Méningites,Encéphalites. Dr Jean-Luc Meynard Emma Torres IDE Service des Maladies Infectieuses Hôpital Saint Antoine

Documents pareils
Syndromes méningés de l'adulte

La prise en charge de l AVC ischémique à l urgence

Leucémies de l enfant et de l adolescent

Gestion des épidémies en FAM et MAS. 2 ère réunion annuelle FAM/MAS 20 mars 2015

neurogénétique Structures sensibles du crâne 11/02/10 Classification internationale des céphalées:2004

CEPHALEES POST-BRECHE DURALE. Post Dural Puncture Headache (PDPH)

Infiltrats pulmonaires chez l immunodéprimé. Stanislas FAGUER DESC Réanimation médicale septembre 2009

Guide des vaccinations Édition Direction générale de la santé Comité technique des vaccinations

Le traitement du paludisme d importation de l enfant est une urgence

Contenu de la formation PSE1et PSE2 (Horaires à titre indicatif)

MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES DIRECTION GENERALE DE LA SANTE- DDASS DE SEINE MARITIME

Don d organes et mort cérébrale. Drs JL Frances & F Hervé Praticiens hospitaliers en réanimation polyvalente Hôpital Laennec, Quimper

A C T I V Méningites à pneumocoque de l Enfant en 2007

DÉFICITS IMMUNITAIRE COMMUN VARIABLE

Céphalées vues aux Urgences. Dominique VALADE Centre d Urgence des Céphalées Hôpital Lariboisière PARIS

TRAUMATISME CRANIEN DE L ENFANT : conduite à tenir?

Les céphalées aux urgences. G Demarquay Hôpital Croix-Rousse Service Neurologie

Migraine et Abus de Médicaments

Définition de l Infectiologie

Les Arbres décisionnels

Migraine et céphalées de tension: diagnostic différentiel et enjeux thérapeutiques

La migraine. Foramen ovale perméable. Infarctus cérébral (surtout chez la femme)

Céphalées. 1- Mise au point sur la migraine 2- Quand s inquiéter face à une céphalée. APP du DENAISIS

CONVULSIONS DE L ENFANT Item 190 JP. CARRIERE

Fièvre sans foyer chez l enfant de moins de 3 mois

Cette intervention aura donc été décidée par votre chirurgien pour une indication bien précise.

Pseudotumor cerebri. Anatomie Le cerveau et la moelle épinière baignent dans un liquide clair, appelé le liquide céphalo-rachidien (LCR).

Infection à CMV et allogreffe de cellules souches hématopoïétiques : Expérience du Centre National de Greffe de Moelle Osseuse, Tunis.

SOINS DE PRATIQUE COURANTE. Prélèvement aseptique cutané ou de sécrétions muqueuses, prélèvement de selles

Les Infections Associées aux Soins

Peut-on reconnaître une tumeur de bas-grade en imagerie conventionnelle? S. Foscolo, L. Taillandier, E. Schmitt, A.S. Rivierre, S. Bracard, CHU NANCY

SURVEILLANCE DES SALARIES MANIPULANT DES DENREES ALIMENTAIRES

mal de tête d installation subite 12/10 Éliminer une céphalée secondaire

URGENCES MEDICO- CHIRURGICALES. Dr Aline SANTIN S.A.U. Henri Mondor

Céphalées de tension. Hélène Massiou Hôpital Lariboisière, Paris


7- Les Antiépileptiques

Service d ambulance. Normes. de soins aux patients. et de transport

Des soins après avortement : Amis des Jeunes. Cartes à conseils 1-6

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 3 septembre 2008

Tuberculose bovine. Situation actuelle

EXEMPLE DE METHODOLOGIE POUR L ELABORATION D UN PROTOCOLE DOULEUR Marie AUBRY Infirmière référente douleur Hôpital TENON AP-HP Paris XX e SOMMAIRE

Réflexions sur les possibilités de réponse aux demandes des chirurgiens orthopédistes avant arthroplastie

La version électronique fait foi

L ANGINE. A Epidémiologie :

Recommandation Pour La Pratique Clinique

B06 - CAT devant une ischémie aiguë des membres inférieurs

Vous intervenez en équipage SMUR sur un accident de la voie publique : à votre arrivée sur les lieux, vous trouvez un homme d environ 30 ans au sol à

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

L infirmier exerce son métier dans le respect des articles R à R et R à du code de la santé publique.

