Pays Basque histoires d émigration



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Transcription:

gen&o mag :: 2 Pays Basque histoires d émigration Gen&O Généalogie et Origines au Pays Basque www.geneoweb.org contact@geneoweb.org 11 allées de Glain 64100 Bayonne

Bayonne, Allées Marines - Coll. privée DB Illustrations couverture : Buenos Aires, Plaza de Mayo coll. privée DB

Nous avons tous un ancêtre qui un jour quitta son Pays Basque natal pour tenter l aventure audelà de l Atlantique. Quand nous avons commencé la préparation de ce deuxième numéro de Gen&O-Mag, nous avons privilégié le point de vue du généalogiste. Il n était pas question pour nous de réécrire l histoire, elle est déjà fort bien dite dans de nombreux ouvrages. mais de nous concentrer sur les méthodes pour aider le généalogiste à retrouver un ancêtre émigré en Amérique du Nord ou en Amérique du Sud. Les voies sont nombreuses, les archives riches : comment trouver le chemin? Toutefois, le phénomène migratoire a été si massif au pied des Pyrénées, qu il nous a paru important de faire un rappel sur les causes et les motivations de ces nombreux départs. Nous avons voulu aussi donner la parole à nos amis et cousins américains, histoires de famille, témoignages, ils sont nombreux à travailler à la recherche de leur racines et la passion est aussi forte là-bas qu ici. Bien sûr le sujet de l émigration du XIX ème et de la première moitié du XX ème ne saurait être traité en une seule fois tant il y a de choses à dire, mais cette première approche laisse la porte 1 ouverte à d autres publications qui viendront ainsi compléter ce travail.

: : S o m m a i r e Gen&O Mag numéro 2 PAYS BASQUE : histoires d émigration Pourquoi émigrèrent-ils? 6 Les agents recruteurs 13 De Souraïde à Mar del Plata 16 Cousins d Amérique 24 Los MAILLIE de Uruguay 26 Le voyage & la traversée de l Atlantique 32 Un ancêtre émigré? 38 Sources documentaires en France 38 R etrouver un ancêtre émigré 49 Bernain, de Bayonne à Valparaíso 52 Bernain, de Bayonne à Valparaíso 56 (Traduction en français) 56 Les Basques de mon village 59 Les ressources disponibles sur Internet 62 R essources pour l Amérique du Sud 69 R essources pour le Canada 80 R essources pour les Etats-Unis 89 Que lire pour aller plus loin? 98

La Cordillère 3 des Andes vue d avion V. Douet-Daunan

: : l e c o u r r i e r Agradezco las imagenes que me has enviado de Banca y especialmente de la Maison Elissaldia, Todavia, estamos emociados, de poder ver la Casa donde habitaron los VIGNAU SINTAS... Para nosotros, s que tan lejos estamos, es una emocion dificil de describir con palabras... Se mezclan tantas emociones...desde ya estamos todos muy agradecidos enormente Isabelle!!!! Trés Merci, ha sido un largo camino de búsquedas, años, y tiempo, dedicado a encontrar nuestras raíces,..y gracias a vos, Isabelle y la gente de Gen&O, hemos podido acercarnos a nuestro pasado. Espero algún día poder ir a Banca, y toda la zona, y poder recorrerla y conocerla. R eiteramos nuestro sincero agradecimiento. Por otro lado, todavia no he investigado la rama BACHO ETCHELEKU, solo relevado los datos que surgen de las actas de SJP de Port, donde curiosamente estaba también la famille PASCAL BIDARTE- BERRY, que luego se unen en Argentina con el casamiento de mi bisabuelo Pierre con Laura Pascal (LAVIGNE). Gustavo Vignau (NDLR : Cl. Lesgourgues a participé à cette recherche) idées réactions de vive voix écrits suggestions thèmes pensées paroles actes mots ouvertures alphabets revoir annonces en l air Lorsque les expatriés français ont des enfants à l étranger, les enfants sont-ils Français ou prennent-ils automatiquement la nationalité du pays? Je pense aux basques partis en Argentine, si les 2 parents sont français les enfants sont-ils Français ou Argentins? Si seul, le père est français, qu en est-il? Actuellement, pour obtenir l état civil de Français nés à l Etranger il faut s adresser à Nantes: répertoire civil informatisé, Ministère des Affaires Etrangères...» Félicie Elichiry. Paul de Bertier, fils de Clément de BERTIER, est né à Sames le 6 janvier 1886, dans lettres histoires la maison familiale, «Les Charmilles», de sa mère née Louise DUFOURCQ. Etant donné le système de transmission du patrimoine basque, il préféra s expatrier au Canada. Il y fit toutes sortes de «petits métiers», sans jamais faire fortune... En 1914, n écoutant que sa fibre patriotique, il revint en France, fit la guerre 14-18, en réchappa, travailla en France et vint prendre sa retraite dans la maison familiale paternelle de Bergouey. Il y vivait paisiblement, avec ses 2 sœurs célibataires, le béret toujours vissé sur la tête, circulant à vélo et allant pêcher dans la Bidouze. Il est décédé à Bayonne le 21 août 1975. De retour du Canada, il n en rapporta dans son petit baluchon qu une peau de loup. Elle sert depuis de couverture aux bébés de la famille. Il avait une voix douce qui résonne encore dans l oreille des enfants, devenus adultes, parents et grands-parents, à qui il racontait sa vie aventureuse au Canada. Il s asseyait toujours au même endroit, dans la cuisine près de la fenêtre, et regardait passer les gens dans la rue. Xavier Hessel

Bayonne, le port - coll. privée DB 5 Bayonne le port aujourd hui - Ph. Bourniquel

: : H i s t o i r e & h i s t o i r e s Denise BOURNIQUEL Isabelle LOURADOUR Pourquoi émigrèrent-ils? L émigration bascopyrénéenne a été massive. C est l ampleur de ce phénomène qu il nous faut intégrer pour en mesurer l enjeu. En comprendre les causes permettra d avancer et d inscrire ses ancêtres dans un contexte qui reflétait la réalité de leur vie à ce moment là. L émigration n est pas un acte isolé mais le résultat d une conjonction d événements tant sociaux, qu économiques ou politiques qui a pris racine dans un XIX ème siècle marqué par des bouleversements ayant amené à la construction du monde tel que nous le connaissons aujourd hui. A fortiori, le phénomène migratoire ne saurait s expliquer par une cause unique, sinon par une multiplicité de raisons qui s additionnant les unes aux autres en ont favorisé l importance. Périodes d émigration Du XVI au XVIII ème siècle La conquête de l Amérique du Sud par l Espagne et le Portugal, amène une émigration personnelle : explorateurs, missionnaires dont de nombreux basques à la conquête de nouvelles terres. Du XIX au XX ème siècle Il s agit d un émigration organisée, massive d abord vers l Uruguay puis à cause de la Guerra Grande (1843-1851), vers l Argentine. 1848 L eldorado californien et la découverte de l or attire de nombreux basques. 1880-1914 Apogée et déclin progressif : le mouvement migra-

Mendoza, Argentine coll. privée DB toire se stabilise avant de s affaiblir peu à peu. XX ème siècle On migre davantage vers les Etats-Unis. Droit coutumier Un certain nombre de facteurs prédisposaient les Basques et les Béarnais à émigrer et notamment le fameux régime successoral du droit d aînesse absolu, sujet de notre premier magazine. Si l apparition du Code Civil affirmait le partage comme devant être égalitaire entre tous les enfants au sein d un succession, les usages de la Coutume perdurèrent au Pays Basque tout au long du XIX ème siècle. Rappelons-nous : seul l aîné, garçon ou fille, hérite ou du moins reçoit le patrimoine familial avec comme obligation de le transmettre à son tour à son aîné. Le cadet avait le choix entre celui d épouser une héritière, il devenait alors maître adventice (il pouvait même dans ce cas prendre le nom de la maison au détriment du sien), ou de rester au service de la maison : en contrepartie il était logé, nourri soigné jusqu à sa mort, comme un domestique sans gage. Il pouvait aussi s expatrier et partir avec son dû (les acquêts pouvant être cédés, ils servaient au paiement de la dot) pour à son tour fonder une famille dans sa propre maison. Conditions économiques Le XIX ème est secoué par de nombreuses crises. La première moitié voit se succéder des régimes et 7

: : H i s t o i r e & h i s t o i r e s Paysan pyrénéen coll. privée DB 1 Gaudeul, Francis, La Bataille de Saint- Pierre d Irube, bull. de la SSLA, n 135, 1979 2 Goyhenetche, Manex, Histoire Générale du Pays Basque, tome V 3 AD64, cote 2 Z 85 commune d Alos- Sibas-Abense 4 1841 : située jusque là sur l Ebre au sud des provinces basques, la frontière douanière est ramenée au niveau de la Bidassoa 5 Çuburu-Ithorotz Beñat, Des tanneurs basques d Iparralde dans l orient cubain EuskoSare des politiques différentes : République, Empire, R estauration... avec pour conséquence une instablité tant sur le plan social, qu économique. Les campagnes Napoléoniennes du début du siècle ont été gourmandes en besoins humains et financiers. Le passage des troupes armées et les efforts de guerre qu ont du consentir les habitants mirent l économie de certaines communes à genoux1. La remontée des troupes de la coalition formée par les Anglais, les Espagnols et les Portugais, menée par Wellington et les nombreuses batailles contre les troupes françaises commandées par Soult comptèrent un nombre effrayant de pertes en vie humaine, le saccage des récoltes et la destruction des maisons. La reconstruction est lente, la Révolution industrielle moins rapide dans ses progrès en France par rapport à l Angleterre. La France étant restée très rurale, elle est très compartimentée : tout se passe à Paris. Les progrès techniques en agriculture sont lents à entrer dans les campagnes, les conditions d hygiène et de santé restent difficiles2, la vie est rude. Dans l enquête menée par la Préfecture, le Maire d Alos considère qu une des causes des départs est due «à la petite étendue de la propriété et aux ressources bornées»3 Même si les voies de communication se développent (route, réseau ferré), le trajet pour rejoindre les ports d embarquement se fait encore à pied (au moins pour économiser sur cette partie là du trajet). L activité artisanale demeure prépondérante en tant que source de revenus mais la restructuration des frontières douanières4 et la concurrence de la Révolution industrielle la mette sérieusement à mal. Les communes où l activité artisanale est intense, voient partir de nombreux jeunes qui s en vont exercer leur savoir faire sur le continent sud-américain. Hasparren en est l exemple parfait : entre 1855 et 1866, 39,2% de jeunes avaient émigré5.

