UNIVERSITÉ DE GENÈVE Département d économie politique : Economie politique I (L-Z)

Documents pareils
P A P 1 D 1 -S 1 S 1 D 1

Assurance maladie publique et «Opting out» - Réflexions théoriques

CHOIX OPTIMAL DU CONSOMMATEUR. A - Propriétés et détermination du choix optimal

La demande Du consommateur. Contrainte budgétaire Préférences Choix optimal

Fiche- action n Titre Utiliser les jeux sérieux Le marché

ECONOMIE MANAGÉRIALE NESSRINE OMRANI ECOLE POLYTECHNIQUE

Concurrence imparfaite

L Equilibre Macroéconomique en Economie Ouverte

CHAPITRE 1 : DE LA FONCTION DE DEMANDE DU CONSOMMATEUR À LA DEMANDE DE MARCHÉ

ECONOMIE GENERALE G. Carminatti-Marchand SEANCE III ENTREPRISE ET INTERNATIONALISATION

L'ELASTICITE-PRIX I- QUAND LES PRIX VARIENT...

Sujet 4: Programmation stochastique propriétés de fonction de recours

MegaStore Manager ... Simulation de gestion d un hypermarché. Manuel du Participant

FONCTION DE DEMANDE : REVENU ET PRIX

OSGOODE HALL LAW SCHOOL Université York MÉMOIRE PRIVILÉGIÉ ET CONFIDENTIEL

Institut Informatique de gestion. Communication en situation de crise

RÉSEAU MONDIAL DE BANQUES D IMPORT-EXPORT ET D INSTITUTIONS DE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT (G-NEXID) STATUTS. Juillet 2006

HAPPY PIGS! RÈGLES DU JEU

Dérivés Financiers Contrats à terme

Introduction à la Microéconomie Contrôle continu Licence 1 Economie-Gestion 2009/2010 Enseignants : E. Darmon F.Moizeau B.Tarroux

ACCORD INTERNATIONAL SUR LA VIANDE BOVINE

FctsAffines.nb 1. Mathématiques, 1-ère année Edition Fonctions affines

CHAPITRE IV Les externalités

DÉCLARATION SUR LES PROBLEMES ET ENJEUX FONCIERS EN AFRIQUE

CONSOMMATION INTERTEMPORELLE & MARCHE FINANCIER. Epargne et emprunt Calcul actuariel

OPTIMISATION À UNE VARIABLE

La médiatrice d un segment

Chapitre 16 Comment les entreprises fonctionnent-elles?

Loi fédérale sur le transfert international des biens culturels

Aux chapitres 14 et 15, nous avons vu

Limites finies en un point

Poll-O Guide de l utilisateur. Pierre Cros

SÉNAT PROPOSITION DE LOI

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE COMITÉ POUR LA PROTECTION DES BIENS CULTURELS EN CAS DE CONFLIT ARMÉ

ACTION N 1 Réseau d élevages bovins laitiers en Agrobiologie

Baccalauréat ES Antilles Guyane 12 septembre 2014 Corrigé

Le développement des ventes en ligne : la distinction entre ventes volontaires et courtage aux enchères

L économie ouverte. Un modèle de petite économie ouverte. V2.0 Adaptépar JFB des notes de Germain Belzile. Quelques définitions

Peut-on envisager un effet direct?

RESPONSABILITÉ ET RÉPARATION: Quelques concepts et faits de base. Sommaire

Statistiques avec la graph 35+

Joueur B Pierre Feuille Ciseaux Pierre (0,0) (-1,1) (1,-1) Feuille (1,-1) (0,0) (-1,1) Ciseaux (-1,1) (1,-1) (0.0)

La légalité du «marketing viral»

Secrétariat du Grand Conseil M 1114-B

RESPONS. Info Mail 3 Janvier 2015 RESPONS SHURP ENSEMBLE. Lettre d information de l étude RESPONS

PRIME D UNE OPTION D ACHAT OU DE VENTE

Bac Blanc Terminale ES - Février 2011 Épreuve de Mathématiques (durée 3 heures)

Performance des campagnes de liens sponsorisés sur la vente en ligne

Conditions générales

CHAPITRE 5. Stratégies Mixtes

ACCUEIL ET CONVIVIALITE DANS LA RESTAURATION Réf : R 01

Logistique, Transports

L EQUIPE ÉTUDES ENQUÊTES: Georgeta BOARESCU psychologue coordonateur études enquêtes Florin CIOTEA sociologue

TERMES DE REFERENCE DE L AUDIT DU PROGRAMME DE VENTES ANTICIPEES A LA MOYENNE

UN GUIDE PROPOSÉ PAR PME-WEB MARKETING GUIDE ULTIME DES MOTS INTERDITS. Un guide pour Éviter de voir vos passer en SPAM. web.