Faq 1 - Mener l interrogatoire et l examen clinique d un enfant fébrile

prise en charge paramédicale dans une unité de soins

Le psoriasis est une maladie qui touche environ 2 à 3 % de la population et qui se

Vaccinations - Rédaction Dr BOUTON

Accidents des anticoagulants

Bienvenue aux Soins Intensifs Pédiatriques

admission aux urgences

Classification internationale des céphalées, 2 édition (d après l Internationial Headache Society,

MIEUX COMPRENDRE CE QU EST UN ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL AVC

Item 201. Évaluation de la gravité et recherche des complications précoces chez un traumatisé crânio facial : fracture du rocher.

Le problème de la première ou nouvelle. céphalée. Il faudra avant tout :

TRAITEMENT DES MAUX DE TÊTE PAR EMDR INTÉGRÉ

Diplôme d Etat d infirmier Référentiel de compétences

HERNIE DISCALE LOMBAIRE

Quelles sont les maladies hautement contagieuses susceptibles d être hospitalisées en réanimation en France?

La Responsabilité Civile De L anesthésiste

Docteur, j ai pris froid!

Signalement et gestion des infections respiratoires aiguës (IRA) et des gastroentérites aiguës (GEA) 19 juin 2014

DÉRIVATION VENTRICULAIRE EXTERNE (DVE)

Ablation de sutures. Module soins infirmiers

LES CEPHALEES I- INTRODUCTION

Migraine et mal de tête : des "casse-tête"

Consignes de remplissage - Grille de recueil - Thème DAN2

LA PERTE DE CONSCIENCE

Suivi ambulatoire de l adulte transplanté rénal au-delà de 3 mois après transplantation

Sport et traumatisme crânien

Item 95 Maladies sexuellement transmissibles : infections urogénitales à gonocoque et Chlamydia trachomatis (en dehors de la maladie de Nicolas-Favre)

BMR/ BHR en EHPAD Prise en charge des résidents

CONCOURS DE L INTERNAT EN PHARMACIE

LA TUBERCULOSE Docteur ALAIN BERAUD

Fièvre chez un patient immunodéprimé.

Prépration cutanée de l opéré

Ministère du travail, de l emploi et de la santé

HERNIE DISCALE LOMBAIRE

ANNEXE IIIB NOTICE : INFORMATION DE L UTILISATEUR

prise en charge médicale dans une unité de soins

PLAC E DE L AN ALYS E TOXIC OLOG IQUE EN URGE NCE HOSP ITALI ERE

admission directe du patient en UNV ou en USINV

Orientation et prise en charge d une céphalée. Dr Valérie Domigo Service de Neurologie Unité Neuro-vasculaire Hôpital Sainte Anne

Déficit neurologique récent. Dr N. Landragin CCA Neuro

Etat des lieux du prélèvement et de la greffe d organes, de tissus et de cellules MAROC

ÉVALUATION DE LA PERSONNE ATTEINTE D HYPERTENSION ARTÉRIELLE

Item 182 : Accidents des anticoagulants

Épreuve d effort électrocardiographique

Exemple de Projet d Accueil Individualisé ELEVE CONCERNE

Vaccination et tuberculose en Gériatrie. Unité de Prévention et de Dépistage: Centre de vaccination et centre de lutte anti tuberculeuse CH Montauban

LA DOULEUR INDUITE C EST PAS SOIGNANT!

