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Transcription:

le secteur prive. A ") r Distr.: LIMITEE E/ECA/UNCTAD/18 NATIONS UNIES, COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE 20 fevrier 1995 Original : FRANCAIS I CONFERENCE SUR LE COMMERCE ET L'INVESTISSEMENT EN AFRIQUE Libreville, 25-28 fdvrier 1995 LE ROLE DE L'ENTREPRISE PRIVEE DANS LE DEVELOPPEMENT DES INVESTISSEMENTS EN AFRIQUE - Creation d'un environnement d'appui - * Texte destine a etre pre'sente lors des interventions topiques sur

INTRODUCTION 1. Dans tous les pays en developpement et les pays africains en particulier on s'attend a ce que le secteur prive contribue substantiellement a la croissance economique, les entreprises privees, nationales et 6trangeres, ayant un role majeur a jouer dans cette perspective, notamment a travers le financeraent des investissements. 2. Les entreprises privees n'envisageront cependant d'investir que si elles ont de bonnes raisons d'esperer que leurs operations s'effectueront dans un cadre favorable. 3. Certes, une bonne legislation est n^cessaire pour empecher des abus et pour assurer 1'application de certaines nonnes. Cependant, pour que 1'entreprise priv6e fonctionne avec efficacit6, il faut qu'elle soit libre de conduire ses affaires sans trop d'ingerence exterieure et dans un environnement adapts aux affaires. Dans cet esprit d'entente et de dialogue, 1'entreprise priv6e acceptera, sans aucun doute, que I'int6ret national et I'int6ret public soient places au-dessus de ses int6rets immediats, 4. Les pays africains pretent aujourd'hui une attention toujours plus grande a leurs relations avec les entreprises privies, nationales et 6trangeres, dans le cadre des obligations juridiques, sociales et humaines dans lesquelles ces soci6t6s sont appel^es a travailler. D'apres les objectifs et la politique du pays concern^, et les circonstances qui entourent les relations avec le secteur priv6, divers problemes peuvent se poser, problemes dont les gouvernements peuvent juger qu'ils appelent de leur part une action des dispositions juridiques et administratives actives. Ces problemes et les diverses manieres de les aborder sont aujourd'hui identifies et analyses avec une precision de plus en plus poussee.

5. Dans tous les cas, la decision finale du gouvernement influe inevitablement sur 1'ampleur et la forme de participation du secteur prive dans l'economie nationale. Des considerations 6conomiques, sociales et politiques jouent, a cet 6gard, un role determinant, lorsqu'il s'agit notamment de permettre au secteur prive d'intervenir dans le financement des investissements dont l'economie nationale a besoin. 6. Dans la mesure ou le developpement exige un effort commun, on s'attend a ce que les investisseurs priv s adoptent des vues dynamiques a l'egard des possibilites d'investissement qui s'offrent dans ces economies; les pays africains mettant tout en oeuvre, de leur cote, pour que les investissements prives contribuent pleinement au processus de developpement. On retiendra, comme hypothese raisonnable, que la decision d'investir pour une societe, est en grande partie fonction du rendement de ses capitaux: les ressources doivent etre convenablement utilisees et les benefices compenser les risques courus. C'est la une realite concrete qu'il faut admettre des le depart, si l'on veut encourager le secteur prive a investir dans le developpement. I. LE CONTEXTE DE DEVELOPPEMENT DES INVESTISSEMENTS A- La place du secteur prive dans l'economie africaine 7. La dimension du secteur prive est souvent appreciee sous le seul angle du domaine organist* de l'industrie et du commerce - parce que ce secteur y couvre un pourcentage eieve de participation* Dans la perspective de developpement national, il convient cependant d'elargir cette vision de choses et d'y inclure notamment les activites dans lesquelles 1'initiative privee dans son ensemble - nationale et etrangere - jouent un role determinant.

