MÉMOIRE PRÉSENTÉ DANS LE CADRE DE LA CONSULTATION DE L AGENCE DU REVENU DU CANADA SUR LES ACTIVITÉS POLITIQUES DES ORGANISMES DE BIENFAISANCE

Documents pareils
mission Le conflit des «gars de Lapalme»,

Pour le maintien de la cohésion et de la cohérence régionale

Sondage Politique provinciale Campagne électorale Rapport étude quantitative. 15 mars 2014

Pour la prospérité : investissons dans le développement social du Québec

Le SPPMM œuvre dans le secteur

Fédération des Mouvements Personne D Abord du Québec

Evaluation de l organisation interne

SYNTHÈSE HISTORIQUE VÉCU DE L'AAR PARTIE 2

Mémoire. CTE 003M C.P. P.L. 48 Véhicules automobiles. Rehausser la performance environnementale de notre parc automobile.

Veille sociale au 12 septembre 2014

notre système de consigne sur les boissons gazeuses est menacé d abolition?

«La Mutualité Française ouvre de nouveaux chantiers innovants.»

Le réseau FADOQ plaide pour une réelle adaptation du Régime de rentes du Québec

DOCUMENT DE CONSULTATION

CONSEIL DE COORDIN AT I O N DU PROGRAM M E DE L ONUSID A

Intervenir à l étranger Une revue des règlements canadiens ayant trait aux activités à l étranger

L ACTUALITÉ FÉDÉRALE

Cadre de travail sur les relations avec les gouvernements et la défense des droits. Société canadienne de la sclérose en plaques

ARRANGEMENT EN VUE DE LA RECONNAISSANCE MUTUELLE DES QUALIFICATIONS PROFESSIONNELLES ENTRE LE BARREAU DU QUÉBEC LE CONSEIL NATIONAL DES BARREAUX

Chronique Assurances et gestion des risques. sous la responsabilité de Gilles Bernier 1

COMMENTAIRES. du Regroupement des cabinets de courtage d assurance du Québec. présentés à l Autorité des marchés financiers

Introduction Quels défis pour l Administration Publique face àla crise? Crise et leadership : quelles relations? Quels défis pour les dirigeants?

Objet : Remarques de Manufacturiers et exportateurs du Québec sur le régime d assuranceemploi

CAISSE D ÉCONOMIE SOLIDAIRE DESJARDINS

Les mots décrivent mal la richesse des

Commentaires de l ICÉA à la Commission canadienne de l UNESCO - Suivi de CONFITEA VI page 2

Introduction et sommaire

Réunion mondiale sur l Éducation pour tous UNESCO, Mascate, Oman mai 2014

Conférence mondiale sur les déterminants sociaux de la santé. Déclaration politique de Rio sur les déterminants sociaux de la santé

Intervention de M. Assane DIOP Directeur exécutif, Protection sociale Bureau international du Travail, Genève ***

LE TELEGRAMME DU CEPLIS

Charte du Bureau de l ombudsman des clients de la Banque Nationale

Utiliser le secteur privé comme levier?

ORIGINES ET CONTOURS, FONDEMENTS ET TRAJECTOIRE DES ENTREPRISES COLLECTIVES AU QUÉBEC ET DANS LE MONDE

Avenir de la Fonction publique «parcours professionnels, carrières, rémunérations»

POLITIQUE INTERCULTURELLE

COLLÈGE D'ENSEIGNEMENT GÉNÉRAL ET PROFESSIONNEL BEAUCE-APPALACHES POLITIQUE

Avis de consultation

Déclaration conjointe de la CoESS et d UNI-Europa sur l harmonisation européenne des législations gouvernant le secteur de la sécurité privée

CLUB 2/3 Division jeunesse d Oxfam-Québec 1259, rue Berri, bureau 510 Montréal (Québec) H2L 4C7

LES DROITS CULTURELS. Déclaration de Fribourg

Déclaration d Istanbul. contre le trafic d organes et le tourisme de transplantation

utilisés en faveur d un relativisme culturel, allant à l encontre de l universalité des droits de l homme,

POURQUOI LE GABON A-T-IL BESOIN DE STATISTIQUES FIABLES?

