Monash University, Melbourne



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Transcription:

Gwendoline Delepierre!!!!!!!! 2012-2013 Rapport de Séjour dʼetudes Monash University, Melbourne

SOMMAIRE Introduction... p. 1 Lʼaspect académique : étudier à Monash University " Premier Semestre... p. 2 " Deuxième semestre... p. 3 " " Lʼextra-scolare : travailler en Australie... p. 4 Vivre en Australie " Un système universitaire différent... p. 5 " Monash et son campus... p. 6 " Un mode de vie différent?... p. 8 Les apports de mon année " Sortir de Sciences Po... p. 9 " Pourquoi Monash était le bon choix... p. 10 " Une année à lʼétranger, mais surtout une année en Australie... p. 12 Conclusion... p. 12 Annexes " Préparer son départ... p. 14 " En arrivant... p. 15 " Budget... p. 16 " Voyages... p. 16

Introduction! Jʼai toujours voulu partir loin. A tel point que la troisième année à lʼétranger a été lʼune des raisons qui mʼont incitée à me tourner vers Sciences Po. Et dès les premiers stades de réflexion sur ma destination de 3A, je savais que je voulais aller en Australie. Cʼétait une idée fixe : lʼaustralie et ses grands espaces vides, ses plages, ses déserts. LʼAustralie pour ses paysages donc, mais aussi pour son mystère : cʼétait un pays qui mʼavait toujours fait rêvé, mais dont je ne savais finalement presque rien. Dʼun point de vue plus pragmatique, lʼaustralie correspondait aussi à ce que jʼespérais pour ma 3A : je voulais avant tout un pays anglophone, pour une immersion totale. Mais jʼespérais aussi un peu dʼexotisme : je voulais une destination plus originale que le Royaume-Uni ou les Etats-Unis, mais dont le choc culturel ne serait pas trop violent. LʼAustralie, avec la Nouvelle-Zélande, semblait donc le choix idéal. Pour ce sui est du choix de la ville, puis de lʼuniversité, cela sʼest fait pour moi plus ou moins au hasard. Nʼayant aucun projet professionnel précis et souhaitant profiter de cette année pour mʼouvrir à lʼinconnu et découvrir un maximum de choses, je nʼavais pas vraiment de préférence quant à lʼendrot où jʼallais atterrir, à condition que ce soit en Asutralie. Jʼai finalement eu mon troisième choix, et il sʼest avéré quʼil mʼa beaucoup mieux convenu que ne lʼaurait pu les deux premiers. On nous présente toujours la 3A comme la meilleure année de notre vie. Cette année aura certainement été une des plus belles pour moi, et Monash University y aura été pour beaucoup. Lʼaspect académique : étudier à Monash University! Etant partie en 3A sans aucun projet professionnel et avec seulement une vague idée du master vers lequel je pensais mʼorienter, je ne faisais pas partie de ceux qui choisissent des cours qui correspondent exactement à ce quʼils ont besoin de faire. Au contraire, je voyais plutôt ma 3A comme une occasion de faire quelque chose de complètement différent : prendre des cours que je nʼaurais pas pu suivre à Sciences Po, découvir quelque chose dʼautre avant le master et les choses sérieuses. Jʼai donc un peu touché à tout, choisissant des cours parfois improbables, souvent peu conventionnels ou ayant peu à voir avec Sciences Po.! 1

! Premier semestre : ATS1259 - Australian Idol: Exploring contemporary Australia Ce cours proposé exclusivement aux étudiants en échange a été de loin mon préféré au premier semestre. Le contenu est varié et complet, puisquʼil aborde des sujets tels que lʼattachement des Australiens aux sports, aussi bien que lʼaspect juridique de la question aborigène. Les enseignants sont très impliqués et compréhensifs à lʼégard des internationaux. De nombreuses sorties sont organisées, comme un week-end à Sydney, un match de footy (le foot australien) ou encore un séjour de cinq jours à Broken Hill, dans le New South Wales, pour découvrir lʼesprit de lʼoutback australien. Bref, un cours intéressant et facile à valider, puisque les questions de lʼexamens sont annoncées à lʼavance. ATS1339 - Describing Language and Communication Jʼai trouvé ce cours dʼintroduction à la linguistique particulièrement intéressant, bien quʼil demande énormément dʼinvestissement. Si les quelques semaines consacrées à la syntaxe peuvent paraître inutile à un étudiant français qui, contrairement aux Australiens, connaît depuis des années les règles de grammaire les plus basiques (et se retrouve entouré dʼétudiants qui découvrent ce quʼest un complément), la partie phonétique constitue en revanche un véritable défi. Difficile en effet de retranscrire les subtilités dʼun accent quʼon a parfois même du mal à comprendre! Jʼai cependant trouvé fascinant de découvrir et dʼanalyser comment différents dialectes fonctionnent, et comment des mécanismes qui nous paraissent évidents peuvent être très différents dans une autre langue. ATS2399 - The Self and Others: Identity and the Experience of Difference in the 21st Century Jʼai été grandement déçue par ce cours, qui se contente trop souvent de survoler quelques concepts de psychologie très basique, sans aller au-delà. Le professeur essaie de faire participer les élèves au maximum, ce qui résulte la plupart du temps dans des débats creux ou lʼénonciation dʼune succession de lieux communs. La forme des devoirs mʼa également déplue. En effet, le major essay doit prendre la forme dʼun dialogue entre deux théoristes, ce qui interdit toute réflexion personnelle sur les sujet ; et le dernier devoir consiste à un essai en groupe, mais qui se fait en classe : chacun rédige sa partie avant de mettre le tout en commun. Jʼai vraiment trouvé que ce cours manquait dʼintérêt, et je nʼai pas eu lʼimpression dʼy apprendre quoi que ce soit dʼintéressant.! 2