Croissance démographique Alors que dans le reste du pays, le dynamisme démographique reste faible, le Pays Basque voit sa population augmenter de 1826 à 1851. Puis les années de 1873 à 19026 connaissent une forte progression de la natalité. Cette pression démographique contraint alors au départ : le travail de la terre ne suffit plus à nourrir le peuple basque. Recrutement militaire Le rio de la Plata Carte extraite de l atlas Vidal-Lablache 6 Laborde Pierre, Atlas démographique et social du Pays Basque Un autre phénomène important favorisant l émigration est la volonté d échapper à la conscription. A partir de 1798, la levée en masse est remplacée par un système de recrutement obligatoire. Les jeunes hommes sont recensés par classe d âge, c est-à-dire par année de naissance. Lors de leur vingt ans, un conseil de ré- vision juge de leur aptitude, c est la loi Jourdan qui perdurera plus de deux siècles. Hormis l engagement volontaire, le recrutement se fait par tirage au sort (jusqu en 1905) mais le remplacement est autorisé (contrat de remplacement 9 Retour du marché, gouache, J.L Le Tanneur Coll. privée DB

: : H i s t o i r e & h i s t o i r e s établi par notaire). Cette armée, entièrement repensée, doit servir de nombreux faits militaires : guerres de l Empire, guerres Carlistes, guerre de Crimée, guerre de 1870 sont autant de raisons pour que les jeunes hommes préfèrent quitter le pays. Les insoumis sont de plus en plus nombreux, à tel point que des registres spécifiques sont établis par la Préfecture car l Etat s inquiète de voir les rangs de son armée si massivement désaffectés. L attrait des nouveaux pays L Amérique du Sud s émancipe ; la volonté de sécession vis à vis de l Espagne et du Portugal s affirme dans les guerres d indépendance de 1816 à 1824. Les nouvelles nations avaient besoin de bras pour construire ou reconstruire. L Uruguay puis l Argentine, libérée de Rosas et de sa politique dictatoriale en 1852, s ouvrent vers le monde extérieur. «Governar es poblar» : Alberdi, ministre du président Urquiza soulignait par là même un véritable tournant en matière de politique d immigration menée par l Argentine. Si l Argentine et l Uruguay accueillaient à bras ouverts, basques et béarnais, d autres pays reçurent aussi de nombreux basques : le Chili, le Mexique, le Brésil, Cuba, le Vénézuela... Il suffisait qu un oncle, qu un frère ou qu un cousin s implante et réussise pour qu il appelle d autres membres de sa famille, des amis, des voisins à le rejoindre sur place. Au-delà des causes développées précédemment, l influence exercée par des membres de la famille déjà partis, sur ceux restés au pays, fut peut-être, l un des éléments moteur de cette émigration massive. 0 Gén&oMag Toutefois l immensité du territoire, la diversité du climat, du passé historique, des traditions et des contrastes de population imposèrent là aussi une émergence difficile, la naissance de nombreux états indépendants et une stabilité tardive. :: dec 2010 Ph Charmet

11 Enquête menée dans les communes du département par la Sous-Prefecture de Mauléon, établissant un questionnaire que chaque Maire devait remplir. L exemple choisi ici est celui de la commune de Saint-Michel pour laquelle le Maire a dressé une liste nominative (ce n est pas toujours le cas) des émigrés. AD64, Sous-Préfecture de Mauléon, cote 2 Z 85

: : H i s t o i r e & h i s t o i r e s 2 Gén&oMag :: dec 2010 AD64, Sous-Préfecture de Mauléon, cote 2 Z 85

Isabelle LOURADOUR Les agents recruteurs Les agents et sousagents recruteurs furent nombreux à exercer leur travail. Certains, par l activité intense qu ils menèrent laissèrent des marques plus profondes. Leurs archives sont parvenues jusqu à nous et sont en cours d étude. Certains de ces registres ont été dépouillés et sont consultables sur des sites internet. Commencement Officiellement, on date le début d une émigration structurée en 1832, date à laquelle Samuel Lafone1 commença à chercher de la main d oeuvre en Pays Basque pour la nation Uruguayenne avec la maison qu il avait en partie fondée Lafone & Wilson. Cette maison, établie à Montevideo, était représentée en France par Alfred Bellemare et par sa société établie à Bayonne. Aidé par Philippe Labarraque de Saint- Etienne-de-Baïgorry, les trois associés jetaient ainsi les bases de ce que l on devait définir comme étant une «émigration organisée». Le recrutement des hommes et des femmes se faisait via les journaux, lesquels publiaient des articles vantant la promesse de la réussite par l exploitation de nouvelles terres. Alfred Bellemare ne resta pas longtemps seul a exercer sa mission, les frères Brie se mirent à l oeuvre et de belle façon puisqu en 1852, ils firent partirent 2800 personnes par le port de Bayonne 2. Le fonctionnement L agent de recrutement s organisait avec un armateur ou une compagnie 1 Mehats, Claude Samuel Lafone détonateur britannique de l émigration basque en Amérique à l époque contemporaine http://www.euskonews. com/0504zbk/ gaia50404fr.html 2 Mehats, Claude, Organisation et aspects de l émigration des Basques de France en Amérique : 1832-1976 13

: : H i s t o i r e & h i s t o i r e s 4 Gén&oMag marititme pour prévoir les voyages : dates, tarifs, nombre de personnes. Un contrat était établi entre l agent et le voyageur, tout ou partie de l argent était versé au départ. Si la totalité de la somme n était pas versée, une obligation était passée devant notaire. Comment devenait- on agent? On pouvait être sousagent c est à dire dépendant d une agence ou d une maison (ce fut le cas, un moment, de Guillaume Apheça qui travaillait pour la maison Colson de Bordeaux) ou agent indépendant. Quoiqu il arrive il fallait obtenir une accréditation auprès du Ministère français du Commerce et de l Agriculture et verser une caution. Les nombreux échanges épistolaires retrouvés dans les fonds des sous-préfecture témoignent de la vitalité de la profession et de son fort pouvoir attractif mais n était pas recruteur qui voulait. Le gouvernement tentait de surveiller l activité en l encadrant strictement pour éviter les dérives et les malhonnêtetés. Le Préfet dans un courrier adressé au Sous-Prefet de Mauléon en rappellait les principes : «Il résulte d informations qui m ont été transmises, que des agents d émigration font trop souvent un usage abusif de leur autorisation administrative. :: dec 2010 Ces agissements sont au plus haut degré préjudiciable aux intérêts de recrutement et il convient d y mettre un terme. Aussi je crois devoir vous rappeler qu aux termes de la loi du 18 juillet 1860 et des Décrets des 9 et 15 mars 1861, nul ne peut entreprendre les opérations d engagement et de transports d émigrants, s il n est nanti d une autorisation de Monsieur le Ministre du Commerce s il s agit d un agent ou d une procuration authentique s il s agit d un sous-agent. Toute infraction à ces dispositions doit être déférée aux tribunaux.» (Lettre du 7 janvier 1902, AD64, cote 2 Z 85). Quelques agents connus Alfred Bellemare pour Lafone & Wilson Les frères Brie d Ispoure Les frères Apheça de Béhasque-Lapiste Guillaume Bergouignan de Baïgorry Jean-Pierre Sardoy de Barcus Léopold Monlong des Aldudes Chabagno des Aldudes Charles Iriart Des agences Lafone & Wilson à Montevideo L agence Colson de Bordeaux L agence Apesteguy de Bayonne L agence Depas de Bordeaux L agence Meric de Bordeaux

L agence Gautherin de Bordeaux L agence Etchebarne d Uhart- Cize Henri Zuber agent de la Compagnie Générale Transatlantique à Paris Quelques sous- agents Guillaume Apheça de Béhasque pour Colson (1894) Charles Grison de Tardets pour Colson (1885) Léon Inchauspé de Saint-Jean-Pied-de-Port pour Colson (1887) Firmin Iralour de Saint- Jean-le-Vieux pour Depas Guillaume Jaureguy des Aldudes pour Zuber (1900) Jean-Baptiste Monlong des Aldudes pour Depas (1902) François Sallenave d Arbouet pour Depas (1898) Louis Séhabiague de Viodos pour Zuber (1896) Saturnin Rodrigo de Mauléon pour Depas (1909) Jean Vigné de Tardets pour Colson (1885) Vignau de Mauléon pour Laplace (1887) 15 Bayonne, vue générale Coll. Privée DB

: : H i s t o i r e d e f a m i l l e Isabelle LOURADOUR Mirta MEHATZ Mar del Plata, centre basque «Denek Bat» K. Etchandy De Souraïde à Mar del Plata «Hola, necesitaria saber si me pueden ayudar a encontrar el lugar de nacimiento de mi bisabuelo, Se llamo MARTIN MEHATS, nacio en 1857 o1858, hijo de PEDRO MEHATS Y MARIA ETCHEBERST. casado con MARIA Zamora, nacida en 1860, hija de VICENTE ZAMORA Y MARIA DIARST. desde ya muchas gracias DESDE argentina, LOS SALUDA MIRTA MEHATZ» 6 Gén&oMag Quand Mirta a contacté Gen&O, sa demande était simple : elle voulait savoir si nous pouvions l aider à retrouver le lieu de naissance de Martin MEHATS, fils de Pierre et de Marie ETCHEBERST, marié à Maria ZAMORA. Martin était son arrière-grand-père. Le père de Mirta, Nestor, lui vouait une grande affection et n avait de lui que des souvenirs sur la terre Argentine. Mirta souhaitait retracer l histoire qui la relierait elle et les siens à la France. Nous avons retrouvé Martin à Souraïde, village :: dec 2010 qui s avéra être le berceau de l histoire familiale et de la maison souche : Harguindeya. L histoire commence avec Pierre MEHAX maître de la maison Harguindeya, né vers 1749, marié avec Gracieuse LASSALLE. Pierre et Gracieuse eurent deux enfants : Martin et Martin! Leur premier fils Martin, né en 1791, épousa Marie MAS- SONDO un mardi de juillet 1811. Si la noce fut belle, elle devenait pressante : Marie accoucha d une fille Marie en septembre de la même année. Pour leur plus grand malheur, ni la mère, ni l en-

fant ne survécurent. Puis, un lendemain de Noël, le 26 décembre 1818, Martin eut une fille Marie qui ne vécut que quelques jours. Il n en épousa la mère, Jeanne-Marie CELHAY, que deux années plus tard le 12 février 1820 à Souraïde. De son côté, Martin son frère, épousa Marie-Martine CELHAY en 1823! Faut-il souligner que Jeanne-Marie et Marie-Martine étaient soeurs, filles de Pierre et de Marie ETCHEPARE? Martin et Jeanne-Marie prénomèrent leur premier garçon Pierre qui naquit le 21 septembre 1820. Suivirent, Marie en 1822, Martin en 1826 et Etienette (inscrite à l état civil sous le nom d Etienne) en 1831, tous nés à Souraïde. Peu avant sa mort, leur père, Martin fit testament1 devant maître Diharassarry, venu spécialement d Espelette. Ce vendredi là, 26 mars 1853, dans sa chambre à coucher, Martin, fit de Pierre son fils, son seul légataire universel. Il lui léga la part entière d un quart de ses biens, biens consistants non seulement en terres et mobilier mais impliquant surtout la maison familiale, la souche même de la famille : Harguindeya. Ce n était qu une confirmation de ce qu était déjà son fils : l héritier. Pierre, se tenant à la destinée qui Mar del Plata, Argentine. www.mdp.com.ar 1 AD64, cote III E 15948 Le père de Mirta, Nestor Mehats La famille Mehats de Vera 17

: : H i s t o i r e d e f a m i l l e Souraïde : intérieur de l église Ph. Bourniquel 8 Gén&oMag lui était choisie, s attachât à faire prospérer le bien familial et vécut sa vie à Souraïde, s occupant des siens et de son village. Il se maria le 30 décembre 1856 avec Jeanne Marie ETCHEBERS, fille de Jean et de Gracieuse TEILARI. Ils eurent neuf enfants, tous nés à Souraïde : Saint Martin, le 19 juin 1858 ; Gracianne, le 25 juillet 1859 ; Etienette dite Stéphanie le 11 octobre 1860 ; Martin, le 9 décembre 1862 ; Jean, le 24 décembre 1863 ; Jean, le 20 avril 1865 ; Pierre, le 6 mai 1866 ; Marie, le 19 mars 1868 ; Dominica dont nous n avons pas trouvé l acte de naissance. Dans cette deuxième moitié :: dec 2010 du XIX ème, on quittait déjà beaucoup plus facilement son village pour s établir ailleurs afin de gagner en prospérité et d améliorer les conditions de vie de sa famille. L attrait des terrres argentines était déjà bien marqué, partout au Pays Basque. Quand Martin, né en 1858, se maria le 28 novembre 1883 à Souraïde avec Marie ZAMORA, fille de Vincent et de Marie DIHARCE, il avait entendu parler de cette nouvelle terre promise : en avril 1884 il était établi à Buenos Aires. S il ne vit pas la naissance de son premier enfant, Jeanne Marie en août 1884, il fit venir sa femme auprès de lui très vite après. Ils ne furent pas seuls, son frère Martin et sa soeur Marie l y rejoignirent. Sur la fratrie composée des neuf enfants de Pierre et de Jeanne-Marie

Souraïde : la maison Harguindeya Ph Bourniquel trois émigrèrent en Argentine à Buenos-Aires, un en Espagne à Vera (de Bidassoa). Quatre restèrent à Souraïde et un s installa à Biarritz. Arrivés en Argentine, ils se déplacèrent fréquemment comme en témoignent les naissances de leurs autres enfants : Catalina, le 3 octobre 1887 à Avellaneda, province de Buenos Aires ; Domingo, le 11 mai 1889, capital Federal ; Miguel, le 7 mars 1891 à Barracas, Capital Federal ; Bautista le 20 septembre 1894 à General Guido, province de Buenos Aires ; Martin dont la date de naissance nous est encore inconnue. Le grand-père de Mirta ME- HATZ, Bautista, né en 1894, eut deux garçons, Nelson Martin et Nestor Jorge. Ce dernier père de Mirta, a eut trois filles, Silvia, Mirta et Miriam. Leur famille est installée à Mar del Plata. Le père de Mirta, Nestor Jorge grand amateur des jeux basques, jouait comme pelotari au centre Basque de Mar del Plata en compagnie de son frère Nelson Martin et de son oncle Domingo (1889). Les racines perduraient et l attachement au sol basque n a jamais failli. Un élément frappant pour Mirta fut la découverte des variations orthographiques de son nom. «Hace unos dias se me ocurrio pedir a General Guido, la partida de nacimiento de mi abuelo. Cuando la tuve me di cuenta de dos cosas, una, que eran franceses y la otra que Martin en vez de 19

