L évacuation des eaux



Documents pareils
LES EAUX USÉES. L évacuation des eaux usées. Les eaux vannes (EV) : eaux provenant des cuvettes de WC.

Guide d entretien. de votre assainissement non collectif

Le bac à graisses PRETRAITEMENT. Schéma de principe. Volume du bac à graisses. Pose

VILLE DE SAINT-MAUR-DES-FOSSÉS MISE EN CONFORMITÉ DE L ASSAINISSEMENT INTÉRIEUR D UNE PROPRIÉTÉ

Règlement numéro LA GESTION DES EAUX DE SURFACE ET LES RACCORDEMENTS AUX SERVICES D AQUEDUC ET D ÉGOUT. Avril 2011

Mon installation d assainissement non collectif PRÉSERVER LA RESSOURCE EN EAU ET RESPECTER LES MILIEUX AQUATIQUES. Guide.

Eau chaude sanitaire FICHE TECHNIQUE

Installations de plomberie

p. 4-5 p. 6-7 p. 8-9 p

RÉSUMÉ DES PRINCIPALES RÈGLES CONCERNANT LE RACCORDEMENT D UNE RÉSIDENCE AU NOUVEAU RÉSEAU D AQUEDUC ET D ÉGOUT DU VILLAGE

Traitement de l eau par flux dynamique

CARNET D'ENTRETIEN D'UNE INSTALLATION D'ASSAINISSEMENT AUTONOME

Environnement. préservé CONTACT LE SERVICE DE L ASSAINISSEMENT ET VOUS

Drainage linéaire & stockage des eaux ACO DRAIN. Un tout nouveau concept de drainage. Q-max, drainage et réseau d égouttage en 1!

L eau c est la vie! À l origine était l eau... La planète bleue. Les propriétés de l eau. L homme et l eau. ... et l eau invita la vie.

Systèmes de stockage simples à installer et économiques

Thierry Gallauziaux David Fedullo. La plomberie

Le petit livre. des toilettes. Les égouts ne sont pas des poubelles!

Tout connaître. sur l assurance et les dommages causés par l eau

Salle de bains FICHE TECHNIQUE

LES DTU PLOMBERIE SANITAIRE

NOTICE TECHNIQUE SSC : Système Solaire Combiné eau chaude sanitaire / appui chauffage maison / appui eau chaude piscine

Prévenir les dégâts d eau au sous-sol

Comment concevoir son lit biologique

Sommaire INTRODUCTION / Le contexte général de la commune / L état des réseaux / Le diagnostic des ouvrages d épuration...

Sommaire buses. Buses

Sommaire Page 3 : Chapitre 1er - Dispositions générales

Réglementation et dimensionnement des séparateurs à hydrocarbures

SANIBROYEUR, SANICOMPACT ET SANIPOMPE SILENCIEUX. pour créer des sanitaires partout dans la maison 50 ANS D INNOVATIONS!

Exemples de réclamations Assurance pollution pour entrepreneurs

Prescriptions techniques et de construction pour les locaux à compteurs

DÉCLARATIONS DU VENDEUR SUR L IMMEUBLE 1 INFORMATIONS GÉNÉRALES VENDEUR 2 / PAR VENDEUR 1 / PAR

Notice de pose NOTICE DE POSE Fond: 2. IMPORTANT:

EXEMPLES D'ACTIONS EN MATIÈRE DE GESTION DE L'EAU EN ENTREPRISE

ENCASTREZ UN EVIER ET POSEZ UN MITIGEUR A DOUCHETTE

EDUCATION A L ENVIRONNEMENT QUALITE DE L EAU

Le chantier compte 4 étapes :

ÉTUDES SUR L EAU N 86 MODALITÉS TECHNIQUES DU CONTRÔLE DES INSTALLATIONS D ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF DES HABITATIONS INDIVIDUELLES

CANALISATIONS A L AIR LIBRE OU DANS LES PASSAGES COUVERTS, OUVERTS SUR L'EXTERIEUR SOMMAIRE

Règlement du Service Public Communal de l Assainissement Commune de Vitry sur Seine 1

SALLE DE BAIN, DOUCHE, PLAN DE TRAVAIL CUISINE, PISCINE... Collage et jointoiement. L Epoxy facile

Systèmes d utilisation de l eau de pluie dans le bâtiment Règles et bonnes pratiques à l attention des installateurs

GUIDE D ENTRETIEN DE VOTRE SPA A L OXYGENE ACTIF

accessibilité des maisons individuelles neuves

Logiciel pavages drainants mode d emploi

«Silva Cell Investir dans l infrastructure verte»

BLUBOX Système de récupération des eaux de pluie

Grille d'évaluation Compétences reliées aux activités Evaluation du stage en entreprise

Commune de la Tène Viabilisation de la zone du casino

Solution azotée & Hydrocarbures

GUIDE TECHNIQUE DE REALISATION DES BRANCHEMENTS PARTICULIERS AUX RESEAUX D ASSAINISSEMENT ET D EAU POTABLE

Concevoir et organiser son aire de remplissage, de lavage et de stockage des effluents

MISE EN DÉCHARGE. Une entreprise de Bayer et LANXESS

eat recovery system Metos Traitement de Déchets Solus Eco Flex Waste La solution compacte à vos dechets!

Nous utilisons l eau et la rendons à la nature.

