I) Les résultats des scrutins

Documents pareils
Département intercommunalité et territoires 18 mars 2013 MCG-HG. Principales dispositions concernant les communes et les intercommunalités

Élections municipales de Communes de moins de 1000 habitants

Statuts et règlement intérieur du PS

Participation des habitants et contrats de ville Quels enjeux? Quelle mise en oeuvre?

Commentaire. Décision n QPC du 20 juin Commune de Salbris

Siège national. L'UNSA et internet. Les délégués du personnel. UNSA 21, rue Jules Ferry Bagnolet Cedex Tél : Fax :

Règlement intérieur de l Université Sorbonne Paris Cité

27% CHIFFRES-CLÉS 33% 23% 87% 20,5. L égalité entre les femmes et les hommes

Un employé d'une communauté de commune peut-il être élu au conseil municipal d'une commune adhérente de cette communauté?

CIRCULAIRE CDG90 COMITE TECHNIQUE COMITE D HYGIENE, DE SECURITE ET DES CONDITIONS DE TRAVAIL COMMISSION ADMINISTRATIVE PARITAIRE

Renouvellement du conseil d administration du CCAS/CIAS

ELECTIONS MUNICIPALES ET COMMUNAUTAIRES DES 23 ET 30 MARS Dans les communes de moins de 1000 habitants

dossier 66 vivre le Territoire

Protocole n 15 portant amendement à la Convention de sauvegarde des Droits de l'homme et des Libertés fondamentales (STCE n 213) Rapport explicatif

Cours VI : VIE POLITIQUE LOCALE, RELATIONS ENTRE SOCIETE CIVILE ET POUVOIR POLITIQUE

FONDEMENTS JURIDIQUES

Statuts de la Fédération suisse des sages-femmes (FSSF)

VADE MECUM DEPARTEMENTALES 2015

REGLEMENT INTERIEUR TITRE I : DISPOSITIONS GENERALES

CE : comment obtenir vos budgets

Proposition de Charte éthique de l élu-e pour un renouveau démocratique et la renaissance des pratiques politiques

Conseil Municipal des Enfants à Thionville. Livret de l électeur et du candidat

REGLEMENT INTERIEUR Approuvé par l Assemblée Générale du 16 avril 2013

Qui peut être élu conseiller municipal, devenir maire ou adjoint? Les règles d inéligibilités et d incompatibilités

Le rôle du Tribunal fédéral suisse comme autorité de recours dans le processus électoral

Mutuelle d Entreprises Schneider Electric

Atelier du Comité 21 Parties Prenantes : les entreprises aux abonnés absents? Mercredi 11 avril 2013

FEDERATION FRANÇAISE DE PARACHUTISME

Considérant l intérêt de disposer d un CHSCT compétent pour l ensemble des agents de la collectivité, du C.C.A.S. et de la Caisse des Ecoles ;

Constitution d une Commission d Appel d Offres

Réforme relative au permis de construire et aux autorisations d urbanisme

TOUT SAVOIR SUR LE COMPTE ÉPARGNE TEMPS

Compte rendu de la séance du 29 mars 2014

OBJET : Sectionnement électoral et conséquences électorales de la création d une commune associée

Association METROPOLIS Association française Loi 1901 RÈGLEMENT INTÉRIEUR

Conseil supérieur du logement

Réponses des autorités françaises

Fiche n 1 : Réforme de lʼisf Réponses aux mensonges de la droite

MINISTÈRE DU BUDGET, DES COMPTES PUBLICS, DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DE LA REFORME DE L ÉTAT

STATUTS BUT ET COMPOSITION DE L ASSOCIATION

STATUTS ET REGLEMENT INTERIEUR

NOTA : article L pour les départements et article L pour les régions.

NOTE RELATIVE A L ELECTION ET AU MANDAT DES EXECUTIFS MUNICIPAUX ET COMMUNAUTAIRES

SECTION 1 RENSEIGNEMENTS PERSONNELS (OBLIGATOIRE)

Résultats de l enquête EPCI

Le décret du 9 mai 2012 ou la grande réforme des catégories de moyens humains accordées aux organisations syndicales représentatives.