: : H i s t o i r e d e f a m i l l e «Te cuento que Mar del Pata, es una de las ciudades mas lindas del mundo. Estamos a 404 km., al sur de Buenos Aires, tenemos 47 km. de playa. Somos 800.000 habitantes, y en verano recibimos mas o menos a 3.000.000 de turistas, no solo del interior, sino del extranjero. Es puerto de arribo de cruceros de todo el mundo. Fuimos subsede en el MUNDIAL 78. Sede de la CUMBRE DE PAISES IBE- ROAMERICANOS. Somos sede, desde hace años, del FESTIVAL INTERNACIONAL DE CINE, hasta ha venido, para mi el hombre mas lindo del mundo, que es de ustedes, Alain Delon. Aparte de las playas, tenemos Universidad, Casino, ( en donde trabajo mi padre, 46 años), sierras, bosques. Es una ciudad ideal para vivir. (Mirta) «Mar del Plata est une des plus belles villes du monde. Nous sommes à 404km de Buenos Aires et avons 47km de plages. Nous sommes 800.000 habitants et en été nous avons environ 3.000.000 de touristes argentins mais aussi étrangers. C est un port d arrivée pour toutes les croisières du monde. Nous avons accueilli des matchs pour le mondial 78. Le siège du sommet Latino- Américain s est tenu ici. Nous avons aussi le siège du festival international du cinéma, et pour moi l un des plus bel homme du monde y est venu : Alain Delon qui est de chez vous. En plus des plages, nous avons des universités, un casino (où mon père a travaillé pendant 46 ans), des montagnes, des forêts. C est la ville idéale pour y vivre. (Mirta) 0 Gén&oMag l église de Souraïde Ph. Bourniquel MEHATZ era MEHATS, Y mi abuelo Bautista esta inscripto como MEHATS. Creo que cuando se enrolo le cambiaron la s por la z. Por eso somos con z. Lo que me extraña q todos los que somos familia somos con z.» Quand il a déclaré la naissance de son fils Bautista, l officier d état civil écrivit son nom avec un S final «MEHATS». Toutefois un changement s opérât et le S final se transformât en Z. Cette dernière orthographe s établira de manière définitive pour les descendants argentins alors qu en France, au Pays Basque, le nom qui s écrivait à l origine MEHAX, perdure encore aujourd hui. :: dec 2010 Alors la conclusion de cette histoire est simple. La recherche généalogique elle même est un pan certes important mais au-delà du plaisir qu elle procure dans sa technicité même, elle nous fait sortir de cette quête solitaire pour s ancrer, fermement dans la vie. La découverte d un passé, c est aussi la découverte des autres, la découverte d une famille qui subitement s est agrandie et s est fermement enracinée d un côté comme de l autre de l Atlantique. «QUE EMOCION! Me hicieron llorar. Es difícil explicar lo que siento. Una cosa es buscar, nombres, y otra es ver el lugar donde comenzo todo.» (Mirta)

Femme basque revenant de la fontaine Coll. privée DB 21

: : NH oi sm t o i r e d e f a m i l l e Mirta Mehatz 2 Gén&oMag Soy una convencida, que las cosas mas importantes de la vida, no tienen valor monetario, no cotizan en Bolsa, y que el SER es mas importante que el TENER. Les escribo desde lo que siento. Durante años he tratado de armar mi historia familiar. Lo único que sabia,era que la sangre era VAS- CA. Me conformaba con el nombre de un pueblo, y datos de mis bisabuelos. Fue una larga espera, pero lo que cuesta, vale. Hoy tengo ante mi, fotos de SOURAIDE, en ellas veo el campo, la iglesia, y la MAISON HARGUINDEYA, que es el lugar donde nacieron los MÈHAX, al menos desde 1749, que prometo, un día visitar. Hoy tengo ante mi, la historia de los Martín, los Pierre, los Jean, las Mariè, las Jeanne Mariè... y no lo puedo creer. Hoy tengo ante mi, recuerdos de infancia. Veo a mi :: dec 2010 papa sumergir la paleta en aceite, poniéndola a punto, para ir a jugar al DENAK- BAT MAR DEL PLATA, veo la boina, la faja...hoy tengo ante mi, la historia de mi vida. No conocí a mis bisabuelos, Martín y Mariè, pero de una cosa estoy segura, trajeron sangre PURA. No conocí a mi abuelo BAU- TISTA, pero si, a su hijo. Un vasco de ley. Honrado, trabajador, con una vida digna, y que me dejo, la mejor herencia que alguien puede dejar a sus hijos, un apellido LIMPIO,que no es poco. Esta historia es mas de el, que mía. Esta historia es, para quien fue, NESTOR MEHATZ MI PAPA Gracias Isabelle y Denise, por hacer mi sueño realidad. Gracias Patxi Mèhax, por aparecer en mi vida.

La famille Mehatz à Mar del Plata M. Mehatz Je suis convaincue que les choses les plus importantes de la vie n ont pas de valeur monétaire et ne fructifient pas à la Bourse, et que l ETRE est plus important que l AVOIR. J écris ce que j ai ressenti. Depuis plusieurs années, j ai essayé de développer mon histoire familiale. La seule chose que je savais était que notre sang était BASQUE selon le nom d un village et les informations recueillies auprès de mes arrières-grandsparents. Ce fut une longue attente mais cela en valait le coup. Aujourd hui, j ai devant moi des photos de SOURAïDE, et je vois la campagne, l église et la maison HARGUINDEYA où naquirent les MEHAX depuis 1749 au moins. Un jour j irai visiter ces lieux. Aujourd hui, j ai devant moi l histoire des Martin, des Pierre, des Jean, des Marie et des Jeanne-Marie et je n arrive pas à y croire. Aujourd hui, j ai devant moi les souvenirs de mon enfance. Je vois papa plonger la palette dans l huile, la saisir dans son poing pour aller jouer au DENEK BAT de Mar del Plata, je vois le béret, la ceinture. Aujourd hui, j ai devant moi l histoire de ma vie. Je n ai pas connu mes arrières-grands-parents, Martin et Marie mais je suis sûre d une chose : ils amenèrent un sang pur. Je n ai pas connu mon grand-père Baptiste mais son fils oui. Un basque droit, d honneur et travailleur et qui me léga le meilleur héritage que l on puisse transmettre à ses enfants : un nom propre et c est déjà beaucoup. Cette histoire plus que la mienne, elle est celle de Nestor MEHATZ mon papa. Merci Isabelle et Denise pour avoir fait en sorte que mon rêve se réalise. Merci Patxi Mehax pour être apparu dans ma vie. 23

: : H i s t o i r e d e f a m i l l e Christine MASSARDIER Cousins d Amérique Christine vit actuellement au Cap en Afrique du Sud, infatigable chercheuse d ancêtres, elle travaille sa généalogie depuis un grand nombre d années. Une partie de son arbre trouve ses racines en Pays Basque, du côté de Mendive, Ossès et Ostabat. Ne manquez pas d aller faire un tour sur son site internet «Planète généalogie» http://www.planete- genealogie.fr/mal- VINA1857/jcpm/ 4 Gén&oMag Depuis que j ai commencé mon arbre généalogique, mon père m avait toujours dit que des cousins étaient partis s installer en Amérique du Sud. Bien sûr, cela a toujours titillé ma curiosité. Le contrat de mariage de mon AAGM paternelle, Marie MOUSSEMPE, m apprend que son frère lui avait cédé sa part dans la succession de leur père, ce frère étant parti à Buenos Ayres. Naturellement, je voulais en savoir plus : savoir pourquoi il était parti? Y avait-il des descendants? Pourquoi pas, essayer de les retrouver et de les contacter! Le temps de comprendre comment faire ce genre de recherches, 20 à 30 ans se sont écoulés. Internet est arrivé et j ai même pu, grâce à BSD, avoir mon :: dec 2010 propre site et mettre mon arbre en ligne. C est par ce biais qu à la fin de l année dernière, un dénommé DUBOUIX me contacte. Dans son premier message il me parle d une cousine uruguayenne qu il a eue le bonheur de rencontrer. Elle connaît un peu de l histoire de cette branche là : les garçons sont tous les quatre partis du pays basque pour aller s installer en Uruguay et y rester. Depuis des années, je me demandais comment je pourrais entrer en contact avec un de ces descendants. Et voilà que l information m arrive sans que je m y attende et de plus, sur une branche où je n avais pas réellement fait de recherches! C est l excitation et un beau cadeau de Noël! Je prends vite contact avec

La maison familiale à Ostabat C. Massardier cette cousine uruguayenne, qui de plus connaît bien la généalogie de cette branche. Elle a sûrement plein de choses intéressantes à me raconter. De fil en aiguille et en quelques jours nous sommes 4 descendants des DUBOUIX à échanger des messages pour retrouver notre ancêtre commun. Pour l instant, le lien n est établi qu entre moi et ma cousine uruguayenne dont le grand-père paternel, Jean-Baptiste DUBOUIX, n est autre que le frère de mon arrière-grand-mère paternelle, Marie-Louise DUBOUIX. Fin des années 1800, les quatre fils de la famille sont partis s installer en Uruguay contre l avis de leur père. Une trentaine d autres jeunes partaient en même temps qu eux et se sont installés soit en Argentine, soit en Uruguay. Les quatre garçons ont fait fortune dans le bétail en ouvrant des ranchs. Seule l unique fille est restée au paysbasque : elle aura 11 enfants. La prochaine étape, o r g a n i s e r une rencontre entre nous tous peut-être à Ostabat où se situe la maison familiale que nous avons encore tous en mémoire. Je ne sais pas si nos ancêtres peuvent nous voir, mais je suis sûre qu ils doivent êtres fiers de nous voir communiquer tous ensemble à travers le monde. 25

: : H i s t o i r e d e f a m i l l e Humberto Stabile Mailli Los MAILLIE de Uruguay 6 Gén&oMag :: dec 2010 Uruguay, Montevideo : me llamo Humberto Stabile Malli (Maillie). Todo comenzó por el año 1992 cuando me despertó la curiosidad, de contar con este mundo fascinante de la genealogía, comencé con los apellidos Stabile y Malli; los rastros de mis ancestros, comencé con mis datos patronímicos, de mis padres y abuelos. Estos datos los obtuve en el Registro Nacional (lugar donde se dejan anotados los datos de las familias de todo el país) no como se realiza en otras partes del mundo. El país es Uruguay y cuenta con 19 departamentos y/o regiones, en otras partes del mundo cada Dpto. y/o región contiene varias ciudades o comunas, poblaciones, villas, etc. Los ancestros se asentaron y vivieron en el Dpto. de Durazno (cuidad de Sarandí del yí), Canelones (ciudades de Miguez y Tala), Montevideo. También se obtienen datos de referencia, nacimientos, matrimonios, defunciones (los nacimientos antes del año 1879 se obtienen en las iglesias, esto se complica dado que hay que saber cual fue, en mi caso, tuve mucha suerte.) Por el lado de los Stabile se asentaron en el Dpto. de Canelones, en las ciudades de Sauce (Matrimonio del Stabile) ciudad

quinta a terminar. Simultaneamente con el Vasco Frances, Bernardo Malli (Bernard Maillie Dulau) comencé por genealogía de Francia, todo lo disponible en internet (geneanet, Iglesia de Mormones, etc) hasta que apareció etxe. free.fr ; mi problema fue que busqué por todo internet el apellido Malli, por no saber que no correspondía, habiendo recabado información de todo el mundo (EE.UU, Italia, Canadá, Finlandia, etc) nunca imagine que era otro apellido, resultó ser Maillie el real, desde 2009 cambió todo. Me contacte con unas personas divinas, muy caritativas con una profesionaiglesia de San Agustín inaugurada en 1849 en el barrio de La Unión en Montevideo, donde en 1866 Bernard Maillie Dulau y Florencia Itategui Arainty contrajeron matrimonio. H. Stabile Eglise San Augustin, inaugurée en 1849, dans le quartier de La Unión à Montevideo, où se marièrent en 1866, Bernard Maillie Dulau et Florencia Itategui Arainty de San R amón (nacimientos), ciudad de Tala, etc. Antiguamente denominados pueblos, se me facilito bastante en obtener los documentos en las iglesias de los mencionados pueblos, con ayuda de los empleados de los registros e iglesias obtuve matrimonio y defunción del Stabile, ya que era italiano, de la provincia de Salerno, desconozco la comuna, hasta la fecha no he podido averiguarlo, pero no rehúso, tengo esperanza. Logre formar los documentos de los hijos del matrimonio Stabile Pagano, los matrimonios de los hijos, hasta mis días. Tengo completa la cuarta generación, formando la más reciente, la 27

: : H i s t o i r e d e f a m i l l e Iglesia de San Agustin, Montevideo H Stabile Etcharry : l église I. Louradour 8 Gén&oMag :: dec 2010 lidad en sus tareas, muy compenetrados y competentes en esta familia de Genealogistas dispuestos a brindar lo que poseen y aun más, gracias y gracias por haber y poder continuar obteniendo otros datos consiguiendo armar el árbol en la octava generación y a más. Localizar los pueblos en Francia, los nombres, los años de nacimientos, matrimonios, defunción, lugar de casamiento como la iglesia de (Ithorots ) del apellido Maillie Dulau. Ojala continuara en otras ediciones de esta novel revista. Saludos y prosperidad en el emprendimiento mundial que se encuentras avocados. H.S.M.

