Place du «staging» ganglionnaire dans les cancers du col utérin en 2013

Documents pareils
PLACE DE L IRM DANS LE BILAN D EXTENSION DU CANCER DU RECTUM. Professeur Paul LEGMANN Radiologie A - Cochin Paris

Recommandations Prise en charge des patients adultes atteints d un mélanome cutané MO

INTERFERON Traitement adjuvant du mélanome à haut risque de récidive. Dr Ingrid KUPFER-BESSAGUET Dermatologue CH de quimper

Traitements néoadjuvants des cancers du rectum. Pr. G. Portier CHU Purpan - Toulouse

Cancers de l hypopharynx

Recommandations régionales Prise en charge des carcinomes cutanés

IRM du Cancer du Rectum

De la chirurgie du nodule aux ganglions

Incontinence anale du post-partum

Cancer du sein in situ

Pierre OLIVIER - Médecine Nucléaire

Cancer de l ovaire. traitements, soins et innovation. traitements adjuvants et de consolidation. juin 2009

Un avantage décisif pour la résection des polypes et des myomes. Système

PROJET DE RECHERCHE. FSF 91 boulevard de Sébastopol Paris

La nouvelle classification TNM en pratique

Sujets présentés par le Professeur Olivier CUSSENOT

ASPECT ECHOGRAPHIQUE NORMAL DE LA CAVITE UTERINE APRES IVG. Dr D. Tasias Département de gynécologie, d'obstétrique et de stérilité

Les Nouveaux AntiCoagulants Oraux

REPOUSSER LES LIMITES DE LA CHIRURGIE BARIATRIQUE DANS LES OBESITES MASSIVES AVEC COMORBIDITES

Pemetrexed, pionnier de la chimiothérapie histoguidée. Dr Olivier CASTELNAU Institut Arnault TZANCK ST Laurent du Var

Cas clinique 2. Florence JOLY, Caen François IBORRA, Montpellier

Maladie de Hodgkin ou lymphome de Hodgkin

Prise en charge de l embolie pulmonaire

OUTIL D'EVALUATION DU TEMPS ARC / CHEF DE PROJET PROMOTEUR REQUIS POUR UNE RECHERCHE BIOMEDICALE V 2.3 DE L OUTIL NOTICE D UTILISATION

Chirurgie assistée par robot et laparoscopie en 3D à l avantage des patients?

Validation clinique des marqueurs prédictifs le point de vue du méthodologiste. Michel Cucherat UMR CNRS Lyon

Cancer du sein in situ

CANCERS ET RAYONNEMENTS IONISANTS Fortes doses: seconds cancers après radiothérapie

Métastase unique d un NPC: Une question singulière? Jean Louis Pujol - Xavier Quantin Mohammad Chakra Fabrice Barlési

Les traitements du cancer invasif du col de l utérus

QUALITÉ DE L APPRENTISSAGE DE L INTUBATION ORO-TRACHÉALE EN LABORATOIRE DE SIMULATION, SON INTÉRÊT POUR LES PATIENTS.

G U I D E - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge de votre mélanome cutané

Peut-on ne pas reprendre des marges «insuffisantes» en cas de Carcinome canalaire infiltrant

Le dépistage du cancer de la prostate. une décision qui VOUS appartient!

Essais précoces non comparatifs : principes et calcul du nombre de sujets nécessaire

Focus. Assurances et tumeurs génitales des hommes jeunes. Unité de Recherche et Développement pour les Risques Aggravés.

Qu est-ce que le cancer du sein?

Le RIVAROXABAN (XARELTO ) dans l embolie pulmonaire

Césarienne pour toutes

RÉSUMÉ ABSTRACT. chirurgie thoracique

Résultat du traitement de la varicocèle chez l'adolescent par l'association coils-sclérosants.

nfocancer Le cancer de l'ovaire Une initiative bénévole universitaire

Cancer du sein. Du CA15-3 à la tomographie à émission de positons.

