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Le ver d émeri UN LASER DE L ANTIQUITÉ LES JUIFS D IRAN INTERVIEW : TALEA ROUBANOVITCH BOHLANDER - www.tribu12.com

PUBLICITÉ Le ver d émeri Le LASer de L ANTiQUiTé LeS JUiFS d iran interview : TALeA rabinovitch BOHLANder magazine TriBU 12 / N 30 Pourim/Pessah 5772 / mars - Avril - mai 2012 - www.tribu12.com 15000 lecteurs par numéro. Un magazine de proximité qui depuis plus de 7 ans est diffusé gratuitement auprès d une cible de qualité. Vous le trouverez dans les commerces de la communauté et dans les synagogues de l Est parisien. Commerçants, prestataires de services, restaurants vous voulez toucher nos lecteurs, rien de plus simple : Appelez le 01 43 41 48 01 2

SOMMAIRE SOMMAIRE Éditorial : Hier, aujourd hui Et demain? p 4 Interview : TalEa Roubanovitch Bohlander p 6 Interview de TalEa Roubanovitch Bohlander L histoire tragique d Anne Frank est toujours dans toutes les mémoires. Son journal continue d être un best-seller mondial et sa maison, à Amsterdam, continue d être visitée par des milliers de personnes chaque année. Parmi les rares témoins encore vivants de la jeune vie d Anne Frank, sa voisine qui vit aujourd hui en banlieue parisienne. 6 Réflexion : Le divan et le décalogue p 8 Portrait : Henri Battner p 11 Judaïsme : le syndrome de l escalier de Penrose p 12 Onomastique p 14 Social : Le micro-crédit solidaire p 16 Tutsis et Ibos : LES Béta IsraëL p 18 Billet d humeur : La transmission p 20 Nouvelles des communautés Photos de Hanoucca p 21 Les Juifs d Iran p 28 Les livres de Jipéa p 31 Arts et spectacles p 32 Sports : Maïa Plissetskaïa p 33 Découvertes : Adeloyada p 34 Recettes DE Martine Cohen p 36 Le ver d émeri, un laser de l Antiquité p 38 Rubrique juridique : Liberté religieuse... p 40 Rubrique médicale : aliments anti-cancer p 41 Tribu 12 Junior p 43 à 46 Le ver d émeri, Un laser de l antiquité Il y a peu de temps, j ai eu la chance de me recueillir devant le Kotel, vestige du Temple de Jérusalem. En prêtant une attention particulière à l agencement des pierres, j ai été étonné de voir que les blocs de pierres, massives, imposantes d une même rangée avaient exactement la même hauteur et semblaient être découpées avec finesse! 28 Les Juifs d Iran À l heure où les Juifs du monde entier s apprêtent à célébrer Pourim, il n est pas inutile de rappeler que c est en Perse, c està-dire en Iran, que se passe cette merveilleuse histoire du sauvetage du peuple juif par la reine Esther. On pense généralement que la reine Esther et son cousin-certains disent son oncle- Mardochée sont enterrés quelque part en Iran, probablement à Hamadan. Tout comme les prophètes Daniel et Ezra. C est le roi perse Cyrus II le Grand qui, en conquérant Babylone en 538 avant J.C., permit aux Juifs qui le désiraient de retourner en Terre Sainte pour rebâtir le Temple détruit de Jérusalem. 38 INFORMATION : L équipe de rédaction remercie l ensemble des annonceurs qui permettent à Tribu 12 de continuer à exister et invite ses lecteurs à contrôler la cacheroute auprès de ces commercants. Tribu 12 est une publication éditée par l AE 12 Directeur de la publication et rédacteur en chef : Guy Fellous Tel : 01 43 41 48 01 8, rue de Madagascar 75012 Paris Mél : tribu12@gmail.com Site : www.tribu12.com Comité de rédaction : J-P Allali rédacteur en chef adjoint J-R Aouate, A. Asseraf, A. Hamzalag, Ont collaboré à ce numéro : Sandrine Hassid Balouka - Claudine Barouhiel - Ben Baxter - Yonni Chemla Illan Cohen Martine Cohen Nadine Fellous Rémy Fellous - Caroline Haddad Eliahou Hillel - Jipéa Frédérique Lahmi - Dr Michel Mimoun Maître Ilanit Sagand-Nahum - Gérard Sima - Ayala et Claude Sitbon - Franklin Rausky - Noémie Wagman Publicité au support : G. Fellous - Tel : 01 43 41 48 01 Maquette. Point par Point : 01 42 60 52 47 Imp. Réaction Graphique : 01 55 97 07 76 Avec un lectorat de 15000 personnes Tribu 12 est diffusé dans les lieux dont la liste se trouve en page 29 3

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ÉDITORIAL HIER, AUJOURD HUI ET DEMAIN? Il y a cinquante ans, presque jour pour jour, les Juifs d Algérie prenaient le bateau et quittaient la terre qui les avait accueillis pendant des centaines d années. Les plus anciens se souviennent de la vie qu ils ont laissée, de la rue où ils se sont promenés, où ils ont discuté avec leurs voisins musulmans ou catholiques sans penser un instant à un quelconque communautarisme. Un temps révolu hélas! Aucune possibilité de retourner voir leur maison, de respirer cet air qui remplissait leurs poumons et de revoir l école dans laquelle ils ont usé leurs fonds de culotte. Les musulmans qui les ont connus regrettent eux aussi cette période de fraternité. Les Juifs d Europe de l Est ont également subi cette déchirure, mais elle fut bien plus terrible car elle les toucha dans leur intégrité physique. Mais pour eux, la Pologne, la Roumanie, la Tchécoslovaquie et même l Allemagne où ont vécu leurs ancêtres ne leur sont pas interdites. Les Juifs tunisiens en la matière ont été les derniers touchés. Une partie d entre eux retournait sans crainte en Tunisie le temps des vacances ou celui de la hiloula d un de leurs rabbins. Depuis un an, c est terminé. Le nouveau président tunisien explique, à qui veut le croire, que son pays est aussi celui des Juifs qui y sont nés. Il les encourage à revenir faire des affaires, à y habiter comme avant, à renouer des liens avec ceux qui ont regretté leur départ. Il oublie de dire qu il invite aussi le Hamas à ouvrir une représentation. En début d année, pour accueillir le chef de ce mouvement terroriste, un groupe de fanatiques tunisiens s était regroupé devant l aéroport international de Tunis pour crier «mort aux Juifs» Les Juifs qui tenteraient donc de revenir, ne passeraient pas la douane où ils seraient attendus de pied ferme. Alors monsieur le Président, commencez par calmer cette frange de votre population afin que le tapis qui accueillera les nostalgiques qui oseront revenir ne soit pas rouge de leur sang. Il est étonnant de voir comme l actualité colle parfois avec notre Histoire. Haman avait projeté du temps d Assuérus l élimination des Juifs alors que Nabuchodonosor, quelque temps avant, avait voulu que l élite d Israël vive à Babylone. Ramsès II pour sa part voulait que les Juifs restent esclaves en Égypte alors que, du temps de Joseph, le Pharaon avait donné aux Hébreux la meilleure terre du pays. Bonnes fêtes de Pourim et de Pessah Guy Fellous LA PEINTURE PAR PASSION En nous promenant sur Internet, nous avons découvert une artiste au talent évident. Sandrine (Dina) Hassid Balouka fait de la peinture par passion depuis son plus jeune âge et elle a continué après avoir étudié les arts appliqués. À chaque instant de sa vie, elle a toujours pu trouver du temps pour sa passion : la peinture. Après avoir fait son alyah et donné naissance à deux filles, elle continue, la nuit quand tout est calme, à exprimer en couleur le bonheur qu elle ressent. Son credo est que devant une œuvre d art, quelle qu elle soit, il n est nul besoin de s y connaître pour ressentir une émotion. Elle peint en amateur au gré de ses humeurs et ce depuis plus de 20 ans. Sa création que nous avons mise en couverture de Tribu 12 est pour elle une «EXPLOSION» de différentes teintes qui révèlent toutes les épreuves que le peuple juif a subies et les joies qu il a connues, notamment à Pourim et à Pessah. La fête de Pourim est la représentation de la délivrance invisible par Dieu. Nous vous invitons à visiter son blog (http://dinalim.skyrock.com) afin de découvrir les créations de Dina, passer une commande ou y laisser vos impressions. Tribu 12 5