L Elasticité Concept et Applications Chapitre 4

Fiche. Le diagnostic financier. 1 Introduction. 2 Le contexte du diagnostic. A Les objectifs du diagnostic financier. B Les préalables du diagnostic

Stratégie pour L approvisionnement

Mission de prospection multisectorielle JAPON

La marque : clé du succès de la stratégie commerciale dans un marché global

Thème 1: MÉNAGES ET CONSOMMATION

L ANALYSE EN COMPOSANTES PRINCIPALES (A.C.P.) Pierre-Louis GONZALEZ

AES L1 - Economie Générale

POLITIQUE DIRECTIVE RÈGLEMENT PROCÉDURE X. Procédure encadrant les activités de financement, les dons et les legs

Qu est-ce que la croissance économique? Quels sont ses moteurs?

1. Qu est-ce que MiFID (Markets in Financial Instruments Directive)?

Exercices du Cours de la programmation linéaire donné par le Dr. Ali DERBALA

IIème congrès du Réseau MONDER, Novembre François MIRABEL * Jean-Christophe POUDOU * et Michel ROLAND

Tactical Currency Allocation Revisited: Four Simple Currency Trading Rules

Chapitre 3. Quelques fonctions usuelles. 1 Fonctions logarithme et exponentielle. 1.1 La fonction logarithme


Comment utilisons-nous notre argent?

Exo7. Probabilité conditionnelle. Exercices : Martine Quinio

1. La production d électricité dans le monde : perspectives générales

Formules et Approches Utilisées dans le Calcul du Coût Réel

Examiner les risques. Guinness Asset Management

Propreté & Services Associés - Logistique & Manutention - Assistance Aéroportuaire Ingénierie & Maintenance Nucléaire - Décontamination,

LES NOUVELLES CONTRAINTES EN MATIERE DE MARCHES PUBLICS

L'équilibre général des échanges

Dario Rampini. Asset Management Specialist. Page 1

DÉCLARATION DES RISQUES

Variations du modèle de base

Les coûts de la production. Microéconomie, chapitre 7

Résolution d équations non linéaires

Cours d Analyse. Fonctions de plusieurs variables

LE CREDIT DOCUMENTAIRE

QU EST-CE QUI VOUS MÈNE: LA TÊTE OU LE COEUR?

Chapitre 4 Quelles sont les principales défaillances du marché?

MC1-F

CENTRALES HYDRAULIQUES

COORDINATION NON COOPÉRATIVE: MÉTHODES D ENCHÈRES

F OMPI ORGANISATION MONDIALE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE GENÈVE. Dix-septième session Genève, 7 11 mai 2007

AP1.1 : Montages électroniques élémentaires. Électricité et électronique

Économie de l environnement

FEDERATION EUROPEENNE DES FABRICANTS D ALIMENTS COMPOSES EUROPÄISCHER VERBAND DER MISCHFUTTERINDUSTRIE EUROPEAN FEED MANUFACTURERS FEDERATION

Table des matières. Télécharger MetaTrader 4. Première connexion à MetaTrader 4. Se connecter à MetaTrader 4. Modifier la langue

LES PROBLEMES D ASYMETRIE D INFORMATION AU SEIN DE L ENTREPRISE

La légalité du marketing viral

O, i, ) ln x. (ln x)2

MÉMOIRE RENOUVELLEMENT DU PERMIS D EXPLOITATION DU POUR LA COMMISSION CANADIENNE DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE (CCSN) À L ÉGARD DU

Transcription:

