JUSTIFICATIFS DES PROPOSITIONS CONCERNANT LE CLASSEMENT DES ESPECES NUISIBLES DANS L AUDE ESPECES DU 3 ème GROUPE Classement du Pigeon ramier (Columba palumbus) Commission Départementale de la Chasse et de la Faune Sauvage Formation Spécialisée Nuisible Le 13 mai 2016 1
Pigeon ramier Palombus palombus Intérêts protégés possibles Cocher Préciser en quelques mots les dommages Dans l intérêt de la santé et de la sécurité publique Pour assurer la protection de la flore et de la faune Pour prévenir les dommages importants aux activités agricoles, forestières et aquacoles Pour prévenir les dommages importants à d autres formes de propriété X Atteintes aux cultures de Protéagineux, Oléagineux et autres cultures sensibles. [Sans objet : article 9 de la directive 2009/147/CE du 30 novembre 2009] Préciser ci-après les conditions qui justifient la proposition (lire attentivement II 2 de la circulaire) 1) Atteintes significatives aux intérêts protégés : Oui X Non Si «Oui» coché, compléter ce qui suit, si «Non» coché, passer au 2 : 1.1 - Nombre de plaintes vérifiées attestant des atteintes significatives par l espèce: 32 arrêtés de destruction pour 2015 en vue de prévenir les dommages aux cultures en continuel augmentation 2.2 - Témoignages circonstanciés attestant des atteintes significatives : Voir le nombre des demandes de destruction à tir de l espèce qui ne cesse d augmenter chaque année. (Données DDTM 11) 2) Atteintes ne pouvant être qualifiées de significatives Les deux conditions suivantes doivent être respectées : 2.1 - Espèce répandue de façon significative sur le territoire proposé : Oui X A partir de l examen des documents suivants : Atlas de présence montrant que l espèce est commune dans le territoire proposé Étude/enquête de suivi de l espèce sur le territoire permettant de disposer d indicateurs d abondance de l espèce : suivis de l abondance du Pigeon ramier, suivis à l échelle d exploitation. Indicateurs indirects de présence significative : nombre de déclarations de dégâts fait par les particuliers, les agriculteurs, etc., tableau de piégeage des années précédentes, autres (à préciser) : évolution des arrêtés de destruction, Enquête sur les dégâts... Autres indicateurs (à préciser) :... 2.2 Caractéristiques géographiques, économiques et humaines du territoire montrant que l espèce est susceptible de porter atteinte aux intérêts protégés Au moins une des caractéristiques doit montrer que l espèce peut porter atteinte Présence (et nombre) d agriculteurs (ou autres propriétaires) ayant des animaux de basse-cour (volailles) Superficie des surfaces agricoles auxquelles le Pigeon ramier peut porter atteinte (Oléagineux, Protéagineux, etc.) Actions de gestion du petit gibier prévues sur le territoire dans le schéma départemental de gestion cynégétique Autres (à préciser) : Cocher X X X Cocher/compléter 3 Solutions alternatives mises en place pour éviter la destruction : indiquer (au dos du formulaire) obligatoirement pourquoi aucune solution alternative ne peut être mise en place ou si certaines sont mises en place, pourquoi cela est insuffisant. Voir argumentaire chapitre 5 X X 2
1) Atteintes significatives aux intérêts protégés. Une augmentation du nombre de dégâts constatés, une augmentation des demandes de destruction Les services de la Fédération Départementale des Chasseurs de l Aude relèvent de plus en plus de plaintes ou de demandes d intervention concernant des dégâts aux cultures attribués au Pigeon ramier. Lors d expertises de dégâts de sanglier, les estimateurs départementaux, les techniciens et les agents assermentés de la Fédération des Chasseurs constatent dans de nombreux cas des pertes de récoltes liées aux colombidés et en particulier au Pigeon ramier. Augmentation du nombre d arrêtés de destruction : Depuis 2011, il est relevé une augmentation du nombre d arrêtés de destruction à tir du Pigeon ramier délivré par la DDTM 11 traduisant l importance des déprédations occasionnées par le Pigeon ramier sur certains types de cultures (Oléagineux, Protéagineux ) relevés par les exploitants agricoles. (Graphe 1) Année Nombre d arrêtés préfectoraux 2011 3 2012 18 2013 27 2014 32 2015 32 2016 47 au 10 /05 /2016 La destruction à tir du Pigeon ramier accordé par arrêté préfectoral, dans le cadre des espèces du groupe 3 soumises à régulation, répertorie le nombre d oiseaux prélevés pour les cinq dernières années. Il est constaté une augmentation des prélèvements, à mettre en lien avec l accroissement des populations de Pigeon ramier au vue du nombre d oiseaux observés. (Source DDTM 11) Evolution pour le Pigeon ramier du nbre d'arrétés de destruction et du nbre d'oiseaux prélevés et observés depuis 2011. ( Source DDTM 11) 5000 4500 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 0 47 4302 32 32 2989 27 18 2151 1290 1019 3 513 687 328 3 50 AN11 AN12 AN13 AN14 AN15 AN16 Pigeon Ramier prélevés Pigeon Observés Nbre d'arrêtés 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 Graphe 1 : Evolution du nombre d arrêté de destruction à tir du Pigeon ramier dans l Aude depuis 2011. 3
