PLANIFICATION STRATÉGIQUE 2015-2018



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SANTÉ VOUS EN FORME, 2014 PLANIFICATION STRATÉGIQUE 2015-2018 Portrait 1

TABLES DES MATIÈRES 1. PORTRAIT DES FAMILLES DE LANAUDIÈRE 1.1. La population...3 1.2. Les ménages... 4 1.3. La défavorisation... 4 2. LA SAINE ALIMENTATION 2.1. En milieu scolaire... 7 2.2. En milieu familial... 7 2.3. Télévision, mauvaise alimentation, embonpoint : Le cercle vicieux... 8 2.4. Les obstacles aux saines habitudes de vie... 9 2.5. Quoi faire pour augmenter les repas en famille... 10 2.6. Les goûts des enfants... 13 2.7. La guerre entre la restauration rapide et les choix santé... 15 3. L ACTIVITÉ PHYSIQUE 3.1. Portrait de la société... 16 3.2. Comportements sédentaires... 17 3.3. L activité physique et l école... 19 3.4. Les avantages du transport actif... 21 4. LES O À 5 ANS 4.1. Le développement... 22 4.2. Les centres de la petite enfance... 24 4.3. L allaitement... 26 5. ANNEXE A : TABLEAUX SCÉNARIOS IDÉAL/CATASTROPHE... 30 6. ANNEXE B : TABLEAU PROPORTION DES JEUNES DE 0-19 ANS DANS LANAUDIÈRE... 31 7. ANNEXE C : TABLEAU - PROPORTION D ÉLÈVES DU SECONDAIRE ACTIFS DANS LES LOISIRS ET LES TRANSPORTS AU COURS DE L ANNÉE SCOLAIRE SELON CERTAINES CARACTÉRISTIQUES SOCIOÉCONOMIQUES, 2010-2011... 32 8. RÉFÉRENCES... 33 2

1. PORTRAIT DES FAMILLES DE LANAUDIÈRE La région de Lanaudière comprend six municipalités régionales de comté (MRC) : d Autray, de Joliette, de L Assomption, les Moulins, de Matawinie et de Montcalm. La MRC de L Assomption, qui sera principalement étudiée dans ce document, comprend les villes de Charlemagne, Repentigny, L Assomption, L Épiphanie (ville et paroisse) et Saint-Sulpice. 1.1.POPULATION En 2012, on estimait la population de la ville de Repentigny à 82 400. Cette municipalité occupe donc le premier rang, suivi de L Assomption avec 20 265. La ville de Charlemagne possède la plus petite superficie et la plus grande densité de population au kilomètre carré avec 2704.0/km². Elle est suivie de près par l Épiphanie (ville) avec 2367.9/km². L Épiphanie (paroisse) occupe le dernier rang avec 60.8/km². Tableau 1 : Estimation totale de la population selon les municipalités, 2012 1 TERRITOIRES ESTIMATION Charlemagne 5 725 Repentigny 82 400 Saint-Sulpice 3 330 L Assomption 20 265 L Épiphanie (ville) 5 260 L Épiphanie (paroisse) 3 220 Tableau 2 : Superficie et densité de la population au km² selon la municipalité, 2011 TERRITOIRES SUPERFICIE (km²) DENSITÉ (km²) Charlemagne 2.2 2 704.0 Repentigny 61.8 1 327.1 Saint-Sulpice 36.4 90.0 L Assomption 98.9 202.9 1 Voir Annexe A pour un tableau sur les proportions des jeunes de 0-19 ans. 3

L Épiphanie (ville) 2.3 2 327.9 L Épiphanie (paroisse) 54.2 60.8 1.2. LES MÉNAGES Près de 48 % des familles lanaudoises sont composées d un couple marié avec ou sans enfant et environ 37 % sont formées d un couple en union libre avec ou sans enfant. Dans Lanaudière comme au Québec, une majorité des couples mariés sont sans enfant à la maison; 25.9% sans enfant et 21.6% avec enfant. C est l inverse pour les couples en union libre; 15.7% sans enfant et 21.1% avec enfant. Cela permet de supposer que les couples en union libre sont, en général, plus jeunes que les couples mariés. Un peu moins de 16 % des familles lanaudoises, soit 21 740, sont monoparentales. 11.4% avec un parent féminin et 4.3% avec un parent masculin. 1.3. DÉFAVORISATION, FAIBLE REVENU La défavorisation exprime l état de désavantage relatif d un individu, d une famille ou d un groupe par rapport au milieu auquel il appartient. Elle englobe la défavorisation matérielle, sociale et combinée. La première se reflète par la privation de biens et de commodités de la vie courante (nourriture, logement, éducation, emploi) et la deuxième par la fragilité du réseau social et l isolement. La défavorisation combinée est une défavorisation matérielle et sociale. Un milieu défavorisé regroupe une population vivant dans une pauvreté économique et sociale. D ailleurs, les personnes défavorisées sont, notamment, les prestataires d aide sociale, les petits salariés avant ou après impôts, les nouveaux arrivants/immigrants, les familles monoparentales, les personnes séparées ou divorcées, les veufs/veuves, les enfants de ces familles, les décrocheurs et les personne sans diplôme d études secondaires. Pour cette population, la défavorisation c est : avoir de la difficulté à se loger convenablement (un ménage pauvre peut consacrer jusqu à 80 % de son revenu pour se loger); vivre dans l insécurité alimentaire (situation plus répandue chez les personnes de 12 à 39 ans); éprouver des problèmes d apprentissage; être sujet à des problèmes de santé. 4