3. Artefacts permettant la mesure indirecte du débit

MISE À LA TERRE POUR LA SÉCURITÉ ÉLECTRIQUE

NOUVELLES POUR LE STOCKAGE DES

NOTICE DE MONTAGE ET D UTILISATION. Complément à la notice Fleck 5000 SXT. ADOUCISSEURS Mono bloc Classic Bi-bloc Bi-mono

Prévenir les dégâts d eau liés à la plomberie

UNE MEILLEURE CONNAISSANCE

Règlement du service public d assainissement collectif des communes de l ÉTOILE

GUIDE D'INSTALLATION. Lave-Vaisselle

RÉCUPÉRATEUR DE CHALEUR

Bacs de lavage et équipements de buanderie

REGARDS KERAPORT. ÉTANCHÉITÉ ET RÉSISTANCE À LA CORROSION.

Les dimensions mentionnées sont pour la plupart reprises dans la réglementation (STS54, NBN EN 3509), RGPT, arrêté royal du 07/07/97)

RÈGLEMENT # RELATIF AUX BRANCHEMENTS À L'ÉGOUT ET À L AQUEDUC

Les techniques alternatives dans la gestion des eaux pluviales. Jean Yves VIAU Directeur Opérationnel

Soltherm Personnes morales

RÈGLEMENT Règlement concernant les branchements à l aqueduc et à l égout municipal

PROJET DE DEVELOPPEMENT DES MODELS D EPARGNE D EAU POUR LA GESTION VIABLE D EAU ET D EAUX USEES

USAGERS. Assainissement non collectif. Guide d information sur les installations. Outil d aide au choix

AVIS. Demande de permis unique pour le stockage et la distribution de mazout de chauffage et de diesel routier chez TAHON s.a. à BRUNEHAUT.

4.2 C.C.T.P. GROUPE SCOLAIRE LES GENETS RENOVATION DES SANITAIRES INTERIEURS. Cahier des Clauses Techniques Particulières LOT 2 : PLOMBERIE

Produits nettoyants. Détergents en poudre. Savons à mains DÉTERGENT EN POUDRE POUR LAVE-VAISSELLE

Etude de diagnostic hydrogéologique du sous sol de Clamart Quartiers Schneider et Centre ville MAI 2013

= RÉALISATION DE QUALITÉ DURABLE

CENTRALES HYDRAULIQUES

STANDARD DE CONSTRUCTION CONDUITS, ATTACHES ET RACCORDS DE

VOTRE EAU CHAUDE ELECTRIQUE

Cours de Structures en béton

Le K5 Premium Eco!ogic Home offre un fonctionnement eco-responsable et une palette d accessoires complète, incluant un kit d aspiration par exemple.

Protection du personnel

Guide d installation Agrément n

EDFR/AC/KP/A4/030215

LE POINT DE VUE DE FNE

Systèmes de ventilation double flux CWL

L'assainissement individuel : est-ce une solution archaïque et chère?

OPUR Supercompact W8

L HABITAT. Technologie 5ème

G 7.10 G 7.10, ,

Une onzième machine pour 200 mégawatts supplémentaires de courant de pointe

SÉRIES SM Cribles CRIBLES À TROMMELS SM 414 SM 414 K SM 518 SM 620 SM 620 K SM 720 CRIBLE À ÉTOILES SM 1200 WE CARE

de l Université Laval Orientations et exigences générales et techniques de construction

R A P P O R T. Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, Bref historique

LOG 8869 Residential Brochure_FR:Layout 1 6/4/08 11:53 AM Page 1. Construire vert ne devrait pas être un casse-tête

Carnet photos. Visite commentée des travaux

Fabriquer ses produits ménagers naturels. Semaine Européenne de la Réduction des Déchets 2013

Transcription:

Fonds de Formation professionnelle de la Construction L installateur sanitaire L évacuation des eaux

L I N S T A L L A T E U R S A N I T A I R E EVACUATION DES EAUX FONDS DE FORMATION PRO FES SION NEL LE DE LA CONSTRUCTION Rue Royale 45 1000 Bruxelles Tél. : (02) 210 03 33 Fax : (02) 210 03 99 www.laconstruction.be 1 info@fvbffc.be

Fonds de Formation professionnelle de la Construction, Bruxelles, 2000. Tous droits de reproduction, de traduction et d adaptation, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous les pays. D/1698/2000/38 2

