La sécurité Avec les bâtiments et travaux publics, l exploitation forestière est l une des activités les plus dangereuses du monde du travail. Un bûcheron sur trois est victime d un accident entraînant un arrêt de travail important. Répartition des accidents (abattage, tronçonnage, ébranchage) selon les différentes parties du corps en région Franche-Comté Quelque soit votre activité, vous devez organiser votre travail en prenant en compte l aspect sécurité : Dans la mesure du possible, ne pas travailler seul Signaler votre présence en utilisant des panneaux de chantier Garer les voitures le plus près possible de la coupe, dans le sens du départ avec les clefs accessibles Prévenir ses proches de son lieu de travail Avoir un moyen de communication à sa disposition (téléphone portable) Se former aux techniques de secourisme (MSA) Avoir une hygiène de vie compatible avec son activité Quand le travail se fait en équipe, respecter les distances de sécurité
Bûcheronnage Utilisation d un matériel complet et en bon état : Tronçonneuse avec ses équipements de sécurité La tronçonneuse doit être adaptée à la tâche à effectuer, si elle surdimensionnée, le bûcheron risque de se fatiguer très vite et donc d augmenter les risques d accident, si elle est sous dimensionnée, le risque réside dans le fait que le bûcheron risque de forcer sur la machine et donc encore une fois de risquer plus d accident. L attention portée par les gauchers doit être encore plus importante du fait que les tronçonneuses ont été développées pour les droitiers. Port des équipements de sécurité Equipements de sécurité d un bûcheron
Le marquage des EPI Ce pictogramme est utilisé pour tous les équipements utilisés pour se protéger contre la scie à chaîne (pantalons, salopettes, vestes de sécurité ou encore chaussures et bottes de sécurité. Pour le choix du pantalon de sécurité, il est important de prendre connaissance des caractéristiques spécifiques : Le marquage CE Le respect de la norme EN 381-5 L étendue de la protection Type A : 180 + 5 cm, 2 jambes côté gauche Type B : 180 + 5 cm, 2 jambes côté gauche + 5 cm jambe gauche côté droit Type C : Intégrale 2 jambes : Classe 1 : 20 m/s Classe 2 : 24 m/s Classe 3 : 28 m/s N utilisez jamis un pantalon qui a déjà été déchiré : les fibres ont perdu toutes leurs propriétés de protection. Lors de la réparation du tissu extérieur, prenez garde à ne pas coudre les fibres de protection, ce qui les rendraient inefficaces. Le marquage du casque : 1. Marquage légal Le marquage CE apposé par le fabricant atteste que l équipement de protection individuelle est conforme aux règles techniques et satisfait aux procédures de certification qui lui sont applicables. Ce marquage est obligatoire pour tous les EPI. Le N 0069 correspond à l identification de l organisme qui a fourni l attestation CE d examen de type. Chaque organisme habilité à un N d identification. Pour les casques, en France, il s agit de l Union Technique de l Automobile et du Cycle (UTAC) 2. Marquage de la norme européenne Numéro de la norme européenne, «casques pour l industrie», qui définit les exigences de la fabrication et d essai du produit. La norme n est pas obligatoire, mais elle garantit que le casque correspond au moins exigences de la réglementation. 3. Date de fabrication : l année est au centre et la flèche indique le mois. 4. Plage de taille du tour de tête en cm 5. -20 : ce casque a satisfait aux essais jusqu à une température de -20 C 6. Nom du type de casque et du fabriquant 7. Marquage supplémentaire du label NF Label de marque NF, indique que le casque est certifié par l AFNOR. Il s agit d une certification non obligatoire, qui ajoute des conditions de résistance et de confort. NF 026-2 est le numéro du règlement du label adapté aux casques. 8. Date limite d utilisation 9. PE signifie que le casque est fabriqué en polyéthylène 10. Poids du casque 11. Numéro de lot de fabrication Afin de profiter de la durée maximale de vie de votre casque entrposez le dans un endroit approprié (sec et non exposé au soleil). Après un choc, changez de casque.
Les obligations des employeurs de main d œuvre (décret du 11 janvier 1993) : Mettre à disposition gratuitement et de manière personnelle, les équipements de protection individuelle nécessaires et appropriés au travail à réaliser. Il s agit en l occurrence pour un ETF de fournir à ses bûcherons, un casque homologué (de couleur vive muni d une visière et d atténuateurs de bruit), des chaussures ou des bottes de sécurité, un pantalon de sécurité agréé et adapté à la vitesse de rotation de la chaîne ainsi qu une trousse de premier secours complète (pansements compressifs, désinfectant, compresses, collyre, couverture de survie,...) Veiller à l utilisation effective des équipements de sécurité ainsi que de leur conformité et de leur bon fonctionnement Former et entraîner les salariés à l utilisation des équipements de sécurité Informer les salariés des risques contre lesquels les protègent leur équipement, ainsi que de leurs consignes d utilisation. Tout manquement à ces obligations peut entraîner des poursuites. En cas d accident du salarié, l employeur voit sa responsabilité engagée et peut être condamné par les tribunaux à des peines pouvant aller jusqu à de la prison ferme. Ces obligations représentent un minimum légal, cela n exclut pas qu un employeur fournisse à ses salariés d autres équipements tels que des gants ou une veste. Pour les ETF qui ne sont pas salariés de leur entreprise, l utilisation des équipements de sécurité n est pas obligatoire mais elle est évidemment fortement conseillée.
