Union Nationale des Combattants La lettre de la section de Saint Sulpice la Forêt N SPÉCIAL - Septembre 2014 Michel Descormiers avait 10 ans en 1944, au moment du débarquement des troupes alliées. Réfugié à St Sulpice la Forêt à la suite des bombardements sur Rennes de 1943, il a souhaité resituer dans le contexte local les événements de l époque dont il a beaucoup été question au cours des dernières semaines à l occasion du 70 ème anniversaire de la libération de notre région. Son travail de mémoire et de recherche documentaire fait l objet de ce numéro spécial de «La lettre de la section de Saint Sulpice la Forêt» que nous vous invitons maintenant à découvrir. Les Blindés américains L half-track américain équipé d un canon antiaérien quadri tube ou en transport de troupes. Début Août 1944 dans la région rennaise et à Saint Sulpice Après 55 jours de bataille dans le bocage normand, la 4 ème division blindée américaine du Général WOOD libère Liffré le 2 août 1944 ; un détachement de quelques blindés arrive à Chasné sur Illet : il découvre, entre les Bargaignes et le Cropy, un convoi militaire allemand venant de la forêt de Rennes et se dirigeant vers le front de Normandie stoppé et détruit par l aviation alliée quelques jours auparavant. Un camion civil, chargé de bois, stationné près du cimetière de Saint Sulpice a fait l objet d un mitraillage sans faire de victime : seule une éraflure de balle était visible sur le mur nord de l église. Après des incursions dans les fermes environnantes pour vérification d une éventuelle présence ennemie, après un bombardement depuis Saint Aubin d Aubigné sur la forêt de Rennes, les américains s installent quelques temps au lieu dit Saint Denis, base allemande de dépôt de ravitaillement et de munitions. Pendant ce temps, une colonne alliée faisant route de Saint Aubin d Aubigné vers Rennes est stoppée au lieu dit Maison Blanche en Saint- Grégoire ; une batterie de DCA ( la FLAK) composée de six canons de 88m/m, de canons antiaériens de 20m/m, d un radar et de mitrailleuses, accroche sévèrement la colonne américaine composée de 25 chars et de Half-tracks. Pendant près de trois jours de combat, 11 chars et plusieurs Half-tracks transports de troupes sont détruits, une cinquantaine de soldats américains y trouvent la mort. Près de 60 soldats allemands ont également péri. Avant de se replier sur Saint-Nazaire, le reste de la troupe a saboté les culasses des canons et à Rennes fait sauter les ponts sur la Vilaine. Le 4 août, Rennes sera libérée. Une dizaine de ces blindés ont été détruits lors de la bataille de Maison Blanche. Le char SHERMAN équipé d un canon de 75 mm. Char détruit à Maison Blanche début août 1944.
Les canons allemands Armement allemand équipant les trois batteries antiaériennes de la région Rennaise, de Maison Blanche, de Chantepie et de la route de Lorient. Canon allemand de 88 mm installé à Maison Blanche canon de 88 était également très présent dans les casemates du mur de l Atlantique. Le canon antiaérien de 20 mm, appelé Flak 30, est à l origine un canon prévu pour la Kriegsmarine. Puis en raison de sa polyvalence, il est amélioré pour une utilisation aérienne et terrestre, de portée de 2 km 200. Il peut tirer entre 180 et 220 coups par minute. Il pouvait être monté sur châssis à moteur, sur un avion Heinkel HE112, installé dans des casemates, notamment en Normandie à la pointe du Hoc et bien sûr à Maison Blanche! 144 000 exemplaires ont été construits par la société allemande Rheimetall. L arme a été adoptée par l armée allemande en 1938. Les tenues militaires de la seconde guerre 39-45 Photos prises lors de l exposition d Acigné en 2014 «ACIGNÉ de la mobilisation à la libération» A l occasion du 70 ème anniversaire du débarquement Tenues militaires allemandes Canon antiaérien de 20 mm Tenues de la Wehrmacht Canon de 88 mm Le canon de 88 mm, appelé 88 Flak 18, a été fabriqué par les usines Krupp dans les années 1930. Ses performances étaient pour l époque exceptionnelles : portée de tir en configuration horizontale, 15 kms, cadence de tir 15 coups à la minute, en configuration aérienne 9 kms. Il a équipé certains Panzers (blindés en allemand) donnant aux chars allemands une puissance de tir supérieure au char américain équipé de canon de 75 mm. Le Tenue de la S.S.
Tenues militaires américaines et britanniques Tenues militaires françaises La military police américaine Le Gendarme Le parachutiste anglais Le Résistant La Résistance Par ses actes de guérilla et de sabotage, la résistance a affaibli la capacité opérationnelle de l armée allemande. Pour ces faits, beaucoup de résistants sont arrêtés, déportés ou fusillés. Dans notre secteur, deux d entre-eux, originaires de Gosné, Jules Fontaine et Roger, son fils âgés de 17 ans, sont arrêtés dans la nuit du 1 er décembre 1943 par la police anti-communiste pour «activité communiste, terroriste et subversive». C est le chef d inculpation retenu contre eux par le Juge d instruction près le tribunal spécial de Rennes. Ils seront fusillés à Fresnes le 24 juin 1944, inculpés d être les auteurs de l attentat à la grenade commis contre la Feldgendarmerie allemande à Fougères le 15 juillet 1943. Ci-après les lettres et photos de Jules et Roger Fontaine et copie de leur dernière lettre adressée à leur famille quelques heures avant d être fusillés!
Roger FONTAINE Il n avait que 17 ans.
Jules FONTAINE, le père. Il avait 38 ans et était originaire de Gosné. Un hommage est régulièrement rendu aux soldats morts pour la France : ils sont trois de la guerre 1939-1945 dont les noms sont inscrits sur notre monuments aux morts. Mais n oublions pas non plus ceux qui, dans la clandestinité, ont payé de leur vie leurs actes de bravoures.
La Déportation «Le train dit de Langeais» le dernier convoi de déportation au départ de Rennes, le 4 août 1944 Ce train part de Rennes vers les camps de concentration, transportant 1500 prisonniers et résistants arrêtés en Normandie et dans la région de Rennes. Il est mitraillé par l aviation alliée le 6 août en gare de Langeais entre Saumur et Saint Pierre des Corps. Bloqué en gare - les ponts sur la Loire ayant sauté- le train n ira pas plus loin pour le moment. Cependant les attaques aériennes etaussi les tirs des sentinelles allemandes sur les fuyards lors de leurs tentatives d évasion, font de très nombreuses victimes. Françoise Elie, résistante rennaise emprisonnée à la prison Jacques Cartier à Rennes est emmenée avec d autres prisonniers. Un autre convoi sera reconstitué à la gare de Saint Pierre des Corps : il mettra près d un mois pour arriver en Allemagne. Françoise Elie est déportée à Ravensbrück d où elle reviendra très affaiblie en avril 1945. Un wagon du train de Langeais parti de Rennes le 4 août, jour de la libération de la ville Les temps de la commémoration du 70 ème anniversaire de la libération de Rennes sont un précieux moment du souvenir. La première devait être la Der des Der, il y eut la seconde. Souvenons-nous!