AVANT-PROPOS L élargissement du champ d activités du Fonds de Formation professionnelle de la Construction au secteur du Parachèvement s est accompagné d un partage des responsabilités entre une série de groupes de travail : les «Sections FFC». La section «Installations sanitaires, Matériaux synthétiques et Gaz» avait décidé, au départ, de réaliser un manuel scolaire. Au cours de l évolution des travaux, ce manuel a pris plutôt la forme d un ouvrage de référence pour la formation. C est ainsi qu il ambitionne de toucher un public aussi large que possible : les élèves du secondaire, les adultes en formation, les formateurs et, en fi n de compte... les professionnels eux-mêmes. Afi n de faciliter la tâche du lecteur, nous avons subdivisé l ouvrage en différentes brochures d une quarantaine de pages chacune. Une farde spéciale de classement est disponible pour les personnes qui désirent se procurer plu sieurs brochures ou la série complète. Vous trouverez une présentation de l ensemble de la structure de l ouvrage au verso de la page de couverture. Nous espérons que cet ouvrage contribuera à rendre la formation plus homogène et sommes convain cus qu il permettra tant aux élèves qu aux adultes en formation de se familiariser agréablement avec les multiples facettes du métier d installateur sanitaire. Nous voudrions remercier ici tous les enseignants qui ont participé à la réalisation de ce travail de longue haleine ainsi que les fi rmes qui nous ont aidés à choisir les illustrations et à corriger certains textes. Nous voudrions mentionner tout spécialement Messieurs N. De Pue ( ) (ancien président de la F. B.I.C. - Fédération Nationale des Associations de Patrons Installateurs Sanitaires et de Chauffage au gaz, Plombiers, Zingueurs et Ardoisiers-Couvreurs de Belgique) et G. Wouters (président ho no rai re de la Verenigde Lood- en Zinkbewerkers, Antwerpen) qui ont contribué à ce projet et en ont rendu possible la réalisation. Nous vous souhaitons beaucoup de plaisir dans votre lecture. Stefaan Vanthourenhout, Président du FFC. 3

TABLE DES MATIÈRES MODULE V: ÉVACUATION DES EAUX I. INTRODUCTION... 6 II. HISTORIQUE... 6 III. LES EAUX À ÉVACUER... 11 III.1. Eaux pluviales... 11 III.2. Eaux usées... 11 III.2.1. Eaux usées domestiques... 11 III.2.1.1. Eaux vannes (eaux fécales, eaux noires)... 11 III.2.1.2. Eaux ménagères (eaux grises)... 12 III.2.1.3. Eaux traitées... 12 III.2.2. Eaux usées industrielles... 12 IV. TYPES D ÉGOUTS PUBLICS... 12 IV.1. Type A: unitaire... 13 IV.2. Type B: unitaire limité... 13 IV.3. Type C: séparatif... 14 IV.4. Type D: pseudo-séparatif... 15 IV.5. Type E: égout à ciel ouvert... 15 IV.6. Type F: aucun égout... 16 V. CAPTAGE ET TRAITEMENT DES EAUX USÉES (VANNES ET MÉNAGÈRES)... 17 V.1. Appareils de collecte des eaux (récepteurs)... 17 V.1.1. Avaloirs... 17 V.1.2. Chambres de visite pour eaux ménagères... 19 V.1.3. Chambre de relèvement (poste de relevage)... 19 V.1.4. Fosse d aisance... 20 V.1.5. Fosse perdue... 21 V.1.6. Épandage souterrain... 22 V.2. Appareils séparateurs... 22 V.2.1. Fosse de décantation (débourbeur, dessableur)... 23 V.2.2. Dégraisseurs... 24 V.2.3. Séparateurs à hydrocarbures... 24 V.2.4. Séparateurs de fécules... 25 V.3. Fosses de prétraitement... 26 V.3.1. Fosse septique... 26 V.3.2. Fosse toutes eaux... 27 V.3.3. Filtre bactérien... 28 V.3.4. Filtre à sable... 29 V.3.5. Boues activées... 30 4

V.4. Systèmes de traitement naturels... 31 V.4.1. Lagunage... 31 V.4.2. Filtration par plantes palustres... 31 V.4.2.1. Champs d épandage... 31 V.4.2.2. Épuration par la zone des racines... 32 V.4.2.3. Champs d infi ltration... 32 V.5. Épuration à petite échelle... 33 V.6. Pose de réservoirs enterrés... 33 VI. CAPTAGE ET RECYCLAGE DES EAUX PLUVIALES... 34 VI.1. Pourquoi réutiliser les eaux pluviales?... 34 VI.2. Qualité de l eau de pluie... 35 VI.3. Eau de pluie - Installations de distribution... 36 VI.4. Citerne à eau de pluie... 37 VI.5. Filtrage des eaux pluviales... 39 VI.6. Installations de pressurisation... 40 VI.7. Remplissage d une citerne à eau de pluie... 43 VI.8. Appoints... 44 VII. INSTALLATION INTÉRIEURE D ÉVACUATION : TERMINOLOGIE... 45 VIII. ÉCOULEMENT ET VENTILATION... 48 VIII.1. Écoulement... 48 VIII.2. Ventilation... 52 VIII.2.1. Ventilation primaire... 52 VIII.2.2. Ventilation secondaire... 55 IX. DÉTERMINATION DU DIAMÈTRE... 60 IX.1. Détermination du diamètre des conduites d eaux ménagères... 60 IX.1.1. Calcul des conduites horizontales... 60 IX.1.2. Détermination du diamètre des conduites horizontales d eaux usées... 62 IX.1.3. Détermination du diamètre des colonnes de chute (verticales) d eaux ménagères... 68 IX.2. Détermination du diamètre de l installation de descente d eaux pluviales... 69 IX.2.1. Fonctionnement gravitaire... 69 IX.2.1.1. Détermination du diamètre pour les tuyaux de descente (verticaux)... 69 IX.2.1.2. Détermination du diamètre des conduites horizontales d eaux pluviales... 73 IX.2.2. Siphonnage... 74 5