L'EXERCICE DU DROIT SYNDICAL DANS LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE Année 2015

Pour un renouveau démocratique

Sondage sur le travail de conseiller d arrondissement et de conseiller municipal

FICHE OBLIGATIONS LEGALES

Les obstacles : Solutions envisageables :

N 518 SÉNAT QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE

mode d emploi Représentativité des syndicats

Article L52-4 Article L52-5 Article L52-6

STATUT LA PARTICIPATION DES COLLECTIVITES A LA PROTECTION SOCIALE COMPLEMENTAIRE (SANTE ET PREVOYANCE)

La simplification du dossier de candidature

EGALITÉ ENTRE LES FEMMES

Principales autorisations d absence. Référence : circulaire n du 02 août 2002 r elative aux autorisations d absence de droit et facultatives

Mémento du maire nouvellement élu

devant le Conseil de surveillance de la normalisation comptable

Projet «Aménagement participatif du territoire et gestion des ressources naturelles dans les Andes péruviennes (phase II)»

Vers une Cour suprême? Par Hubert Haenel Membre du Conseil constitutionnel. (Université de Nancy 21 octobre 2010)

Statuts de la Mutuelle Des Inspecteurs Et Officiers Des Douanes Du Cameroun TITRE I DISPOSITIONS GENERALES CHAPITRE I

GUIDE DU CANDIDAT ET DU MANDATAIRE

Club AFIC avec Elles Etude sur la mixité dans le Capital Investissement. Novembre 2013

Juillet Réponse de la MGEN et de la MS Consultation sur la gouvernance d entreprise 1

Exercices Alternatifs. Une fonction continue mais dérivable nulle part

Exercices Alternatifs. Une fonction continue mais dérivable nulle part

LOI N DU 7 MARS 1961 déterminant la nationalité sénégalaise, modifiée

Article 2 Siège L ACS constitue une association au sens du Code civil suisse. Son domicile est au siège de l administration centrale à Berne.

La loi HPST à l hôpital les clés pour comprendre

Avant projet de texte légal portant régime de l intégration du genre dans les politiques nationales de croissance et de l emploi

Statuts de Paris Region Entreprises

«Accès à la commande Publique, pour les PME-PMI» Les bonnes pratiques, les prés-requis et les contraintes pour accéder à la commande publique

45. CONTRIBUTION MUTUALISEE DES CLUBS AU DEVELOPPEMENT REGIONAL (C.M.C.D.)

JUNIOR ESSEC CONSEIL NATIONAL DU NUMÉRIQUE. Compte-rendu de l atelier 5 : Souveraineté numérique

Les ressources humaines

Service pédagogique Paris, le 23septembre 2014

Se porter candidat aux élections municipales

Mutuelle Retraite Européenne N SIREN STATUTS RÈGLEMENTS. M E RMutuelle Retraite Européenne

Municipales 2014 : quelles règles du jeu?

Édito. Bonne lecture! Catherine DI FOLCO, Présidente du Centre de gestion de la fonction publique territoriale du Rhône et de la Métropole de Lyon

Comment surmonter le plafond de verre dans la fonction publique?

CONSIDÉRATIONS SUR LA MISE EN ŒUVRE DES DÉCISIONS DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE

Statuts de l Association Internationale de Psychiatrie de l Enfant et de l Adolescents, et des Professions Associées Constitution Amendé 2004

ELECTIONS MUNICIPALES 2014 LISTE ELECTORALE

Statuts du PS suisse. . A cet effet, il dégage les moyens et les ressources nécessaires.

DOCUMENT DE TRAVAIL DES SERVICES DE LA COMMISSION RÉSUMÉ DE L'ANALYSE D'IMPACT. accompagnant le document:

Avenir de la Fonction publique «parcours professionnels, carrières, rémunérations»

AMICALE DE LA RETRAITE SPORTIVE D'OLONNE-SUR-MER A.R.S.O. REGLEMENT INTERIEUR

L organisation du programme «Jeunes pousses» Rapport

STATUTS DE L ASSOCIATION CLUB OHADA BORDEAUX

Séance du Conseil Municipal du 27/09/2012

Pratique. Égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Guide destiné aux entreprises


COMMISSION NATIONALE DES COMPTES DE CAMPAGNE

La garde des sceaux, ministre de la justice,

Statuts : Etoile Saint Amandoise.

