Point sur la maladie à virus Ebola en Afrique de l Ouest Situation au 02 avril 2014 Réunion du Cluster Santé du 03 avril 2014 1 Généralités : Les fièvres hémorragiques virales Les Fièvres hémorragiques virales (FHV) est un terme générique définissant une maladie grave, parfois associée à une hémorragie, causée par différents virus Un syndrome commun fait d hémorragies externes et internes et un état de choc, cause principale de la mort, permet de regrouper ces maladies sous la dénomination de "Fièvres Hémorragiques Virales«Principales fièvres hémorragiques : Les FHV transmises par des arthropodes (arboviroses) : fièvre jaune,denguehémorragique,fièvredelavalléedurift,fièvre de Crimée Congo FHV transmises par les rongeurs : fièvre de Lassa FHV à cycle naturel encore non connu dues à des Filovirus : FH de MARBURG & FH à EBOLA 2 1
Principales fièvres hémorragiques virales 3 Le Virus Ebola 4 2
Généralités sur la maladie à virus Ebola Le virus Ébola provoque de graves flambées épidémiques de fièvre hémorragique virale chez l homme. Taux de létalité pouvant atteindre 90%. Flambées surviennent principalement dans les villages isolés d Afrique centrale et d Afrique de l ouest, à proximité des forêts ombrophiles tropicales. Le virus se transmet à l homme à partir des animaux sauvages et se propage ensuite dans les populations par transmission interhumaine. On pense que les chauves souris frugivores de la famille des Pteropodidae sont les hôtes naturels du virus Ébola. On ne dispose d aucun traitement ni vaccin, que ce soit pour l homme ou pour l animal. 5 Généralités sur le virus Ebola Le virus est apparu pour la première fois en 1976, lors de deux flambées simultanées à Nzara (Soudan) et à Yambuku (République démocratique du Congo). Yambuku étant situé près de la rivière Ebola, c est de là qu est venu le nom de la maladie. Le genre Ebolavirus est l un des trois appartenant à la famille des Filoviridae aux côtés des genres Marburgvirus et Cuevavirus. Il compte cinq espèces distinctes: Bundibugyo (BDBV) ; Zaïre (EBOV); Reston (RESTV); Soudan (SUDV); Forêt de Taï (Taï Forest TAFV). Le sous type Zaïre induit une létalité de 90%, le sous type Soudan et les nouveaux variants récemment identifiés en Ouganda respectivement 50% et 25%. Contrairement à RESTV et TAFV, BDBV, EBOV et SUDV qui ont été associés à d importantes flambées de maladie à virus Ebola en Afrique, RESTV (Philippines et Chine), peut infecter l homme, mais on n a jamais signalé jusqu à présent de cas de maladies ou de décès qui lui soient dus. 6 3
7 Infections et épidémies à virus Ebola dans le monde Source : The Lancet, 2010 8 4
Rétrospective des épidémies à FHVE en Afrique 9 Localisation des précédentes épidémies en Afrique L Afrique de l Ouest est atteinte pour la première fois 10 5
Transmission Introduction dans la population humaine : après un contact étroit avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques d animaux infectés. En Afrique, l infection a été constatée après la manipulation de chimpanzés, de gorilles, de chauves souris frugivores, de singes retrouvés malades ou morts dans la forêt tropicale. Propagation dans les communautés : par transmission interhumaine, à la suite de contacts directs avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de personnes infectées, ou de contacts indirects par l intermédiaire d environnements contaminés par ce type de liquides. Les rites funéraires au cours desquels les parents et amis du défunt sont en contact direct avec la dépouille jouent un rôle dans la transmission du virus Ebola Des agents de santé se sont souvent infectés en traitant des cas suspects ou confirmés de maladie à virus Ebola. Cela s est produit lors de contacts étroits avec les patients, lorsque les précautions anti infectieuses n ont pas été strictement appliquées. 11 Chauves souris frugivores de la famille des Pteropodidae 12 6
