1 ère partie : Les chaînes de collision

Documents pareils
Thème Le domaine continental et sa dynamique

CHAPITRE 6 : LE RENFORCEMENT DU MODELE PAR SON EFFICACITE PREDICTIVE

Séquence 1. Le domaine continental et sa dynamique : caractéristiques et évolution de la lithosphère continentale. Sommaire. Chapitre 1.

Géodynamique. Unité d introduction et de socle commun aux 5 UE optionnelles choisies au second semestre de l'année de Master 1

Nous retrouvons tout cela et bien d autres événements encore inscrits dans les roches de la région et les fossiles qui s y sont incrustés.

Comment les Alpes se sont-elles formées? Jacques Deferne et Nora Engel

Séquence 5. Modéliser la surface de la Terre : frontières et déplacement des plaques lithosphériques

Séquence 4. Comment expliquer la localisation des séismes et des volcans à la surface du globe?

FORD C-MAX + FORD GRAND C-MAX CMAX_Main_Cover_2013_V3.indd /08/ :12

Extraction des linéaments géologique à partir des images Landsat : Cas de la plaine de Tamlilt (Haute Atlas Oriental)

La gestion à long terme des déchets de haute activité et/ou de longue durée de vie. Options

Documents sur la patrie tectonique de Madagascar Clé USB avec logiciel Audacity et base de données sismiques en ligne : Sismos à l Ecole

Projet Pédagogique Conférence interactive HUBERT REEVES Vendredi 13 mars H

Interprétation de l'affleurement 3: a: argilites compactes, b: niveaux oxydés, a: argilites shistées, riches en charbon (bitumineuses)

AMTEC RESOURCES MANAGEMENT LTD. CREATION D UNE BANQUE DE DONNEES DONNEES GEOSPATIALES NATIONALE

Les lieux d où l on voit les Alpes font partie de ces espaces chargés de

Un volcanisme de point chaud: l île de Ténérife (Canaries). Thierry de Gouvenain novembre 2013.

1. Introduction 2. Localiser un séisme 3. Déterminer la force d un séisme 4. Caractériser le mécanisme de rupture d un séisme

Apport des méthodes géophysiques pour la caractérisation de zones fuyardes d une digue de canal

Synthèse SYNTHESE DIRECTION GENERALE DE L ENERGIE ET DU CLIMAT. Service du climat et de l efficacité énergétique

Vincent Regard. To cite this version: HAL Id: tel

Annexe C. Prols sismiques traites

PÉTROLOGIE ET METALLOGÉNIE D INDICES DE NI-CU DE LA SUITE PLUTONIQUE DE «DE LA BLACHE», PROVINCE DE GRENVILLE, QUÉBEC

Réalisation d un zonage sismique de la plaque caraïbe préalable aux choix de scénarios de tsunamis aux Antilles françaises. Rapport intermédiaire

Questionnaire Lycée SALLE DES EAUX DU MONDE

i mettre en évidence les paramètres qui influent, très P

Fonctionnement hydrodynamique du bassin tertiaire du Bas-Dauphiné entre la Drôme et la Varèze (Drôme et Isère, Sud-Est de la France)

Les calottes polaires Isostasie Champ de température

1 Mise en application

GOOGLE EARTH Quelques méthodes d utilisation et pistes d activités

L image satellite : simple effet de mode ou. apport réel?

Observations sismologiques

Etude de diagnostic hydrogéologique du sous sol de Clamart Quartiers Schneider et Centre ville MAI 2013

IFFO-RME. Informations. Si la France est un pays de. LLa terre a tremblé le 21 novembre 2004 en Guadeloupe et aux Saintes,

La fonte des glaces fait-elle monter le niveau de la mer?

Monitoring et suivi du comportement des chaussées

Fiche de lecture du projet de fin d étude

n TABLEAUX D AFFICHAGE ANTI-EFFRACTION

LE BATON D ISHANGO. Une machine à calculer vieille de ans...

Référentiel hydrogéologique BD RHF Guide méthodologique de découpage des entités. Rapport final

BUNN VPR VPS MANUEL D UTILISATION ET D ENTRETIEN BUNN-O-MATIC CORPORATION OF CANADA LTD.

JOURNÉE D ANIMATION TERMINALE S

Réseau SIGAfrique. GISAfrica Network West Pole activities based in UEMOA. Abdoulaye KONE, Emmanuel BALLOFFET

Les Énergies Capter et Stocker le Carbone «C.C.S»

Tout commence avec une histoire de masses d'air. Lorsque 2 masses d'air se rencontrent, des fronts se forment.