Une personne à faible revenu est une personne dont le revenu familial est inférieur aux seuils de faible revenu (SFR) de Statistique Canada. Les seuils de faible revenu constitués par Statistique Canada tiennent compte de trois conditions : la proportion du revenu consacré aux dépenses de première nécessité (au moins 54,7 % avant impôt et au moins 63,6 % après impôt), la taille de l'unité familiale, la taille de la ville de résidence. Ensuite, le taux de faible revenu après impôt mesure la proportion des familles dont le revenu est inférieur aux seuils prévus de la Mesure du faible revenu (MFR). Cette dernière est un pourcentage fixe, soit 50 %, du revenu familial médian ajusté selon la taille de la famille et des besoins qui en découlent. Les MFR sont calculées trois fois; à partir du revenu du marché, du revenu avant impôt et du revenu après impôt. Le seuil de faible revenu avant impôt tient compte de revenu total de la famille incluant les transferts gouvernementaux comme les prestations fiscales pour enfants, les prestations d'assurance-chômage, les prestations de la Sécurité de la vieillesse, etc. Le seuil de faible revenu après impôt tient compte des répercussions du régime fiscal qui redistribue, par le biais des impôts, les revenus entre les familles les plus aisées et les plus démunies. Entre 2006 et 2010, la part relative des enfants et des adolescents parmi les prestataires des programmes d assistance sociale reste identique d une année à l autre représentant près du quart des prestataires. Les très jeunes enfants, soit ceux âgés de moins de 6 ans, comptent pour le tiers des personnes de moins de 18 ans prestataires, et ce, peu importe l année. En 2009, seulement 3.6% de la population de la MRC de L Assomption bénéficiait d assistance sociale. La MRC les Moulins est celle ayant le plus faible taux, soit 3.0%. Ce sont les MRC de Joliette et Matawinie, à égalité, qui ont les taux les plus élevés avec 9.8%. De plus, les recherches révèlent que le risque de dépendance à ces programmes s accroît en fonction de la durée du recours à l aide, surtout pour les personnes aptes au travail. Aussi, les effets d une faible scolarisation conjugués à la détérioration d habiletés professionnelles, qui n ont pas été exercées depuis longtemps, viennent renforcer cette dépendance. 5

Le territoire du RLS de Lanaudière-Sud (MRC L Assomption et les Moulins) se situe parmi les plus favorisés du Québec pour les dimensions matérielle, sociale et combinée. Par contre, la plus forte proportion de défavorisation matérielle existe à l Épiphanie : 71.4% à l Épiphanie (ville) et 100% à l Épiphanie (paroisse). Suivi de LaPlaine avec 62.3%, Mascouche avec 31.9%, L Assomption avec 31.1% et Charlemagne avec 31.0%. La plus forte proportion de défavorisation sociale se retrouve à Charlemagne avec 58.7%. Terrebonne suit avec 35.5%, puis St-Sulpice avec 31.2% et Repentigny avec 31.0%. De plus, la plus forte proportion de défavorisation combinée est à Charlemagne avec 31.0%, suivi de l Épiphanie avec 13.7%, Terrebonne avec 9.8% et LaPlaine avec 8.8%. La municipalité de Charlemagne a le pourcentage de personnes vivant dans un milieu favorisé et défavorisé le plus élevé. Elle a donc la concentration de défavorisation combinée la plus grande avec 10.2% des plus avantagés et 31.0% des plus désavantagés. Repentigny et Lachenaie suivent Charlemagne avec la proportion des plus favorisés matériellement et socialement. Tableau 3 : Proportion des jeunes de 0-14 ans et 15-24 ans sous le seuil de faible revenu avant et après impôts, 2006. 0-14 ANS 15-24 ANS AVANT IMPÔTS APRÈS IMPÔTS AVANT IMPÔTS APRÈS IMPÔTS D Autray 17.4% 11.1% 11.4% 8.7% Joliette 16.6% 11.0% 16.4% 11.6% Matawinie 14.7% 7.7% 10.4% 6.9% Montcalm 15.1% 9.3% 10.1% 6.0% L Assomption 11.8% 8.3% 9.3% 7.1% Les Moulins 10.7% 7.7% 10.8% 7.7% Lanaudière 13.1% 8.7% 11.1% 7.9% 6

