L ENJEU DU TRANSIT DE MARCHANDISES



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Transcription:

L ENJEU DU TRANSIT DE MARCHANDISES L un des grands enjeux économiques de la concurrence entre les couloirs de transport ouest-africains est celui du transit de marchandises à destination et en provenance des pays enclavés. Au sein de la CEDEAO, ce type d opération concerne le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Entre 1999 et 2003, les opérations à destination et en provenance de ces pays ont augmenté de 70 %, passant de 2 à 3,4 millions de tonnes de marchandises, soit environ 7,5 % du trafic total des ports de Dakar, Abidjan, Takoradi, Tema, Lomé et Cotonou. Constituées pour l essentiel d importations de produits de consommation et d exportations de produits agricoles (coton principalement) elles sont appelées à croître au rythme de la croissance économique et de l augmentation de la population. En 1999, plus de 50 % du trafic de transit avec ces pays s effectuait par le seul port d Abidjan. Le solde était partagé entre Cotonou (19 %), Lomé (17 %), Dakar (11 %) et Tema (1 %), selon une répartition tenant à leur localisation géographique. Si la prédominance du port d Abidjan tenait à sa position géographique vis-à-vis du Mali et du Burkina Faso, elle était également liée à la qualité relative des liaisons routières et à l existence du chemin de fer reliant Ouagadougou à la capitale économique ivoirienne. Depuis 1999, l instabilité en Côte d Ivoire a progressivement décalé les flux commerciaux vers Tema et Lomé. Entre 2002 et 2003, le trafic de marchandises en transit entre Abidjan et les pays enclavés a été divisé par cinq. Les opérations avec le Burkina Faso sont passées de 390 000 à 15 000 tonnes. Alors qu en 1998, le Burkina Faso exportait 80 % de son coton par Abidjan, en 2003 aucune exportation burkinabé n a été enregistrée dans le port ivoirien La crise ivoirienne a finalement montré en accéléré la capacité des acteurs de la région à adapter l activité de transit aux circonstances et aux opportunités. A l avenir, les grands flux de transport connaîtront sans doute encore de tels mouvements de balancier ; non seulement pour contourner les foyers d instabilité politique, mais aussi pour exploiter les ports les plus compétitifs et rouler sur les routes les plus rapides et les moins coûteuses. Le grand défi des couloirs de transport en compétition sera de maintenir la qualité de leurs infrastructures dans la durée. De ce point de vue, la préservation et l entretien du capital routier joueront un rôle déterminant. Les camions surchargés détruisant l asphalte en quelques mois pourraient être de moins en moins bien acceptés 7, notamment par les pays côtiers soucieux d optimiser l accès à leurs ports. La pression pour le respect de la norme CEDEAO en matière de charge maximale des camions 8 pourrait être plus forte que par le passé. En échange, les transporteurs pourraient à leur tour exiger une plus grande fluidité du trafic et la disparition des taxes informelles. Enfin, le renouveau espéré du chemin de fer pourrait quant à lui détourner de la route une partie du transport des pondéreux. Corridors d'exportation du coton des pays sahéliens depuis le début de la crise ivoirienne Dakar Dakar 0 600 km MALI 210 000 t MALI 170 000 t Abidjan Exportations de coton A partir des pays sahéliens A partir des ports 240 160 Milliers de tonnes 80 20 125 000 t Abidjan 165 000 t Tema 1998 BURKINA FASO 2003 BURKINA FASO Lomé Cotonou Lomé Sources : Administrations portuaires ; SDV logistique internationale 1 000 t Cotonou < 10 000 tonnes 30 000 tonnes 60 000 tonnes 120 000 tonnes 2 000 t NIGER Douala Douala NIGER Bassins de production de coton Frontière CEDEAO TCHAD 90 000 t TCHAD 65 000 t 20 7 La construction d un km de route asphaltée coûte autour de 200 000. 700 /km devraient être dépensés chaque année pour en assurer l entretien courant. 8 11,5 tonnes par essieu.

Corridors de transit et de réexportation de marchandises dans la zone CEDEAO* N Dakar 1999 Flux de marchandises Milliers de tonnes MALI BURKINA FASO NIGER 1600 1200 800 400 200 800 600 400 200 100 NIGERIA Ports Dakar Abidjan Takoradi Tema Pays BURKINA FASO MALI NIGER Abidjan Tema Lomé Cotonou Cotonou Lomé NIGERIA 2002 2003 Dakar MALI NIGER Dakar MALI NIGER BURKINA FASO BURKINA FASO NIGERIA NIGERIA Abidjan Abidjan Tema Lomé Cotonou Takoradi Tema Lomé Cotonou * Selon les autorités du Nigeria, il n y a pas de transit par les ports du pays Sources : Autorités portuaires ; LARES ; Marchés tropicaux 21