Don d organes et mort cérébrale. Drs JL Frances & F Hervé Praticiens hospitaliers en réanimation polyvalente Hôpital Laennec, Quimper

JFM. 7èmes journées franco-marocaines de. Gynécologie, Obstétrique et Fertilité. Marrakech. 17, 18 et 19 mai

Essai Inter-groupe : FFCD UNICANCER FRENCH - GERCOR

Dr Agnès Caillette-Beaudoin, Medecin-directeur, Calydial (Lyon)

BIOPSIE de MOELLE OSSEUSE

Dr Pierre-François Lesault Hôpital Privé de l Estuaire Le Havre

phase de destruction et d'élimination de débris

LES CONTUSIONS DU REIN

CHIMIOTHERAPIE DES CANCERS DU POUMON DES SUJETS AGES

Chimiothérapie des cancers bronchiques non à petites cellules. Dr Aloulou Samir Médenine le 13 Juin 2015

GUIDE - AFFECTION LONGUE DURÉE. Tumeur maligne, affection maligne du tissu lymphatique ou hématopoïétique. Cancer invasif du col utérin

Prise en charge des carcinomes bronchiques selon le stade: le point de vue du chirurgien 1

Intérêt de la TEP-FDG dans les cancers de l ovaire

NACO dans la FA non Valvulaire

CORRELATION RADIO-ANATOMIQUE DANS LE CARCINOME HEPATOCELLULAIRE TRAITE PAR TRANSPLANTATION HEPATIQUE : IMPACT SUR LA RECIDIVE

ROBOT ET CHIRURGIE AORTIQUE:

ACCIDENTS ELECTRIQUES EN CHIRURGIE COELIOSCOPIQUE. Dr JF Gravié FCVD

19 thèmes dans 10 villes

Dépistage par mammographie : feuille d information

QUE SAVOIR SUR LA CHIRURGIE de FISTULE ANALE A LA CLINIQUE SAINT-PIERRE?

Les différents types de cancers et leurs stades. Dr Richard V Oncologie MédicaleM RHMS Baudour et Erasme La Hulpe 1/12/07

Le cancer de l utérus

«PROJET PRIORITAIRE DE L OUEST GUYANAIS : LA CONSTRUCTION D UN D HÔPITAL A SAINT LAURENT DU MARONI»

Votre guide des définitions des maladies graves de l Assurance maladies graves express

Cibles Nouveaux ACO AVK. Fondaparinux HBPM HNF. Xarelto. Eliquis Lixiana. Pradaxa PARENTERAL INDIRECT ORAL DIRECT. FT / VIIa.

Tumeurs rectales Bilan initial et Imagerie

27 ème JOURNEE SPORT ET MEDECINE Dr Roukos ABI KHALIL Digne Les Bains 23 novembre 2013

L ENTRETIEN de Recherche

L Incontinence Urinaire au FEMININ. Examen paraclinique. Résidu Post Mictionnel. Examen pelvien

Lymphome non hodgkinien

Figure 1a Wasmannia auropunctata (Ouvrière), morphologie. 1 millimètre

Quels sont les facteurs qui font augmenter les risques de cancer du rein?

e-santé du transplanté rénal : la télémédecine au service du greffé

Radiologie Interven/onnelle sur les nodules pulmonaires. J. Palussière, X. Buy Département imagerie

F-FLUORODÉOXYGLUCOSE EN ONCOLOGIE Expérience en Ile de France

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 23 mai 2007

Livret des nouveaux anticoagulants oraux. Ce qu il faut savoir pour bien gérer leur utilisation

PLACE DES NOUVEAUX ANTICOAGULANTS ORAUX CHEZ LE SUJET AGE

Etat des lieux du prélèvement et de la greffe d organes, de tissus et de cellules MAROC

Classi cation TNM du cancer bronchique

Cet article a été transmis par le Pr Madélénat à l association EndoFrance pour une utilisation qui lui réservée

Lobectomie pulmonaire vidéo-assistée : technique, indications et résultats

Latitude N Longitude E Altitude 376 m RÉSUMÉ MENSUEL DU TEMPS DE JANVIER 2014

Intérêt diagnostic du dosage de la CRP et de la leucocyte-estérase dans le liquide articulaire d une prothèse de genou infectée

Essais cliniques de phase 0 : état de la littérature

LES NOUVEAUX ANTICOAGULANTS

l implantologie basale

Pascal Thomas, pour la Société Française de Chirurgie Thoracique et Cardio-Vasculaire.