ATTENTES DE L ÉQUIPE & MFP

Otite Moyenne Aiguë. Origine bactérienne dans 70 % des cas. Première infection bactérienne tous âges confondus

Bien vous soigner. avec des médicaments disponibles sans ordonnance. juin Douleur. de l adulte

Transcription:

Méningites,Encéphalites Dr Jean-Luc Meynard Emma Torres IDE Service des Maladies Infectieuses Hôpital Saint Antoine

méningites Définition Epidemiologie Signes cliniques Surveillance Traitement Prévention

définition Inflammation des méninges d origine infectieuse Les méninges sont les membranes protectrices qui enveloppent: le système nerveux central (SNC), la portion intracrânienne des nerfs crâniens, les racines des nerfs spinaux De la surface vers la profondeur, on distingue: la dure-mère, l'arachnoïde, la pie-mère L arachnoïde séparée de la pie-mère par l espace sous arachnoïdien, est située entre la dure-mère et la pie mère L espace sous arachnoïdien contient le liquide céphalorachidien

méningites Définition Epidemiologie Signes cliniques Surveillance Traitement Prévention

Epidémiologie (1)

Epidémiologie (2) :Agents causals Les méningites bactériennes Agent causal différent selon l âge Tuberculose possible à tous les âges mais terrain particulier Les méningites virales Accompagnant une virose connue (oreillons, VZV) Méningite, expression principale de la maladie ( entérovirus, polio, HSV, VIH) Méningites mycosiques et parasitaires Méningite à cryptocoque chez le patient immunodéprimé

Principales bactéries responsables de méningites purulentes aux différents âges de la vie Âge Étiologies principales Adulte > 24 ans Enfant, adolescent, adulte jeune < 24 ans Neisseria meningitidis Streptococcus pneumoniae Listeria monocytogenes Neisseria meningitidis Streptococcus pneumoniae H. influenzae* Nourrisson et enfant 1 à 5 ans Nouveau-né <3 mois * si enfant non ou mal vacciné Streptococcus pneumoniae Neisseria meningitidis H. influenzae* Streptococcus B Entérobactéries Neisseria meningitidis Listeria monocytogenes 43 Méningites

meningites Définition Epidemiologie Signes cliniques Surveillance Traitement Prévention

Clinique Formes communes Diagnostic aisé en cas de syndrome méningé fébrile

Forme typique de méningite aiguë chez l adulte : Syndrome infectieux : fièvre élevée >39C Syndrome méningé : céphalées surtout frontales, déclenchées par bruits (phonophobie) et lumière (photophobie) vomissements en jet Raideur méningée avec attitude antalgique en chien de fusil : Raideur douloureuse à la flexion passive de la nuque Rechercher troubles de conscience La méningite aiguë peut s exprimer différemment selon le terrain

SIGNES DE GRAVITE Signes neurologiques témoignant d une atteinte encéphalitique associée : troubles de la conscience, crise d épilepsie, signes déficitaires on parle alors de MENINGO-ENCEPHALITE atteinte du tronc cérébral associée : atteinte des paires crâniennes, désordres cardio-respiratoires MENINGO-RHOMBENCEPHALITE Purpura extensif (extravasation de sang dans le derme et l'hypoderme, caractère essentiel du purpura est que les tâches ne s'effacent pas à la vitropression) Purpura fulminans: purpura dont les éléments s étendent rapidement en taille et en nombre avec au moins un élément nécrotique > 3 mm de diamètre associé à un syndrome infectieux sévère ( hypotension )

Comment affirmer le diagnostic? Ponction lombaire Urgence Pour ne pas retarder l antibiothérapie d une méningite bactérienne L imagerie cérébrale avant la PL ne se discute que Signes de localisation neurologiques Crise d épilepsie focale ou généralisées récentes

Conduite à tenir en attendant résultat de la PL Mise en place de la surveillance Pouls, tension, conscience, peau Rechercher signes de gravité Purpura extensif Troubles des fonctions supérieures Signes de localisation Glascow < 8

Score de glasgow /15 Ouverture des yeux : Spontanée 4 Sur ordre 3 A la douleur 2 Absence 1 Réponse motrice Sur ordre 6 Localisée vers le stimulus 5 En flexion 4 Décortication 3 Décérébration 2 Absence 1 Réponse verbale : Orientée 5 Confuse 4 Mots inappropriés 3 Incompréhensible 2 Absence 1

PONCTION LOMBAIRE

Objectif pédagogique Préparation et surveillance d un patient lors d une ponction lombaire en étant garant de la qualité du soin et de la sécurité pour le patient : préparation psychologique du patient en vue d optimiser les conditions de déroulement de l examen. Favoriser l asepsie du prélèvement de LCR (liquide céphalo-rachidien) Prévenir les complications et incidents à court et moyen terme.