T RANSPORT FERROVIAIRE : INVESTISSEMENTS PRIVÉS ET ESPOIRS MINIERS Il n existe pas de réseau ferré ouest-africain mais une dizaine de lignes qui, à une exception près au Nigeria, ne sont pas connectées entre elles. Les deux tiers des 10 000 km de voies ferrées sont un héritage de la période coloniale. A partir de la fin du XIXème siècle, des chantiers considérables sont mis en oeuvre : Dakar Saint-Louis, puis Dakar Bamako, Kumasi Tarkwa Accra, Lagos Ibadan, etc. Dans les années trente, la plupart des grandes lignes que l on connaît aujourd hui sont achevées. Conçues dans le but principal d asseoir le pouvoir colonial et d évacuer vers les métropoles les produits agricoles, elles resteront longtemps pour les Africains de l Ouest le seul moyen «moderne» de se déplacer sur de longues distances. Le transport ferroviaire de passager ne résistera pas longtemps à la mauvaise gestion des lignes et à la concurrence du réseau routier qui se développe à partir des années 70. De nos jours, si plus de 8 millions de personnes prennent le train chaque année dans l espace CEDEAO, les deux tiers de ce trafic sont à porter au crédit du «Petit Train Bleu» qui dessert les banlieues de Dakar. Avec plus d un million de passagers par an, le trafic ferroviaire à longue distance est aujourd hui peu significatif au Nigeria ; il a été divisé par 15 entre 1983 et 2001 sous l effet de la vétusté des rails et du matériel roulant. Partout où le voyageur a le choix entre le chemin de fer et la route, il opte généralement pour cette dernière. C est le cas du trajet Abidjan Ouagadougou qui dure 35 heures dans le meilleur des cas. Même là où la concurrence routière est faible, le transport de passagers par le train ne réussit pas à s imposer : entre Dakar et Bamako, une seule liaison par semaine et deux jours de voyage au minimum drainent à peine 150 000 passagers/an. Le trafic de marchandises semble en revanche avoir de l avenir. Les investissements importants consentis par de grandes entreprises internationales sur les axes ferroviaires régionaux (Abidjan Ouagadougou et Dakar Bamako) montrent que le secteur privé croit en la rentabilité de cet outil pour le transport de céréales et de produits alimentaires, d hydrocarbures, de coton ou d engrais et de produits chimiques. Si elles se révèlent concluantes, ces expériences pourraient ouvrir une nouvelle ère de transport ferroviaire après quatre décennies d assoupissement. La CEDEAO a engagé un important travail de faisabilité portant sur la réhabilitation du réseau existant et la construction de nouvelles lignes d interconnexion. Ce travail pourrait aider d éventuelles décisions de la part de nouveaux investisseurs privés, tout au moins sur les axes régionaux disposant des potentiels de trafic les plus importants. Mais en attendant, la seule réalité ferroviaire tangible en Afrique de l Ouest n est pas régionale ; il s agit des lignes nationales destinées à évacuer les minerais vers les ports et le marché mondial. Ces lignes charrient chaque année 25 à 30 millions de tonnes dont un tiers de fer en Mauritanie, autant de bauxite en Guinée et des volumes moins importants de bauxite et de manganèse au Ghana, de phosphates au Togo. Si il y a quelques années, les marchés mondiaux de ces produits offraient peu de perspectives encourageantes, les tendances haussières qui semblent se dessiner du fait de la demande asiatique pourraient rendre la construction de nouvelles lignes de chemin de fer attrayante pour des investisseurs. Voies ferrées existantes et en projet en Afrique de l'ouest N Nouâdhibou Praia Saint-Louis Dakar Nouakchott Rosso Kaédi Matam Tambacounda Zouérate Ansongo Voies ferrées Ecartement de 1,000 m Ecartement de 1,067 m Ecartement de 1,435 m Interconnexion en projet Sources : CEDEAO ; NEPAD ; Atlas de la zone franc en Afrique subsaharienne (1995) ; Japan Railway & Transport Review (mars 2000) Localités Frontière CEDEAO Dori Banjul Kayes Niamey Birni-NKonni Maradi Koulikoro Sokoto Sangarédi Ouagadougou Kaya Bamako Nguru Bissau Bougouni Dosso Kaura N'Djamén Namoda Fria Dabola Kano Kamsar Sikasso Zaria Bobo Dioulasso Maiduguri OCEAN Pama Tamale Parakou Minna Kaduna Kankan Conakry Marampa Ouangolodougou Kafanchan ATLANTIQUE Blitta Abuja Freetown Mts de Itape Lafia Man Ajaokuta Ngaoundéré Mano River Pobé Bong Kpalimé Ijebu Sanniquellie Berkwai Monrovia Ode Dimbokro Prestea Lagos Nkonsamba Buchanan Lomé Cotonou Onitsha Kumba Abidjan Accra Tema 0 300 600 km San Pedro Sekondi- Takoradi Port Harcourt Yaoundé GOLFE DE GUINEE Douala Mbalmayo 22

Voies ferrées et transport de marchandises en Afrique de l Ouest Sources : Atlas de la zone franc en Afrique subsaharienne (1995) ; Railways in Africa ; Afristat ; Marchés Tropicaux ; Federal Ministry of Transport (Nigeria) 23