ATS2604 - Arthur: History and Myth Bien que jʼai apprécié ce cours, jʼai été quelque peu déçue par le peu de place accordée à la légende. Jʼespérais avoir lʼoccasion dʼétudier quelques-unes des nombreuses versions de la légende des chevaliers de la Table ronde et dʼétudier leurs différences pour voir lesquelles sont plus proches de la réalité. Mais il sʼagit vraiment dʼun cours dʼhistoire, et cʼest là-dessus que lʼaccent est mis. Plus particulièrement, il est en réalité mis sur lʼhistoire de la construction de la légende. Il sʼagit donc surtout dʼétudier des textes et leurs auteurs, plus que de se pencher sur lʼhistoire dʼarthur en elle-même. Cela reste cependant un cours intéressant, et je ne regrette pas de lʼavoir suivi.! Deuxième semestre : ATS1281 - Understanding Crime Jʼai beaucoup aimé ce cours, qui a été sans hésiter mon préféré. Jʼai trouvé cette introduction à la criminologie particulièrement intéressante, en particulier la première partie sur les nombreux facteurs biologiques et psychologiques qui peuvent influencer le comportement criminel davantage que les aspects socio-culturels. La charge de travail est elle aussi raisonnable, puisque lʼessentiel de la note finale est concentrée dans lʼexamen ainsi que dans un mémoire de recherche. Le fait que ce soit un cours de première année, en revanche, implique quelques séances de présentation de la bibliothèque ou dʼexplications sur comment rédiger un essai relativement peu utiles. ATS1305 - Contemporary Film Studies Nʼayant pas la moindre idée ce quʼétait lʼétude du cinéma, jʼignorais à quoi mʼattendre en mʼinscrivant à ce cours. Mais je lʼai trouvé très bien construit et enrichissant. Jʼai trouvé intéressant de découvrir les techniques cachées derrière des images auxquelles lʼon fait généralement à peine attention, et lʼanalyse de scène mʼest apparue comme étonnamment facile à réaliser. Le cours comportait également une séance de visionnage par semaine, et si je nʼai pas apprécié tous les films que jʼai eu à regarder, jʼai aussi eu lʼoccasion dʼen découvrir certains qui mʼont beaucoup plu. Lʼambiance des tutorials était très détendue, et il sʼagissait plus souvent de jeux éducatifs que de véritable classe.! 3

ATS1903 - Introducing Literature: Ways of Reading Ce cours a été sans aucun doute ma plus grosse déception de cette année. Les cours de littérature mʼayant manqué depuis mon entrée à Sciences Po, je mʼy étais inscrite avec enthousiasme. Mais, si les lectures proposées ont été intéressantes quoi quʼextrêmement classiques et attendues, jʼai trouvé que le cours magistral manquait particulièrement dʼintérêt. Quant aux tutorials, ils consistaient généralement en analyses de texte linéaires qui restaient le plus souvent très superficielles, quand ils ne tournaient pas en cours de grammaire. Ce cours sʼest donc avéré être une grosse déception, dont le niveau était généralement inférieur à un cours de littérature au lycée. ATS2517 - Introduction to Fiction Writing Je nʼétais initialement pas inscrite à ce cours, que je nʼai choisi quʼaprès la deuxième semaine, quand je me suis rendue compte que le cours que jʼavais initialement choisi était en réalité destiné aux étudiants en musique. Jʼavais déjà suivi deux ateliers artistiques dʼécriture créative à Sciences Po, et il me semblait intéressant de voir ce que la version australienne pouvait donner. La différence majeure, cʼest quʼil sʼagit ici dʼun cours complet, avec lecture et tutorial. Le cours magistral cependant, mʼa semblé relativement inutile : le professeur se contentait la plupart du temps dʼénoncer des lieux communs ou de parler de son propre travail dʼécrivain. Quant aux tutorials, ils représentaient beaucoup de travail : outre les nombreux readings à faire chaque semaine et les quelques exercices dʼécriture à faire en classe, la note finale reposait non seulement sur lʼécriture dʼune nouvelle, mais aussi dʼune exégèse censée lʼaccompagner et expliquer certains choix par rapport à ce qui avait été étudié en classe. Ainsi, ce cours a nécessité beaucoup dʼinvestissement, pour un apport personnel relativement faible.! Lʼextra-scolaire : travailler en Australie! Etre inscrit à quatre cours par semestre correspond généralement à environ une douzaine dʼheures de cours par semaine. Même en ajoutant à cela les nombreuses heures passées à faire les readings ou à dédiger des essais, lʼemploi du temps dʼun étudiant en échange à Monash comporte de nombreux trous. Dʼautre part, le coût de la vie en Australie est tellement élevé que trouver un travail semble quasiment obligatoire.! 4

