Les hydrates de carbone dans l'alimentation recommandations

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Transcription:

Département fédéral de l'intérieur DFI Office fédéral de la santé publique OFSP Unité de direction Protection des consommateurs Date: Berne, septembre 2009 Les hydrates de carbone dans l'alimentation recommandations de l'office fédéral de la santé publique Etat des lieux En avril 2007, l'office fédéral de la santé publique (OFSP) a chargé un groupe de travail de la Commission fédérale de l'alimentation (COFA) de rédiger une prise de position scientifique sur «Les hydrates de carbone : aspects nutritionnels et sanitaires». Les découvertes relatives à l'importance des denrées alimentaires riches en hydrates de carbone (ou glucides) pour la santé en sont à l'origine. Ce groupe doit aussi édicter, à l'intention de la population, des recommandations concernant l'apport en glucides, fondées sur des bases scientifiques. Importance des hydrates de carbone Les hydrates de carbone sont très répandus dans la nature. On les trouve principalement dans les aliments d origine végétale, mais aussi, quoique en faible quantité, dans les produits animaux. Chez l'homme, l'animal, les plantes et les microorganismes, les glucides remplissent des fonctions vitales (p. ex., source ou réserve d'énergie, rôle structurel, partie / élément constitutif des molécules). Leur présence dans les denrées alimentaires peut être naturelle (p. ex., glucose, fructose, saccharose, lactose, amidon, fibres alimentaires) ou artificielle, en cas d'ajout lors de la fabrication des denrées alimentaires, à titre d'édulcorant, d'épaississant ou de liant. Les hydrates de carbone font partie des substances nutritives indispensables à l'être humain, comme les graisses et les protéines, et sont la principale source d'énergie du corps. Un gramme (g) de glucides apporte 4 kcal (17 kj). L'amidon, provenant en particulier des pommes de terre et des produits céréaliers, constitue la principale source énergétique de l'alimentation humaine. C'est aussi une réserve d'énergie pour les plantes (polysaccharide de réserve). Bien que les fibres alimentaires soient également des hydrates de carbone, elles ne peuvent être digérées dans l'intestin grêle, au contraire de l'amidon. D'ailleurs, elles ne sont qu'en partie fer- Berne, septembre 2009 1/8

mentées dans le côlon par les bactéries. Il en résulte un produit de dégradation qui est absorbé par la muqueuse intestinale et que les cellules de la paroi intestinale peuvent utiliser comme source d'énergie. Les hydrates de carbone ne peuvent être stockés qu en petites quantités dans le corps, sous forme de glycogène, composé de nombreuses molécules de glucose reliées entre elles et stocké dans le foie et les muscles. Classification chimique des hydrates de carbone Les molécules se composent de carbone (C), d'oxgène (O) et d'hydrogène (H) (cf. figure 1). La classification des hydrates de carbone en mono-, di-, oligo- et polysaccharides dépend de la longueur de la chaîne de molécules accrochées les unes aux autres. Monosaccharides (sucre simple) Les monosaccharides ne sont constitués que d'un seul ose (molécule de sucre). Le glucose (sucre de raisin ; cf. figure 1) ou le fructose (sucre de fruits) sont les principaux mono-saccharides ; on les trouve notamment dans les fruits et les baies à l'état naturel, mais ils sont ajoutés dans de nombreux aliments industriels (boissons sucrées, produits laitiers, pâtisseries, douceurs, etc.). CHO H HO H CH 2 O H H CH 2 Figure 1 : α-d-glucose. Le glucose est un monosaccharide important, composant de l'amidon et du glycogène. Disaccharides (sucre double) Les disaccharides sont composés de deux molécules de sucre. Le saccharose (sucre de ménage ; cf. figure 2) et le lactose (sucre de lait) jouent un rôle majeur dans l'alimentation. Le maltose (sucre de malt), composé de deux éléments de glucose, est un produit dérivé de l'amidon. Berne, septembre 2009 2/8