L A FORTE CROISSANCE DU TRANSPORT AÉRIEN Le transport aérien ouest-africain ne représente que 0,3 % du trafic mondial passager comme du volume de fret et 10 % de l activité africaine. L évolution du trafic a cependant connu un développement récent remarquable : le nombre de passagers a été multiplié par 4 entre 1975 et 2003 (de 3,5 à 13,5 millions) et le volume de fret par 2 (de 100 000 à 200 000 tonnes). En ce qui concerne le trafic passager, la région compte une trentaine d aéroports internationaux dont 21 accueillent plus de 100 000 voyageurs par an. Seuls Lagos, Abuja et Dakar ont une activité réellement significative qui les place parmi les 15 plus grands aéroports africains 9. La répartition géographique est conforme aux densités de peuplement et d activité économique. Parmi les 10 premiers aéroports, on retrouve les trois grands pôles économiques du Nigeria et les principales capitales de la région. En ce qui concerne le fret, le paysage régional est encore plus contrasté. Seuls deux aéroports ont un trafic significatif : Lagos et Accra (50 000 tonnes chacun). Les échanges avec le marché mondial représentent la quasi-totalité du trafic aérien de marchandises. Les exportations sont essentiellement constituées de biens périssables (fruits et légumes, poissons) et les importations de biens de production (machines industrielles, informatique, télécommunication, etc.). Le coût élevé du fret aérien en fait un moyen de transport utilisable seulement pour les produits à très haute valeur ajoutée. Cette contrainte n ouvre pas de perspectives de développement des flux intra régionaux à court terme. Les voyages à l intérieur de la région (trafic domestique nigérian et trafic inter-états) représentent près de la moitié du trafic passager. Le tourisme fournit à lui seul 50 % des passagers en provenance ou en partance du reste du monde. En 2002, près de 3 millions de touristes ont fréquenté les aéroports ouest-africains, soit 6 millions de passages. L impact du tourisme peut donc être évalué à un peu moins de la moitié du trafic des aéroports de la région. En très forte croissance (le nombre de touristes a été multiplié par 2,2 entre 1990 et 2002), ce secteur dispose d un potentiel important de croissance de l activité aéroportuaire à moyen et long terme. Le tourisme est toutefois très inégalement réparti dans l espace régional. Six pays attirent à eux seuls (hors périodes de crise politique) la moitié des touristes visitant la région (Sénégal, Ghana, Côte d Ivoire, Burkina Faso, Cap-Vert, Mali). L activité aéroportuaire du Nigeria, essentiellement tournée vers les affaires, doit beaucoup au secteur pétrolier et à des échanges nationaux très significatifs. Sources : ASECNA ; ITA-Paris ; FAAN Nigeria 24 9 Le plus grand aéroport africain est celui de Johannesburg (12 millions de passagers). Le plus gros trafic passager du monde est à Atlanta (79 millions).

Trafic passager et fret aérien en Afrique de l'ouest Passagers 1975 Passagers 2003 - Fret 1975 Fret 2003 - Sources : ASECNA ; ITA-Paris ; FAAN Nigeria 25

26 L INTÉGRATION RÉGIONALE AÉRIENNE RESTE À FAIRE Avec 800 000 passagers en 2003, les voyages aériens entre les États de la région ne représentent que 6 % du trafic des aéroports ouest-africains. Seuls deux aéroports ont une activité relativement significative en la matière et peuvent être considérés comme des hub en direction des autres capitales ouest-africaines : - Abidjan : 350 000 passagers, 12 liaisons régionales directes. - Dakar : 200 000 passagers, 15 liaisons régionales directes. Avec moins de 90 000 passagers en provenance ou à destination d un aéroport situé dans un autre pays ouest-africain, Lagos fait plus figure de «passerelle» que de hub. La seule liaison régionale significative avec un aéroport ouestafricain est Accra (50 000 passagers), suivie de très loin par Abidjan (20 000), Douala (9 000), Dakar (6 000) et Bamako (1 000). Lagos est avant tout un aéroport tourné vers le reste du monde et vers son marché intérieur. En 2001 il accueillait à lui seul 1,9 million de passagers domestiques. Les autres aéroports nigérians ont une fonction principalement nationale : Abuja 1,3 million de passagers, Port Harcourt 700 000 et Kano 200 000. Au total, le trafic intérieur nigérian est six fois plus important que le trafic ouest-africain inter-états. Il fait figure de monde à part face au reste de la région à laquelle il n est finalement que très faiblement connecté. Respectivement deuxième et quatrième aéroports de l Afrique de l Ouest, Abuja (la «capitale» de la CEDEAO) et Port Harcourt, disposent de liaisons régulières avec l Europe mais ne sont reliés directement à aucune capitale de la région. La naissance de la compagnie Air Afrique rassemblant les anciennes colonies françaises dès le lendemain des indépendances 10 a probablement été l un des facteurs de ce développement étanche des espaces aériens du Nigeria et du reste de la région. La disparition de la compagnie inter-état en janvier 2002 et la libéralisation de l espace aérien africain un an plus tard, ont suscité la naissance ou la renaissance d une quinzaine de compagnies venant s ajouter aux très nombreuses compagnies nigérianes. Cette floraison recouvre des réalités très différentes allant de micro-compagnies à des sociétés propriétaires de plusieurs gros porteurs. En Afrique de l Ouest comme ailleurs, l avenir appartiendra aux compagnies capables de s organiser au sein d alliances Sud Sud et Nord Sud. Même s il est encore peu perceptible, ce processus est engagé et devrait en toute logique, déboucher sur un décloisonnement de l espace aérien ouest-africain et l émergence d un petit nombre de compagnies régionales et/ou africaines significatives. Principales liaisons domestiques au Nigeria N Source : FAAN Nigeria Lagos Nombre de passagers par an Entre aéroports > 500 000 passagers Kaduna 100 000 < 500 000 passagers 50 000 > 100 000 passagers Abuja Kano Port Harcourt Enugu Calabar 0 300 km Par aéroport 1.8 million passagers 600 000 passagers < 100 000 passagers Maiduguri 10 Dès octobre 1960, la conférence des États africains d expression française demandait au président Houphouêt Boigny d étudier la création d une compagnie réunissant Bénin, Burkina Faso, Centrafrique, Congo, Côte d Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo. Air Afrique naîtra officiellement le 28 mars 1961.