! Beaucoup répètent quʼil est extrêmement facile de trouver un petit boulot en Australie. Ce nʼest pas forcément vrai. Sʼil est indubitablement plus facile de trouver un emploi étudiant quʼen France, la compétition est nombreuse, en particulier sur le campus ou aux alentours de lʼuniversité : les campus de Monash étant plus ou moins au milieu de nulle part, tous les étudiants cherchent un travail dans les environs. Ainsi, la plupart des cafés, restaurants et autres nʼembauchent pas sans expérience. Il en est généralement de même pour les emplois de vente, qui sont difficilement accessibles à ceux qui ont un CV léger. Or, comme la plupart des Australiens ont commencé à travailler au lycée et ont généralement multiplié les jobs en tous genres quand ils arrivent à lʼâge de 20 ans, trouver un travail quand on nʼa pas dʼexpérience peut sʼavérer difficile.! Pour ma part, après avoir cherché plus ou moins efficacement pendant mes premiers mois ici, jʼai fini par être embauchée pour mʼoccuper dʼune petite fille de deux ans quelques après-midi par semaine. Ses parents, véritables francophiles, cherchaient pour la surveiller quelquʼun capable de parler français, espérant que leur fille apprendrait la langue de cette façon. Cʼétait pour moi lʼemploi parfait : pas trop fatigant, pas trop répétitif et avec un salaire horaire défiant toute concurrence. Le seul problème était que je ne savais jamais à lʼavance combien dʼheures jʼallais faire : on pouvait avoir besoin de moi pour un total dix heures une semaine, et à peine deux heures la semaine suivante. Difficile de prévoir quoi ce soit dans ces conditions, y compris dʼétablir un budget. Vivre en Australie! Un système universitaire différent! Au premier abord, le format des cours peut sembler similaire à celui de Sciences Po. La plupart des cours se composent en effet dʼun lecture, un cours magistral, et dʼun tutorial, lʼéquivalent de nos conférences de méthode, par semaine. Les cours sont toutefois moins longs : les tutorials durent un peu moins dʼune heure, et il nʼest pas rare que le cours magistral soit dʼune heure ou une heure trente.! Si les cours magistraux ressemblent plus ou moins à ce à quoi lʼon peut être habitué à Sciences Po, la ressemblance entre les deux systèmes sʼarrête là. Les tutorials ont peu à voir avec nos confs. Tout dʼabord, les tutors sont généralement très jeunes : il sʼagit la plupart du temps de graduate students ayant fait à peine quelques années dʼétudes dans le domaine quʼils enseignent. En conséquence, certains portent relativement peu dʼintérêt à leur tutorial, et il arrive même quʼils nʼaient quʼune vague idée du contenu du cours magistral.! 5

! La structure des tutorials est également très différente de celle de nos conférences de méthode. Les présentations orales sont généralement assez rares, et les tutorials apportent rarement des informations supplémentaires par rapport au cours. Ils se basent presque toujours sur les lectures obligatoires que les élèves sont censés effectuer chaque semaine. Ces lectures sont censées entraîner une discussion argumentée parmi les étudiants autour du sujet du cours. De façon générale, cependant, peu dʼétudiants ont réellement lu les textes, et les discussions ont tendance à partir un peu dans tous les sens. En conséquence, les tutorials ont tendance à être très désordonnés et généralement peu productifs : chacun y donne son avis ou parle dʼexpériences personnelles qui nʼont parfos rien à voir avec le sujet initial, et rares sont ceux dont on sort en ayant lʼimpression dʼavoir véritablement appris quelque chose de nouveau.! Le rapport aux professeurs nʼa lui non plus rien à voir avec ce à quoi un étudiant français est habitué. Les enseignants sont en effet très amicaux et facile dʼapproche. Ainsi, les étudiants appellent généralement par leur prénom non seulement les tutors, mais même les lecturers ; et les échanges, verbaux comme par e-mails, sont toujours extrêmement décontractés.! Enfin, les examens sont de façon générale beaucoup moins stressants quʼà Sciences Po. Tout dʼabord, tous les étudiants disposent dʼau moins une semaine complète de révision. Aucun de mes examens nʼa duré plus de deux heures, et souvent les lecturers donnent au préalable des pistes quant à ce sur quoi lʼexamen va porter.! De la même façon, les essais à rendre sont généralement plus courts que ce à quoi Sciences Po nous a habitués : ils dépassent rarement 2000 mots. La notion de structure est également baucoup moins stricte ici : oubliées les deux parties et deux sous-parties, les étudiants australiens ont pour habitude, à la mode américaine, de développer leur pensée au fur et à mesure de lʼécriture de leur devoir, au fil des paragraphes. Les professeurs sont en revanche beaucoup plus à cheval sur les sources citées dans les devoirs : pour un essai de 2000 mots, les étudiants sont censés citer au moins une dizaine de sources différentes, ce qui laisse très peu de place pour le développement dʼarguments personnels.! Monash et son campus! La plus grande différence entre Monash et Sciences Po est sans aucun doute le campus. Lʼuniversité de Monash a plusieurs campus, dont deux dans la régions de Melbourne. La plupart de mes cours se sont déroulés sur le campus de Clayton, un des plus grand campus dʼaustralie.! 6

