N 2657 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

Documents pareils
N 1179 ASSEMBLÉE NATIONALE

N 3672 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

N 252 ASSEMBLÉE NATIONALE

N 2426 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

N 711 ASSEMBLÉE NATIONALE

N 2976 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

N 2976 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

N 1189 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

N 2876 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

N 600 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

N 2527 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

N 2843 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

N 2737 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

N 2807 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

SÉNAT PROPOSITION DE LOI

N 2898 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

N 2593 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

N 3493 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

Nom Prénom chapter. Repas seul

COMMISSAIRES-PARENTS

N 2535 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

N 1500 ASSEMBLÉE NATIONALE

Forum annuel 2011 Mercredi 23 novembre 2011

N 294 SESSION ORDINAIRE DE Enregistré à la Présidence du Sénat le 18 février 2015 PROPOSITION DE LOI

DU COMITE SYNDICAL DU PAYS RISLE-CHARENTONNE VENDREDI 10 MARS 2006 A 17H15 Communauté de Communes de Bernay

EXTRAIT DU REGISTRE DES DELIBERATIONS DU CONSEIL MUNICIPAL

Compte rendu de la séance du mercredi 14 janvier 2015

Séance du 22 mai 2013 Convocation du 15 mai 2013

Article 1 Objet du compte épargne-temps Article 2 Principe du compte épargne-temps demande de l agent

N 201 SENAT PREMIÈRE SESSION ORDINAIRE DE Annexe au procès-verbal de la séance du 12 décembre RAPPORT FAIT

COMPTE RENDU DE REUNION DU CONSEIL D ADMINISTRATION

Secrétariat du Grand Conseil PL 9365-A. Rapport. Date de dépôt: 30 août 2005 Messagerie

CANADA PROVINCE DE QUÉBEC MRC CÔTE-DE-BEAUPRÉ MUNICIPALITÉ DE BOISCHATEL

Observatoire des discriminations Avril Olivier, Gérard et Mohammed ont-ils les mêmes chances de faire carrière?

N 66 SESSION ORDINAIRE DE Enregistré à la Présidence du Sénat le 23 octobre 2012 PROPOSITION DE LOI

REGISTRE DES DELIBERATIONS

LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL, Vu l ordonnance n du 7 novembre 1958 modifiée portant loi organique sur le Conseil constitutionnel ;


PROJET DE LOI DE SEPARATION ET DE REGULATION DES ACTIVITES BANCAIRES DEUXIEME LECTURE APRES L ADOPTION DU TEXTE DE LA COMMISSION

EXTRAIT DU REGISTRE DES DELIBERATIONS DU CONSEIL MUNICIPAL

RD 852-B M Secrétariat du Grand Conseil. Date de dépôt : 9 avril 2013

Mme Françoise Charbonneau, commissaire, est absente.

- 1 - N 129 SÉNAT SESSION ORDINAIRE DE Annexe au procès-verbal de la séance du 13 décembre 1999 AVIS PRÉSENTÉ

Audition publique sur la vaccination. Levée de l obligation vaccinale? Suivi de la synthèse et des recommandations de la Commission d Audition

Écoute. Coopérative. Partenaire régional. Projets. Service. Engagement. Conseil. Proximité. Chiffres. Innovation. Territoire. Clés. Mutualisme.

Votre droit au français

Aujourd'hui 26 janvier 2015, à 15h13,

Session pilote COLLOQUE DE CLOTURE

DÉPARTEMENT DE LA LOZÈRE DÉLIBÉRATION DE LA COMMISSION PERMANENTE. RÉUNION DU 27 juin 2013 ouverte à 10h45

Pierre Dominique, Jean Létourneau, Jacques Séminaro, Normand Héroux. Formant quorum sous la présidence de madame Lucie Désilets.