2) Atteintes ne pouvant être qualifiées de significatives 2.1 - Espèce répandue de façon significative sur le territoire proposé 2.1.1 Études / enquêtes de suivi de l espèce sur le territoire permettant de disposer d indicateurs d abondance de l espèce Enquête sur la présence du Pigeon ramier suivant les différentes périodes, de migration, d hivernage et de reproduction, Réseau ACT de l ONCFS. Depuis des années nous observons une forte tendance à l augmentation des populations de Pigeon ramier sur le département, que ce soit en hivernage, durant la période de reproduction, et de manière significative à différents niveaux géographiques. Au niveau national Au niveau national, les suivis initiés par l ONCFS dans le cadre de son Réseau National d Observation «Oiseaux de Passage», pour la période de reproduction, tout comme le programme STOC MNHN/CRBPO, illustrent cette forte sédentarisation. Graphe 2 : Evolution de l indice d abondance du Pigeon ramier (Marron) à l échelle nationale (Extrait rapport annuel 2016 du Réseau ACT. ONCFS-FNC-FDC) Ces études révèlent qu entre 1996 et 2015 les populations de Pigeon ramier ont progressé de manière significative, avec une augmentation d effectifs de + 100.45 % au travers du réseau ACT (Alaudidés, colombidés, turdidés) avec une moyenne de progression annuelle de + 3.73 % (Graphe 2). Ce suivi met en avant les évolutions comportementales de ces oiseaux vers une occupation plus accrue des zones agricoles et urbaines alors qu auparavant cette espèce était essentiellement forestière. 4
Les bases de données actuellement disponibles émanent de deux programmes français, le réseau STOC «suivi temporel des oiseaux communs» du MNHN/CRBPO et le réseau ACT de l ONCFS-FNC- FDC «oiseau de passage». Pour l Europe, on se réfèrera aux données du Birdlife International, de l EBCC et de l UICN. Ces résultats sont confirmés par un autre réseau (STOC du MNHN/CRBPO) qui observe une augmentation significative de +71 % depuis 1989 et de + 47 % depuis 2001 (JIGUET et MOUSSUS.2009). L UICN-France considère l espèce en état de conservation favorable (LC) tant au niveau des populations nicheuses qu hivernantes. La période d hivernage : Quel que soit le type d environnement, le Pigeon ramier reste une espèce grégaire à certaines périodes de l année avec des regroupements de plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines et milliers d individus durant la migration et l hivernage. Le suivi réalisé par le réseau ACT, à l échelle nationale nous renseigne sur l indice d abondance de l hivernage (Carte n 2) de cette espèce qui fluctue annuellement «en dent de scie» au regard des conditions climatiques de décembre et de janvier (Graphe 3). Les températures hivernales dans les pays nordiques induisent des hivernages plus ou moins marqués. Ces variations traduisent la plasticité hivernale de l oiseau en France à occuper certaines régions au regard des disponibilités alimentaires. Carte n 2 : Nombre de contact estimé (individus) pour le Pigeon ramier en période d hivernage au 15 janvier 2015 Dans le cadre du réseau ACT de l ONCFS, l évolution des populations hivernantes pour les 16 années de suivis, enregistre une augmentation de +57.1% au niveau national avec une croissance annuelle de +3.1%. 5
Graphe 3 : Evolution de l indice d abondance en janvier du Pigeon ramier à l échelle Nationale (Extrait rapport annuel 2015 du Réseaux ACT.ONCFS-FNC-FDC) L abondance des hivernants nous renseigne sur les fortes fluctuations d une année à l autre. Pour l hiver 2015 cet indice est proche de celui enregistré en 2014. Cette stabilité pourrait être liée à une arrivée moindre d hivernants En hivernage, les oiseaux se regroupent en bandes de plusieurs centaines, voire des milliers d individus, un phénomène observé en région Sud-Ouest, en Espagne et Portugal. Dès que la ressource est épuisée, les oiseaux se déplacent vers un autre secteur, un comportement erratique qui nous renseigne sur la capacité des oiseaux à rechercher d autres zones d alimentations. Outre la présence de cultures attrayantes, la production locale de glands joue un facteur prépondérant sur l hivernage des oiseaux (Bea et al. 2003). La période de nidification : De par son climat de type méditerranéen, ses zones refuges, son environnement naturel et agricole, le département de l Aude offre une capacité d accueil attrayante pour le Pigeon ramier. Ces paramètres environnementaux, favorisent la tendance de ces populations à l augmentation. (Carte n 3) L indice d abondance est compris entre 6.1 et 12 contacts pour l Aude. En France, l estimation minimale de la population nicheuse est de plus 1 million de couples (Yeatman-Berthelot & Jarry 1994). Carte n 3 Cartographie de l abondance Locale du Pigeon ramier au printemps 2015 6
