DMS Rapport final CAT Troyes Novembre 2009 Adresse de correspondance/siège social : 25, Av. du Président Kennedy - 59 000 LILLE tél. 03 20 54 70 10 fax : 03 20 51 22 18 Accueil : 30 rue nationale 74500 EVIAN tél. : 04 50 74 05 04 fax : 04 50 74 31 06 E-mail : dms-conseil@wanadoo.fr / www.dmsconseil.com / Sarl capital 61.000 euros RCS Lille 950 387 928
SOMMAIRE 1- Introduction 4 1.1- L appel à projets DIACT 4 1.2- Les objectifs de l expérimentation 5 1.3- Méthodologie de l étude 6 2- Potentiel enseignement supérieur et recherche 8 2.1- Précautions méthodologiques 8 2.2- L offre de formation 8 2.2.1- Eléments descriptifs 8 2.2.2- Spécificités de l offre de formation 9 2.2.3- Une évolution rapide 10 2.2.4- Une structuration spécifique 12 2.3- Le potentiel de R&D 14 2.3.1- L UTT 14 2.3.2- L URCA 15 2.3.3- Le Groupe ESC Troyes 16 2.4- Valorisation et transfert de technologie 17 3- Diagnostic et Stratégie globale 19 3.1- Diagnostic formation 19 3.2- Diagnostic Recherche 21 3.3- Diagnostic Innovation 22 3.4- Stratégie globale 23 4- Propositions d actions 25 4.1- Propositions relatives à l environnement des établissements 25 4.1.1- Vie étudiante 25 4.1.2- Coordination des actions vis-à-vis des entreprises 29 4.1.3- Communication 34 4.2- Synergies inter-établissements 35 DMS Conseil Rapport final Novembre 2009 2
4.2.1- Mutualisation de ressources 35 4.2.2- Synergies pédagogiques 36 4.2.3- Synergies recherche 39 4.3- Soutiens spécifiques à chaque établissement 45 4.3.1- Groupe ESC Troyes 45 4.3.2- Développement concerté du Centre Universitaire de Troyes 45 4.3.3- UTT 47 4.3.4- Accueil de nouvelles opérations 48 4.4- Un portefeuille de projets équilibré 50 5- Modalités de soutien 52 5.1- Allocations de recherche co-encadrées 53 5.2- Fonds d innovation et d ingénierie pédagogique 53 5.3- Fond d accompagnement au développement de l enseignement supérieur 54 5.4- Investissements structurants 55 6- Synthèse 56 6.1- Ville moyenne et pôle d équilibre 56 6.2- Un positionnement spécifique 58 6.3- Une clarification du soutien de la CAT 61 6.4- Quelles ambitions à moyen terme? 62 6.4.1- Des socles solides pour répondre aux attentes de la population et des entreprises _ 62 6.4.2- Une structuration forte 64 6.4.3- Les bases pour une attractivité accrue 66 6.5- Conclusion 68 7- Index des sigles employés 69 DMS Conseil Rapport final Novembre 2009 3
1- Introduction 1.1- L appel à projets DIACT Début 2007, le rapport «Les villes moyennes françaises, enjeux et perspectives» publié par la DIACT a rappelé l importance du réseau des villes moyennes en terme d aménagement du territoire. Suite à cette réflexion, un appel à projet portant sur quatre politiques structurantes, l enseignement supérieur, la santé, les transports et le renouvellement urbain, a été lancé en avril 2007. La Communauté de l Agglomération Troyenne (CAT) est l une des 9 villes moyennes témoins retenues pour la thématique «Enseignement Supérieur». Les autres villes sont Albi, Auch, Bourges, Mâcon, Montbéliard, Roanne, Saint Brieuc, et Tarbes. A la différence de ces agglomérations, la CAT bénéficie d un large panel de formations avec une université de plein exercice, l Université de Technologie de Troyes (UTT), une structure externalisée de l Université de Reims Champagne Ardenne avec le Centre Universitaire de Troyes (CUT), une Ecole Supérieur de Commerce en pleine expansion, une Technopole, une Ecole Supérieur d Arts Appliqués résolument originale alliant Design et Management, de nombreux BTS et des classes préparatoires. Dans la poursuite des réflexions et travaux de la DIACT, la CAT a donc souhaité engager une démarche visant à mieux connaître et définir le potentiel d enseignement supérieur et de recherche locale en intégrant les quatre critères proposés par la DIACT : - Qualité et rationalisation de l offre de formation, - Dynamisme et excellence de la recherche, - Performance des processus d innovation et de transfert de technologie, - Qualité de la vie étudiante. DMS Conseil Rapport final Novembre 2009 4