Espace aérien régional Passagers et connexions directes entre les aéroports ouest-africains N Entre aéroports (connexions directes) Nombre de passagers en 2003 * Par aéroport CAP-VERT Sal > 45 000 passagers 25 000 < 45 000 passagers 10 000 < 25 000 passagers 400 000 passagers 200 000 passagers Nouakchott MAURITANIE MALI < 10 000 passagers Frontière CEDEAO * ou selon disponibilité 100 000 passagers 50 000 passagers < 45 000 passagers SENEGAL NIGER Dakar GAMBIE Banjul GUINE BISSAU Bissau Bamako Ouagadougou BURKINA FASO Niamey N'Djaména TCHAD OCEAN Conakry GUINEE Bobo Dioulasso TOGO BENIN NIGERIA ATLANTIQUE Freetown SIERRA LEONE CÔTE D'IVOIRE GHANA Monrovia LIBERIA Abidjan Accra Lomé Cotonou Lagos Port Harcourt CAMEROUN 0 300 600 km Douala Yaoundé Sources : ITA-Paris ; amadeus.net GOLFE DE GUINEE 27

TÉLÉPHONE : L EXPLOSION DU MOBILE L utilisation des téléphones portables a connu en Afrique de l Ouest une croissance exponentielle depuis la fin du siècle dernier. Si dans les pays développés le taux d équipement est proche de son maximum, il demeure faible dans la région avec 8 millions de souscripteurs en 2003 soit 3 appareils pour 100 habitants contre 55 en Europe. Même si la croissance du taux d équipement au cours des dernières années est plus forte en Afrique de l Ouest que partout ailleurs dans le monde, les perspectives sont difficiles à cerner. D une part, une frange très importante de la population régionale ne dispose pas de revenus suffisants pour accéder à cette technologie. Mais d autre part, l achat d un téléphone portable est, pour un nombre croissant d Africains de N l Ouest, un investissement indispensable auquel on consent même s il représente une part importante du revenu. Le commerce à partir d une certaine échelle est une activité dans laquelle la possession d un Praia téléphone portable est un facteur de compétitivité Rosso indispensable (travail en réseau, connaissance des marchés). Une frange certes encore marginale des Dakar Saint-Louis Thiès artisans y accède également car l artisanat ouestafricain fonctionne lui aussi beaucoup en réseaux. Enfin, si jusqu à présent le marché ouest-africain de Mbour Banjul Bissau téléphones portables était principalement entre les mains de firmes européennes, des produits asiatiques beaucoup moins coûteux pourraient modifier la donne. Selon les professionnels, il est probable que ce secteur continuera de croître fortement même si les OCEAN ATLANTIQUE limites de cette croissance sont incertaines. Couverture GSM en Afrique de l'ouest (2005) Quoi qu il en soit, les opérateurs économiques de ce secteur considèrent que le marché ouest-africain est porteur comme en témoigne le fait que toutes les zones densément peuplées sont désormais couvertes par des émetteurs. Quant au téléphone fixe, «il suppose un paiement mensuel obligatoire, quel que soit le niveau d usage. Le mobile prépayé, une fois acquis, peut supporter une très forte variabilité de la consommation. Or, dans le contexte africain des petits consommateurs, où le revenu n est jamais totalement ni assuré, ni stable, la possibilité de supprimer les coûts fixes forme un avantage substantiel, même si on doit payer légèrement plus cher les communications» 11. L avenir du téléphone fixe pour le grand public semble donc compromis à moyen terme, au moins en ce qui concerne son usage individuel fortement concurrencé par les télé-centres. Il demeure cependant une condition importante de l accès à Internet. Zouérate Zone couverte par au moins un opérateur de téléphonie mobile Nouâdhibou CEDEAO Frontière > 2 millions Entre 1 et 2 millions Nouakchott Kidal Entre 500 000 et 1 million Entre 250 000 et 500 000 Kaédi Kiffa Agadez Tombouctou Entre 100 000 et 250 000 Gao et autres Louga Touba Mopti Kaolack Birni-NKonni Kayes Ségou Niamey Ziguinchor Bamako Ouahigouya Maradi Zinder Bafatà Koutiala Ouagadougou N'Djaména Sokoto Katsina Maiduguri Bobo Dioulasso Gusau Sikasso Zaria Kano Kousséri Kandi Kindia Kankan Kaduna Bauchi Odienné Korhogo Djougou Minna Jos Conakry Tamale Parakou Maroua Yola Sokodé Sarh Koidu Iseyin Oyo Abuja Garoua Freetown Ilorin N'Zérékoré Bouaké Atakpamé Oshogbo Makurdi Man Abengourou Ngaoundéré Yamoussoukro Okene Kpalimé Bohicon Ede Daloa Kumasi Ibadan Akure Enugu Monrovia Gagnoa Agboville Tema Onitsha Bamenda Divo Obuasi Cotonou Benin City Lomé Lagos Calabar Bafoussam Abidjan Accra Porto Warri San Pedro Sekondi- Port Harcourt Kumba Novo Bertoua Takoradi Yaoundé Sources : Compilation des statistiques des opérateurs GOLFE DE GUINEE Douala Edea 28 11 Union Européenne (2000) : Télécommunication, quels schémas réglementaires pour les pays africains à bas revenu?