2. LA SAINE ALIMENTATION La saine alimentation à un rôle important a joué sur la santé et doit surtout devenir une habitude de vie chez les gens en général. Plusieurs données démontrent qu une mauvaise alimentation est la plus grande cause d un surpoids chez une personne, accompagné d un manque activité physique. C est prouvé, saine alimentation et activité physique font la paire! Dernièrement, l Organisation mondiale de la santé (OMS) a rajouté à ces deux facteurs, l usage du tabac. Comme quoi ces trois mauvaises habitudes de vie préviendraient 80% des maladies cardiovasculaires précoces, 80% du diabète de type 2 et 40% des cancers. L excès de poids représente aussi un risque pour la santé mentale et les problèmes psychologiques, comme la dépression. Il entrainerait également une faible estime de soi, affectant sur les résultats scolaires chez les jeunes. Dans le texte suivant, vous trouverez bon nombre de données et d études qui démontrent l impact de ces mauvaises habitudes de vie chez les jeunes de 0 à 17 ans. 2.1 EN MILIEU SCOLAIRE L environnement dans lequel mange l enfant joue un rôle sur ce qu il voudra manger. Si le plaisir est présent à chaque repas, le jeune sera plus enclin à adopter et à garder de saines habitudes alimentaires. Il est donc important d y voir le plus tôt possible et de ne pas négliger cet aspect dans tous ses milieux de vie. (La période 0 à 5 ans il en sera question à la fin de ce document joue aussi pour beaucoup dans les habitudes que le jeune acquière et les choix qu il fera en vieillissant.) Lorsque l ambiance est propice à l acquisition des saines habitudes de vie, on parle de contextes conviviaux. Tout d abord, il semblerait qu une proportion de jeunes semblent avoir une perception défavorable de certains éléments de l environnement de l école (commodités, bruit, temps accordé aux repas) dans lequel ils mangent. En effet, il y aurait un problème concernant le nombre insuffisant de micro-ondes qui causerait une file d attente sur l heure du dîner. Spécifiquement, 62.3% des jeunes du primaire et 73% du secondaire déplorent cela. De plus, seulement 38% des écoles feraient des repas un moment agréable de la journée scolaire, notamment en s assurant que les lieux soient accueillants et conviviaux. Chez un autre 38% des DANS UNE JOURNÉE NORMALE EN 1992, 63,7 % DES ADOS SEULEMENT DE 15 À 17 38% ANS DES MANGEAIENT ÉCOLES FERAIENT AVEC DES REPAS LEURS UN PARENTS; MOMENT AGRÉABLE CE POURCENTAGE DE LA A JOURNÉE DIMINUÉ SCOLAIRE. À 50,5 % EN 1998 ET À 34,8 % EN 2005. 7

écoles, des mesures pour favoriser la convivialité ne sont toujours pas effectives. Par ailleurs, les allergies, les dégâts et la turbulence des enfants (bruit) sont des défis de gestion quotidienne qui amènent à mettre en place des règles où l aspect convivial est parfois négligé. Pourtant, près de deux repas par jour sont pris au service de garde ou à l école D un autre côté, un fait porte à réfléchir et à réagir : les écoles du Québec, principalement les écoles primaires, n ont pas été conçues pour accueillir un grand nombre d enfants sur l heure du dîner, ni sur le plan de l aménagement, ni sur celui de l encadrement alimentaire. Et comme il a été mentionné plus haut, c est dès le jeune âge qu il faut agir sur les saines habitudes de vie. Alors, comment agir quand l environnement n est pas conçu pour cela? 2.2. EN MILIEU FAMILIAL L aptitude de l adulte à créer et à maintenir un contexte convivial sera déterminante : son style (autoritaire ou démocratique) et le respect du caractère de l enfant (aventurier, sensible, etc.) pourront aider ce dernier à se familiariser avec les différentes saveurs des aliments et à les apprécier. De plus, créer un contexte convivial pour les repas permet de mettre en place les conditions (quiétude, bienveillance, empathie) qui facilitent l écoute des signaux de satiétés. Le repas en famille est associé à de meilleures habitudes alimentaires chez les jeunes et leur famille. Malheureusement, dès l enfance ces repas familiaux commencent à se raréfier. Par exemple, du lundi au vendredi, un jeune de 11 ans sur quatre partage moins de 5 repas avec au moins un membre de sa famille, alors que ce sont deux jeunes sur cinq à 17 ans. Lors d un soir typique de semaine, près de six familles de Lanaudière sur dix (57 %) disent manger à table avec une partie de la famille. En comparant ces résultats avec les moyennes nationales, on constate que les familles de Lanaudière sont considérablement moins nombreuses à se réunir autour de la table à l heure du souper que la moyenne des jeunes familles québécoises (38 % vs 51 % pour la moyenne nationale). Il semblerait, pour le parent, que la gestion des conflits dans la famille ferait obstacle à la convivialité à la table. Par ailleurs, l insécurité alimentaire limiterait la capacité à porter attention à la convivialité due aux plusieurs autres tâches prioritaires. 8