Signes et symptômes La durée d incubation : de 2 à 21 jours. Brusque montée de la température, faiblesse intense, myalgies, des céphalées et irritation de la gorge. Ces symptômes sont suivis de vomissements, de diarrhées, d éruptions cutanées, d insuffisance rénale et hépatique et, dans certains cas, d hémorragies internes et externes. Les analyses de laboratoire révèlent une baisse de la numération des leucocytes et des plaquettes ainsi qu une élévation des enzymes hépatiques. Les personnes atteintes peuvent transmettre l infection aussi longtemps que leur sang et leurs sécrétions contiennent des virus Au cours des épidémies de fièvre à virus Ébola, les taux de létalité ont varié de 25% à 90% d une flambée à l autre. 13 Signes et symptômes 14 7
Mesures préventives La sensibilisation aux facteurs de risque et la connaissance des mesures de protection à prendre à titre individuel et collectif sont les seuls moyens de réduire l infection et la mortalité chez l être humain. Réduction du risque de transmission entre les animaux sauvages et l homme: éviter les contacts avec des chauves souris ou des singes/primates Éviter la consommation de la viande sauvage Eviter les contacts avec les sujets malades ou sujets contacts (réduction du risque de transmission interhumaine ) notamment avec leurs liquides biologiques. Réglementer les rites funéraires : les personnes mortes de cette infection doivent être enterrées rapidement et sans prendre de risque. Lutter contre l infection dans les établissements de soins y compris les laboratoires (règles de base pour l hygiène des mains, l utilisation des équipements de protection individuels, la sécurité des injections) : la transmission interhumaine du virus Ébola est avant tout liée au contact direct avec du sang et des liquides biologiques. N.B: Il n est pas toujours possible d identifier rapidement les patients présentant une maladie à virus Ebola car les symptômes initiaux peuvent manquer de spécificité. Il est donc important que les agents de santé appliquent les précautions d usage à tous les patients, quel que soit le diagnostic, dans toute pratique professionnelle et à tout moment. 15 Mesures préventives 16 8
Recommandations de l OMS Revitaliser les comités de gestion des épidémies à tous les niveaux ; Elaborer et vulgariser le plan de préparation et de riposte à l épidémie ; Renforcement la surveillance des fièvres hémorragiques au niveau des aéroports, le long des zones frontalières, au sein des communautés et dans les formations sanitaires; Guide OMS pour la préparation et la riposte aux épidémies de Fièvre hémorragique à virus Ebola Lignes directrices de l'oms sur la communication lors des flambées de maladies 17 Situation épidémiologique en Guinée 09 février 2014 apparition des premiers cas suspects 13 mars 2014 Une notification a été faite à l OMS des cas suspects de FHVE, dans le cadre du RSI(2005) 21 mars 2014 Déclaration officielle de l épidémie par le MSP 27 mars 2014 Notification de 4 cas confirmés à Conakry, la capitale A la date du 02 avril 2014, 134 cas dont 84 décès (létalité de 62,6%) ont été notifiés dans 6 localités (Guéckédou, Macenta, Kissidougou, Conakry, Dabola et Dinguiraye ) : Tous les groupes d'âge ont été touchés, mais la plupart des cas sont des adultes âgés de 15 59 ans Le sexe féminin (70%) est plus atteint que le sexe masculin Quatre agents de santé figurent parmi les décès 18 9