Abonnés à un réseau de téléphone fixe et mobile Evolution du nombre d abonnés en Afrique de l Ouest N 1998 96 6 Source : Union Internationale des Télécommunications (UIT, 2005) 2 3 Mauritanie Mali Cap-Vert 16 3 21 Sénégal 4 4 Gambie 7 Burkina Faso 3 2 Guinée Bissau 1 6 Guinée Bénin 4 2 7 Sierra Leone 6 12 2 7 Togo Ghana 2 Côte d'ivoire Liberia 2 Niger 4 Nigeria 7 Cameroun 1 Tchad Dépenses moyennes par utilisateur de mobile 116 156 109 2003 Nombre d'utilisateurs pour 1 000 habitants Téléphone mobile Téléphone fixe CEDEAO Frontière Source : African Telecommunication Indicators (UIT, 2004) Cap-Vert 75 29 * Gambie 56 12 * 23 22 * Mauritanie 5 * Mali Sénégal 1 8 19 5 Guinée Bissau 14 3 Burkina Faso 34 74 Guinée 14 36 10 5 Sierra Leone 20 14 44 Bénin 1 2** Ghana Liberia Côte d'ivoire 12 Togo 2 2 * Niger 26 7 Nigeria 66 7 * Cameroun 8 2 * Tchad * Données 2002 ** Données 1998 Sources : Union internationale des télécommunications (UIT, 2004) ; World Development Indicators (Banque Mondiale, 2004) 29

I NTERNET : LA NOUVELLE DONNE DU CÂBLE 12 30 Aux espaces réels s ajoute et se superpose désormais le cyberespace tout à la fois impalpable et très concret puisqu il repose sur l existence de satellites, de câbles, de relais, de systèmes électriques, etc. Le développement du réseau Internet en Afrique de l Ouest a été particulièrement rapide. Totalement absente en 1994, la «toile mondiale» avait atteint l ensemble des pays de la CEDEAO en 1998, soit par le biais de satellites, soit par celui des câbles sous-marins. Entre ces deux vecteurs, les gouvernants africains doivent faire des choix en tenant compte des changements technologiques rapides, de la faiblesse de leurs budgets, de la globalisation. Ces choix ne peuvent s opérer au seul niveau national. Ils passent par des concertations au plan régional, voir continental. Virtuellement, les systèmes satellitaires Intelsat, Panamsat et New Skies sont accessibles de n importe quel point d Afrique de l Ouest. En pratique, les zones desservies dépendent de la volonté ou de la capacité d un opérateur (fournisseur d accès) d utiliser et de rentabiliser l accès au satellite. L exigence de rentabilité, qui est le corollaire de la privatisation des services internationaux et de la concurrence croissante, n est pas un facteur bénéfique pour la desserte de l Afrique. Si les tarifs de la liaison satellite ont tendance à décroître rapidement, les zones de solvabilité restent toujours faibles et concentrées sur les agglomérations urbaines. La dépendance des pays africains envers quelques entreprises a conduit à développer le projet RASCOM 13 qui devrait amener une meilleure appropriation du système. Mais ce projet entrera en compétition avec des systèmes satellitaires toujours plus nombreux. Au niveau mondial, les câbles optiques sous-marins véhiculent 80 % des communications vocales, fax et internet. Moins souples que le satellite, ils offrent des capacités plus importantes en terme de débit. En 1999, le câble Atlantis 2 relie le Sénégal et le Cap-Vert à l Amérique du Sud et à l Europe. Cette liaison de 12 000 km est connectée aux câbles Unisur (Brésil, Argentine, Uruguay) et Columbus-2 (Italie, Espagne, Portugal, Mexique, États-Unis) déjà existants. Inauguré en 2002, le câble SAT 3/WASC 14 relie quant à lui le Portugal à l Afrique du Sud en passant par les pays côtiers ouest-africains qui en sont copropriétaires : Sénégal, Côte d Ivoire, Ghana, Bénin et Nigeria. Grâce au câble SAT 3/WASC, le débit global en direction de la région augmente sensiblement. Il permet également à l Afrique de l Ouest d accéder au système mondial des câbles sous-marins et d être ainsi reliés aux autres continents, opportunité dont seuls le Sénégal et le Cap-Vert bénéficiaient auparavant. Les usages réels qui seront développés à partir de ces potentialités dépendront en grande partie de la stratégie mise en place par les opérateurs du câble. La connectivité Internet sera-t-elle réellement augmentée ou bien d autres services vont-ils être favorisés (téléphonie, télévision )? Selon certaines analyses, près de 80 % des revenus générés par les télécommunications africaines s échappent actuellement du continent, car le trafic entre deux pays africains passe quasi nécessairement par des nœuds internationaux gérés à l étranger. En établissant des routes directement entre les pays africains, le câble SAT 3/WASC permet d éviter l intermédiation d opérateurs extérieurs au continent. Si l on se place au niveau de l utilisateur final, il est envisageable que cela se traduira par une diminution des tarifs des services proposés (qu il s agisse de connectivité Internet ou de téléphonie) et potentiellement par une diversification de l offre. 12 Le texte de cette page est très largement repris de la thèse de doctorat de M. Eric Bernard «Le déploiement des infrastructures internet en Afrique de l Ouest» soutenue en 2004 à l Université de Montpellier III Paul Valery. 13 L Organisation Régionale Africaine de Communication par Satellite (RASCOM) a été créée en 1992 afin de mettre en place des services de télécommunications, notamment par satellite, pouvant couvrir les zones rurales aussi bien que les zones urbaines. Son objectif est également d assurer le développement des communications interurbaines au sein de chaque pays ainsi que les communications internationales entre pays africains. L organisation comporte 44 pays dont l ensemble des pays de l Afrique de l Ouest. 14 South Atlantic Telecommunications / West African Submarine Cable.

