INITIATIVE REGIONALE POUR LA TRANSFORMATION ET LA COMMERCIALISATION DU MANIOC Accra du 20 au 22 mars 2006 COMMUNICATION PRESENTEE PAR Eric Patric TETEGAN Représentant LE COORDONNATEUR NATIONAL Du Programme de Développement des Plantes à Racines et Tubercules (PDRT) Parakou (REPUBLIQUE DU BENIN)
Plan de la communication Données générales du Programme 1. Etat des affaires sur la promotion du manioc au Bénin 2. Résultats obtenus par le PDRT 3. Question clef
Données générales g du Programme
PDRT : Programme de Développement des plantes à Racines et Tubercules Siège : Parakou (430 Km au nord de Cotonou) Durée : 07 ans Date de démarrage : Fin 2001 Date de fin : Fin 2008 Bailleurs : -FIDA : Fonds International de Développement Agricole -BOAD : Banque Ouest Africaine de Développement
1. Etat des affaires sur la promotion du manioc au BéninB
1.1. Culture du manioc Zones de culture : Toute l étendue du territoire à l exception de l Extrême-Nord et du Littoral la plus grande production s obtient dans les régions du Sud et du Centre
Système de production : Association manioc-céréales ou manioclégumineuses Techniques culturales traditionnelles dominantes Techniques culturales durables vulgarisées peu adoptées
Variétés utilisées : variétés améliorées (TMS, RB, BEN ) variétés traditionnelles 4 nouvelles variétés en prévulgarisation (INA premier, INA-H, MANINA 91, MR-67)
Evolution des superficies, de la production et des rendements Année Superficie (hectare) Production (tonne) Rendement (t/ha) 1994 136878 1116817 8,28 1995 166347 1289174 7,75 1996 158305 1388164 8,76 1997 167076 1456608 8,71 1998 185784 1918436 10,32 1999 189400 1989022 10,50 2000 202117 2112965 10,45 2001 219404 2350208 10,71 2002 230374 2703456 11,74 2003 240073 3154910 12,05 2004 237894 3054781 12,84 2005 203434 2955015 14,53 Source : MAEP, Annuaire statistique 2005
Principaux acteurs dans la culture du manioc: les producteurs individuels et leurs groupements les producteurs multiplicateurs de boutures certifiées pour les exploitations
les institutions de recherche (INRAB, IITA, universités) chargées de la mise au point et/ou de l introduction des techniques culturales durables et de la production des boutures de prébase les structures de vulgarisation agricoles telles que les CeRPA, la DICAF, les ONG, les projets de développement tels que le PADSA, le PDRT, le PDFM
la Direction de l Agriculture (DAGRI) chargée de la production des boutures de base, du suivi et de la certification des parcelles de multiplication des boutures
Contraintes pour l amélioration de la culture de manioc: faible disponibilité d engrais minéraux spécifiques au manioc faible accès aux crédits faible couverture du pays en matériel de plantation de qualité faible organisation des producteurs de manioc.
1.2. Transformation Principaux dérivés du manioc : Le gari, le Lafou, le Agbélima, la farine panifiable, l amidon et l alcool.
Répartition du manioc pour la fabrication des différents dérivés : Gari 50% Cossettes 15% Autres dérivés 15% Pertes post récolte 20%
Organisation de la transformation du manioc au Bénin Unités de transformation artisanales manuelles Unités de transformation artisanales motorisées
Unités de transformation semi-industrielle et industrielle : ALITEECH Industrie (pâtisserie, biscuiterie) ; Société YUKEN INTERNATIONAL BENIN SARL (alcool) ; Elite Industrielle (amidon) ; SOTABE SARL (alcool, jus de manioc) ; AGRI-MAXI (alcool)
Unités de fabrication des équipements et/ou de pièces de rechange : COBEMAG, CEFACOM, Centre Monseigneur Steinmetz, Artisans individuels,
Acteurs de la transformation : Transformatrices individuelles, Groupements de transformatrices, Unités industrielles et semi-industrielles, Équipementiers (COBEMAG, CEFACOM, Centre Monseigneur Steinmetz, artisans) Instituts de recherche (INRAB, IITA, Universités)
Institutions de vulgarisation (CeRPA, DICAF, ONG) Projets de développement (PADSA, PDRT, PDFM, etc).
Contraintes pour l amélioration de la transformation : la faible adoption des technologies vulgarisées le faible respect des normes d hygiène et de qualité le faible équipement des unités de transformation en général et de l absence des équipements pour le séchage des produits à moindre coût en particulier
le faible conditionnement des produits le coût de production trop élevé des dérivés
1.3 Commercialisation du manioc au Bénin B Principaux produits commercialisés Gari, cossettes, lafun, agbélima, farine panifiable, amidon, alcool
Offre et demande de nationales de gari (2005) : Offre 295 000 tonnes Demande 78 000 tonnes Excédent 217 000 tonnes
Organisation du marché du gari autour de trois bassins : Le bassin du Sud avec plus de 75% de l offre nationale et fonctionne comme des centres de regroupement ou des marchés de collecte.
Le bassin central avec 20% de l offre nationale et fonctionne comme une zone d exportation vers le sud et le nord du pays. Le bassin septentrional qui fonctionne comme une zone essentiellement de reexportation des produits provenant du Centre vers les pays du Sahel et le nord du Nigéria.