8. Dans la plupart des pays africains, le secteur prive est en effet non seulement actif dans l'industrie, la finance et le commerce, mais aussi dans 1'agriculture, les transports, 1'education, la sant6 et les services sociaux. 9. On retiendra en outre, que sans etre structure, le secteur informel se trouve etre un facteur susceptible de contribuer de fagon substantielle au developpement, en corapletant tres heureusement les efforts deployes dans le secteur formel, en employant notamment une large proportion de la main-d'oeuvre urbaine et en fournissant des services essentiels a diverses categories de personnes. B. Les domaines d'activites des entreprises privies 10. On peut distinguer - en gros - quatre grands secteurs dans lesquels les entreprises privees - nationales et etrangeres - peuvent accroitre leur contribution au developpement des pays africains, a) La production agricole et industrielle alimentaires Dans ce secteur, 1'action gouvernementale et le concours de l'entreprise privee sont d'une importance vitale, en vue du succes que l'on attend en matiere d'auto-suffisance alimentaire. C'est en effet au gouvernement qu'il appartient de fournir le plus gros effort en encourageant la population agricole et en lui faisant beneficier de tous les appuxs necessaires, le secteur prive, quant a lui, s'occupant avant tout de la commercialisation, de la production et de la fourniture des intrants.

4 b) L'extraction du petrole et d/autres min^raux On estime que 1'expansion de ce secteur se poursuivra et l'on s'attend a ce que l'entreprise privee continue de jouer un role raajeur dans ce domaine. Des perspectives importantes restent encore a etre mises a jour. c) L'industrie manufacturiere et de transformation Les pays africains desirent ardemment intensifier la production d'articles manufactures et la transformation des matieres premieres locales, a la fois pour le marche" interieur et pour 1'exportation. De nouveau, l'entreprise privee, nationale et etrangere, a un role important a jouer dans ce domaine, soit sur le plan strictement national, soit sur le plan regional, cette derniere etant, dans Men des cas, essentielle, dans les structures de 1'integration economique. d) La fourniture des services & l'6conomie Cest encore la un domaine ou l'entreprise privee peut jouer un role de premier plan. Cela vaut tout aussi bien pour l'entreprise etrangere que pour l'entreprise nationale, dans les domaines notamment du tourisme, des transports, des finances et des assurances. C' Les facteurs determinant le developpement de l'entreprise priv^e 11. II est largement admis que le secteur priv6 peut contribuer largement au developpement economique des pays africains. Dans ce contexte, on est aussi d'avis que le developpement des entreprises

privees constitue un indicateur de poids dans la sante et la vigueur du secteur prive dans un pays. Les mesures d'ameliorer l'environnement des affaires et les politiques d'encouragement des entrepreneurs sont done d'une grande portee pour le developpement harmonieux des entreprises privees, autrement dit, du pays luimeme. 12. Quatre approches sont generalement proposees en vue de la realisation de cet objectif: a) la rationalisation des procedures, la simplification de differentes contraintes et 1'elimination des controles excessifs; b) la promotion des entreprises privees, en fournissant des informations et des services consultatifs, surtout au debut des operations. Ces services sont des veritables incitations a investir et peuvent couvrir une large gamme de domaines, comme le marketing, la finance, la technologie et le commerce; c) la creation des infrastructures dont 1'entrepreneur prive a besoin, et dont les ressources necessaires peuvent etre importantes; d) la mise sur pied d'un partenariat qui met en lumiere 1'esprit de collaboration et de confiance mutuelle entre le secteur prive et le gouvernement. Cette approche est generalement proposee, en vue d'ameliorer la performance du secteur prive a travers des mecanismes institutionnels ou des decisions conjointes requierent des actions de collaboration. 13. On constate aussi que des programmes visant a stimuler l'esprit d'entreprise favorisent le developpement des entreprises,