INTERVIEW TALEA ROUBANOVITCH «Je me souviens d Anne Frank, ma voisine» L histoire tragique d Anne Frank est toujours dans toutes les mémoires. Son journal continue d être un best-seller mondial et sa maison, à Amsterdam, continue d être visitée par des milliers de personnes chaque année. Parmi les rares témoins encore vivants de la jeune vie d Anne Frank, sa voisine qui vit aujourd hui en banlieue parisienne. À Saint-Brice-Sous-Forêt, commune mitoyenne de Sarcelles dans le Val d Oise, on se sent en pleine campagne. Aux «Vergers», dans le «Clos Belle Angevine», cette impression est encore plus forte. C est là que je rencontre Talea Roubanovitch-Bohlander, qui, dans son enfance, était une voisine d Anne Frank à Amsterdam. Un intérieur rustique, un coucou à l ancienne qui égrène les heures, un chat qui vagabonde. Pour un Parisien, c est le dépaysement total. Tribu 12 : En entrant chez vous j ai aperçu ce qui semble être les armes de votre famille, les Bohlander? Talea Roubanovitch Bohlander : Tout à fait. J appartiens à une famille très ancienne dont la généalogie remonte très loin dans le temps. Avec quelques trous, nous retrouvons nos ancêtres jusqu au Moyen Âge. Pour ma part, je suis née à Amsterdam en 1933 au sein d une famille protestante qui se considérait plutôt comme humaniste. Mon père dirigeait une entreprise commerciale. J ai eu une sœur et un frère. T12 : Vous êtes restée toutes votre enfance à Amsterdam? TRB : Non. Comme j étais asthmatique, ma famille a décidé de déménager vers un village en bord de mer entouré de forêts, Castricum. C était avant la Guerre et j avais cinq ans. Quand la Guerre a éclaté, les Allemands ont commencé à ériger le fameux «Mur de l Atlantique» qui va du Danemark à la Normandie. Dès lors, tous les villages du bord de mer ont été évacués y compris Castricum. Nous sommes donc revenus à Amsterdam. Puis, en 1946, après la naissance de mon petit frère, nous sommes retournés à Castricum. Du fait de la Guerre, j avais accumulé un grand retard scolaire car nous n allions à l école qu une matinée par semaine. Après cinq années de lycée passées dans une ville voisine, j ai voulu entreprendre des études de médecine mais elles se sont avérées trop coûteuses pour nous et j ai opté pour l École Normale d Instituteurs. Adolescente, avec des amies, je me suis lancée dans un tour d Europe en auto-stop et auberges de jeunesse. Parvenue en France, j y suis restée six mois comme jeune fille au pair. T12 : Revenons à votre enfance. Vous étiez la voisine d Anne Frank? TRB : Oui. Voyez sur ce plan de la ville. Nous habitions Roer Straat. Anne et sa famille vivaient à une centaine de mètres, sur la Merwedeplein, là. Pour aller à l école Montessori, Anne passait chaque jour devant notre maison. Elle prenait le même chemin que ma sœur. Alors que moi, j allais dans une autre école où avait été inscrite sa sœur, Margot, beaucoup plus âgée que moi. 6

INTERVIEW BOHLANDER T12 : Vous vous souvenez d Anne Frank? Comment était-elle? TRB : Avec le temps, les souvenirs s estompent. Anne avait quatre ans de plus que moi et, dans le quartier, chacun jouait avec les enfants de son âge. Je la revois cependant, pleine de vie, très dynamique. Elle était le «chef» de son groupe de copines. Je me souviens très bien de l avoir souvent vue à la sortie de l école. C était le genre de fille qui ne laisse pas indifférent. T12 : Quand avez-vous vu Anne et les siens pour la dernière fois? TRB : Pendant cinq mois, je les ai vus au quotidien. Puis, ils ont disparu du quartier qu ils ont quitté en juillet 1942. Depuis je ne les ai plus revus, ni Anne, ni Margot, ni la famille. J ai su bien plus tard qu elles avaient été déportées dans le dernier convoi parti de Hollande. Ma meilleure amie, à l époque, était juive. Un jour, à la sortie de l école, alors qu elle arrivait près de sa maison, des SS sont arrivés et ont bouclé sa rue. Je ne l ai plus jamais revue tout comme Anne et les siens. T12 : Quel souvenir gardez-vous de la période sombre de la Guerre? TRB : C était une période terrible. Ces uniformes, ces patrouilles défilant au pas de l oie, ces sirènes incessantes. J ai assisté à l exécution de partisans. Mon père qui militait au sein de la Résistance et distribuait des journaux clandestins a été interpellé à deux reprises. Je me souviens aussi de mon oncle qui avait été arrêté pour faits de résistance. Il s en est finalement sorti, mais à son retour, il était méconnaissable, très amaigri. Il pesait 35 kilos pour 1m75. J ai aussi en mémoire le manque de nourriture et la faim qui nous tenaillait. On mangeait de la betterave sucrière et même des oignons de tulipe crus. Cyniquement, l une de nos voisines tentait d attirer les enfants du quartier pour leur soutirer des informations en leur proposant des gâteaux secs. T12 : Vous qui n êtes pas juive, vous avez épousé un Juif. Qui était-il? TRB : Mon mari, Lucien Hayem Roubanovitch était un Juif dont le père était ukrainien et la mère originaire d Algérie. Sans être religieux, il était passionné de culture juive. Il s était constitué un véritable dictionnaire de patronymes juifs et également une liste de personnages juifs célèbres. Il était fier d être juif. Nous avons eu trois garçons et nous avons cinq petits-enfants. T12 : Quelle profession avez-vous exercée? TRB : Après avoir été institutrice aux Pays-Bas, j ai, une fois en France, travaillé dans le commerce, j ai également été traductrice et j ai eu une longue carrière dans le milieu associatif. T12 : Je reviens à Anne Frank. Êtes-vous retournée sur les lieux de votre enfance? TRB : Oui, souvent et deux fois, récemment. À chaque fois, lors de la visite de la maison d Anne Frank, l émotion était à son comble. De revoir les endroits où vous avez vécu et où tant de drames se sont déroulés, cela vous prend véritablement aux tripes. T12 : À propos d associations, vous faites partie de l ACISB, Association Culturelle Inter-religieuse de Saint- Brice qui a, à son actif, une belle exposition sur Anne Frank. Comment cela s est-il passé? TRB : C est une exposition itinérante qui a été créée par la Maison Anne Frank et présentée dans de nombreux pays. Voyez-vous, le fameux journal d Anne Frank est, après la Bible, le livre le plus lu dans le monde. Anne Frank est devenue un symbole. Sa figure permet de mettre en lumière une période sombre de notre histoire à travers la destinée tragique d une jeune fille. L exposition a été présentée à Saint-Brice du 24 janvier au 18 février 2011. Elle s adresse à des enfants issus des classes de CM2 jusqu au lycée. Lors des visites j ai noté que ce sont les plus jeunes enfants qui manifestaient le plus vif intérêt. T12 : Vous vous êtes, pour l occasion, transformée en guide? TRB : Pour bien saisir le sens des panneaux et répondre aux questions des visiteurs, des guides ont été recrutés et formés, certains étaient des étudiants en histoire, d autres des retraités. On m a proposé d être l un d entre eux. J ai accepté avec enthousiasme car ce rôle de passeur de mémoire me convient parfaitement. L analyse du passé permet aux jeunes qui sont notre avenir de mieux comprendre les enjeux du présent. Propos recueillis par Jean-Pierre Allali 7