Je m appelle Humberto Stabile Malli (Maillie) Tout a commencé en l an 1992 quand ma curiosité s est éveillée concernant le monde fascinant de la généalogie. J ai commencé avec les noms Stabile, Malli, sur les traces de mes ancêtres et les données patronymiques de mes parents et grands-parents. Je les ai trouvé dans le «registro nacional» endroit où sont réunies des informations de toutes les familles du pays, à la différence des autres parties du monde. Le pays est l Uruguay avec ses 19 départements et régions, dans d autres parties du monde chaque département et région a ses villes, communes, populations et villages. Mes ancêtres vécurent dans les départements de Durazno (ville Sarandi del Yi), Canelones (villes Miguez, Tala), Montevideo. Ici, en Uruguay on peut obtenir des informations et les références, naissances, mariages, décès. (les naissances avant l an 1879 s obtiennent dans les églises, c est compliqué, parce-que c est nécessaire de savoir laquelle c était, dans mon cas, j ai eu beaucoup de chance). Les Stabile venaient du département de Canelones, ville Sauce (mariage), ville San R amón (naissance), ville Tala. Anciennement appellés villages. Il m était facile d obtenir les documents dans les églises avec l aide des employés tenant les registres j ai obtenu mariages et décès des Stabile, Ils étaient italiens, de la province de Salerno, la commune m est encore inconnue. Jusqu aujourd hui je n ai pas pu la découvrir, mais je ne désespère pas. J ai réussi à réunir les documents des enfants du mariage Stabile Pagano, leurs mariages aussi jusqu à nos jours. J ai la quatrième génération complète, et aussi la plus récente, la cinquième à terminer. Simultanément avec le Basque-Français, Bernard Maillie Dulau, j ai commencé ma généalogie en France, en cherchant sur internet (geneanet, église des mormons ) jusqu a ce que je trouve Etxe.free.fr, mon problème était que je faisais la recherche sur tout internet au nom Malli, sans savoir que ce n était pas le vrai, j avais obtenu des informations du monde entier (EE.UU, Italie, Canada, Finlande ) je n imaginais pas qu il s écrivait autrement : Maillie. Puis en 2009 tout a changé! Je pris contact avec des personnes merveilleuses, généreuses et professionnelles dans leur travail, très impliquées et compétentes dans cette famille de généalogistes disposées à donner tout ce qu ils avaient et bien plus. Merci pour avoir et pouvoir continuer à obtenir des données pour former l arbre généalogique jusqu à la huitième génération et plus. Trouver les villages en France, les noms, les dates de naissances, mariages, décès, lieu de mariage comme l église d Ithorots et le nom Maillie Dulau. Pourvu qu il y ait d autres éditions de ce nouveau magazine. Salutations et pro spérité à cette entreprise mondiale et qu elle aboutisse. 29

: : H i s t o i r e d e f a m i l l e MAILLIE Bernard laboureur - maître adventice Irigoyen Etcharry 21 fév 1779 Etcharry 25 oct 1848 Etcharry x 28 fév 1799 Domezain HARISTOY Engrace maîtresse Irigoyen Etcharry 6 déc 1774 Domezain 31 oct 1848 MAILLIE Thomas forgeron 2 jan 1806 Ithorots 18 mai 1876 Etcharry DULAU Catherine x 24 nov 1831 Aroue ~ 1801 Aroue 24 mai 1845 Etcharry MAILLIE Marie 31 déc 1832 Etcharry ~ 1860 BOURRET Pierre 1 MAILLIE Pierre Bernard 4 déc 1834 Etcharry 28 fév 1835 Etcharry 2 MAILLIE Engrace 10 jan 1836 Etcharry 27 mai 1876 Etcharry 3 4 MAILLIE Louis forgeron - propriétaire : elissagarayborda : etcharry 18 sept 1837 Etcharry 16 mai 1904 Etcharry ETCHART Marie Toutine Tisserande (c) 1831 x 23 mai 1871 Etcharry x 9 juil 1883 Etcharry NOUHIDE Marie Cuisinière 23 mai 1849 Gabat 14 nov 1878 Etcharry MAILLIE Juan 6.1 6.2 MAILLIE Polonia Indalesa MAILLIE Marcelino 6.3 MAILLIE Bernardo 6.4 MAILLIE Jose Maria 6.5 MAILLIE Sandalia 6.6 14 jan 1867 Montevideo 9 nov 1936 9 fév 1869 Montevideo 26 avr 1871 Montevideo 26 juin 1874 Montevideo 25 avr 1909 Montevideo 15 août 1876 10 fév 1879 Migues 11 déc 1925 0 Gén&oMag :: dec 2010

DULAU Pierre cordonnier (c) 1771 BIDART Jeanne Marie 12 jan 1843 Aroue Humberto devant la carte de l Uruguay MAILLIE Ignace Pierre 4 juin 1839 Etcharry 5 6 MAILLIE Bernard Arnaud éleveur de bétail 10 mai 1841 Etcharry 10 oct 1934 Colonia Rossell Y Rius MAILLIE Jean 6 avr 1843 Etcharry ~ 1860 Montevideo 7 x 3 nov 1866 Montevideo HITATEGUY Florentina (c) 1851 19 sept 1906 Monzon MAILLIE 6.7 MAILLIE Aniceto 6.8 MAILLIE Juan Manuel 6.9 MAILLIE Elena 6.10 MAILLIE Cecilia 6.11 MAILLIE Marcelina 6.12 9 avr 1882 17 jan 1941 12 juil 1884 2 juil 1885 Migues 27 mars 1898 Tala 18 sept 1886 27 mars 1898 31

: : H i s t o i r e & h i s t o i r e s Isabelle Louradour Le voyage & la traversée de l Atlantique 1. MEHATS, Claude, Organisation et aspects de l émigration des Basques de France en Amérique : 1832-1976 Le voyage était déjà une aventure à part entière pour nos ancêtres qui quittèrent le Pays Basque afin de rejoindre leur destination outre-atlantique. Il leur fallait un grand courage et une ténacité hors du commun pour aller jusqu au bout de leur rêve et parfois, ces rêves se transformaient en cauchemar, tournant alors à la tragédie. 2 Gén&oMag Les ports de départ Bayonne, Bordeaux, Le Havre, Marseille, Nantes, Pasajes, Barcelone, Bilbao... les ports d embarquement étaient nombreux tant côté français, qu espagnol1. Tout dépendait de l agence de recrutement qui organisait le voyage et de la compagnie avec laquelle elle :: dec 2010 travaillait.. Les compagnies maritimes Les Chargeurs Réunis avaient le siège de leur compagnie au Havre et assuraient des voyages réguliers. Bordeaux comptait avec Les Messageries Maritimes et les Transports Maritimes. La Compagnie générale transatlantique avait son siège à Paris. Les conditions de voyage Les conditions de voyage étaient éprouvantes et ceux qui prenaient le bateau pour la première fois devaient en garder un souvenir mémorable, sinon effrayant. R eplaçonsnous dans le contexte de l époque. Imaginons les

33 Demande de passeport, Martin Gorostiague et sa fille Jeanne, d esterençuby, demandent un passeport afin de pouvoir partir pour Buenos-Aires en 1915 AD64, Sous-Préfecture de Mauléon, cote 2 Z 77

: : H i s t o i r e & h i s t o i r e s Bayonne, les quais coll.privée DB 4 Gén&oMag bateaux, d abord à voile avant d être à vapeur : le voyage durait alors des jours et des jours, par tous les temps, tempête, pluie, océan houleux ou forte chaleur, tout était fait pour que les passagers soient durement éprouvés. Les plus touchés et les plus malheureux étaient sans aucun doute les passagers de troisième classe. Pauvres, ils n avaient pas eu les moyens de payer leur billet plus cher pour accéder à la deuxième classe. Littéralement parqués à l entrepont, ils dormaient dans des hamacs, dans des pièces communes. L hygiène était déplorable, la nourriture infecte. Il n était pas rare que les :: dec 2010 plus fragiles ne survivent pas à la traversée et leur corps, après une courte cérémonie religieuse était rendu à la mer, enveloppé d un drap. Les hommes étaient séparés des femmes, ces dernières gardant leurs enfants auprès d elles, surtout s ils étaient en bas âge. L arrivée était attendue avec anxiété. Et le naufrage était toujours possible. Ce fut le triste sort de la Leopoldina Rosa en juin 1842, de la Lise-Amélie en octobre 1868, de l Hoogly en novembre 1878, du Cantabria en 1912, du Principe de Asturias en 1916 et de la Santa Isabel en 1921. Puis l avion remplaça progressivement les trans-

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: : H i s t o i r e & h i s t o i r e s Nantes, le port et le pont transbordeur Coll. privée DB 6 Gén&oMag ports maritimes. Air France devint une des compagnies qui assurait le départ de Bordeaux via Paris et ce dès 1950. C est au XX ème siècle que les voyages devinrent plus fiables, plus rapides et plus économiques. Permettant à certains des allersretours entre Amérique et Pays Basque quand ils en avaient les moyens ou étaient sûrs de retrouver du travail outre-atlantique. Les ports d arrivée Si la destination finale était le Rio de la Plata, la première étape était New York et Ellis Island. Puis on repartait via Rio de Janeiro jusqu à Montevideo puis Buenos Aires. Les paquebots mouillaient au large et des barques venaient chercher les émigrants par :: dec 2010 petits groupes : ce trajet, du navire jusqu au port se faisait dans des conditions presque aussi périlleuses que le voyage lui-même. L arrivée au port, ne garantissait pas pour autant l entrée sur le territoire. L émigrant devait faire la preuve d un certain nombre de caractéristiques jugées «positives» pour pouvoir être accepté sur le sol américain. Certains se voyaient renvoyer dès lors qu ils présentaient un défaut, handicap, faiblesse physique ou qu ils se rebellaient contre une autorité parfois injuste, voire inhumaine.