ELABORATION DU PLAN DE MONITORING ADAPTE POUR UNE RECHERCHE BIOMEDICALE A PROMOTION INSTITUTIONNELLE

INFORMATION À DESTINATION DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ LE DON DU VIVANT

SOCIETE ANATOMIQUE DE PARIS PARIS CEDEX

Programme «maladie» - Partie II «Objectifs / Résultats» Objectif n 2 : développer la prévention

B06 - CAT devant une ischémie aiguë des membres inférieurs

CONTROVERSE : IDR OU QUANTIFERON LORS D'UN CONTAGE EN EHPAD?

Les Anticoagulants Oraux Directs en Pratique Courante

PRÉLÈVEMENT DU REIN SUR DONNEUR VIVANT : CŒLIOSCOPIE VERSUS CHIRURGIE «À CIEL OUVERT» Service évaluation technologique Service évaluation économique

Le dépistage des cancers

Transcription:

Place du «staging» ganglionnaire dans les cancers du col utérin en 2013 Montpellier, le 24 Janvier 2013 Dr P.E Colombo, A. Mourregot et P. Rouanet CRLC Val D Aurelle Montpellier

Cancers du col utérin et staging ganglionnaire Tumeurs lymphophiles Valeur pronostique ++ 94 % 64 % 35 % 89 % 59 % 27 % Impact thérapeutique Rôle thérapeutique très controversé du curage chirurgical Dicte les champs de radio(ct)thérapie +++ Morice, Gynecol Oncol 1999, 73:106-110 Pas de RT-CT LAo en l absence d atteinte prouvée ou suspectée

Cancers du col utérin et staging ganglionnaire Risque d atteinte ganglionnaire en fonction du stade FIGO N+ pelviens N+ LAo Stade I Ia1 sans ELV 1% Ia1 avec ELV 8% < 1% I1a2 8% Ib1 12 à 25% Ib2 8-10% Stade II IIa 30% 15-25% IIb 50% Stade III ou IV 50 à 100% 15 à 100% 30 à 50% 10 à 25% Michel, Obst Gynecol, 1998;91(3) Alvarez, Gynecol Oncol, 1991;43 Benedet, Obst Gynecol, 1996; 87(6) Sonoda, Gynecol Oncol, 2003,91

Cancers du col utérin et staging ganglionnaire 2 situations possibles : Stades débutants (tumeurs < Ib2) «Staging» pelvien (à partir de Ia2 ou I1a1 avec emboles) Lymphadenectomie pelvienne première Progrès : développement de la technique du GS Stades localement avancés (à partir de T1b2): Évaluation lombo-aortique indispensable Dicte les champs de R-CT Travaux actuels : indications de curage LAo/ données du PET-TDM

Histoire naturelle 421 Kcol stades Ib II Chirurgie première Curage Iliaque et LA Suivi de RT 110 N+ 26% Risque d envahissement ggl LAo Si Tumeur < 2 cm = 3% Si ganglions iliaque positif : 26% Si ganglions iliaque négatif = 0,9% Para-aortique gauche (n=23) > AMI isolé dans 8 cas Inter-aortico-cave (n=12) Pré-sacré (n=8) 72% 37% 25% LA+ Total 8% (n=32) Iliaque+ n=106 25% Isolé= 18,5% avec Lao+ 7% Latéro-cave (n=5) 16% Michel et al; Obstet Gynecol 1998

-À partir de quel stade? Stades avancés Staging ganglionnaire pour les stades avances IB2 (tumeur de + de 4 cm) et/ou en cas de N+ pelvien -Jusqu ou aller? Niveau de l artère mésentérique inférieure / veine rénale gauche (ganglions supra mésentériques) Possibilité de N+ sous-rénaux dans 31 % des cas en l absence d atteinte des ganglions sous-mésentérique (100 pts sur 16% de LAo +) Gil-Moreno A et al; Gynecol Oncol 2012 -Comment? Pet-TDM > IRM > TDM quelles indications de curage?