1.2- Les objectifs de l expérimentation L expérimentation soutenue par la DIACT doit permettre d aboutir à la définition d une stratégie commune en matière d enseignement supérieur. Trois objectifs majeurs orientent la présente étude : - Identifier les synergies durables tant au niveau des formations que de la recherche entre les établissements d enseignement supérieur afin de disposer d une meilleure visibilité, - Définir les priorités en terme d actions d amélioration de la vie étudiante afin d accroître l attractivité vis-à-vis des futurs étudiants, - Examiner les opportunités d entraînement économique local à partir du potentiel d enseignement supérieur. Le premier objectif répond à l attente d effets d entraînement et de consolidation entre les acteurs locaux de l enseignement supérieur. En effet, face aux évolutions structurelles observées au niveau national (mise en place des PRES et des RTRA, opérations Campus, ), les établissements d enseignement supérieur implantés dans l agglomération troyenne doivent trouver des spécificités locales, et donc des synergies étant donné leurs tailles respectives, pour s inscrire dans une logique régionale de complémentarité. Le second objectif vise à accroître l attractivité du site troyen pour permettre la poursuite de la croissance en effectif des différents établissements dans un contexte démographique global peu satisfaisant, même si l agglomération de Troyes bénéficie d un accroissement de sa population. Globalement, les projections démographiques régionales à l horizon 2015 indiquent une baisse continue du nombre de jeunes (-20 ans) qu il sera nécessaire de compenser par l arrivée d étudiants recrutés au niveau national et international. L attractivité de l agglomération troyenne en tant que pôle universitaire proposant une qualité de la vie étudiante reconnue (logement, transports, loisirs, ) apparaît donc comme un enjeu majeur complémentaire de l attractivité de l offre de formation. Comme le rappelle l étude «L Aube du renouveau» publiée par la CCI de l Aube, il est indispensable à la fois d accompagner la mutation des secteurs traditionnels et de soutenir le développement d une économie de la connaissance. Le potentiel d enseignement supérieur et de recherche peut, dans certaines limites, participer activement à ces évolutions en particulier dans le cadre des pôles de compétitivité, mais également dans une logique de soutien à l entrepreneuriat et à l incubation de projets innovants. C est là l enjeu du troisième objectif, mais il convient de rappeler que de nombreux acteurs de l innovation et du transfert de technologie ne relèvent pas du champ de l enseignement supérieur qui reste le domaine privilégié de cette étude. DMS Conseil Rapport final Novembre 2009 5
1.3- Méthodologie de l étude La présente expérimentation s est appuyée sur 2 approches complémentaires : - D une part le recueil d éléments de diagnostic, - D autre part la mise en place de groupes de travail afin de disposer d une plate-forme de propositions. Dans un premier temps 5 groupes de travail ont été mis en place : G1 : Relations avec les entreprises en particulier les PME G2 : Renforcement et synergies inter-établissements G3 : Apports au dispositif de développement économique G4 : Réseaux et coopération interrégionales G5 : Recherche Suite à la production de ces groupes de travail, il a été proposé au Comité Stratégique, lors de sa séance du 11 septembre 2008, d entériner certaines évolutions quant aux thèmes-clés et à la structuration même des groupes de travail. Ainsi 2 groupes de travail ont été arrêtés, les participants estimant leur démarche aboutie. Leurs suggestions et propositions ont été intégrées dans l ensemble des groupes de travail se poursuivant. Le groupe de travail «Recherche» a été divisé en 3 groupes distincts portant sur des thématiques scientifiques précises. Le tableau ci-après résume les évolutions d intitulé et de contenu des groupes de travail. Groupe 1 : Relations avec les entreprises, en particulier les PME Groupe 3 : Participation au dispositif de soutien de développelent économique Groupe 4 : Réseaux et coopérations interrégionales Groupe A : Innovaion DMS Conseil Rapport final Novembre 2009 6