DECLARATION UNIVERSELLE DE L UNESCO

Attirez les meilleurs employés et consolidez votre entreprise

Déclaration de Jakarta sur la Promotion de la Santé au XXIème Siècle

Consultez-nous. Traiter votre plainte par la résolution locale

Commentaires de la Confédération des syndicats nationaux. au Ministère des Finances du Canada sur les régimes de retraite à prestations cibles

Une coalition d entreprises déclare que la Loi sur le droit d auteur doit s assortir d une exception au droit de reproduction

ANALYSE DU PROJET DE LOI NO 42

Le 12 avril Monsieur Robert Dutil Ministre du Revenu 3800, rue Marly Dépôt e étage Québec (Québec) G1X 4A5

INDICE CPQ-LÉGER MARKETING DE CONFIANCE DANS L ÉCONOMIE QUÉBÉCOISE

La création d un environnement propice aux organisations de la société civile au Canada

La feuille de route du Gouvernement en matière d ouverture et de partage des données publiques

Sources de revenu et autonomie des immigrants âgés au Canada SOMMAIRE

Groupe de travail. Renforcer la confiance mutuelle RAPPORT

LA VERITABLE EGALITE EST-ELLE SOUHAITABLE?

La LOLF, une loi bien pensée mais en voie de détournement?

Questionnaire Entreprises et droits humains

Par Me Eric Théroux. Directeur général Affaires multilatérales et Engagements internationaux Ministère des Relations internationales du Québec

Une école adaptée à tous ses élèves

Mémoire présenté. Comité de l Assemblée législative pour un régime d assurance automobile public abordable, équitable et accessible

Notre approche pour les investissements en bourse

Proposition en vue de la préparation du budget (2015)

Consultation publique

Conseil régional. Plan d action régional Outaouais

AVIS dans le cadre de LA DÉMARCHE D ACTUALISATION DE LA POLITIQUE D ENSEMBLE À PART ÉGALE

Conseiller implantation de logiciel Milieu de la santé Supérieur immédiat : Vice-président opérations

Redépôt du projet de loi C-377 Sommaire de nos arguments

«Challenging social reality, inspiring experiences»

Avenir des retraites : l Assurance retraite lance une grand campagne de communication

CHAPITRE QUINZE POLITIQUE DE CONCURRENCE, MONOPOLES ET ENTREPRISES D ÉTAT

Le Fair use et le Fair dealing : Étude de droit comparé

Voici la plus récente édition de notre bulletin fiscal. Nous vous proposerons des idées de planification et un suivi de l actualité fiscale.

Flash économique. Agglomération de Montréal. Faits saillants. Septembre 2011

REVENDICATIONS PARTICULIÈRES : NÉGOCIER L ACQUITTEMENT DE LA DETTE NATIONALE DU CANADA

République de Guinée. Ministère de l Economie et des Finances. Unité de Coordination et d Exécution des Projets

1 ] Droit à la santé, accès à la santé et aux soins de santé

Discours à la communauté d affaires française Montréal, 6 février 2014 Résidence du Consul général

Résumé du projet de loi n 43 visant à modifier la Loi sur les mines

La retraite de nos enfants Colloque Question-Retraite Centre Mont-Royal, Montréal

- 2 - constitue une condition fondamentale du contrat de travail des membres du groupe;

LA SOLIDARITE INTERNATIONALE ET LES ENTREPRISES.

ACTEURS DE LA DÉFENSE ET FACTEURS DE SÉCURITÉ

MÉMOIRE RELATIF À L ÉVALUATION DU RÉGIME GÉNÉRAL D ASSURANCE MÉDICAMENTS PRÉSENTÉ PAR LA FÉDÉRATION DES MÉDECINS SPÉCIALISTES DU QUÉBEC

CHARTE DES UNIVERSITÉS EUROPÉENNES POUR L APPRENTISSAGE TOUT AU LONG DE LA VIE

Nomination et renouvellement de MCF et PR associé à temps plein

Intervention de Marisol TOURAINE. Ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des. femmes. Maison de Santé Pluridisciplinaire

Déclaration des Parlementaires africains sur les Objectifs du Millénaire pour le développement et l'ordre du jour du développement post 2015

EXPORTATION ET DÉVELOPPEMENT CANADA MANDAT DU COMITÉ DE LA VÉRIFICATION DU CONSEIL D ADMINISTRATION

MÉMOIRE CONSEIL QUÉBÉCOIS DU COMMERCE DE DÉTAIL SUR LE DOCUMENT DE CONSULTATION VERS UN RÉGIME DE RENTES DU QUÉBEC RENFORCÉ ET PLUS ÉQUITABLE