Glucose Fructose Figure 2 : Le saccharose (sucre de ménage). Il se compose d'une molécule de glucose et d'une autre de fructose. Oligosaccharides Les oligosaccharides se composent de trois à neuf molécules de sucre. On les trouve notamment dans les légumineuses (soja, pois, haricots) ou dans les produits dérivés de l'amidon. D'aucuns ont des propriétés prébiotiques : ils nourrissent les bactéries intestinales et favorisent ainsi la croissance et l'activité de certaines bactéries présentes dans le gros intestin, et utiles à l'homme. L'effet peut être positif pour la santé. Polysaccharides Les molécules de dix oses ou plus sont appelées polysaccharides. Il convient de distinguer entre l'amidon et les fibres alimentaires (polysaccharides non amylacés). L'amidon se compose de nombreuses molécules de glucose reliées entre elles, et peut être digéré dans l'intestin grêle. En revanche, les fibres alimentaires sont des hydrates de carbone non digestibles que l'on trouve principalement dans les parois cellulaires des plantes (cellulose, hémicellulose, pectine). Par ailleurs, il existe aussi de l'amidon non digestible, notamment dans les grains des céréales moulus, les bananes crues et le pain rassis. On l'appelle amidon résistant. Principaux hydrates de carbone dans l'alimentation Glucose Le glucose est un monosaccharide qui ne se trouve, à l'état naturel, qu'en petites quantités sous forme libre, notamment dans les fruits et le miel. Le plus souvent, il est relié à d'autres molécules de glucides, comme le saccharose, le maltose et le lactose (disaccharides), ou constitue un élément de l'amidon, du glycogène et de la cellulose (polysaccharides). Le glucose est absorbé dans l'intestin grêle et véhiculé dans les cellules du corps par le biais de la circulation sanguine, où il remplit sa fonction première, la transmission d'énergie. Certains organes et tissus, à l'instar du Berne, septembre 2009 3/8

cerveau et des globules rouges, ne peuvent utiliser que le glucose comme source d'énergie, au contraire de la majorité des autres organes, qui peuvent aussi se servir des acides gras à cette fin. La concentration de glucose dans le sang (taux de glycémie) est relativement constante, régulée par l'insuline et le glucagon, qui sont des hormones. Si le taux de glycémie croît après un repas, p. ex., l'insuline provoque l'absorption de glucose dans les cellules et, ainsi, la production de glycogène, en sorte que la concentration de glucose dans le sang reste acceptable. En cas de baisse de la concentration de glucose dans le sang, par contre, le glucagon accroît la dégradation de glycogène, avec pour conséquence une hausse du taux de glycémie. Fructose Le fructose est un monosaccharide qui se trouve, à l'état naturel, dans les fruits et les baies. En Suisse, il est principalement consommé sous forme de saccharose (qui consiste en une molécule de glucose et une autre de fructose, cf. figure 2). Dans les denrées alimentaires industrielles, le fructose est notamment utilisé en vue d'édulcorer les boissons sucrées et les yaourts. Avec les polyalcools (voir ci-dessous), il forme les «succédanés du sucre». L'intestin ne peut en absorber des quantités ad libitum ; aussi le fructose, ingéré en grandes quantités, peut-il provoquer des troubles tels que ballonnements et/ou diarrhées. En outre, certaines personnes souffrent d'intolérance intestinale au fructose (incompatibilité au fructose) ou d'absorption insuffisante de fructose au niveau de l'intestin (malabsorption). Ce trouble inné ou acquis affecte le transport du fructose hors de l'intestin. Le fructose qui y reste est dégradé par les bactéries intestinales, provoquant la formation de gaz intestinaux (ballonnements), des diarrhées et/ou des douleurs abdominales. Il ne faut pas confondre l'intolérance intestinale au fructose avec l'intolérance héréditaire au fructose. Dans le cas de ce trouble rare et héréditaire du métabolisme du fructose, ce dernier ne peut être suffisamment décomposé dans les cellules du corps. Les personnes concernées doivent se concentrer sur un régime alimentaire excluant cette substance. Certaines études sur les animaux et sur l'homme ont révélé des effets indésirables sur la teneur en lipides sanguins, causés par le fructose. La question reste ouverte de savoir si le fructose présent à l'état naturel dans les denrées alimentaires a un effet différent de celui du fructose ajouté. Il n'existe pas encore suffisamment de données scientifiques afin de se prononcer clairement sur l'importance de ces résultats pour l'alimentation humaine. Lactose Le lactose ne se trouve que dans le lait des mammifères (p. ex., l'homme, la vache, la chèvre), et constitue, pour le nourrisson, la seule source d'hydrates de carbone durant les premiers mois de sa vie. Dans l'intestin grêle, il est fragmenté en glucose et en galactose par une enzyme nommée lactase. En cas d'intolérance au lactose, les personnes concernées ne produisent qu'insuffisamment cette enzyme, voire pas du tout, et ne peuvent ainsi pas digérer le lactose. Dans le gros intestin, celui-ci est alors métabolisé par la flore intestinale. Des douleurs abdominales, des ballon- Berne, septembre 2009 4/8