Sur la base des atlas nationaux des oiseaux nicheurs, ces auteurs observent que cette espèce a poursuivi sa colonisation du sud-ouest de la France et du pourtour méditerranéen. Par ailleurs les effectifs se sont globalement renforcés sur l ensemble du pays. (Yeatman-Berthelot & Jarry 1994) Ces données sont en concordance avec les données régionales Graphe 4. Au niveau régional, La région du Languedoc Roussillon apparaît comme très favorable à cette espèce, (Graphe 4) plaçant cette région au-dessus de l ensemble des régions françaises en terme de niveau d abondance et particulièrement la Région Aquitaine qui détenait le niveau le plus élevé, avec une augmentation rapide des populations nicheuses et une capacité d accueil pour l espèce qui est loin d être atteinte. Graphe 4 : Variation de l indice d abondance du Pigeon ramier à l échelle Régionale (Extrait rapport annuel 2013 du Réseaux ACT.ONCFS-FNC-FDC) Au niveau départemental, Le département de l Aude, situé en Région Languedoc Roussillon est un département très attractif pour cette espèce, - de par sa situation géographique située sur un axe de migration majeur pour l ensemble de l Avifaune du Paléarctique Occidental, - de par sa grande diversité de milieux, agricole (zone de grandes cultures) et forestier offrant une disponibilité alimentaire importante certaines années (glands, faines), Un certain nombre d enquêtes et de suivis ont été réalisés dans le département de l Aude, et viennent conforter les données du réseau ACT de l ONCFS. Ces travaux sont présentés en Annexe 1. 7
En 2009, une enquête sur les axes de migration du Pigeon Ramier a été réalisée auprès de l ensemble des sociétés de chasse et ACCA du département de l Aude. Les axes de migration : Il est fortement reconnu que l Aude est située sur un axe majeur de migration pour un très grand nombre d espèces d oiseaux, Passereaux, Rapaces, Colombidés, Echassiers ( Carte n 4) (LPO, CRBPO, BIRDLIFE). Cet axe migratoire est la continuité du couloir Rhodanien avec sa branche méditerranéenne. Les couloirs identifiés suivent plusieurs directions selon les conditions météorologiques, la direction des vents et la topographie. Ce couloir de migration est identifié aussi bien en migration postnuptiale qu en migration prénuptiale. Carte n 4 Distribution du couloir de migration à l automne identifié par les ACCA et Sociétés de Chasse en 2009 Ce sont plusieurs centaines de milliers de Pigeons ramiers qui traversent le ciel audois en période de migration chaque année. Les éléments de suivis au niveau départemental : suivi de l espèce sur le territoire permettant de disposer d indicateurs d abondance de l espèce Cf. ANNEXE 1 Suivi de l abondance du Pigeon ramier dans l Aude (protocole ONCFS) Ce suivi vise à mieux appréhender les niveaux de population de Pigeons ramiers observés à certaines périodes sur les cultures agricoles sensibles ainsi que les populations présentes en dehors de ces zones sensibles (Annexe : 1.1) En 2011 et 2012, la mise en place d un suivi des populations de colombidés sur des transects préalablement définis, a été réalisé du printemps à l été, dans l ouest et l est du département, afin d évaluer un indice d abondance du Pigeon ramier sur ces deux secteurs géographiques. Lors de ces suivis, la fréquentation des différents types de cultures (pois, tournesol, colza, blé, etc.) par cette espèce a été relevée. 8
Suivi Temporel du Pigeon ramier à l échelle de parcelles agricoles dans le département de l Aude en 2013. Ce suivi temporel vise à mieux appréhender les niveaux de population de Pigeons ramiers observés à certaines périodes sur les cultures agricoles sensibles et les déprédations occasionnées. Ce protocole n a pas pour objectif de recenser de façon exhaustive toutes les populations de Pigeons ramiers présentes sur une entité géographique, mais d évaluer les tendances d évolution de cette espèce. Une approche plus ciblée a été complété par le protocole STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs), à l échelle des parcelles et de l exploitation pour évaluer la fréquentation des cultures agricoles par le Pigeon Ramier (Columba palumbus) Source protocole : STOC, Vigie Nature, CERSP, MNHN. (Annexe : 1.2) La fréquentation de ces parcelles au moment des semis par des groupes d oiseaux qui passent un temps conséquent à s alimenter, induit souvent des pertes qui peuvent être importantes nécessitant de ressemer la parcelle. 2.2 Caractéristiques géographiques, économiques et humaines du territoire montrant que l espèce est susceptible de porter atteinte aux intérêts protégés Cf. ANNEXE 2 Un contexte agricole favorable au Pigeon ramier L Aude est un département très varié, souvent appelé «la Petite France», avec une superficie importante de grandes cultures. Les données de polyculture et de grande culture sur le département de l Aude : (Source : Chambre d Agriculture de l Aude) et du RGA 2010 L Aude présente 3 grands terroirs de production : - L ouest audois, avec un climat plutôt océanique réalise 70% de la production départementale, - La région centre Razès Malepère, représente 20% de la production, - L est audois avec un climat méditerranéen, essentiellement viticole, ne couvre que 10% de la production. Les productions : quelques chiffres issus: - ~90 000 ha de grandes cultures, - 2 000 exploitations qui produisent des céréales, dont 600 spécialisées. - 50 000 ha de blé dur : 1 er département français en surface de production superficie stable depuis 2000, 43 % de la production céréalière de la région est Audoise. - ~ 26 000 ha d Oléoprotéagineux, 77% de Tournesol soit ~ 20 000ha et ~ 6 000 ha de colza et pois protéagineux, soit 83% des surfaces agricoles régionales. Premier département français en matière de semences : 7 500 ha - 2 500 ha en maïs semences, - 3 000 ha en céréales à paille. 9