Définition : Introduction d une aiguille dans l espace sous-arachnoïdien entre L4-L5 en vue de prélever une fraction de LCR. Cadre législatif Geste relevant d un acte médical. Rôle IDE de collaboration: art R4311-10 décret 2004-802 du 29/07/2004 Surveillance relevant du rôle propre IDE : art R4311-5 décret 2004-802 du 29/07/2004

Ponction Lombaire Indications à visée diagnostique (analyse de la composition du LCR) : syndrome méningé Contre-indications Absolues : Hypertension intracrânienne tumeur intracérébrale ou intra médullaire. Relatives : Infections cutanées localisées plaies présentant des risques de dissémination troubles de l hémostase.

Préparation du matériel non stérile : chariot de soins préalablement désinfecté étiquettes d identification du patient demande de bactériologie,anapath, biochimie,virologie identifié au nom du patient (autres en fonction de la prescription) gants pour l infirmière masque simple (1 pour chaque soignant) bétadine scrub bétadine dermique ou alcoolique (selon protocole CLIN) sérum physiologique patch d EMLA selon PM à appliquer 30mn avant le geste si besoin prémédication PO sur PM si besoin

Préparation du matériel non stérile : oreiller ou couverture roulée pour mettre sur les genoux du patient (dos rond) conteneur à aiguilles souillées sacs à déchets (DASRI/DAOM) Préparation du Matériel stérile : une paire de gants (taille en fonction du médecin) aiguille à PL (3 en cas d èchec) compresses Champs (troué et non troué) pansement occlusif 4 pots (ou plus selon les pathologies)

Etape 1:Explication du soin au patient Prélever une glycémie ou dextro pour l interprétation des résultats (normalement la glycorachie = ½ glycémie) Etape 2: Préparation du matériel Etape 3: Installation du patient Soit assis au bord du lit, jambe pendante Soit couché position en «chien de fusil» (dans les 2 cas : dos rond bras croisés sur un oreiller maintenu sur l abdomen : tête fléchie, menton sur la poitrine) Repérage du point de ponction par le médecin Désinfection du dos (selon protocole du CLIN) FHA et pose gants stériles pour le médecin Pose de gants non stériles pour IDE Mise en place du champs stérile

Etape 4 : Déroulement de l acte médical Ponction récupération du LCR (liquide céphalo-rachidien) dans les 4 tubes stériles identifiés (1 er,2 ème, 3 ème,4 ème ) Chez l adulte recueillir 10 gouttes maximum de LCR par tube (sauf demande particulière)

Mettre les tubes dans les sachets avec les demandes Retrait de l aiguille et évacuation dans le conteneur à aiguilles souillées Mise en place d un pansement sec, stérile Lavage simple des mains après le retrait des gant ou FHA installation du patient confortablement (la position allongée n est plus une obligation) Acheminer les tubes dans les différents labo Certains germes sont très fragiles notamment au froid les envoyer dans les plus brefs délais(anapath,bactério) rangement,désinfection, évacuation du matériel

Risque de malaise vagal pendant et après l examen Etat de conscience Tension artérielle Pouls Risque de syndrome post PL (devenu exceptionnel avec les aiguilles de type «crayon» surveillance de la douleur EVA (échelle visuelle analogique)

Céphalées post-pl (nausées, vomissements, vision floue, hypoacousie, acouphène, vertiges) déclenchées par l orthostatisme, survenant dans les 24 heurs suivants le geste si les céphalées persistent au-delà de 3 jours, une injection épidurale de sang autologue ou de macromolécules ( si méningite authentifiée) (blood-pacth) est proposé (effet antalgique immédiat) Des antalgiques peuvent être prescrits si céphalées importantes (caféine IV : vasoconstriction cérébroméningée)