Groupe 2 : Synergies interétablissements Groupe B : Synergies interétablissements Groupe 5 : Recherche Groupe C : Conception Durable Groupe E : Ingénierie pour la Santé Groupe D : Maîtrise des risques En complément de ces groupes de travail, plusieurs réunions de travail spécifiques ont été organisées sur différents thèmes parmi lesquels nous pouvons citer : le Patrimoine, le Centre d Etudes Médicales, Activités physiques et Santé, Bilan et perspectives des BTS, Sécurité Globale, L ensemble des comptes-rendus de ces rencontres fait l objet d un document spécifique intitulé «Groupes de travail». DMS Conseil Rapport final Novembre 2009 7
2- Potentiel enseignement supérieur et recherche 2.1- Précautions méthodologiques L objectif de ce chapitre n est pas nécessairement de présenter un état des lieux exhaustif des différentes actions, initiatives et potentiels de l offre troyenne, mais de dresser un panorama de l existant permettant de formuler un diagnostic partagé par l ensemble des acteurs. Par ailleurs, certaines séries statistiques disponibles s arrêtent à la rentrée universitaire 2006-2007 au niveau national (Atlas du Ministère de l Education Nationale). Enfin plusieurs présentations détaillées (ex : laboratoires de recherche, ) sont disponibles dans un document spécifique regroupant l ensemble des annexes, à l exception des comptes-rendus des groupes de travail. 2.2- L offre de formation 2.2.1- Eléments descriptifs L offre de formation est particulièrement riche et diversifiée avec : - Le Centre Universitaire de Troyes, antenne universitaire de l URCA, qui propose un ensemble de formations en Sciences Humaines et Sociales et accueille 1 054 étudiants à la rentrée 2009, - Le Groupe ESC Troyes qui comprend l ESAA, EMVOL, INBA et les programmes habituels d une ESC avec au total 1 300 étudiants, - L IUT de Troyes, rattaché à l URCA, qui dispose de 5 départements. L IUT propose plusieurs licences professionnelles et accueille 1 200 étudiants, - L UTT, qui forme principalement des ingénieurs mais propose également des masters et dispose d une école doctorale. Au total 2 334 étudiants suivent un cursus de l UTT, - Environ 1 200 étudiants se préparent au BTS dans une quinzaine d établissements, - Environ 1 100 étudiants suivent différents cursus de l IUFM à l IFSI en passant par le CNAM. L URCA compte au total 2 491 étudiants à Troyes, l IUT et l IUFM dépendants tous deux de l URCA. Au total, c est donc plus de 8 000 personnes qui sont inscrites dans les différents établissements d enseignement supérieur de l Aube. Il faut néanmoins noter qu une partie d entre eux n ont pas le statut d étudiants (ex : auditeurs du CNAM, ) ce qui explique la différence numérique avec les données statistiques du Ministère de l Education Nationale. DMS Conseil Rapport final Novembre 2009 8
Par ailleurs, il convient d intégrer à cet éventail déjà fort riche le projet de «Grande Ecole des Métiers» impliquant le Groupe ESC Troyes et l UTT et permettant à des titulaires de baccalauréats professionnels d accéder à l enseignement supérieur jusqu à un niveau bac +5. 2.2.2- Spécificités de l offre de formation Nous ne détaillerons ci-après que les éléments présentant, au niveau régional ou national, de fortes spécificités même si celles-ci ci ne concernent parfois qu un nombre réduit d étudiants. L ensemble de l offre de formation est présenté en annexe. Au niveau DUT et BTS, il y a peu de possibilités de différenciation, férenciation, les intitulés de ces 2 diplômes étant définis au niveau national. C est ainsi qu il y a 24 spécialités de DUT proposés dans 116 IUT et 106 intitulés de BTS proposés tant par des établissements publics que privés. Une des spécificités troyennes est bien entendu l UTT, seules 3 universités de technologie existant sur le territoire français. L UTT propose une formation d ingénieur en 5 ans avec 4 spécialités : - Systèmes d Information et Télécommunications, - Systèmes mécaniques, - Systèmes industriels, - Matériaux : technologie et économie (MTE). L UTT dispose également d une offre de formations en licence professionnelle et master. L URCA propose principalement des formations de niveau licence, mais le Centre Universitaire de Troyes propose un master original intitulé «Protection et Valorisation du patrimoine culturel et environnemental». Ce master accueille chaque année entre 20 et 30 étudiants. Nous pouvons noter à cette occasion la répartition très spécifique des étudiants du CUT. Répartition des effectifs CUT année 2008/2009 Niveau M2 M1 L3 L2 L1 Autres 18 44 96 206 215 568 0 100 200 300 400 500 600 Nombre d'étudiants Source : CUT DMS Conseil Rapport final Novembre 2009 9