SOCLE COMMUN: LA CULTURE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE. alain salvadori IA IPR Sciences de la vie et de la Terre ALAIN SALVADORI IA-IPR SVT

EXTRAIT DU REGISTRE DES DELIBERATIONS DU CONSEIL COMMUNAUTAIRE. Marie-France LE COZ, Marcel JAMBOU, Anne Marie QUÉNÉHERVÉ BAYE : CLOHARS-CARNOËT :

COMPTE RENDU DE LA REUNION DU CONSEIL MUNICIPAL DU 4 JUIN 2013

COLLOQUE INTERNATIONAL ORGANISE PAR L ECOLE REGIONALE SUPERIEURE DE LA MAGISTRATURE (ERSUMA) Thème :

Mobilisation contre le décrochage scolaire. Bilan de l action entreprise sur l année 2013 et perspectives pour l année 2014

N 2564 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

COMPTE RENDU DE LA SÉANCE DU CONSEIL MUNICIPAL DU 13 Janvier 2014

Syndicat de copropriétaires

COMPTE RENDU DU CONSEIL MUNICIPAL DU 30 MAI 2008

Projet de loi n o 491

PROGRAMMES EN EPS A L ECOLE PRIMAIRE

X I V e L É G I S L A T U R E JEUDI 17 SEPTEMBRE 2015/N 463

Compte rendu. Mardi 30 mars 2010 Séance de 14 heures 30. Commission des Finances, de l économie générale et du contrôle budgétaire

Baromètre de confiance dans l exécutif. Vague 21 Février 2014

SÉNAT PROPOSITION DE LOI

L ORGANISATION DU GROUPE CREDIT AGRICOLE S.A. AU SERVICE DE SON PLAN DE DEVELOPPEMENT

Un lieu de débats privilégié

Monsieur Alain JUPPE - Maire

CONSEIL MUNICIPAL DU 09 Octobre 2013

Monsieur Alain JUPPE - Maire

EXTRAIT DU REGISTRE DES DELIBERATIONS DU CONSEIL MUNICIPAL

AMENDEMENT. Présenté par Daniel Raoul, Roland Courteau et les membres du groupe socialiste. Article unique

N 2118 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

N 377 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

N 3038 ASSEMBLÉE NATIONALE PROJET DE LOI

modifiant la loi générale sur le logement et la protection des locataires (LGL) (I 4 05) (Pour favoriser la réalisation de logements)

LISTE DES ENTREPRISES BENEFICIANT DU DROIT D USAGE DE LA MARQUE «UN HABITAT FACILE A VIVRE» DATE DE MISE A JOUR : 12 JUILLET 2011

«L intelligence économique dans les business models des entreprises : où en sommes-nous?»

Commentaire. Décision n QPC du 29 janvier Association pour la recherche sur le diabète

ART. PREMIER N 28 ASSEMBLÉE NATIONALE 14 février 2014 COMPTES BANCAIRES INACTIFS ET CONTRATS D'ASSURANCE-VIE EN DÉSHÉRENCE - (N 1765) AMENDEMENT

RECUEIL DES ACTES ADMINISTRATIFS NUMERO SPECIAL. 03 juillet 2013 ***

TITRE D'HABILITATION TITRE D'HABILITATION

N 1644 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

Michel Magras. compte-rendu PROJET DE LOI RELATIF À LA MODERNISATION DU DROIT DE L OUTRE-MER

EXTRAIT DU REGISTRE DES DELIBERATIONS DU CONSEIL SEANCE DU 20 FEVRIER au 5 Cité de la Traverse - Salle de la Traverse - Poitiers

ASSEMBLÉE DU

LES LIBERTES SOUS LE REGNE DE L INTERNET

LISTE DES ENTREPRISES BENEFICIANT DU DROIT D USAGE DE LA MARQUE «UN HABITAT FACILE A VIVRE»

L'entreprise derrière l'organigramme

Déclaration commune. Octobre portant engagement de bonnes pratiques sur la lisibilité des garanties de complémentaire santé

N 787 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

EXTRAIT DU REGISTRE DES DELIBERATIONS DU CONSEIL MUNICIPAL

CASSETTES AUDIO / VIDEO

SECRÉTARIAT D ETAT CHARGE DU BUDGET. publique. Le Ministre de l Intérieur,

VILLE DE NOUMEA ---- N 2007/68 SECRETARIAT GENERAL ---- SERVICE DES FINANCES ---- AS NOTE EXPLICATIVE DE SYNTHESE ----

L épargne en france : un atout pour la croissance?