Selon l Enquête sur la santé dans les collectivités Canadiennes, l insécurité alimentaire due aux faibles revenus touche 10% des Canadiens. D un autre côté, l écran (ordinateur, télévision, cellulaire) fait aussi obstacle aux saines habitudes de vie. D ailleurs, une revue de littérature de 53 études montre un lien évident entre manger devant le téléviseur et une diète restrictive, autant pour les enfants et les adolescents que pour les adultes. En effet, la télévision est soit présente dans la cuisine lors du souper (28 %), soit dans une autre pièce où a lieu le souper (15 %). En effet, plus d un enfant sur deux (52 %) prétend manger souvent son repas du soir devant la télévision ou l ordinateur (supérieur à la moyenne nationale de 45 %). Puis, seulement 1.5% des enfants disent manger leur souper dans leur chambre seul. Le soir, que les enfants mangent dans la cuisine, le salon ou la chambre, la télévision ou l ordinateur est présent sur une base régulière dans 52,4 % des cas. 2.3. TÉLÉVISION, MAUVAISE ALIMENTATION, EMBONPOINT : LE CERCLE VICIEUX Des chercheurs américains ont invité des adolescents à manger devant la télévision ou en écoutant de la musique. Les adolescents ont ingurgité de 36 % à 71 % plus d aliments devant l écran! Ils mangeaient plus vite et aussi plus longtemps, en ne semblant pas prendre conscience de ce qu ils faisaient. Les auteurs de l étude ont conclu que manger des aliments familiers et caloriques (ex. : pizza, macaroni au fromage) en regardant la télévision ne pouvait que contribuer à la crise de l obésité qui sévit actuellement. La télévision influence aussi la qualité de l alimentation, à cause de ce que les comédiens ou personnages y mangent et, bien sûr, des publicités. Au Québec, on estime que près de 75% des messages publicitaires provenant de l industrie alimentaire font la promotion d aliments, trop gras, trop sucrés, ou trop salés. Les enfants ne distinguent pas les messages publicitaires du contenu régulier AU QUÉBEC, PRÈS D UN ENFANT SUR QUATRE ACCUSE UN 56.1% EXCÈS DES DE JEUNES POIDS; DE LE 10 TAUX À 17 MANGENT D OBÉSITÉ EST AU MOINS DE 7% TROIS ET FOIS DE 15.5% PAR SEMAINE POUR DEVANT L EMBON- UN ÉCRAN POINT. (TÉLÉVISEUR OU ORDINATEUR). 9

de leurs émissions, et ne distinguent probablement pas non plus la fiction des émissions, de la vraie vie Selon un sondage qu ils ont mené auprès de 1 454 parents, les enfants âgés de 8 mois à 8 ans seraient exposés en moyenne à 232 minutes par jour de télévision en bruit de fond. En ajoutant à cette exposition indirecte, le temps passé à regarder leurs émissions quotidiennes, soit environ 80 minutes, c est plus de 5 heures par jour qu ils passeraient en compagnie de la télé. Et plus les enfants sont jeunes, plus ils seraient soumis à une exposition indirecte à la télé, ce qui fait 5 h 30 par jour pour les enfants de moins de 2 ans. Les chercheurs ont observé que même lorsqu ils ne regardent pas la télé qui est restée allumée, les enfants auraient moins envie de jouer avec leurs amis ou de faire des activités avec leurs parents. Les facteurs qui contribuent à l obésité sont : une mauvaise alimentation, le manque d activité physique (et le nombre d heures passées devant la télévision ou l ordinateur) et la génétique. Il semblerait également que l usage du tabac contribue aux mauvais choix et aux mauvaises habitudes de vie. Entre 1981 et 2009, les taux combinés d embonpoints et d obésité ont presque doublé chez les jeunes canadiens de 15 à 19 ans, passant de 14% à 25% dans le cas des filles et à 31% dans le cas des garçons. Chez les 7 à 13 ans, le taux d obésité a presque quadruplé entre 1981 et 1996. Les adolescents de 12 à 14 ans (27.3%) suivis des 2 à 5 ans (26.1%) sont plus nombreux à présenter un problème de poids. Chez les 6 à 11 ans, ce taux représente 18.4%. D ailleurs, on estime que 30 % des enfants obèses le demeureront à l âge adulte 2.4. LES OBSTACLES AUX SAINES HABITUDES DE VIE Le sondage Tout le monde à table a recueilli des informations concernant la planification et la préparation des repas. Ils ont découvert que le manque de temps est un facteur imminent des mauvaises habitudes de vie. Cependant, ce serait le manque d organisation, qui est souvent prit à la légère, qui causerait en majeure partie le manque de temps. Bien que les mères soient plus habiles que les pères à improviser 10