! Et en effet, au premier abord, le campus ressemble plus à une petite ville quʼà une université. Il est cependant très bien organisé et, sʼil faut plus de 20 minutes pour le traverser dʼun bout à lʼautre, il est difficile de sʼy perdre. Tout ce qui est boutiques, restaurants et autres lieux de prestations (coiffeur, banques, poste, cabinet médical et même agence de voyage) sont regroupés dans un même bâtiment, le campus centre. La plupart des bâtiments sont attribués à une faculté, ce qui fait que les étudiants ont généralement leurs cours répartis entre quelques bâtiments seulement, et nʼont pas à courir dʼun bout à lʼautre du campus entre chaque cours.! La taille de ce campus présente cependant de nombreux avantages. Outre lʼaspect pratique de tout ce qui est accessible dans le campus centre et évite ainsi aux étudiants de devoir faire des kilomètres pour aller chez le médecin ou à la banque, cʼest également un campus très agréable en raison de ses nombreuses pelouses et espaces verts, que la clémence du temps rend accessibles un bonne partie de lʼannée.! Cette auto-suffisance du campus de Clayton est en réalité presque indispensable en raison de sa localisation. En effet, si Clayton est toujours considéré comme une banlieue de Melbourne, le campus est en réalité loin de la ville, et plus ou moins au milieu de nulle part. Le système de transport en commun peu efficace rend Melbourne relativement difficile dʼaccès, en particulier le soir et le week-end. La vie sur le campus de Clayton nʼa donc rien à voir avec celle dʼun étudiant de Sciences Po, habitué à avoir ses cours en plein centre-ville de Paris. Au contraire, le campus de Clayton apparaît comme un îlot de verdure, loin des préoccupations urbaines.! Le campus centre du campus de Clayton! 7

Un mode de vie différent?! La première différence à laquelle je me suis heurtée en arrivant a bien évidemment été la langue. On a beau sʼy attendre et croire que lʼon y est préparé, ne parler quʼanglais tout le temps est au début assez destabilisant. Nʼayant aucune idée de ce à quoi pouvait ressembler lʼaccent australien avant dʼarriver, jʼai eu, les premières semaines de mon séjour, du mal à le comprendre. Leur accent est en effet très particulier, et les Australiens ont tendance à parler relativement vite, et à utiliser de nombreuses expressions de slang, pas toujours évidentes à décrypter pour les noninitiés. Il mʼa par exemple fallu un moment avant de comprendre que le mot arvo était une abréviation pour afternoon. Mais je me suis très rapidement rendue compte que la barrière de la langue nʼen était pas vraiment une. Je me suis très vite habituée à ma réalité australienne et au bout de quelques semaines, non seulement je comprenais tout ce quʼon me disait mais je me suis naturellement mise moi-même à utiliser des expressions australiennes en permanence, au point de ne plus savoir les différencier de lʼanglais britannique ou américain.! A mon arrivée, jʼappréhendais une différence culturelle trop importante pour réussir à mʼintégrer complètement. Mais ça nʼa pas été du tout le cas. Nourris aux mêmes films, séries télés et sites internet, les jeunes du monde entier ont fini par développer une sorte de culture étudiante commune, qui fait quʼil est très facile de se sentir à sa place parmi des jeunes de lʼautre bout du monde.!! Il y a tout de même une différence de profil entre lʼétudiant australien et lʼétudiant français. De façon générale, les Australiens que jʼai rencontrés mʼont paru plus indépendants que la majorité des étudiants français. Financièrement, tout dʼabord : à quelques rares exceptions près, tous les étudiants en Australie sont financièrement indépendants de leur parents. Si ceux qui vivent encore dans leur famille peuvent se permettre de se contenter dʼune quizaine dʼheures, ceux qui ont un loyer à payer doivent travailler parfois plus de trente heures par semaine. Souvent leur job devient leur occupation principale, et les quelques heures de cours quʼils ont en dehors de ça apparaissent comme secondaires. Le campus de Clayton étant géographiquement relativement isolé, la plupart des étudiants ont égalment leur propre voiture.! Les étudiants australiens bénéficient également dʼune certaine indépendance quant à leurs études : de nombreuses combinaisons sont disponibles pour permettre à chacun dʼétudier ce qui lui convient ; il est assez facile de changer dʼavis après une année ou deux et dʼêtre transféré dʼune faculté à lʼautre. De la même façon, nʼimporte qui peut prendre une année sabbatique sur demande, ou décider de suivre moins de cours par semestre en contrepartie dʼune année dʼétudes supplémentaire.! 8