nements et parfois des diarrhées peuvent s'ensuivre. La consommation de produits laitiers ou contenant du lactose dépend de la tolérance individuelle à cette substance. Fibres alimentaires L'homme ne peut pas digérer les fibres alimentaires. En d'autres termes, elles résistent à la digestion et à l'absorption dans l'intestin grêle, et sont métabolisées entièrement ou en partie par les bactéries intestinales dans le gros intestin. Elles influencent toutefois les différents processus dans la partie supérieure du tube digestif. Ainsi, une mastication accrue réduit la prise de nourriture, un estomac plein prolonge la sensation de satiété, et l'absorption retardée de substances nutritives dans l'intestin grêle influe positivement sur le taux de glycémie et d'insulinémie. Toutefois, les fibres alimentaires peuvent aussi retenir les sels minéraux, à l'instar du calcium, du fer ou du magnésium, et ainsi contrarier leur assimilation. De nombreuses fibres alimentaires absorbent l'eau et gonflent, ce qui provoque une dilatation et un ramollissement du contenu intestinal et a une conséquence positive sur le péristaltisme et le poids des selles. En outre, les fibres alimentaires stimulent la croissance de certaines bactéries dans le gros intestin (bifidobactéries et bacilles lactiques). Les produits métaboliques (p. ex., les acides gras à chaînes courtes) sont d'une part utilisés comme source d'énergie par la flore intestinale, et influent positivement sur la fonction des cellules de la paroi intestinale d'autre part. Dans le tractus intestinal, les fibres alimentaires peuvent absorber des acides biliaires. Le cholestérol est indispensable à la formation de ces acides. Ce phénomène a donc un impact positif sur le taux de cholestérol dans le sang. La dégradation des fibres alimentaires par la flore intestinale entraîne la formation d'acides gras à chaînes courtes et de gaz (hydrogène, dioxyde de carbone, en partie méthane). En cas de consommation régulière de fibres, la flore intestinale s'adapte aux nouvelles conditions, et les symptômes concomitants indésirables tels que les ballonnements disparaissent. Edulcorants et succédanés du sucre A la place du sucre (mono- et disaccharides), il est possible d'utiliser des édulcorants (p. ex., saccharine, aspartame) ou des succédanés du sucre (fructose et polyalcools tels que sorbitol ou xylitol). Les édulcorants et les succédanés du sucre font partie des additifs alimentaires, dont l'utilisation est contrôlée et réglementée par l'ofsp. De plus, les quantités maximales admises sont définies. Les édulcorants ne sont pas des hydrates de carbone en raison de leur structure chimique. Ils ont un pouvoir sucrant nettement plus fort que le saccharose ; en revanche, ils n'apportent aucune énergie ou presque, et ne sont pas cariogènes (ne provoquent pas de caries dentaires). De plus, ils n'ont aucun effet sur le taux de glycémie. Les polyalcools (p. ex., sorbitol et xylitol) et le fructose comptent parmi les succédanés du sucre. Les polyalcools, qui ont un goût sucré, sont des hydrates de carbone. Leur influence sur le taux de Berne, septembre 2009 5/8

glycémie est plus faible que celle du saccharose. Leur pouvoir sucrant avoisine celui du saccharose ; par conséquent, le pouvoir sucrant des édulcorants est bien plus élevé. Par ailleurs, les polyalcools ne sont pas cariogènes. Les personnes qui souffrent de phénylcétonurie, une maladie du métabolisme héréditaire, ne peuvent pas consommer d'aspartame. Cet édulcorant est métabolisé en phénylalanine, un acide aminé qui ne peut être dégradé en cas de phénylcétonurie. Les produits édulcorés à l'aspartame doivent porter la mention «contient une source de phénylalanine» ou «contient de la phénylalanine». Les polyalcools ne pouvant être totalement absorbés dans l'intestin grêle et arrivant en partie tels quels dans le gros intestin, ils peuvent y retenir l'eau et provoquer des ballonnements et des diarrhées. Cet effet laxatif doit être indiqué sur les produits contenant des polyalcools («peut avoir des effets laxatifs en cas de consommation excessive»). Les personnes souffrant d'intolérance au sorbitol doivent éviter les produits contenant cette substance, et celles présentant une intolérance au fructose les produits contenant tant du sorbitol que du fructose, car le sorbitol peut être métabolisé en fructose. Index glycémique et charge glycémique L'index glycémique (IG) permet d'évaluer les hydrates de carbone en fonction de leur effet physiologique sur le taux de glycémie. Afin de déterminer l'ig, il faut mesurer le taux de glycémie au cours des deux heures qui suivent l'ingestion d'un aliment contenant 50 g d'hydrates de carbone. On compare la surface sous la courbe de l'évolution de la glycémie de l'aliment considéré avec celle obtenue après la consommation de 50 g de glucose (indice de référence ; = 100) ; l'ig s'exprime en pourcentage. Il arrive que soit aussi utilisé le pain blanc comme indice de référence. Un IG 55 est considéré comme faible, alors qu'un 70 est classé comme élevé. La charge glycémique (CG) tient compte de la quantité effectivement ingérée d'un aliment durant un repas, en multipliant l'ig avec la teneur en hydrates de carbone (CG = IG x quantité). Plusieurs facteurs influencent l'ig, dont la variabilité individuelle, le degré de maturation et la transformation de l'aliment. En se fondant sur l'ig des composants d'un repas, il est ainsi difficile de se prononcer clairement sur l'effet que peut avoir un certain aliment, voire même un repas, sur le taux de glycémie. Les spécialistes en nutrition ne sont pas unanimes quant à l'importance de l'ig et de la CG dans l'alimentation. Berne, septembre 2009 6/8