I. INTRODUCTION MODULE V : ÉVACUATION DES EAUX Les premiers hommes n avaient pas besoin d installations sanitaires : ils se contentaient des arbres et de trous creusés dans le sol, tandis qu ils utilisaient l eau de la rivière ou du lac pour se baigner. Dans notre société de confort, nous trouvons normal que nos eaux usées soient évacuées sans que nous souffrions du moindre désagrément (mauvaises odeurs, bruit, vue). Mais cela n a pas toujours été le cas et beaucoup trop de pays sont encore dépourvus, à l heure actuelle, d un confort sanitaire minimum et des systèmes d évacuation et d égouttage correspondants si bien que des épidémies s y déclenchent régulièrement. SOURCE: AQUAFIN II. HISTORIQUE Des fouilles archéologiques réalisées dans la vallée de l Indus ont révélé que des villes datant d env. 2500 avant Jésus-Christ étaient déjà dotées d égouts. On a également retrouvé des vestiges de systèmes d égouts chez les Assyriens, les Égyptiens et les cultures minoënnes de l Antiquité. Dans la Rome antique, on creusait des canaux souterrains d évacuation des eaux (cloaca), parmi lesquels la cloaca maxima atteignait des dimensions énormes. On a également retrouvé, datant de la même époque, des vestiges d égouts à Cologne et à Trèves. On a retrouvé peu de traces de systèmes d égout datant du Moyen Âge en Europe occidentale, à l exception, entre autres, de l abbaye de Canterbury en Angleterre, datant du 12 e siècle, qui avait non seulement ses propres égouts mais également un réseau de canalisations doté de châteaux d eau. 6

Au début du Moyen Âge, on se baignait encore beaucoup en commun. Mais le retour des Croisés a amené un changement dans les habitudes. Les autorités religieuses de l époque ont interdit de se dévêtir pour entrer dans l eau. On considérait cette pratique comme une atteinte aux bonnes mœurs et tout au moins comme un défi inconscient au destin et l élément déclenchant de l une ou l autre maladie. Au Moyen Âge, les toilettes étaient très rares, ce qui entraînait des situations intolérables. Dans les villes, on bricolait des latrines le long des rivières, des canaux et des fossés, et c étaient ces cours d eau qui servaient d évacuation. Quand on pense que c est là aussi qu on s approvisionnait en eau potable, il ne faut pas s étonner que ces villes étaient régulièrement frappées d épidémies comme la peste, le choléra et la variole. Il a fallu attendre le seizième siècle pour voir s améliorer la situation, avec le début de la construction des fosses d aisance et des égouts dans certaines grandes villes. SOURCE: HET LATRINAIRE GEBEUREN Ces égouts ne sont le plus souvent qu une rigole creusée au bord de la rue et couverte de carreaux et qui débouche généralement dans l eau. Aux dix-septième et dix-huitième siècles, la situation sanitaire ne s améliore pas vraiment. C est sans doute l époque la moins hygiénique que l Europe ait connue. En France, par exemple, il fallait régulièrement évacuer les palais du Roi Soleil pour les nettoyer parce qu ils n étaient pas équipés de toilettes, alors que celles-ci existaient déjà sous une forme primitive. L horloger anglais Alexander Cummings a obtenu un brevet, en 1775, pour des toilettes possédant toutes les caractéristiques d un water-closet, comme une chasse d eau et un coupe-air. C est sans doute à cause de la grave épidémie de choléra qui a ravagé Londres en 1830 que Sir John Bazalgette (un des créateurs du système d égout mixte) a été chargé, en 1856, de développer un système d égouts pour la ville de Londres. Ce projet était complètement terminé en 1875 et les eaux usées se déversaient, via un système d égouts complet, dans les eaux de la Tamise. SOURCE: HET LATRINAIRE GEBEUREN 7

L urbanisation croissante et l industrialisation du 20 e siècle ont entraîné une pollution inadmissible de notre environnement (air, eau et cours d eau). Il s imposait de prendre des mesures draconiennes au niveau international. Une directive européenne (91/271) exigeait que toutes les agglomérations de plus de 10.000 habitants soient raccordées à un réseau d égout et d épuration avant l an 2000. En 1990, la Belgique atteignait un niveau d épuration de 33 % pour les eaux usées, reléguant notre pays à la queue du peloton européen (Pays-Bas 93 %, Allemagne et Grande-Bretagne 87 %, France 68 %). 100 Niveau d épuration en 1990 % 80 60 40 20 0 Épuration Pays-Bas Allemagne Grande-Bretagne France Belgique Au début de l an 2000, nos eaux d égout sont épurées au moins à 60 %. La directive européenne exige une épuration de toutes les eaux usées avant la fin de l an 2006. SOURCE: AQUAFIN Les eaux usées que nous produisons quotidiennement dans nos ménages (eaux usées provenant de la baignoire, de la cuisine, des toilettes, du lave-linge, du lave-vaisselle, etc.) aboutissent dans un cours d eau, via l installation d évacuation ou directement (fossé, ruisseau ou rivière). Elles peuvent également arriver dans une station d épuration des eaux d égout où elles sont soumises à un traitement avant d être déversées dans les eaux de surface. 8