Augmentation de la mise en culture du tournesol : En 2006, le système européen de soutien à l agriculture dans le cadre de la PAC a favorisé par le versement de primes, le développement de la culture du tournesol au détriment des cultures de céréales (blé). Ces changements culturaux représentent une ressource alimentaire plus conséquente et plus attrayante pour les Pigeons ramiers et permet d expliquer la sédentarisation croissante et l augmentation des oiseaux aux abords des zones mises en cultures. Le département présente deux régions distinctes où le développement de cette culture est identifié. Au niveau du Lauragais, le territoire est marqué par ses grandes cultures, les surfaces en tournesol sont importantes. L alternance céréales, tournesol et autres cultures façonne le paysage agricole d une année à l autre. Carte n 5 Carte n 5 Zone de polyculture du Lauragais Le Pigeon ramier y est présent en nombre du fait de la ressource alimentaire que représentent ces cultures aux abords de petites zones boisées ou de haies arborées. 10
La seconde zone concernée par l augmentation des surfaces agricoles en tournesol dépasse les frontières du Lauragais pour s étendre du Carcassonnais au Minervois jusqu au Narbonnais, suite à l arrachage important des surfaces viticoles de ces dernières années. La région située à l Est sur la bordure littorale, le Narbonnais, présente également un développement des cultures de tournesol et de protéagineux plus disséminé. Les zones cultivées représentent des surfaces moins importantes (environ 100 ha) et sont moins étendues que sur le Lauragais. Carte n 6 Autour des zones culturales concernées, les oiseaux s y rencontrent en nombre significatif et de manière plus concentrée. Source : Chambre d agriculture de l Aude, service cartographique, Mr KLEIN Retravailler par service cartographique FDC11, J VIALELLE Carte n 6 : Répartition des cultures de céréales, Oléagineux et protéagineux déclarées à la PAC en 2011 Aujourd hui les subventions pour la production de tournesol se sont rééquilibrées à celles du blé. Cependant, du fait de l adaptation des agriculteurs à ce système, la majorité des producteurs concernés continuent à produire du tournesol, afin d éviter de nouveaux changements, du fait que cette culture est plus intéressante dans les rotations culturales. Dans l Aude, les populations de Pigeon ramier se rencontrent en des densités relativement importantes autour des principales zones de mises en culture de céréales (maïs, blé), de protéagineux (pois, pois chiche), et d oléagineux (tournesol et colza), qui offrent un potentiel important en nourriture disponible, et favorisent l installation du Pigeon ramier. Cf. ANNEXE 3 11
Les conséquences de la présence du Pigeon ramier sur les cultures La présence des Pigeons ramiers de plus en plus régulière, avec des effectifs de plus en plus importants, n est pas sans incidences sur les cultures. Pigeon ramier dans un champ de pois Source : R. Rouxel - ONCFS Cette colonisation spatiale du Pigeon ramier favorise une consommation régulière par les oiseaux, entrainant des effets limitant sur l évolution des cultures et les rendements à l échelle de l exploitation agricole. Les dégâts liés à cette espèce entre autres concernent les cultures attrayantes: oléagineux, protéagineux, céréales. Les principaux dégâts ont lieux en fin d hiver, au printemps pour l essentiel des cultures et durant la phase de maturité en été. Les oiseaux consomment les semences, mais également les jeunes pousses lors de la levée. La problématique concerne aussi les périodes avant récolte durant lesquelles les Pigeons ramiers consomment les graines mâtures (Tournesol, Pois). De manière plus précise, les cultures de pois et de tournesol présentes sur les grandes plaines du Lauragais jusqu au Narbonnais sont régulièrement l objet de dégâts de Pigeon ramier aux premiers stades culturaux et au moment des récoltes. Du fait de l étendue des surfaces cultivées, les dégâts sont assez diffus sur ce territoire. Cependant, les cultures situées à proximité de zones refuges ou de sites de nidification (bosquets, bois, haies arborées) sont plus régulièrement fréquentées par les oiseaux et font l objet de dégâts et de pertes de rendements plus conséquentes. Concernant les zones cultivées dans la région du Narbonnais, les dégâts sur les cultures de tournesol semblent plus conséquents du fait de surfaces plus limitées. La superficie mise en culture plus réduite que dans le Lauragais, de ce fait plus vulnérable, induit des niveaux d abondance supérieurs au Lauragais et des concentrations significatives d oiseaux. Les dégâts sont dans cette zone plus réguliers et il a pu être relevé des pertes aux moments des récoltes pouvant aller jusqu à 50 % du rendement. (Source : Chambre d Agriculture de l Aude). L alternance des cultures, céréales, protéagineux, oléagineux, fait