UNIVERSITÉ E GENÈVE épartement d économie politique 4242 : Economie politique I (L-Z) EXERCICES 3 : CMMERCE INTERNATINAL ET EXTERNALITES Réponses Suggérées rofesseur Nicolas Schmitt Assistants: Iris Macculi & Vangheli Lakiotis écembre 2004 1. (iv) Les consommateurs Japonais de bœuf vont perdre et les producteurs Japonais de bœuf vont gagner. Le prix mondial du bœuf est supérieur au prix d équilibre du marché japonais en absence de commerce international. Cela signifie que le Japon a l avantage comparatif par rapport au reste du monde pour la production de viande de bœuf. onc, le Japon deviendra un pays exportateur : le prix du marché va augmenter à concurrence du prix mondial et les consommateurs japonais pourront consommer moins de bœuf pour plus cher. Leur surplus va donc diminuer (sur les graphiques de A à C) : ils vont perdre. ar contre, les producteurs japonais vont produire plus de viande, en dirigeant une partie de leur production à l exportation. r, à part le fait qu ils vont produire plus, ils vont aussi vendre plus cher. Le surplus des producteurs japonais va donc augmenter (sur les graphiques de B à +E+F) : ils vont gagner. A C Exportations F B E q d q m 2. Un marché caractérisé par une externalité : (iii) est inefficace. La présence d une externalité fait que le bien-être total de la société comporte, à part le surplus total des producteurs et des consommateurs qui participent au marché, le bénéfice ou le dommage pour le reste de la société qui provient de la production ou de la consommation du bien échangé dans ce marché. Comme les participants au marché, soucieux de leur intérêt privé, ne tiennent pas compte de ce paramètre, ils ne sont pas en mesure d arriver à un résultat efficace. 3. Les externalités positives conduisent les marchés à produire : (i) une quantité plus petite qu à l optimum social à un prix plus élevé. Si l externalité de la production d un bien est positive, cela signifie que la société retire un bénéfice de la production de ce bien. ar conséquent, le coût social de la production de ce bien est

plus petit que le coût privé, plus précisément il est égal au coût privé moins la valeur de l externalité pour le reste de la société. Un coût social moins élevé entraîne une quantité produite plus grande à l optimum et, pour une demande donnée, un prix correspondant moins élevé. rix Valeur de l externalité ffre (coût privé) Equilibre ptimum emande uantité 4. (iii) arce que les coûts de transaction seraient trop élevés. Le théorème de Coase nous dit que si les différents agents privés qui sont concernés par un problème provoqué par une externalité peuvent négocier sans coûts, ils sont en mesure de résoudre le problème de l externalité et d atteindre l allocation efficace des ressources. Les fumeurs et les non-fumeurs d Uni Mail pourraient sans doute faire de même s il n y avait pas les coûts de transaction trop élevés liés à la coordination de plusieurs milliers de personnes dans la négociation d'un accord et le comportement à adopter par la suite. 5. Considérez les affirmations suivantes. Sont-elles vraies ou fausses? (i) Vrai : L équilibre du marché, l intersection entre le coût privé et la demande, ne tient pas compte du coût ou du bénéfice des agents de l économie qui ne participent pas au marché. Comme l externalité concerne la production du bien, le coût de production est plus bas (élevé) que le coût social si l externalité est négative (positive). rix Externalité négative ptimum Équilibre ffre (coût privé) Externalité positive ptimum emande opt marché opt uantité (ii) Faux : Une taxe sur la production ou la consommation d un bien a tendance à diminuer la quantité d équilibre du marché. ans le cas d une externalité positive pourtant, la quantité produite et consommée est déjà plus petite qu à l optimum social. Ce qui fait qu une taxe

aurait un effet contraire à celui que la société désire, c est à dire augmenter la quantité d équilibre pour atteindre l optimum social. C est une subvention qui pourrait plutôt constituer un instrument utile pour cela. (iii) Faux : Le théorème de Coase s applique aux agents économiques privés. Il nous dit notamment que si les individus peuvent négocier gratuitement sur l allocation des ressources, ils pourront résoudre les problèmes d une externalité et atteindre l allocation optimale des ressources quelle que soit l allocation initiale des droits. 6. (i) négative ; production artant du fait que des personnes ne participant pas au marché du jambon sont incommodées par des odeurs, ce qui constitue une diminution de leur bien-être, on peut conclure qu il s agit d une externalité négative. Etant donné que l élevage du cochon fait partie de la production du jambon (et que normalement la consommation de jambon n implique pas d odeurs analogues), l externalité touche la production de ce bien. 7. (iv) plus élevé ; plus petite Lors de la présence d une externalité négative à la production, le coût social est supérieur au coût privé. L optimum se trouve donc plus haut et plus à gauche par rapport à l équilibre du marché. ar conséquent, le prix à l optimum est plus élevé et la quantité correspondante plus petite qu à l équilibre. Graphiquement : rix ptimum ffre (coût privé) opt marché Équilibre emande opt marché uantité