Nous pouvons également observer un taux de passage de L1 en L2 relativement moyen à 38%. La question est de savoir si ces étudiants poursuivent en L2 dans d autres établissements universitaires ou s ils se réorientent. Au niveau national, l objectif est d atteindre, grâce à une orientation active et un suivi en première année, un taux de passage de L1 en L2 de l ordre de 50%. L URCA est également associée à deux autres spécificités troyennes. Troyes bénéficie d un Centre Universitaire d Etudes Médicales, structure associative, qui dans le cadre d une convention avec la faculté de Médecine de Reims assure le suivi et l encadrement, en partenariat avec le CHG de Troyes et les professionnels de santé, des internes de médecine générale. Cette opération relativement unique en France a contribué, grâce à une dérogation quant à la mobilité semestrielle des internes, à inciter un certain nombre de jeunes médecins à s implanter dans l Aube. L accroissement du numerus clausus en médecine devrait permettre de maintenir, voire d amplifier la dynamique du Centre Universitaire d Etudes Médicales. Par ailleurs, l Institut Universitaire des Métiers du Patrimoine (IUMP) assure avec l URCA une formation de niveau bac + 2 sous forme d un Diplôme Universitaire de Gestion des Entreprises du Patrimoine Bâti. L IUMP est, parmi les 20 pôles d innovation de l artisanat, le seul à être dédié au Patrimoine Bâti. Enfin, il est intéressant de souligner la dynamique nouvelle de l ESAA au sein du Groupe ESC Troyes. En effet, l ESAA est l une des premières écoles d arts appliqués en France qui propose une formation de type bachelor alliant Design et Management et s inscrivant complètement dans le référentiel LMD, alors que la majorité des écoles d arts appliqués délivre un BTS en 2 ans précédés parfois d une année préparatoire. Le Groupe ESC Troyes propose un certain nombre de cursus originaux dont EMVOL, Ecole International de Tourisme, qui compte près de 300 étudiants. 2.2.3- Une évolution rapide En vingt ans, l agglomération troyenne a vu une croissance majeure des effectifs d enseignement supérieur passer de 2 000 étudiants à environ 8 000 étudiants. L agglomération troyenne constitue donc aujourd hui, avec 25% des effectifs régionaux de l enseignement supérieur, non seulement le deuxième pôle universitaire de Champagne-Ardenne, mais surtout le premier pôle en ingénierie au niveau interrégional, Champagne-Ardenne et Bourgogne. Ainsi, Troyes est un bassin de recrutement spécifique que l on peut qualifier d équilibre, à la charnière de ces deux régions comme le montre l étude INSEE (annexe). DMS Conseil Rapport final Novembre 2009 10
Il ne faut pas négliger les dynamiques de croissance fortement différenciées entre les établissements de par leur statut ou leur offre de formation. 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Croissance Absolue Taux de Croissance Annuel IUT 912 944 991 984 934 936 24 0,5% CUT 1910 1380 1368 1388 1701 1316-594 -7,2% UTT 702 1330 1542 1655 1860 2219 1517 25,9% Groupe ESC 439 573 604 711 720 867 428 14,6% STS 822 868 884 871 864 774-48 -1,2% CPGE 198 204 204 188 206 188-10 -1,0% IUFM 278 244 223 268 239 231-47 -3,6% Divers 213 240 244 244 244 261 48 4,1% Total 5474 5783 6060 6309 6768 6792 1318 4,4% Source : Ministère de l éducation nationale Comme l illustre le tableau précédent, la croissance des effectifs étudiants n a été portée que par deux établissements, le Groupe ESC Troyes et l UTT, alors que dans le même temps le CUT perdait près de 600 étudiants et que les autres établissements conservaient des effectifs relativement stables. L importance relative des différents établissements a donc considérablement évoluée au cours des dix dernières années et devrait continuer à connaître des évolutions significatives, les projections de démographie étudiante du Ministère de l Education nationale prévoyant un différentiel de croissance de l ordre de 20% des effectifs entre les formations d ingénieurs et les cursus universitaires à horizon 2017 (+ 6,5% d effectifs en formation d ingénieurs, -15,2% en cursus universitaire). Les projets en cours à le Groupe ESC Troyes (ex : Grande Ecole des Métiers, ) devraient permettre à cet établissement d atteindre un effectif d environ 2 000 étudiants à terme. Les projections du Ministère de l Education Nationale pour les autres filières (IUT, CPGE, STS, IUFM) n induisent que des évolutions marginales. DMS Conseil Rapport final Novembre 2009 11