! Cette maléabilité des parcours universitaires reflète assez bien la mentalité australienne. En effet, lʼidée que lʼon a tendance à se faire de lʼaustralien décontracté qui ne sʼen fait pas pour grand chose est loin dʼêtre un stéréotype. Les Australiens sont extrêment accueillants et abordables. Oubliées les bousculades dans le métro, ici on vous tient la porte pour vous laisser entrer dans le train. Si lʼon vous trouve perdu dans la rue, les passants sʼarrêteront tout naturellement pour vous aider à trouver votre chemin, voire vous accompagner dans la bonne direction. Montée dans un bus au hasard lors de mon deuxième jour en Australie, le chauffeur sʼest détourné de sa route habituelle pour me conduire là je voulais aller. De façon générale, lʼatmosphère en Australie est à la bienveillance : on vous accueillera toujours avec un sourire et une forme de familiarité typiquement australienne. Les apports de mon année! Sortir de Sciences Po! Je nʼai jamais envisagé ma 3A comme une expérience principalement académique. Nʼayant aucun réel projet professionnel avant de partir, je ne la voyais pas comme un moyen de me rapprocher de mes objectifs mais plus comme lʼoccasion de prendre du recul. Sciences Po a beau être une école formidable qui nous offre des savoirs extrêmement variés, sa communauté a parfois tendance à agir comme une bulle : entourés de Sciencespistes, on a parfois tendance à développer les mêmes réactions, les mêmes idées, les mêmes réflexes. Lʼesprit communautaire est quelque chose que jʼapprécie énormément à Sciences Po, mais qui a tendance à influencer un peu trop ma façon de penser. Après deux ans rue Saint Guillaume, jʼavais vraiment besoin de faire face à un contexte différent pour prendre un peu de recul et réfléchir à ce que je voulais vraiment faire.! Jʼai donc profité de mon année pour faire plein de choses différentes et étudier des matières que je nʼaurais pas eu lʼoccasion dʼaborder à Sciences Po. Certaines mʼont énormément plu, certaines mʼont déçue. Mais je nʼen regrette aucune. Je trouve quʼil est important de sortir un peu de son cadre dʼétudes parfois, pour être capable de garder une certaine perspective. Bien sûr, je nʼai jamais eu lʼintention de poursuivre mes études en film studies, mais jʼai tout de même trouvé ce cours passionnant. Si lʼobjectif du collège universitaire est la pluridisciplinarité, alors jʼaurais vraiment joué le jeu.! 9

! Cette année mʼaura quand même aidée à me décider quant à un master. Jʼétais partie avec une vague idée de mʼorienter vers les ressources humaines, et les cours de criminologie et psychologie que jʼai suivis cette année mʼont confortée dans lʼidée que je voulais me tourner vers lʼhumain, mais dans un cadre plus concret, plus direct. Mais je crois que la chose la plus importante que Monash mʼaura apprise, cʼest quʼon a le droit de changer dʼavis. Je pars donc en master GRH, sûre de mon choix, mais convaincue que si un jour je me réveille avec une nouvelle passion, un nouveau projet de vie, il sera toujours temps de recommencer autre chose.! Enfin, prendre du recul veut aussi parfois dire mettre des kilomètres. Après deux ans à Paris et le confort de mes habitudes, être loin mʼa fait énormément de bien. Etre loin de Paris, tout dʼabord : prendre conscience de la chance que jʼai dʼy vivre, mais quʼil y a dʼautres modes de vie qui me conviennent tout autant. Etre loin de Sciences Po et de mes amis : sortir de cette petite bulle où lʼon a trop tendance à sʼenfermer, et réapprendre à voir la vie différemment. Partir loin, cʼest aussi sʼassurer que lʼon nʼa pas besoin de ces précieuses habitudes qui nous rassurent. Partir en Australie aura été lʼoccasion de me prouver que les choses sont souvent plus faciles que ce à quoi on sʼattend : se retrouver toute seule, sʼorienter dans une nouvelle ville, ouvrir un compte en banque ou se faire des amis, rien nʼaura vraiment été difficile. Partir à lʼautre bout du monde, finalement, cʼest comme déménager dans la ville dʼà côté. La seule différence, cʼest quʼon ne peut pas rentrer en cas de difficulté. Partir loin, cʼest avant tout apprendre à compter sur soi.! Pourquoi Monash était le bon choix! Monash University nʼétait pas mon premier choix. Comme pratiquement tous ceux qui envisagent Melbourne dans leurs choix de 3A, jʼavais mis Melbourne University avant. Non pas pour sa meilleure réputation en sciences humaines, mais tout simplement parce que le campus se situe en plein CBD, et non pas dans la lointaine banlieue. Et pourtant, je suis aujourdʼhui très contente dʼavoir été à Monash et non pas à Melbourne Uni.! Pourquoi? Parce que lʼisolement de Monash est la raison qui mʼa incitée à choisir de vivre sur le campus, et cela aura été la meilleure décision que jʼai pu prendre cette année. Rares sont ceux qui optent pour cette option, non pas parce quʼelle revient légèrement plus chère, mais parce que les étudiants cherchent souvent à se loger dans Melbourne, ou du moins plus près. Il est vrai quʼhabitant sur le campus de Clayton, je ne faisais lʼeffort dʼaller jusquʼà Melbourne que quand jʼavais une bonne raison. Je suis donc loin dʼavoir la même connaissance de la ville que les autres Sciencespistes partis avec moi. Et pourtant, le mode de vie urbain ne mʼa pas du tout manqué. Au! 10