en particulier ceux qui sont axes sur les petites et moyennes entreprises. Ces programmes permettant, en general, de require les couts des transactions, de rentabiliser la production, de surmonter certains defauts du marche et donner aux entrepreneurs, les moyens de repondre aux besoins de leur secteur, dans le cadre en particulier du financement des investissements. II. LE ROLE DES ENTREPRISES PRIVEES DANS LE DEVELOPPEMENT DES INVESTISSEMENTS 14. Le financement des investissements, dans la plupart des pays africains, procede des apports extsrieurs, en particulier de ceux relatifs aux entreprises Strangeres. Le role de ces dernieres est determinant, aussi bien en formation de capital, de transfert de technologie, de methodes de gestion et d'acces aux marches Strangers. Le cadre dans lequel ces entreprises sont accueillies est done essentiel dans la perspective de developpement des investissements en Afrique. A- Le cadre national d'intervention a) Les mesures legislatives 15. La plupart des pays africains ont aujourd'hui adoptes une reglementation, non seulement favorable aux entrepreneurs nationaux mais aussi aux investisseurs etrangers. Dans ce contexte, ils autorisent notamment le rapatriement des b6n6fices et offrent plus d'avantages fiscaux. Certains gouvernements ont en outre simplifie largement le processus d'autorisation des investisseraents en errant un centre unique charge de toutes les formalites; d'autres ont mis sur pied des offices de promotion des investissements et multiplie

les bureaux de representation a l'etranger afin de faire connaitre les possibilites offertes par leurs pays. 16. On a vu ainsi, sur une periode de cinq ans (entre 1982 et 1987) que environ la moitie des pays africains ont soit adopte un code des investissement ou modifie leur code ou leurs directives afin d'encourager davantage les investissements nationaux ou d'attirer les investissements etrangers. Des pays qui avaient la reputation d'etre hostiles aux investissements - precedemment - ont aujourd'hui adopte de nouvelles lois, offrant, de nouveau, aux nationaux et aux etrangers un large eventail de garanties et de possibilites. Des pays tradxtionnellement consideres comme tres ouverts, ont fait par ailleurs des efforts supplementaires pour reviser leur cadre reglementaire, en vue de mieux accueillir les investissements de toute nature et de toute origine. 17. La liberalisation des systemes d'accueil des investissements varie bien entendu de pays a pays, de meme que les modalites administratives de mise en oeuvre. On note, par exemple, que certains pays africains, en depit d'une liberalisation poussee, se trouvent cependant encore obliges de garder des mecanismes visant a proteger les entreprises nationales contre la concurrence etrangere, ceci afin d'encourager le developpement industriel local. 18. Malgre la diversite des approches nationales, concernant tel ou tel pays, on constate cependant, que la plupart des codes des investissements traitent de 1'ensemble des questions clefs avec beaucoup de lib6rnlisme, ceci depuis les conditions d'acces et d'exploitation jusqu'aux mesures d'incitation et de garanties. Dans tous ces domaines, on constate une tendance generale a la liberalisation des restrictions anterieures.

8 Les programmes de privatisations 19. Le disengagement de l'etat dans les activites economiques est une autre constante dans la nouvelle reglementation des pays africains, ce qui a ouvert la voie a la participation des entreprises prives au processus de privatisation. La privatisation est en effet l'acte qui consiste a reduire le role du gouvernement, tout en augmentant celui du secteur prive dans une activite donnee. 20. D'une maniere generale, pour developper le secteur prive, on a besoin d'un bon secteur public qui assure d'une maniere satisfaisante les prestations dont 1'Industrie, le commerce et les services ont besoin. Ce qui veut dire de meilleures performances de 1'administration au service des operateurs econoroiques et des usagers, sinon la privatisation s'impose. 21. Le processus de privatisation n'est certes pas une panacee mais, dans tous les cas, c'est une methode strategique en vue non seulement d'ameliorer la productivity des organismes gouvernementaux mais aussi de promouvoir 1'utilisation optimale des ressources existantes par le secteur prive qui en est le plus capable; sans dire d'ailleurs que c'est une nouvelle possibility offerte aux pays africains d'attirer des investissement etrangers dans leurs industries. B> Le volume des flux d'investissements directs 22. comme on l'a deja souligne, les pays africains souhaitent vivement attirer des investissements etrangers directs. Cependant, alors que d'autres regions en developpement compte de plus en plus sur les capitaux prives pour leurs apports de ressources