COMMENT EVALUER UN RISQUE

Sommaire. Les «Sur Mesures»...p 36 à 38. Accessoires...p 30 à 35. Cloisons...p 22 à 25 Rangements...p 26 à 29

Séquence 9. Étudiez le chapitre 11 de physique des «Notions fondamentales» : Physique : Dispersion de la lumière

#Club Pierre. Marché des bureaux en Ile-de-France. 9 Juillet 2015 DTZ Research

Les résistances de point neutre

ALIMENTATION PORTABLE 9000 AVEC DEMARRAGE DE SECOURS POUR VOITURE

1. IDENTIFICATION ET LOCALISATION GEOGRAPHIQUE 2. DESCRIPTION DE LA MASSE D'EAU SOUTERRAINE CARACTERISTIQUES INTRINSEQUES

Grottes et Avens des Grands Causses

sofipaca UNIVERSITE D ORAN ES SENIA Michel POURCELOT FEVRIER

Deux mille ans d exploitation de la pierre à Paris et dans ses environs

Appareil de type fauteuil monte-escalier

Défauts dan les sachets souples état date stérilisables en autoclave nouveau 31/05/2002 Caractérisation et classification

En quittant le Diocèse de Toulouse

Chapitre 02. La lumière des étoiles. Exercices :

Le marché immobilier de bureaux en Ile-de-France 4 ème trimestre Accelerating success.

ÉVOLUTION BIOLOGIQUE ET ENVIRONNEMENT

INFORMATION UTILE POUR LE VOYAGE

Plaques Plongeantes Et Panaches Dans Le Manteau Inférieur

48,5 Bcf RAPPORT T SUR L'ÉNERGIE DE L ONTARIO JAN MAR 2015 PÉTROLE ET GAZ NATUREL. Infrastructure de transport du gaz naturel

L E BILAN DES ACTIVITÉS

DÉVELOPPEMENT DES OPTIONS DE GESTION Aire Marine Protégée envisagée de Barra Fan et du mont sous-marin de la Terrasse des Hébrides

4. GUIDES GEOLOGIQUES MASSON

Simplifiez la gestion de vos comptes affaires

Comprendre l Univers grâce aux messages de la lumière

Desclefs pour comprendre l océan : les traceurs chimiques et isotopiques. Catherine Jeandel Des clés pour comprendre l océan :

COMMANDER SES BILLETS EN LIGNE MODE D EMPLOI DE LA RESERVATION EN LIGNE


Gâteau à la mousse au chocolat. Recette par Adriano Zumbo

TP2 ACTIVITE ITEC. Centre d intérêt : AUBE D UN MIRAGE 2000 COMPORTEMENT D UNE PIECE. Documents : Sujet Projet Dossier technique - Document réponse.

Soulever et porter correctement une charge

Le droit et les hydrocarbures «non conventionnels»

INFLUENCE de la TEMPERATURE. Transition ductile/fragile Choc Thermique Fluage

L océan, un Eldorado pour les ressources du futur?

à moyen Risque moyen Risq à élevé Risque élevé Risq e Risque faible à moyen Risq Risque moyen à élevé Risq

Cours Météo, Club Alpin Suisse, Section de Neuchâtel

La nouvelle RÉGLEMENTATION PARASISMIQUE applicable aux bâtiments

Week-end Neige et Vapeur Sur le Mont Lozère

L équilibre offre-demande d électricité en France pour l été 2015

d'une EXTRACTION AVEC RABATTEMENT DE NAPPE

ETUDE D UN BATIMENT EN BETON : LES BUREAUX E.D.F. A TALENCE

Questions avant intervention pour dépannage Enomatic

Réunion de lancement du projet LEFE DEPHY2

DIAGNOSTIC DE LA QUALITE DES PLATES-FORMES FERROVIAIRES : CAS DU RACCORDEMENT D UNE LIGNE NOUVELLE A GRANDE VITESSE SUR UNE LIGNE CLASSIQUE ANCIENNE

TRAITEMENTS MEDICO-DENTAIRES

Des disques réalisés avec les artistes de la scène actuelle Chaque album est l adaptation de la version scénique d un projet.

PROCESSUS VALMONT CONCERNANT L APPLICATION DE LA TEINTE

New Famille Abgottspon-Schell

Panneau solaire ALDEN

3.3. Techniques d installation. 3.3 Installation à bord du VSL. Quand Installation du patient à bord du Véhicule Sanitaire Léger.