Le désert d Atacama au Chili Le désert le plus aride du monde, célèbre pour la diversité de ses paysages et son sol recouvert d une croute de sel V. Douet-Daunan 37

: : D e l a m é t h o d e? Isabelle Louradour Un ancêtre émigré? Sources documentaires en France Les Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques www.earchives.cg64.fr Le site de Pau Archives départementales Cité Administrative Bd. Tourasse 64000 PAU archives@cg64.fr tel : 05.59.84.97.60 Le site de Bayonne Pôle d archives de Bayonne et du Pays basque 39 avenue Duvergier de Hauranne 64 100 BAYONNE arch-bay@cg64.fr tel :05.59.03.93.93 8 Gén&oMag Les archives départementales des Pyrénées-Atlantiques conservent des fonds très utiles pour le généalogiste à la recherche d un ancêtre émigré. La mise en ligne d une partie de ces fonds, sur le site internet www.earchives.cg64.fr en permet un accès plus aisé, en particulier pour ceux qui sont loin du département. La partition des documents dans deux dépôts d archives, les Archives de Pau et le Pôle d Archives de Bayonne, mérite que l on s attarde sur leur composition, de manière, au moins, à ne pas être pris au dépourvu lors d une visite dans l un de ces deux bâtiments. Certain fonds n étant pas numérisés :: dec 2010 donc non visibles en ligne ; les originaux devront être demandés, sur place aux Archives. Autre difficulté, les fonds sont classés en fonction de leur provenance, c est-à-dire de l administration qui les a produite. C est une condition que chaque service d archives se doit de respecter. Les registres de recensement, par exemple, ne seront pas tous rangés au même endroit mais pourront être éparpillés au sein de plusieurs séries. En effet, ils peuvent être arrivés aux Archives par la voie d un dépôt effectué par une mairie, par une Sous-préfecture ou une Préfecture. Selon l administration qui les a préalablement générés, ils ne seront pas cotés

de la même manière. L état civil Nous commencerons cette présentation par la série la plus usitée dans le monde généalogique : l état civil. Les fonds d état civil peuvent déjà révéler des informations pertinentes sur l ancêtre parti. Acte de décès Les actes de décès sont sans doute les plus parlants. Si l ancêtre, né en France, décède à l étranger, l acte peut être retranscrit au Consulat de France du pays et reporté dans les registres de décès de sa commune de naissance. Acte de naissance L acte de naissance peut aussi être intéressant pour la mention marginale qui lui est annexée (le mariage à partir de 1897, le décès à partir de 1945). Si l ancêtre s est marié au Consulat de France du pays de son nouveau domicile, la mention en sera reportée dans l acte de naissance de sa commune natale. Publication des bans La publication des bans du mariage (quand ce type de document est conservé : ce n est pas forcément le cas). Il n y avait pas d obligation à garder ce document administratif mais ils sont parfois inclus dans les registres de mariage. A noter qu il existe aux AD un fonds coté 128J où certaines de ces publications sont rassemblées ; ces originaux étant conservés à Pau et concernant surtout le Béarn) sera intéressante car il mentionnera le lieu de résidence de l ancêtre parti. Acte de mariage Enfin, l acte passé dans le pays d accueil pourra être retranscrit dans son intégralité dans le registre de la commune de naissance : c est là une chance inégalée car bien sûr, on prendra connaissance de nombreux détails. Le mariage d un enfant en France, peut aussi mentionner le domicile des parents. Des documents donnant la preuve du domicile peuvent être joints à l acte et conservés dans les registres. D où la nécessité de toujours chercher la totalité des enfants d un couple (leur acte de naissance, de mariage et de décès). Conseils Feuilletez les registres de la commune de naissance de votre ancêtre. Des actes peuvent être retranscris plusieurs années après la date de l événement. Vous pourrez aussi retrouver un frère ou une sœur, un cousin parti lui aussi, ce qui vous donnera des indica- Contre toute attente, les recherches préalables seront à faire sur le sol français. Forte d un patrimoine archivistique important, les dépôts d archives sont une première étape obligatoire Date de l acte, date de l événement Le moment où l acte est rédigé, ne correspond pas forcément au moment de l événement. La naissance d un enfant (l événement) a lieu à une date et à une heure précise mais peut n être déclaré que le lendement, la rédaction de l acte se fait donc un jour plus tard 39

: : D e l a m é t h o d e? tions. Service militaire Registre matricule Si votre ancêtre est un homme, qu il est né en 1839 ou après cette date, vous avez de la chance! En effet, le registre matricule contient les fiches signalétiques des conscrits. Elles seront une source inespérée d informations, vous donnant, outre son état civil, son matricule, sa description physique, l état de ses services (militaires), mais surtout ses domiciles successifs. Il existe deux arrondissements de recrutement pour le département : Pau et Bayonne. Les conscrits sont recrutés dans le département de leur lieu de domicile à l âge de 20 ans. Par exemple, si votre ancêtre est né en Gironde mais qu il habite les Pyrénées-Atlantiques à 20 ans, il sera recruté ici. Les registres matricules sont à chercher dans la sous-série 1R, la série R étant entièrement consacrée aux «Affaires militaires» de 1800 à 1940. Ces documents n ont pas encore été numérisés (le projet est en cours de réalisation) et les originaux devront, pour l instant, être consultés à Pau. Comment chercher? Les registres commencent en 1859 et vont jusqu en 1938. Partir de la date de naissance et ajouter 20 ans (premiers registres conservés : classe 1859 donc pour les hommes nés en 1839). Prendre la boîte correspondant à la classe de recrutement, en salle de lecture. (Boîte verte, contenant des listes alphabétiques photocopiées reliées par années). Attention un même feuillet relié contient l arrondissement de Bayonne et de Pau. Chercher le nom de votre ancêtre dans la liste (classée par ordre alphabétique), relever le numéro matricule à côté de son nom. Aller dans le meuble à fiche (instruments de recherche manuels) et ouvrir 0Extrait de fiche signalétique où les domiciles successifs du conscrit sont renseignés AD64, sous-série 1R

AD64, étatcivil, Saint- Jean-Pied-de-Port, mariages, collection départementale, 1863-1872 Paris, 22 juin 1869 Traduction Acte de mariage Eglise cathédrale de Lima Je soussigné premier vicaire de l Eglise cathédrale de Lima, certifie qu au registre des mariages, se trouve l acte suivant : L an 1867, le 10 novembre, à Lima, Pérou, en vertu de l autorisation du Vicaire général, de Mgr l Archevêque Pierre Ignace de Benavente, les publications des bans ne donnant lieu à aucun empêchement. Je soussigné, prêtre vicaire de la cathédrale ai donné la bénédiction nuptiale à Bernard-Emile Fort, né en France, demeurant en cette ville, âgé de vingt-six ans, célibataire, négociant, fils légitime de Michel Fort et de Rose Beguerie et à demoiselle Marie Dolores Figari, de Lima, fille légitime de Jean Figari et de Eulalie Rosas, en présence de nombreux témoins. En foi de quoi, etc. Signé : Joseph Santos Chavez Conforme à l original Lima le 6 juin 1868 Signé François Cuenca Suivent la légalisation Pour traduction conforme à l original écrit en langue espagnole... le tiroir «série N/R», aller au fond. Chercher la fiche correspondant à l année et au numéro matricule de recrutement. Noter la cote du registre (du type 1 R 427), par arrondissement (Pau, Bayonne), correspondant au matricule. Demander la cote sur l ordinateur ou remplir la fiche cartonnée disponible au bureau d accueil. Chercher votre ancêtre (le classement dans le registre se fait par canton et par numéro de matricule). Une fois retrouvé, vous saurez avec certitude si 41

: : D e l a m é t h o d e? 2 Gén&oMag votre ancêtre vit ailleurs qu en France. Il peut-être insoumis, c est à dire qu il ne s est pas présenté à l appel de sa classe. Quoiqu il en soit, vous aurez le lieu exact de son domicile à une date donnée, ce qui vous confortera dans l hypothèse d un départ éventuel. Les registres cantonnaux Qu est-ce que c est? Pour chaque classe d âge, on procédait à un recensement des jeunes gens par commune. Le maire était chargé de remplir un registre contenant le nom, prénom, date et lieu de naissance précis, nom et prénom des père et mère, profession, domicile de chaque jeune homme domicilié dans sa commune au moment de ses 20 ans. Dans ces listes, apparaissent déjà de nombreux jeunes domiciliés à l étranger. Vous y trouverez aussi les motifs d exemption après examen par le conseil de révision, si tel a été le cas pour votre ancêtre. Où trouver ces registres? A Pau en sous-série 1 R qui possède les registres de 1881 à 1940. Dans les fonds des Souspréfectures (il y en a beaucoup pour Mauléon par exemple) : le Pays Basque a été numérisé et est donc consultable en ligne (fonds Z) Dans les archives communales : à Pau pour les communes béarnaises, à :: dec 2010 Bayonne pour les communes basques ou tout simplement en Mairie, si ces fonds n ont pas été déposés. Les listes de tirage au sort Qu est-ce que c est? Si le canton avait 300 conscrits par exemple et que l armée avait besoin de 170 soldats, on faisait tirer un numéro de 1 à 300. Les hommes âgés de 20 ans se rendaient au cheflieu de canton devant la commission de recrutement. Ceux qui tiraient les numéros de 1 à 170 étaient enrôlés (sachant qu on en prenait toujours un peu plus, jusqu au numéro 200 par exemple), les autres non. Celui qui tirait le numéro 1 était surnommé le «bidet». Celui qui tirait le plus gros numéro le «laurier». S il ne pouvait se déplacer, il se faisait représenter. Ceux qui ne venaient pas étaient déclarés absents. Intérêt des documents Le renseignement utile sera bien sûr le lieu de domicile qui pouvait être à l étranger. On y trouvera aussi, l état civil du jeune homme (date et lieu de naissance, père et mère), sa profession, sa taille, son enrôlement ou le motif avancé pour bénéficier d une exemption. Où trouver ces registres? Dans les fonds des Souspréfectures. Ces documents pourront être utilement complétés par la

consultation des procèsverbaux des opérations du conseil de révision, en 1R aux AD de Pau pour la période de 1872 à 1940. Les insoumis Vous l aurez compris, dès lors que votre ancêtre ne se présentait pas à l appel du service et qu il était parti peu avant pour l étranger, il devenait insoumis ou réfractaire. Archives communales Des listes spécifiques sont consultables dans les fonds des Archives communales. Elles existent à des époques variables dans quelques communes et seront soit en Mairie, soit aux Archives départementales1. Ces listes étaient parfois dressées sur dénonciation. Sous-Préfectures D autres registres sont dans les fonds des Souspréfectures. Pour Mauléon par exemple, il existe des registres des «déserteurs et insoumis» de 1816 à 1864, des listes de passeports refusés à des insoumis (1915-1919). Fonds judiciaires Il existe des fiches d insoumis de 1903 à 1940, inscrites via des PV de gendarmerie classées en série U (3 u 2/7). La mutation par décès Après le décès d une personne, on déclare l ouverture d une succession à l Administration. C est la 1 Consulter le site des AD64 www.earchives.cg64.fr Sommaire des fonds > Archives communales. Pour connaître les fonds déposés par les communes il faut dérouler le menu en cliquant sur le signe + 43 Mutation après décès de Jeanne Pradère, décédée à Buenos Aires le 13 avril 1892, veuve de Pierre Luro (1820 Saint-Just-Ibarre- 1891 Cannes), l un des fondateurs de la station balnéaire de Mar del Plata en Argentine AD64, cote 303 Q 35

: : D e l a m é t h o d e? déclaration de succession ou la mutation par décès. Cette déclaration faite par un parent proche du défunt est très intéressante pour plusieurs raisons : tous les héritiers sont mentionnés (enfants du défunts ou si ceux-ci viennent à manquer (décédés), leurs ayant-droits). Non seulement vous pourrez vérifier qu aucun enfant ne vous a échappé mais vous saurez aussi où ils sont domiciliés à ce moment là (peut-être en Amérique du Sud). L estimation de la succession (biens immobiliers et mobiliers : un bon moyen de savoir si votre ancêtre était riche ou pas, de connaître les maisons et les meubles qui faisaient son quotidien). Un contrat de mariage et un testament peuvent être indiqués, avec le nom du notaire et la date de l acte. Pour trouver une mutation il faut connaître la date et le lieu du décès. Tous les défunts sont en principe inscrits dans la table de successions et absences, même s il y avait trop peu de biens pour qu il y ait une succession dévolue aux enfants ou aux ayant droits. Elles sont donc très intéressantes car elles couvrent la totalité de la population. Où trouver ces actes? Ces registres sont en série Q puis sous-série 3 Q (Enregistrements) aux AD. Ils se divisent en deux types : les tables de succes- 4 Gén&oMag :: dec 2010 Port de Bordeaux Coll. privée DB

sions et absences (TSA) ; les registres de mutation par décès (RMD). A partir du lieu du décès, chercher le canton ; les tables sont classées par bureaux d enregistrement ; dans les instruments de recherche aux AD, chercher la table de succession et absence correspondant à l année du décès (la déclaration se faisait dans les mois suivants). Dans la table, le classement est fait par noms, en ordre abécédaire (par lettre mais pas par ordre alphabétique) - Bien regarder les dernières pages du registre si vous ne trouvez pas à une lettre donnée (quand il n y avait plus de place, il y avait des rajouts à la fin). L enregistrement devait être fait dans un délai de 6 mois après le décès mais vérifier après quand même. Relever tous les renseignements et en particulier la date de déclaration et le numéro d enregistrement. Si votre ancêtre était trop pauvre pour qu il y ait quelque chose dans la succession, vous trouverez la mention «pas d actif» ou «pas de D.D.S» ou «rien» ou «indigent». Avec cette date, reprendre les instruments de recherche pour trouver les «registres de mutation par décès» et faire sortir la cote correspondante. Vous trouverez alors le détail de la succession, plus ou moins longue selon l importance du patrimoine du défunt. Conseils Pour les femmes mariées, chercher à son nom de jeune fille mais vérifier quand même à son nom d épouse. Attention aux variantes orthographiques dans l écriture du nom (très très fréquente au Pays Basque). Les noms commençant par une voyelle : chercher à la lettre D ou L par exemple : Abadie, Dabadie, Labadie. Les noms commençant par la lettre B chercher aussi à la lettre V : Bidart, Vidart (V se prononçant B en espagnol). Les passeports Ces fonds sont malheureusement très lacunaires aux Archives des Pyrénées-Atlantiques, du fait de l incendie des locaux de la Préfecture en 1908. Ils sont à chercher, classiquement en série M. Ils sont en réalité disséminés dans plusieurs séries mais restent malheureusement rares. Quand ils existent on y trouvera les nom et prénom du demandeur, sa profession, son lieu de naissance ou de domicile, son âge, sa destination. Il existe un fonds important de registres consignant les demandes de passeports aux Archives départementales de la Gironde. On y 45