exterieurs, en Afrique, les dons et prets du secteur officiel restent la principals source de financement exterieure. 23. Les pays africains font n anmoins tout leur possible comme on l'a note precedemment, pour attirer les investisseurs etrangers dans tous les secteurs de leur economie. Un certain nombre de pays africains ont en fait reussi a attirer des flux d'investissement relativement importants; leur reussite montre done qu'il est faux de penser que le continent africain, dans son ensemble, n'est pas interessant pour les investissements; une analyse differenciee s'impose pour determiner quels sont les atouts specifiques des pays disposes a creer un climat favorable a l'investissement. 24. Le montant total des flux d'investissements directs etrangers vers l'afrique a presque double entre 1981-1985 et 1986-1990, passant, en moyenne annuelle, de 1,7 milliard de dollars a pres de 3 milliards de dollars. Ces flux vers 1'Afrique ont cependant ete concentres sur les neuf pays exportateurs de petrole du continent, ces pays ayant absorbe a eux seuls plus de quatre cinquieme des investissements etrangers en Afrique dans la premiere moitie des annees 80. Le poids de ces pays tend cependant a diminuer, puisque leur part est tombee a pres de 40% au debut des annees 90. 25. La concentration des investissements etrangers directs sur les pays exportateurs de petrole ne doit cependant pas cacher le fait que certains des petits pays non exportateurs de petrole aient obtenu de tres bons resultats au cours des annees recentes. C. La place des autres formes d'investissements 26. Le volume des flux d'investissements en Afrique ne se limite pas aux apports de fonds propres refletes dans les statistiques

10 relatives aux investissements directs. De nombreux investisseurs etrangers agissent dans les pays africains au moyen d'arrangements n'impliquant pas d'investissements de fonds propres, tels qu'accords de gestion, d'assistance technique, de transfert de technologie ou d'octroi de licence. Ces formes d'investissements peuvent jouer un role aussi important que les apports de fonds propres. On notera que l'un des secteurs dans lesquels ces arrangements sont tres repandus est celui du tourisme et en particulier dans l'industrie hoteliere. 27. Cela ne vaut toutefois pas seulement pour 1'industrie hoteliere mais aussi pour d'autres activites dans lesquelles, il est commode de conclure des arrangements n'impliquant pas d'apports de fonds propres, tels que 1'alimentation rapide, la location de voitures, le commerce international, les services a l'industrie petroliere. Comme les donnees relatives aux investissements directs ne refletent pas les investissements sans apports de fonds propres, elles sous-estiment des lors l'ampleur et la portee des activites des entreprises etrangeres en Afrique, en particulier les societes transnationales en la matiere. D* La creation des entreprises con-jo;int:gk 28. Les entreprises conjointes font aussi partie des "autres formes d'investissements"; elles constituent cependant une categorie a part qui merite un examen specifique dans le cadre des investissements etrangers. 29. Dans les pays africains, au cours aes annees recentes, tous les investissements etrangers etaient effectues a travers des filiales, filiales dont le capital etait entierement detenu par les societes transnationales. Depuis quelques temps, on rencontre

11 cependant des entreprises conjointes - ou joint ventures - dont le capital est partage entre associes strangers et associes africains, entreprises attirant de plus en plus du reste des investissements d'un type nouveau. Nombre de societ^s etrangeres - en provenance des pays developpes comme des pays en developpement d'ailleurs - prennent en effet conscience des avantages substantiels qu'elles peuvent tirer d'une association avec des investisseurs locaux du secteur prive. a) Les avantages recherch^s par les partenaires etrangers 30. Du point de vue des soci t6s etrangeres, les avantages attendues sont de trois sortes: a) la creation d'entreprises conjointes perinet des economies de ressources financieres et la reduction des risques sociopolitiques; les entreprises etrangeres recherchent des lors des partenaires locaux lorsque ceux-ci sont en mesure de leur apporter des ressources complementaires et une. connaissance approfondie du milieu national auquel elles auront a faire face; b) la creation d'entreprises conjointes permet un meilleur acces au marche local ou aux matieres premieres locales; les entreprises etrangeres recherchent ainsi 1'acquisition d'une identity locale a travers un certain nombre de considerations extra-economiques en vue d'une meilleure protection; c) la creation d'entreprises conjointes ameliore enfin les relations de l'entreprise etrangere avec les autorites du pays; la prise de participation du gouvernement hote et la presence des nationaux au conseil d'administration de la coentreprise facilitent en effet les contacts avec les organismes officiels et des