Les schémas ci-après illustrent les évolutions de l importance relative du CUT, du Groupe ESC Troyes, de l IUT et de l UTT. 2001 2003 2006 CUT 35 % UTT 25 % UTT 33 % IUT 17 % CUT 23 % CUT 19 % UTT 13 % IUT 16 % IUT 14 % ESC 8 % ESC 10 % ESC 13 % Divers 28 % Divers 26 % Divers 21 % Globalement à terme, la structure de l enseignement supérieur pourrait être la suivante : - L UTT, avec d éventuelles structures rattachées, aurait environ 3 000 à 3 500 étudiants, - Le Groupe ESC Troyes, l IUT et le CUT disposeraient chacun de 1 000 à 2 000 étudiants. Le Groupe ESC Troyes pourrait devenir le deuxième établissement troyen en terme d importance des effectifs. Si l on raisonne aux niveaux master et doctorat, l UTT et le Groupe ESC Troyes représentent environ 97% du potentiel de l Aube, - L ensemble des autres établissements (STS, CPGE, IUFM, ) représenterait environ 1 500 étudiants. 2.2.4- Une structuration spécifique Comme rappelé en introduction, nous observons aujourd hui sur l ensemble du territoire français une restructuration de l enseignement supérieur sous forme de PRES. L objectif de ces pôles régionaux est, d une part, d accroître la visibilité de la recherche, d autre part, de renforcer la cohérence de l offre de formation. La quasi-totalité des établissements d enseignement supérieur participe ou est associée à la mise en place de PRES. Aujourd hui, seule une dizaine d établissements universitaires ne sont pas inscrits dans cette dynamique. Parmi ces établissements, nous trouvons les 3 Universités de Technologies et les universités de Reims, d Amiens, de Mulhouse, de Pau, de Perpignan, de Toulon, d Avignon et de Savoie. Près de la moitié de ces établissements est située dans les régions Champagne- DMS Conseil Rapport final Novembre 2009 12
Ardenne et Picardie. Néanmoins, il apparaît que la mise en place d un PRES interrégional s avère délicate et qu il est fort probable que l URCA et l UTT ne participeront pas ensemble à un PRES. L URCA envisage actuellement la mise en place d un PRES avec l Université de Picardie et des établissements d enseignement supérieur belges. Il n en demeure pas moins que des coopérations existent entre les établissements implantés à Troyes et continueront à se développer. Le rapport de 2007 de l inspection générale de l administration de l Education nationale et de la Recherche maintenait des perspectives possibles pour les universités ne participant pas à un PRES (cf. annexe). Néanmoins, cette situation d absence d un PRES associant l ensemble des établissements de Troyes peut être considérée comme un frein à une dynamique forte de développement et de l offre de formations, en particulier pour des initiatives innovantes (ex : licence double compétence) qui auraient éventuellement trouvé un cadre plus adapté au sein d un PRES. Nous pouvons toutefois noter que cette situation d absence d un PRES «fédérateur» n est pas spécifique à Troyes et qu une agglomération comme Mâcon doit gérer le développement de l enseignement supérieur en lien avec deux PRES, Lyon et Bourgogne-Franche Comté. DMS Conseil Rapport final Novembre 2009 13
2.3- Le potentiel de R&D Le potentiel de R&D décrit dans ce chapitre porte exclusivement sur les équipes de recherche des établissements d enseignement supérieur. Le potentiel de compétences tel que FRD, l IBT ou l IFTH sera traité au chapitre suivant. Aujourd hui le potentiel de R&D est principalement localisé au sein de l UTT. L URCA ne dispose pas d équipes de recherche au sein du CUT. Les enseignants chercheurs de l IUT de Troyes développent des thématiques de recherche en lien avec le CRESTIC, laboratoire de recherche de l URCA localisé à Reims et Troyes. 