RÉFLEXION Le divan et le décalogue Depuis plus d un siècle, on a beaucoup glosé sur «judaïsme et psychanalyse». On a beaucoup discuté, écrit, étudié. On a aussi pas mal déliré. Marthe Robert a mis en lumière le souffle prophétique et révolutionnaire juif dans l œuvre de Freud. David Bakan a suggéré des liens entre la mystique juive et le discours freudien. René Laforgue est allé jusqu à comparer la scène analytique à la révélation de la voix sans image du mont Sinaï. Pourtant, le monde juif est très loin de témoigner d une unanime ferveur pour la psychanalyse et sa prétention de dévoiler et de guérir les troubles de l esprit dans l intimité du divan. De même que dans le catholicisme intégriste et le protestantisme fondamentaliste, c est surtout dans l extrême orthodoxie juive qu apparaissent la peur et la méfiance envers une thérapie suspecte d impureté, suspecte d encourager la débauche et d affaiblir la foi. Dans les revues de cette orientation, nombreuses sont les lettres de lecteurs inquiets. Parfois, on trouve aussi des prises de position fortes antifreudiennes de certains rabbins, qui voient dans la psychanalyse le «primat des pulsions sexuelles». D où vient cette peur de la psychanalyse, cette méfiance, cette résistance? Nous allons essayer de comprendre cette attitude suite à un dialogue que nous avons eu il y a quelques temps avec le psychanalyste Emeric Deutsch depuis disparu. Pour beaucoup de Juifs pratiquants, suivre une analyse, c est se mettre en danger moral et spirituel de perte de la foi, car Freud avait déjà déclaré que la religion est une «névrose collective»... C est une opinion personnelle de Freud et nullement un dogme psychanalytique. Comme les hommes éclairés de son temps, Freud, fort influencé par le positivisme, était convaincu que le progrès des connaissances scientifiques était le remède à tous les maux de la société. Par la suite, il en est quelque peu revenu. Freud connaissait très mal le judaïsme! Il définit le rituel comme un «mécanisme obsessionnel». C est vrai, beaucoup de Juifs se servent des mitsvot comme de mécanismes défensifs, obsessionnels. Mais une des originalités du judaïsme est de ne pas se contenter de pratiques. L étude permet de comprendre le sens des pratiques et de les remettre en question constamment. L étude juive est une contre-mesure face à l obsession. Mais Freud ne l a probablement pas compris, car il vivait dans un milieu juif qui était déjà réduit à des automatismes. Au fond, les idées anti-religieuses de Freud ne sont qu un prétexte aux résistances des Juifs traditionnels face à la psychanalyse. Elles ne sont pas la véritable raison de cette opposition. Dans la tradition juive, l homme a toujours besoin d un maître. «Fais-toi un maître», disent les chapitres des Pères (Pirké Avoth). Le psychanalyste ne risque-t-il pas de devenir à son tour un «rabbi»? L analyste n est pas un nouveau rabbi, mais un anti-rabbi. Le maître, le rabbi, est l objet de notre identification, celui auquel nous nous identifions. Mais les analystes cherchent à réduire au minimum les identifications, y compris l identification du lien patient au père, au rabbi etc. Car l analyste recherche la vérité de la personne. Il veut dévoiler le faux Moi du patient. Il y a donc risque de conflit entre l identification infantilisante à un rabbi et la poursuite d une analyse. Mais c est vrai qu il existe souvent, en analyse, des effets pervers, des analystes qui se prennent pour des maîtres, pour des modèles. Pour être psychanalyste, il faut un grand esprit de modestie, de sacrifices, d abnégation. La tendance du patient à faire de son analyste le maître est un élément du transfert qui s analyse. Sa persistance après la cure est un symptôme d échec. Une des doctrines centrales du judaïsme est celle de Schemirat Halachon (éthique du langage) qui implique que nous sommes maîtres de la parole que nous n avons pas dite, mais esclaves de la parole que nous avons prononcée. C est l idée de lachon hara (diffamation, médisance). Alors que la règle fondamentale de l analyse, 8

RÉFLEXION en demandant au patient de s exprimer sans censure, sans contrôle conscient de son discours, part du principe contraire : nous serions maladivement soumis à la parole non prononcée, au secret qui nous tourmente, alors que nous n arriverions à nous en délivrer que par la parole. À priori, il y a ici une opposition entre éthique juive et pratique psychanalytique! C est encore une rationalisation des milieux pieux. Car le judaïsme reconnaît l importance du rêve et la nécessité de son interprétation. Le Talmud affirme qu un rêve non interprété est comme une lettre non lue. Ainsi le judaïsme admet qu il existe un type de langage qui échappe aux règles du langage et qui doit être déchiffré par d autres voies. Or, le discours du patient au cours de la séance analytique est un discours en situation de rêve. Il ne parle pas à une autre personne, il se parle à lui-même en parlant devant un analyste qui est une instance d écoute. Ici, il n y a pas de témoins. Certes, le patient exprime dans son discours des tendances hostiles mais, précisément, beaucoup de l agressivité du patient cesse d être déversée dans l entourage parce qu elle s exprime en analyse. Dans certains journaux juifs, des lecteurs expriment la crainte de manquer de respect dû aux parents (kiboud av va-em), au cours d un traitement analytique, car le patient, couché sur le divan, se «laisserait aller» à l expression de sentiments hostiles, agressifs, voire meurtriers vis-à-vis du père ou de la mère, figures significatives de son existence, et partant, objet de ses rancoeurs, de sa jalousie, de sa haine... Dans le talmud, dans les codes de Maïmonide, dans le Choulkhan aroukh, le respect dû aux parents est un comportement, un acte. Il n engage pas la pensée. Un des objectifs de la thérapie psychanalytique est la résolution du conflit qui oppose le patient à ses parents. Il vaut mieux que la haine du patient envers ses parents soit verbalisée en analyses, car si cette haine pathologique n est pas exprimée verbalement, comment la traiter? D autre part, on parle beaucoup de la haine du patient envers le père, mais on observe que dans notre société, où le père est de plus en plus effacé et psychologiquement absent, c est la mère, beaucoup plus que le père, qui cristallise toutes les haines. L élucidation de la sexualité fait peur à l homme. Nous arrivons maintenant à l accusation centrale contre la psychanalyse dans tous les milieux religieux, catholiques, protestants, juifs : le traitement analytique, en permettant la libre expression verbale des désirs sexuels, y compris des tendances perverses, incestueuses, homosexuelles, sadique ou masochiste du patient, encouragerait une dérive vers le libertinage et la débauche, le défoulement de la pensée et de la parole conduisant au défoulement dans les actes. Et dans les milieux juifs les plus intégristes (mais aussi dans d autres milieux, moins marqués par la rigueur religieuse), la psychanalyse «autoriserait» l expression des mahachavot raot (pensées mauvaises) et de la touma (impureté)... Alors que l éthique juive serait fondée sur un contrôle et une maîtrise de ces pensées! Ici, nous touchons au problème fondamental dans la résistance à la psychanalyse! Car l élucidation de la sexualité fait peur à l homme. Il est complètement faux d affirmer, comme le prétend le Pr Baruk, que la psychanalyse conduit à la libération des instincts et qu elle serait alors une sorte d avoda zara (idolâtrie). L homme oscille souvent entre deux extrêmes : le refoulement de ses tendances sexuelles ou la débauche. L idée d une sexualité épanouie mais contrôlée par la Loi, est très difficile à vivre. Le patient, y compris celui venu des milieux bien-pensants, a une réticence à mettre à jour certains aspects de sa sexualité. Un Juif de la halakha (loi juive) qui sait que, dans cette loi, la masturbation et les relations hors mariage sont interdites, doit savoir que le psychanalyste, lui, ne lui interdira rien. Seule la halakha que le patient aura librement choisie pourra établir une interdiction. Le malade doit donc retrouver lui-même cette «difficile liberté» dont parle Levinas. En matière de sexualité, la psychanalyse ne favorise aucune débauche, elle ne fait que mettre en lumière le libre choix moral du patient là où celui-ci vivait obsédé par la contrainte et par le refoulement. Un autre argument qui revient souvent dans la littérature bien-pensante est celui de «ne pas mettre d obstacles sur la voie d un aveugle» et de «réprimander le prochain», selon les célèbres versets bibliques, qui impliquent une attitude active et directrice face au prochain égaré dans ses passions. Et Maïmonide, dans ses célèbres Huit Chapitres, d affirmer que, pour guérir les maladies de l âme, le médecin doit guider et conseiller le malade, le sortir de la voie du vice et de l erreur. C est le contraire de la psychanalyse, fondée sur la règle de neutralité, selon laquelle le thérapeute ne doit pas donner une orientation morale à son patient mais aider celui-ci à trouver sa propre règle morale. Pour accomplir les mitsvot, il faut être libre. Le névrosé n est pas libre. Il est pris dans une contrainte dont l origine se trouve généralement dans la sexualité. Trouver un refuge dans la pratique obsessionnelle et dans la souffrance, estce là la Torah? Le thérapeute doit l aider à trouver sa vérité et non le moraliser. Certains patients demandent qu on leur interdise des pratiques sexuelles, ce qui serait pour eux le 9

