Université Paris V Descartes DIU Médecin coordonnateur en EHPAD Année Universitaire 2014-15 Les infections à Clostridium difficile en EHPAD Dr Marie-Cécile CAMUS-BOUEDJORO Dr Vyvier NGOYA Dr Emmanuelle SAGER Directeur de mémoire : Dr Aurélien DINH Infectiologue aux hôpitaux Ambroise Paré/Garches et St Perrine
CONTEXTE Clostridium difficile est un bacille gram + anaérobie strict, sporulé, retrouvé dans l environnement La transmission se fait de façon directe par voie oro-fecaleou de façon indirecte via l environnement pour les formes sporulées Les infections à Clostridium difficile (ICD) représentent la 1 ère cause de diarrhée associées aux soins chez l adulte L incidence augmente depuis 10 ans avec deux épidémies dans la région nord en 2008 et en PACA en 2014 (au départ des EHPAD) Une étude (EUCLID) a montré l existence d un sous-diagnostic en France à hauteur de 55%
DIAGNOSTIC et PRISE EN CHARGE Il est difficile car banal ; il faut y penser devant : une diarrhée survenant dans les 48 heures suivant une hospitalisation (ou un retour d hospitalisation) Avec ou sans fièvre Des épisodes à répétition (récidives) Le diagnostic est microbiologique à la recherche de toxines libres dans les selles ou d une souche toxinogène En pratique, il faut demander «recherche de C diff toxinogène ou de ses toxines dans les selles» La société européenne d infectiologie (ESCMID) a publié des recommandations de traitement en 2014, selon le niveau de sévérité de l infection et les facteurs de risque des patients La prévention de la transmission et l application de règles d hygiène strictes fait partie intégrante du traitement
OBJECTIFS Notre mémoire avait pour objectif de : estimer la prévalence des ICD en EHPAD décrire les caractéristiques des patients atteints, leur devenir Décrire les conséquences pour l EHPAD Pour cela nous avons réalisé une enquête rétrospective à visée nationale et multicentrique Nous avons recueilli les informations via un questionnaire distribué dans l amphi, mis en ligne et adressé à notre réseau Nous avons obtenu les réponses de 4 EHPAD qui nous ont déclaré 2 ICD
RESULTATS Description des EHPAD Femmes 68 résidents en moyenne [56-82] 73 % de femmes Moyenne des GMP à 729 [685-798] avec 52% de GIR 1-2 et 37% de GIR 3-4 Points communs Hospitalisées dans les 2/3mois précédents et traitée par antibiotiques Diarrhée sans fièvre Diagnostic à l hôpital Mesures de précautions-contact mise en place : isolement, désinfection à l eau de javel Différences 71 ans, GIR 4 91 ans, GIR 3 Symptômes Hyperleucocytose Récidive Absence d hyperleucocytose Guérison 30 jours 6 jours Retour à l EHPAD après 60 j d hospitalisation Après 34 jours d hospitalisation
DISCUSSION Les ICD font partie du risque infectieux à surveiller par le MedCo(mission 12) Deux cas de gravité modérée, montrent les conséquences des ICD : longue durée d hospitalisation, probable décompensation de pathologies sous jacentes Limites de notre enquête : Objectif d estimation de la prévalence non atteint car peu de données recueillies Questionnaire jugé trop complexe Période trop courte : année 2014 -> étendre à l année précédente? Sous diagnostic en France dans les hôpitaux Manque de motivation, thème est peu porteur car l incidence semble rare
CONCLUSION Les ICD sont sous-diagnostiquées dans les hôpitaux français Les symptômes de cette infection sont aspécifiques (diarrhée non fébrile) Les résidents en EHPAD sont tous à risque d ICD La pathologie semble peu fréquente au regard des autres pathologies (cardio-vasculaires, neuro-psychaitriques, métaboliques) en EHPAD A l issue de ce travail, il nous parait important de : sensibiliser les médecins traitants : au diagnostic de cette diarrhée infectieuse, à sa prévention par la prescription raisonnée d antiobiotiques former les équipes soignantes en cas d ICD avérée au sein d un EHPAD.