12 institutions nationales. Ce sont la des atouts serieux qui pesent dans la balance face a certains inconv^nients relevant, le plus souvent, des difficultes d'une gestion conjointe. b) Ii s avantaaes attendus par les partenaires africains 31. Du point de vue des partenaires africains, les avantages de la creation d'une entreprise commune avec une soci^te etrangere sont aussi substantiels. Des partenaires africains peuvent trouver tres interessant de n^gocier des arrangements de cette nature qui leur permettent d'acquerir plus aisement les techniques et les produits mis au point par les societ6s etrangeres, sans parler d'autres services d'assistance technique et de formation qui accompagnent gen6ralement ce type d'accords. 32. Dans le cas d'une entreprise conjointe, le recours aux capitaux et aux specialistes etrangers tend en fait a etre plus faible que dans le cas d'une filiale entierement sous controle etranger; la coentreprise implique done, pour 1'^conomie dans son ensemble, un niveau global de besoins d'investissement inf^rieur a celui qu'il serait possible d'atteindre par d'autres moyens. Grace aux liens de cooperation qu'elle engendre, la coentreprise est en outre davantage susceptible de d velopper les capacites locales qu'une filiale entierement sous controle etranger, en favorisant notamment 1'acquisition de 1'information sur la technologie et la gestion de 1'entreprise. Dans ce contexte, une participation locale centred sur les grandes decisions de 1'entreprise commune est une des meilieures composantes de la cooperation en matiere de techniques de gestion, et ce, dans les meilleurs conditions possibles.

13 III. LA CREATION D'UN MEILLEUR ENVIRONNEMENT D'APPUI AU DEVELOPPEMENT DES INVESTISSEMENTS 33. Comme on l'a deja releve les pays africains souhaitent attirer le plus d'investissement etranger possible afin de combler la faiblesse de leurs ressources financieres interieures. Le volume des investissements etrangers en Afrique continue cependant, en depit de cela, d'etre relativement modeste. L'Afrique demeure du reste et de loin, la region du monde qui b6n6ficie le moins de cette forme d'investissement. Quels sont les facteurs susceptible de favoriser le developpement des investissement par des entreprises etrangeres? A. Le climat des investissements 34. Certaines conditions fondamentales doivent certes etre remplies afin qu'un accroissement notable des investissements directs en Afrique soit possible. On citera notamment 1'acceleration de la croissance economique, l'allegement du service de la dette, 1'accroissement des reserves de devises et le renforcement de la stabilite politique. Ces aspects gen raux doivent donner confiance, en principe, aux investisseurs etrangers int6ress6s a s'associer a des partenaires africains. 35. Cependant, on notera que les efforts des pays africains, dans la plupart de ces domaines, se heurtent a des obstacles internes et externes qui sont souvent difficiles a franchir et qui constituent done un handicap majeur a l' closion de veritables associations d'affaires. On sait a ce propos que les pays africains ont en fait heritt des structures economiques qui n.e sont pas toujours adaptees aux exigences des marches raodernes et aux investisseurs. On sait aussi que 1'Afrique se trouve etre aujourd'hui 1'objet de maintes