RÉFLEXION meilleur moyen de transgresser cet interdit. L analyste ne doit pas tomber dans ce piège. Il n est pas là pour autoriser ou pour interdire. Il est là pour aider le patient à résoudre ces conflits et à trouver sa vérité personnelle. Si chacun doit trouver sa vérité et non la vérité, n y a-t-il pas risque du relativisme éthique et renonciation à toute autorité morale? Certains voudraient un thérapeute prêt à dire : cela n est pas bon! Il est incontestable que l analyse comporte des risques pour l homme pieux dont la piété est surtout défensive. On n entreprend pas d analyse pour se confirmer, mais parce qu on souffre et la réponse de la cure analytique, ce n est pas des remèdes mais le changement. Il s agit de réorganiser un système qui fonctionne mal, de rechercher un nouvel équilibre permettant au patient de mieux réaliser ses possibilités. Ceux qui ont peur de changer doivent se trouver un guide dont la doctrine et les certitudes leur conviennent. Dans certains cas, cela marche. Mais j entends déjà l autre objection : pourquoi l analyse, tout n est-il pas dans la Torah? Malheureusement, les hommes ou les femmes qui souffrent n ont souvent pas le moyen d aborder correctement la Torah. Leurs compulsions, leurs pensées parasites, leur dépression les empêche d accomplir correctement les mitsvot ou de se concentrer pour l étude. Ils se trouvent ainsi pris dans un cercle vicieux : compulsion, culpabilité, dépression etc... dont il faut d abord les aider à sortir. Mais la tradition juive classique n a jamais dit que «tout est dans la Torah», au sens d une négation de la recherche et du savoir profane! Sinon, pourquoi Maïmonide écrit-il un traité sur les symptômes et le traitement de la mélancolie? L aigle de la synagogue n a jamais dit aux mélancoliques : «Lisez la Torah et vous serez guéris»! Franklin Rausky DEVENEZ MEMBRE DE L AE 12 REMPLISSEZ LE FORMULAIRE ET ADRESSEZ-LE AVEC UN CHÈQUE DE 20 e À : AE 12 8, rue de Madagascar 75012 PARIS Tél. : 01 43 41 48 01 Il vous sera délivré un reçu Cerfa Abonnement France Métropolitaine 20e ET RECEVEZ LES 4 PROCHAINS NUMÉROS DE TRIBU 12 NOM : Prénom : Téléphone : email : Adresse : Code Postal : Ville : 10 10

PORTRAIT Henri Battner la passion militante Bien que né en 1933, Henri Battner reste étonnement jeune et d humeur souriante. Elevé dans un milieu modeste typiquement juif sa famille est d origine austro-hongroise. Enfant caché durant la Guerre, il a aujourd hui 3 enfants et 5 petits enfants. À ce jour président de l USJF, l Union des Sociétés Juives de France ou Farband, créée en 1938, son emploi du temps de militant fervent est très chargé. C est par amour du judaïsme et de ses coreligionnaires qu Henri Battner s est investi tout au long de sa vie dans de nombreuses activités communautaires. Tout de suite après la guerre on m a envoyé au Bund (1) un mouvement socialiste juif créé à la fin du XIXe siècle dans l Empire russe. J en ai toujours conservé des restes et notamment mon engagement indéfectible à gauche. Puis n étant pas sur la même ligne de pensée en ce qui concerne Israël je me suis dissocié du Bund en 1953. Au retour de mon service militaire j ai rencontré Victor Benveniste, le président de la Fédération sioniste, qui me proposa de reprendre le département de la jeunesse sépharade ; Je la représenterai lors de la création de l Appel Unifié, (AUJF). Après une période de travail de moins de 10 ans dans le milieu de la fourrure et des peaux, et grâce à ma rencontre avec Norbert Dana (2) j en vins à m occuper des monuments funéraires en déliquescence au sein de La Fraternité Israélite dont j ai pris la présidence à Paris. Mon rôle est de recenser et de remettre en état les caveaux dans les grands cimetières parisiens ; une activité délicate et prenante. La Fraternité Israélite dépendait des Farband alors constitués de 24 sociétés. Puis j ai très vite été nommé Secrétaire Général du Farband (1985) et c est là où j ai vraiment eu d importantes activités militantes. À partir de cette date, j ai repris des contacts avec toutes les organisations qui constituent la USJF puis j ai pris la présidence du Comité de l Action Populaire de l Appel Unifié : un comité de collecte dirigé vers la classe moyenne et ouvrière ; nous récoltions des fonds en effet principalement dans les ateliers. Nous avons bientôt eu l idée d organiser au Carreau du Temple un évènement sur la mémoire du Yiddish et la première journée du «Yiddish Land» fut lancée fin juin 2004. Ce fut une telle réussite que cela a donné naissance au Festival des Cultures Juives. Nous avons créé une association qui s appelle «Yiddish sans frontière» et qui organise au milieu du festival la journée des associations et la journée des chorales. Les activités de l USJF sont donc nombreuses ; et je veux notamment citer la cérémonie du Yitskor que nous organisons chaque année entre Roch Hachana et Kippour pour honorer les morts de la déportation et ceux tombés durant les guerres en Israël. Nous avons également un cercle «Culture yiddish», qui se réunit les après-midi, à notre siège dans le 10ème arrondissement de Paris. Ce cercle organise des conférences, les grandes fêtes juives et le Yom Hatsmaout. Par ailleurs, je rappellerai que depuis 20 ans nous accordons le Prix Ydel Korman «pour la défense de la culture yiddish». Tout ce qui concerne le judaïsme, sa culture, sa mé- moire et son histoire m intéresse et je considère, pour ma part, que tout ce qui est juif m appartient ; comme la culture ashkénaze est la propriété de tous les Juifs. Pour moi il n y a pas de séparation entre les différentes cultures juives. Et de fait, je réalise un certain travail de regroupement et de croisement des cultures juives à travers le festival. Mes activités militantes sont la conséquence de ma passion pour les juifs et le judaïsme. Claudine Barouhiel (1) Le Bund a toujours été opposé au sionisme et s est battu pour l émancipation des travailleurs juifs dans le cadre d un combat plus général pour le socialisme. (2) Directeur général administratif de l OPEJ (Œuvre de protection des enfants juifs) jusqu en 1998, il rejoindra le FSJU où il cumulera les fonctions de Chef du Département Social et de Directeur Adjoint. Il fera de l Appel National pour la Tsédaka son «cheval de bataille», pour lutter contre toutes les formes d injustice. Il créera «Passerelle» et s impliquera dans le développement de l Association «Sauvegarde et Mémoire» 11