contraire, après deux années de vie parisienne, jʼétais contente de pouvoir remettre un peu dʼespace et de verdure dans mon quotidien.! Vivre sur le campus est aussi lʼoccasion de sʼassurer une vie sociale toujours bien remplie. De nombreux événements sont organisés par chaque hall de résidence tout au long de lʼannée. Mais surtout, on est obligés de recontrer des gens. Chaque hall se composent dʼenrion 200 résidents, principalement des étudiants de première et deuxième année et des internationaux. Lʼambiance y est excellente, et lʼon connaît très rapidement tout le monde. Lʼesprit communautaire y est très présent, sans pour autant que lʼon soit forcés de vivre les uns sur les autres. Il est donc beaucoup plus facile de rencontrer des gens que lorsque lʼon vit dans une petite colocation - rarement avec des étudiants, à moins que ce ne soit dʼautres Français.! Mais surtout, vivre sur le campus mʼaura permis de me lier dʼamitié avec des Australiens, ce dont je nʼaurais pas vraiment eu lʼoccasion autrement. En effet, il est rare de vraiment se faire des amis pendant ses cours, et sʼil est facile de rencontrer des étudiants en échange puisque lʼuniversité organise un certain nombre dʼévénements pour faciliter les rencontres, et puisquʼeux aussi cherchent à se faire des amis, il est parfois beaucoup plus difficile dʼaborder les locaux, qui nʼont pas vraiment besoin de rencontrer de nouvelles personnes. Habiter sur le campus mʼaura permis de rencontrer des Australiens et de me lier dʼamitié avec eux. Vue depuis la fenêtre de ma chambre au premier semestre! 11

! Une année à lʼétranger, mais surtout une année en Australie! En partant en 3A, jʼavais la ferme intention de faire lʼexpérience de la vie en Australie, et pour moi, cela passait tout dʼabord par vivre avec des Australiens. Nombreux sont les étudiants en échange qui se contentent de rencontrer dʼautres internationaux - trop souvent originaires du même pays quʼeux. Si rencontrer des étudiants du monde entier est bien entendu une chance extraordinaire, le risque est de sʼenfermer dans une bulle internationale ; multiculturelle, certes, mais qui fait que leur année aurait été la même nʼimporte où ailleurs.! Jʼai fait tout mon possible pour éviter ça, et vivre sur le campus mʼaura permis dʼy arriver. Tous mes meilleurs amis sur place sont des Australiens, et jʼai lʼimpression dʼavoir découvert lʼaustralie à travers eux bien plus que par mes voyages. Jʼai eu ainsi lʼoccasion dʼaller chez les uns et les autres et de découvrir des endroits peu touritiques mais bien plus représentatifs de ce quʼest vraiment lʼaustralie. A travers eux, jʼai aussi eu lʼoccasion de rencontrer toutes sortes de gens venant de milieux extrêmement variés et de me confronter à des réalités très différentes.! Je crois que ce que cette année mʼaura surtout apporté, et qui me sera toujours utile, cʼest cette diversité. En partant à lʼautre bout du monde toute seule, jʼavais peur de ne pas réussir à mʼintégrer pleinement en raison de la différence culturelle. Et cela nʼa pas été du tout un problème. Je me suis intégrée très facilement à un groupe dʼamis très différents de mon entourage sciencespistes. De la même façon, en faisant des séjours dans les familles de cahcun ou en partant wwoofer en Western Australia, jʼai vécu avec des gens aux profils très différents et pourtant je ne me suis jamais sentie mal à lʼaise. Je crois quʼêtre capable de sʼentendre avec toutes sortes de gens tout en restant soi même est une qualité très utile dans la vie. Cʼest cette capacité dʼadaptation que jʼaurai principalement gagnée grâce à mon année en Australie. Conclusion! Après avoir passé des mois - voire des années - à rêver de sa 3A, après avoir entendu répéter des dizaines de fois que cela aller être la meilleure année de sa vie, au moment du départ la pression monte inévitablement : et si ça nʼest pas le cas? Si je me sens pas chez moi dans mon pays dʼaccueil? Si je nʼarrive pas à me faire des amis? Si je me retrouve tout seul pendant un an? Lʼimportant, cʼest de se rappeler que rien ne vient jamais à nous : cette année sera la meilleure de votre vie, à condition dʼen faire la meilleure année de votre vie. Jʼavais beaucoup dʼattentes quant à mon année en Australie, et mon expérience a pourtant surpassé toutes mes espérances. Parfois, il suffit de se laisser surprendre par la tournure que peuvent! 12

prendre les choses. Je croyais que mon année se résumerait surtout en termes de voyages et de découvertes, mais au moment de partir je ne peux penser quʼaux gens que jʼai rencontrés. Bien sûr, je me souviendrai des endroits fantastiques que jʼai parcouru, mais en repensant à mon année, je me rapplerai surtout de mes amis, de mon quotidien. Partir pour un an, cʼest vivre quelque part. Et après dix mois à Melbourne, je mʼy sens vraiment chez moi, et je nʼai aucune envie de rentrer. Comme lʼa dit T.S. Eliot, Home is where one starts from. Je nʼai plus quʼà espérer que ce début soit celui dʼune autre belle aventure. Brighton Beach Phillip Island! 13

