SEQUENCE III : La deuxième guerre mondiale

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SEQUENCE III : La deuxième guerre mondiale SEANCE 2 : Une guerre totale et dévastatrice Problématique : Comment les femmes ont-elles vécu le conflit le plus meurtrier de l histoire? I. Un effort partagé 1- Dénotation (ce que je vois) 2- Connotation (ce que je comprends) Document 1 : Affiche américaine de 1943 3- Établissez la liste des autres activités exercées par les femmes américaines en temps de guerre? 4- Commentez le slogan porté sur cette affiche. «The more women at work, the sooner we win!» = «...!» 2nde guerre mondiale Femmes dans la guerre - p1/5

Remarque : D un point de vue général, le travail féminin est vivement encouragé aux Etats-Unis pendant la deuxième guerre mondiale. La croissance du personnel féminin de l industrie et du commerce est de près de 50% (la main-d oeuvre féminine y dépasse les 18 millions). 5- Dénotation (ce que je vois) Document 2 : Affiche soviétique de 1943 Traduction : «Soyez téméraires! Combattez bien les fascistes et nous travaillerons à votre place!» 6- Connotation (ce que je comprends) 7- Comparez cette affiche à la précédente. 2nde guerre mondiale Femmes dans la guerre - p2/5

II. Les civils au cœur du conflit 1- Schéma de communication CODE :... CANAL :... BUT :... EMETEUR :... RECEPTEUR :... MESSAGE :......... Document 3 : Lettre de Marie-Louise à sa tante, 18 juin 1944 2- Dégagez le champ lexical dominant, surlignez le dans le texte. Expliquez l'état d'esprit de M-L............. 3- Situez cet événement par rapport au déroulement de la guerre........ 4) Quelles hypothèses pouvez-vous avancer pour expliquer ce massacre? 2nde guerre mondiale Femmes dans la guerre - p3/5

III. Le crime contre l humanité Document 4 : Témoignage de Marie-Claude Vaillant-Couturier au procès de Nuremberg Déportée dans le camp d Auschwitz en janvier 1943 avec 230 autres Françaises dont seulement 43 sont revenues Madame Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg le 28 janvier 1946. Elle est ici interrogée par le procureur général adjoint M. Dubost : - Voulez-vous préciser en quoi consistait l un des appels du début du mois de février? Mme Vaillant-Couturier : - Il y a eu le 5 février ce que l on appelait un appel général. M. Dubost : - Le 5 février de quelle année? Mme Vaillant-Couturier : - 1943. A 3 heures et demie, tout le camp M. Dubost : - Le matin? Mme Vaillant-Couturier : - Le matin. A 3 heures et demie tout le camp a été réveillé et envoyé dans la plaine, alors que d habitude l appel se faisait à 3 heures et demie, mais à l intérieur du camp. Nous sommes restées, dans cette plaine, devant le camp, jusqu à 5 heures du soir, sous la neige, sans recevoir de nourriture, puis, lorsque le signal a été donné, nous devions passer la porte une à une, et l on donnait un coup de gourdin dans le dos, à chaque détenue, en passant, pour la faire courir. Celle qui ne pouvait pas courir, parce qu elle était trop vieille ou trop malade, était happée par un crochet et conduite au bloc 25, le bloc d attente pour les gaz. Ce jour-là, dix Françaises dans notre transport ont été happées ainsi et conduites au bloc 25. ( ) Ce bloc 25, qui était l antichambre de la chambre à gaz si l on peut dire je le connais bien, car, à cette époque, nous avions été transférées au bloc 26 et nos fenêtres donnaient sur la cour du 25. On voyait les tas de cadavres, empilés dans la cour, et, de temps en temps, une main ou une tête bougeait parmi ces cadavres, essayant de se dégager : c était une mourante qui essayait de sortir de là pour vivre. La mortalité de ce bloc était encore plus effroyable qu ailleurs, car, comme c étaient des condamnées à mort, on ne leur donnait à manger et à boire que s il restait des bidons à la cuisine, c est-à-dire que souvent elles restaient plusieurs jours sans une goutte d eau. Un jour, une de nos camarades, Annette Epaux, une belle jeune femme de trente ans, passant devant le bloc, eut pitié de ces femmes qui criaient du matin au soir, dans toutes les langues : «A boire, à boire, de l eau». Elle est rentrée dans notre bloc chercher un peu de tisane mais, au moment où elle passait par le grillage de la fenêtre, la Aufseherin l a vue, l a prise par le collet et l a jetée au bloc 25. Toute ma vie, je me souviendrai d Annette Epaux. Deux jours après, montée sur le camion qui se dirigeait vers la chambre à gaz, elle tenait contre elle une autre Française, la vieille Line Porcher, et au moment où le camion s est ébranlé, elle nous a crié : «Pensez à mon petit garçon, si vous rentrez en France». Puis elles se sont mises à chanter la Marseillaise» ( ) M. Dubost : - Que faisait-on aux internées qui se présentaient à l appel sans chaussures? Mme Vaillant-Couturier : - Les internées juives qui allaient à l appel sans chaussures étaient immédiatement conduites au bloc 25. M. Dubost : - On les gazait donc? Mme Vaillant-Couturier : - On les gazait pour n importe quoi. Leur situation du reste était absolument effroyable. Alors que nous étions entassées à 800 dans des blocs et que nous pouvions à peine nous remuer, elles étaient dans des blocs de dimensions semblables, à 1500, c est-à-dire qu un grand nombre ne pouvait même pas dormir la nuit, ou même s étendre. 1) Surlignez tous les traitements inhumains réservés aux déportés du camp d Auschwitz. 2) Pourquoi les déportées juives subissent-elles un sort particulier? 3) Quel est, selon vous, l intérêt du témoignage de Marie-Claude Vaillant-Couturier? 2nde guerre mondiale Femmes dans la guerre - p4/5