Acteurs de la commercialisation des produits du manioc : transformatrices collecteurs primaires, négociants, grossistes détaillants
Evolution du prix du gari : Variations en fonction des conjonctures nationales et régionales (récoltes de céréales, guerres, famine, etc). Ex: Ainsi, il a passé de 125 FCFA en 1999 à 225 FCFA en 2001 - de 100 FCFA en 2003 + de 300 FCFA en 2005
Principales contraintes à l amélioration de la commercialisation du manioc: la faible organisation des acteurs la faible maîtrise de l offre et de la demande par les acteurs l absence d une politique rigoureuse de promotion des produits
le faible respect des normes d hygiène et de qualité le faible accès aux ressources financières pour constituer les fonds de roulement l enclavement des zones de forte production
2- Résultats obtenus par le PDRT dans les domaines de la transformation et de la commercialisation
2.2 volet transformation 2.2.1 Recherche Développement la mise au point des provendes à base de cossettes et de farine de manioc pour l alimentation des lapins, des porcs et de la volaille. Valorisation des épluchures de manioc pour l alimentation des ovins. L élaboration d un sous programme de RD
2.2.2 Vulgarisation des technologies améliorées de transformation Renforcement des capacités de : 6000 transformatrices en fabrication des dérivés susmentionnés 1500 transformatrices en exploitation des équipements de transformation
600 transformatrices à la tenue des cahiers de gestion 50 transformatrices sur la construction des fours traditionnels 09 boulangeries utilisent la farine de manioc.
2.2.3 Mesures d accompagnement pour l amélioration de la transformation la construction de 29 ateliers de transformation munis de magasins et d aires de séchage la formation et l équipement minimum de 12 artisans locaux pour la maintenance et la réparation des équipements de transformation
2.3 Volet commercialisation les contraintes et opportunités pour l organisation de la commercialisation des dérivés du manioc au niveau national et régional (Afrique) sont connues les produits dérivés du manioc (outre le gari et le tapioca) sont de plus en plus connus et consommés
un début d organisation de la commercialisation à la base avec l avènement de 15 AIVC les prix des produits dérivés mieux maîtrisés périodiquement par les transformatrices et les petits commerçants. 60 villages de forte production du manioc désenclavés 13 hangars de commercialisation construits
2.5. Principaux partenaires du Programme Pour la mise en œuvre de ses activités le Programme est en partenariat avec des ONG et des institutions étatiques. Il s agit des structures ci-après : les ONG (PCZ, SG-CAP, SG-CTC) pour l organisation des groupes-cibles et la vulgarisation des technologies de production et de transformation l INRAB et l IITA pour la mise au point et/ou l introduction de nouvelles technologies de production et de transformation
la DAGRI pour la production du matériel de plantation l ONASA pour la collecte et le traitement des informations sur les prix les Radios pour la vulgarisation des technologies et pour la diffusion des informations sur les prix les Coordinations Départementales d Alphabétisation pour l organisation, le suivi et l évaluation des campagnes d alphabétisations des OP
la Direction du Génie Rural pour le suivi de l aménagement des pistes rurales la DICAF pour la formation des ONGs partenaires et le suivi de leurs prestations les CeRPA pour l appui au suivi des activités de terrain.
2.6. Difficultés s majeures rencontrées es dans la mise en œuvre du Programme Faible adoption des technologies vulgarisées Lourdeurs administratives des institutions étatiques partenaires détenant le monopole des activités de recherche et production des semences Faible disponibilité sur le marché national des intrants spécifiques au manioc
Difficultés d accès des producteurs aux crédits Difficultés d accès des transformatrices au crédit équipement Faible capacité des groupes-cibles du Programme à s équiper conformément aux normes de qualité Forte instabilité des prix.
2.7. Perspectives Les défis majeurs à relever à court terme sont:
Au niveau de la transformation : renforcer la diversification de la transformation améliorer la qualité des produits dérivés de la transformation du manioc ; organiser un dialogue avec les opérateurs économiques afin qu ils investissent dans la mise en place des unités industrielles de transformation du manioc et qu ils utilisent de plus en plus des matières premières à base de manioc dans leurs unités de production ;
Au niveau de la commercialisation : renforcer l organisation et le professionnalisme des commerçants du manioc pour une meilleure pénétration du marché extérieur; faire le lobbying et le plaidoyer en direction du pouvoir public afin qu un environnement macroéconomique incitatif soit créé pour accroître la consommation nationale du manioc; concevoir et mettre en place un système d information permettant aux acteurs de la filière de profiter au mieux des opportunités de commercialisation du manioc au niveau national, régional et international ;
Question clef : Le groupe-cible du FIDA est constitué de petits producteurs alors que la promotion durable du manioc passe par l implication d opérateurs économiques avertis des rouages du marché au niveau national et international et pouvant servir de relais à ces petits producteurs.
Si l on sait qu à l étape actuelle de l organisation de cette filière les structures de financement sont réticentes à appuyer les opérateurs économiques dans ce domaine, quelle stratégie le FIDA devra-t-il mettre en œuvre pour faciliter l insertion de ces opérateurs dans ce sous-secteur agricole?