Annexes! Préparer son départ! Faire son choix : Choisir sa destination de 3A est un processus qui peut sʼavrérer particulièrement stressant. Certains ont une idée très précise de ceux quʼils attendent de leur année à lʼétranger, dʼautres sont plus ouverts aux possibilités qui sʼoffrent à eux. Mais dans tous les cas, que lʼon obtienne son premier choix ou non, notre troisième année nʼest que ce quʼon en fait. Où que lʼon atterrisse, cʼest à nous de faire en sorte quʼelle soit ce que lʼon veut quʼelle soit. Là où lʼon est ne compte finalement pas autant que ce que lʼon y fait.! Les tests de langues : Les attentes de Monash en termes de niveau dʼanglais sont dans la moyenne : lʼuniversité demande de ses étudiants un score minimum de 6,5 à lʼielts ou de 90 au TOEFL. Les étudiants peuvent passer nʼimporte lequel des deux tests (ou les deux). LʼIELTS apparaît souvent cmme la solution de facilité : une session est organisée en Boutmy au mois de novembre, et la structure du test est généralement connue des élèves grâce au site de ʻRoad to IELTSʼ. Les étudiants qui craignent de ne pas obtenir un score suffisant peuvent passer le test plusieurs fois, ou passer les deux tests et ne communiquer que leur meilleur score.! Sʼinscrire à Monash : une fois lʼuniversité attribuée par la DAIE de Sciences Po, encore reste-t-il à être accepté par lʼuniversité. Le dossier pour Monash contient une lettre de recommandation, une lettre de motivation, les relevés de notes des deux premières années, ainsi quʼune pré-sélection des cours qui pourraient intéressser lʼétudiant. Les étudiants de Sciences Po peuvent chosir nʼimporte quel cours de la faculté des Arts (tous niveaux undergraduate confondus). Certains cours de certaines autres facultés peuvent également être chosisis, avec une dérogation préalable, généralement facile à avoir.! Visa et OSHC : Le visa pour lʼaustralie est extrêmement facile à obtenir. La démarche se fait en ligne et lʼobtention est généralement accordée en quelques jours (une dizaine maximum). Le visa étudiant temporaire coûte 500$, est valable un peu plus dʼun an et autorise lʼétudiant à travailler jusquʼà 20 heures par semaine. Tout étudiant en échange en Australie doit également sʼinscrire à lʼoshc, couverture médicale pour les étranger, qui prend en compte la grande majorité des dépenses médicales possibles.! Billets dʼavion : Les billets pour lʼaustralie sont relativement chers, mais abordables si lʼon sʼy prend suffisamment à lʼavance. Il nʼest pas nécessaire dʼattendre lʼacceptation officielle de sa candidature par lʼuniversité - celle-ci nʼarrive généralement quʼau dernier moment, et à moins de! 14

problèmes majeurs il nʼy a aucune raison pour ne pas être accepté. Le plus important est de vérifier combien de bagages sont autorisés par la compagnie aérienne : pour le même prix, une compagnie peut deux bagages de 20 kilos au lieu dʼun seul, ce qui peut sʼavérer décisif au moment de faire ses bagages.! En arrivant! Logement : Le choix le plus décisif de ma 3A a sans conteste été celui du logement. Jʼai opté pour une chambre sur le campus, ce qui mʼa évité dʼavoir à cherché un logement en arrivant, et je ne lʼai absolument pas regretté. Si vous choisissez de vivre off-campus, ne vous fixez pas sur lʼidée de trouver quelque chose dans Melbourne même. Les logements y sont particulièrement chers, le trajet est long, et les colocations dʼétudiants sont souvent difficiles à trouver. Il est en revanche relativement facile de trouver une place dans une maison peuplés dʼétudiants aux alentours de Monash. Les lieux sont certes moins agités, mais lʼambiance au sein de la colocation est généralement meilleure.! Banque : Aussi avantageuses que puissent être les offres de votre banque française, ouvrir un compte dans une banque locale est toujours une bonne idée, et sera même indispensable si vous voulez travailler en Australie. Deux des plus grandes banques australiennes sont présentes dans le campus centre : la Commonwealth Bank of Australia et la Westpac, qui a lʼavantage dʼeister aussi en Nouvelle-Zélande, ce qui peut sʼavérer particulièrement pratique si vous comptez y voyager.! Téléphonie : Se procurer un numéro australien sera sans aucun doute lʼune de vos priorités en arrivant. La compagnie Vodafone a également une boutique sur le campus et propose des forfaits intéressants. Par contre, le réseau est assez mauvais et généralement inexistant dans les régions reculées, contrairement aux concurrents Optus et Telstra.! Transports : Lʼautre priorité sera de vous procurer une Myki Card, sorte de Navigo à lʼaustralienne, sans laquelle il vous sera impossible de prendre le bus, le train ou même le tramway, les tickets individuels ayant disparus depuis le mois de janvier. Une fois installés au sein de Monash lʼuniversité vous procurera les documents nécessaires pour avoir le droit à une réduction en temps quʼétudiant.! 15