Le sentiment d exister d être passe inévitablement par le besoin de posséder le pouvoir de décision, l aptitude à choisir. L alternative, étant perçue comme une impasse à laquelle une issue s impose, l esprit se fraye alors un chemin en optant pour l une ou l autre des solutions. Ainsi, la pensée peut se propager et engendrer avec elle le verbe ou le geste, jusqu à la prochaine impasse la prochaine épreuve. JUDAÏSME L e s y n d r o m e d e l e s c a l i e r d e Le choix fait-il l objet d une réflexion, d une construction de raisonnement qui contiendrait la clé, la solution ouvrant la porte? Ou procède-t-il d un système instinctif, voire réflexe qui se situerait au-delà de la conscience. Posons la question différemment : le choix fait jaillir la théorie en termes de réponse d une bipolarité, au minimum. Mais en fait cette perception est-elle réelle, ou est-ce un artifice mental? En fait, la notion de doute et de peur ferait apparaître l enveloppe ; la carapace de la solution, ce dont nous devrions nous affranchir et nous délester en étant capable de l abstraire, et que pourtant nous percevons comme une possibilité de choix, mais qui en fait ne l est pas. L apparente dualité ne serait que l imagerie mentale que je me fais d une situation dans laquelle je me trouve et qui n est pas encore résolue, et dont je dois m extraire. Nous conceptualisons la question et sa difficulté à la concevoir et à y répondre, ou la peur que nous en avons, comme une binarité qui s impose. Le P e n r o s e * problème de la réponse au choix, si celle-ci fait l objet d un raisonnement sans remettre en cause l objectivité humaine et le détachement qu il est nécessaire d avoir avant de statuer, pour tenter de converger vers une solution qui appartienne au giron de la vérité est que, selon toute vraisemblance, l homme contiendrait cette réponse. Car malgré toute la neutralité que je puisse avoir, elle est la résultante de ce que je suis, de mes connaissances de ma sensibilité, de mes possibilités de mon taux de maturité. Toutes ces composantes sont constitutives de la réponse et de la solution. Elles sont influentes sur la formulation qui est donnée à la problématique à résoudre. Cela voudrait donc signifier que la réponse préexiste à la problématique et à l énigme posée. Qu avant même ma propre perception du problème, je possède les ingrédients permettant la poursuite de la propagation de ma pensée. Mieux, le choix apparent, à savoir le résultat de mes doutes assiégeant la réalité d une réponse unique, ne me serait perceptible et analysable qu au moment de la prise de conscience de la possession effective des éléments de réponse. L unicité de choix, n ayant rien d évident et de naturel pour nous, au contraire, le cerveau construit donc un artifice de raisonnement selon toutes les règles de la rationalité afin «d éplucher» au final l unique possibilité de ce qui lui fait écran et qui se perçoit comme tel. Nous serions ici, dans un système qui fonctionne non pas par déduction, mais par induction. Il y a une sorte d aimantation, d attirance qui s impose, entre la synthèse de la production mentale et de la solution à appliquer. Au regard de cela, il semble que l homme ne choisisse pas. Il ne choisit rien. Des réponses s imposent à lui. Il semblerait selon toute vraisemblance, quitte à verser dans la frustration, que nous ne sommes pas là pour faire des choix mais pour comprendre pourquoi ceux-ci seraient inéluctables et vers quoi nous nous dirigeons. Ainsi s amorcerait l ébauche dans un premier temps, d une perception de la connaissance de soi. Il pourrait donc apparaître par ce biais, que le choix ne soit qu une illusion. Le pouvoir de l option est factice. Dans son besoin d exister et de se sentir être, l homme a besoin d un scénario lui donnant le contentement illusoire d une toute-puissance, tout au moins sur lui-même. Or, on ne décide pas de sa naissance, on vit malgré soi. On ne décide pas de sa mort. On meurt. Sous-tendu à cela, l homme est accablé dans son tréfonds, par sa condition humaine. Il sait ce qu il est, et cela l oppresse. Son énergie est à l extérieur de lui. C est un esclave invétéré de fonctions organiques vi- 12

JUDAÏSME tales et incontournables. Ce fameux instinct de conservation tapi dans nos gènes, qui nous ordonne de vivre et donc de consommer. Qui nous ordonne de vivre, oui mais pas seulement, et de nous reproduire aussi. «Sache d où tu viens, d un suintement nauséabond» (Pirké Avoth). Ainsi donc, le lit et la table dialoguent ensemble à notre insu, reclus au plus profond de la génétique et à l abri de toute ingérence. Conscient de cette servitude innée, l homme cherche du plaisir dans ce qu il ne peut éviter et qui lui rappelle qu il est mortel. Trouver du plaisir pour ne pas devenir fou. Le plaisir - véritable potion de l amnésie de la conscience humaine, et de la réalité souvent cruelle, de notre vie. Notre cerveau joue le double jeu que d immoler le siège de la pensée et de la conscience par ses hormones cérébrales. Un homme glandulaire en somme concoctant sans relâche le cocktail endocrinien de l extase, au secours de sa propre déchéance humaine. L histoire de l homme et celle de l humanité se sont d ailleurs faites et construites dans une recherche et une déclinaison des plaisirs de bouche et de couche. Deux consommations, deux moyens fondamentaux pour acheminer les sensations et ressentis et autres stimuli, sous forme d ondes électriques jusqu au siège central, en retour de la récompense secrètement sécrétée. Avec cette somme de charges et d astreintes, rappelant quotidiennement à l homme sa malédiction, touchant son pain et son enfantement (Béréchit), sa table et son lit manger à la sueur de son front, enfanter dans la douleur, il lui est nécessaire d entrevoir l espoir d un état de fait, dans lequel il serait acteur et décisionnaire même si tout cela n est vécu que de manière inconsciente. Si seulement les choix de sa vie étaient entre ses mains. le choix n est qu une apparence dont le «senti» affuble le «mental». La potentialité comme la réelle possibilité que de donner suite à une alternative de choix, communément appelé le libre arbitre, n est en fait qu une illusion de l esprit. Illusion générée par des sentiments pleinement humains. Je ne suis pas libre de choisir. Rien dans ce monde ne me permet d être libre. Et le choix n est qu une apparence dont le «senti» affuble le «mental». La perception d une situation offrant à notre analyse l expression d une possibilité de choix et d alternative n est due qu au fait que nous soyons assiégés par nos émotions. Le système émotionnel vise à réhabiliter la présence de l homme pour le recentrer par rapport à un sentiment d existence et de vouloir être. L affect, a le pouvoir de diffracter une réalité qui de toute façon reste imperceptible dans les conditions dans lesquelles nous connaissons l homme pour permettre à ce qui est absolu de devenir relatif et de rentrer dans le giron humain, à ce qui est unicité de devenir diversité. Partons donc du postulat que le choix je n ose pas dire dans l absolu n existe pas. Que d une certaine façon, le duel voire le multiple surgit, par le transit au travers d une phase émotionnelle, qui est une périphérie dont je ne peux m affranchir au centre de laquelle réside l unicité non apparente de l action. Le libre arbitre n existe pas, quel que soit le problème de la perception humaine ; réelle ou illusoire. Mais ce n est pas parce qu il y aurait unicité de réponse que celui-ci n existe pas. En fait le problème que pose le libre arbitre est tout autre. Essayons d établir un autre postulat. Nous sommes dans un monde qui est sous contrôle. C est un monde qui souffre d une définition, et il est donc soumis à des lois. Une à laquelle il n échappe pas, est la causalité. Cette causalité sous-tend une origine qu on appellera, en en volant la terminologie au Zohar : la Cause des causes. Principe dont il s agit d abstraire toute forme de hasard et de concept de l aléatoire. Ce système «racine» qu est la Cause des causes, infiltre et imbibe chaque composante de la création ; de l infiniment grand à l infiniment petit. Dans les mondes de matière, comme ceux éthérés. Il devient donc concevable d évoquer l existence du libre arbitre chez l homme à la condition que l on admette que les différents choix possibles soient tous compris dans la volonté du Créateur, et que par conséquent on ne change absolument rien au déroulement de l histoire. L homme n intervient pas sur quelque chose qui lui est extérieur jamais mais sur lui-même. Il faut pour cela pouvoir accepter que deux effets contraires et leurs conséquences respectives puissent avoir une origine commune en une cause unique, alors fort de cette acceptation et de la modification d analyse qu elle induit, le concept du libre arbitre de l homme reste envisageable. Par conséquent, l homme aura donc des comptes à rendre vis-à-vis de la loi qui régit l immédiateté de son geste dans un contexte donné, du fait qu une option sera permise et son opposé interdit. Même si dans l absolu le cheminement qu emprunte l action humaine ne modifie en rien le cours des choses. L erreur d appréciation humaine et ce sur quoi l homme est sur le fond répréhensible, tient plus du fait de penser que l on puisse être contrevenant à la loi et par corollaire d avoir commis un acte non référencé dans la volonté divine donc obligatoirement être dans une démarche allant à l encontre du Créateur que de la transgression (condamnable) ellemême. S il n est pas illusoire, le libre arbitre la faculté de choisir serait ici redéfini. Hay Krief, Grand rabbin - Vincennes *L escalier de Penrose, imaginé par le mathématicien du même nom, est la représentation paradoxale d un objet impossible prenant la forme d un escalier en deux dimensions faisant trois virages dont les perspectives de la représentation sont distordues, de sorte qu elles paraissent se rejoindre. Il s agit d une illusion d optique où la figure donne l impression que les marches forment une boucle, constituant une perpétuelle montée ou descente. Cela semble bel et bien exister sous nos yeux et pourtant il n est du en fait qu à une mise en perspective de deux embouts extrêmes. Il symbolise l enfermement de l homme dans un cycle sans fin dont il ne peut sortir, et que l homme doit à sa vision de la chose son angle d analyse et sa perspective visuelle qui donne à un objet qui existe, le caractère de faux et d impossible. Tout n est du qu au regard humain qui lui est erroné. 13