: : D e l a m é t h o d e? Qu est-ce qu une Ambassade? Une Ambassade est chargée de représenter un pays à l étranger. L Ambassade de France représente le Président de la République et les ministres de son gouvernement. Elle doit promouvoir le savoir-faire français et soutenir les entreprises françaises implantées dans le pays d accueil. Qu est-ce qu un Consulat? Le consul, placé sous l autorité de l Ambassadeur est chargé de l administration et de la protection des ressortissants français résidant dans le pays d accueil de son implantation retrouvera l inscription de nombreux basques. L association des Amitiés Généalogiques Bordelaises en a fait le relevé que l on peut trouver en ligne sur Internet. On pourra tenter aussi la recherche de demandes de passeport dans les fonds des souspréfectures (série Z, par exemple pour Mauléon il existe des demandes de passeports de 1919 à 1920 sous la cote 2 Z 77). 6 Gén&oMag Le recensement Le recensement peut à son tour livrer nombre d informations. Outre une photographie de la composition d une famille à un instant donné, dans un lieu précis, il peut indiquer le domicile d un des membres, absent au moment où le recenseur menait son enquête. C est ainsi que l on verra apparaître «parti à Montevideo», «en Argentine depuis un an», «aux Amériques» inscrit dans la colonne observations. Où trouver les recensements Trois lieux possibles : la mairie, le Pôle d Archives de Bayonne, les Archives départementales de Pau. En Mairie En effet, les registres de recensements, n ont pas tous été déposés aux Archives et certains sont encore en mairie. Avant de téléphoner à la secrétaire de mairie, il faut néanmoins s assurer que le dépôt n a :: dec 2010 pas été fait. Aux Archives de Pau La série M, «Administration générale et économie» est très lacunaire en raison de l incendie de la Préfecture en 1908 et ne représente que 308,70 mètres. En sous-série 6M, «Population, affaires économiques et statistiques» se trouvent cotés les recensements de 1866 à 1936, accompagnés de quelques dénombrements. Aux Archives de Pau et de Bayonne Dans les fonds des communes (1800-1940) les recensements seront donc à chercher en 1 F «Population, économie sociale, statistique». L intitulé pourra en être alors : dénombrement, mouvements de la population, ou encore état nominatif des habitants de la commune. Le descriptif des fonds pour chaque commune est en ligne sur le site internet des AD. Il faudra en relever la description et la cote, puis se rendre au Pôle d Archives de Bayonne pour demander à consulter le registre original (les fonds des communes n ayant pas encore été l objet d une numérisation). Nous terminerons ce chapitre en mettant en exergue le fait que quelques recensements peuvent aussi se trouver en série Z (souspréfecture). La sous-préfecture d Oloron, qui recèle dans ses collections, un recensement classé en cote 3 Z 98 (1911-1936), un dos-

sier sur l émigration coté 3 Z 100 (1875-1912). Ce fonds, non numérisé sera à consulter à Pau. Les actes notariés Le testament Avant leur départ nombre d ancêtres ont rédigé leur testament. Mieux valait prévoir, au cas où le retour sur le sol natal ne se ferait jamais. D autre part, si la fortune s avérait être au bout du voyage, un émigré pouvait faire plusieurs aller-retour entre France et Amérique et profiter de l un de ces voyages pour faire établir un testament devant notaire. On consultera alors avec profit deux types de documents pour retrouver la trace d un éventuel testament : en série Q, les mutations par décès ou les actes civils publics ; en série U, les répertoires des notaires (également en sous-série 3 E mais il faut connaître le nom du notaire : cependant le temps de recherche est amoindri, du fait que ce fonds entièrement numérisé est disponible en ligne sur le site des AD). L obligation Si votre ancêtre n avait pas payé la totalité du prix de son voyage à l agent recruteur, une reconnaissance de dette pouvait être signée devant notaire. Les archives consulaires C est dans le Code Napoléon que fut inscrit l article qui allait demander aux Consuls d établir les actes d état civil des français à l étranger. Les registres contenant les actes étaient obligatoirement établis en deux exemplaires. Le premier (registre primata) est conservé 100 ans par le consulat ou l ambassade afin d y être mis à jour et d en permettre l utilisation localement, avant d être reversé aux Archives diplomatiques (CADN). Le second exemplaire (registre duplicata) est adressé au Service central d état civil du Ministère des Affaires Etrangères. Trois types de documents sont intéressants pour le généalogiste : les actes d état civil les registres d immatriculation les registres d actes notariés L état civil Pour les français nés, mariés ou décédés à l étranger, c est la direction des Archives du ministère des Affaires étrangères à La Courneuve qui détient les registres duplicata contenant les actes d état civil de plus de 100 ans. Les registres ont été microfilmés et sont consultables en salle de lecture. A Nantes, il faut consulter la série «Etat civil des Postes». Les registres primata Les actes des notaires du Pays Basque sont consultables sur earchives.cg64.fr Rubrique Archives notariales. Les minutes des notaires béarnais n ont pas été numérisés. Il faut consulter les originaux à Pau. Ministère des Affaires étrangères et européennes Direction des Archives 3, rue Suzanne Masson 93126 La Courneuve Cedex archives.cadn@diplomatie. gouv.fr Ministère des Affaires étrangères Service central d état civil 11, rue de la Maison Blanche 44941 Nantes Cedex 09 47

: : D e l a m é t h o d e? 2 Département des archives historiques, La Courneuve 8 Gén&oMag y sont classés en sousséries, puis par ordre alphabétiques des Consulats (postes consulaires). Il n y a pas de tables décennales. Il existe parfois des répertoires alphabétiques ou tables annuelles. Il faut donc connaître le lieu et la date précise de l acte recherché. Dans le cas contraire, il faudra commencer sa recherche à Paris 2. Les registres d immatriculation A l arrivée dans un pays étranger, un français, pouvait s il le désirait se faire inscrire sur les registres d immatriculation au consulat. Cette inscription n avait rien d obligatoire même si elle était conseillée afin de pouvoir profiter de la protection du consul. Ils sont à rechercher dans les fonds diplomatiques et consulaires dans la série «chancellerie». Il faut d abord commencer par consulter les tables d index de matricules, qui répertorient les enregistrements par ordre alphabétique, puis chercher, à l aide du numéro matricule relevé lors de cette première recherche, la mention détaillée de l enregistrement dans le registre d immatriculation. :: dec 2010 Les actes notariés Les consuls sont habilités à recevoir les actes notariés des français à l étranger à la place des notaires. Ces actes étaient réunis dans des registres, eux-mêmes tenus en double exemplaires (primata et duplicata). Ces registres sont à consulter à Nantes. D autres fonds seront à consultercar ils contiennent des données nominatives tels que les registres de délivrance, prorogation et visas de passeports. Conclusion Ce panorama des fonds disponibles pouvant aider à la recherche d un ancêtre émigré, n est bien sûr pas exhaustif. Répertorier les sources dans le détail, nécessiterait un bien grand nombre de pages. Toutefois, l approche des documents évoqués révélera déjà beaucoup d informations. Après s être familiarisé avec la typologie des actes disponibles, Il ne restera plus alors qu à fouiller, la quête pouvant s avérer parfois longue. Il ne faut pas se décourager mais progresser petit à petit, à son rythme, en ne perdant jamais de vue, que la seule vraie raison d être d un généalogiste c est de chercher.

Isabelle Louradour Retrouver un ancêtre émigré Quelle démarche, étape par étape, adopter pour retrouver un ancêtre émigré? Vous avez beaucoup d outils à votre disposition, nous les avons évoqués dans les articles précédents. Mais par où commencer? 1. Le registre matricule Si votre ancêtre est un homme né à partir de 1839, il faut chercher sa fiche signalétique. Même sans date et lieu précis, les tables alphabétiques vous donneront une chance de le retrouver et de connaître le lieu de son domicile 2. La mutation par décès La deuxième chose à faire est de chercher la mutation par décès des parents de l émigré (s ils sont morts en France). Là vous pourrez découvrir que l un des enfants est domicilié à l étranger parfois même avec un lieu précis. 3. Etat civil Compulsez les actes de décès de la commune natale de votre ancêtre : si votre ancêtre s est définitivement établi à l étranger, son décès peut être mentionné dans les registres d état civil de la commune où il a vu le jour. Son mariage et les naissances de ses enfants peuvent être aussi inscrits. A partir de 1897 les mariages sont mentionnés en marge de l acte de naissance, les décès à partir de 1945. 49

: : D e l a m é t h o d e? 4. Le recensement Si votre commune a conservé ses différents recensements, il sera intéressant de s y reporter. Dans la colonne «observations» peut être noté un lieu de résidence à l étranger. 5. Les listes de passagers Il y a plusieurs sites internet qui proposent des listes de passagers. Vous trouverez toutes les références dans notre article «Les sources sur Internet» 6. Le consulat recensement, venant du monde entier. Les pays d Amérique du Sud sont bien représentés. Consultez notre article sur «Les sources sur Internet» pour en comprendre le fonctionnement. Vous pourrez privilégier les recensements. En Argentine il y en a trois : 1855 1869 1895 En sachant à quel moment, votre ancêtre est présent sur le sol américain, vous pourrez fouiller dans les registres paroissiaux et d état civil américains. 8. Argentine : Listes d étrangers Les provinces argentines Nord-Ouest Jujuy, Salta, Tucuman, Catamarca, La Rioja Gran Chaco Santiago del Estero, Chaco, Formosa Mesopotamie Entre Rios, Corriente, Misiones Cuyo San Juan, Mendoza, San Luis Pampas Cordoba, Santa Fe, Buenos Aires Capital Federal, Buenos Aires (province), La Pampa Patagonie Neuquen, Rio Negro, Chubut, Ces registres d imm a t r i c u - lation au C o n s u l a t sont part i e l l e m e n t mis en ligne sur le site de Genf r a n c e s a concernant les français émigrés en A m é r i q u e latine. Sinon il vous faudra vous déplacer à Nantes. Santa Cruz, Tierra del Fuego 0 7. Family search Le site des Mormons proposent un nombre impressionant de registres numérisés d état civil et de Les Archives Générales de la Nation (Archivo General de la Nacion) recensent les arrivées des étrangers sur le sol argentin de 1821 à 1871 (Il faut aller sur place). Le CEMLA propose les mêmes listes pour la période 1882-1929. h t t p : / / w w w. c e m l a. c o m / home.php