Pour obtenir une épuration de bonne qualité, il faut consentir des efforts à différents niveaux. Ainsi faut-il, au niveau du logement, centraliser les eaux usées afi n d optimiser le fonctionnement des stations d épuration. L utilisation de la fosse septique est généralement déconseillée à cet égard. En effet, il est préférable que toutes les eaux fécales soient acheminées sans être traitées à la station d épuration, afi n que l action des bactéries y soit améliorée. (Respectez les règlements communaux.) L échelon suivant du réseau d égout est celui de la commune, qui assume la responsabilité des égouts au niveau des rues. Au niveau du quartier, les égouts privés débouchent dans le collecteur aux points de rejet. Les effl uents du quartier sont entraînés vers la station d épuration par un grand collecteur. La pose de ces canalisations et l épuration des eaux usées incombent à une intercommunale ou à la Région. SOURCE: AQUAFIN SOURCE: AQUAFIN 9

En Région Bruxelloise, le principe consiste dans le tout à l égout et l acheminement des eaux usées vers une station d épuration, tandis que la Région Wallonne impose des unités d épuration bien défi nies. Toutefois, les PCGE (Plans communaux généraux d égouttage) peuvent renforcer ces exi gences. Épuration mécanique ou primaire Épuration secondaire ou biologique Bassin de décantation Bassin de sélection en zone aérobie Bassin de sédimentation Vis sans fin Dégrillage Dessableur et dégraisseur Bassins d aération Élimination des nutriments en zone anaérobie, anoxique et aérobie Effl uent Infl uent Boue Boue de retour Boue de vidange Traitement des boues SOURCE: AQUAFIN La Région Wallonne a créé, en 1999, la SPGE (Société publique de gestion de l eau) à qui elle a confi é la mission d assainir l eau usée sur le territoire de la Région. La SPGE exerce cette mission avec le concours des organismes d épuration agréés. Elle doit, en outre, favoriser une coordination entre l égouttage et l épuration. Dans les zones (hameaux ruraux, habitations isolées ) où la pose d un égout n est pas rentable, on opte pour des microstations d épuration. Cette tâche peut incomber à la commune, mais il peut également s agir d une initiative individuelle. 10

III. LES EAUX À ÉVACUER III.1. EAUX PLUVIALES Ce sont les eaux provenant des précipitations atmosphériques (pluie, neige, grêle) qui ruissellent sur les toits, le sol et les façades. SOURCE: AQUAFIN III.2. EAUX USÉES Ce terme désigne les eaux à évacuer en général, à l exception de l eau de pluie. SOURCE: AQUAFIN III.2.1. EAUX USÉES DOMESTIQUES Eaux usées provenant des immeubles à appartements ou de bâtiments similaires. Pour connaître la défi nition exacte des eaux usées domestiques, il faut consulter la législation régionale. On distingue : III.2.1.1. Eaux vannes (eaux fécales, eaux noires) Eaux usées provenant des W-C, des urinoirs, des vidoirs d hôpital et des lave-pannes. 11

III.2.1.2. Eaux ménagères (eaux grises) Eaux usées provenant des activités ménagères telles que la lessive, le nettoyage, l hygiène personnelle, la préparation des repas, la vaisselle, etc. à l exception des eaux vannes. Dans certains cas, on y ajoute les condensats traités provenant d installations de chauffage ou de frigorie. III.2.1.3. Eaux traitées Eaux ménagères, eaux vannes ou les deux ensemble, après un traitement d épuration. III.2.2. EAUX USÉES INDUSTRIELLES Eaux usées d une autre nature que les eaux ménagères (nous n en parlerons pas dans cette brochure). IV. TYPES D ÉGOUTS PUBLICS Lorsqu on fait le plein, c est la source d énergie qui détermine le choix du carburant. PHOTO: J. VERHOEVEN PHOTO: J. VERHOEVEN Avant de raccorder un appareil électrique, on vérifi e sa puissance, afi n d éviter les accidents. Le choix du système d évacuation de l habitation dépend de l égout public qui se trouve dans la rue. Vous devez donc demander au service technique de la commune ou de la Région quel type d égout se trouve sous la chaussée et quel traitement les eaux usées doivent subir. Types possibles d égout public : unitaire type A unitaire limité type B séparatif type C pseudo-séparatif type D égout à ciel ouvert (ruisseau, fossé ou cours d eau) type E pas d égout, infiltration dans le terrain ou fosse perdue type F 12

IV.1. TYPE A : UNITAIRE ventilation primaire embranchement principal colonne de chute eaux ménagères colonne de chute eaux fécales embranchement secondaire coupe-air égout public amont limite propriété privée branchement privé égout principal égout secondaire égout privé descente eaux pluviales colonne d évacuation mixte aval SOURCE: CSTC Normalement, il n est pas nécessaire de prévoir un traitement avant de déverser les eaux usées dans un égout public. Il y a une seule canalisation d égout sous la voie publique. Ce tuyau convient pour recevoir tous les types d eaux usées domestiques sans le moindre traitement primaire. Avec ce système, nous pouvons déjà regrouper les eaux usées dans l habitation. Nous utilisons alors une évacuation mixte. Remarque : Le type A ne comprend pas de citerne, à moins que l on veuille récupérer l eau de pluie. Toutefois, l installation d une citerne à eau de pluie est obligatoire dans les constructions neuves. IV.2. TYPE B: UNITAIRE LIMITÉ ventilation primaire embranchement principal embranchement secondaire coupe-air ventilation fosse septique colonne de chute eaux fécales colonne de chute eaux ménagères égout public amont limite propriété privée branchement privé égout principal égout privé égout secondaire fosse septique toutes eaux descente eaux pluviales aval SOURCE: CSTC 13