LA PARTIE EXTERNE DE LA TERRE EST FORMÉE DE PLAQUES DONT LES MOUVEMENTS PERMANENTS TRANSFORMENT LA SURFACE DU GLOBE.

L Ecole des Sourciers À la Tour Lombarde du Bourg de Conthey

AVEC ARDEX, vous MORTIERS DE JOINTOIEMENT ARDEX

Coup d œil sur les inégalités de revenus au

Premier plan d appui scientifique à une politique de développement durable (PADD I) Programme Gestion durable de la Mer du Nord

vice cash sere h service cash Servic Servic Cash Servic Appelez c est livré Service vous livre simple appel téléphonique 7j/7. Cash Service vous livre

Transcription:

1 ère partie : Les chaînes de collision

Les chaînes de collision actuelles (Tertiaire - Quaternaire) Les Alpes L Himalaya Le Zagros

Les Alpes Les chaînes de collision actuelles (Tertiaire - Quaternaire)

L Himalaya Les chaînes de collision actuelles (Tertiaire - Quaternaire)

Le Zagros Les chaînes de collision actuelles (Tertiaire - Quaternaire)

Les chaînes de collision anciennes (Mésozoïque - Paléozoïque - Précambrien) Cordillère nord-américaine (150 Ma?) Chaîne hercynienne (400 320 Ma) Chaîne calédonienne (450-400 Ma) Panafricain (550-500 Ma)

Les chaînes de collision anciennes (Mésozoïque - Paléozoïque - Précambrien) Panafricain (550-500 Ma)

Les chaînes de collision anciennes (Mésozoïque - Paléozoïque - Précambrien) Chaîne calédonienne (450-400 Ma)

La Laurussia

Les Appalaches Collision Laurentia-Avalonia ~450-400Ma = formation de la Laurussia + puis collision avec Gondwana = assemblage de la Pangée Déformation faible Chevauchements et plis Déformation ductile et métamorphisme Croûte continentale américaine Croûte africaine Déformation décroissante

La chaîne Hercynienne (ou varisque) (Collision Laurussia-Armorica-Gondwana ~400-315 Ma)

La chaîne Hercynienne (ou varisque)

Les chaînes de collision anciennes (Mésozoïque - Paléozoïque - Précambrien) Cordillère nord-américaine (150 Ma?)

Plan du cours : Visite des Alpes Himalaya, Cordillière Canadienne, Appalaches... Structure à grande échelle Mécanisme de formation

Les Alpes occidentales

Alpes du nord et Jura Alpes Mt Blanc Préalpes «Belledonne» Aravis Salève Jura Bornes Molasse (Miocène marin) Séisme de 1996 (M = 5)

Extrait de la carte géologique au 1/1.000.000ème

Région de Pontarlier Image Landsat Carte géologique (1/50.000)

Crêt de la Neige (1723 m)

Le Salève SE NW 1000 m SE NW R 0 m -1000 m V -2000 m -3000 m

Le massif des Bornes

W E Barre calcaire crétacé inférieur (Urgonien) Faille inverse Alternance bancs calcaire et marnes du crétacé inférieur (Hauterivien) Coupe interprétative : (Dessin R. Lacassin)

À l'échelle régionale : série de plis synclinaux et anticlinaux) W E

À plus petite échelle : Fentes de tension Stries Déformation cassante, - caractéristique de la croûte superficielle (z 5 km) - récente ( 20 Ma) Stylolites

La chaîne des Aravis W E

Apparition de la schistosité S1 faisant un angle avec la stratification S0 : 5 km z 10 km S0 S1 Texte Pli couché Replis de flanc inverse (Dessin R. Lacassin)

W E Bornes Aravis Mt Blanc

Le massif du Mt Blanc (4808 m)

Changements importants Roches superficielles mésozoïques Roches profondes paléozoïques (massifs cristallins externes) W Aravis Mt Blanc E (Dessin R. Lacassin)

Le style du plissement change Charnière épaissie Flanc aminci

À l est du massif du Mont Blanc Zones internes Chevauchement pennique Zone briançonnaise Mont Blanc Ophiolites du Chenaillet

Ophiolites du Chenaillet

La déformation change encore - Les roches métamorphiques indiquent des conditions de pression et de température plus élevées (z 10 km) - La déformation est ductile (foliation + linéation) - La déformation est plus ancienne (35-60 Ma)

Le métamorphisme Changement de forme dû à la déformation sous pression et température plus élevées Apparition de nouveaux minéraux

La croûte est épaisse sous la chaîne

À l échelle de la lithosphère

L'âge des déformations diminue vers l'ouest W E 40

La chaîne est assymétrique D ouest en est : Le style de déformation change : cassant-superficiel ductileprofond L âge de la déformation change : récent ancien Les grands chevauchements sont à pendage est, vers les régions les plus anciennes Dans les autres chaînes de collision?