Les câbles sous-marins en Afrique Pays connectés à un câble Câble sous-marin (date mise en service) Point d'atterissement CEDEAO Frontière CAP-VERT Répartition des co-propriétaires du câble SAT-3/WASC/SAFE SAT-2 (1993) Portugal ATLANTIS 2 (1999) Dakar SENEGAL EURAFRICA (1992) Espagne Tétouan Casablanca MAROC SAT-3 / WASC (2002) France Alger ALGERIE ALGERIE Italie Bizerte TUNISIE BENIN CÔTE NIGERIA D'IVOIRE GHANA Brésil Abidjan AccraCotonou Lagos CAMEROUN Douala Libreville GABON Italie SEA-ME-WE 3 (1998) SEA-ME-WE 2 (Segment 2) (1994) LFON (1999) LIBYE Alexandrie Le Caire Suez EGYPTE Turquie Chypre FLAG (1997) EAU, Inde Djibouti DJIBOUTI Yemen Aden-Djibouti (1994) N Singapour, Australie, Hong-Kong, Japon Inde, Sri Lanka, Indonésie, Singapour Etats-Unis 14 % Europe 23 % Luanda Asie 17 % ANGOLA Inde, Malaisie Afrique 46 % MAURICE LA REUNION Propriétaires du câble SAT-3 Pays connectés au câble Pays non connectés au câble Câble SAT-3/WASC Câble SAT-3/SAFE AFRIQUE DU SUD Le Cap SAT-3 / SAFE (2002) Sources : Eric Bernard, Le déploiement des infrastructures internet en Afrique de l Ouest ; Alcatel 31

VERS UNE ÉCONOMIE OUEST-AFRICAINE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES Le parc actuel d ordinateurs personnels dans les pays de la CEDEAO est estimé à 2 millions d unités environ. Ceci représente un ordinateur pour 125 habitants contre, par exemple, 1 pour 5 en Espagne. Le nombre d utilisateurs d internet est sensiblement égal. En effet, un grand nombre de propriétaires d ordinateur n est pas raccordé à internet alors que beaucoup de Ouest-Africains accèdent à la «toile mondiale» dans les cybercafés dont le nombre est en forte croissance. Le développement de l accès à internet est conditionné à la fois par l investissement que représente l acquisition d un ordinateur (correspondant souvent à plusieurs années de revenu) et par la qualité et le coût de la connexion. Concernant le coût, la solution d avenir serait sans doute de construire des ordinateurs dans la région en quantité suffisamment importante pour permettre des économies d échelles. Des usines de montage existent déjà au Nigeria et une expérience est en cours au Sénégal. Dans tous les cas, seul le marché régional est viable. A défaut, la région pourrait, comme pour les automobiles, recourir de plus en plus aux importations de matériel de seconde main. A court terme, l irruption sur le marché régional d ordinateurs bas de gamme fabriqués en Asie du sud est également une hypothèse plausible. Quoiqu il en soit et comme partout dans le monde, le coût moyen d un ordinateur en Afrique de l Ouest continuera sans doute de baisser même si cette technologie restera hors de portée de la majorité. Les perspectives d internet en Afrique de l Ouest sont donc réelles, même si elles ne concerneront encore pendant longtemps qu une frange marginale de la population. Depuis quelques années, on assiste au développement des entreprises de télé-services. Ces entreprises travaillent pour des clients européens ou américains. Leur compétitivité repose à la fois sur l accès facile au binôme téléphone internet et sur le faible coût du personnel local. Il en existe déjà un certain nombre au Sénégal et au Cap-Vert. Elles sont spécialisées dans le traitement de fichiers, assurent la mise en page de nombreuses revues et publications qui sont ensuite imprimées à Paris ou Boston, offrent une assistance à distance à des clients étrangers (hot line), font de la traduction, etc. Les potentiels sont importants et devraient générer à l avenir une nouvelle économie ouest-africaine basée sur l exploitation des nouvelles technologies. Cependant, le rêve de l internet partout et pour tous n est pas en vue du fait de la faiblesse du revenu moyen en Afrique de l Ouest mais également pour des raisons qui dépassent largement le cadre strict des nouvelles technologies. Le déploiement territorial d internet est encore largement incomplet et le restera sans doute à moyen terme. Car internet ne se suffit pas à lui-même. Il a au minimum besoin d électricité et d un système de téléphonie fixe ; deux services qui sont encore loin d être accessibles sur l ensemble du territoire régional. La qualité de la connexion est en amélioration constante. A l exception de la Guinée Bissau, tous les pays de la CEDEAO ont connu une augmentation significative de leur bande passante 15 au cours des dernières années. Le câble sous-marin SAT-3/WASC et les câbles terrestres déjà installés ou en projet devraient accélérer ce processus. Le scénario d un accès facile à internet pour toutes les agglomérations grandes et moyennes de la région dans les années à venir est plausible. Reste la question du coût d accès. On peut espérer qu il diminuera à moyen terme si, comme dans les autres secteurs de l économie, le mouvement de libéralisation se poursuit. 32 15 Définie comme le débit supporté par une ligne de communication. Mais une même bande passante n a pas le même sens selon la taille de la population. Le Nigeria aurait besoin d une bande passante 344 fois plus importante que le Sénégal pour disposer du même ratio bits/habitant (qui représente la fraction théorique de la bande passante internationale disponible pour chaque habitant).