Une deuxième solution consiste en un égout collecteur sous la chaussée mais avec une fosse septique pour eaux vannes. Ce type suppose une évacuation séparée pour les eaux ménagères et les eaux vannes. Les eaux vannes sont envoyées à la fosse d aisance et il y a une autre conduite d évacuation pour les eaux ménagères et éventuellement les eaux pluviales. Seules les eaux usées provenant des W-C et des urinoirs peuvent déboucher dans la fosse d aisance. Même remarque que pour le type A : une citerne à eau de pluie est obligatoire dans les constructions neuves. IV.3. TYPE C: SÉPARATIF ventilation primaire embranchement principal colonne de chute eaux fécales coupe-air colonne de chute eaux ménagères aval égout public eaux usées amont égout public eaux pluviales limite propriété privée branchement privé égout secondaire égout principal embranchement secondaire égout privé eaux pluviales égout privé eaux usées descente eaux pluviales colonne d évacuation mixte SOURCE: CSTC Une troisième possibilité consiste en un égouttage séparatif global. Ce système va certainement l emporter étant donné la présence de stations d épuration de plus en plus nombreuses. Les eaux vannes et les eaux ménagères passent ensemble par une évacuation mixte pour gagner l égout privé. Les eaux pluviales ou le trop-plein de la citerne à eau de pluie sont évacués séparément. 14

IV.4. TYPE D: PSEUDO-SÉPARATIF ventilation primaire embranchement principal embranchement secondaire coupe-air ventilation fosse septique colonne de chute eaux fécales colonne de chute eaux ménagères égout public eaux usées aval amont égout public eaux pluviales limite propriété privée branchement privé égout principal égout privé eaux usées égout secondaire fosse septique descente eaux pluviales égout privé eaux pluviales SOURCE: CSTC Il s agit d une variante du type C : deux égouts sous la voie publique. L un d entre eux évacue les eaux pluviales : c est l égout pluvial. Le second est destiné aux eaux ménagères et eaux vannes : c est l égout de temps sec. Attention : séparatif veut dire qu il faut toujours placer un appareil de traitement pour les eaux vannes. Dans ce cas, il s agit d une fosse de décantation (fosse d aisance). IV.5. TYPE E: ÉGOUT À CIEL OUVERT ventilation primaire ventilation fosse septique branchement principal branchement secondaire coupe-air ventilation fosse septique colonne de chute eaux fécales colonne de chute eaux ménagères égout public aval amont limite propriété privée branchement privé égout secondaire fosse septique branchement principal à l égout égout privé descente eaux pluviales égout privé eaux pluviales SOURCE: CSTC Parfois, en l absence d égout public, on est obligé de déverser les eaux usées dans des fossés ou des cours d eau. Ce système nécessite un traitement des eaux ménagères. 15

Les eaux noires sont traitées dans une fosse septique. En fait, il ne devrait plus être autorisé de déverser dans un cours d eau. Ce type d égouttage convient très bien lorsque les eaux traitées débouchent dans une roselière ou une microstation d épuration (Voir V.4. et V.5.). Il est conseillé de placer un clapet anticrue à l endroit où le trop-plein débouche dans le fossé, afi n d éviter toute surcharge d eau. Lorsque ce clapet se met à fonctionner, tout déversement devient impossible, mais on empêche la montée d eau dans le système d égout de refl uer dans l égout privé. SOURCE: NICOLL - PARIS (FRANCE) IV.6. TYPE F: AUCUN ÉGOUT Lorsqu on ne dispose ni d un ruisseau ni d un fossé où déverser, il s indique de pratiquer l épandage dans le sol ou sur le terrain, ou d utiliser des puits à fond perdu. Il est extrêmement important de traiter et d épurer les eaux vannes et ménagères. Le rinçage à l eau de pluie favorise également l effet de drainage de l installation. L hiver, la montée de la nappe phréatique peut poser de véritables problèmes. Lorsque le niveau de l eau souterraine est élevé, il n est pas question de déverser. La combinaison de plusieurs fosses perdues peut offrir une solution. ventilation primaire ventilation fosse septique embranchement principal embranchement secondaire coupe-air ventilation fosse septique colonne de chute eaux fécales colonne de chute eaux ménagères vers fosse perdue ou épandage souterrain égout principal égout secondaire fosse septique vers une autre fosse perdue ou épandage souterrain égout privé eaux pluviales égout privé eaux usées descente eaux pluviales SOURCE: CSTC La prise de conscience par les pouvoirs publics de la problématique environnementale a entraîné de gigantesques travaux d égouttage et la construction d innombrables installations d épuration des eaux. Les égouts qui y sont raccordés sont, de préférence, du type C (l égout séparatif). Ces égouts ne peuvent pas récolter trop d eaux pluviales. D une part, la station d épuration dispose d une trop grande quantité d eaux pluviales et, d autre part, on dispose, en présence d eaux vannes non diluées, d une énorme quantité de matière biologique qui peut être intégrée dans un processus de dilution à plus grande échelle. 16

