Les résidences secondaires
Les résidences secondaires engendrent des retombées économiques importantes sur les territoires, à travers la construction et la réhabilitation d'habitations, les flux de revenus générés par le tourisme et les taxes locales. Le nombre, l'évolution et la localisation des résidences secondaires constituent donc une indication de l'attractivité des territoires. Mais quelquefois le marché des résidences secondaires peut entrer en concurrence avec celui des résidences principales (tant sur les biens que sur le foncier) et ainsi complexifier l'accès au logement pour les populations locales en raison de la hausse des prix engendrée. La croissance du parc de résidences secondaires continue de s'essouffler Après s'être fortement développé, le parc des résidences secondaires continue sa progression en Midi-Pyrénées, mais à un rythme beaucoup plus lent depuis le début des années 90. Dans les années 70 et 80 en effet, l'expansion du parc a été forte, avec un rythme moyen de 4 % par an. Depuis les années 90, la progression est beaucoup plus faible (moins de 1 % par an entre 1990 et 2006). L'augmentation du nombre de résidences secondaires dans les zones touristiques des Pyrénées, très soutenue jusqu'à la fin des années 80, s'essouffle depuis. Cependant, malgré ce ralentissement, le parc de résidences secondaires dans le massif pyrénéen continue à se densifier entre 1990 et 2006, plus que partout ailleurs dans la région. Par ailleurs, la chute du nombre de résidences secondaires en périphérie toulousaine, phénomène observé généralement autour des grandes métropoles, est assez spectaculaire : entre 1999 et 2006, le parc a diminué de 21 % dans les zones périurbaines de Toulouse (cf. tableau 35). Ces rythmes d'évolution ne sont pas propres à Midi-Pyrénées : ils suivent la tendance nationale. Les résidences secondaires se sont en partie développées du fait de l'exode rural intervenu dans les années 50 et 60, des maisons de campagne se retrouvant inhabitées. Malgré cet essoufflement, la croissance du parc des résidences secondaires et logements occasionnels reste dynamique en Midi- Pyrénées : le nombre de résidences secondaires et occasionnelles a été multiplié par 2,7 entre 1968 et 2006, alors que dans le même temps, le nombre de résidences principales a été multiplié par 1,9 seulement. La croissance du parc régional est tirée depuis des décennies par celle du parc des Hautes-Pyrénées ; mais depuis 1999, des territoires ruraux comme dans le Gers (Plaisance, Lombez, ou Castéra- Verduzan) ou dans le Lot (Lachapelle-Auzac, Saint-Denis-lès-Martel) deviennent également très attractifs, avec des rythmes de croissance du parc de résidences secondaires bien supérieurs à la moyenne nationale. 40 Le logement en Midi-Pyrénées
Forte concentration des résidences secondaires dans le massif pyrénéen Avec 151 000 résidences secondaires recensées en 2006, soit 10 % du parc de logements, Midi-Pyrénées se place au septième rang des régions françaises, loin derrière Provence- Alpes-Côte-d'Azur, Rhône-Alpes et Languedoc-Roussillon. La répartition des résidences secondaires est très inégale : un logement sur quatre est une résidence secondaire en Ariège, contre seulement un sur trente en Haute-Garonne. Si la part des résidences secondaires avoisine un logement sur cinq dans les Hautes-Pyrénées, le Lot ou l'aveyron, elle est inférieure à un sur dix dans le Gers, le Tarn ou le Tarn-et-Garonne. Peu de régions ont une répartition aussi contrastée : c'est le cas de Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d'Azur, à la géographie aussi variée qu'en Midi-Pyrénées, ou encore les Pays de la Loire et Poitou-Charentes, dont la façade maritime est très riche en résidences secondaires. Ces contrastes marqués en Midi-Pyrénées traduisent la diversité géographique de la plus grande région métropolitaine : deux massifs montagneux et touristiques encadrent un vaste ensemble de plaines ou plateaux, parfois à vocation touristique (Quercy, Rouergue), parfois plus ruraux (coteaux de Gascogne, Armagnac). Les résidences secondaires sont particulièrement nombreuses dans les départements touristiques de montagne. Avec 30 000 résidences secondaires, les Hautes-Pyrénées confirment leur vocation touristique et deviennent le premier département de la région en 2006, devant l'aveyron. Des stations de sport d'hiver comme Cauterets ou Saint-Lary-Soulan comptent plus de 4 000 résidences secondaires : entièrement dédié au tourisme, l'habitat secondaire y représente neuf logements sur dix. Ce phénomène n'est pas propre à la région : dans les Hautes-Alpes, en Savoie, dans les Alpes-de-Haute-Provence ou encore dans les Pyrénées-Orientales, la proportion des résidences secondaires dépasse un logement sur trois. Le parc des résidences secondaires est également très développé Le logement en Midi-Pyrénées 41
dans l'aveyron et le Lot, mais y est beaucoup plus dispersé que dans les départements du massif pyrénéen. Au-delà du développement touristique, la forte présence de résidences secondaires s'explique aussi par l'exode rural et le vieillissement qui ont marqué les campagnes dans les décennies passées : de nombreuses maisons ont été ainsi léguées à des héritiers qui en ont fait des résidences secondaires (cf. tableau 35). La moitié du parc de résidences secondaires appartient à des Midi-Pyrénéens Plus de la moitié des propriétaires de résidences secondaires de Midi-Pyrénées vivent dans la région. En Ariège et en Haute-Garonne, plus de deux résidences secondaires sur trois sont détenues par des propriétaires de la région. En Midi-Pyrénées, la part des propriétaires de résidences secondaires vivant dans la région a néanmoins légèrement diminué ces dernières années, au profit notamment de propriétaires étrangers. Leur présence s'est fortement accrue entre 1999 et 2007 : les résidences secondaires appartenant à des étrangers ont doublé en moins de dix ans dans la région. Ce phénomène s'observe dans tous les départements de la région, mais en particulier dans le Lot, le Tarn-et-Garonne et le Gers. C'est dans le Lot que les propriétaires de résidences secondaires vivant à l'étranger sont les plus nombreux. Les propriétaires habitant une autre région de France sont davantage présents dans les Hautes-Pyrénées (24 %) et l'aveyron (22 %). Les Toulousains propriétaires de résidences secondaires choisissent principalement d'établir celles-ci dans leur région, mais ils sont également très présents dans les régions limitrophes, en bordure littorale notamment, ou dans les Alpes. 42 Le logement en Midi-Pyrénées
La résidence secondaire, c'est aussi du neuf Résidence secondaire ne rime pas toujours avec maison ancienne : il y a même de plus en plus de résidences secondaires neuves ou récentes. Car le boom de la construction constaté entre 2004 et 2007 ne se limite pas aux résidences principales. Ainsi, 2 200 résidences secondaires ont été mises en chantier en 2006, contre seulement 800 en 1999. Mais, comme pour les résidences principales, le nombre de nouvelles constructions chute après 2007, sous les effets de la crise. Parmi les 14 000 résidences secondaires construites en Midi-Pyrénées entre 1999 et 2009, un tiers se trouvent dans les Hautes-Pyrénées, traduisant la forte expansion du parc de logements destinés aux vacances dans les stations de montagne. Le logement en Midi-Pyrénées 43