Buenos Aires : Les paroisses en 1855 Balvarena Catedral al Norte Catedral el Sur Concepcion Del Pilar Del Socorro La Piedad Montserrat San Pedro Telmo San Miguel San Nicolas Gros plan sur le blog de Pablo http://www.genbriand.blogspot.com/ Une mine de renseignements, ce blog est à visiter absolument tant il vous réservera des surprises. Avec en particulier : le recensement de Buenos Aires en 1855 des «chroniques généalogiques» l histoire des paroisses anciennes de Buenos Aires Les Basques et le culte des ancêtres... pour ne citer que ces articles. Pablo prend la peine de traduire ses articles en plusieurs langues ce qui rend son blog ouvert au monde entier. Gen&O est partenaire et ne manque pas d installer des liens entre son site et celui de Pablo. Pablo vit actuellement en Floride, connait bien sa patrie d origine, l Argentine et il compte parmi nos conseillers actifs sur les questions de l émigration. Au-delà de l amitié, il est notre «référent» sur le sol Américain. Des liens : Le recensement de Buenos Aires en 1855 http://cronotecagenealogica.com/recensement_accueil.html Chroniques généalogiques http://sites.google.com/site/cronotecagenealogica/ 51 Les paroisses anciennes de Buenos Aires http://sites.google.com/site/briandgen/home/historia-de-las-parroquias-de-buenos-aires Asaben Gurtza : le culte des ancêtres http://www.archivosgenbriand.com/asaben_gurtza.html

: : H i s t o i r e d e f a m i l l e Georges Little Bernain, de Bayonne à Valparaíso Bayonne, 2 rue Orbe - Ph. Bourniquel En el año 2008 comencé a investigar los ancestros de mi Bisabuelo Jean-Baptiste Armand Bernain Borel, padre de mi abuela paterna. El nació en 1858 en Bayonne, en el departamento de Basses Pyrenees en Francia, en la casa llamada Bayonne 2 rue Orbe lugar donde habían nacido también sus antepasados de apellido Fauvet. Sus padres fueron Jean Pierre Felix Bernain Fauvet y Marie Dixieme Borel Labadie, quienes además tuvieron en 1852 una hija llamada Felicie quien falleció soltera en 1925. Felicie vivió en la Quintau Anglet junto al matrimonio de su prima Marie Bernain con Albert Le Barillier, quien fue Alcalde de Anglet de 1897

La familia Bernain en 1927 en Valparaíso, Armand sentado al centro - Coll. privée a 1935. El padre de Marie, Pierre Eugene Bernain también fue alcalde de Anglet en el período de 1870 a 1897 Alrededor de 1880, al terminar Armand sus estudios con honores, su padre lo premió con un viaje por América del Sur, al pasar por Valparaíso Armand se encantó con esta ciudad de cerros y puerto y decidió quedarse un tiempo, luego conoció a Blanca González con quién contrajo matrimonio en 1893 y tuvo 7 hijos. El se dedicó toda la vida a la Litografía al igual que sus antepasados quienes imprimían libros, fabricaban naipes y papel de cigarrillos, fue además un intelectual, poseía una gran biblioteca en casa y le encantaba cuidar su jardín. Pasaron los años y Armand nunca volvió y sólo mantuvo el contacto con sus familiares en Bayona y Anglet por correspondencia. Finalmente Armand falleció en 1942 dejando una numerosa descendencia que hoy sumamos más de 200. En mi caso, el interés por conocer mis raíces se creó de niño con las historias familiares que con mucho cariño me contaban mis 53

: : H i s t o i r e d e f a m i l l e padres, los álbumes de fotos antiguas y algunos cuadros colgados en las paredes de la casa. Para investigar, primero obtuve información preguntando a familiares, pero en especial me ayudo un estudio que ya había realizado un tío, el que incluía la toda la descendencia de Armand, más los nombres y fechas de sus padres, abuelos paternos y su bisabuelo paterno Jean Bernain nacido en 1740. Luego busqué en Internet y encontré a la Gen&O, y desde mi primer contacto he estado muy agradecido ya que siempre hubo una muy buena disposición para ayudarme, en sólo unos meses me enviaron las imágenes de más de 30 actas de nacimiento, matrimonio y defunción. además el testamento de Jean Bernain bisabuelo de Armand y fotografías actuales de algunas casas en que habitaron mis antepasados. Estas actas son muy completas en información, incluyen los padres, edades, domicilios y ocupaciones y además algo muy valioso que son las firmas de puño y letra. Recibirlas fue también muy emocionante, con cada una sentía ansiedad por ver su contenido y saber que novedad aparecía, leerlas lentamente fue casi mágico, como abrir una ventana en el tiempo y transportarse, cada palabra, cada línea me permitió descubrir elementos nuevos y muy interesantes, y siempre con segundas lecturas aparecían nuevos datos. Bayonne, angle de la rue V. Hugo et G. Castet 4 Ph. Bourniquel Gén&oMag :: dec 2010 Realmente contar con estos documentos ha significado un gran avance en el conocimiento de mi historia familiar, gracias a ellos hoy mi árbol contiene

dos generaciones adicionales, muchos más ancestros y mucha información de todo tipo, como por ejemplo que el padre de Jean Bernain era natural del pueblo costero de Arcachon al norte de Bayonne y era de profesión marino, que el apellido Bernain antes era también Berny y Bernandon, que los Bernain se volvieron impresores luego de que Jean ingresaran a trabajar con los Fauvet y que hubiera un matrimonio entre estas dos familias, que un tatarabuelo de Armand llamado Pierre Pegros era un fabricante de sombreros, que la máma de Armand Marie Dixieme Borel era modista de chalecos, que el abuelo materno de Armand llamado Jean Baptiste Borel era un conductor de carruajes, que la Quintau Anglet la habría adquirido Jean Bernain pues aparece en su testamento de 1822, y mucho mucho más. 55

: : H i s t o i r e d e f a m i l l e Bernain, de Bayonne à Valparaíso (Traduction en français) 6 Gén&oMag En 2008, j ai commencé à chercher les ancêtres de mon arrière-grand-père Jean Baptiste Armand Bernain Borel, père de mon grand-père paternel. Il est né en 1858 à Bayonne dans le département des Basses-Pyrénées en France, dans une maison du 2 rue Orbe, lieu dans lequel naquirent aussi ses ancêtres du nom de Fauvet. Ses parents, Jean Pierre Felix Bernain Fauvet et Marie Dixième Borel Labadie, eurent aussi une fille en 1852 appelée Félicie. Elle mourut célibataire en 1925. Félicie vécut à Anglet, à Quintau, près du ménage de Marie Bernain et Albert Le Barillier, maire d Anglet de 1897 à 1935. Le père de Marie, Pierre Eugène Bernain, fut aussi maire d Anglet de 1870 à 1897. Aux alentours de 1880, quand Armand eut terminé ses études avec les honneurs, son père le récompensa par un voyage en Amérique du Sud. En arrivant à Valparaiso, Armand s enthousiasma pour cette :: dec 2010 ville de collines et de cols et décida de s y installer un moment. Il y fit la connaissance de Blanca Gonzalez qu il épousa en 1893. Ils eurent 7 enfants. Il consacra toute sa vie à la lithographie, comme ses ancêtres l avaient fait avant lui, imprimant des livres, fabriquant des cartes à jouer ou du papier à cigare. Il fut aussi un grand intellectuel, possédant chez lui une grande bibliothèque, cultivant son jardin avec amour. Les années passèrent et Armand ne revint jamais en France, maintenant simplement le contact par lettres avec sa famille de Bayonne et d Anglet. Finalement, Armand mourut en 1942, laissant une nombreuse descendance, à tel point, qu aujourd hui nous sommes 200. Dans mon cas, l intérêt pour la connaissance de mes racines, naquit alors que j étais encore enfant, avec les histoires de famille que les parents me racontaient avec beaucoup de tendresse, les albums de vieilles photos, les quelques cadres accrochés aux murs de la maison. Pour faire les recherches, je commençais par interroger la famille et obtins quelques réponses mais surtout c est une étude déjà réalisée par un oncle qui m aidât particulièrement : j y trouvais toute la descendance d Armand et plus encore, les noms et dates de ses parents,

grands parents paternels et arrière-grand-parent paternel Jean Bernain né en 1740. Ensuite je cherchais sur Internet et tombais sur Gen&O. Dès mon premier contact, je fus très reconnaissant car j y bénéficiais toujours d une grande aide. En seulement quelques mois, ils m envoyèrent les photos de Jean Bernain, arrière-grandpère d Armand et les photos de quelques unes des maisons qu habitèrent mes ancêtres. Ces actes, très complets en informations, donnaient les parents, les âges, domiciles et profession et par-dessus tous, quelque chose de très précieux : la signature de leur propre main. Les recevoir était très émouvant, avec pour chacun un sentiment d anxiété avant de connaître son contenu et de savoir quelle nouveauté apparaîtrait ; les lire lentement était presque magique, comme ouvrir une fenêtre dans le temps et s y transporter. Chaque mot, chaque ligne, me permis de découvrir des éléments nouveaux, très intéressants et toujours, à la seconde lecture, apparaissaient encore des nouveautés. L appui de ces documents, a signifié réellement une grande avancée dans la connaissance de mon histoire familiale. Aujourd hui, grâce à eux, mon arbre contient deux générations AD64, 1822, Damborgez, III E 17220 de plus, beaucoup plus d ancêtres et d informations de différents types, comme par exemple que le père de Jean Bernain était originaire du village côtier d Arcachon, au nord de Bayonne, qu il était marin et que le patronyme de Bernain correspondait aussi à celui de Berny et Bernandon ; que les Bernain devinrent imprimeurs dès que Jean commença à travailler avec les Fauvet et q un mariage eut lieu entre les deux familles ; qu un trisaïeul d Armand appelé Pierre Pegros était fabricant de chapeaux ; que la mère d Armand, Marie Dixième Borel était modiste de gilets ; que le grand-père maternel d Armand s appelait Jean-Baptiste Borel et qu il était conducteur de voitures, que la maison de Quintau d Anglet avait été acquise par Jean Bernain, tel que cela apparaissait dans son testament de 1822 et tellement d autres choses encore. 57

: : H i s t o i r e d e f a m i l l e En haut : Paspébiac, En bas : Bidart Lucie Delasrobil 8 Gén&oMag :: dec 2010

Lucie DELAROSBIL Les Basques de mon village Mon intérêt envers mon ancêtre paternel débuta vers 1988 après la parution du livre Les Registres de Paspébiac 1773-19101. L auteur spécifiait que Bertrand DE- LAROSBIL «vivait au milieu de la colonie basque»; il énumérait quatre de ses filles qui avaient épousé «des ressortissants basques» tels que ASPIROT, OTSENAT et CHAPADOS; et il reconnaissait par ces «indices» son origine basque. Beaucoup plus tard, en 2003, je m initiai à des recherches de mon patronyme par internet. Mes premiers contacts me dirigèrent sur la piste ROS- PIDE. Ce fut en 2007 que j intensifiai mes recherches. Plusieurs sites exposaient le dépouillement des registres de communes basques. La couverture du livre Basques et Gascons en Amérique septentrionale aux XVIIe et XVIIIe siècles2 paraissait sur un de ces sites. Je reçus les notes sur trois Bertrand DARROSBIDE. De la mairie de Bidart, Céline Lassalle me posta quelques actes dont ceux de la naissance de Bertrand DAROSPIDE et du mariage de ses parents. Je compris qu un autre des listés s avérait être son père. En juin 2008, je passai deux jours à la mairie de Bidart et revins avec une cinquantaine d actes. En trouvant le second mariage de la mère de Bertrand, je découvris celui 59

: : H i s t o i r e d e f a m i l l e 1 Bona Arsenault (1987). 2 Jean-Claude Paronnaud (2004). 0 Gén&oMag des parents de l ancêtre des CASTILLOUX de Paspébiac. Fin 2009, je commençai à collaborer avec le site Gen&O. De retour à Bidart en juin 2010, je fis de nombreuses fouilles et trouvailles sur les CAS- TILLON. À Bayonne, je participai à un cours d Isabelle Louradour et rencontrai des passionnés de généalogie dont Jeanine Desse. Elle m emmena voir à Bardos la maison du domaine ROSPIDE. Spécialiste de Bardos, Dominique Laborde avait auparavant renforcé mes certitudes quant aux commune et maison d origine de l arrière-grandpère de mon ancêtre paternel. Tout ce parcours m encourage à poursuivre mes recherches des premiers habitants basques de mon village. Plusieurs pistes m indiquent la possibilité qu il y ait plus de familles d origines basques à Paspébiac que celles déjà reconnues. Je sais que je descends d au moins trois Basques et que d autres de mon village en ont peut-être plus. Deux ont enfin été trouvés. Je souhaite qu on les retrouve tous. J en profite pour remercier celles et ceux qui m ont aidée, m aident et m aideront. J invite toutes les personnes intéressées à me suivre sur Twitter et sur Gen&O. :: dec 2010

