisant et qu il doit être complété par d autres indicateurs pour prendre en compte toutes les dimensions du développement. I. Le PIB est un indicateur partiellement pertinent... A. Pour mesurer la croissance des richesses matérielles Le Produit intérieur brut (PIB) est un agrégat de la comptabilité nationale qui mesure la production d un pays en additionnant toutes les valeurs ajoutées des entreprises et les services collectifs non marchands des administrations auxquels on ajoute la TVA et les droits de douane nets de subventions. Le PIB mesure-t-il parfaitement la richesse créée dans un pays? Le produit intérieur brut, abrégé en PIB, est un indicateur économique utilisé pour mesurer la production dans un pays donné. Il est défini comme la valeur totale de la production de richesses dans un pays donné au cours d'une année donnée par les agents économiques résidant à l intérieur du territoire national 2

Rappel : CF FBCF VS X M PIB Le PIB est un indicateur centré sur la production marchande. En effet, pour agréger des biens et des services très différents, on est obligé de passer par le prix de marché qui sert d étalon de mesure. On ne peut additionner que des valeurs c est à dire des quantités multipliées par leur prix unitaire du moment, le prix courant. Il est censé refléter à la fois la valeur du produit créé, sa rareté et le désir des populations de l acquérir. Le PIB est donc un indicateur de richesse propre à une société marchande. Calculé par habitant, ou en parités de pouvoir d achat d un panier de consommation identique, il permet les comparaisons internationales. De plus, la comparaison des PIB dans le temps élimine la hausse des prix courants pour mesurer la hausse des richesses créées. D une année sur l autre, le prix d un bien évolue. Il devient donc impossible de comparer des productions d années différentes car les quantités n ont pas été évaluées avec les mêmes prix. On est donc obligé de «déflater» la production en multipliant les quantités de chaque année par un système de prix commun, celui d une année de référence. On obtient ainsi le PIB réel ou en volume ou à prix constant qui donne une mesure plus objective de la richesse créée. Le PIB essaye de prendre en compte un certain nombre d activités non marchandes. Tout d abord, les comptables nationaux opèrent des redressements pour prendre en compte une partie des activités souterraines (fraude sociale, travail au noir). Cependant, il ne la comptabilise pas entièrement. Or celle-ci peut représenter une part importante de la richesse nationale (exemple de la Grèce, doc 3). Ensuite, la production non marchande des administrations publiques et privées est évaluée à son coût de production pour être intégrée dans le PIB. Enfin, la comptabilité nationale essaye d évaluer un certain nombre de produits et de services que les ménages se rendent à eux-mêmes (la production des jardins, le loyer fictif des propriétaires de leur logement ). La commission Stiglitz propose d élargir cette évaluation à la production domestique ou au bénévolat. Même si le PIB est encore perfectible dans sa mesure de la production de biens et de services, on peut penser qu il donne une bonne indication de la richesse créée par un pays et disponible pour ses habitants. Cependant, l augmentation de la quantité de biens et de services correspond-t-elle à une amélioration du bien-être? Peut-on assimiler une accumulation de richesses matérielles au développement? 3

B. Qui a une forte incidence sur le développement Le PIB réel rapporté au nombre d habitant est un indicateur approximatif à la fois du niveau de vie ou de la quantité de biens consommée par la population. C est la raison pour laquelle le PIB par tête a été intégré dans l indicateur du développement humain (IDH), c est-à-dire le développement qui permet à une population de satisfaire tous ses besoins. Le PIB par tête peut-il être un bon indicateur du développement? Tout d abord, il y a bien une corrélation positive entre le PIB par tête et le niveau de développement humain mesuré par l IDH. En 2001 la Norvège avec un PIB par tête supérieur à 28 433 $ est première dans le classement du développement humain alors que le Niger se trouve à la 182ème place avec un PIB par tête de 753 $ (Doc 1). La croissance apporte incontestablement un enrichissement matériel aux populations en leur fournissant des biens et des services qui améliorent leur bien être (automobile, électricité, eau courante mais aussi services éducatifs ou de santé). De plus il y a bien une corrélation positive entre le PIB par tête et le degré de satisfaction des populations. La qualité de la vie s améliore au fur et à mesure que le PIB par tête augmente, jusqu à un certain point (Doc 4). La croissance du niveau de vie permet d accéder à la consommation de masse et de s éloigner du seuil de survie qui oblige les individus à un combat permanent et quotidien pour assurer leurs subsistances. L élévation du niveau de vie a ainsi fait reculer la très grande pauvreté dans les pays en développement. Enfin il existe un lien étroit entre la croissance mesurée par le PIB, et le niveau de l emploi dans un pays ; l augmentation de la croissance permet de faire diminuer le chômage ce qui créé un cercle vertueux de pouvoir d achat soutenant la production, de recettes fiscales permettant l investissement dans des services non-marchands qui améliorent la qualité de vie des résidants, et d investissement des entreprises. Le PIB est donc un indicateur qui semble pertinent pour mesurer le développement économique. Mais, est-il capable de mesurer le développement dans ses autres dimensions? 4