Risque infectieux: Pouls Température, céphalées, troubles de conscience surveillance du point de ponction (inflammation, écoulement, saignement..) administration et surveillance de l antibiothérapie selon la prescription surveillance de la VVP(voie veineuse périphérique)

ANALYSE DU LCR Aspect macroscopique: liquide clair= eau de roche, liquide trouble Analyse cytologique: nombres d éléments, formule leucocytaire (PNN, Lymphocytes) Analyse biochimique: protéinorachie, glycorachie, Analyse bactériologique: examen direct et mise en culture Aussi recherche d Ag solubles bactériens, examen parasitologique, mycologique, PCR

LCR normal Macroscopie : clair, eau de roche Eléments: <10 éléments/mm3 Glycorachie> 0,5 x Glycémie Protéinorachie < 0,45g/l Examen direct négatif

Méningite purulente Macroscopie: trouble Eléments: >1000/mm3 dont >50% de PNN Glycorachie< 0,5 x glycémie Protéinorachie >1g/l Examen direct: + dans 60% des cas, si négatif : méningite décapitée

Méningite à liquide clair Macroscopie: clair Eléments: 10 à 1000/mm3 dont >50% de lymphocytes Glycorachie: >0,5 x Glycémie : viral, <0,5 x Glycémie : listéria ou BK Protéinorachie: <1 g/l si virale, >1g/l si bactérien Examen direct négatif si viral, positif parfois si BK ou listéria Méningite virale ou bactérienne (listeria/bk)

Résultats PL PL normale Méningites bactériennes Méningites virales Proteinorachie <0.5 g/l > 0.5 g/l > 0.5 g/l Glycorachie > 2/3 glycémie diminuée normale cellularité < 5 éléments augmentée augmentée formule Non faite PNN ( méningo, pneumo, listéria,hémophilus) lymphocytes Lymphocytes : tuberculose ou listériose Examen direct négatif Variable selon le germe négatif culture négatif positive Négative PCR Herpes, Entérovirus, VZV

AUTRES EXAMENS Bilan standard CRP Hémocultures Ag solubles bactériens dans sang, urines PCR sur le LCR en fonction du contexte ( Herpes, CMV, VZV, Entérovirus) ECBU Radiographie du thorax, sinus

Surveillance Surveiller les constantes : pouls, TA, T, conscience, fréquence respiratoire, revêtement cutané, examen neurologique avec le score de glasgow Surveiller perfusion : l antibiotique passe t il bien? Diffusion? Tolérance antibiotique

Méningites à méningocoque (1) Agent causal Diplocoque à Gram négatif PL : méningite purulente hypoglycorachique Met en jeu le pronostic vital Mortalité : 5 % si pas de purpura fulminans 20 à 30 % si purpura fulminans Urgence thérapeutique Déclaration obligatoire

Méningites à méningocoque (2) Epidémiologie 1000 cas par an en France Réservoir strictement humain (rhinopharynx de l homme) Diffusion par voie hématogène à partir d un portage rhino-pharyngé Responsable de 75 % des méningites bactériennes avant 25 ans Mortalité et morbidité plus importante chez l enfant ( morbidité 43 %) Transmission interhumaine directe par voie aérienne Isolement respiratoire initial

Méningites à méningocoque (3) Purpura Fulminans Purpura extensif Choc Hypovolémique Indication a antibiothérapie d extreme urgence Ceftriaxone

Méningites à méningocoque (4) Antibiothérapie Méningocoque Céphalosporine 3 eme génération par voie injectable cefotaxime (200 mg/kg/j) ou ceftriaxone (75-100 mg/kg/j) Les C3G permettent d éradiquer le portage 5 à 7 jours Pas de PL de controle Isolement respiratoire pdt 24-48 heures Pas d intérêt de la corticothérapie