Transcription:

Résumé du rapport d évaluation de la loi du 6 juin 2000 tendant à favoriser l égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et fonctions électives La loi du 6 juin 2000 réglemente le mode de composition des listes pour les élections qui ont lieu au scrutin de liste, la parité étant imposée soit à l intérieur de chaque groupe de six dans l ordre de composition de la liste, comme pour les élections municipales dans les communes d au moins 3500 habitants, soit sous la forme d une alternance régulière entre candidats de chaque sexe, comme pour les élections régionales (cette mesure a été introduite suite à la loi du 11 avril 2003) ou européennes. En ce qui concerne les élections se déroulant au scrutin uninominal, la loi du 6 juin 2000 n a prévu que des mesures incitatives, dont le champ d application est limité aux seules élections législatives. Les partis qui ne présentent pas le même nombre de candidats de chaque sexe (à 2% près) subissent une retenue sur la partie de leur subvention dont le montant est proportionnel aux suffrages recueillis au premier tour des législatives. Les élections sénatoriales se déroulent pour partie au scrutin majoritaire uninominal, pour partie au scrutin proportionnel de liste. C est seulement dans le second cas que s applique le dispositif tendant à favoriser l égal accès des hommes et des femmes. D après la loi du 31 juillet 2003, modifiant le régime électoral du Sénat, l application de la représentation proportionnelle a été limitée aux départements élisant au moins quatre sénateurs. Ces départements regroupent 180 sièges sur un total de 346, soit environ 52%. En ce début d année 2005, pour la première fois, toutes les instances représentatives, locales ou nationales, ont été renouvelées sous le régime de la loi du 6 juin 2000. Le moment est donc venu de faire le bilan de son application et de ses effets d entraînement. I) Les résultats des scrutins Les élections municipales de 2001 Suite à ces élections, 33% des sièges ont été gagnés par des femmes, soit une progression de 11 points par rapport aux élections de 1995 ; on relève deux situations différentes : - Dans les communes de moins de 3500 habitants (90% du total des communes françaises) : l élection avait lieu au scrutin majoritaire et le dispositif mis en place par la loi du 6 juin 2000 n était donc pas applicable. La proportion de femme est néanmoins passée de 21% à 30.05% - Dans les communes de 3500 habitants et plus (10% du total des communes) où l élection avait lieu au scrutin de liste : la proportion de femmes a presque doublé, passant de 27% à 47,5%. La loi du 6 juin 2000 n a rien prévu en ce qui concerne l accès aux exécutifs communaux, c està-dire aux fonctions électives de maires et d adjoints au maire. Toutes communes confondues, la proportion de femmes parmi les maires n est que de 10,9 %, contre 7,5% en 1995. 1

En ce qui concerne les structures intercommunales, la prépondérance masculine y est encore plus forte qu au niveau des mairies : 5,4% seulement des présidents des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) sont des femmes. Les désignations effectuées en 2001 à la suite du renouvellement des conseils municipaux, ont reproduit, pour l essentiel, le système ancien. Les élections cantonales de 2001 et 2004 Tout comme les députés, les conseillers généraux sont élus au scrutin majoritaire uninominal à deux tours. Mais ces élections sont les «grandes oubliées» de la loi sur la parité, qui ne prévoit rien à leur sujet. En mars 2001, dans les cantons soumis à renouvellement, la proportion de femmes élues n a que faiblement progressé en valeur absolue, de 6,3 à 9,8%. En mars 2004, dans les cantons soumis à renouvellement, la proportion de femmes élues est passée de 8,6 à 10, 9%. Il est intéressant de noter qu en 2004, il y a eu proportionnellement deux fois plus de femmes parmi les candidats que parmi les élus (21,5%). Cette différence s explique par le fait que les partis qui présentent le plus de candidatures féminines sont ceux qui ont relativement peu de sortants (extrême droite, extrême gauche, écologistes). Au total, les conseils généraux sont les assemblées représentatives françaises les moins féminisées. A la suite du renouvellement de mars 2004, le taux de féminisation est passé de 9,2 à 10,4. Parmi les 101 présidents de conseils généraux, on ne compte que deux femmes, l une dans le Calvados, l autre dans l île de la Réunion. Les élections régionales de Mars 2004 Les conseillers régionaux sont élus au scrutin de liste ; depuis la loi du 11 avril 2003, on a instauré la règle de l alternance stricte, déjà en vigueur pour les élections européennes : chaque section de liste doit être composée alternativement d un candidat de chaque sexe Avec une proportion de 47,6% de femmes (contre seulement 27,5% en 1998), les Conseils régionaux sont aujourd hui les assemblées représentatives les plus féminisées de France. La proportion de femmes au sein des exécutifs varie beaucoup selon les régions. Mais, dans l ensemble il y a un progrès important car la proportion moyenne de vice-présidente est de 37,3%, alors qu elle n était que de 20% en 1998. Mais, paradoxalement, en 2004, on ne compte qu une seule femme parmi les 26 présidents de région, alors qu il y en avait 3 en 1998. Les élections sénatoriales de septembre 2001 et 2004 Le renouvellement de 2001 portait sur la série B ; 102 sièges étaient concernés. Il y avait 7 femmes parmi les sortants, soit une proportion de 6,9%. Il y en a 22 parmi les élus, soit une proportion de 21,6%. Dans les 18 départements où l on votait à la proportionnelle (74 sièges), le nombre de femmes a été multiplié par 4, passant de 5 à 20. 2