des repas, tous désirent se simplifier davantage la vie. Conséquemment, ils consacrent 5 heures par semaine à la préparation des repas, comparativement à 9 heures il y a 20 ans. Plus de quatre parents sur dix (42 %) ne savent pas, à 17 heures, ce qu ils mangeront pour le souper et ce, 3 fois et plus par semaine. Il semblerait que les jeunes parents se retrouvent moins souvent en situation de dernière minute (2,6 fois/par semaine vs 3,3 fois/semaine). En effet, 13 % des adultes ne vivant pas avec des enfants de 12 ans et moins n ont pas de souper (à 17 heures) prévu 5 fois et plus par semaine. Un point positif est que cette situation de dernière minute survient moins souvent chez les adultes de Lanaudière si on compare ces résultats à ceux de l ensemble du Québec, où 25 % des adultes ne vivant pas avec de jeunes enfants et 15% des jeunes parents n ont pas de souper de prévu à 17h cinq fois ou plus par semaine. De plus, dans 36 % des cas lorsque les parents n ont rien de prévu pour le souper et qu il est 17 heures, ils improvisent avec les ingrédients qu ils ont sous la main. Par conséquent, une fois sur cinq (22 %), ils vont à l épicerie en vue de cuisiner à la maison. Puis, plus d une fois sur quatre (28 %), les parents ont recours à des repas de l extérieur (restaurant, livraison, plats préparés, prêts-à-manger). C est plus élevé que la moyenne nationale de 24%. Cette dernière solution, qui est plus souvent utilisée par les parents de Lanaudière que par la moyenne des parents de la province (24 %), est souvent considérée pour économiser du temps, et aussi comme une solution au manque d énergie. Dans Lanaudière, comme pour l ensemble de la province, 34 % des parents interrogés nomment le temps comme étant un de leurs principaux obstacles à manger sainement et pour 21 % des parents, le manque de temps fait partie du scénario catastrophe de la préparation du repas. À l opposé, seulement 6 % des parents voient la planification ou l organisation comme un des principaux obstacles à manger sainement en famille. Parmi les autres obstacles, notons le manque d idées/inspiration (24 %), les horaires liés aux activités et au travail (22 %), le coût des aliments/limites budgétaires (18 %), les goûts et caprices des enfants (18 %) et les goûts et caprices des membres de la famille 11

(13 %). Être mieux organisé ferait partie du scénario idéal de 27 % des jeunes parents, et avoir du temps pour préparer le repas est mentionné par 23 % d entre eux, suivi par la rapidité de préparation du repas (20 %). 2.5. QUOI FAIRE POUR AUGMENTER LES REPAS EN FAMILLE 2 Malheureusement, il n y a pas de solution miracle. Dans leur scénario idéal/catastrophe de partage de repas, 45 % des parents mentionnent l importance des discussions harmonieuses et de l absence de tension (supérieur à la moyenne québécoise de 39 %). Le mauvais comportement des enfants à table (enfants excités, qui se plaignent, ne veulent pas manger) et la tension à table sont des éléments préoccupants pour 28 % et 14 % des parents, respectivement. Le lieu où est pris le repas (29 %), une ambiance agréable (apportée notamment par le calme, du vin ou de la musique, 19 %), l absence d écrans quelconques (18 %) et la durée du repas (17 %) sont des éléments souhaités du partage de repas idéal. D après les préoccupations amenées par les parents d enfants de 12 ans et moins, il apparaît que l ambiance lors du repas familial est souvent perçue comme désagréable, tendue et bruyante. Les enfants qui mangent dans un milieu serein sont 2,5 fois plus susceptibles d'absorber une grande quantité d'énergie que ceux qui sont souvent ou toujours exposés aux conflits à table. Et ce, peu importe leur degré d'activité physique, le fait qu'ils mangent devant la télévision, le degré d'instruction de leur mère ou le poids de leurs parents. Dans 16,5% des familles, les repas sont déplaisants; des disputent éclatent régulièrement entre parents, entre enfants, ou entre parents et enfants. Et dans 20% des cas, les repas familiaux n'offrent jamais ou seulement occasionnellement la possibilité de se parler. LA PRÉSENCE DE TOUS LES MEMBRES DE LA FAMILLE À TABLE EN MÊME TEMPS EST IMPORTANTE POUR 35% DES PARENTS. Évidemment, quelques trucs sont fort utiles pour rendre l atmosphère meilleure. Avec les tout-petits, l absence de télévision, mentionnée par 42 % des parents, est un truc pour rendre le repas plus agréable. 29 % des parents invitent les enfants à 2 Des tableaux sur les scénarios idéaux et catastrophiques des parents lors des soupers en famille sont en appui à ce texte. On les retrouve dans l annexe A du document. 12

participer à diverses tâches reliées au repas (préparation, mettre le table, service, etc.). À cet effet, les parents mentionnent que non seulement ces tâches tiennent les enfants occupés, mais les enfants sont par le fait même plus patients, moins turbulents et donc de meilleure compagnie. En effet, 62 % des parents de jeunes enfants disent demander à ces derniers de les aider dans la préparation des repas (ce qui est plus bas que la moyenne nationale de 69 %). 43 % des enfants disent aider en mettant la table, 35 % disent s impliquer dans la préparation des aliments, 10 % s occupent de la vaisselle (laver ou lave-vaisselle), 3 % nettoient ou débarrassent la table et 2 % font le service. 6.2% des enfants disent n avoir aucune tâche. Tableau 4 : La proportion des enfants selon la tâche effectuée TÂCHE Mettre la table 43% Préparation des aliments 35% Vaisselle 10% Nettoyer/débarrasser 3% Faire le service 2% Aucune tâche 6.2% PROPORTION DES ENFANTS De plus, près du tiers (32 %) des parents d enfants plus jeunes (0 à 5 ans) invitent eux aussi ces derniers à participer à la préparation des repas, à mettre la table ou à aider au service dans l espoir de les inciter à mieux manger (ce qui est plus élevé qu au national, à 23%). Par contre, un peu plus de quatre parents sur dix (41 %) souhaitent être seuls pour préparer le repas (pas de discipline et de surveillance à faire). Cette proportion est plus élevée qu au national où 32 % parlent d aimer cuisiner seul. De plus, quand on demande aux enfants de nommer une recette pour laquelle ils aident, la catégorie des desserts est la plus fréquente (33,5 %). Les pâtes (17,5 %), les items du déjeuner (11,7 13