Transcription:

N 2657 ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958 TREIZIÈME LÉGISLATURE Enregistré à la Présidence de l Assemblée nationale le 24 juin 2010. PROPOSITION DE LOI relative à la définition du socle commun de connaissances et de compétences au collège, (Renvoyée à la commission des affaires culturelles et de l éducation, à défaut de constitution d une commission spéciale dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.) présentée par Mesdames et Messieurs Jacques GROSPERRIN, Marc BERNIER, Jean-Marie BINETRUY, Émile BLESSIG, Marcel BONNOT, Jean-Claude BOUCHET, Loïc BOUVARD, Patrice CALMÉJANE, Jean-François CHOSSY, Dino CINIERI, Louis COSYNS, Jean-Michel COUVE, Françoise de SALVADOR, Bernard DEBRÉ, Jean-Pierre DECOOL, Rémi DELATTE, Sophie DELONG, Bernard DEPIERRE, Vincent DESCOEUR, Marianne DUBOIS, Sauveur GANDOLFI- SCHEIT, Gérard GAUDRON, Jean-Jacques GAULTIER, Georges GINESTA, François GROSDIDIER, Louis GUÉDON, Michel HAVARD, Michel HERBILLON, Jacqueline IRLES, Maryse JOISSAINS-MASINI, Christian KERT, Yvan LACHAUD, Thierry LAZARO, Dominique LE MÈNER, Alain MARC, Jean-Pierre MARCON, Patrice MARTIN-LALANDE, Christian MÉNARD, Damien MESLOT, Pierre MOREL-A-L HUISSIER, Jacques MYARD, Bérengère POLETTI, Didier QUENTIN, Michel RAISON, Franck RIESTER, Jean ROATTA, Jean-Marc ROUBAUD, Francis SAINT-LÉGER, Bruno SANDRAS, Fernand SIRÉ, Daniel SPAGNOU, Lionel TARDY, Jean TIBERI, Michel VOISIN et André WOJCIECHOWSKI, députés.

MESDAMES, MESSIEURS, 2 EXPOSÉ DES MOTIFS C est au Parlement de déterminer les objectifs de la scolarité obligatoire. L expression des représentants de la Nation sur ce sujet est légitime : en effet, seuls ces derniers peuvent accomplir cet acte politique majeur que constitue, dans une démocratie, la définition des savoirs fondamentaux que l École doit transmettre aux enfants. C est ce qui a été fait par la loi du 23 avril 2005 d orientation et de programme pour l avenir de l école, qui a institué, à l article L. 122-1-1 du code de l éducation, le «socle commun de connaissances et de compétences». Aux termes de cet article, la scolarité obligatoire doit «au moins garantir à chaque élève les moyens nécessaires à l acquisition d un socle commun constitué d un ensemble de connaissances et de compétences qu il est indispensable de maîtriser pour accomplir avec succès sa scolarité, poursuivre sa formation, construire son avenir personnel et professionnel et réussir sa vie en société». Selon ce même article, ce socle commun repose sur cinq «piliers» : la maîtrise de la langue française, la maîtrise des principaux éléments de mathématiques, une culture humaniste et scientifique permettant le libre exercice de la citoyenneté, la pratique d au moins une langue vivante étrangère et la maîtrise des techniques usuelles de l information et de la communication. En fixant ainsi une obligation de résultats à l École et en mettant l accent sur les savoirs et les savoir-faire, ainsi que sur la continuité des apprentissages entre l école primaire et le collège, le socle commun aurait dû permettre d accroître les performances du système éducatif français, dont les résultats médiocres préoccupent les familles. Or un récent rapport d information (n 2446) sur la mise en œuvre du socle au collège montre clairement que cette nouvelle approche de l enseignement n a pas reçue, jusqu ici, d impulsion politique suffisamment forte pour être pleinement appropriée par les écoles et les établissements scolaires et leurs enseignants. Ainsi que le souligne ce rapport, la Nation doit reprendre la main sur le socle commun pour que les promesses de celui-ci soient enfin tenues.