2.3.1- L UTT Depuis le 1 er janvier 2006, toutes les équipes de recherche de l UTT ont été regroupées au sein de l Institut Charles Delaunay, associé au CNRS sous forme de Formation de Recherche en Evolution (FRE), FRE 2848 du CNRS. L objectif principal de l Institut Charles Delaunay est de valoriser les synergies des équipes qui le composent dans le cadre de la thématique «Sciences et Technologies pour la Maîtrise des Risques». Le regroupement permet également de mutualiser les moyens et d assurer une meilleure cohérence de la recherche au sein de l UTT. Par ailleurs, l UTT est le pilote d un Groupement d intérêt scientifique (GIS) sur le thème «Surveillance, Sûreté, Sécurité des Grands Systèmes» qui conforte cette thématique transversale. Les activités de recherche s articulent autour de huit thèmes principaux validés par le Conseil Scientifique de l Etablissement dans le cadre du Contrat Quadriennal avec le Ministère de l Enseignement Supérieur et de la Recherche : - Développement durable, - Nanotechnologies, - Organisation des systèmes logistiques et de production, - Sciences cognitives et organisation, - Surveillance et sûreté de fonctionnement, - Systèmes d information, - Systèmes mécaniques et matériaux, - Systèmes optiques. L Institut Charles Delaunay compte 7 équipes ou laboratoires de recherche : - CREIDD : Centre de Recherche et Etudes Interdisciplinaires sur le développement durable, - ERA : Environnement de Réseaux Autonomes, - LASMIS : Systèmes Mécaniques et Ingénierie Simultanée, - LM2S : Modélisation et Sûreté des Systèmes, - LNIO : Nanotechnologie et Instrumentation Optique, - LOSI : Optimisation des Systèmes Industriels, - TECH-CICO : Technologies de la Coopération pour l Innovation et le Changement Organisationnel. DMS Conseil Rapport final Novembre 2009 14
Les fiches de présentation de ces 7 entités sont présentées en annexes. Au sein de l Institut Charles Delaunay, les activités de recherche peuvent être décrites de manière matricielle avec d une part le laboratoire support (l un des 7 précédemment cités), d autre part le «pôle» concerné. Trois pôles sont identifiés aujourd hui : - HETIC : Homme, Environnement, Technologies de l Information et de la Communication, - P2MN : Physique, Mécanique, Matériaux et Nanotechnologies, - ROSAS : Recherche Opérationnelle, Statistiques appliquées et simulation. Un même laboratoire peut participer à plusieurs pôles (exemple le LM2S participe aux pôles P2MN et ROSAS). Par ailleurs, l Ecole Doctorale de l UTT compte 5 spécialités : - Réseaux, Connaissances, Organisations (RACOR), - Systèmes Mécaniques et Matériaux (SMM), - Optimisation et Sûreté des systèmes (OSS), - Optique et Nanotechnologies (ONT), - Développement Durable (DD). En terme de ressources humaines, l UTT compte 142 enseignants-chercheurs et 120 doctorants. Dans le cadre du contrat quadriennal de l UTT, le nombre de doctorants devrait quasi doubler avec un objectif de 220 doctorants à l horizon 2011. Ces chiffres montrent la prédominance de l UTT en terme de recherche sur le bassin troyen. 2.3.2- L URCA L URCA est présente à Troyes au travers du CUT, de l IUFM et de l IUT. Nous ne trouvons de réel potentiel de recherche qu au sein de l IUT. Ceci s explique en grande partie par les champs scientifiques potentiellement en lien avec les formations dispensées au CUT. En effet, les formations du CUT sont liées au droit, à l histoire, à l anglais, à l administration publique et au patrimoine culturel et environnemental. Or dans ces domaines, nous assistons encore à une logique de recherche quasi «individuelle» et à des effets de «turbo-prof». Par ailleurs globalement dans ces domaines la recherche à l URCA reste à renforcer et à structurer. Au sein de l IUT de Troyes, une dizaine d enseignants-chercheurs est rattachée au Centre de Recherche CRESTIC de l URCA. Une dizaine de doctorants, dont une partie en co-tutelle, participent aux travaux de recherche de l IUT. Les deux thématiques abordées à l IUT sont d une part le traitement d images, d autre part l automatisme. DMS Conseil Rapport final Novembre 2009 15