que d une année à l autre le paysage agricole se modifie offrant une paysage agricole toujours attractif à l espèce. Certaines années, au vu des conditions climatiques particulières, les pertes engendrées par les Pigeons ramiers sur les semis ou sur les premiers stades culturaux imposent aux agriculteurs de pratiquer un deuxième ensemencement pour optimiser leur production. Cette opération est régulièrement relevée du fait de consommations importantes, sur les semis et sur les jeunes pousses, menaçant les rendements. Les risques de dévalorisation de la culture liée au non-respect du cahier des charges de la PAC en termes de rendements, garantissant le versement des aides, imposent de la même manière aux agriculteurs de pratiquer un réensemencement suite aux pertes liées aux colombidés. Le réensemencement des parcelles représente des pertes économiques importantes liées au rachat de semences, au travail de mise en culture, ainsi qu au décalage des cycles culturaux menaçant la production en termes de quantité et de qualité. De plus, les agriculteurs ne sont pas à l abri de nouveaux dégâts. 12
Les caractéristiques agricoles du département de l Aude, offrent toutes les conditions favorables à la présence du Pigeon ramier (alimentation durant toute sa période de nidification et d élevage des jeunes). Dégâts sur tournesol Source : CETIOM Du fait de l importance de la grande culture sur le département de l Aude, (production, enjeu économique) la progression des effectifs de Pigeon ramier en période de nidification est un facteur à risques importants de dégâts. 3 Solutions alternatives mises en place pour éviter la destruction Les moyens de prévention contre les dégâts de Pigeon ramier Les facteurs cités comme favorables aux déprédations occasionnées par les Pigeons ramiers sont : L environnement : la proximité de bois, grands linéaires, ou de grande ville, offre refuge et nidification. L isolement de la parcelle, de grande surface ou avec vue dégagée, de cultures non récoltées. L augmentation de la surface boisée départementale depuis plus de 30 ans. Les cultures : les cultures de printemps, surtout si elles sont appétantes et peu présentes dans la région, les semis décalés, de faible profondeur ou de faible vitesse de levée. Les techniques culturales simplifiées, avec présence de résidus (graines) Le département de l Aude présente toutes les caractéristiques favorables à l installation du Pigeon ramier. Dans les grandes villes, Carcassonne, Narbonne, Limoux, Castelnaudary, le nombre de couples nicheurs, ne cesse d augmenter depuis moins de 5 ans, espèce qui n était pas présente dans ces villes il y a 10 ans. Ces oiseaux trouvant d autres sites de reproduction, utilisent l espace urbain aujourd hui, à l image des grandes villes du Nord de la France, et vont s alimenter sur les espaces péri-urbains, à plusieurs dizaines de kilomètres occasionnant des dommages aux récoltes. ANNEXE : 2 Enquête dégâts Les méthodes alternatives : - Répulsifs sur semences : Il n existe pas de répulsifs efficaces sur les semences par enrobage. Il apparait que les oiseaux consomment quand même les semences, et plus particulièrement sur les semis tardifs ou ceux mettant longtemps à dépasser le stade de développement pendant lequel les attaques sont à redouter. - Effaroucheurs acoustiques / ultrasons / ornithofuga (cris d oiseaux) : Ces systèmes d effarouchement peuvent être efficaces ponctuellement, mais sur du long terme les oiseaux s habituent à ces systèmes et reviennent progressivement sur les parcelles. La mise en place de ce type d effaroucheur aura un effet uniquement localisé, et entrainera un simple déplacement des oiseaux vers des parcelles un peu plus éloignées. 13
Il est noté que ces systèmes peuvent procurer des nuisances sonores importantes pour le voisinage. Le coût d investissement de ces systèmes et leur efficacité limitée, représentent un frein à l utilisation de cette mesure de prévention. - Epouvantails : L utilisation des systèmes de type épouvantails ou cerfvolant (imitant un rapace) peut avoir une bonne efficacité. Cependant il apparaît, comme pour les systèmes d effarouchement acoustique, que les oiseaux au bout d un certain temps s habituent à la présence de ces formes et reviennent progressivement sur la parcelle. Egalement, ces systèmes n auront pour seul effet que de déplacer les oiseaux vers d autres parcelles. Système d effarouchement type cerf-volant imitant un rapace Source : Association Nationale des Chasseurs de Palombe Un déplacement régulier des épouvantails sur la parcelle peut permettre une efficacité à moyen terme. Cependant, ceci impose une certaine assiduité de l agriculteur et des contraintes supplémentaires dans la gestion de l exploitation agricole. Ce système trouve également ses limites dans le fait que ces installations procurent une gêne sur la parcelle lors des différents travaux effectués (traitements, apports d engrais ). - Le contrôle des populations en période de chasse : Les prélèvements réalisés sur l espèce en période d ouverture de la chasse, sont minimes au regard des effectifs d oiseaux présents et traversant