MÉMOIRE PRÉSENTÉ À LA COMMISSION DES FINANCES PUBLIQUES

Association pour la Promotion de l Assurance Collective Clauses de désignation et de migration

Compétences, qualifications et anticipation des changements dans le secteur de l électricité en Europe

À propos de Co operators

ARRANGEMENT EN VUE DE LA RECONNAISSANCE MUTUELLE DES QUALIFICATIONS PROFESSIONNELLES DES ARCHITECTES ENTRE L'ORDRE DES ARCHITECTES DU QUÉBEC

Numéro : 300. Excédents, méthodes de calcul - Ligne 7 de la Déclaration des salaires

Accord de libre-échange UE-Canada (AÉCG): Les entreprises ne feront pas la loi!

LA DETTE PUBLIQUE DU QUÉBEC ET LE FARDEAU FISCAL DES PARTICULIERS

Transcription:

MÉMOIRE PRÉSENTÉ DANS LE CADRE DE LA CONSULTATION DE L AGENCE DU REVENU DU CANADA SUR LES ACTIVITÉS POLITIQUES DES ORGANISMES DE BIENFAISANCE http://www.cra-arc.gc.ca/chrts-gvng/chrts/whtsnw/pacnslttns-fra.html PRÉSENTATION DE L AQOCI L Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), créée en 1976, regroupe 67 organismes de 13 régions du Québec qui œuvrent, à l étranger et localement, pour un développement durable et humain. Elle a pour mission de promouvoir et soutenir le travail de ses membres ainsi que leurs initiatives de solidarité internationale. En s appuyant sur la force de son réseau, l AQOCI œuvre à l éradication des causes de la pauvreté et à la construction d un monde basé sur des principes de justice, d inclusion, d égalité et de respect des droits humains. INTRODUCTION Dans la Déclaration du Québec - Responsable aussi du monde (2006), l AQOCI s est engagée à «favoriser le développement et la reconnaissance de la société civile, tant ici que dans les pays du Sud, comme interlocutrice et partenaire à part entière des gouvernements et des processus de prise de décisions politiques». 1 Notre association se réjouit donc de pouvoir contribuer à cette consultation de l Agence du revenu du Canada (ARC) sur les activités politiques des organismes de bienfaisance. Un grand nombre des membres de l AQOCI sont des organismes de bienfaisance qui contribuent de façon importante aux débats sur les politiques publiques au Canada, en particulier dans le domaine de la coopération et de la solidarité internationales. Il est donc fondamental, comme 1 La Déclaration du Québec est un document qui a été adopté à la suite des États généraux de la coopération et de la solidarité internationales qui ont eu lieu en 2006 à Montréal. Plus d une centaine d organisations et d institutions issues de divers horizons de la société civile du Québec et d ailleurs ont participé à ces États généraux. En ligne : http://www.aqoci.qc.ca/?declaration-du-quebec

l indique d ailleurs l ARC, que leurs activités puissent s exercer «dans un environnement réglementaire qui respecte et qui encourage cet apport» 2. Récemment, le Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI) et le Réseau de coordination des conseils provinciaux et régionaux pour la coopération internationale (RCC) 3 ont consulté leurs membres (c.-à-d. entre 400 et 500 organismes à travers le Canada) pour recueillir leurs commentaires sur la question de la modernisation des règles régissant le secteur des organismes de bienfaisance, notamment les règles relatives aux activités politiques. Les membres de notre association ont participé très activement à cet exercice qui a mené à la formulation de plusieurs recommandations communes. L AQOCI appuie ces recommandations qui constituent par ailleurs le cœur de ce mémoire. RECOMMANDATIONS DANS LE CADRE DE LA CONSULTATION 1. Créer un nouveau cadre législatif pour les organismes de bienfaisance L AQOCI et ses membres se réjouissent du mandat confié à la ministre de moderniser le cadre législatif applicable aux organismes de bienfaisance, et en particulier de clarifier les règles concernant les activités politiques. En effet, le flou entourant ces règles a souvent découragé les organismes de bienfaisance à prendre la parole publiquement sur des enjeux affectant les politiques publiques. Pour jouer comme il l entend un rôle de leader dans le monde, le Canada doit se doter d un cadre législatif adapté au XXIe siècle, c est-à-dire d un cadre qui, notamment, clarifie les objets (ou les fins) qui relèvent de la bienfaisance et redéfinit la notion d «activités propres». Les organismes de bienfaisance ne sont pas de simples agences de prestation de services : ils s attaquent aux causes systémiques de la pauvreté et de l injustice. À l heure actuelle, les objets de bienfaisance reconnus sont principalement le soulagement de la pauvreté, l'avancement de l'éducation et l'avancement de la religion. Les objets de bienfaisance devraient être révisés pour inclure notamment des objets relatifs, par exemple, à l éradication de la pauvreté, la défense des droits humains, la protection de l environnement, etc. Pour se doter d un nouveau cadre législatif et réglementaire, le gouvernement du Canada doit également accorder aux coalitions et aux organisations-cadres le temps et les moyens financiers de mener des consultations participatives et significatives. 2 Agence du revenu du Canada. 2016. «La consultation en ligne de l Agence du revenu du Canada sur les activités politiques des organismes de bienfaisance». En ligne : http://www.cra-arc.gc.ca/chrtsgvng/chrts/whtsnw/pacnslttns-fra.html 3 L AQOCI est membre du CCCI et du RCC. 2