II. Qui doit être complété par d autres indicateurs A. Le PIB n est pas suffisant pour mesurer le développement humain Le développement humain suppose une amélioration du bien-être, de la qualité de la vie, de toute la population, et par conséquent d une réduction des inégalités. Or, le PIB n est pas capable, à lui seul, de nous renseigner sur cette amélioration. Tout d abord, la corrélation entre le PIB par tête et le niveau de développement humain n est pas toujours observée. France et Etats-Unis ont un IDH similaire, mais pourtant un PIB très différent (Doc 1). En effet, le niveau du PIB ne reflète pas nécessairement une égale couverture des dépenses de santé, qui joue un rôle clé dans l élévation de l IDH, ou un niveau de dépenses d éducation comparables. En outre, au delà de 15 000 $ par tête, la qualité de la vie ne progresse plus lorsque le niveau de vie s élève. Les populations sont plus riches matériellement mais ne ressentent pas une amélioration de leur bien être, qui est lié à d autres facteurs (Doc 4). Ensuite, le PIB est incapable de rendre compte de la qualité et des genres de vie. D une part, le calcul du volume de la production repose sur un indice des prix qui a du mal à évaluer l amélioration de la qualité des produits. D autre part, tout n est pas mesurable. La richesse des relations sociales, la richesse culturelle, l absence de stress dans la vie quotidienne...ne sont pas évaluées par le PIB alors qu elles contribuent énormément au bien être d une population. Enfin, le PIB par tête n est qu une moyenne qui peut cacher de profondes inégalités au sein de la population et un mal développement (Doc 4). On peut avoir une faible croissance du PIB par tête et un développement humain élevé parce que la richesse est mieux répartie. Les pays ont fait des choix politique différents en ce qui concerne la redistribution et la place de l Etat. Inversement dans certains pays, les ressources peuvent être accaparées par une minorité. La commission Stiglitz propose d utiliser le revenu médian, qui séparer la population en deux partie égale, et non le revenu moyen pour bien mesurer l élévation du niveau de vie de la population et d y ajouter des indicateurs plus qualitatifs. Le PIB ne peut donc pas mesurer efficacement l amélioration du bien être. Cependant, peut-on réduire le développement à une simple amélioration du bien-être des populations? 5

B. Le PIB n est pas suffisant pour mesurer le développement durable Le développement ne doit pas être seulement humain. Il doit être aussi durable c està-dire satisfaire à la fois aux besoins de toute la population de la planète (éliminer la pauvreté) et garantir aux générations futures un environnement stable. Or, le PIB se révèle un mauvais indicateur pour mesurer cette dimension du développement. Tout d abord, la croissance est productrice d externalités négatives qu il faut combattre. Est-il juste d inclure dans le PIB des productions destinées à réparer les dégâts de la croissance? Ainsi, les produits destinés à la lutte contre la pollution (usine de retraitement, double vitrage ) sont comptabilisés en plus et font augmenter le PIB alors qu ils ne servent qu à maintenir en l état notre patrimoine naturel et environnemental. Certains économistes proposent de retrancher ces productions du PIB et de calculer un Produit intérieur net (PIN) pour avoir une meilleure mesure de la croissance. D autre part, la croissance économique est destructrice de richesses naturelles non renouvelables. Le PIB n évalue pas cette production de la nature lorsqu elle est gratuite (l oxygène fourni gratuitement, le travail de pollinisation des abeilles) et ne donne que leur valeur marchande lorsqu elles sont exploitées économiquement sans prendre en compte le coût de leur disparition progressive (Doc 2). L empreinte écologique quantifie pour un individu ou une population la surface bioproductive nécessaire pour produire les principales ressources consommées par cette population et pour absorber ses déchets, soit à peu près 2 ha par personne. Or, en 2011, aucun pays ne parvient à cumuler un IDH élevé et une empreinte soutenable. Les pays qui ont un IDH élevé ont un développement insoutenable du point de vue écologique. Les pays en développement ont encore une empreinte écologique soutenable mais n ont pas atteint un niveau de développement humain convenable. La France a doublé son déficit total en 40 ans (doc 2), même si le déficit calculé par habitant montre un effort de rationalisation écologique des activités productives. Conclusion : Le PIB, même s il reste un indicateur indispensable pour mesurer la croissance des richesses matérielles et les écarts de niveau de vie, ne peut, à lui seul, évaluer le développement des pays. C est la raison pour laquelle d autres indicateurs ont été utilisés pour évaluer le développement humain et le développement durable. Or, un développement humain élevé semble incompatible avec le développement durable ce qui implique une révision complète de nos modes de développement et de notre conception du développement. La plupart des gouvernements de la planète sont conscients de l insoutenabilité de notre croissance actuelle. Les accords internationaux pour diminuer l effet de serre (Kyoto, Copenhague ) montrent une volonté d agir pour un développement durable. Les pays et les comptables nationaux vont-ils réussir à s accorder sur les indicateurs à retenir pour mesurer ce développement comme ils l ont fait, dans les années 1930-1940, pour le PIB? 1eres SES Rocroy 2011-2012 6