Méningites à méningocoque Modalités de la chimioprophylaxie Doit être réalisée autant que possible dans les 24 à 48 heures suivant le diagnostic de cas d infection invasive à méningocoque Rifamicine par voie orale pendant 2 jours Adulte 600 mg, 2 fois par jour Indications : sujets ayant eu contacts étroits et prolongés avec le cas dans les 10 jours précédents Vaccinations Si sérogroupe A, C, Y, W 135

Méningites bactériennes Pneumocoque 1 ere étiologie des méningites purulentes chez l adulte Coque Gram + PL: méningite purulente hypoglycorachique Il existe des facteurs de risque : Atcd de trauma cranien, chirurgie endonasale, otoneurochirurgicale Infection des voies respiratoires asplénisme Mortalité : 20 30 %, séquelles ds 30 % des cas Réaliser systématiquement un TDM cérébral ( porte d entrée ORL, brèche)

Méningites à S. pneumoniae Traitement antibiotique Céphalosporine de 3 eme génération forte dose Durée de traitement 10-14 j

Méningites à S. pneumoniae Corticothérapie initiale ( diminue mortalité) Dexamethasone 10 mg/6h pendant 2 jours 1 ére injection à débuter avant ou au moment de l injection de la première dose d antibiotique Pas de transmission interhumaine donc pas de prophylaxie ni d isolement

Méningites bactériennes Listeria Bacille gram + Porte d entrée digestive et envahissement du SNC par voie hématogène 100 cas par an lésions prédominantes au niveau du tronc cérébral Facteurs prédisposants : age avancé, grossesse, éthylisme, déficit immunitaire(corticothérapie, chimiothérapie) Traitement: Amoxicilline 200 mg/kg /j IV + genta 3 mg/kg 3 semaines Pas de transmission interhumaine

Méningites lymphocytaires hypoglycorachiques de l adulte et de l enfant de plus de 5 ans Méningite tuberculeuse Surtout observé chez les patients immunodéprimés Début progressif Les signes méningés peuvent être au second plan Signes de focalisation fréquents Traitement antituberculeux classique ( durée 12 mois + corticoides ) Méningite à Listeria Méningite à cryptoccoque Méningite ourlienne

Méningites lymphocytaires normoglycorachiques de l adulte et de l enfant de plus de 5 ans Méningites aigues Le plus souvent virale Sujets jeunes, contexte épidémique Entérovirus, oreillons Penser à la primo-infection à VIH

Méningo-encéphalite (1) Syndrome méningé fébrile Troubles de conscience Signes de localisation ( crise d épilepsie) Étiologies Virales: HSV, VZV, CMV, VIH, Entérovirus, Lyme, Grippe Bactériennes : Tuberculose, Listériose Parasites champignons : paludisme, cryptocoque

Méningo-encéphalite (2) Arguments du diagnostic Ponction lombaire Imagerie cérébrale EEG

Méningo-encéphalite (3) Méningoencéphalite herpétique Urgence diagnostique et thérapeutique Début brutal PL : Méningite lymphocytaire normoglycorachique PCR herpes sur LCR Traitement Acyclovir IV

Conclusion Les agents responsables des méningites varient en fonction de l âge et du terrain Seule la PL permet de les différencier de façon certaine Les méningites bactériennes mettent en jeu le pronostic vital Le purpura fulminans justifie le début de l antibiothérapie avant la PL Les sujets en contacts étroits avec un patient ayant une méningite à méningocoque doivent recevoir une prophylaxie Parmi les causes de méningo-encéphalite, la méningoencéphalite herpétique est la plus grave et doit être systématiquement suspectée

BACK UP

Etiologie des méningites en fonction de l âge 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 45 45 40 8 89 55 73 69 59 S. agalactiae S. pneumoniae L. monocytogenes N. meningitidis H. influenzae 30% 20% 10% 0% 10 5 47 50 56 23 11 9 25 < 2 mois 2-11 mois 1-2 ans 3-14 ans 15-24 ans 25-39 ans 40-64 ans > 64 ans Total Adultes * Cas redressés et corrigés, Réseau EPIBAC, InVS

Méningites à méningocoque Attitude thérapeutique et suivi En cas de purpura fulminans URGENCE +++ 1 ere injection d antibiotique SAMU (délai +++)