Le savetier - Gouache de J Le Tanneur Coll. privée DB 61

: : D e l a m é t h o d e? Sarah Castillon Les ressources disponibles sur Internet FAMILYSEARCH : LE SITE DES MORMONS 2 Gén&oMag Le lien : http://www.familysearch.org/eng/default.asp Site en anglais Description C est un des sites incontournables pour les recherches généalogiques à l étranger. Suivant les :: dec 2010 dogmes de leur religion, les membres de l église des Saints des Derniers Jours doivent retrouver les membres décédés de leur famille pour les baptiser d où leur très grand intérêt pour les recherches généalogiques. Ils ont donc entrepris de sillonner le monde pour relever, microfilmer les archives. Ils ont d ailleurs été les premiers à microfilmer des registres en France suite à des accords avec les services d archives. Tous ces microfilms ont été entreposés à Salt Lake City aux Etats-Unis. Il est toutefois possible de les con-

Le désert d Atacama au Chili V. Douet-Daunan sulter dans les centres généalogiques mormons dans le monde entier sur demande. Les mormons sont aussi les inventeurs de la norme GEDCOM qui sert maintenant pour tous les échanges entre logiciels de généalogie. Depuis un ou deux ans, les mormons ont commencé à mettre en ligne sur internet les relevés des microfilms ainsi que les photos issues du microfilmage. Les ressources disponibles Dans leur chasse aux ancêtres, les mormons ont sillonné le monde. Vous trouverez donc des données pour tous les continents. Pour les deux continents américains, il existe de nombreuses ressources. On trouve principalement des actes d état civil et des recensements. Sur l Amérique du Sud, les pays représentés sont l Argentine, les Bahamas, la Barbade, la Bolivie, le Brésil, les Caraïbes, le Chili, la Colombie et le Costa- Rica. Sur l Argentine par exemple, on trouve les photos des registres de l église catholique sur une vingtaine de province, des recensements de 1869 et 1895 et du recensement de Buenos Aires de 1855. A côté de cela, il est possible de faire des recherches dans des relevés de BMS dont les photos ne sont pas en ligne. Sur l Amérique du Nord, on trouve des données de nombreux états des Etats-Unis, sur le Canada et le Mexique. 63

: : D e l a m é t h o d e? 4 Gén&oMag Recherche par patronyme Le résultat de votre recherche se présente de la façon suivante : 1) En haut à gauche se trouve le formulaire de recherche que vous avez précédemment complété, si le nombre de résultats trouvés est trop important, vous pouvez renseigner des informations supplémentaires et relancer la recherche en cliquant sur le bouton Search. 2) En bas à gauche, vous avez un résumé des résultats trouvés, triés par catégories. Les types de catégories que l on peut :: dec 2010 Faire une recherche Une nouvelle version de la partie recherche est actuellement en test sur le site FamilySearch, elle permet de consulter les registres même s ils n ont pas été relevés. Pour y accèder vous pouvez utiliser le lien suivant : https://beta. familysearch. org/ Vous accédez à une page dont la première partie vous permet de faire une recherche par p a t r o n y m e. La deuxième partie vous permet de consulter les d i f f é r e n t e s collections disponibles. avoir dépendent des ressources où le nom recherché a été trouvé : a. Recensements et listes b. Naissances, mariages, décès c. Militaire d. Migration et naturalisation Entre parenthèses se trouve le nombre de résultats trouvés dans chaque catégorie. Si vous souhaitez consulter seulement les éléments d une catégorie, cliquez sur le nom de la catégorie. 3) A droite, s affiche la liste des résultats. Sur chaque ligne se trouve le pré-

nom et le nom de la personne, juste en dessous la ressource dans laquelle la personne a été trouvée et à droite les informations complémentaires connues : date et lieu de naissance, lieu de résidence, époux Si un petit appareil photo est présent en dessous le nom, c est qu il est possible de consulter la photo du registre où l information a été relevée. Cliquez sur le nom de la personne pour consulter le détail de sa fiche. On peut voir ci-contre le détail de la fiche de Felipe Etchart recensé en Argentine en 1895. Il est alors possible de consulter le document original en cliquant sur la photo ou sur le lien View Image. 65

: : D e l a m é t h o d e? Recherche par ressources En choisissant de consulter les ressources de l Amérique du Sud, on obtient une liste de fonds avec les informations suivantes : si les originaux sont consultables (petit appareil photo), le nombre d éléments relevés, et la date de dernière mise à jour. Avec le menu de gauche, il est possible de restreindre la liste des fonds à un seul pays. Une fois le fond sélectionné, ici les BMS Argentins, il suffit de cliquer sur le lien Browse trough en dessous de View Images in the collection pour feuilleter les registres. On vous demandera de choisir la province que vous souhaitez consulter, puis la ville la paroisse et, finalement, le registre qui vous intéresse. Il ne vous reste plus qu à chercher. 6 Gén&oMag N hésitez pas à consulter ce site régulièrement. Il y a souvent de nouvelles ressources mises en ligne. :: dec 2010

IMMIGRANT ANCESTORS PROJECT Le lien : http://immigrants.byu.edu/?tabindex=3&tabid=4 Site en anglais Description Ce site présente le projet «Ancêtres d immigrants» mené par le Centre d histoire et de généalogie des familles de l université de Brigham Young, une des principales universités des mormons. Ce projet a pour objectif de découvrir le lieu de naissance des immigrants partis d Europe. Sur le site, on peut faire des recherches sur des relevés effectués aux Archives Départementales de la Gironde dans les listes d embarquement et les demandes de passeport. Faire une recherche Pour aller sur le formulaire de recherche, cliquez sur Search for ancestors dans le menu de gauche de la page d accueil. Remplissez le formulaire ci-contre. Vous pouvez préciser le nom de la personne que vous recherchez (Name), la période (From to), le lieu (Place). Il est possible de faire une recherche en renseignant seulement le lieu soit avec la destination soit avec le lieu de naissance. Cliquez sur Search pour effectuer la recherche. Vous obtenez alors une liste de résultats. Pour voir la fiche complète, cliquez sur le nom de la personne. Vous pourrez consulter toutes les informations relevées ainsi que la source de l information. Ici, la fiche a été constituée à partir 67

: : D e l a m é t h o d e? d une demande de passeport faite en 1834. On peut lire la description physique de Jean Etchart et la raison de son voyage. Et chose très importante, il y a mention en bas de la fiche de la source : 4M714 aux Archives Départementales de Bordeaux. 8 Gén&oMag :: dec 2010

Sarah Castillon Ressources pour l Amérique du Sud GEN FRANCESA Le lien : http://www.genfrancesa.com/ Site en Espagnol Description Ce site est avant tout à destination des généalogistes d Amérique du Sud qui recherchent leurs ancêtres arrivés de France. Vous trouverez de nombreux conseils de recherches sur les migrants. Les ressources disponibles En plus des articles sur la manière d effectuer vos recherches, vous pouvez consulter des données en ligne. 69

: : D e l a m é t h o d e? Si vous cliquez sur vous pouvez faire une recherche dans une liste d immigrés constituée par Christiane Bidot-Naude au fil des années à partir de sources diverses. Si vous trouvez quelque chose qui vous intéresse, vous pouvez demander des informations complémentaires en remplissant un formulaire de contact. Si vous cliquez sur vous avez accès à des relevés fait à partir des demandes de passeport faites à Bordeaux pour les périodes de 1859 à 1861 et de 1865 à 1887. Vous pouvez aussi demander des informations complémentaires par le formulaire de contact. Si les demandes de passeport vous intéressent, nous vous conseillons le site de Immigrant Ancestors Project décrit un peu plus bas. Cette association possède son forum où vous pourrez trouver de l aide si vous le souhaitez http://ar.groups.yahoo. com/group/genfrancesa/ Si vous cliquez sur vous allez pouvoir consulter les photographies de registres consulaires conservés à aux archives diplomatiques de Nantes et de Paris. Ces registres étaient tenus par les consulats de France à l étranger et sont très intéressants. Ils concernent les consulats de Buenos Aires, Rosario, La Plata, Mendoza, Cordoba et Santa Fe Pigüé en Argentine, Montevideo en Uruguay, Lima au Pérou, Bogota en Colombie et Sao Paulo au Brésil. Pour bénéficier de la protection du gouvernement français, les émigrés avaient le droit de s inscrire dans le consulat (Registres d immatriculations). Ils s adressaient au consulat pour leurs demandes de passeport ou de renouvellements de passeports. Ils pouvaient aussi faire enregistrer leurs mariages et les naissances de leurs enfants pour qu ils puissent prétendre à la nationalité française. 0 Gén&oMag Si vous cliquez sur vous pourrez consulter des relevés de ces déclarations faits pour le consulat de Buenos Aires. Mais, attention, tous ces enregistrements n étaient pas obligatoires. En effet, les enfants nés en Argentine bénéficiaient de la nationalité argentine. Conclusion, ce n est pas parce que vous ne trouvez pas vos ancêtres sur les registres consulaires qu ils n ont pas résidés à l endroit où se trouvait le consulat. :: dec 2010

Faire une recherche Nous allons surtout nous intéresser à la recherche parmi les photos en ligne des archives diplomatiques conservés à Nantes et à Paris. Le premier type de ressources, photographiées par Genfrancesa, que l on peut trouver en ligne, sont les registres des immatriculations. Sur le site, ces registres sont accessibles par consulat. Elles se présentent comme sur l exemple ci-contre qui concerne le consulat de Buenos Aires. Pour chaque registre, on trouve deux parties un index (Indice) et les immatriculations proprement dites (Matriculationes). L index donne la liste alphabétique des personnes enregistrées pendant la durée du registre. Pour trouver une personne, il faut commencer par consulter l index en cliquant sur Indice ce qui nous amène sur une page avec toutes les miniatures des photos de l index. Pour se retrouver plus facilement dans les photos, chacune d elle porte le nom de la première lettre des noms qu elle contient. Il peut y avoir plusieurs photos pour la même lettre. Ainsi pour trouver la lettre qui vous intéresse, il suffit de promener la souris sur les différentes photos et leur nom s affiche. 71

: : D e l a m é t h o d e? Une fois sur la page qui vous intéresse, il faut relever le numéro d immatriculation affecté à la personne cherchée, par exemple Jean Etcheverry avec le numéro 2629. Vous pouvez alors revenir sur la page contenant la liste des registres et cliquez sur Matriculationes. Vous accédez aux miniatures des photos de registres. Chacune d elle porte le nom du dernier numéro d immatriculation inscrit sur la page. Il suffit donc de faire défiler la page en promenant la souris pour trouver l image souhaitée. 2 Gén&oMag Le registre d immatriculation nous apprend alors que Jean Etcheverry est né à Sare en 1813, qu il s est fait enregistré le 3 septembre 1841, qu il est célibataire. Il mesure 1m63, a les cheveux châtains, un nez bien fait et qu il est arrivé sur le navire Valentin à partir de Bordeaux. :: dec 2010 Les registres de demande de passeport ont aussi été photographiés par Genfrancesa. Comme ils sont plus récents que les registres d immatriculation, ils offrent un intérêt supplémentaire car ils contiennent des photographies. Pour certains registres, des relevés ont été effectués et sont accessibles en cliquant sur les liens situés dans la deuxième colonne intitulée Formato tablos. Pour les autres, il vous faudra feuilleter le registre page après page. On retrouve ainsi des familles entières photographiées à l occasion de voyages à l étranger.

Au hasard de ces registres, j ai rencontré Jeanne Suzanne1. Elle est originaire de La Bastide Clairence comme le confirme son acte de naissance trouvé sur le site des AD64, fille de Jean et Gracieuse Dirassar. Elle est mariée avec Guillaume Anchubidart2 originaire lui de Bardos, qui signe Félix Anchubidart. En 1923, ils font une demande de passeport pour aller en France avec leur fille Juana Maria qui est née en 1896 à Buenos Aires. 1 Demandes de passeport Buenos Aires n 100 photo img_6122.jpg 2 Demandes de passeport Buenos Aires n 100 photo img_6120.jpg 73 Acte de naissance de Jeanne Suzanne Brana - AD64, état civil, Labastide-Clairence