Dans les départements où l on votait au scrutin majoritaire (28 sièges), le nombre de femmes est resté stable (2 sortantes, 2 élues). Le renouvellement de 2004 portait sur la série C ; 127 sièges étaient concernés. Il n y avait que 10 femmes parmi les sortants, 31 ont été élues. De même qu en 2001, cette augmentation est entièrement imputable aux départements où l on votait à la proportionnelle (29 femmes élues pour 89 sièges, soit environ un tiers). On constate que la parité n a progressé que dans les départements où s appliquait le dispositif contraignant prévu par la loi du 6 juin 2000. A la suite du renouvellement de 2004, on compte 56 sénatrices sur un effectif total de 331 membres, soit une proportion de 17%. On est donc encore très éloigné de la parité mais, d ores et déjà, le Sénat peut se vanter d être un peu plus féminisé que l Assemblée nationale, où la proportion est seulement de 12,3%. Les élections législatives de 2002 Le système d incitations financières mis en place par la loi du 6 juin 2000 s est révélé fort peu efficace, puisque l Assemblée actuelle ne compte que 71 députées (12, 31% des sièges ) c est-àdire à peine un peu plus que l Assemblée précédente, qui ne comptait que 63 femmes (10,9 % des sièges). La France se place ainsi au 17ème rang de l UE et au 68 ème rang mondial si l on considère les chambres hautes. L'inefficacité du système actuel tient à deux choses. D une part, le préjudice financier subi par les grands partis qui présentent moins de femmes que d hommes n est pas suffisamment important pour être dissuasif, la seconde fraction de leur dotation n étant pas affectée par la diminution. Globalement, la proportion des candidates (38%) a été presque deux fois plus faible que celle des candidats. D autre part, même si un parti respecte formellement la parité, il a généralement tendance à réserver les circonscriptions «gagnables» au député sortant ou au chef d un exécutif local, qui sont en majorité des hommes. C est pourquoi, en 2002, le taux de réussite des candidatures féminines a été relativement faible. Les élections européennes de juin 2004 Bien que les élections précédentes aient eu lieu avant l entrée en vigueur de la loi sur la parité, la proportion de femmes parmi les sortants était relativement importante (40,2%) car en 1999, sans y être obligés, les grands partis avaient présenté des listes à peu près paritaires. Parmi les représentants de la France, la proportion de femmes a légèrement augmentée, passant de 41 à 43, 5%, alors que, sur l ensemble des membres du Parlement européen, cette proportion a diminuée, passant de 31 à 30,3%. On constate donc que, sur ce terrain, contrairement à ce qui est le cas pour les parlements nationaux, la France se classe relativement bien. Elle arrive à la quatrième place derrière la Suède (47,3%), la Lituanie (46,1%) et les Pays-Bas (44,4%). Ces contradictions nuisent au prestige de la France en Europe. 3