le département, et ne constituent pas un moyen suffisant de lutte contre les problématiques de dégâts liées au Pigeon ramier.. Propositions de modalités de destruction concernant le classement du pigeon ramier Le travail initié depuis 2009, a pour objet d améliorer les connaissances sur la présence significative de l espèce, l évolution de l indice d abondance des populations de Pigeon ramier, et d essayer d évaluer les préjudices occasionnés par cette espèce aux exploitants agricoles du département. Face à la limite ou l inefficacité des moyens de prévention et de protection alternatifs, le classement du Pigeon ramier dans la liste du 3 ième groupe, par la destruction à tir représente actuellement le moyen ponctuel de prévention le plus approprié et une solution de lutte efficace des colombidés en permettant un effarouchement précoce avant leur installation, facile à mettre en place et sans occasionner de gêne particulière pour l agriculteur ou la production. 14
Espèce Territoire Périodes Pigeon ramier (Columba palumbus) Tout le département De la clôture de la chasse de l espèce au 31 mars Du 1 avril au 30 juin Prescriptions relatives aux modalités de destruction Modes de Modalités prélèvement spécifique Destruction à tir Uniquement à poste fixe, matérialisé de main d homme avec chien attaché et servant seulement pour le rapport, fusil démonté à l aller et au retour. Sans formalité Autorisation préfectorale individuelle 15
ANNEXE 1 : Suivi Abondance 1. Suivi de l abondance du Pigeon ramier dans l Aude Ce suivi a pour objectif d évaluer l abondance des populations de Pigeon ramier sur différentes entités géographiques. Méthodologie : Le Protocole de suivi des populations de Pigeon ramier établi par l ONCFS a été adapté et appliqué sur le département de l Aude. Le suivi consiste, entre le mois de mars (premier semis) et le mois d août (récoltes), à suivre sur 8 transects différents l abondance des Pigeons ramiers observés, à raison d un passage tous les 15 jours, soit 8 passages par transects. Ces transects sont répartis entre les principales zones concernées par la concentration des Pigeons ramiers en période de nidification du fait d une occupation du sol dominée par les grandes cultures, c est-à-dire les zones de la Piège, du Lauragais, du Carcasses et du Narbonnais. Résultats : Ces premiers suivis réalisés sur deux années consécutives nous permettent de mettre en avant : - des fluctuations d abondance locale variables d une année sur l autre, - le phénomène de sédentarisation - une occupation plus importante de ces zones en période de reproduction. 16
Dans le Lauragais : La variation interannuelle entre 2011 et 2012 de l indice d abondance des Pigeons ramiers observés sur les transects T1 et T2, fait ressortir un indice d abondance qui fluctue d une année sur l autre, du début du printemps jusqu en août. Ces différences sont liées principalement aux variations climatologiques interannuelles induisant d une année à l autre des périodes plus précoces ou plus tardives influant directement sur la mise en place de certaines cultures, sur leur développement et sur leur récolte. De plus, il est connu que ces mêmes conditions climatologiques, induisent des variations d une année à l autre sur la phénologie de la migration des oiseaux, sur leur distribution au regard des disponibilités alimentaires présentes et sur les différents cycles biologique de l espèce. Dans le Narbonnais : La variation interannuelle entre 2011 et 2012 de l indice d abondance des Pigeons ramiers observés sur le transects T7 et T8, fait ressortir un indice d abondance qui fluctue d une année sur l autre, du début du printemps jusqu en août. 17
10,00 Variation interannuelle l'indice d'abondance du Pigeon ramier observé sur le transect T8 du Narbonnais L analyse comparative entre les deux zones, Lauragais et Narbonnais, pour les deux années de suivi, fait ressortir un indice d abondance plus élevé dans le Narbonnais que dans le Lauragais pour les mêmes mois de suivi. La variation inter mensuelle est aussi relevée. 8,00 6,00 4,00 2,00 0,00 AVRIL MAI MAI JUIN JUILLET JUILLET AOUT 2011T8 2012T8 Ces valeurs sont à mettre en relation avec la particularité du secteur du Narbonnais où les grandes cultures sont plus disséminées et diffuses dans l espace, alors que dans le Lauragais, le paysage de grandes cultures est plus homogène. De ce fait, les concentrations d oiseaux sont plus importantes sur les parcelles, avec un indice d abondance observé supérieur. Amélioration des connaissances sur le secteur du Narbonnais Le suivi effectué sur le secteur du Narbonnais en 2011 et 2012 a été renouvelé en 2015. Ce suivi a débuté plus tôt (mi-mars), afin d appréhender les oiseaux ayant débuté leur migration prénuptiale. Les résultats concernent les observations de Pigeons ramiers sur un ensemble de 6 transects d une longueur totale de 36 Km, avec 5 répétitions réalisées de la mi-mars à la mi-avril totalisant 180 km de circuit. Ce suivi a permis de relever les fluctuations décadaires d abondance des oiseaux sur les cultures présentes (semis de protéagineux). 18