onomastique ONOMASTIQUE Nous poursuivons notre exploration des patronymes juifs en vous proposant dans ce numéro d analyser les noms suivants : attali, ganem, jaoui, maizil, rusak ATTALI Paul Attali, de la synagogue des Tournelles, aimerait en savoir plus sur son nom. Le patronyme Attali vient de l arabe. Il dérive d Attal, nom de métier qui désigne un portefaix et, en général, un transporteur (Jacques Taïeb parle de «crocheteur»). Ce nom est attesté sur un acte du consulat de France à Tunis en date du 3 juin 1624 qui fait état de deux Juifs de Tunis Isaac, et Joseph Attal, qui cherchent à racheter leurs fils, esclaves à Malte. Toujours au même consulat, on signale au 18ème siècle un commerçant juif, Élias Attal. En 1865, la liste des commerçants juifs de Tunis compte un David Attal. Enfin, sur une kettoubah datée du 21 novembre 1793, on note le mariage d Élie fils d Abraham Salomon Attal avec Reine, fille d Abraham Lumbroso. Le nom Attali était notamment porté à Constantine en Algérie où le massacre de toute la famille Attali lors du pogrom de 1934 est toujours dans les mémoires Variantes : Attal, Atal, Atali, Adali, Hadalaï. Célébrités : Le plus célèbre des Attali de France est sans conteste l économiste et écrivain, conseiller en son temps de François Mitterrand et membre du Conseil d État, Jacques Attali. Son frère, Bernard Attali, haut fonctionnaire, a notamment été le PDG d Air France. Frédéric Attali est l actuel directeur général du Consistoire Central. Notons aussi le rabbin Hezkel Attali, le dirigeant sioniste constantinois, Édouard Attali et le journaliste Abraham Attali. Pour la forme Attal, Robert Attal, récemment disparu en Israël, était une véritable mémoire du judaïsme nord-africain. Sans oublier les grands commerçants tunisiens, Jacob et Éliah Attal, les journalistes Salomon et Albert Attal, le militant sioniste algérois, Marcel Attal, le conseiller général de Constantine, André Attal et la journaliste parisienne Colette Attal. GANEM Jean-Luc Ganem a connu et apprécie Tribu 12 via la communauté de Charenton-le-Pont. Il nous demande d examiner son patronyme. Le nom Ganem vient de l arabe et signifie «qui gagne, qui réussit». Son équivalent hébraïque est «Masliah». Jacques Taïeb y voit un «porteur de butin ou de troupeau» et Joseph Tolédano un rapport avec le «gros bétail» laissant supposer que ce nom était porté par des éleveurs. Tolédano propose aussi une origine qui se réfère au nom berbère du roseau. Les Ganem seraient alors des joueurs de flûte. Ce nom est attesté sur une kettoubah tunisienne qui enregistre, le 31 mai 1871, le mariage d Abraham, fils de Benjamin Ghanem avec Esther, fille de Salomon Lussato. Variantes : Ghanem, Abouganem, Aboughanem, Abughanim, Abouganim, Aboughanam, Boganim, Bouganim Célébrités : L avocat soussien et dirigeant sioniste Mathieu Ganem, Moïse Ganem, autre dirigeant sioniste de Sousse et l industriel, notable, grammairien et journaliste tunisien, Éliahou Ganem. Sans oublier l écrivain israélien Ami Bouganim. JAOUI Gaston Jaoui, fidèle de Chivté Israël, nous demande des précisions sur l onomastique de son patronyme. Le nom Jaoui est une variante de Bijaoui. Il vient de l arabe et du berbère et était attribué aux personnes originaires de Bougie (Bedjaia) en Algérie. Il vient du mot «tibageain» qui désigne un lieu planté de mûres sauvages. Pour Paul Sebag, ce nom renvoie à l expression «Luban Jawi», «Encens de Java». Jacques Taïeb reste dans les parfums en se référant au benjoin. Variantes : Giaoui, Djaoui, Bejaoui, Bedjaoui, Bedjai, Bjai Célébrités : Les rabbins tunisiens David Jaoui et David Jaoui le second, le président de la communauté de Bou Saada en Algérie, Maurice-Moïse Djaoui, Maurice Jaoui, dirigeant de l ORT à Tunis et le professeur Hubert-Élie Jaoui. Sans oublier le journaliste sportif Laurent Jaoui et son homonyme metteur en scène, l actrice de cinéma Agnès Jaoui ou encore l écrivain Roland Bijaoui et Karen Jaoui-Allali, commissaire générale des EEIF. 14

onomastique MAIZIL Michèle Maizil, récente lectrice de Tribu 12 s interroge sur les origines de son nom de famille. Ce patronyme, assez rare, semble venir de «Moïse» à l instar de tout une série d autre noms comme Maisel, Maisele ou Maizlich. Une autre option le raccrocherait à «Mazal», la chance, au même titre que des noms comme Mezel ou Mezal. Ce nom ashkénaze est à rapprocher des patronymes séfarades Benmussa (Fils de Moïse) et Mouchi (Moïse en judéoarabe) Variantes : Les dizaines de noms bâtis sur «Moïse» ou «Mazal». RUsAK Jean-Claude Rusak, fidèle de l équipe de foot de l AE 12, aimerait connaître l origine de son nom. Le patronyme Rusak est probablement l un des très nombreux dérivés de l allemand et du yiddish «Rose». Il semble résulter d une déformation de Ruska. Lorsque les Juifs d Autriche-Hongrie, qui ne se désignaient jusque là entre eux que par des prénoms «Yacob ben Acher», furent obligés, moyennant finances, de prendre un nom de famille, ils eurent le choix entre des noms de métaux précieux et les noms de fleurs, très coûteux et toute une gamme de noms jusqu à ceux d animaux qui étaient gratuits. Ce sont donc au départ des familles juives fortunées qui ont choisi «Rose» qui donnera, par extension Rusak. Variantes : Les différents patronymes issus de «Rose» : Russak, Rusk, Ruskin, Ruskine, Ruskind et des dizaines d autres. Guy Fellous et Eliahou Hillel Les lecteurs qui voudraient en savoir plus pourront utilement consulter la bibliographie sélective proposée dans le numéro 8 de TRIBU 12. Notre site Internet www.tribu12.com vous permettra de consulter les précédents numéros de notre magazine sans oublier le travail monumental d Abraham I. Laredo : Les noms des Juifs du Maroc. Essai d onomastique judéo-marocaine en deux tomes paru chez Hebraica Ediciones, Madrid, 2008, avec le concours de la Casa Sefarad Israel. N hésitez pas à nous demander d analyser votre nom. N.B. Depuis le début de cette rubrique, nous avons traité les noms suivants : ADDAOUI (27), ALLALI (6), ALLOUCHE (24), AOUATE (10), AOUIZERATE (27), ASSERAF (9), ASSUIED (13), ASSUS (21), ASSOULINE (11), ATTALI (30), ATTIA (16), AYACHE (16), AZOULAY (27), BARANES (10), BARDAVID (20), BAROUHIEL (16), BATTINO (29), BELAHSSEN (11), BEMBARON (20), BENAÏM (23), BENHAMOU (19), BERDAH (21), BERDUGO (11), BERISSI (29), BESNAÏNOU (9), BLUM (8), BOCCARA (15), BORGEL (18), BOUKOBZA (8), BRAMI (7), BUSBIB (26), CARTOZO (24), CASTRO (29), CHAOUAT (28), CHEMLA (11), CHETBOUN (11), CHICHE (23), CHOCRON (22), CHOUFANE (8), CHRIQUI (26), COHEN (7), CORCOS (27), CUKIERMAN (9), DAHAN (6), DANINO (22), DAOUDI (16), DARMON (19), DJEBALI (24), ELKOUBY (13), ELMALEH (18), FARGEON (20), FARHI (19), FELLOUS (9), FITOUSSI (7), GABAI (29), GANEM (30), GHIDALIA (6), GIAMI (28), GIUILI (19), GOTAJNER (20), GOTHEIL (16), GOTSCHAUX (15), GOLDMANN (9), GUEDJ (17), GUETTA (21), HADDAD (13 et 23), HAGEGE (14), HALFON (25), HALIMI (20), HAMZALAG(12), HARRARI (25), ITTAH (24), JAIS (16), JAOUI (30), JOURNO (22), KAHN (9), KARSENTI (17), KTOURZA (14), LABI (20), LAHMI (13), LASCAR (27), LASRY (22), LATTES (23), LELLOUCHE (6), MADAR (15), MAAREK (19), MALEM (22), MAIZIL (30), MALLET (26), MEDINA (18), MESSAS (9), MIMOUN (14), MSIKA (28), NAMAN (20), NAMER (26), NATAF (12), NIZARD (15), O HAYON (21), OUAK- NIN (12), PEREZ (18), RAUSKY (12), RIEH (13), ROUMANI (14), RUSAK (30), SAADA (10), SABBAN (23), SAGROUN (21), SARFATI (15), SARRABIA (8), SEBAG (23), SELLAM (26), SIRAT (9), SITBON (27), SITRUK (9), SMADJA (17), SPORTICHE (29), SUISSA (22), TAÏEB (21), TEMIM (12), TOLEDANO (18), TOUITOU (14), TUIL (24), UZAN (22), WIZMAN (17), YOUNA (28), ZAOUI (15), ZENOUDA (18), ZEITOUN (24), ZRIBI (10) et ZRIHEN (10). 15