V. CAPTAGE ET TRAITEMENT DES EAUX USÉES (VANNES ET MÉNAGÈRES) Introduction Ce chapitre traite du captage : des eaux pluviales, des eaux ménagères, des eaux fécales provenant des toilettes, des urinoirs (= eaux vannes) selon le mode de captage. Nous distinguons : les puisards de décantation, les appareils séparateurs, les fosses de prétraitement, la microstation d épuration. Lorsque nous parlerons par la suite de l habitant pour défi nir un volume, nous entendrons un équivalent-habitant (EH). Il s agit d une proportion servant à comparer les habitations, les écoles, les restaurants, etc. V.1. APPAREILS DE COLLECTE DES EAUX (RECEPTEURS) V.1.1. AVALOIRS SOURCE: NICOLL - PARIS (FRANCE) Autres appellations : siphon de sol, siphon de cour, sterfput. On distingue les avaloirs de sol, les avaloirs de jardin, les avaloirs de toiture. 17

Description Ces appareils sont à éviter pour l usage intérieur. En effet, lorsque le bouchon hydraulique s assèche, les gaz remontant de l égout peuvent provoquer des nuisances olfactives dans l habitation. Une solution possible consiste en un appareil dont la garde d eau est alimentée en permanence par l évacuation d un lavabo. SOURCE: DALLMER - ARNSBERG (ALLEMAGNE) Ces avaloirs incorporés dans le sol captent l eau déversée (sporadiquement) sur le revêtement de sol. Ils servent surtout à évacuer les eaux de lavage ou de nettoyage. Un coupe-air à occlusion hydraulique incorporé prévient les nuisances olfactives. Type de matériau Plastique, fonte, acier inoxydable. Raccordement Il existe des appareils à sortie verticale ou horizontale, indépendamment du type de matériau. Le raccord entre l avaloir de sol et le revêtement de sol doit également être étanche à l eau. On utilise pour cela le bord de raccordement dont sont pourvus certains appareils. Armature en fibre de verre Collet en béton polymère Treillis en acier SOURCE: DALLMER - ARNSBERG (ALLEMAGNE) 18

V.1.2. CHAMBRES DE VISITE POUR EAUX MÉNAGÈRES Autre appellation : regard de visite. Description et fonctionnement Les chambres de visite sont réalisées avec ou sans coupe-air. La première chambre est suffisamment grande pour qu on puisse en extraire la plus grande partie de la saleté. Pour effectuer un nettoyage approfondi, il faut que la seconde chambre soit, elle aussi, facile à atteindre. Ces chambres de visite peuvent être maçonnées ou préfabriquées en plastique, béton ou fonte. SOURCE: NICOLL - PARIS (FRANCE) Les matières sédimentables (feuilles, résidus de savon ) se déposent dans ces chambres de visite, d où on peut les enlever par après. En d autres termes, ce sont des espèces de séparateurs (voir plus loin). Raccordement La première chambre peut être couverte d une grille, afi n d évacuer l eau éventuellement présente sur le sol (p.ex. de l eau de nettoyage). Le reste de l eau qui y arrive provient généralement d une cuisine ou d une descente d eau de pluie. Le raccordement à l égout de la sortie de la chambre est doté d un siphon, afi n d éviter les odeurs nauséabondes. V.1.3. CHAMBRE DE RELÈVEMENT (POSTE DE RELEVAGE) Description et fonctionnement Lorsque la conduite d évacuation ou l égout privé sont situés sous le niveau de l égout public, il faut rassembler les eaux usées dans une chambre de relèvement. Il ne sera pas possible ici d évacuer l eau à l égout par gravité. La chambre est généralement préfabriquée en plastique ou en béton. Les eaux usées provenant du bâtiment sont rassemblées dans cette chambre. Les eaux pluviales ne peuvent jamais y déboucher. Il existe généralement une solution pour les exclure. SOURCE: KORDES (ALLEMAGNE) 19

Raccordement Un contact à flotteur met la pompe en service afin de pomper l eau vers un niveau supérieur, où elle peut s écouler dans l égout. On utilise à cet effet des pompes immergées, avec ou sans moteur immergé. V.1.4. FOSSE D AISANCE Autre appellation (erronée) : fosse septique. Description et fonctionnement Cette fosse reçoit les matières fécales (= eaux vannes). L épuration biologique qui s y produit est limitée. La fosse doit donc être suffisamment grande pour qu il ne faille pas la vidanger trop souvent. De plus, la fosse d aisance doit être équipée d une conduite de trop-plein par où l eau de rinçage s écoule dans l égout. Du point de vue de la technique environnementale, ces dispositifs sont dépassés. Cette fosse est parfois appelée à tort fosse septique. On la trouve généralement dans les habitations plus anciennes. Le contenu d une fosse d aisance ne subit presque aucun nettoyage biologique. Le mélange n est pas toujours suffi sant pour que les matières se déposent dans le fond du liquide. On vide régulièrement la fosse d aisance à l aide d un camion-citerne équipé d une pompe. Ces produits résiduels sont emportés à la station d épuration. Raccordement L entrée doit être dotée d un coude ou d un té. Les gaz présents dans la fosse d aisance s échappent par la colonne de chute des toilettes ou par une conduite de ventilation séparée. Il faut en effet éviter les turbulences. La conduite d évacuation (trop-plein) doit être raccordée ± 30 cm sous le niveau de l entrée et est équipée d un coude ou d un té afi n d empêcher les fl ottants de sortir. Lorsqu on utilise un té, il faut également aérer l égout privé. 20