La valeur des IKA est à corréler avec les mouvements migratoires. En effet, le début du mois de mars 2015, a été sous une influence de vent de secteur Sud jusqu à la mi-mars, peu favorable à la migration. La mi-mars et début avril ont été caractérisés par des flux de vent d Ouest assez forts, très favorables à la migration des oiseaux sur tout le secteur Est du département. Ces flux ont accentués la migration et l arrivée d oiseaux. Il est à noter une diminution de l IKA, après la 1ière décade d avril, corrélée à la baisse de l intensité migratoire, de la moins grande appétence des cultures du fait d un développement rapide de la végétation, et du développement de la végétation arborée favorable à l installation des oiseaux arrivés sur leur site de nidification. La comparaison interannuelle des IKA, même si un pas de temps de deux ans n a pas été couvert, nous renseigne sur les variabilités interannuelles. Pour le début du mois d avril, cet IKA (nbre d oiseaux observés / Km) oscille entre 0.5 et 1.4, avec un IKA pour 2015 de 1. Ces variations, sont liées directement à la précocité de la disponibilité alimentaire, son accessibilité, mais aussi des conditions climatiques interférant sur les mouvements migratoires. Pour les années précédentes, les dénombrements n ayant pas débuté en mars, il est difficile d établir une comparaison interannuelle. Pour les années futures, un suivi une fois tous les deux ans est prévu dès le mois de mars, afin d appréhender ces variations. 19
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Nombre d'individus 2. 1. Suivi Temporel du Pigeon ramier à l échelle de parcelles agricoles dans le département de l Aude en 2013. Ce suivi temporel vise à mieux appréhender les niveaux de population de Pigeons ramiers observés à certaines périodes-clés sur les cultures agricoles sensibles et les dégâts occasionnés à ces cultures, ainsi que les populations présentes en dehors de ces zones sensibles. Ce protocole n a pas pour objectif de recenser de façon exhaustive toutes les populations de Pigeons ramiers présentes sur une entité géographique. Ce protocole a été complété par le Protocole STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs) Parcelles et exploitations, à l échelle de l exploitation pour évaluer la fréquentation des cultures agricoles par le Pigeon ramier (Columba palumbus) Source protocole : STOC, Vigie Nature, CERSP, MNHN. (Annexe : 2) En 2013, nous avons appliqué ce protocole sur deux propriétés situées dans l Ouest Audois sur les communes de Bram et de Montréal. Les Conditions climatiques du printemps 2013 ont rendues difficiles les observations (Printemps pluvieux). Les parcelles contrôlées étaient essentiellement des parcelles semées en Pois et Pois chiche. Les conditions climatiques avaient rendu difficiles la mise en place des semis, obligeant les agriculteurs à semer tardivement. Suivi Temporel du Pigeon Ramier a l'échelle d'une exploitation agricole sur la Commune de Bram en (Pois Chiche, Tournesol )2013 AUDE 225 200 175 150 125 100 75 50 25 0 21-Mars 07-Mai 10-Mai 14-Mai 15-Mai Nombre Total de Contact Résultats Ces premiers résultats, font apparaitre sur les deux sites d études qui venaient d être semés, une forte variabilité de l occupation des parcelles par les oiseaux entre Mars et Mai avec un nombre de contact au Mois de Mars plus élevé sur les deux sites. Le Nombre d individus correspond au nombre d oiseaux observés durant 20 mn. Le nombre total de contact (oiseaux en vol, posé, s alimentant) et d oiseau jugés différents a été relevé. 23
Le Mois de Mars correspond à la phase d arrivée ou de transit d oiseaux, alors que le mois de Mai correspond à une phase où les couples sont déjà installés. La diminution du nombre d observations, au cours du temps est liée au fait que les cultures en Mai sont moins attractives, du fait d un développement important de la végétation avant production. C est principalement au stade semis et au moment de la maturité des grains que les cultures sont les plus sensibles. La fréquentation de ces parcelles au moment des semis par des groupes d oiseaux qui passent un temps conséquent à s alimenter sur les graines, induit souvent des pertes qui peuvent être importantes nécessitant de ressemer la parcelle. 24
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ANNEXE : 2 Enquête dégâts Une enquête réalisée en 2009 auprès d un échantillon d agriculteurs du département, nous a permis de caractériser la problématique dégâts concernant le Pigeon ramier. 