Témoignage d Edith Davidovici, rescapée d Auschwitz (article publié le 21-01-2005 sur le site www.la-croix.com) «Mon convoi parti de la gare de l Est, d une voie désaffectée, était le convoi 72, du 29 avril 1944. On nous avait dit que nous allions travailler en Allemagne dans une usine à confiture. Ce convoi comportait 1004 Juifs, 398 hommes et 606 femmes, et parmi eux 174 enfants de moins de 18 ans, entassés pendant trois jours, sans manger, sans boire, dans des wagons à chevaux. Des vieilles personnes sont mortes à côté de nous. Sont revenus 37 survivants dont 25 femmes. Je suis l une d elles, une femme miraculée. ( ) En revenant à Paris au printemps 1945, j ai voulu parler, et puis j ai vu que cela n intéressait pas les gens. La plupart du temps, ils étaient mal à l aise et ne croyaient pas ce que l on racontait. Alors je me suis tue. Je crois que les vivants n arrivaient pas à imaginer ce que nous avions vécu, nous qui venions d entre les morts. Même mon père, ce grand naïf, qui, comme ma mère, n avait pas été déporté, s est exclamé en m accueillant : Ma fille, tu es si débrouillarde! Je savais bien que tu allais revenir! Il ne pouvait pas imaginer l enfer d où je venais. Tu sais, a-t-il ajouté, cachés pendant deux ans avec ta mère et ta soeur, dans un appartement à Caluire-et-Cuire près de Lyon, nous écoutions Radio-Londres qui ne racontait que des bobards : elle disait que les SS gazaient et brûlaient les juifs dans des fours crématoires, que les femmes déportées cassaient des cailloux dans la neige, par moins 20 en robe d été N importe quoi. Mais papa, me suis-je écrié, tout est vrai! Le pauvre homme était effondré, désespéré.» 4- Présentez rapidement l'auteur du témoignage ci-dessus 5- D'après son vécu, expliquez l'importance de raconter et de témoigner. Définissez la notion de «devoir de mémoire» 2nde guerre mondiale Femmes dans la guerre - p5/5