2. Appuyer les organismes de bienfaisance afin qu ils puissent participer aux processus d élaboration des politiques publiques Les organismes de bienfaisance ont pour objectif de construire un monde meilleur. Pour les OCI, un des moyens importants pour atteindre cet objectif consiste à participer aux processus d élaboration des politiques publiques au Canada et à appuyer leurs partenaires du Sud qui tentent de faire de même dans leur pays. Le flou et la sévérité des règles actuelles restreignent cette participation. Or, des restrictions à cette action sont absolument contre toute éthique de la coopération internationale solidaire. Le contexte actuel et à venir (ex. : le Programme de développement durable à l horizon 2030 auquel le Canada a adhéré) nécessite une participation accrue, et non affaiblie, au processus d élaboration des politiques publiques. L ARC doit donc s assurer de faciliter la participation des organismes de bienfaisance à ces processus. Dans cette perspective, nous suggérons d élargir le «concept reconnu d'activité accessoire» afin qu il permette d interpréter et d évaluer les activités qualifiées de «politiques». Par exemple, dans le cadre législatif actuel, un organisme sans but lucratif ne peut pas conduire des activités à finalité lucrative, mais il peut conduire des activités accessoires à ses objets qui contribueront à son financement, qui peuvent donc par ailleurs et de ce fait, être qualifiées de lucratives. Ainsi, il serait opportun de revenir au concept d «activités accessoires» aux fins et objets de l'organisme, qui inclurait alors des prises de position liées à ces objets et fins. Par le fait même, les organismes qui ont pour but d éradiquer la pauvreté seraient autorisés à prendre position sur toutes questions qui contribuent à la réalisation de leurs objets, et de telles prises de position seraient qualifiées d'accessoires, et non comme des prises de position politiques. De même, les organismes voués à la protection de l environnement seraient habilités à dénoncer des activités et des politiques qui le menacent, et les organismes de solidarité internationale pourraient poursuivre leur soutien à leurs partenaires dans le Sud qui mettent de l avant des alternatives aux structures sociales, politiques, et économiques injustes. 3. Adapter les exigences de direction et de contrôle pour éliminer les entraves au travail des organismes de bienfaisance Les exigences de «direction et contrôle» entravent également la capacité des organismes de coopération internationale à orienter les programmes et les politiques publiques qui touchent leurs fins caritatives. Ces exigences sont incompatibles avec les «pratiques optimales» en ce qui concerne l éradication de la pauvreté, la promotion des droits de la personne, les principes de coopération au développement et d équité des partenariats, les attentes des donateurs, etc. En effet, le caractère restreint de ces exigences limite grandement les capacités d innovations des 3