46 agriculteurs ont répondu à cette enquête qui avait pour but de nous apporter des informations sur : les types de productions concernés par les dégâts, les surfaces détruites, les pertes de rendement, les pertes financières, les périodes de dégâts et le stade de développement de la culture. Les graphiques suivants apportent les informations suivantes : Pour l ensemble des agriculteurs ayant répondus, il est noté que 25 % d entre eux sont victimes de dégâts aux cultures. Près de 75% des dégâts interviennent au printemps et en été, périodes qui correspondent aux cycles de développement des cultures favorables à la présence de l espèce du fait d une ressource alimentaire importante. Les oléagineux, protéagineux, et les céréales (maïs semence) apparaissent comme les cultures les plus concernés par les dégâts de colombidés. Ces dommages interviennent principalement sur les semis et au moment des récoltes (présence de graines). Cette enquête met également en avant la présence de dégâts sur céréales, protéagineux et oléagineux, réparties principalement sur la plaine agricole de l Ouest et l Est Audois. Depuis 2010, des feuilles de déclarations de dégâts sont distribuées aux agriculteurs victimes de dégâts de colombidés. La transmission des données de dégâts par les agriculteurs ne se fait pas de façon systématique du fait qu il n existe pas en retour de système d indemnisation ou de compensation financière. 26
Bien que le nombre de déclarations soit limité, leurs données permettent de mettre en avant les problématiques de dégâts du Pigeon ramier, qui peuvent représenter des pertes de productions et des pertes économiques conséquentes à l échelle d une exploitation. Plusieurs dizaines d hectares ont été déclarés par les agriculteurs comme détruit occasionnant des pertes financières conséquentes pour ses exploitants. Exemple de pertes occasionnées par le Pigeon ramier sur quelques communes, données fournies par des exploitants agricoles. Type de Surface totale Perte totale Perte total Commune Période PU/T culture détruite (ha) en Qtx HT Les Casses Tournesol Mai 6 150 300 4500 Carcassonne Pois Décembre 7,65 151 130 1 963 Carcassonne Pois chiche Décembre 0,8 12 350 360 St Michel de Lanes Tournesol Mai/juin 9 225 300 6750 Narbonne Pois chiche Janvier/février 6 281 350 9835 Narbonne Pois d hiver Février 0.7 32 300 360 Perte financière totale : 24 368 27
ANNEXE 3 : Suivi Cultural Augmentation de la mise en culture du pois : Les cultures de pois destinées à l alimentation animale sont en nette augmentation sur le département, et plus particulièrement dans le Minervois et le Narbonnais. De même que pour le tournesol, cette évolution est favorisée par la PAC qui accorde des primes plus importantes pour ce type de culture. Dans le Minervois, la culture du pois se développe sur les parcelles qui n étaient jusqu alors que peu ou pas exploitées, ainsi que sur les zones où des arrachages de vignes ont été effectués. Ces changements culturaux favorisent l installation du Pigeon ramier qui fréquente la proximité des zones de cultures de pois pour venir régulièrement s alimenter. Les cultures de céréales, qu elles soient de maïs dans l ouest du département (Lauragais) ou de blé sur l essentiel du territoire, représentent des ressources alimentaires conséquentes pour les Pigeons ramiers et favorisent leur installation provisoire ou plus durable. L occupation du sol par des cultures de protéagineux, d oléagineux ou de céréales (maïs, blé), sur la majeure partie Ouest et Est du département, offre un potentiel important de nourriture, et favorise l installation du Pigeon ramier. Distribution de différentes espèces de colombidés observés sur différents milieux agricoles Lors des suivis réalisés sur les transects en 2011, 2012 et 2015. Nous remarquons sur le graphique ci-dessus, établi à partir des observations réalisées lors des transects parcourus sur le département, que la proportion d oiseaux observés sur les semis de tournesol est plus élevée, 16 %, pour le Pigeon ramier que pour les autres colombidés, au regard du nombre total d oiseaux observés. Pour le Pigeon ramier, pour 650 oiseaux observés, 105 ont été observés sur des cultures au stade semis, 106 observés sur du tournesol en levé, 106 sur les arbres à proximité de cultures, les autres correspondent à des oiseaux observés en vol à proximité des cultures. 28
La représentation graphique de la fréquentation des différentes cultures à divers stades de végétation par les Pigeons ramiers, durant la période de suivi, sur les 8 périodes, fait ressortir un échelonnement de la forte disponibilité alimentaire. Ces ressources alimentaires différentes tout au long du printemps et de l été sont favorables pour l installation et le développement des populations de Pigeon ramier dans notre département. 29
Bibliographie : Lorme Hervé, Programme d étude Colombidés Bilan Campagne 2012, ONCFS Avril 2013 Bellot F, Bea A, & al 2011.le Pigeon ramier en Hiver, Suivi Franco-Ibérique, Faune sauvage n 293.4 Trim. 2011 Colombidés : Connaissance et gestion. Actes du colloque de Bordeaux 15 au 17 nov. 2010. Faune sauvage n 293.4 Trim. 2011 Jiguet,F.& Moussus,J-P.2009. Suivi Temporel des oiseaux communs. 20 ans du programme STOC. Bilan pour la France 2009. Réseau National d Observation des oiseaux de Passage, Suivi des populations nicheuses (1996-2012) et Hivernantes (2000-2012), ONCFS, Rapport 2012 Roux Denis.2011. Les populations de colombidés nichant et hivernant en France : tendances d évolution des espèces les plus communes. Faune sauvage n 293.4 Trim. 2011 Roux Denis.2014 Réseau ACT de l ONCFS, Suivi des populations nicheuses (1996-2014) et hivernantes (2000-2014) Roux Denis.2015 Réseau ACT de l ONCFS, Suivi des populations nicheuses (1996-2015) et hivernantes (2000-2015) 30