Les collaborations entre l IUT de Troyes et l UTT apparaissent encore relativement limitées même si une volonté de coopération apparaît clairement et que plusieurs projets ont d ores et déjà été envisagés. 2.3.3- Le Groupe ESC Troyes Une vingtaine d enseignants-chercheurs participent aux activités de recherche du Groupe ESC Troyes qui, par ailleurs, est membre de l école doctorale de l URCA. La recherche dans les écoles de commerce et de management est relativement récente en France, sauf pour quelques établissements, et est principalement née sous la pression des autorités de tutelle pour la délivrance des diplômes de niveau master qui doit nécessairement être adossée à des activités de recherche. Le développement de la recherche représente un véritable enjeu pour le Groupe ESC Troyes pour le maintien de ces diplômes niveau master. Les principales thématiques de recherche abordées au Groupe ESC Troyes sont l entrepreneuriat et la gouvernance des PME patrimoniale. Ces deux thématiques sont en cohérence avec les problématiques du territoire et les synergies existantes avec la Technopole de l Aube. DMS Conseil Rapport final Novembre 2009 16
2.4- Valorisation et transfert de technologie Les établissements d enseignement supérieur représentent un réel potentiel d innovation tant par leur activités de recherche que par les opportunités représentées par les stages, les projets de fin d étude, Ainsi comme l ont montré plusieurs études (cf. de manière générale les travaux présentés lors des journées scientifiques du RESUP), la présence d établissements d enseignement supérieur a un impact sur le développement local en tant qu activité source de revenus et d emplois, mais également consommateur de biens et services. D un point de vue démographique, la présence d une offre d enseignement supérieur est un facteur positif pour le maintien d une population active et jeune de même que pour le développement et l optimisation des infrastructures culturelles ou sportives. Les partenariats avec les entreprises locales apparaissent par contre souvent plus délicats. Les études sur les Universités de Franche Comté (Cuney 2004) ou de Strasbourg (Gagnol et Héraud 2001) sont convergentes pour constater que : - Seule une minorité d entreprises locales sont en relation avec des laboratoires universitaires, - Il s agit souvent de secteurs spécifiques à forte intensité technologique (ex : chimie, automobile, ), - Il y a peu de contrats de recherche avec des PME mais d avantage des relations d échange d informations ou d accueil de stagiaires. Le bassin troyen n échappe pas à cette problématique de la complexité des relations directes PME-Recherche publique. Plusieurs voies existent pour essayer d optimiser ces échanges. Parmi celles-ci, nous pouvons citer : Les structures interfaces telles que les CRITT et les Centres Techniques, Les pôles de compétitivité, Les «clubs», groupes d échanges, etc souvent mis en place et pilotés par les structures professionnelles ou les Chambres de Commerce et d Industrie, Les opérations de communication proposées par les établissements d enseignement supérieur sous forme de journée Université Entreprises, de forums, Les CEEI, les Technopoles, De nombreuses initiatives existent d ores et déjà au niveau troyen (cf. annexe synthèse réalisée par M. De Montarnal, CCI de l Aube). Aujourd hui nous pouvons recenser 4 structures spécifiques : - L Institut Carnot, commun à l UTC et l UTT (cf présentation en annexe), - L IFTH, Centre Technique Industriel, dédié aux textiles et plus particulièrement à la maille, - L IBT, Institut de Biotechnologie de Troyes, structure associative, membre du pôle IAR, - FRD, plateforme d ingénierie de projets industriels dans le domaine des agromatériaux, membre du pôle IAR. DMS Conseil Rapport final Novembre 2009 17
En complément de ces structures, il est important de rappeler que Troyes bénéficie d un CEEI (Centre Européen d Entreprise et d Innovation) qui collabore d ores et déjà avec l URCA, l UTT et le Groupe ESC Troyes et organise différentes opérations dont «les journées Plug & Start». Enfin les pôles de compétitivité IAR et MATERALIA constituent deux dynamiques majeures en région Champagne-Ardenne qui favorisent les synergies entre établissements d enseignement supérieur et de recherche et entreprises. Malgré l existence de ces différentes structures et initiatives, il n en demeure pas moins que différents acteurs locaux ou régionaux souhaitent sans doute des impacts plus marqués auprès des PME. En effet, malgré la présence d une école d ingénieurs telle que l UTT, les effets d entraînement sur le