Des gestes et des postures adaptés aux situations de travail L abattage : En dehors des conditions de sécurité liées à l abattage des arbres tels que l abattage directionnel ou les notions de direction de repli, il est possible de se ménager par le respect de quelques règles simples. Sécurité lors de l abattage Afin de préserver sa colonne vertébrale et assurer son équilibre, il faut respecter deux grands principes : Dos plat donc jambes fléchies Pieds bien à plat au sol ou un genou posé à terre Lors de l ébranchage, il faut tenter de supporter le moins possible le poids de la tronçonneuse, il faut donc être le plus près possible de l arbre et appuyer la tronçonneuse dès que possible. Il faut varier les positions pour faire travailler les muscles de différentes façons et donc permettre de retarder l apparition de la fatigue. Commencer l ébranchage par le pied sur les trois faces accessibles puis retourner la bille permet d économiser ses pas et donc encore une fois de retarder l apparition de la fatigue. Pour lever un rondin, il faut pour respecter la règle du dos plat se placer à l extrémité du rondin, mettre ses pieds de part et d autre du rondin sans trop écarter les jambes, cambrer légèrement les reins et redresser la tête, menton rentré pour avoir le dos plat, puis fléchir les jambes pour saisir le rondin puis se relever en conservant le dos bien droit. Respecter votre dos lorsque vous soulevez des charges!
Pour fendre convenablement un billon, il faut se placer sur le côté du billon et jamais à cheval. Lever le merlin en utilisant la poussée des jambes. Pendant que le merlin prend de la vitesse lors de sa descente, fléchissez les jambes. Le coin de fente doit être placé à l extrémité du billon et non en son centre. Technique de fente d un billon Le débardage : La sécurité des personnes lors du débardage est surtout liée à l organisation du chantier. Il est nécessaire de prévoir le débardage dès la phase d abattage pour faciliter et sécuriser la sortie des bois. Deux points de sécurité sont à prendre en compte : la sécurité du débardeur et la sécurité des autres acteurs du chantier. Respecter des distances de sécurité doit suffire à préserver les bûcherons des risques liés au débardage. Le débardeur doit être très vigilent et se montrer très professionnel afin de se préserver mais aussi de préserver son matériel. Le matériel doit être opérationnel (télécommande, fiabilité du câble,...). La manipulation du câble de treuillage présente souvent des risques d échardes, il est donc indispensable de porter des gants pour les prévenir. Technique de débardage liée à l organisation du chantier
Les travaux sylvicoles L utilisation de la débroussailleuse pour les travaux sylvicoles nécessite que celle-ci soit conforme au Code du travail. Il faut de plus respecter quelques règles de sécurité : Seuls les outils de coupe prévus pour la débroussailleuse concernée doivent être utilisés La lame utilisée doit être contrôlée plusieurs fois par jour. Si elle présente des fissures ou des amorces de rupture, elle doit être mise au rebus La débroussailleuse ne doit pas être utilisée sans carter de protection Le réglage du harnais et l équilibrage de la débroussailleuse sont essentiels pour éviter une fatigue trop importante et des gestes pouvant engendrer des douleurs. Ce réglage n est pas définitif, adaptez-le à vos conditions de travail L utilisateur doit veiller pendant son travail à ce que personne n approche dans un rayon de 10 mètres. Le respect de cette distance de sécurité est essentiel pour limiter tout risque d accident ou de projection Aucun nettoyage à la main, réglage du carter de protection ou autre opération au niveau de la lame ne doit se faire moteur en marche L utilisation d une débroussailleuse portée à dos nécessite le port d un matériel de sécurité identique à celui porte lors du bûcheronnage (casque avec visière et protège-oreilles, pantalon de sécurité et chaussures de sécurité). Quelques notions de secourisme Lorsqu un accident survient, il est important d avoir le bon réflexe et de disposer des moyens d intervention qui permettront de ne pas aggraver les lésions existantes. En cas d accident ou présence d une victime, chaque seconde compte. Il faut : PROTEGER : Déterminer les causes de l accident. Ne pas se précipiter sur la victime avant d avoir éliminer le risque. ALERTER : Afin de ne pas perdre de temps, vous devez connaître les numéros d urgence de tête et les avoir accessibles à tout moment. Dans un moment de panique vous pourriez vite oublier ces numéros essentiels. - Sapeurs-pompiers : 18 - SAMU : 15 - Gendarmerie : 17 - Depuis un portable : 112 Lors de votre appel, vous devrez préciser : - Le lieu exact de l accident et les possibilités d accès - Le nombre de blessés - La nature de l accident - Avec autant de précision que possible, la nature des lésions constatées - Toute situation particulière qu il vous paraîtra utile de signaler SECOURIR : Pour avoir le bon réflexe lors d un accident, penser à vous former (la MSA propose la formation de «sauveteur secouriste du travail en agriculture» qui est gratuite pour les salariés agricoles). Pour les ETF la MSA propose aussi des formations donc renseignez-vous. N oubliez pas que de la capacité à réagir de la bonne manière suite à un accident peut dépendre la vie d un de vos collègues ou la votre, alors n hésitez plus, former vous au secourisme et conseiller à vos collègues de faire de même.