8. La Suisse et le marché mondial du lait : (i), (ii) (iii), (iv) A A B C B Importations q 1 q m (iii) La Suisse deviendra un pays importateur parce que le reste du monde a l avantage comparatif sur elle en ce qui concerne la production de lait. Autrement dit, le coût de production à l étranger est inférieur à celui en Suisse. (iv) Le surplus total domestique a augmenté. Les perdants sont les producteurs suisses de lait. Les gagnants sont les consommateurs suisses de lait. 9. Si le prix mondial d un bien est supérieur au prix domestique dans un petit pays, alors ce pays deviendra un pays exportateur de ce bien et une taxe à l importation (tarif douanier) n aura aucun effet sur le marché de ce bien. Exportations q1 qo qm

10. Si le prix mondial d un bien est inférieur au prix domestique dans un petit pays, le pays devrait devenir importateur de ce bien. ourtant, une taxe d importation (tarif douanier) d un montant supérieur à la différence entre le prix d équilibre et le prix mondial, modifie l offre mondiale perçue par le pays de telle manière à ce que ce ne soit plus profitable aux consommateurs du pays d importer et, par conséquent, le marché reste à l équilibre sans échange. p t Importations avec 11. A l ouverture des deux marchés, la Suisse devient un pays importateur de vin. La France devient un pays exportateur. Le surplus total des deux pays augmente. Les gagnants en Suisse sont les consommateurs qui obtiennent tout le surplus dû à la consommation plus élevée et prennent aussi une partie du surplus des producteurs domestiques. Les gagnants en France sont les producteurs qui produisent plus et peuvent vendre plus cher. Ils prennent de cette manière une partie du surplus des consommateurs domestiques qui font face actuellement à un prix plus élevé et tout le surplus additionnel lié aux exportations. Suisse France S S p s p f q1 q s q2 Suisse q 1 q f q2 France Importations Exportations 12. (i) Voir graphique. (ii) Le marché des cigarettes est caractérisé par une externalité négative à la consommation. (iii) La courbe de la valeur sociale de la consommation de cigarettes se trouve plus à gauche par rapport à la courbe de demande privée. Cela signifie que la valeur sociale qui prend en

considération la perte de bien-être des fumeurs passifs lorsqu ils sont exposés à la fumée est plus petite que la valeur privée des fumeurs actifs. A l optimum social, la quantité est plus petite que celle de l équilibre du marché et le prix est moins élevé que le prix d équilibre. (iv) Si le gouvernement décidait d intervenir afin de remédier au manque d efficacité dans le marché des cigarettes, il pourrait soit en réglementer la consommation (interdiction de fumer dans certains lieux publics, création d espaces fumeurs et non-fumeurs bien isolés dans d autres), soit imposer une taxe sur la consommation de cigarettes. Si cette taxe était bien calculée, elle déplacerait la valeur privée des cigarettes à gauche du montant de l externalité, ce qui amènerait le marché à l optimum social. Autrement dit, les fumeurs auraient ainsi internalisé l externalité négative de fumer. rix ffre (coût privé) marché Equilibre optimum ptimum optimum marché emande (valeur privée) Valeur sociale uantité 13. Les deux politiques incitatives qu un gouvernement pourrait utiliser pour que les producteurs d énergie nucléaire produisent (et polluent) à l optimum social sont la taxe de igou sur la pollution ou la vente de permis à polluer. La taxe de igou fixe un prix constant pour une certaine quantité de pollution nucléaire ; l intersection de l offre infiniment élastique qui en découle et de la demande de polluer détermine la quantité de pollution nucléaire, voir graphique (1). Les permis de polluer fixent la quantité de pollution permise aux pollueurs ; l intersection de l offre parfaitement inélastique qui en découle avec la demande de polluer détermine le prix de la pollution, voir graphique (2). ans le cas du nucléaire, une quantité déterminée maximale pour la pollution concernée serait désirable. Comme les effets des déchets nucléaires sont particulièrement néfastes, il serait désirable de limiter cette pollution quantitativement à un niveau très bas, indépendamment de la capacité des pollueurs d en assumer les coûts. e plus, la demande de polluer n est probablement pas connue avec précision non plus. onc, une quantité donnée de permis à polluer qui seraient vendus aux enchères serait préférable à une taxe de igou. rix (1) (2) rix ffre de permis à polluer ffre avec taxe de igou emande de polluer emande de polluer uantité uantité