Internet et câbles fibre optique (2003) N Capacité des câbles sous-marins EUROPE EUROPE CAP-VERT MAURITANIE * AMERIQUE DU SUD CABLE ATLANTIS 2 SENEGAL GAMBIE * GUINEE BISSAU GUINEE * MALI * BURKINA FASO Source : telegeography.com NIGER * TCHAD * OCEAN ATLANTIQUE SIERRA LEONE * CÔTE D'IVOIRE GHANA * BENIN NIGERIA TOGO LIBERIA 0 300 600 km CAMEROUN Source : Union internationale des télécommunications (UIT, 2004) Bits téléchargés (par hab) 0.25 1 5 Câbles fibre optique Câble sous-marin SAT-3 Câble sous-marin ATLANTIS 2 Câble fibre optique posé Travaux en cours Câble en projet Utilisateurs d'internet (pour 1000 hab) < 2.5 2.5 < 5 5 < 10 10 < 25 SAT-3 / West African Submarine Cable (WASC) GOLFE DE GUINEE AFRIQUE DU SUD * Données 2002 CEDEAO Frontière > 25 33

Q UELQUES QUESTIONS D AVENIR Les cartes, les tendances et les analyses présentées dans les pages précédentes témoignent d évolutions parfois spectaculaires tout en soulignant les contraintes et les difficultés. Elles induisent un certain nombre de questions portant sur l avenir, dont quelques-unes sont ici abordées. Comment évoluera, en volume, la demande en infrastructures de communication? Dans les prochaines décennies, la population ouest-africaine sera beaucoup plus nombreuse, plus urbaine qu au tournant du XXI ème siècle. Comme aujourd hui, elle sera composée d une grande majorité de jeunes 16. Les responsables ouest-africains doivent donc s attendre à une forte augmentation des besoins en infrastructures de transport et en moyens de télécommunication. En outre, cette croissance de la demande devrait être beaucoup plus importante que la croissance démographique, car plus une société est urbaine et marchande, plus ses besoins en infrastructures sont importants. Une ville naissante est d abord un marché agricole. Les agriculteurs situés à proximité sont incités à commercialiser leurs productions. Un réseau de marchés villageois se met en place, animé par des commerçants ambulants qui se retrouvent une fois par semaine dans le marché de la ville. Des pistes apparaissent. Quelques-unes sont progressivement améliorées puis une route est construite. En grandissant, le pouvoir d attraction de la ville augmente. De nouvelles routes sont construites et suscitent à leur tour la construction de pistes pour les rejoindre. Puis l économie urbaine exprime la demande d être connectée aux villes plus lointaines. Le processus se poursuit ainsi et donne naissance à un maillage du territoire dont les points de jonction sont les centres urbains. Ce maillage irrigue l espace agricole. A cette demande fortement croissante dictée par le marché s ajoute la nécessité de désenclaver les zones rurales marginalisées. Quels sont les changements prévisibles dans la nature de cette demande? Pour débattre de cette question, deux éléments parmi d autres méritent d être mis en avant. La demande s exprimera de plus en plus au niveau régional. Dans les années 60 et 70, les zones de peuplement de l Afrique de l Ouest étaient des sortes d îlots séparés les uns des autres par de grands espaces plus ou moins vides. Avec le temps, ces zones de peuplement s élargissent et se connectent entre elles au-delà des frontières. Entre les pays côtiers du Golfe de Guinée et les pays sahéliens, le nombre de villes frontalières de plus de 50 000 habitants a presque triplé entre les années 60 et le début des années 2000. La mise en œuvre de politiques d infrastructures (électricité, routes, chemin de fer, téléphone, accès à internet) au seul plan national devient à la fois problématique et plus coûteuse qu une approche régionale porteuse d économies d échelle. La dimension régionale de ces politiques est sans doute appelée à être de plus en plus importante. Une demande très fortement croissante en termes de circulation de l information. Les études disponibles montrent que le développement de la téléphonie mobile est fortement corrélé à celui du commerce : plus on échange, plus le besoin de communiquer en temps réel est important. L accès à cette technologie devrait donc prendre une importance stratégique. La jeunesse de la population et l augmentation du nombre d urbains devraient amplifier le phénomène. La demande en termes d accès à internet devrait également s imposer comme un élément important. La satisfaction de cette demande suppose que le secteur de la téléphonie fixe soit rehaussé au rang des priorités. 34 16 45 % des habitants des pays de la CEDEAO ont moins de 15 ans, 57 % ont moins de 20 ans. Ces tranches d âges représentent respectivement 15 % et 25 % de la population des pays développés.