Recommandations En règle générale, les recommandations de la Société suisse de nutrition pour une alimentation équilibrée et variée s'appliquent, conformément à la pyramide alimentaire. Elles préconisent notamment de consommer les produits à base de céréales complètes, les fruits et les légumes, les légumineuses et les pommes de terre comme source d hydrates de carbone. Les quantités indiquées dans la pyramide alimentaire correspondent aux quantités suivantes sur le plan des nutriments : 45 à 55 % de l'apport énergétique journalier doit provenir des hydrates de carbone. Ceci correspond à un apport journalier de 200 à 250 g d hydrates de carbone pour les femmes ayant un besoin énergétique de 1800 kcal par jour et de 250 à 300 g pour les hommes ayant un besoin énergétique de 2200 kcal par jour. Le sucre ajouté (tel que le saccharose [sucre de ménage], le glucose, le fructose ainsi que le sucre présent dans le miel, le sirop et le jus de fruits) ne devraient pas représenter plus de 10 % de l apport énergétique journalier. Pour un adulte essentiellement sédentaire, dont la consommation énergétique journalière est d environ 2000 kcal, cela correspond à une consommation de sucre maximale d'environ 50 g/jour. Il faudrait consommer quotidiennement 30 g de fibres alimentaires (p. ex., produits à base de céréales complètes, légumineuses, pommes de terre, fruits et légumes). La consommation de fructose ne devrait pas dépasser 1 g par kg de poids corporel par jour. Parmi les groupes à risque (personnes souffrant de surpoids, ayant une activité physique limitée, une prédisposition au diabète ou un diabète avéré, une hypertension, un syndrome métabolique ou d'autres maladies du métabolisme), une consommation de fructose trop élevée peut avoir une incidence négative sur la santé. La prise modérée d édulcorants et de succédanés du sucre dans le cadre d une alimentation équilibrée et variée n a pas d effets négatifs sur la santé. Ces substances sont une alternative au saccharose, faible en calorie et ménageant les dents. Une consommation excessive (plus de 20 à 30 g/jour) de certains succédanés du sucre, par contre, peut provoquer des diarrhées. Il est déconseillé aux personnes atteintes de phénylcétonurie de consommer des aliments contenant de l aspartame. Berne, septembre 2009 7/8

Pour de plus amples informations Les hydrates de carbone : Aspects nutritionnels et sanitaires: Rapport d expert de la Commission fédérale de l alimentation http://www.bag.admin.ch/themen/ernaehrung_bewegung/05207/07326/index.html?lang=fr Série de transparents «Glucides» : http://www.sge-ssn.ch/fr/info-alimentaires/substances-nutritives.html Recommandations nutritionnelles : http://www.bag.admin.ch/themen/ernaehrung_bewegung/05207/05209/index.html?lang=fr Feuilles d'info sur la pyramide alimentaire : http://www.sge-ssn.ch/fr/info-alimentaires/alimentation-saine/pyramide-alimentaire.html Les graisses, y c. le rapport de la COFA : http://www.bag.admin.ch/themen/ernaehrung_bewegung/05207/05211/index.html?lang=fr Additifs : http://www.bag.admin.ch/themen/lebensmittel/04861/04974/index.html?lang=fr Aspartame : http://www.bag.admin.ch/themen/lebensmittel/04861/04909/index.html?lang=fr Stevia rebaudiana : http://www.bag.admin.ch/themen/lebensmittel/04861/04972/index.html?lang=fr Feuilles d'info de la SSN sur le diabète : http://www.sge-ssn.ch/fr/info-alimentaires/alimentation-et-maladies/feuilles-dinfo-alimentation-etmaladies.html Berne, septembre 2009 8/8