SOCIAL Le Microcrédit personnel solidaire du FSJU, un outil pour rebondir! La communauté juive, à l instar de la communauté nationale doit faire face à un contexte économique et social difficile. Nous avons souhaité avoir quelques précisions concernant le microcrédit personnel solidaire que propose le Fonds Social Juif Unifié et nous les avons demandées à Nathalie Adato, chef de projet Microcrédit. de manière immédiate ou pertinente. Le dispositif a été bénéfique et s est révélé bien ciblé. Il concerne en grande partie des personnes qui ne sont pas prises en charge par des services sociaux qui n ont pas accès aux prêts bancaires classiques, se situant juste au dessus des minima sociaux. T12 : Avez-vous des exemples concrets à nous donner? Tribu 12 : Quelles sont les solutions que vous proposez aux personnes qui sont touchées par la baisse du pouvoir d achat, et l augmentation des risques de précarité des foyers moyens? Nathalie Adato : Le microcrédit social à taux zéro - conformément à la halakha -, mis en place, par le Fonds Social Juif Unifié a pour objectif d éviter aux familles économiquement fragiles de basculer dans la précarité. Il les aide à rester «acteurs» lorsqu une difficulté survient et les déstabilise. Il permet à celles et ceux qui ont un budget modeste et qui ne correspond pas aux critères imposés par les banques habituelles, de réaliser un projet personnel contribuant à l accès au logement, à l éducation, à l emploi et la formation ou à d autres projets de cohésion familiale. Il peut également pallier les imprévus liés aux accidents de la vie (décès, divorce, chômage, maladie, handicap). En fait, le microcrédit social est un prêt à la consommation, sans taux d intérêt pour l emprunteur (intérêts pris en charge par le FSJU grâce l Appel National pour la Tsédaka) dont le montant est compris entre 500 e et 3000 e. Le remboursement du prêt, calculé en fonction de la capacité de remboursement de chacun, peut s échelonner de 12 à 36 mois. Il s appuie sur la loi Borloo de cohésion sociale 2005 et la nouvelle loi Lagarde de 2011 et s inscrit dans la nouvelle législation du microcrédit. À cet effet, une convention a été signée entre le FSJU et la banque Crédit Coopératif. T12 : Ce système existe depuis 3 ans. Donnez-nous quelques chiffres sur les résultats produits? N.A : Depuis le début, 115 crédits ont été accordés pour un montant total de 253 427 e et 25 crédits ont déjà été remboursés pour un montant total de 112 226 e. Les catégories Logement, Insertion et Santé sont pour plus de 70% à l origine des demandes de prêt, des catégories que l on retrouve au niveau des services sociaux, qui ne peuvent pas toujours répondre N.A : Les situations pour lesquelles le microcrédit s est mis en place sont très variées : ainsi, une jeune femme, mère de famille, a pu passer son permis de conduire pour remplacer au volant son mari en invalidité (2040 e), une autre femme de 50 ans, célibataire, a pu financer une opération chirurgicale et une anesthésie (1000 e) ou encore un homme atteint d une maladie très invalidante a pu s installer au rez-de-chaussée de sa maison, grâce à une extension subventionnée par le Conseil Régional et le microcrédit (3000 e) Le public auquel s adresse ce microcrédit reste cependant limité. Aujourd hui, ce crédit, ne peut malheureusement pas servir à combler des découverts, à structurer des dettes, ni à créer une entreprise, faire des placements financiers ou immobiliers. Les clients fichés à la Banque de France, ne peuvent pas non plus être éligibles à ce dispositif. Les conditions d accès au microcrédit pourraient très prochainement être modifiées. T12 : Est-ce que les demandeurs font appel à vos conseils? N.A : Au-delà du service financier apporté, le dispositif du Microcrédit permet aussi très largement l orientation sociale et le conseil. Pour les 250 situations relevant du logement, de l insertion et de la santé, des orientations et des solutions ont pu être trouvées grâce à des dispositifs du FSJU, communautaires ou de droit commun, en évitant de contracter un prêt. Cette marge de manœuvre qui situe le dispositif à la frontière de l économique et du social est unique en son genre. T12 : Pour celles et ceux qui souhaitent en bénéficier, quelle est la démarche à suivre? N.A : Ils doivent composer le numéro vert du microcrédit social : 0800 033 033 ou se rendre sur le site fsju. org. Des conseillers les accueilleront et les orienteront. Propos recueillis par Guy Fellous 16

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HISTOIRE L E S B E TA I S R A Ë L En 1973, le grand rabbin sépharade d Israël Ovadia Yossef, d origine irakienne, déclara que les Beta Israël étaient de confession juive. Mais qui sont les Beta Israël? Le nom «beta» vient de l hébreu «beit» qui veut dire maison. On parle de quatre origines possibles : ils pourraient être soit les descendants de la tribu de Dan ou alors de ménélik 1er, fils des amours du roi Salomon et de la reine de Saba soit des Chrétiens fondamentalistes (qui ne considéraient comme authentique que le Pentateuque) ou encore des Juifs qui se seraient enfuis vers l Afrique lors de la destruction du premier Temple. Parmi eux, on trouve les Tutsis et les Ibos juifs du Nigeria. Les Beta Israël les plus connus sont les Tutsis. La Bible et les écrits de l égypte pharaonique parlent du pays de Kush comme étant l actuelle éthiopie. Les Tutsi préfèrent donc se qualifier de «Kushites» et se réfèrent à ce royaume où régna la reine de Saba (la Makéda éthiopienne) qui serait une des descendantes de Moïse et de Tsippora, l éthiopienne, (Saba voulant dire grand-père). La tradition éthiopienne veut que la reine de Saba ait reçu de la part de Salomon un accueil particulier du fait de son lointain ancêtre. Les Tutsis seraient, à l origine, des Falashas (étrangers en éthiopien) qui auraient fui l éthiopie pour aller vers l Ouest. Ceux-ci habitaient un territoire autour du Nil Blanc que la Bible nomme Pishon (Gen 2, 10). Considérant que leur origine vient du roi Salomon, les Tutsis seraient de la descendance de la tribu de Juda et prennent comme les empereurs d éthiopie, le lion pour animal-symbole. Le négus, Haïlé Sélassié, se faisait d ailleurs appeler «le lion de Juda». Selon une autre source, les missionnaires chrétiens venus en Afrique ont considéré que les Tutsis faisaient partie d un ensemble de peuples que l on appelle «Hamites» (qui seraient les descendants de Cham, fils de Noé). Ces missionnaires ont voulu faire retomber, à tort, la fameuse malédiction de Noé sur les descendants de Cham, alors que celle-ci était seulement adressée à Canaan, un des quatre fils de Cham. («Lorsque Noé se réveilla de son ivresse, il apprit ce que lui avait fait son fils le plus jeune. Et il dit : maudit soit Canaan!») (Gen 9, 24-25). Certains clans Tutsis portaient ce qui correspond pour eux aux téfilin de la tête comme le montre la photo mais qui, en fait, ne serait que la représentation qu ils en auraient. L ORIGINE JUIVE DES TUTSIS Les Beta Israël appliquent une série de règles qui ont des points de ressemblance étonnants avec la loi mosaïque et qu ils ont gardées de génération en génération (monothéisme très strict, cacheroute et mitsvot). Si l on compare leur pratique du judaïsme à celle que nous connaissons actuellement en Israël ou en Europe, nous ne trouvons que quelques points de convergence. Ils ne connaissent et ne pratiquent ni le Talmud ni les lois qui ont été données après qu ils aient quitté Israël. Mais leur mémoire collective et leur attachement au judaïsme se traduit par certains noms de clans qui gardent toujours leur racine hébraïque : «ben» (fils de), tels les Banyakarama, Banyamurenge, Banyiginya, Benengwe etc... et aussi la présence de l étoile de David sur le drapeau du Burundi, un des pays avec le Rwanda où ils ont émigré. 18