Dans de nombreux domaines, la France s est affirmée comme une force de proposition et d initiative. Elle est sans doute, par exemple, le pays qui réussit le mieux à articuler les temps professionnels et sociaux en ayant à la fois un taux de natalité relativement élevé (le deuxième après l Irlande au sein de l Europe des 25) et une proportion importante de femmes exerçant une activité professionnelle. Comment peut-elle, de manière paradoxale, rester en retrait sur le terrain de la parité politique et laisser se creuser dans la nouvelle Europe à 25 un tel écart? C est l intérêt de la France de progresser sur le terrain de la parité et de la diversité. II) Les effets de la loi Les effets directs Force est de constater que la parité n a progressé que là où les candidatures étaient soumises à des conditions vraiment contraignantes, c est-à-dire dans les instances élues au scrutin proportionnel de liste. La parité fonctionne d autant mieux que le nombre de sièges à répartir dans la circonscription de base est plus élevé. Les réformes tendant à rapprocher les élus de leurs électeurs, en redistribuant les sièges entre des circonscriptions de taille réduite, sont donc susceptibles d avoir un impact négatif. La parité fonctionne d autant mieux que la compétition entre les listes est restreinte, car une compétition totalement ouverte favorise surtout les têtes de liste rarement attribuées à des femmes. Les mesures tendant à apporter à la proportionnelle des correctifs majoritaires, sous forme de seuils minimums ou de primes à la liste arrivée en tête, sont donc susceptible d avoir un impact positif. Les effets indirects : L «effet de négociation» : Les femmes disposent désormais, au sein des partis politiques, d un pouvoir de négociation tel qu il sera désormais de plus en plus difficile de les reléguer dans des rôles de figuration. L «effet d image» : La loi du 6 juin 2000 a changé le regard que les citoyens et les media portent sur les instances politiques. L absence de femmes, à laquelle on était tellement habitué qu elle passait pratiquement inaperçue, apparaît aujourd hui de plus en plus comme une anomalie. Pour maintenir ou améliorer la qualité de leur image, les partis ont donc intérêt à accorder une certaine attention aux candidatures féminines, ou du moins à ne pas se montrer plus «machistes», à cet égard, que leurs principaux concurrents. L «effet symbolique» : s exerce d abord sur les femmes elles-mêmes, qui prennent petit à petit conscience de leurs potentialités en tant que citoyennes, et qui s impliquent davantage dans la vie politique. 4

III Les pistes de réflexion évoquées En ce qui concerne les scrutins de liste, plusieurs questions ont été soulevées: Faut-il diminuer le seuil de 3500 à 2500 habitants pour l application de la représentation proportionnelle aux élections municipales? Comment faire respecter le principe de parité lors de la désignation des adjoints au maire et des représentants de la commune au sein des structures intercommunales? Faut-il rétablir le scrutin majoritaire aux élections sénatoriales dans les départements élisant trois sénateurs? En ce qui concerne les scrutins uninominaux : Faut-il affecter autoritairement des contingents de sièges? Faut-il augmenter les incitations financières? Aggravation des pénalités ou instauration d une sorte de bonus attribué à certains partis politiques en fonction non plus des candidatures, mais des résultats obtenus en termes de sièges. Peut-on instituer la mixité de l équipe formée par le titulaire et son suppléant? Mais il vaut toujours mieux convaincre que contraindre et plutôt que d alourdir les contraintes déjà prévues par la loi il convient de privilégier le dialogue politique. D après l article 4 de la Constitution, les partis politiques doivent contribuer à la mise en œuvre de la parité, indépendamment des strictes obligations qui leur sont imposées par la loi. Il faut donc que les partis politiques s impliquent davantage dans le combat pour la parité car c est un mouvement profondément moderne qui devrait contribuer, dans une large mesure au renouvellement des idées, à droite comme à gauche. Une telle démarche a déjà été amorcée. En 1999, alors même qu aucune loi ne les y obligeait, les partis ont présenté aux élections européennes des listes presque paritaires. En 2004, à ces mêmes élections, l UMP a présenté autant de listes conduites par des femmes que par des hommes, alors que la loi du 6 juin 2000 ne prévoit rien sur ce point. Rien n empêche que des initiatives semblables soient prises pour faire progresser la parité dans les instances désignées au scrutin uninominal et dans les exécutifs de toutes les collectivités territoriales. Pourquoi les responsables des principaux partis politiques ne mettraient-il pas à profit les deux années qui les séparent du début du prochain cycle électoral pour réfléchir aux initiatives qu ils pourraient prendre afin de faire avancer la parité politique? 5