%), les muffins (8,2 %) et la pizza (7,8 %) suivent. Et 1,6% des enfants disent ne participer à aucune recette. La majorité des enfants (57,0 %) ont dit ne pas cuisiner régulièrement avec leurs parents. La grande majorité (81,5%) aimerait le faire plus souvent. Bref, seulement 18% des enfants québécois de 12 ans et moins aident à la préparation des repas au quotidien. Leur intérêt est pourtant grand: 80% aimeraient cuisiner davantage avec leurs parents. D autres trucs sont nommés comme la création d une ambiance agréable (musique, lumière tamisée, chandelles, etc.) est souvent mentionnée par les parents (25 %). 12 % des jeunes parents mentionnent l aspect visuel (présentation des mets ou de la vaisselle). Enfin, 10% disent effectuer des changements à la routine, et un autre 10 % disent éviter les sources de bruit et les sujets de discorde, car ils jugent qu une ambiance calme et agréable en dépend. 2.6. LES GOÛTS DES ENFANTS Les préférences alimentaires représentent le facteur le plus déterminant de la consommation et des choix alimentaires. Fondées essentiellement sur une question de goût, ces préférences dépendent grandement de la familiarité avec les aliments. Autrement dit, les jeunes mangent ce qu ils aiment et ils aiment ce qu ils connaissent. On peut donc supposer que ce qu ils connaissent dépend de ce à quoi ils sont exposés dans leur environnement; à la maison, à l école, au travail, etc. Il semblerait alors que les jeunes auraient une préférence innée pour les aliments sucrés, salés et gras. Malgré le fait que les aliments servis dans les restaurants à service rapide soient riches en gras et en sel et peu nutritifs, ils sont très populaires auprès d eux. Chez les 12 à 16 ans, un jeune sur quatre mange des frites tous les jours ou tous les deux jours et, chez les 6 à 16 ans, trois sur quatre en mangent au moins une fois par semaine. Un peu plus du tiers des enfants de 6-8 ans consommeraient chaque jour des grignotines du genre friandises et chocolat, ainsi que des boissons sucrées : jus et boissons gazeuses. Cette proportion atteint 44% chez les 15-16 ans. LA CONSOMMA- TION DE BOISSONS GAZEUSES A AUGMENTÉ DE PLUS DE 100% CHEZ LES ENFANTS ET CHEZ LES ADOLESCENTS ENTRE 1977 ET 1997. 14

D un côté plus positif, les scientifiques ont constaté que la consommation de légumes pouvait augmenter jusqu à 80%, quand les jeunes pouvaient effectuer leur propre choix. Ils ont aussi observé que les enfants à qui on avait permis de choisir leurs légumes en mangeaient environ 20g de plus, ce qui représente en moyenne 40g de plus par jour, si l on inclut le dîner et le souper. En ce qui concerne les fruits et légumes, plus de la moitié des jeunes Québécois de 4 à 18 ans ne consomme pas 5 portions par jour. Près de la moitié des 6 à 16 ans en consomment occasionnellement (une à deux fois par semaine); environ 10 % en mangent régulièrement (trois fois et plus par semaine), le pourcentage étant plus élevé à l adolescence. Tableau 5 : Proportion des élèves de secondaire ayant consommé le nombre minimal de fruits et légumes recommandés par le Guide alimentaire et proportion des élèves ayant mangé de la malbouffe deux fois et plus durant la semaine. FRUITS & LÉGUMES MALBOUFFE LANAUDIÈRE QUÉBEC LANAUDIÈRE QUÉBEC 1 ere sec. 2 e sec. 3 e sec. 4 e sec. 5 e sec. 40.5% 33.7% 29.4% 26.7% 24.9% 44.3% 36.2% 29.1% 28.1% 26.0% 17.0% 18.0% 22.3% 14.9% 18.0% 20.3% 20.6% 21.0% 19.9% 18.8% En ce qui concerne les enfants d âge préscolaire, s ils devaient amener un seul aliment sur une île déserte, les pâtes seraient les grandes favorites pour 29 % des enfants, ce qui n est guère surprenant. Toutefois, les fruits et les légumes prennent le deuxième rang avec 10.5 % des réponses, 9.5% de la pizza, 8.3% de la bouffe-minute. De plus, 35 % des parents disent utiliser des ruses et des stratégies pour que leurs enfants «mangent bien». En effet, ils parlent de camoufler les légumes dans les aliments, de faire un jeu ou une compétition pour inciter les enfants à manger davantage, ils négocient «quelques bouchées», etc. La conception de bien manger n est pas toujours bien définie chez les parents, plusieurs ont une conception 15