V.1.5. FOSSE PERDUE Autres appellations : puits fi ltrant, puisard, puits à fond perdu. Description et fonctionnement Cette fosse reçoit les eaux ménagères épurées ou les eaux vannes épurées. La fosse est maçonnée à joints ouverts. Les fosses circulaires préfabriquées en béton sont perforées latéralement et n ont pas de fond. Les eaux usées (épurées) traversent les murs et le fond perméable et se diffusent dans les couches perméables du sol. Raccordement Cette fosse ne reçoit que des eaux usées déjà traitées par l intermédiaire d un séparateur (eaux ménagères) ou d une fosse de prétraitement (eaux vannes). Au besoin, l eau traversera encore un fi ltre bactérien ou un fi ltre à sable, afi n de ne pas polluer l eau souterraine. Il faut évidemment veiller que les eaux usées ne polluent pas la nappe phréatique et le fonctionnement de la fosse sera moins effi cace (saturation du sol) si les eaux usées ne sont pas suffi samment épurées. 21

V.1.6. ÉPANDAGE SOUTERRAIN Description et fonctionnement Les eaux qui arrivent dans ce système sont les eaux ménagères épurées et les eaux vannes épurées. Une installation d épandage souterrain se compose d un réseau de drains dispersants posés sous le niveau du sol. Les tuyaux sont entourés d un matériau fi ltrant que l eau traverse pour s infi ltrer dans le sol. Système de drainage à lit de gravier/ Dispersion dans la nappe souterraine SOURCE: ROTH - LEEFDAAL L épuration des eaux usées se poursuit pendant qu elles percolent lentement à travers les couches du sol. Ce système ne fonctionne que dans les sols perméables et avec des petits débits d eaux usées (moins de 20 habitants). Raccordement Les eaux doivent toujours subir un prétraitement avant d être amenées dans ce système. En Région Wallonne, l épandage souterrain est autorisé dans des tranchées d infiltration munies de drains de dispersion. Il doit faire l objet d une demande adressée à l autorité communale. Cet épandage souterrain est interdit pour des raisons évidentes dans les zones de captage des eaux. V.2. APPAREILS SÉPARATEURS Les eaux usées provenant des bâtiments commerciaux (p.ex. grandes cuisines, restaurants) et des bâtiments industriels (p.ex. garages, stations-service) peuvent comporter de nombreuses matières différentes. Toutes ne peuvent pas aboutir à l égout : graisses, fécules, essence, huile, sable Pour séparer ces matières des eaux usées, on commence par amener l eau dans des appareils séparateurs. Ensuite, l eau s écoule dans l égout public, éventuellement après un passage dans un appareil d épuration. Il est très important de choisir les appareils suivants en fonction du type de matières à séparer et du débit prévisible. 22

V.2.1. FOSSE DE DÉCANTATION (DÉBOURBEUR, DESSABLEUR) Description et fonctionnement Les débourbeurs sont des éléments des installations d épuration qui retiennent les matières en décantation. Ils protègent le réseau de canalisations contre la pollution et le colmatage. Défl ecteur Alimentation du débourbeur Couvercle circulable SOURCE: KORDES (ALLEMAGNE) Des dessableurs sont parfois incorporés dans les caniveaux (p.ex. au bord d une terrasse). SOURCE: MAKUBO - SCHOTEN SOURCE: MAKUBO - SCHOTEN L écoulement ralenti à l intérieur du débourbeur permet aux matières lourdes de se déposer dans le fond. Bien entendu, cet appareil doit être nettoyé régulièrement. 23

V.2.2. DÉGRAISSEURS Description et fonctionnement Certaines eaux usées industrielles contiennent des graisses ou des huiles. Ces graisses doivent être séparées parce qu elles se fi gent sur la paroi des tuyaux en refroidissant. Elles arrêtent alors d autres matières, provoquant ainsi un rétrécissement de la section, et elles fi nissent fi nalement par former un bouchon. Les matières grasses et les acides gras entravent également le bon fonctionnement des fosses de prétraitement et de la station d épuration. L écoulement est ralenti à l intérieur du dégraisseur. De ce fait, les graisses, qui sont plus légères que l eau, remontent à la surface. A l entrée, l écoulement est ralenti et homogénéisé. Un défl ecteur placé devant la sortie empêche la graisse de sortir. Défl ecteur Alimentation du dégraisseur Défl ecteur Évacuation du dégraisseur SOURCE: KORDES (ALLEMAGNE) Raccordement Le dégraisseur ne peut recevoir que des eaux dont il faut séparer les graisses ou les huiles. Il faut éviter les autres eaux. Ce séparateur doit être vidangé régulièrement. V.2.3. SÉPARATEURS À HYDROCARBURES Autre appellation : séparateur d essence. Description et fonctionnement Les eaux usées contenant des substances volatiles et des lubrifiants ne peuvent pas être déversées telles quelles dans l égout public. Les hydrocarbures sont des produits à base de pétrole (essence, mazout, huile de lubrifi cation, solvants). Ces séparateurs sont utilisés dans les garages, les stations-service, etc. Si les hydrocarbures sont dissous (par émulsion) dans l eau, il faut utiliser un autre séparateur : le séparateur à coalescence. 24