populations principalement concernées, particulièrement lorsqu il est question de partenariats avec des organisations locales. Notons également qu il est difficile pour les organismes de bienfaisance de travailler en collaboration ou de participer à des coalitions d action politique comprenant d autres organismes semblables ou des donataires non reconnus. Il en va de même de leur capacité de soutenir des partenaires qui travaillent sur les politiques publiques dans les pays du Sud. 4. Éliminer les limites liées aux activités politiques pour encourager le progrès social «Une société où la liberté d expression de l ensemble des citoyennes et citoyens est respectée et encouragée bénéficie d une vitalité démocratique qui contribue à une amélioration des politiques publiques. Or, ces derniers s expriment souvent à travers les organismes de bienfaisance.» Le secteur des organismes caritatifs de développement international conteste la pertinence de limiter la participation des organismes de bienfaisance au processus d élaboration des politiques par l entremise de la définition actuelle d activités politiques. Compte tenu de la nécessité impérieuse de s attaquer aux causes profondes de la pauvreté et des injustices, le secteur estime que le progrès social n est possible que moyennant des règles et des lois qui protègent les droits humains fondamentaux. Les organismes de bienfaisance ne peuvent tendre vers cet objectif qu en participant et en manifestant leur appui à toute une gamme d activités politiques. Les limites imposées aux organismes de bienfaisance ne devraient pas les empêcher d exercer une influence sur le processus d élaboration des politiques publiques. 5. Clarifier les règles existantes et fournir des indications et des conseils aux organismes de bienfaisance Enfin, l ARC pourrait clarifier les règles actuelles auprès des organismes de bienfaisance afin de réduire le risque auquel ils s'exposent en participant à des activités liées à l élaboration des politiques publiques. Il faudrait notamment préciser les définitions, fournir des exemples plus concrets et appropriés au secteur, formuler sur demande des conseils sans équivoque, rendre les audits plus transparents et formuler des règles tenant compte des réalités contemporaines (ex. : l utilisation des médias sociaux). Bien que ces mesures puissent améliorer l application des règles actuelles, elles ne remettent pas en cause le besoin de rafraichir et de moderniser ces règles dans un avenir prochain. Une réforme cosmétique des règles entourant les activités politiques des organismes de bienfaisance serait bien insuffisante. 4

6. Cesser les audits abusifs pendant la révision du cadre législatif Sous le précédent gouvernement, des ingérences politiques dans le travail de l ARC ont servi de base à une série d audits visant les activités politiques d ONG écologistes, ainsi que de groupes de lutte contre la pauvreté et de défense des droits humains. Dans sa Lettre ouverte aux fonctionnaires du Canada, le premier ministre Trudeau a promis en 2015 de faire cesser ce «harcèlement envers les organismes de bienfaisance pour des raisons politiques» 4. Par ailleurs, la ministre du Revenu national, Diane Lebouthiller, a indiqué par communiqué en janvier 2016 que «(l)es résultats du programme de vérification des activités politiques ont illustré le fait que les organismes de bienfaisance observaient de manière substantielle les règles relatives à la participation aux activités politiques» 5. À la lumière de cette promesse et de ces résultats, et compte tenu du processus de consultation actuellement en cours, nous demandons de cesser les audits abusifs pendant la révision du cadre législatif. CONCLUSION Nous remercions la ministre du Revenu national, l honorable Diane Lebouthiller, ainsi que l équipe de l Agence du revenu du Canada, pour cette consultation. Cet exercice contribue au dialogue nécessaire entre le gouvernement et la société civile canadienne et nous nous en réjouissons. Vous pourrez compter sur la participation de l AQOCI et de ses membres dans la poursuite de la réflexion entourant la modernisation des règles régissant le secteur des organismes de bienfaisance. 4 Parti libéral du Canada. 25 septembre 2015, «Lettre ouverte aux fonctionnaires du Canada». En ligne : https://www.liberal.ca/fr/lettre-ouverte-au-aux-fonctionnaires-du-canada/ 5 Gouvernement du Canada. 20 janvier 2016, «La ministre Lebouthillier annonce la fin du programme de vérification des activités politiques des organismes de bienfaisance». En ligne : http://nouvelles.gc.ca/web/article-fr.do?nid=1028679 5

RÉSUMÉ DES RECOMMANDATIONS L AQOCI propose les six recommandations suivantes: 1. Créer un nouveau cadre législatif pour les organismes de bienfaisance 2. Appuyer les organismes de bienfaisance afin qu ils puissent participer aux processus d élaboration des politiques publiques 3. Adapter les exigences de direction et de contrôle pour éliminer les entraves au travail des organismes de bienfaisance 4. Éliminer les limites liées aux activités politiques pour encourager le progrès social 5. Clarifier les règles existantes et fournir des indications et des conseils aux organismes de bienfaisance 6. Cesser les audits abusifs pendant la révision du cadre législatif 6