HISTOIRE la période de nidah, le port du talit et de la kippa, et la célébration des fêtes comme Yom Kippour et Roch Hachanah. Depuis peu, les communautés ont adopté les fêtes de Hanoucca et de Pourim, qui n ont été instaurées qu après la dispersion de nombreuses tribus d Israël. Les Ibos bnei Israël parlent communément l ibo, mais utilisent l hébreu comme langue liturgique. C est une communauté en plein essor notamment à Tel Aviv, aux USA et dans d autres pays du monde. Semblables aux Samaritains d Israël (dont nous avons parlé dans un précédent numéro de Tribu 12) les anciens des communautés Ibos bnei Israël croient descendre des Lévites en raison de leurs pratiques lévitiques. Ils se distinguent au sein de la communauté du Nigeria, par le port de couvre-chefs rouges qu ils sont les seuls à pouvoir porter. LES IBOS, JUIFS DU NIGERIA Un autre groupe des Beta Israël vit au Nigeria. Il s agit des Juifs Ibos (ou Juifs Igbos ou Ibos bnei Israël). Certaines sources mentionnent la présence juive au Nigeria dès 638 avant notre ère. On suppose que des Juifs se seraient enfuis en Afrique après la destruction du Premier et du Second Temple, et qu ils auraient établi des communautés tout autour du continent africain. Cette population serait allée vers le Sud en Afrique subsaharienne et vers l Ouest en Afrique du Nord, suivant probablement les conquêtes arabes. Les Juifs Ibos prétendent descendre de trois tribus d Israël : Gad, Zabulon et Manassé et certaines familles de la communauté se disent être descendants de Cohanim et des Lévites. La reconnaissance des Ibos bnei Israël a été officialisée en 1995-1997 par la majorité de la communauté juive mondiale, quand le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin a envoyé une équipe au Nigeria à la recherche des «Tribus perdues d Israël». Des rabbins et des éducateurs ont rendu visite à cette époque à cette communauté juive du Nigeria. De nombreuses communautés juives occidentales ont aidé celles du Nigeria en leur envoyant des livres, des ordinateurs et des articles religieux. Les Ibos bnei Israël pratiquent, comme les Tutsis, un judaïsme différent de celui que nous connaissons et prétendent provenir de l émigration hébraïque et ultérieurement juive d Afrique du Nord et d égypte. Des légendes orales parmi ces Ibos racontent que cette migration s est déroulée il y a environ 1500 ans. Mais les Juifs Ibos ne sont pas considérés par la plupart de leurs coreligionnaires comme de véritables Juifs comme on l entend aujourd hui. Pourtant les pratiques religieuses des Ibos bnei Israël incluent la circoncision de tout enfant mâle huit jours après sa naissance, l observation des lois de la cacheroute, la séparation de l homme et de la femme pendant Une des preuves indiscutables de l origine ancestrale juive de la communauté Ibo bnei Israël a été mise à jour à la suite d une découverte faite par une équipe israélienne lors d une enquête sur le terrain, menée en décembre 1997. Il s agit d une des «pierres commémoratives en onyx», que l éternel commanda à Moïse (Exode 39 :7) à la mémoire des fils d Israël et qui a été identifiée par le chef d une équipe de chercheurs. Sur cette pierre, découverte à Aguleri, est gravé le nom de «Gad» dans une forme d hébreu ancien, rappelant l écriture de l Exode 39 :14. Rappelons qu il y avait douze pierres mentionnant le nom des douze tribus, une pour chacun des fils d Israël, chacune gravée comme un sceau. De plus, il y a eu aussi les résultats des tests ADN qui ont trouvé le marqueur des Cohen chez les membres des Ibos. Les Ibos bnei Israël ont actuellement pour chef spirituel le rabbin conservateur Howard Gorin, diplômé en 1976 du Jewish Seminary of America. Riche de vingt six synagogues dans le pays, la communauté juive est estimée à environ quarante mille personnes, sur un total de 162 millions de Nigerians. La communauté juive de la ville d Abuja avec la synagogue de Gihon, et celle de Port Harcourt dans le sud du Nigeria sont parmi les plus importantes. Nadine Fellous 19

BILLET D HUMEUR LA TRANSMISSION, UN DEVOIR DE MéMOIRE Tout adolescent qui arrive à l âge adulte souhaite vivement être délivré du carcan familial et social. Il ne peut cependant être débarrassé de l histoire de sa famille, celle que les précédentes générations lui ont transmise et qui sera d une façon ou d une autre profondément gravée dans son inconscient. Le nom de famille qu il reçoit de son père n est pas le seul héritage familial. Il est simplement le fil rouge de l histoire. Et la démarche de tout un chacun est d aller dans le sens de la recherche de ses racines. Car pour se construire totalement, il est nécessaire de connaître intégralement le passé de sa famille. Chaque individu est involontairement assujetti à son histoire familiale, même si parfois parents ou grands parents veulent en occulter certains épisodes dont ils ne sont pas fiers. La transmission devrait donc être faite dans sa totalité, dans sa globalité afin de mieux comprendre ce dont nous sommes faits. Notre patronyme confirmera que nous appartenons à une famille, un groupe, mais il portera également son histoire ancestrale. Le descendant d un savant, d un bienfaiteur ou d un Juste en sera auréolé tandis que celui d un voleur, d un assassin portera, pour sa part, un fardeau gênant. Ce qui peut entraîner, parfois, la volonté de changer de patronyme. Connaître son passé est un besoin fondamental. Jadis les petits enfants étaient très attentifs aux anecdotes sur la famille que leur racontaient leurs grands parents ; mais à notre époque, ce genre de moment privilégié se fait rare. Ainsi la transmission entre générations a tendance à s estomper : les pages de vie souvent enfouies au fond des mémoires, les interdits, les secrets bien (ou mal) gardés, toutes les légendes familiales qui n ont pas été transmises et qui pourraient nous aider à mieux nous comprendre. À Pessah, la Haggada nous présente quatre types d enfants questionnant les participants ; une manière de nous rappeler que les enfants doivent nous interpeller et que nous ne devons pas esquiver les réponses, quelles qu elles soient. Dans la même Haggada, il est écrit : «notre» génération a été libérée de l esclavage égyptien c est-à-dire que ce passé, même millénaire, reste pour nous, au temps présent, d actualité. Le principal but de la majorité des parents et quelle que soit leur propre situation est d effectuer au mieux la transmission des savoirs mais aussi des valeurs qu ils ont reçus et grâce auxquels ils ont construit leur vie. À force de partager ces récits et de les transmettre à nos enfants, l histoire de celui qui raconte devient celle de celui qui l écoute et qui à son tour retransmettra. Ben Baxter Nos lecteurs ont la parole Je lis religieusement chaque numéro de Tribu 12. Continuez! Armand B. Paris J ai trouvé certains articles assez complexes pour une personne âgée comme moi. Gisèle F. Paris Je me précipite pour prendre votre magazine dès sa parution. Nessim S. Paris J ai encore trouvé des erreurs dans votre dernier numéro. Paul A. Paris Nous l avouons, 5 coquilles sont passées au travers de nos relectures. Mille excuses Votre magazine me fait penser à l Arche que j ai souvent lu. J aime beaucoup vos éditoriaux. Michel L. Paris Je vous remercie pour cette super revue Viviane W. Paris Tribu 12 est une source d inspiration pour les cours d histoire que je donne à mes élèves. Rémy S. Paris Une grosse coquille s est glissée dans la rubrique cinéma du n 29. Vous faites un commentaire sur «l exercice de l État» mais vous titrez «l exercice du pouvoir» un film sorti en 1978 avec l affiche de l époque. Manque d attention. Frédérique L. Paris J ai apprécié l article sur le dessein intelligent de M. Rausky. Il a réussi à mettre en langage clair une énigme sur les origines de l homme. Patrice H. Paris Nos lecteurs vous sollicitent JEUNE FEMME, 39 ans, expérience professionnelle, excellente présentation, sérieuse et motivée, bonne connaissance des parfums, des produits cosmétiques et parapharmaceutiques, recherche poste dans ce type d activité. Tel : 01.45.82.72.27 HOMME SÉRIEUX avec voiture cherche travail quotidien pour accompagner les personnes dans leurs différentes courses. Tél : 06 33 91 26 24 20