! Budget! Le coût de la vie en Australie est extrêmement élevé. On vous lʼa déjà dit, je vous le répète. Et vous aurez beau le savoir, ça vous fera un choc en arrivant. Heureusement, les salaires sont également bien supérieurs à ce quʼils sont en France : le salaire minimum est dʼenviron 17$ de lʼheure.! Les loyers, en particulier, sont très élevés. Vivre sur le campus coûte désormais environ 920$ par mois, le loyer ayant augmenté entre mes deux semestres. Lʼavantage, en revanche, cʼest que tout est compris : eau et électricité, internet, machines à laver. Vivre dans le CBD de Melbourne revient à peu près aussi cher, voire plus. Vivre dans les environs de Monash, en revanche, peut sʼavérer beaucoup moins cher, en fonction de la banlieue dans laquelle vous choisissez de vivre.! Tout le reste est également plus cher quʼen France : de la nourriture à lʼalcool en passant par les cigarettes et le chocolat, il nʼy a même pas de comparaison possible. Sortir revient vite très cher, surtout que cela implique très souvent de prendre le train jusquʼà Melbourne. Les transports en commun sont cependant assez peu chers pour les étudiants, tout comme les forfaits téléphoniques qui restent abordables à environ 30$ par mois.! Voyages! Lʼavantage dʼune 3A dans lʼhémisphère Sud, cʼest quʼon bénéficie entre nos deux semestres de trois mois de vacances dʼété, lʼoccasion idéale de voyager un maximum. Beaucoup en profitent pour visiter lʼasie ; je suis pour ma part restée en Australie, à part une excursion en Nouvelle-Zélande, et jʼai désormais lʼimpression de connaître lʼocéanie comme ma poche.! Brisbane et Cairns : Pendant les vacances de printemps, je me suis aventurée à Brisbane puis à Cairns avec deux amis de Sciences Po. Brisbane est une ville très intéressante, plus typiquement australienne que Melbourne et avec beaucoup de charme. Quant à Cairns, si la ville en elle-même peut sembler manquer dʼintérêt - elle ressemble à une station balnéaire... sans plage - elle vaut toutefois le détour en tant que point de départ de la plupart des expéditions vers la Grande Barrière de Corail, expérience évidemment inoubliable.!!! 16

! Great Ocean Road : La route touristique qui longe la côte de Melbourne jusquʼà Adelaide est considérée comme lʼattraction principale de lʼetat de Victoria. Et en effet, la vue est à couper le souffle tout le long. Il y a bien sûr des arrêts inévitables, comme les célèbres ʻdouzes appôtresʼ mais il y a aussi de charmantes petites plages de sable blanc désertes qui valent le coup de sʼy arrêter.! Broken Hill : Jʼai effectué ce voyage au premier semestre, dans le cadre de mon cours ʻAustralian Idolʼ sur la culture australienne. Lʼidée était de découvrir les réalités la vie dans lʼoutback australien. Je ne lʼai absolument pas regretté : ce voyage a été une occasion parfaite de se faire une idée de ce que vivre dans lʼoutback peut signifier, ce qui est généralement très difficile en temps que touriste, puisquʼon ne quitte que rarement les sentiers traditionnels. Ce voyage aura donc été lʼoccasion de découvrir lʼaustralie centrale ʻauthentiqueʼ, celle que peu de touristes ont lʼoccasion de voir.! 17

! Red Centre : Jʼai eu lʼoccasion incroyable de faire un safari dans le désert du centre rouge au moment de Noël. Au départ dʼalice Springs, ce périple mʼa entraînée jusquʼau fameux Uluru et ses alentours. Si jʼai trouvé dommage que le lieu soit devenu tellement touristique, ce qui a tendance à entâcher le côté sacré de ces terres aborigènes ; cela reste le meilleur moyen de se familiariser avec la culture aborigène, le décor est évidemment à couper le souffle, et le souvenir dʼune nuit à la belle étoile par 30 C une nuit de Noël restera longtemps avec moi.! Western Australia : Jʼai profiter dʼune partie de mes vacances dʼété pour faire du Wwoofing, à savoir travailler bénévolement dans une ferme en échange du gîte et du couvert. Je voyais cette expérience comme le moyen de voyager pour pas cher, et de sortir un peu des circuits touristiques classiques. Après mʼêtre arrêté dans la ville de Perth - très différente de Melbourne mais qui vaut le coup dʼoeil - je me suis donc aventurée au Sud-Est du Western Australia jusquʼà une ferme aux alentours de Bunbury. Jʼai trouvé lʼexpérience très intéressante : les paysages sont très différents de ceux de la côte Est et le fait de rester un moment au même endroit mʼa permis de vraiment me familiariser avec les environs et dʼapprendre à connaître des gens très différents de ceux que jʼavais pu rencontrer à lʼuniversité.! 18

! Nouvelle-Zélande : Le plus long voyage de mon été aura été le périple en Nouvelle- Zélande que jʼai effectué avec cinq amis sciencespistes, tous en 3A en Australie ou en Nouvelle- Zélande. Nous avons entrepris en trois semaine de parcourir les deux îles : Auckland, Matamata, Wellington, le Tongariro, Nelson, les glaciers de Franz Josef, et finalement Queenstown et les Milford Sounds. Ce voyage valait infiniment le déplacement : les paysages néo-zélandais sont incroyables, très différents de ceux quʼon peut trouver en Australie, et pourtant les deux populations sont socialement extrêmement similaires! A lʼheure où jʼécris ces pages, ma 3A est encore loin dʼêtre terminée (cʼest du moins ce dont jʼessaie de me convaincre chaque jours) : il me reste deux mois avant de rentrer en France, et je compte profiter du temps quʼil me restera après la fin de mes examens pour passer quelques jours à Sydney, et faire une excursion jusquʼen Tasmanie. Je regretterai peut-être de ne pas avoir visité lʼasie, ce que la plupart des autres Sciencespistes en Australie, mais je partirai satisfaite, avec lʼimpression dʼavoir vraiment appris à connaître lʼaustralie et ses nombreux visages. Objectif atteint!! 19