Récapitulatif des cas et des décès au 02 avril 2014 DISTRICTS CAS DECES LETALITE (%) Conakry 15 4 26 Guéckédou Macenta Kissidougou Dabola 80 58 72,5 26 14 53,6 9 5 55,5 3 2 66,6 Dinguiraye 1 1 100 TOTAL 134 84 62,6 Sujets contacts suivis au 02 avril 2014 Rubrique s # total de contacts Conakry Guéckéd ou Macenta Kissidoug ou Dabola Dinguiray e TOTAL 69 210 96 80 63 2 520 10
Epidémie de Fièvre Hémorragique Ebola en Guinée (02 avril 2014) 134 cas dont 84 décès (létalité : 62,6%) Nouveaux cas au 02 avril 2014 DISTRICTS CAS DECES LETALITE (%) Conakry 0 0 Guéckédou 1 1 100 Macenta 3 0 Kissidougou 0 0 Dabola 0 0 Dinguiraye 0 0 TOTAL 4 1 25 11
Evolution hebdomadaire des cas 45 40 41 35 30 28 25 20 15 10 5 0 12 12 10 8 7 4 4 3 3 1 1 SEM 49 013SEM 52 013 SEM 4 014 SEM 5 014 SEM 6 014 SEM7 014 SEM8 014 SEM 9 014 SEM 10 014SEM 11 014SEM 12 014SEM 13 014SEM 14 014 Situation dans les pays voisins LIBERIA : 07 cas suspects qui ont tous été prélevés et acheminés à Conakry pour analyse dont 02 confirmés et un (01) hospitalisé. 27 cas contacts identifiés suite à l investigation de 03 cas suspects décédés en Guinée dont les corps ont été transportés au Liberia pour inhumation. SIERRA LEONE : 15 cas contacts identifiés sont en cours de suivi suite au décès de cas suspects venant de Guéckédou. 12
25 Actions menées au Niger Recommandations du GNGE du 28 mars 2014 Le renforcement de la surveillance épidémiologique au niveau des points d entrées à savoir les frontières terrestres et maritimes, les gares, les aéroports ; La revitalisation des comités de gestion des épidémies à tous les niveaux ; Le renforcement du contrôle sanitaire de l importation des animaux sauvages en provenance des zones affectées; L élaboration d un plan de contingence contre la maladie ; La sensibilisation et formation du personnel de santé; La sensibilisation des agents des compagnies de transport et des populations aux bonnes pratiques de propreté et de mesures d hygiène. Actions menées au Niger Réunion du CNGE présidée par le Ministre, en présence du Représentant de l OMS et des autres partenaires Rencontre avec la direction de l'hygiène publique qui a la tutelle des techniciens d'hygiène aux postes frontaliers et aéroportuaires, pour le contrôle des animaux et produits dérivés. Lettres transmettant une fiche d'information à l'endroit des Ministères chargés de l'intérieur, de l'elevage, du Tourisme, du Transport, de l'assainissement, du Commerce, de l'hydraulique, des Affaires Etrangères en vue de renforcer la surveillance; Lettres transmettant des instructions sur la dynamisation des comités de gestion des épidémies, les mesures de prévention collectives et individuelles, le guide OMS sur la lutte contre la Fièvre Ebola) aux directions régionales de la santé publique Plan de contingence national de lutte contre Eboba est en cours d'élaboration Réunion du Cluster Santé pour l information des partenaires 26 13
Quelques liens utiles 1. Maladie à virus Ebola, Aide mémoire N 103, Mars 2014 http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs103/fr/ 2. Guide OMS pour la préparation et la riposte aux épidémies de Fièvre hémorragique à virus Ebola http://whqlibdoc.who.int/hq/1997/who_emc_dis_97.7_fre.pdf 3. Interim Infection Control Recommendations for Care of Patients with Suspected or Confirmed Filovirus http://www.who.int/csr/bioriskreduction/filovirus_infection_control/en/ 4. Contrôle de l'infection en cas de fièvre hémorragique virale en milieu hospitalier africain http://www.who.int/csr/resources/publications/ebola/who_emc_esr_98_2_fr/fr/ 5. Flambées épidémiques de maladie à virus Ébola : Bulletins d'information http://www.who.int/csr/don/archive/disease/ebola_haemorrhagic_fever/fr/ 6. Lignes directrices de l'oms sur la communication lors des flambées de maladies http://www.who.int/publications/list/who_cds_2005_31/fr/ 27 28 14
Nous vous remercions pour votre aimable attention 29 15