3 Le moment était en effet venu, cinq ans après son adoption par le Parlement, de «faire le point» sur le socle commun. Il faut débattre, publiquement, des facteurs de blocage de la mise en application pleine et entière du socle, afin que ceux-ci soient rapidement levés. Ce débat devrait être aussi l occasion, pour le Parlement, d actualiser la définition du socle commun. Pour certains, ses cinq piliers sont déjà trop nombreux. Pour d autres, en revanche, il faut élargir la définition du socle commun car elle est, aujourd hui, trop étroite, et laisse de côté certains aspects, pourtant essentiels, de la scolarité obligatoire. Il y a lieu de noter que, de son côté, le pouvoir exécutif a, par le biais du décret du 11 juillet 2006 relatif au socle commun, ajouté deux piliers aux cinq retenus par le législateur : les compétences sociales et civiques, d une part et l autonomie et l initiative, d autre part. Dans quelle direction faut-il donc aller pour proposer une définition du socle commun qui soit plus en phase avec les attentes légitimes que peut avoir l École à l égard de ses élèves? Dans la lignée des analyses développées dans le rapport précité, la définition du socle commun retenue par l article L. 122-1-1 du code de l éducation pourrait être enrichie par l adjonction de deux piliers relatifs à la culture technologique et à la maîtrise des éléments concourant au bien-être des élèves. En effet, l article L. 122-1-1 du code de l éducation mentionne la culture mathématique et scientifique, mais fait l impasse sur la culture technologique. Or celle-ci est enseignée au collège et sa maîtrise est incontestablement indispensable à la réussite tant scolaire que sociale de l élève. La culture technologique doit être comprise ici au sens large, c està-dire qu elle doit englober le travail manuel dont l absence, au collège, pénalise les élèves mis en difficulté par des contenus d enseignement trop abstraits et n aide pas à développer la maîtrise du geste, qui est de nature à renforcer, chez les enfants et les adolescents, la confiance en leurs propres capacités. Le même article L. 122-1-1 du code de l éducation ne fait pas non plus référence aux différents apprentissages qui concourent au bien-être de l élève, c est-à-dire à son développement équilibré, alors que ceux-ci doivent, de toute évidence, faire partie du socle commun. La maîtrise du corps devrait pourtant constituer un objectif légitime pour la scolarité obligatoire, tout comme les différents enseignements qui participent à

4 l éducation à l autre et sont liés à la responsabilité environnementale, au sens de l initiative et aux compétences sociales et civiques. L objet de la présente proposition de loi est donc d insérer deux nouveaux piliers au socle commun de connaissances et de compétences. Celle-ci ne comprend qu un article divisé en deux paragraphes, modifiant certains des alinéas de l article L. 122-1-1 du code de l éducation qui définissent les composantes du socle commun. Le 1 propose de remplacer, au quatrième alinéa de l article, les mots : «humaniste et scientifique» par les mots : «humaniste, scientifique et technologique», pour combler ainsi l absence de toute référence à la culture technologique. Le 2 prévoit d insérer un nouvel alinéa après le sixième alinéa de cet article, afin que la maîtrise des éléments concourant au bien-être de l élève devienne l une des composantes du socle commun.

5 PROPOSITION DE LOI Article unique L article L. 122-1-1 du code de l éducation est ainsi modifié : 1 Au quatrième alinéa, les mots : «et scientifique» sont remplacés par les mots : «scientifique et technologique». 2 Après le sixième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé : «la maîtrise des éléments concourant au bien-être de l élève.»