Indications à l ère du PET-TDM Valeur du PET/TDM par comparaison aux données du curage PET en iliaque PET en LAo Curage LAo+ (histologie)=fn Négatif Négatif 9% Positif Négatif 22% Positif Positif 0% Négatif Positif 0 à 25% INDICATIONS DE curage LAo OUI + mais tenir compte de la morbidité/ délai/ ATCD/ urgence (saignement) OUI +++ NON ++ (peu de FP) OUI +/- (rare éliminer un FP) Taux global de FN du PET/scannen position Lao = 12% (8-14%) Dans plus de 50% la ou les métastases ganglionnaires sont > 5 mm Gouy S et al, Lancet Oncol2012 Uzan C Oncologist 2011

Techniques Chirurgie mini-invasive : abord cœlioscopique ou robotique Avantages Trans-péritonéal - Abord des différents sites Lao - Curage iliaque si nécessaire - Faible risque de lymphocèle Rétro-péritonéal - Possible quelque soit morphologie - Bon abord para-aortique et para-iliaque gauche Inconvénients - Difficile si BMI élevé - Adhérences et ATCD chirurgicaux - Risque de lymphocèle malgré fenestration - Régions moins accessibles (inter-aorticocave pré et latéro-cave) - Conversion (si ouverture péritonéale) Abord rétro-péritonéal DargentD et al GynecolOncol2000 QuerleuD et al Cancer 2000

Techniques Raffinements techniques Abord rétro-péritonéal à «Trocart unique» Gelpoint Applied S. Gouyet al Am J CollSurg2012 S. Gouyet al GynecolOncol2011 Abord rétro-péritonéal robot-assisté Narducci et al Gynecol Oncol 2009

Techniques Raffinements techniques Abord trans-péritonéal robot-assisté Curage lombo-aortique associé à une procédure pelvienne Positionnement des trocarts: Robot à la tête Optique 12 (3 cm>pubis) 8 mm bras 1 et D: FIG et FID Trocart assistant ou 4 ième bras flanc droit Curage lombo-aortique isolé (tête) Lambaudie et al, Surg Endosc 2012

Avantages potentiels : STADES DEBUTANTS Technique du ganglion sentinelle - Possibilité de voies de drainage aberrantes en dehors territoire iliaque externe et sous-veineux - «Ultra-staging» du GS (coupes sériées et IHC) - Diminution de la morbidité d un curage complet - Examen extemporanné

SENTICOL -1 139 patientes incluses (25N+) STADES DEBUTANTS Double détection (isotope + bleu) avec curage systématique Résultats*: Technique du ganglion sentinelle Tx de détection unilatéral 98%, bilatéral 76,5% 2 FN (23/25) ; Se 92%; VPN 98.2% Pas de FN si détection bilatérale ++ Faible Se (20,7%) et VPN (93%) de l examen extemporané** Possibilité de voie de drainage vers des sites inhabituels (17%) dont 2 GS+ isolés Dans 39% des cas : micro-métastases trouvée uniquement par IHC*** *Lécuru et al JCO 2011 **Bats et al Gynecol Oncol 2011 ***Bats et al Ann Surg Oncol 2012

STADES DEBUTANTS Technique du ganglion sentinelle PHRC SENTI-COL 2 / P.Mathevet (Lyon) Comparaison lymphadénectomie pelvienne versus prélèvement isolé du GS dans les cancers précoces du col utérin : étude multicentrique randomisée avec évaluation des impacts médico économiques Inclusions terminées en 06/2012 (280 patientes)