différente. Pour 14 % des parents bien manger semble vouloir dire forcer les enfants d une manière ou d une autre : soit en les obligeant à terminer leur assiette, soit à manger certains aliments ou un certain nombre de bouchées prédéterminé par le parent (souvent selon l âge de l enfant). Pour d autres parents, la conception de bien manger fait principalement référence à l aspect qualitatif de l alimentation. Donc, l importance de la variété des menus et des aliments offerts aux repas est mentionnée par 39 % des répondants. Un autre 39% des parents fait référence au Guide alimentaire canadien, parle du contenu santé de leurs choix et mentionne la présence de fruits et légumes. Aussi, le côté attrayant et appétissant des plats réfère lui aussi à l aspect qualitatif. Plus du quart des parents (28 %) accordent de l importance à l aspect visuel (couleur, présentation, vaisselle). Finalement, lors du choix des aliments qui composent les repas, 23 % tiennent compte des préférences des enfants en incluant des aliments qu ils apprécient et en ne les forçant pas à manger ce qu ils n aiment pas. Toutefois, il est à noter que 21 % des parents disent respecter l appétit de leurs petits en ne les forçant pas à terminer leur assiette et en leur servant une 2e portion au besoin (ce qui est plus élevé qu au national, où la moyenne des parents le fait à 14 %). Précisons toutefois que certains de ces mêmes parents disent parfois forcer leurs enfants à manger 2 ou 3 bouchées jugées nécessaires LE PRIX CONSTITUE LE SECOND DÉTERMIN- ANT EN IMPORTANCE DE LA CONSOMMA- TION D UN ALIMENT CHEZ LES JEUNES Par ailleurs, lorsqu on leur demande de choisir entre cuisiner et faire l épicerie, les enfants préfèrent en général cuisiner (68,5 %) que faire l épicerie (31,5 %) avec leurs parents. Ce sont les filles à 71 % qui sont davantage intéressées par la cuisine contre 66% des garçons. Si les jeunes enfants cuisinent peu souvent avec leurs parents, ce n est pas par manque d intérêt, car 82% d entre eux souhaiteraient le faire davantage. Par contre, ce sont les plus jeunes (6 ans environ) qui ont un intérêt particulier à cuisiner au contraire des plus vieux (8 ans et plus). 2.7. LA GUERRE ENTRE LA RESTAURATION RAPIDE ET LES CHOIX SANTÉS 16

Selon près de la moitié des Québécois, trop d établissements de restauration rapide n offrent pas de «choix santé» et les restaurants traditionnels ne proposent pas assez de plats à base de fruits et de légumes. Au Québec, il y a un restaurant-minute à proximité du tiers des écoles, soit à 10-15 minutes de marche. Ce taux est plus élevé près des écoles secondaires. La probabilité de voir des restaurants rapides est 30 fois plus grande dans les milieux défavorisés. Cette situation est préoccupante quand on sait l impact que l environnement physique peut avoir sur les saines habitudes de vie. C est pourquoi les scientifiques qualifient notre environnement d obésogène. Rien dans l environnement n est favorable à la prise de choix plus sains, les tentations sont plus faciles à obtenir que les choix santé. Pour qu un changement persiste au niveau des saines habitudes de vie, il faut que tous les milieux se mettent ensemble pour créer l environnement favorable. Et pour transformer notre environnement obésogène en environnement favorable, il faut un effort collectif. Un sondage réalisé en 2011 affirme qu une famille sur quatre trouve qu il n y a pas assez de supermarchés dans son quartier qui vendent des fruits et des légumes frais. Pour environ 40 % des Québécois, c est le prix élevé des fruits et des légumes qui les empêche de manger sainement. Par ailleurs, les familles à faible revenu et les personnes vivant dans des quartiers défavorisés sont plus susceptibles de juger que le prix est un obstacle à une alimentation saine. 3. ACTIVITÉ PHYSIQUE 3.1. PORTRAIT DE LA SOCIÉTÉ 3 Il semblerait que les jeunes du primaire auraient plus de facilité et d intérêt aux activités physiques/sportives au contraire des jeunes du secondaire. Par exemple, s ils avaient le choix, 74 % des enfants canadiens de la 4e à la 6e année choisiraient de faire quelque chose d actif après l école, alors que 31 % choisiraient d aller jouer avec leurs amis au terrain de jeu. Tandis que les enfants canadiens de la 6e à la 12e année, 3 Voir annexe C pour tableau à l appui 17

plutôt que de jouer à l extérieur, passent 7 heures et 48 minutes par jour devant des écrans. Le Sondage indicateur de l activité physique a été réalisé en 2010 au Québec parmi les parents de jeunes entre 5 et 17 ans. Selon ces parents, 26 % des enfants font du sport moins de 8 mois par année, 27 % des enfants font du sport de 8 à 11 mois par année et 47 % des enfants font du sport toute l'année. Spécifiquement, 32% des jeunes font 4 séances d'activité sportive ou plus par semaine, 51% deux à trois séances par semaine, 14% une à deux séances par semaine et 30% moins d une fois par semaine. De plus, les garçons seraient plus nombreux que les filles à faire du sport quatre fois ou plus par semaine (35% contre 27%). Tandis que les filles seraient plus nombreuses à en faire une à deux fois par semaine (17% contre 12%). Les adolescents (13 à 17 ans) seraient plus nombreux que les plus jeunes (5 à 12 ans) à faire du sport quatre fois ou plus par semaine tandis que les plus jeunes seraient plus nombreux à en faire une à trois fois par semaine. Bien que nous n'ayons constaté aucune différence dans le nombre de mois d'activités sportives en fonction du sexe ou de l'âge des parents, ceux de 45 à 64 ans étaient plus nombreux à indiquer que leurs enfants faisaient du sport quatre fois ou plus par semaine. Les parents de 25 à 44 ans étaient plus nombreux à indiquer une fréquence d une ou deux séances hebdomadaires. Les enfants des familles aux revenus les plus élevés (100 000 $ et plus) étaient relativement plus nombreux à faire du sport toute l'année comparativement à ceux des familles aux revenus de moins de 80 000 $ et étaient plus nombreux à faire du sport quatre fois par semaine ou plus comparativement aux enfants, dont les familles avaient des revenus annuels de 50 000 $ à 80 000 $. Bref, les enfants de familles à revenu élevé ont un taux de participation de 25% supérieur à ceux de familles à faible revenu. De même, les parents ayant fait des études universitaires étaient plus nombreux à indiquer que leurs enfants faisaient du sport toute l'année que ceux qui avaient fait des études secondaires ou moins. Les 18