14 limitations qui lui sont imposees de par la situation economique mondiale. On sait enfin que l'afrique fait face a un certain nombre d'obstacles structurels qui entravent plus ou moins gravement, selon le pays, les investissements etrangers directs, a savoir: la f aiblesse des revenus, 1' etroitesse des inarches, le manque de technologies appropries, la penurie des infrastructures, etc.. 36. Dans une large mesure, on doit toutefois reconnaitre que la faiblesse des investissements etrangers en Afrique est egalement imputable a une certaine vision - pas necessairement exacte - qu'ont de l'afrique, les investisseurs etrangers potentiels. Bien que l'afrique soit generalement reputee pour la richesse de ses ressources naturelles et en depit des efforts soutenus que la plupart des pays ont deploye pour ameliorer le climat des investissements sur leur territoire, le continent africain continue en effet d'etre aux yeux d'un grand nombre d'investisseurs etrangers, une region dominee par la secheresse, la famine et les desordres politiques. Cette image doit etre imperativement corrigee si 1'on veut qu'une veritable cooperation soit possible a travers des joints ventures, tout particulierement. B. Les mesures de liberalisation 37. Tandis que les autres parties du monde se disputent les investissements etrangers, les pays africains ne peuvent pas se permettre d'adopter une attitude fataliste en la matiere. C'est ainsi que les autorites de ces pays ont done decide de reevaluer en profondeur le role du secteur prive, tant national qu'etranger, en particulier au cours des annees 80 et se sont deliberement efforces de rendre le climat economique de leur territoire plus attrayant pour les investissements etrangers. Les gouvernements africains sont en effet conscients que les avantages potentiels des

15 investissements etrangers sont essentiels a leur developpement; que 1'on pense a l'accroissement du capital de participation, au transfert de technologie, a l'acces aux capacites de gestion, a la creation d'emplois et a l'acces aux marches etrangers, pour n'en citer que quelques-uns. 38. La crise economique qui sevit en Afrique, notamment le probleme accablant de la dette, la grave penurie de devises et la diminution des apports de ressources, a conduit les pays africains a mettre en oeuvre une nouvelle strategie, strategie consistant a liberaliser le regime des investissements. Cette mesure represente en effet un element de poids dans le contexte des reformes macroeconomiques relevees plus haut, du fait qu'elle a comme objectif immediat d'alimenter la reprise economique. 39. Comme l'on sait, dans un grand nombre de pays africains, les codes des investissements qui avaient ete adoptes peu apres les independances etaient assez restrictifs. Compte tenu des changements d'approche, un grand nombre de pays africains ont recemment reecrit leurs codes des investissements en vue d'offrir aux bailleurs de fonds des conditions plus liberales et de simplifier les procedures administratives et ce, depuis les incitations et les garanties jusqu'aux criteres de performance. 40. La nouvelle generation de codes des investissements fait en effet apparaitre clairement le desir de modernisation et de reforme dans le cadre de ce processus de liberalisation. On retiendra, a titre indicatif, les mesures de liberalisation des investissements suivantes: relachement des restrictions concernant l'acces aux divers secteurs et industries; relachement des restrictions sur la participation au capital; liberalisation du regime du rapatriement des benefices et des capitaux; octroi des garanties contre

16 1'expropriation et d'assurances en matiere d'arbitrage international; privatisation des entreprises publiques; conversion de la dette en prise de participation. c- La promotion des investissements 41. On fait valoir, non sans raison, que la liberalisation est necessaire pour ameliorer le climat des investissements en Afrique, mais qu'elle n'est pas suffisante a elle seule, pour promouvoir les investissements. Les pays africains sont des lors invites a mettre sur pied une strategie additionnelle, a savoir celle de faire connaitre 1'existence de ces regimes liberaux et de veiller a ce que les investisseurs potentiels en soient pleinement informes. 42. Dans le cadre de cette strategie, les divers pays africains pourraient envisager de recourir davantage au service des agences de promotion des investissements, agences dotees deja d'experience et de competence en matiere de transactions avec les investisseurs etrangers. Les pays africains devraient avoir constamment a 1'esprit que les investisseurs etrangers attachent beaucoup d'importance a des informations concernant la region qui sont transmises par la presse et les autres medias. Les pays interesses devraient done mettre au point des mecanismes appropries, en vue de reagir rapidement a toute information qui pourrait donner une idee erronee de leur position, en tant que pays d'accueil des investissements etrangers.