Comment assurer la mobilisation des investissements nécessaires? Pour répondre à la demande, des investissements considérables seront nécessaires. Des efforts très importants devront être consentis pour mobiliser des ressources localement et inciter la communauté internationale à accompagner le peuplement de la région par le financement d infrastructures. Conformément aux orientations du NEPAD, le secteur privé devrait être en mesure de jouer un rôle croissant. Mais l étroitesse des marchés nationaux est, à l exception du Nigeria, une contrainte majeure qui vaut aussi bien pour les télécommunications que pour le transport aérien, maritime et ferroviaire. A l horizon de vingt ou trente ans, la croissance démographique, même forte, ne changera pas fondamentalement cette donnée. Le marché régional doit donc être mis en état de fonctionnement. Notamment par la mise en application du principe de libre circulation des personnes et des biens, par une coopération commerciale et monétaire renforcée au sein de la CEDEAO et par la mise en œuvre de décisions déjà prises en matière de libéralisation du transport aérien. La pression en faveur de la traduction dans les faits de ces décisions politiques devrait être de plus en plus forte. Le nombre d Africains de l Ouest vivant, produisant et commerçant à proximité d une frontière, croîtra aussi rapidement que la population totale. Les interdépendances entre les zones de production agropastorales sahéliennes et les grands centres de consommation côtiers s accentueront. Sur un plan plus politique, la décentralisation progressera vers plus de maturité et incitera les élus locaux frontaliers à dialoguer entre eux et à promouvoir le développement d espaces économiques transnationaux. Devant la croissance des opportunités économiques régionales, le secteur privé exercera lui aussi une pression grandissante. nouvelle exprimée par des villes ayant souvent doublé de population en quelques années 17 et par des villages que les habitants ne reconstruisent pas nécessairement à l endroit où ils étaient situés avant le conflit 18. Enfin, comme l a montré la crise ivoirienne, les conflits peuvent provoquer des mouvements de balanciers brutaux dans les grands flux commerciaux régionaux. Outre le fait que ces secousses sont déstabilisantes pour les opérateurs privés, elles provoquent un engorgement au moins temporaire de certains couloirs de transport et dans de nombreux cas la dégradation rapide du réseau routier. Au-delà des considérations humaines et humanitaires évidentes, la préservation de la paix et de la sécurité est aussi, d un strict point de vue technique, le prérequis permanent pour aborder les enjeux des transports et des télécommunications en Afrique de l Ouest. Densification du peuplement en Afrique de l'ouest L hypothèque de l instabilité et des conflits L exemple récent de la Sierra Leone et du Liberia a confirmé l impact destructeur d un conflit sur les infrastructures. Même lorsque ces dernières ne sont pas directement détruites, elles finissent par disparaître faute d entretien. D autre part, les conflits accélèrent les mutations de peuplement. Ils provoquent l exode des populations rurales vers les villes ainsi que des migrations internationales forcées. Une fois la paix rétablie, l enjeu n est pas seulement de reconstruire les infrastructures, il est également de répondre à une demande Densité de population supérieure à 50 hab/km2 en 2000 Peuplement en voie de densification Source : Club du Sahel et de l Afrique de l Ouest (2005) 17 La population urbaine de la Sierra Leone est passée de 40 à 60 % de la population totale en 10 ans de conflits. 18 En Sierra Leone, on assiste à la création de gros villages, plus près des routes et plus près des villes. Les agriculteurs y voient une solution de sécurité que ne leur apportait pas un habitat dispersé. 35

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REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont bien voulu nous aider dans la recherche d informations et de statistiques ayant servi à la réalisation de cet atlas : AMOUZOU Dovi (Mission Economique de Lagos - DREE - Nigeria) BALAMI Dahiru Hassan (Université de Maiduguri, Nigeria) BOLOUVI Michel (Sud Communication, Niger) CHAM Baboucar (Banjul International Airport, Gambie) CHEIFFOU Amadou (International Civil Aviation Organisation, Western and Central African Office, Sénégal) COZIER Thierry (Délégation de la Commission Européenne, Mali) D ANGELO Grégory (Mission Economique de Lagos - DREE - Nigeria) DIAGNE Ababakar Sadir (ASECNA, Sénégal) DIOP Charles (International Civil Aviation Organisation, Western and Central African Office, Sénégal) DIOUF Ameth (ASECNA, Sénégal) DEMBELE Ousmane (Université d Abidjan-Cocody, Côte d Ivoire) ESHUN John (Contact du Club du Sahel et de l Afrique de l Ouest, Ghana) GANSARE Sanni (LARES, Bénin) GELOES Ronan de (BIVAC international, Tchad) GIBIGAYE Moussa (LARES, Bénin) GILLET Nathalie (Marchés tropicaux et méditerranéens, France) GRASDEPOT Olivier (Délégation de la Commission Européenne, Cameroun) LUNEAU Naïg (ISEMAR, France) NOI Eric T (Ghana Civil Aviation Authority, Ghana) NZEKWU Sylvia (Contact du Club du Sahel et de l Afrique de l Ouest, Nigeria) OUEDRAOGO Benoît (Contact du Club du Sahel et de l Afrique de l Ouest, Burkina Faso) PAYA Fabrice (Délégation de la Commission Européenne, Guinée) POIRSON Anne-Claire (Ambassade de France, Tchad) PRADELLE Jean-Marc (Ambassade de France, Mauritanie) RIEMBAULT Paul (Délégation de la Commission Européenne, Tchad) SOULE Bio Goura (LARES, Bénin) TOURRET Paul (ISEMAR, France) 39