enfants habitant de petites collectivités (1 000 à 9 999 résidants) étaient plus nombreux que ceux des plus grandes collectivités (250 000 résidants et plus) à faire du sport deux à trois fois par semaine tandis que ceux des grandes collectivités étaient plus nombreux à en faire quatre fois par semaine ou plus. Aussi, les parents sportifs étaient plus nombreux à indiquer que leurs enfants faisaient du sport toute l'année (57% contre 43% chez les parents non sportifs). Les enfants des parents non sportifs étaient plus nombreux à faire du sport moins de huit mois par année (29% contre 19% chez les parents sportifs). Ces mêmes parents ont aussi précisé quels sports leurs enfants pratiquaient (voir tableau ci-dessous). Selon eux, les garçons étaient plus nombreux que les filles à préférer les arts martiaux (10% contre 6%), le baseball (13% contre 7%), le football et le rugby (8% contre 4%) et le hockey et la ringuette (35% contre 9%). Par ailleurs, les filles seraient plus nombreuses à préférer le volleyball (11% contre 5%); la natation (20% contre 15%) et le patinage (6% contre 2%). Les adolescents (13 à 17 ans) étaient plus nombreux à pratiquer des sports de raquette, le basketball, le football et le rugby ainsi que le volleyball alors que les enfants plus jeunes (5 à 12 ans) étaient plus nombreux à préférer la natation, le baseball, le soccer et les arts martiaux. Tableau 6 : Les sports les plus populaires; Sondage indicateur de l activité physique, 2010 TAUX DE SPORT PARTICIPATION UNE FILLE QUI NE PRATIQUE PAS UN SPORT À L ÂGE DE 10 ANS A SEULEMENT 10% DE CHANCE D ÊTRE ACTIVE À L ÂGE DE 25 ANS. Soccer 38% Hockey et Ringuette 23% Natation 17% Basketball 15% Baseball et Softball 10% Arts Martiaux 9% Volleyball 8% Football et Rugby 6% 19

Ski et planche à neige 6% Sports de raquette 5% Course à pied et athlétisme 5% Gymnastique 4% 3.2. COMPORTEMENTS SÉDENTAIRES De nombreuses études indiquent que des niveaux élevés de comportements sédentaires accroissent les risques au plan de la santé chez les enfants, quel que soit leur niveau d activité. D ailleurs, seulement 19 % des enfants âgés de 10 à 16 ans disent satisfaire aux Directives canadiennes en matière de comportement sédentaire, lesquelles recommandent de limiter à 2 heures par jour le temps de loisir passé devant l écran et seulement 7 % des jeunes canadiens sont suffisamment actifs. Bien qu il soit difficile d isoler les comportements non liés à l écran, les enfants de moins de 6 ans passent de 73 à 84 % de leurs heures d éveil de façon sédentaire, et les enfants âgés de 6 à 19 ans passent 63 % de leurs temps libres (après l école et les fins de semaine) à des activités sédentaires. En effet, les fins de semaine, alors que les enfants devraient avoir beaucoup de temps libre pour bouger, ils sont en fait moins actifs que les jours de semaine. Une étude a confirmé que 46 % des enfants canadiens profitent que de 3 heures ou moins de jeu actif par semaine, y compris les fins de semaine. Durant les jours d école, les jeunes n utilisent en moyenne que 24 100 MINUTES D ACTIVITÉS PHYSIQUES SUPPLÉMEN -TAIRES PAR SEMAINE FAVORISENT LA CAPACITÉ D ÊTRE ATTENTIF EN CLASSE. minutes de leur temps libre à des activités physiques d intensité moyenne à vigoureuse. De plus, la proportion des enfants canadiens qui joue dehors après l école a diminué de 14% au cours de la dernière décennie. 3.3. L ACTIVITÉ PHYSIQUE ET L ÉCOLE L activité physique améliore les performances scolaires en favorisant notamment la capacité d attention, la concentration, la mémoire et un meilleur comportement en classe. Elle favorise également le sentiment d appartenance à l école et tend à assurer une plus grande persévérance scolaire. Les cours d éducation physique et à la 20