Himalaya Plaine du Gange Everest (8848 m) Avant-pays plissé Haute chaîne Suture du Zangbo Plateau du Tibet

Deux coupes de l Himalaya S Déformations actives (séismes) Déformations ductiles Plus anciennes (20 Ma) Suture entre les 2 continents (55 Ma) N http://comp1.geol.unibas.ch/~zanskar/chapitre4/images4/coupehimal2.jpg

Cordillère canadienne (185 à 50 Ma)

Coupe Rocheuses canadiennes (Orogène Laramide ~70 Ma) E W (Mattauer, 1999, p. 241 et 245)

A Les Appalaches Collision Laurentia-Avalonia ~450-400Ma = formation de la Laurussia puis collision avec Gondwana = assemblage de la Pangée A' Déformation faible Chevauchements et plis Déformation ductile et métamorphisme Croûte continentale américaine Croûte africaine Déformation décroissante

Les chaînes de collision sont assymétriques : Zones «internes» où la déformation est plus ancienne et où affleurent les roches déformées en profondeur (métamorphisme) Zones «externes» où la déformation est plus récente et plus superficielle (séismes) La croûte est plus épaisse Pourquoi?

Avant la collision Plaque 1 Plaque 2 Croûte continentale Croûte océanique Croûte continentale ρc = 2,8 g/cm 3 ρ o = 3,2 g/cm 3 ρc = 2,8 g/cm 3 ρ m = 3,3 g/cm 3 ρ a = 3,25 g/cm 3

Niveau de décollement La croûte continentale peut être découplée du manteau sous-jacent

Au contact continent-continent Continent 1 Continent 2 Chevauchement majeur Suture Croûte Lithosphère mantellique Asthénosphère (Mattauer, 1999, p. 125)

Les étapes successives Séparation d une première unité crustale qui chevauche l avantpays Séparation d une deuxième unité crustale ; le premier chevauchement cesse peu à peu d être actif Zones externes Zones internes Séparation d une n-ième unité crustale ; la déformation migre vers l avant de la chaîne (Mattauer, 1999, p. 125)

Analogie avec un bulldozer Formation d un prisme d accrétion crustale

L assymétrie de la chaîne reflète la géométrie de la subduction océancontinent antérieure à la collision continent-continent 1 Phase antérieure : ouverture d un océan Stade initial : la partie continentale de la plaque 1 entre en contact avec la frontière de plaque 3 2 Démarrage de la convergence, par subduction de la plaque 1 sous la plaque 2 Stade avancé : la croute continentale de la plaque 1 est déformée, la partie mantellique continue à subducter sous la plaque 2 4 (Mattauer, 1999, p. 241 et 245)

Application aux Alpes

et à l Himalaya Main Boundary Thrust Main Central Thrust Haute Chaîne Ophiolites du Zangbo Plateau du Tibet (Mattauer, 1999, p. 227)

L ordre de mise en place des unités des zones internes vers les zones externes n est pas toujours «respecté», exemple : les Préalpes Mont Blanc Nappe des Préalpes (Mattauer, 1999, p. 159)

Quelques unités «exotiques» venues du SE Cervin (4477 m) Europe Océan alpin Austro-alpin Dent Blanche (4357 m)

L hypothèse d une croûte trop légère pour être entraînée dans la subduction n est pas tout-à-fait vraie : la présence de coésite (P 2,5 GPa) indique que des unités de croûte continentale peuvent atteindre de grandes profondeurs (z 75 km).

Prise en compte des déformations à très haute pression Croûte continentale Lithosphère mantellique Asthénosphère 1 ère étape : subduction de la partie océanique de la plaque 1 sous la plaque 2 2 ème étape : subduction de la partie amincie de croûte continentale de la plaque 1 sous la plaque 2 3 ème étape : Remontée de ce panneau de croûte par gravité et formation d une faille «normale»