tissu économique local apparaissent encore trop limités. Cette situation est la résultante de plusieurs facteurs, parmi lesquels nous pouvons citer : - Le recrutement national et international de l UTT qui participe au rayonnement du site troyen mais réduit l implantation des jeunes diplômés, - Le choix de la thématique de recherche phare «la maîtrise des risques» qui rencontre certainement des échos plus favorables dans des grandes entreprises de certains secteurs d activités (ex : énergie, transport, ) qu auprès des PME locales, - La structure du tissu économique aubois majoritairement composé de PME. Les filières de formation et les thématiques de recherche de l UTT ne permettent pas nécessairement des liens directs avec un large spectre d entreprises locales. Ainsi il est utile de rappeler qu un diplômé sur 2 de l UTT est recruté dans le domaine des services, secteur sous-représenté localement et régionalement. L absence de PFT (plateforme technologique) ou de CRITT contribue sans doute à la faiblesse de la diffusion et du transfert technologiques auprès des PME. Au sein de l UTT, 3 plateformes regroupant divers équipements ont été mis en place. Il s agit des plateformes : - NUM3D pour la modélisation géométrique et la numérisation 3D, - De prototypage pour la réalisation de pièces mécaniques, - De caractérisation des structures et des matériaux. Ces 3 plateformes sont hébergées au sein du LASMIS de l UTT. Mais il s agit d avantage de plateaux techniques de R&D que de PFT au sens habituel du terme. Ce potentiel pourrait connaître une utilisation élargie par les entreprises, principalement les grandes entreprises, si des moyens humains spécifiques y étaient dédiés et qu une véritable stratégie de transfert de technologie était définie. DMS Conseil Rapport final Novembre 2009 18
3- Diagnostic et Stratégie globale L objectif de ce chapitre est de formuler un diagnostic partagé avant de définir une stratégie globale qui sera déclinée en un plan d actions concertées. 3.1- Diagnostic formation Au niveau de la formation, le diagnostic des forces et faiblesses du potentiel troyen est très positif. FORCES Diversité de l offre de formation FAIBLESSES Offre au niveau master de l URCA possibilité de maintenir sur le territoire les jeunes souhaitant poursuivre des études supérieures Recrutement national et international, en particulier pour le Groupe ESC Troyes et l UTT Attractivité des L3 et licences professionnelles Accroissement des effectifs malgré une démographie globale stagnante Il est important d insister sur ce volet du diagnostic car Troyes est l une des villes moyennes qui a réussi à concilier un large spectre de formations post-bac et une capacité de recrutement national et international. La résultante de ces deux effets est naturellement l accroissement global des effectifs. DMS Conseil Rapport final Novembre 2009 19
OPPORTUNITES Création de nouveaux départements d IUT en particulier SGM ou 2A2M MENACES Co-habilitation de diplômes, les établissements troyens ayant une réelle volonté de coopération Développement de l offre au niveau master Accueil de nouveaux établissements rattachés à l UTT Création de cursus communs Développement de l offre de licences professionnelles Création de la Grande Ecole des Métiers La Région Champagne-Ardenne ne dispose pas de l ensemble des départements d IUT. Certaines spécialités étant toutefois proposées par des établissements périphériques (ex : QLIO (Qualité Logistique Industrielle et Organisation) à l IUT d Auxerre), il nous semblerait pertinent d engager une demande d ouverture d un nouveau département d IUT à Troyes, en particulier dans le domaine des matériaux. En effet des équipements existent au sein de l UTT (ex : les 3 plateformes du LASMIS précédemment citées) et des synergies seraient envisageables entre l IUT et l UTT, y compris dans le cadre du pôle de compétitivité MATERALIA. D autres initiatives concernant les DUT sont également envisageables (ex : DUT en 3 ans pour sportifs de haut niveau, DUT modulaires comme à l IUT 1 de Grenoble,..). L opportunité de création d un département 2A2M (Aide et Assistance pour le Monitoring et le Maintien à domicile) pourrait également être examinée. DMS Conseil Rapport final Novembre 2009 20